Avril

Saints

Saintes

 

- Avril, un de bon sur mille.

- Tout ce qui pousse en mars, avril le mange.

- Avril a trente jour, s'il pleuvait durant trente et un, il n'y aurait de mal pour aucun.

- On n'est pas sorti de l'hiver qu'avril n'ait montré son derrière.


1 avril

- Au mois d'abriol, toute bête change de piol (de poil ou de peau) (Occitan)

- Pluie de Saint Hugues, à Sainte Sophie, (18 septembre) emplit granges et fournils

- Premier avril, faut que le pinson boive sur le buisson.

Saint Hugues (intelligent)

Naquit en Isère. Quand sa mère accoucha, elle vit Saint Pierre qui prenait son fils et l'élevait au ciel. Il devint évêque à Grenoble, mais il était si timide qu'il se considérait toujours comme le plus mauvais de tous. Un jour il se retira au monastère de la Chaise-Dieu et se fit bénédictin.

Rappelé à l'ordre par le pape Grégoire, il revint à Grenoble. Trois ans plus tard, Saint Bruno et 6 de ses amis vinrent le trouver dans le but de fonder les Chartreux. Hugues eut un songe : il vit sept étoiles le conduisant au désert de la Chartreuse.

Il mourut le 1 avril 1132 et fut enterré à Grenoble. On l'invoque pour faire passer les migraines.

Saint Vinebault

Au 7ème siècle, près de Châlons-sur-Marne, il y avait un berger qui s'appelait Vinebault.

Il gardait des boeufs.

Comme il voulait s'instruire, il allait à l'école de la Ferté-Gaucher, à deux lieues de là. Un jour, pendant son absence, ses boeufs firent des dégâts dans les champs du Vézier.

Les habitants appelèrent Vinebault à grands cris. A 2 lieues de là, Vinebault entendit les plaintes. Il dit au maître : "laissez-moi partir, les gens du Vézier m'appellent". Le maître dit : "mais je n'entends rien, d'ici, on ne peut pas entendre la voix des habitants" Alors, Vinebault posa son pied sur le pied du maître, le maître entendit alors les voix et le laissa aller.

Arrivé au Vézier, les habitants se saisirent de lui et le fouettèrent avec du genièvre. Il supporta tout sans se plaindre mais déclara ensuite qu'il ne pousserait jamais plus de genièvre sur les territoires de Vézier et de Villeneuve-la-Lionne. Depuis lors, on ne peut plus en trouver alors qu'il y en a en abondance dans les pays voisins.


2 avril

- Ne compte pas sur la fin de l'hiver avant que soit pleine lune d'avril.

- En avril, ne te découvre pas d'un fil.

Sainte Marie l'Égyptienne, Saint Zozime et Sainte Noflette

Vers l'an 270, au temps de l'empereur Claude, un abbé nommé Zozime (animal ?) entra dans un désert dans le but d'y trouver quelque Saint père. Il tomba tout à coup devant une fille nue dont le corps était noir et brûlé par le soleil. C'était Marie (amertume) l'Égyptienne.

Elle prit la fuite mais Zozime lui courut après. Comme il courait plus vite, il la rattrapa. Marie lui demanda "pourquoi, Zozime, me courez-vous après ?" Comme elle était nue, elle lui tournait le dos et lui demanda son manteau de manière à ce qu'elle puisse le voir en face sans rougir

Alors, elle se tourna vers lui et se mit à prier en lui demandant sa bénédiction. Zozime s'aperçut que Marie était montée à un mètre au dessus du sol. Il se demanda s'il n'avait pas à faire à un démon. Mais Marie qui avait deviné ses pensées lui dit "que Dieu vous pardonne d'avoir pris une pécheresse pour un esprit immonde" Alors Zozime lui demanda de lui raconter sa vie.

Elle lui raconta : Je suis née en Égypte. A 12 ans, je suis venue à Alexandrie où je me suis livré à la débauche pendant 17 ans. Je ne me suis jamais refusée à qui que ce soit. Un jour, je suis partie à Jérusalem avec un groupe de gens. Comme je n'avais pas de quoi payer, je leur ai proposé de les payer avec mon corps. Ils ne s'en privèrent pas.

Arrivée à Jérusalem, voulant entrer dans l'église, une main invisible me repoussa. J'ai recommencé plusieurs fois en vain. Puis, à force de regrets sur ma vie passée, je finis par faire disparaître la main qui me repoussait.

Dans l'église, j'entendis une voix qui me disait "si tu vas au désert, tu seras sauvée !". J'y suis allée et j'y suis restée 47 ans sans voir un homme. J'avais emporté sept pains avec moi. Ils devinrent durs comme de la pierre mais ils suffirent à me nourrir pendant tout ce temps.

Elle demanda alors à Zozime de revenir sur les bords du Jourdain, à la limite du désert, le jour de Pâques, afin de lui donner la communion.

L'année suivante, à Pâques, le vieillard Zozime revint donc en emportant avec lui le pain consacré. Il vit une femme, de l'autre côté du Jourdain. Elle fit le signe de croix sur les eaux et vint vers lui en marchant sur les eaux. Zozime se prosterna mais la femme lui dit "gardez-vous de vous prosterner mais daignez de revenir vers moi l'an prochain." Zozime avait apporté un petit panier avec des figues, des dattes et des lentilles. Marie prit trois lentilles et le remercia pour le reste. Alors, elle regagna son désert.

L'année suivante, Zozime revint mais la trouva morte. Il voulut l'enterrer. Comme il creusait, et n'en pouvait plus, il vit alors venir un lion et lui dit : "Marie a commandé d'ensevelir son corps, mais je suis vieux et je n'ai pas d'instruments : creuse-la donc toi !" Alors le lion creusa la fosse. Après avoir terminé, il s'en retourna, doux comme un agneau.

Marie l'égyptienne est patronne des repenties. Sa vie est racontée sur les vitraux des églises de Bourges et d'Auxerre.

Sainte Sandrine (aphérèse d'Alexandre : andre = homme viril)

La commission du calendrier de Vatican II imposa d'illustres inconnus tels Sandrine qui, au 14è siècle, aurait fondé un couvent à Foligno où elle prit la règle des Clarisses. C'est tout ce qu'on sait d'elle ???


3 avril

- Au mois d'avril, tout oiseau fait son nid, hormis la caille et la perdrix, et le rossignol joli.

- Mars gris, Avril pluvieux, font l'an fertile et plantureux.

Saint Richard, (Protecteur hardi) évêque de Chichester au 13è siècle.


4 avril

- Brebis et abeilles en avril s'effrayent.

- Lorsqu'avril se met en fureur, il est le pire des laboureurs.

- Avril le doux, quand il se fâche est le pire de tous.

Saint Isidore de Séville (cadeau d'Isis)

(Isis : déesse égyptienne et Doron : en grec : cadeau) Isidore est donc "cadeau d'Isis".

Il y a 13 saints Isidore dont saint Isidore Laboureur, fêté le 10 mai, et saint Isidore de Séville, fêté le 4 avril.

Isidore de Séville naquit à Carthagène, en Espagne, en 556. Son père s'appelait Sévérien et sa mère Théodora.

Il eut deux frères : saint Léandre et saint Fulgence, ainsi qu'une soeur : Florentine.

Il était encore bébé lorsqu'un jour, sa nourrice l'avait laissé à dormir dans le jardin, il fut entouré d'un essaim d'abeilles. Certaines entraient dans sa bouche pour y déposer du miel. Les autres couraient sur son visage sans lui faire de mal. Cette aventure fut interprétée comme préfigurant sa douceur et son éloquence.

Son frère Léandre était évêque de Séville. Il avait pris la charge de l'éducation d'Isidore. Mais il était si sévère qu'un jour, n'y tenant plus, Isidore s'enfuit.

Il arriva près d'un puits dans lequel une dame avait jeté son seau pour y prendre de l'eau. Il fut frappé par les sillons creusés sur la margelle. La dame lui expliqua que les sillons étaient creusés dans la pierre par les gouttes d'eau qui coulaient toujours au même endroit.

Impressionné par l'obstination de l'eau, il pensa qu'elle pouvait lui servir de modèle et que l'assiduité à l'étude pouvait imprimer en lui la marque des sciences qu'on lui demandait d'apprendre.

Il retourna donc chez son frère qui le maintint longtemps en cellule afin qu'il ne soit pas distrait de ses travaux. Il travailla avec acharnement à l'étude des lettres latines, grecques et hébraïques. Petit à petit, il devint très habile : remarquable orateur, savant philosophe, bon mathématicien et grand théologien.

Avec son frère Léandre, il combattit l'hérésie arienne.

Après l'affaiblissement des ariens, il se retira dans un monastère. Mais la mort de Léandre l'obligea à prendre en charge l'évêché de Séville, vers l'an 600.

La conduite excellente du diocèse ne l'empêcha pas de faire construire un grand collège et plusieurs monastères pour lesquels il composa une règle dite de saint Isidore. Il y prescrit l'étude obligatoire du grec et de l'hébreu.

Il présida le deuxième concile de Séville et le quatrième concile de Tolède.

Quatre jours avant sa mort il se fit conduire dans l'église de saint Vincent. Il donna la bénédiction au peuple puis se dépouilla de ses vêtements et revêtit le cilice en poils de chèvre et ceinture de crin.

Il fit venir tous ses débiteurs afin de leur remettre leurs dettes à condition que l'argent fût donné aux pauvres.

Les trois autres jours, il se fit porter à l'église. Le troisième jour il mourut devant une foule nombreuse. C'était le 4 avril 639.

Cet écrivain ecclésiastique fut un travailleur infatigable. Prodigieusement érudit et orateur de premier ordre, il rédigea un ouvrage sur l'histoire des Goths, des Vandales et des Suèves. Vingt livres sur les Étymologies où il traite de la grammaire, de la logique, de l'astronomie, de la médecine, de l'agriculture, de la navigation, de la chronologie en passant par les outils de jardinage et l'équitation etc. Il y donne des définitions de chaque science puis les étymologies latines et grecques des mots.

Créateur de la liturgie Mozarabe, il écrivit sur les offices divins. Il écrivit d'autre part sur les différences et la propriété des verbes ou des discours ainsi que sur nombre d'autres thèmes.

Saint Braulion, un de ses collaborateurs et évêque de Saragosse dit de lui : "il avait une facilité d'élocution admirable et se proportionnait sans contrainte à l'intelligence de ceux qu'il avait à instruire." Saint Ildefonse, évêque de Tolède ajoute "on aimait à l'entendre dire deux fois la même chose et quand même il l'aurait répétée plusieurs fois, on n'en eu pas été ennuyé."

On lui a donné comme attributs les abeilles, une plume, un prince à ses pieds. Les abeilles symbolisent la douceur et le charme de sa parole en même temps sa diligence à butiner parmi les livres de l'Antiquité. La plume pour l'écrivain. Le prince à ses pieds représente le Goth arien réconcilié avec l'Église d'Espagne.

Depuis peu, on le désigne comme patron des informaticiens en raison de la logique de son oeuvre sur les étymologies.

Sainte Aleth ou Alix (du germain "adal" : "noble" - Zélie, Adèle, Adelaïs, Ethle)

Il y a trois saintes Alix, Alix Le Clerc de Nancy, que l'on fête au 9 janvier, Alix comtesse de Mâcon, épouse de Jean de Braine au 12 février et Alix, mère de Saint Bernard de Clairvaux que l'on fête au 4 avril.

Alix ou Aleth, la mère de saint Bernard était fille du comte de Montbar. A 15 ans, contre son gré, elle épousa Tecelin, seigneur de Fontaine les Dijon. Le peu d'attirance qu'elle avait pour le mariage ne l'empêcha pas de donner naissance à six fils et à une fille : Guido, Gérard, Bernard, André, Barthélemy, Nivard et Hombeline. Joli tout ça !

Elle n'avait pas une très bonne santé mais tous ses enfants ont pu sucer quand même son sein salutaire. Pendant ce temps là, Tecelin allait par monts et par vaux, obéissant à ses pulsions chevaleresques. Il faisait confiance à Alix pour l'éducation de ses enfants.

Sans doute pour contrebalancer le côté sauvage de Tecelin, Alix imposa à la famille une vie toute en ordre et en austérité : jeunes, veilles, prières etc. Pas étonnant que saint Bernard en prendra de la graine pour ressortir tout ça quand il sera "grand".

Il paraît qu'on la voyait souvent seule sur les chemins de la Bourgogne, entrant dans les maisons pour soulager les malades et consoler les pauvres.

Un jour, pendant la gestation de Bernard, elle eut une vision : elle vit un chiot tout blanc, au dos roussâtre, qui aboyait dans son ventre. Elle demanda à un saint homme quelle était la signification de son rêve. Il lui répondit "qu'elle serait la mère d'un excellent petit chien qui sera le gardien de la maison de Dieu; il jettera de grands aboiements contre les ennemis de la foi et sera un prédicateur distingué. Il guérira beaucoup de monde par la vertu de la langue". Ce mythe sera repris pour saint Dominique au 4 août et pour saint Julien de Cuenca au 28 janvier

Elle organisait un grand banquet annuel le jour de la saint Ambroisien patron de l'église de Fontaine. Le clergé y était convié. Pour la récompenser, Dieu lui apprit par une révélation la date de sa mort. Elle l'annonca à toute sa famille qui refusa d'y croire. Mais la veille de la saint Ambroisien, elle fut prise de fièvres et communia. Cela lui redonna des forces pour participer au banquet. Mais pendant qu'ils mangeaient, elle demanda à son fils Guido de bien vouloir la conduire dans sa chambre et d'y introduire tous les participants au repas.

Elle annonça sa mort à la foule rassemblée, puis leva le bras pour faire un signe de croix et mourut. Son bras resta levé.

A la fin de sa longue vie, Tecelin rejoignit ses fils dans leur monastère et mourut dans les bras de saint Bernard.


5 avril

- Le cinq avril, le coucou chante mort ou vif.

Sainte Julienne (gens)

Après avoir eut une vision de la lune coupée en son milieu, elle supplia Dieu de lui donner le sens de ce songe. Il lui fit savoir que le trait noir traversant la lune signifiait qu'il manquait une fête dans le calendrier liturgique. Elle se battit pour l'établissement de la fête du saint sacrement (Fête-Dieu)

Cette fête fut célébrée pour la première fois à Liège en 1247.

Abbesse du Mont Cornillon, à Liège, elle fut persécutée par des jaloux de son succès. On faillit même la lapider. Elle dût fuir et se retirer à Namur puis à Fosses où elle mourut en 1258.

- Saint Vincent clair, beaucoup de grain, s'il est couvert, pas de pain.

Saint Vincent Ferrer ou Ferrier (victoire)

Pendant la grossesse, sa mère entendait souvent un chien aboyer dans son ventre. L'archevêque de Valence interpréta ce signe en prédisant que son enfant serait un grand prédicateur.

Il naquit à Valence, en Espagne en 1350.

Il y avait une épouvantable sécheresse qui désolait le pays depuis plusieurs mois. La mère de Vincent, penchée sur le berceau, entendit son bébé dire :"si vous voulez de la pluie, portez-moi en procession". La mère courut en avertir les autorités qui organisèrent la procession le soir même. Il s'en suivit des pluies torrentielles.

Il devint dominicain en 1367. Il devint un très grand orateur qui galvanisait les foules.

Pierre de Lune devint Benoît XIII, pape à Avignon. Il appela Vincent à Avignon et en fit son confesseur. Il aida à mettre fin au schisme d'Occident.

Rompant avec le Pape, Vincent se mit à parcourir l'Europe. Une foule de gens le suivait. Il s'agissait principalement des Flagellants qui ne cessaient de se fouetter en processions. Ils furent jusqu'à 10.000. Mais un groupe stable de 300 personnes le suivait régulièrement dans ses pérégrinations. S'ensuivit une ahurissante épopée (qu'il serait trop longue à raconter ici) pendant laquelle Vincent s'arrogeait le titre d'Ange de l'Apocalypse.

Un de ses miracles, à Valence, fut de transformer en beauté une femme qui était si laide qu'elle se faisait chaque jour battre par son mari. Il rendit discrète une autre femme qui irritait son mari tant elle était bavarde. Il lui avait recommandé de mettre de l'eau bénite dans sa bouche lorsque son mari rentrerait à la maison, ce qui la rendait muette.

Comme il devenait vieux et qu'il se fatiguait beaucoup à marcher, on lui avait fait cadeau d'un âne chétif. Comme il voulait le ferrer, il s'adressa à un maréchal ferrant. Dès que l'âne fut ferré, Vincent lui avoua qu'il n'avait pas d'argent pour le payer. Le maréchal ferrant menaça de ne pas lui rendre la bête. Mais Vincent s'adressa à l'âne en lui demandant de rendre les fers à l'artisan. L'âne secoua alors ses pattes l'une après l'autre et les fers se détachèrent puis tombèrent sur le sol. Le maréchal ferrant était si, impressionné qu'il se jeta aux pieds de Vincent et lui demanda pardon pour son avarice tout en lui faisant cadeau des fers.

Il finit par mourir à Vannes le 5 avril 1419. On se déchira ses reliques entre Vannes et Valence, mais l'essentiel de son corps est toujours à Vannes.

Il est invoqué pour les chevaux, sans doute en raison de son nom.

- A la saint Vincent s'il fait beau, y aura moins de vin que d'eau.


6 avril

- Au jour de saint Prudence, s'il fait du vent les moutons dansent.

Saint Prudence fut évêque de Troyes au 9ème siècle. Il n'a rien fait dans sa vie qui puisse justifier ce dicton qui semble purement agricole.

Saint Marcellin (de Marcel : Mars ou cheval)

Parmi la vingtaine de saint Marcellin du calendrier, celui d'aujourd'hui fut un homme d'État au 5ème siècle dans ce qui est aujourd'hui la Tunisie. Persécuté, il fut exécuté par vengeance, malgré les démarches de son ami Saint Augustin d'Hippone.

En Belgique, il est invoqué pour les maux de jambes et en particulier pour les enfants qui ne marchent pas assez tôt. Mais on ne sait pas s'il s'agit du saint de ce jour.

Le Bienheureux Nokter le Bègue, dit Balbulus, car il était affligé de blésité. (912)

Il était plein de ferveur pour la musique et composait des hymnes en grand nombre.

Comme sa réputation de sagesse s'était répandue, Charles le Gros lui envoya un émissaire pour lui poser de graves questions. Nokter était dans son jardin, en train de remplacer de mauvaises plantes, sa seule réponse fut "tu vois ce que je fais, vas dire à l'empereur qu'il en fasse autant !"


7 avril

- Avril pleut pour les hommes, mai pour les bêtes de somme.

- Pluie d'avril emplit le fenil.

Saint Jean Baptiste de la Salle,

Les instituteurs catholiques ou ceux qui ont fait leurs "primaires" chez les "frères quatre bras" auront peut-être les oreilles qui tintent en ce jour où l'on fête le souvenir de la mort du créateur des nombreuses écoles de la congrégation des frères des écoles chrétiennes. Jean-Baptiste de La Salle fut un précurseur de Jules Ferry.

On peut voir ça de deux manières. Soit comme la plus grande entreprise d'alphabétisation qui apporta un savoir au plus grand nombre, soit comme la plus grande entreprise de normalisation qui donna au plus grand nombre l'impression de savoir quelque chose.

Il est né à Reims, à l'hôtel de la Cloche le 30 avril 1651. On fête sa naissance le 15 mai. Aujourd'hui, on commémore son décès, le 7 avril 1719, un vendredi saint à 4 heures du matin.

Son père s'appelait Louis de La Salle et sa mère Nicole Moët. Ce n'est pas qu'il aimait le champagne, car il préférait les cérémonies du culte dont il faisait ses distractions, mais son grand-père Jean Moët de Brouillet prit une grande part dans sa "formation à la piété".

Ces extraits, d'un texte rare, sont tirés des "Règles de la bienséance et de la civilité chrétienne" édité en 1703. (Textes Lasalliens - n° 19) Ce texte parfaitement moral envisage toutes les situations de la vie en société et l'usage de toutes les parties essentielles du corps humain.

Mais vous remarquerez que, souvent, compte tenu de la marque du 18ème siècle, le texte est plein de bon sens.

Du Nez et de la manière de se moucher et d'éternuer.

Il est indécent de froncer le nez, et ce sont ordinairement les railleurs qui le font; il est aussi malhonnête et incivil de le remuer, il ne faut pas même y toucher ni avec la main, ni avec les doigts nus.

Il est de la bienséance de le tenir fort net, et il est très vilain de le laisser remplir de morve; il faut donc le nettoyer souvent, afin de le tenir propre; car le nez est l'honneur et la beauté du visage, il est la partie de nous-mêmes la plus apparente.

Il est très malhonnête de fouiller incessamment dans les narines avec le doigt, et il est encore bien plus insupportable de porter ensuite dans la bouche ce qu'on à tiré hors des narines, ou même le doigt qu'on vient d'y mettre, cela est capable de faire mal au coeur à ceux qui le voient.

Il est vilain de se moucher avec la main nue, en la passant dessous le nez; ou de se moucher sur la manche ou sur ses habits, et c'est une chose très contraire à la bienséance de se moucher avec deux doigts, puis de jeter la morve par terre et d'essuyer ensuite ses doigts avec ses habits, car on sait combien il est mal séant de voir de telles ordures sur des habits, qui doivent toujours être très propres, quelque pauvres qu'ils soient, parce qu'ils sont les ornements d'un serviteur de Dieu et d'un membre de Jésus-Christ.

Il y en a quelques-uns qui mettent un doigt contre le nez, et qui ensuite, en soufflant du nez poussent à terre l'ordure qui est dedans; ceux qui en usent ainsi, sont des gens qui ne savent ce que c'est l'honnêteté.

Il faut toujours se servir de son mouchoir pour se moucher, et jamais d'autre chose, et en le faisant, se couvrir ordinairement le visage avec son chapeau; ou au moins, si on est avec peu de personnes, et qu'on puisse facilement se détourner le visage de la vue des autres, il faut le faire, et se moucher hors de leur présence.

On doit éviter, en se mouchant, de faire du bruit avec le nez, de souffler trop haut avec les narines, et de ronfler, car cela est de très mauvaise grâce.

Lorsqu'on est à table, il est à propos de se couvrir avec sa serviette, et de se cacher le visage autant qu'on le peut, car il n'est pas bienséant de se moucher à découvert.

Avant que de se moucher, il est indécent d'être longtemps à tirer son mouchoir, et c'est manquer de respect à l'égard des personnes avec qui on est, de le déplier en différents endroits pour voir de quel côté on se mouchera. Il faut tirer son mouchoir de sa poche et de manière qu'on ne puisse presque pas être aperçu des autres.
etc.


8 avril

Sainte Julie (gens ou gent)

La sainte Julie, fêtée aujourd'hui, est sainte Julie Billart qui fonda, à Namur, la congrégation des Soeurs de Notre Dame. Native de Beauvais, elle fut paralysée des jambes à 22 ans et guérie miraculeusement à 54 ans. Elle mourut en 1816.

Elle fut à l'origine de la construction de plusieurs institutions. La première vit le jour à Saint Hubert en 1809. Elle était destinée à l'enseignement pour les jeunes filles pauvres. Suivront Bastogne, Marche puis Arlon en 1844. Elle ne sera canonisée qu'en 1906.

Il y a bien des dictons pour une autre Julie fêtée au 10 décembre mais pas pour celle d'aujourd'hui. Décédée et canonisée trop récemment, elle ne pouvait pas entrer dans un calendrier paysan bien plus ancien.

Une des nombreuses Julie du calendrier est fêtée au 22 mai : Julie patronne de la Corse. Ce fut une esclave Berbère qui débarqua en Corse. Elle fut enlevée par des bandits Corses qui la crucifièrent. (6ème siècle)

La sainte Julie, fêtée au 10 décembre est patronne de Perpignan.

- Avril frais et rousineux, rend toujours l'an plantureux.


9 avril

 

Saint Gautier (gouverneur d'armée)

Moine à Pontoise au 11è siècle, il s'évertuait à libérer les prisonniers en cachette des autres moines. Il fut sévèrement châtié pour ces actions. Il est devenu un des patrons des prisonniers.

Il dormait peu et quand la fatigue reprenait ses droits, on le trouvait endormi sur le porche de l'église. Une fois, il faillit tomber dans le four à pain devant la porte duquel il était tombé endormi.

Un jour, il rassembla ses moines, leur confessa ses péchés puis leur demanda de le fouetter. Ils le fouettèrent par obéissance. En reconnaissance, il accepta de prendre son repas avec eux ce jour là.

Par deux fois, il fugua pour se cacher dans des lieux éloignés afin d'y vivre en ermite. Mais chaque fois, on l'y retrouva et on l'obligea à réintégrer ses fonctions d'abbé.

Sainte Waudru ou Waltrude.

Elle eut quatre enfants, tous saints, dont Dentelin ou Dentlin (ou Denain), que 'l'on invoque pour guérir des maux de dents.

Elle est fondatrice et patronne de la ville de Mons en Hainaut. C'est autour de sa communauté que se construisit la ville.

On fête aussi, en ce jour, sainte Concesse, saint Hérodion, Badème, Azyncrite, Phlégon, Demètre, Eupsyque, Prochore et Acace. C'est le jour des jolis noms.


10 avril

- S'il pleut en avril, prépare cuves et tonneaux.

- Quand il tonne en avril, le laboureur se réjouit, mais la mouche et la brebis, ont beaucoup à souffrir.

Saint Fulbert (peuple brillant)

Né au 10ème siècle, il fut sacré évêque de Chartres en 1007. Après que la Cathédrale eut brûlé entièrement, il la fit reconstruire. Il institua aussi la fête de la Nativité de la Vierge au 8 décembre.

Saint Ézéchiel, Prophète (réconfort de Dieu)

Prophète biblique qui eut des visions de la gloire de Dieu et de la fin de temps.

Il vit apparaître un char extraordinaire d'où un personnage de couleur vermeille lui tendit un rouleau d'écriture. Ézéchiel le mangea et le trouva doux comme le miel.

Au chapitre 37 de son livre, il se trouva transporté dans une plaine remplie d'os desséchés. Sous l'emprise de ses paroles, les os se mirent à se rejoindre puis à se couvrir de chair et ensuite les corps se remplirent de souffle.


11 avril

Saint Léon le Grand (Lion)

Né au 5ème siècle en Toscane, il sera porté au siège pontifical où il restera 20 ans.Il combattra plusieurs hérésies. Un reliquaire conserve ses reliques à Houffalize.

Il est souvent confondu avec saint Lionfort ou Léonfort ou Léon-Fort qui aurait été le premier apôtre de Bayonne au 9ème siècle.

Il est invoqué pour la maladie du "mal d'élan" ou "mal de l'an", correspondant aux enfants qui ont du mal à naître ou encore ceux qui grandissent difficilement. On le prie aussi pour guérir du carreau et de la rifle.

C'est lui qui fit fermer le Colisée où se déroulaient des jeux cruels. Il intervint diplomatiquement et efficacement dans les négociations avec Attila, ce qui permit de protéger Rome de l'invasions des Huns.

Vatican II l'a déménagé au 10 novembre en décidant qu'il était mort à cette date.

Saint Stanislas (du slave - Stan : se dresser & slaw : gloire)

Encore un saint déménagé. Il était autrefois fêté au 7 mai.

Après 30 ans de mariage, ses parents eurent enfin un enfant qu'ils nommèrent Stanislas. Il devint évêque de Cracovie au 11ème siècle.

Il reprocha publiquement la vie débauchée du roi de Pologne, Boleslas II dit le Farouche. Puis il l'excommunia. Celui-ci se vengea en le frappant à la tête. Il lui découpa le nez, les oreilles, dépeça son corps qu'il fit disperser dans la campagne afin qu'il devienne la proie des oiseaux. Cela se passa le 8 mai 1079.

Sainte Godeberte, patronne de Noyon.

Au 7ème siècle, elle fut abbesse de l'oratoire de saint Georges. Saint Éloi fut son conseiller spirituel.

Un jour, elle rendit la vue à Transirique qui était aveugle Celle-ci entra illico au couvent.

Une des soeurs, Vulgude, injuria Godeberte qui, en réponse, lui cracha au visage et la rendit aveugle jusqu'à la fin de ses jours.

- Quand en avril il pleuvra, tout le monde s'écriera, tout est noyé, tout est perdu, il n'a pas encore assez plu.

- Si avril laisse la rigole pleine, et si mai la maintient, il y aura beaucoup de paille et de foin.


12 avril

Saint Jules

Fils de Rustique, Jules fut Pape au 4ème siècle. Il combattit l'hérésie d'Arius et contribua à organiser l'église. Il bâtit deux basiliques et trois cimetières à Rome.

Saint Sabas le Goth.

Sabas habitait la Gothie, au nord du Danube. Arrêté en tant que chrétien, il fut traîné nu dans des ronces auxquelles on avait mis le feu. Puis il fut noyé dans une rivière. Son corps fut transporté en Roumanie puis, de là, A Césarée de Cappadoce (Turquie actuelle)

Sainte Visse

Persécutée au temps de l'empereur Dèce, Visse mourut vers 250. Les actes de sa vie ont été perdus mais ses reliques sont conservées à Fermo en Italie.

- Si tu as un mauvais tison, garde le pour le mois d'avril.

- Lune d'avril nouvel ne passe pas sans gel


13 avril

 

Saint Justin le philosophe

Naquit à Naplouse, en Palestine, vers l'an 103. Voyagea et écrivit beaucoup. Il combattit les injustices et les hérésies. Il eut la tête tranchée à Rome, en raison de ses positions contre les idolâtres, sous l'empereur Marc-Aurèle.

Sainte Ida, comtesse de Boulogne

Mère de Godefroid de Bouillon, elle descendait de Charlemagne et fut mariée à 17 ans à Eustache II, comte de Boulogne. Elle en eut plusieurs enfants dont Godefroid.

Godefroid, revenant de la croisade, lui fit cadeau de 11 cheveux de la sainte vierge. Elle en fit cadeau à l'abbaye de La Capelle.

Elle avait prédit qu'elle mourrait le 13 avril 1113. C'est ce qui arriva.

Sainte Ida de Louvain

Morte en 1260, Ida reçu les stigmates du Christ. Elle parlait aux anges qui lui donnaient la communion. Elle ressuscita une de ses soeurs.

- Les poussins du mois d'avril sont toujours rabougris.

- Il n'est d'avril si beau qu'il n'ait neige à son chapeau.


14 avril

DIMANCHE DES RAMEAUX (2019)

- Semaine sainte mouillée donne terre altérée.

- Semaine sainte pluvieuse, année ruineuse.

- Quand il gèle pendant la semaine sainte, l'année est grainée.

Saint Bénézet

Né en 1165 près de saint Jean de Maurienne, Benoît était de petite taille, c'est pourquoi on l'appela Bénézet ou "Petit Benoît". Il devint berger.

Le 13 septembre 1177, il y eut une éclipse totale de soleil. Au milieu de l'obscurité il entendit la voix de Dieu qui lui ordonna d'aller bâtir un pont sur le Rhône. Bénézet se mit en voyage puis rencontra un ange qui le guida jusqu'à un endroit où le fleuve était très large. L'ange lui ordonna de passer le Rhône et d'entrer dans Avignon pour se présenter à l'évêque du lieu. Puis il disparut.

Bénézet entra dans la cathédrale où prêchait l'évêque Ponce. Bénézet interrompit l'évêque pour lui annoncer qu'il était envoyé par Dieu pour construire un pont. Ponce croyant avoir à faire à un fou demanda au Prévôt de punir Bénézet.

Le Prévôt, dit à Bénézet : "Comment un enfant comme toi pourrait-il construire ce que d'autres n'ont jamais osé entreprendre ? J'ai chez moi une pierre énorme. Si tu peux la déplacer, je te croirai."

La pierre avait au moins 10 mètres de long. Mais Bénézet, après une courte prière la chargea sur son dos, comme s'il s'agissait d'un petit caillou, et la porta jusqu'au fleuve à l'endroit où devait être planté le premier pilier du pont.

Devant ce prodige, la foule en délire se cotisa et réunit 10.000 sous afin de continuer l'oeuvre commencée. Ce jour là, 18 boiteux furent redressés.

Des jeunes gens voulurent aider Bénézet. C'est ainsi que fut créée la corporation des Frères Pontifes d'Avignon.

Mais la construction de ce pont à 18 arches avançait lentement. Le démon furieux s'efforçait de détruire des piliers. Bénézet n'eut pas la consolation de voir son oeuvre achevée. Il mourut à l'âge de 19 ans dans la maison qu'il avait achetée à côté du pont.

On mit le corps de Saint Bénézet dans une chapelle construite sur la 3ème arche du pont. En 1669, d'énormes masses de glaces arrachèrent deux arches du pont. Par prudence, le corps de Benezet fut retiré de la petite chapelle. Mais Louis XIV s'en plaignit et fit remettre le corps sur le pont, le 3 mai 1672. A la suite de cette translation, les gens d'Avignon murmurèrent car ils avaient peur de perdre leur trésor. Après bien des débats, il fut convenu que Bénézet serait déposé dans la chapelle des Célestins. Ce qui fut fait, en triomphe, le jour de Pâques, 26 mars 1674. La châsse et les ossements furent détruits pendant la révolution.

L'ordre des Frères Pontifes se ruina en même temps que se ruina le pont qui vit plusieurs de ses arches emportées par le Rhône tumultueux. Il s'éteignit vers 1331.

Saint Tiburce

Mari de sainte Cécile qui fut éconduit le soir de ses noces au profit d'un ange. Il accepta l'affaire, chrétiennement, et alla se faire couper la tête peu après, avec saint Maxime, sous l'empereur Commode, au 3ème siècle.

Sainte Lidwine ou Ludivine

Née à Schiedam (Hollande) le jour des rameaux de l'année 1380, le lendemain de la fête de sainte Gertrude, elle reçu un nom prédestiné : "Lid" et "Wyt", qui signifient "souffrir" "amplement ou avec patience".

Sa mère s'appelait Pétronille. Son père, Pierre, était veilleur de nuit de la ville. Il était le fils de Joannes qui fut un pieux homme priant nuit et jours. A tel point que le démon l'assaillait dans sa maison hantée. Il brisait la vaisselle et cassait les pots de beurre qui se répandait alors sur le sol. Pierre eut neuf enfants. Lydwine était la quatrième et la seule fille au milieu de huit garçons.

Le jour des rameaux, Pétronille qui était enceinte, se rendit à la grand'messe. Les douleurs la saisirent et elle dut rentrer précipitamment à la maison pour y accoucher de Lydwine.

Vers l'âge de 15 ans, son père voulut la marier mais elle refusa et menaça son père de prier Dieu afin qu'il la défigure et qu'elle devienne un repoussoir pour ses prétendants.

Un peu plus tard, elle eut une maladie - dont on ne sait pas le nom - qui la fit maigrir considérablement. Elle devint have et débile. Elle n'avait plus que la peau sur les os et était devenue (selon J.K. Huysmans) cadavériquement laide. Ses prétendants ne se montrèrent plus.

Elle gardait la chambre tant elle était faible, lorsque, vers la fête de la Purification, des amies la visitèrent. Elle insistèrent tant, disant qu'une sortie lui ferait du bien, qu'elle finit par accepter de sortir. Dehors, tout était glacé. La rivière, la Schie, était couverte d'un manteau de glace. Elles chaussèrent toutes leurs patins. Une amie se rua sur elle, lancée à fond de train et la culbuta sur un glaçon dont les aspérités lui cassèrent les côtes du flanc droit. On ramena Lidwine à son lit qu'elle ne quitta plus.

On la drogua sans limite et son mal empira et l'on ne parvint pas à la guérir. Un apostème induré se forma dans la fracture. Elle souffrit le martyre. La veille de la saint Jean-Baptiste, n'y tenant plus, elle tomba de son lit et un énorme abcès creva laissant couler des litres de pus. Puis elle s'évanouit. On la replaça sur le lit.

La putréfaction se mit à ronger son corps et la grangrène entretint trois plaques grouillantes desquelles on pouvait sortir cent à deux cent vers par jour.

On appliqua toutes sortes d'onguents. En dernier lieu, des cataplasmes fabriqués avec des simples qui la soulagèrent un peu. Mais son corps finit par être entièrement une plaie vive d'où le sang ruisselait.

Elle aurait dû mourir si ces maladies avaient été naturelles. Mais elle savait que la main de Dieu était sur elle et malgré sa souffrance, elle essayait de sourire en disant :"d'où peut venir au printemps cette sève dont se gonfle la vigne, si noire et si nue pendant l'hiver ?"

Elle était comme atteinte du mal des ardents, sorte d'ergotisme appelé le feu saint Antoine ainsi que de la peste noire.

Cela dura pendant trente huit ans pendant lesquels son estomac n'accepta pas de nourriture

Un prêtre lui interpréta son état comme l'expiation qu'elle accomplissait devant les fautes du monde. Elle prit alors sur elle de racheter les erreurs des humains par sa souffrance.

"Les consolations que je ressens sont proportionnées aux épreuves que j'endure et je les trouve si exquises que je ne les changerais pas pour tous les plaisirs des hommes."

Certains l'accusaient de se nourrir en cachette. Ou encore disaient qu'elle était une possédée. On la fit surveiller jour et nuit pendant des mois. Finalement, on dû reconnaître la réalité de son état que l'on considéra comme un prodige.

Sa mère mourut. Elle vendit tout ce qui lui restait et donna l'argent aux pauvres. Elle vendit même son lit. On la plaça sur de la paille mais lors du déplacement, il fallu la ficeler pour ne pas que les parties de son corps se détachent.

La famille se trouva alors dans une misère noire. D'autant plus que Pierre, le père, avait eu les doigts de pieds gelés et ne pouvait plus travailler pour la ville. Wilhelm VI, comte de Hollande, eut vent de cette situation et leur prodigua une rente

Un jour que le Christ lui apparu, elle reçu les stigmates qu'elle garda toute sa vie.

Elle souffrit toute sa vie de différentes et épouvantables maladies auxquelles vinrent se rajouter les stigmates du Christ.

Elle passa le reste de sa vie au lit en ne pouvant bouger que la tête et le bras gauche, ce qui dura pendant trente huit ans, jusqu'à la fin de sa vie. Une sorte de lèpre ravageait le pays. Elle pria Dieu de faire cesser le fléau. A ce moment, elle fut atteinte par le mal. Son corps fut couvert d'ulcères.

Des notables et des personnes pieuses venaient lui rendre visite. Mais elle voyait aussi des anges avec qui elle conversait. Un jour un chanoine qui chantait fort bien vint la supplier de demander que Dieu lui ôte ce qu'il lui déplaisait le plus. A l'instant le chanoine devint enroué. Lidwine lui expliqua que sa voix était un sujet de vanité et que cela déplaisait à Dieu.

Après avoir passé sa vie à souffrir horriblement et supporté un corps qui endurait toutes les blessures et toutes les maladies possibles, elle mourut le mercredi de Pâques de l'an 1433, le 14 avril. Elle avait 53 ans.

Joris-Karl Huysmans "Sainte Lydwine de Schiedam", Éd. À Rebours rééditée en novembre 2002.

- Avril fait la fleur, mai en a les honneurs.


15 avril

Saint Paterne

Premier évêque de Vannes au 5ème siècle. Né en Bretagne, il passa en Irlande pour rejoindre son père. Il embrassa la vie monastique et devint rapidement abbé. On ne sait pas grand chose de lui sauf qu'il eut pas mal de démêlés avec des adversaires coriaces. Il mourut près de Vannes un 15 avril, mais on ne sait pas en quelle année.

- D'avril les ondées, font les fleurs de Mai


16 avril

Saint Paterne ( Père) et saint Scubillon son compagnon.

Il y a plusieurs saint Paterne On a du mal à les distinguer. Ils sont tous invoqués pour la paternité, surtout dans les ménages qui n'ont pas d'enfants. Le mal saint Paterne désignait l'impuissance masculine. Il s'agissait plutôt du phymosis (rétrécissement du prépuce). Mais ont l'invoquait généralement contre la stérilité, et donc pour connaître les joies de la paternité.

On l'invoquait aussi contre les convulsions prénatales.

Le Bienheureux Benoît-Joseph Labre

Saint Thuribe du Mans

Sainte Engrace et ses 18 compagnons

Saint Vaise de Saintes

- Gelée à la saint Fructueux rend le vigneron (le paysan) malheureux

Saint Fructueux

Né en Espagne, il était du sang royal des Wisigoths. A la mort de ses parents, il donna ses biens à ses esclaves et construisit le monastère de Compludo dans les montagnes voisines de Vierzo. Lorsque tout fut organisé, il partit vivre dans les bois.

Il était vêtu de peaux de bêtes et se nourrissait de la cueillette. Un jour, qu'il priait dans la forêt, un paysan passant par là le prit pour un esclave fugitif. Il le ramena la corde au cou jusqu'à un endroit où il fut reconnu. Un autre jour, il faillit être transpercé par la flèche d'un chasseur qui l'avait pris pour une bête.

Les moines de Compludo le retrouvèrent et l'obligèrent de réintégrer son monastère. Sa charge ne l'empêchait pas d'écrire des vers que l'on a pu conserver. Tous les monastères qu'il a créé possédaient d'immenses troupeaux de bêtes.

Un jour, dans la forêt, il vit venir un chevreuil qui se glissa dans les pans de son manteau pour se protéger des chasseurs qui le poursuivaient. Dès lors, le chevreuil lui resta fidèle et le suivit partout jusqu'au jour où il fut tué par quelqu'un qui n'aimait pas les moines et qui voulait se venger.

De nouveau, il réussit à s'isoler dans les bois. Mais des geais qu'il avait élevés au monastère le rejoignirent et trahirent sa présence. Les moines l'obligèrent à nouveau à revenir au monastère.

Plus tard, comme il aspirait à s'isoler à nouveau, il décida de partir en terre sainte.

Bien qu'il ait secrètement préparé son voyage, le projet transpira. Le roi le fit arrêter au moment où il s'embarquait; car il ne voulait pas que l'Espagne perdit un tel homme. Il fut alors nommé évêque de Dume puis archevêque de Braga au Portugal.

Quand il fut près de mourir, il fut amené dans l'église où il s'agenouilla. Il y demeura prosterné le jour et la nuit suivante. Le matin, il leva les bras au ciel et mourut. C'était le 16 avril 665.

Saint Druon ou Drogon, patron des bergers.

Il naquit à Carvin-d'Épinoy en Artois de parents nobles. Il perdit son père peu avant sa naissance et fut cause de la mort de sa mère.

Quand on lui raconta sa naissance, il devint mélancolique et décida de tout quitter. Il se loua à une dame de Sebourg afin de garder ses troupeaux. Pendant qu'il assistait à la messe, un ange gardait les troupeaux à sa place.

Puis il décida de pèleriner et partit à Rome puis revint au pays. Il fit neuf fois le voyage. Une hernie lui fit renoncer à ses pèlerinages. Il bâtit alors une cabane près de l'église de Sebourg. Un jour l'église et la cabane prirent feu. Druon resta dans les flammes sans en être importuné.

Il mourut à l'âge de 71 ans. Les gens d'Épinoy réclamèrent le corps du saint. On le plaça sur un chariot et on prit la direction d'Épinoy. On n'était pas sorti du territoire de Sebourg que le corps du saint devint tellement lourd que le chariot s'arrêta et resta immobile. On comprit qu'il devait rester à Sebourg.

Par prudence, ses restes furent portés à Binche, mais comme, pendant 9 ans, il ne fit pas de miracles, on le reporta à Sebourg. Il est invoqué contre la pierre.

Curieusement, au diocèse d'Amiens, il existe un saint Cendrillon (saint Drillon) qui ne serait que la déformation de Drogon en Druon puis en Drillon. (cf. Merceron) Dans le Nord, il existe une oraison (rapportée par Bernard Coussée) contre les chancres des vaches : "Chancre sur chancre, que le bon Dieu te bénisse, que la sainte Vierge te conduise et que saint Dragon (Drogon) te guérisse." Faire le signe de croix sur les vaches et dire trois Pater et trois Ave le matin à jeun dans la pâture où se trouvent les vaches. (cité in Merceron)

Dans les Ardennes, il était invoqué pour la virilité.

- Petite pluie d'avril fait belle moisson.

 


17 avril

Saint Anicet (2ème siècle)

11ème Pape de l'Église catholique, il serait né en Syrie. C'est lui qui fut à l'origine de la tonsure pour les clerc à qui il défendit de laisser pousser les cheveux. La longueur des cheveux était, à cette époque, une mode honorifique. La tonsure marquait donc un renoncement aux honneurs et aux frivolités. Ce n'est qu'au 9ème siècle qu'on le déclara martyr. Il aurait été placé sur la roue qui devint ensuite son emblème. Mais n'est-ce pas en raison de la création de la tonsure ?

Saint Pantagathe (Omnibonus)

Évêque de Vienne (France) il assista au IIIe concile d'Orléans tenu en 538 pour réprimer les mariages incestueux. Ses reliques sont dans la Cathédrale de Vienne.

Saint Rodolphe

Sans doute un de ces enfants qui, du 13ème au 15ème siècle furent, selon la rumeur, tués par des juifs sur le mode d'un meurtre rituel (cf. saint Siméon de Trente au 24 mars)

Son cadavre fut découvert quelques jours après le meurtre et enterré dans la Cathédrale de Berne en 1287.

- Il faut qu'au mois avril le cheval tremble à l'écurie


18 avril

- La gelée du jeudi saint gèle le sarrasin.

Saint Parfait

Vécut à Cordoue au 9ème siècle. Il eut le tort de critiquer avec violence le prophète Mahomet. Il fut arrêté puis exécuté. Avant de mourir, en 850, il maudit Mahomet et le Coran.

Sainte Aye ou Aya et Hidulphe

Nièce de sainte Waudru, elle épousa Hidulphe au 7ème siècle. Ils vécurent dans la continence. Hidulphe se retira à l'abbaye de Lobbes où il mourut le 23 juin 707.

Aya se retira à Chateaulieu, près de Mons. Elle dût mourir en même temps que son mari.

Elle est invoquée contre les procès injustes. Après sa mort, il y eut des contestations à propos des biens qu'elle avait donnés à l'église de Mons. Un jour où les deux parties étaient près de son tombeau, elle se fit entendre du fond du sépulcre et déclara bien fort qu'elle avait donné légalement ses biens. La dispute fut terminée.


Les saints de la pluie : Sainte Lucie, la pleureuse - Saint Gent (Durance) - Sainte Philomène (Île de France) Sainte Afordise, s'il vous plaît, donnez la pluie au mois de mai.

- Pluie du matin ne gêne pas le pèlerin.

- Si le temps est trop gai le soir, il pleure le matin.


19 avril

 

- Pour que les rats ne mangent pas le raisin, il faut tailler la vigne le vendredi saint.

Saint Ursmar ou Ursmer. (ours fort)

A Floyon, près d'Avesnes, sa mère, enceinte, fit un rêve : elle vit un vieillard qui lui présentait un enfant à élever. Elle refusa car elle n'avait pas les moyens de cette tâche. Mais le vieillard lui donna un pain blanc qui se mit à devenir énorme. Puis elle vit une échelle qui montait jusqu'au ciel et son fils qui y montait.

Dès qu'il fut grand, ses parents le placèrent au monastère de Lobbes. Il en devint l'Abbé. Non seulement il faisait des miracles mais sa vie était un miracle. Il ne mangeait pas de viandes ni de poissons et ne buvait que de l'eau avec un peu de pain. Il passa 10 ans sans toucher au pain.

A la fois évêque et abbé, il s'était fait bâtir une petite maison à Fontenelle, près de l'abbaye de Liesses. On y trouve la fontaine de saint Ursmar qui fortifie les enfants qui ont des difficultés à marcher (dont les reins sont faibles) Vers 1950, on amenait encore des enfants que l'on plongeait dans l'eau. Si l'enfant y urinait, c'est qu'il marcherait. (Cf. Bernard Coussée)

Il se pourrait que le nom Ursmar (ours-fort) ait été associé à "Ours-Marche".

Il mourut en 713.

A la fin du Xème siècle, des hordes de Hongrois avaient envahi le pays et s'étaient avancés jusqu'à la Meuse. A leur approche, les habitants ont crié "saint Ursmar, secourez-nous !". Aussitôt, une pluie d'orage semant la panique chez les envahisseurs, les fit rebrousser chemin.

Sainte Emma (Dieu avec nous)

Soeur de saint Meinwerk. Elle fut veuve très tôt et vécut encore 40 ans à Brème.

Saint Léon IX (Lion) (Il s'appelait Brunon (Brun : ours) et prit le nom de Léon IX lors de son élection papale)

Pape baladeur qui naquit en Alsace en 1002 et mourut en 1054. C'est sous son règne que se dessina le grand schisme entre les orthodoxes et la catholiques.

Il fut 40ème évêque de Toul.

Une nuit, il fit un rêve. Il vit une vieille femme tellement hideuse que Léon essaya de fuir. Plus il fuyait, plus elle le suivait. Il fit le signe de croix et la vit tomber en poussière puis se redresser telle une très belle femme. Mais ce n'était qu'un rêve qui fut interprété comme l'action qu'il devait avoir sur l'Église décomposée de son temps.

Saint Vernier ou Werner (armée protectrice)

Encore un de ces enfants martyrs permettant d'accuser les juifs de crimes. Il aurait été torturé et tué en 1287 en Basse Allemagne.

Curieusement, son martyr ressemble fort à la tuerie du cochon. (pendu par les pieds, peau écorchée, saigné etc.) On trouve souvent des vies qui associent le nom du saint et leur histoire, comme saint Vincent dont le martyr ressemble fort au passage de la grappe de raisin dans le pressoir.

Selon le mythe, ces exécutions se font toujours pendant la semaine sainte et de préférence le jeudi-saint.

Le mythe est toujours le même : l'enfant a communié le Jeudi-Saint et est attaqué par des juifs qui veulent lui faire rendre l'hostie.

Pour ceux que cela intéresse, procurez-vous le livre "La bête singulière" de Claudine Fabre-Vassas aux éditions Gallimard. Vous saurez tout sur le cochon.

Saint Léonide (Lion)

- A la saint Léonide, chaque blé pousse rapide

Un saint Léonide, évêque d'Athènes, (6ème s.) est mentionné au 15 avril par les Petits Bollandistes et le PP. Bénédictins. Je ne sais pas pourquoi d'autres calendriers le placent au 19 avril.

Curieux qu'il ait un dicton alors qu'on ne sait rien de lui.

Saint Lasérian (7ème s.)

Il fut chargé, par le pape Honorius Ier de régler le problème de la date de Pâques. Il en fit une fête mobile.


20 avril

- A la saint Théodore, fleurit chaque bouton d'or

- Si le vent souffle la veille de Pâques, il soufflera pendant 6 semaines.

Saint Théodore (don de Dieu)

On ne sait pas si c'est le Théodore d'aujourd'hui qui est en rapport avec le dicton. (4ème siècle) On le surnomme Théodore le Trichinas (Grec Trikhos : poil) à cause du vêtement en poils de chèvres dont il se couvrait. Ou un autre Théodore dit le Sicéote (né à Sicée), fêté au 22 avril et qui faisait pleuvoir en Palestine en 613.

Sainte Oda ou Odette (patrimoine, même nom qu'Odile)

Née dans le Brabant au 12ème siècle, Odette refusa de se marier, même avec le beau Simon. La cérémonie du mariage se déroulait dans la chapelle. Simon avait déjà répondu "oui" au prêtre, mais Odette resta muette. Puis elle déclara son refus. Simon, écoeuré, rentra furieux au château de son père. Odette alla dans sa chambre et, saisissant une épée de son père, elle se coupa les narines afin de se défigurer. Comme on ne la voyait pas revenir, on défonça la porte et on la trouva couchée près d'une bassine remplie de son sang.

Après cet exploit, son père accepta qu'elle prit le voile dans une communauté régie par les Prémontrés.

Peu après, elle attrapa un sorte de lèpre qui l'isola de la communauté. Une fois guérie, elle fut nommée prieure et mourut le jour de Pâques 20 avril 1158.

21 avril

PÂQUES (2019)

Pâques, (passage) est une fête mobile et donc lunaire, qui dépend de la première pleine lune de printemps. La fête de Pâques peut donc tomber à différentes dates.

Règle de fixation de la date : PAQUES est le dimanche qui SUIT le 14eme jour de la Lune qui atteint cet âge au 21 mars ou immédiatement après.

Les dictons sont donc à replacer à leur date mobile et différente chaque année.

La fête de Pâques occulte celle du saint du jour. Mais on peut toujours le fêter.

- Pâques doux, épi vide.

- S'il fait du vent ou s'il fait chaud le jour de Pâques, c'est signe de mauvaise campagne.

- Pâques humide, grain à foison.

- Merle ayant bien passé l'hiver, pour Pâques aura ses petits merles, mais qu'il l'ai bien passé ou non, pour Georges aura ses merletons (23 avril)

- Pâques non venu, toujours l'hiver au cul.

Le rire de Pâques

Le jour de Pâques (passage) rappelle, pour les chrétiens le passage de la mer rouge lorsque Moïse et son peuple quittèrent l'Égypte en étant poursuivis par l'armée de Pharaon. Les eaux de la mer se séparèrent et laissèrent passer les juifs, puis, se refermèrent sur l'armée de Pharaon pour l'engloutir.

C'est aussi la fête de la résurrection du Christ, base de la croyance chrétienne. "Le Christ est ressuscité". Sans croire à ça, il est impossible d'être chrétien.

Bien qu'elle soit une fête mobile, et donc fête lunaire, (elle dépend de la première pleine lune de printemps) la fête de Pâques est liée à la date qui serait normalement celle à laquelle il faudrait la mettre si l'on en faisait une fête fixe : le 25 mars, jour de l'Annonciation et donc de la conception du Christ. (par l'oreille) - Je ne le souhaite pas car cela nous donnerait un calendrier sans rythme.

Dans la mythologie populaire, Pâques est un des jours possibles de la déshibernation de l'ours. La grande date, dans nos régions, est le 2 février (chandeleur-purification). La date de Pâques est plutôt réservée aux pays de l'est.

Une association est faite entre deux personnages psychopompes qui semblent avoir, ou qui ont, des problèmes de pieds qui les rendent boiteux - (c'est-à-dire savants de l'au-delà, un pied en deçà et un pied au-delà) :

1) celui du 2 février : l'ours, qui sort de sa caverne en ramenant avec lui les âmes des morts et qui les pète, en déchaînant ainsi les vents de printemps. Il a une démarche de boiteux. C'est un mythe celte, paysan, qui vient du fond des âges. (le pet, ce n'est pas qu'un mythe, c'est une réalité nécessaire, au moment de la déshibernation, sans laquelle l'ours meurt)

2) celui de Pâques : Jésus, qui sort de son tombeau où il a été libérer les âmes (et réenchaîner les démons) et qui a eu les pieds percés. C'est un mythe chrétien et printanier. Ils sont tous deux libérateurs d'âmes et annonceurs de printemps.

Que l'on soit chrétien ou pas, Pâques est une grande fête qui consacre l'arrivée définitive du printemps et de la fécondité de la terre. C'est une fête de la gaieté pendant laquelle il faut rire et chanter. Ouvrir la bouche et laisser sortir la parole incantée. Par ses trois chants successifs (sur do, puis ré, puis mi) de l'alléluia de la messe de Pâques, le prêtre construit l'échelle musicale qui permettra au Christ de remonter vers le ciel.

Chez les dévots d'Atys, c'était autrefois la fête des Hilaries, (hilares) on célébrait la résurrection d'Atys. C'était aussi la fête de Cybèle. Atys étant son parèdre émasculé. Ce jour là - et ça, c'est moins drôle, des dévots s'émasculaient pendant la procession.

Il fut un temps où il y avait des dévots de Cybèle et des émules d'Atys dans les rues de Lyon.

Cybèle était une déesse phrygienne. Atys était une insigne beauté qui aimait Cybèle. Elle voulut se le réserver et lui demanda de "rester toujours un enfant." Il jura d'obéir : "Si je mens, que le premier amour qui me rendra parjure soit aussi le dernier."

Il se parjure pour la Nymphe du Sagaris. Cybèle tue la Naïade. Atys en devient fou et gagne, en fuyant le sommet du Dyndime. "Il se déchira le corps avec une pierre tranchante" "sa longue chevelure traîna dans une immonde poussière" Il criait "je l'ai mérité, je paye de mon sang le châtiment que j'ai mérité. Ah ! périssent les parties qui m'ont perdu !" "disant ces mots, il arrache le fardeau de son aine, et tout signe de virilité a disparu" (Cf Les fastes. Ovide, Trad. Henri le Bonniec - Les Belles lettres 1990)

- Veillées et sermons, à Pâques ne sont plus de saison.

Saint Anselme (protégé par les dieux Ases)

Né à Aoste vers l'an 1034, Anselme s'adonna d'abord aux plaisir et à la dissipation. Comme il ne s'entendait pas avec son père, il s'enfuit discrètement de la maison pour aller en Normandie. Sur les conseils de Saint Maurille, il entra à l'abbaye du Bec dont il devint abbé quelques années plus tard. Il fit plusieurs voyages en Angleterre où il connaissait Guillaume le Conquérant. Guillaume le Roux succéda à son père obligea Anselme à devenir archevêque de Cantorbéry. On le mena à l'église, on l'obligea à s'asseoir sur le siège épiscopal, on lui mit la crosse dans la main et on chanta le Te Deum.

Il fit plusieurs voyage à Rome et participa à plusieurs Conciles avec le Pape Urbain. Il y resta plusieurs années. Puis revint en Angleterre sous Henri Ier. Il administrait même le royaume en l'absence d'Henri.

Il écrivit plusieurs traités qui le firent nommer Docteur de l'Église. Il mourut le mardi de la semaine sainte 21 avril 1109.


22 avril

- Pluie le jour de sainte Opportune, ni cerises ni prunes.

Sainte Opportune (commode ou avantageux)

Autrefois, le culte de sainte Opportune était très répandu à Paris. On raconte qu'en 1154, un pèlerin fut tué par un serpent en remontant chez lui sous la colline de Montmartre. On lui appliqua les reliques de sainte Opportune et il ressuscita. On la représente donc, quelquefois, foulant au pied un basilic.

Elle naquit en Mayenne, fille d'un comte et soeur de l'évêque de Sées, Chrodegang.

Elle devint religieuse au couvent de Montreuil, dans la vallée d'Auge.

En revenant d'un long voyage à Rome, Chrodegang se fit assassiner par son vicaire général qui voulait prendre sa place. Personne ne put soulever le corps de l'évêque. Seule Opportune y arriva et le conduisit à son monastère où il fut enseveli.

Opportune en contracta une grave maladie qui la mena à la mort le 22 avril 770.

Le nom de Chrodegang est associé à celui de Godegran ou Guodegrin que Rabelais place dans son martyrologe burlesque. Mais "aller à saint Godegran" signifiait, pour certaines femmes, aller à de pseudo-pèlerinages pour couvrir des activités galantes moins recommandables.

Saint Alexandre (qui repousse l'homme, l'ennemi)

Martyr à Lyon en 177 avec son copain Épipode.


23 avril

- A la Canourgue, si le samedi saint le temps se montre plus beau, on dit que c'est parce que les hommes se sont confessés et se sont débarrassés de leurs péchés

Nous entrons dans la période dite des "Cavaliers" qui annoncent les Saints de glaces : Georges au 23, Marc au 25 avril, Vital au 28, Eutrope au 30, Philippe et Jacques le mineur au 1 mai, la Sainte Croix au 3 mai et Saint Jean Porte Latine. (puis Mamert, Pancrace, Servais et Boniface au 11-14 mai)

C'est aussi la période de la lune rousse, avant dernier assaut de l'hiver qui n'en finit pas de finir. Cependant, si le temps est couvert, le froid sera adouci. Elle peut se situer entre le 19 avril et le 17 mai.

- Lune rousse, vide bourse.

- Gelée de lune rousse, de la plante brûle la pousse.

- La lune rousse est toute bonne ou toute mauvaise.

- Quand la lune rousse est passée, on ne craint plus la gelée.

- Ne te tient quitte avec l'hiver que la lune d'avril ne tombe.

Saint Georges (Laboureur)

- Pluie de la saint Georges coupe aux cerises la gorge

- S'il pleut le jour de la saint Georges, de cent cerises restent quatorze.

- S'il pleut le jour de saint Georgeau, n'y aura guignes ni bigarreaux

- Saint Georges arrive souvent sur un cheval blanc

- Pour la saint Georges, sème ton orge, pour la saint Marc, il est trop tard

- A la saint Georges, l'épi est dans la gorge.

- Georget, Marquet, s'ils sont beaux font du vin parfait.

- Entre saint Georges et saint Marc, est un jour d'hiver en retard. (Beauce)

Difficile de laisser passer la Saint Georges (Laboureur ou cultivateur) patron des conteurs qui racontent des histoires dans lesquelles un chevalier va sauver une jeune fille promise à la gueule d'un dragon.

Il est né vers 280 en Palestine. A 17 ans, il embrassa le métier des armes.

Il était beau, intelligent et d'une exquise politesse. Il plut à l'empereur Dioclétien qui le nomma tribun dans sa garde. Un jour, du fond d'un antre obscur, Apollon apparut à Dioclétien pour se plaindre de ce que l'inspiration des trépieds sacrés était réduite au mensonge. Et que cela était la faute des chrétiens. Dès lors, Dioclétien ralluma la persécutions contre les chrétiens. Mais Georges s'en indigna et fut dès lors victime de la persécution.

Chargé de chaînes, une énorme pierre sur la poitrine, on le jeta en, prison. Puis il fut mis dans une roue armée de tous côtés de pointes d'acier afin de le déchirer en mille pièces. Finalement, il fut décapité le 23 avril 303.

La Légende Dorée le fait naître en Cappadoce. Il vint à Sylcha en Lybie. A côté de cette cité, il y avait un étang grand comme une mer dans lequel se cachait un dragon pernicieux et qu'on ne pouvait vaincre.

Il détruisait les murailles de la ville rien que par son souffle. Il infectait l'air et beaucoup en mouraient. Les habitants se virent forcés de lui donner chaque jour deux brebis. Or, les brebis vinrent à manquer.

On décida alors qu'on lui donnerait seulement une brebis et un homme. On tirait au sort les jeunes garçons et les jeunes filles. Beaucoup avaient déjà été exterminés. Le sort tomba alors sur la fille du roi. Le père désespéré, la revêtit d'habits royaux, puis elle se dirigea vers le lac.

Georges, qui passait là par hasard lui demanda ce qui lui arrivait. Elle l'instruisit de l'affaire. Georges alors fonça sur le dragon et l'abattit. Puis il demanda à la fille de jeter sa ceinture sur le dragon, ce qu'elle fit. Le dragon la suivit comme la chienne la plus douce. Les gens, voyant le dragon, se mirent à fuir.

Georges leur fit promettre que, s'ils se faisaient baptiser, il tuerait le dragon. Il se firent tous baptiser, le roi y compris, et Georges tua le dragon.

On dit aussi que Dacien, mandaté par Dioclétien fit subir aux chrétiens d'horribles persécutions. 17.000 chrétiens étaient déjà morts. Georges, tribun, distribua aux pauvres tout ce qu'il possédait et quitta l'armée.

Puis il prêcha contre Dacien. Celui-ci le fit suspendre à un chevalet et déchirer chacun de ses membres avec des ongles de fer. Puis il le fit brûler avec des torches et passer du sel sur ses plaies et sur ses entrailles qui lui sortaient du corps. Mais rien n'y fit. Dacien voyant qu'il ne pouvait le vaincre par des tortures fit venir un magicien qui essaya d'empoisonner Georges mais le poison n'eut aucun effet sur lui. Alors Dacien le fit jeter dans une chaudière pleine de plomb fondu, mais Georges s'y baignait comme dans une piscine. La femme de Dacien qui était reine des Perses, prit parti pour Georges et fut pendue par les cheveux - par Dacien - puis fouettée jusqu'à la mort.

Enfin, Georges fut condamné à être traîné par toute la ville puis décapité.

Il est patron des militaires et des laboureurs.

En 1330, Édouard III mit l'ordre de la jarretière sous son patronage.

Georges a été renvoyé aux calendes grecques, par les catholiques, sans doute parce qu'il n'est pas "scientifiquement" historique.


24 avril

Saint Fidèle

Il est, bien entendu invoqué pour se protéger d'un époux ou d'une épouse volage. Il s'appelait Marc Rey avant de se faire Capucin à Fribourg. Il naquit à Sigmaringen en 1577.

Après qu'il fut nommé prêtre, la peste envahit le pays. Il se voua au service des pestiférés.

Plus tard, le calvinisme ayant envahit la Suisse, il fut nommé chef d'un groupe chargé de prêcher en Suisse. Ayant appris qu'on en voulait à sa vie, il signait ses lettres : "frère Fidèle qui doit bientôt être la pâture des vers.

Un peu plus tard, il fut assaillit par un groupe calviniste qui le tuèrent à coup de masse (estramaçon) et de coups de couteau.

Saint Robert (gloire brillante)

Premier Abbé de la Chaise-Dieu qui fut fondée en 1050.

On raconte qu'un jour, il prêchait à Avignon. Des jeunes gens s'étaient emparés de ses gants et se les renvoyaient comme des balles. Mais voila que la paire de gants resta accrochée à un rayon de soleil, de sorte que les joueurs ne purent les rattraper. Un autre jour, il était dans les montagnes d'Auvergne avec ses disciples. Le cuisinier vint annoncer qu'il n'y avait plus rien à manger. "Servez-moi la messe", dit Robert. Au milieu de la messe, vint à passer un grand aigle qui, volant au-dessus de l'autel, lâcha un énorme poisson qui permit à tous de ses sustenter.


25 avril

- S'il pleut le jour de la saint Marc, les guignes couvriront le parc.

- A la saint Marc s'il tombe de l'eau, il n'y aura pas de fruits à couteaux (ou à noyaux)

- Quand saint Marc n'est pas beau, pas de fruits à noyaux.

- Marquet, Georget et Philippet, sont trois casseurs de gobelets.

- A saint Marc, les vaches passent l'ouverture.

- Il faut semer les citrouilles à la saint Marc

Dans le Bourbonnais, saint Marc est invoqué pour la protection des biens de la terre.

Saint Marc

Marc peut venir du grec "martikos" : consacré au dieu Mars. Mais il signifie aussi : "masse" ou "marteau" ainsi que "cheval". Tristan et Iseult ont pour partenaire le roi Marc qui a de longues oreilles de cheval, comme le roi Midas. (Cf. les dieux aux masses qui sont maîtres de la vie et de la mort : un côté de la masse pour la vie et un autre pour la mort.)

La légende dorée parle de masse "qui aplatit le fer, produit la mélodie et aplatit l'enclume."

Par une étymologie consonantique, on peut lui donner le sens de "marque".

Il est patron des secrétaires, des notaires, des greffiers, ainsi que de tous les métiers qui s'exposent aux coupures. De même les verriers l'ont choisi pour leur patronage

On l'invoque aussi contre la gale et contre l'impénitence finale.

Saint Marc était Hébreu d'origine : son style rempli d'hébraïsmes, ne permet pas d'en douter. Il venait sans doute de la province de Galilée. Il avait le nez long, les sourcils abaissés, les yeux beaux, le front un peu chauve, la barbe épaisse. Il était de belles manières, d'un âge moyen; ses cheveux commençaient à blanchir, il était affectueux, plein de mesure...

Sa profonde humilité, lui fit, dit-on, se couper le pouce, afin de ne pas être trouvé capable d'être prêtre.

Il fut le secrétaire de Saint Pierre ainsi que son traducteur. Il rendait en grec et en latin ce que Pierre disait en araméen.

Il écrivit aussi un des trois Évangile synoptiques

Un jour qu'il descendait d'un bateau, la lanière de sa sandale se rompit sa chaussure le lâcha. Il se dit que sa démarche allait être plus libre. Il aperçut à l'instant un homme, qui s'occupait du métier de cordonnier; il lui donna sa chaussure à raccommoder. Pendant que ce dernier s'occupait de cet ouvrage, il se fit une large blessure à la main et s'écria de douleur : UNUS DEUS ! Unique Dieu. ! En l'entendant, Marc dit : "Vraiment le Seigneur a rendu mon voyage heureux." Alors il fit de la boue avec sa salive et de la terre, l'appliqua sur la main du savetier qui fut incontinent guéri.

Il a, curieusement un rapport aux boeufs bien que son emblème soit le Lion. (Les petits Bollandistes disent que c'est parce qu'il commence son évangile par le récit de la prédication de Jean dans le désert.)

Des chrétiens avaient fait construire une église près d'Alexandrie, dans un lieu appelé "Bucoles", situé près du rivage de la mer. Lieu désolé, plein de rochers et de précipices mais destiné à faire paître les boeufs.

Les païens ne pouvant plus le souffrir, l'arrêtèrent et lui mirent une corde au cou puis le traînèrent toute la journée en criant "Traînons ce buffle à Bucoles".

D'autres disent que "bucoles" à le sens d'"abattoir".

Ce fut son martyr, il mourut en étant traîné sur les roches et y laissant partout sa chair.

Ses restes furent emmenés à Venise dont il est le patron. Venise étant une ville très commerciale, remplie de notaires, greffiers, secrétaires de tous poils, ils le prirent pour patron, lui qui fut secrétaire de Pierre.

Il mourut en l'an 68, le 25 avril.

LES CAVALIERS (période de la lune rousse)

- Jourguet, (Georges au 23) Marquet, (Marc au 25) Troupet, (Eutrope, 30 avril) Croiset, (sainte Croix au 3 mai) sont les cavaliers.

Dans certaines régions, on ajoute aux cavaliers, Saint Jean Porte Latine au 9 mai.

- Gare à Jeannet, quand il s'y met, il fait trois pets. (risque de grêle)

Dans les Causses, on estime que Saint Eutrope, au 30 avril est le plus dangereux.

On rajoute aussi saint Vital au 28 avril.

C'est une période dangereuse pour la vigne. Dans les Landes, Marc, Vital et la sainte Croix sont appelés les 3 marchands de vin. La récolte est ce qui reste après leur passage.

- Gelée de lune rousse, des plantes détruit la pousse.

- Ne dis pas l'hiver achevé que la lune d'avril ne l'ait fait enlever.


26 avril

- Lorsque, en avril , le coucou n'est pas encore venu, il est mort ou pendu.

- Caprice d'avril fait tomber les fleurs et trembler les laboureurs.

Saint Riquier (droit ou protecteur)

Né dans le Ponthieu, il fut Abbé du monastère qui portait son nom au 7ème siècle. A la fin de sa vie, il se retira dans une petite cabane qu'il construisit près d'Argoules. Ce lieu devint, plus tard : La celle de Forest-moutier.

La ville d'Abbeville tire son nom de l'Abbé : ville de l'Abbé Riquier.

Saint Clet ou Anaclet (Hébreux : grâce)

Pape au 1er siècle. Peut-être le 4ème ? C'est sous son règne que fut inauguré le Colisée Romain et que survint la fameuse éruption du Vésuve qui engloutit Pompéi. L'empereur Domitien fut un second Néron. C'est lui qui provoqua les persécutions dont Clet fut la victime.


27 avril

Sainte Zita ou Zite (lettre grecque)

Servante toute sa vie, elle mourut à l'âge de soixante ans en 1278 à Lucques.

On raconte bien des anecdotes naïves et drôles sur son comportement vis-à-vis des pauvres. Par exemple, elle était distraite et distribuait aux pauvres les fèves de son patron sans se rendre compte du préjudice qu'elle lui causait. Le lendemain le patron arriva pour compter ses kilos de fèves. Il n'en manquait pas un.

Saint Louis-Marie Grignon de Montfort

Né près de Saint Malo en 1673, il fonda la congrégation des Filles de la Sagesse ainsi que la Compagnie de Marie.


28 avril

Saint Vital (vitalité)

Je me suis demandé pourquoi Saint Vital était classé dans les cavaliers. C'est un Saint moins connu que Georges et Marc. De plus, son nom est rare aujourd'hui, alors qu'on trouve encore beaucoup de Georges et de Marc.

C'est en lisant le très curieux récit des petits Bollandistes que j'ai réalisé combien la thématique de sa vie, et surtout de sa mort, est en rapport avec les Saints de glaces et la saison de début d'été.

Saint Vital aurait été militaire romain, ce qui expliquerait la cuirasse dont l'affublent les peintres et les sculpteurs. Il est père de Saint Gervais et de Saint Protais dont la fête se situe au 19 juin. ("Saint Gervais quand il est beau tire Saint Médard de l'eau") - Il est curieux de constater qu'il y a souvent confusion, dans les dictons entre Saint Gervais et Saint Servais (13 mai) Or, Saint Servais est le troisième des Saints de glaces ("Les 3 Saints au sang de navet, Pancrace, Mammert et Gervais, sont bien nommés les Saints de glace, Mammert, Gervais et Pancrace") Est-ce par isophonie ? Y-a-t-il un système particulier qui relie les Saints de glace au 19 juin ?

Vital encouragea un médecin de Ravenne à assumer son martyre, il s'agissait d'Ursicin (ours), dont la fête est, elle aussi au 19 juin, jour de la Saint Gervais. Curieux !

Le juge ayant appris les agissements de Vital lui fit subir des tortures. (le monde n'a pas changé)

Il le fit mettre sur un chevalet, où sa peau fut déchirée, ses membres tirés et ses os déboîtés. Comme il résistait quand même et ne voulait pas adorer les faux dieux, il fut mis dans une fosse profonde qui fut comblée de terre et de pierres.

A l'instant où Vital expira, un prêtre d'Apollon fut possédé d'un démon qui ne faisait que crier "tu me brûles, Vital, tu me tourmentes, Vital, tu mets tout en feu, Vital." Le prêtre resta 7 jours dans cet état puis finit par se jeter dans une rivière.

Vital mourut soit en l'an 62, soit en 171. Il est mort comme peuvent mourir des plantes que l'on met en terre au printemps. Cette mort est suivie d'une résurrection lorsque la graine porte son fruit grâce à sa vitalité. Mais cette résurrection ne se fera qu'après la période des saints de glaces. Encore faut-il qu'ils aient été mis en terre.

Il faudrait demander à des paysans ce qu'il faut planter au 28 avril !

Vital était marié à une Valérie qui, après la mort de son mari, se rendit à Rome. Sur le chemin, elle rencontra des gens qui lui proposèrent de sacrifier aux faux dieux. Comme elle refusait, elle fut battue. Conduite à demi-morte à Milan, elle y expira. On la fête aussi aujourd'hui.

Mais la grande Valérie de Limoges est pour le 9 décembre.

Sainte Aphrodise (écume)

Fut premier évêque de Béziers au 1er siècle.

Il venait d'Égypte. On dit qu'il aurait hébergé Marie, Joseph et Jésus lorsqu'ils fuyaient en Egypte pour échapper à Hérode. Émigrant en Palestine, on dit aussi qu'il aurait assisté à l'Ascension du Christ.

Il accompagna saint Pierre à Rome puis se dirigea vers Béziers pour évangéliser. Au cours d'un de ses prêches, des idolâtres lui coupèrent la tête.

On le représente monté sur un chameau parce qu'il venait d'Afrique. A sa mort, les Biterrois prirent le chameau pour totem. Encore aujourd'hui, à la fête de saint Aphrodise, une procession (fête) promène un chameau artificiel.

Sainte Théodora (don de Dieu) et Saint Didyme. (jumeau) (4ème siècle)

Théodora la chrétienne, fut placée de force dans une maison de passe. Mais Dydime - jeune chrétien - se déguisa en militaire et entra dans la maison afin d'y délivrer Théodora. Il lui passa son habit de militaire et revêtit l'habit de femme de Théodora. La Sainte couverte d'un chapeau put s'enfuir en se faisant passer pour un militaire. Didyme restant au lupanar dans ses vêtements affriolants, on découvrit la supercherie. Il fut condamné à la décapitation. Théodora, apprenant cela, courut au lieu de l'exécution pour le délivrer. Elle essaya de prendre sa place. Finalement, ils eurent tous deux la tête tranchée.


29 avril

- Gelées de saint Georges, saint Marc, saint Robert, récoltes à l'envers.

- A la saint Robert, tout arbre est vert.

- La pluie le jour de saint Robert, de bon vin emplira ton verre.

Saint Robert de Molesmes

Fondateur de Molesmes et de Cîteaux. Il mourut en 1110.


30 avril

- Tant que la lune du 30 avril n'a pas passé de l'autre côté, il faut craindre le retour du mauvais temps.

Sainte Catherine de Sienne (purification)

On n'aurait pas tort de mettre Catherine de Sienne dans le même tableau que Brigitte de Suède ou Hildegarde de Bingen ou encore Thérèse d'Avila, mais cependant, elle était différente. Si les autres s'étaient illustrées par des écrits remarquables, Catherine, elle, "proclamait". C'était une oratrice, paraît-il, de premier ordre. Elle dispensait son enseignement mystique dans les grandes villes d'Italie. C'était étonnant de la part de quelqu'un qui n'avait apparemment rien appris dans son enfance.

On venait de loin pour l'écouter. Elle parlait surtout de l'amour et de la patience.

Une conteuse quoi !

Elle fit bien des disciples. Le dominicain Raymond de Capoue qui l'accompagna dans ses voyages et le peintre André Vanni qu'elle avait connu très jeune et qui la représenta en extase.

Et bien d'autres.

Elle aimait beaucoup aller au monastère de sainte Agnès de Montepulciano. Un jour, elle voulut baiser les pieds de la statue de la sainte et celle-ci avança un pied pour le présenter à Catherine.

Elle voyageait beaucoup et passait son temps à réconcilier ceux qui étaient en guerre. Il faut dire qu'à cette époque, l'Église était bien divisée.

De passage à Pise, elle resta morte pendant tout un jour. Puis elle revint à la vie en racontant qu'elle avait vu Dieu - c'était son habitude - et ce qui se passait dans l'autre vie. Dieu lui avait commandé de redescendre sur terre pour enseigner aux hommes.

C'est peu de temps après qu'elle reçu les stigmates du Christ.

Le quatorzième siècle s'achevait dans une Europe livrée aux conflits et aux divisions.

Catherine, qui devait avoir un sacré charisme, faisait des ravages dans le monde des gouvernants. Elle partit pour Avignon et réussit à convaincre le pape Grégoire XI de rentrer à Rome. Elle l'accompagna dans son voyage de retour pour l'obliger à ne pas faire demi-tour. (1377)

Il serait trop long de décrire les actions politiques de Catherine. Trop long aussi de raconter l'imbroglio dans lequel se trouvait l'Europe tant sur le plan politique que sur le plan religieux. De même difficile de décrire les querelles entre Charles Quint et le pape Urbain VI, successeur de Benoît XI. Ou encore celles qui divisèrent la papauté avec Clément VII.

Détestée par certains et adulée par d'autres, elle remua l'époque par son influence et sa détermination.

A Florence où régnait la discorde, le parti rebelle vint au pouvoir avec tout le peuple derrière lui. Ils ne voulaient pas de Catherine et l'avaient condamnée à mort. On la cherchait partout, hallebardes aux poings. Elle se présenta prête au sacrifice.

Le chef des conjurés fut si impressionné qu'il calma la foule et laissa partir Catherine. Ainsi la révolution se calma.

En 1370, Lapa, la vieille mère de Catherine, tomba malade puis mourut. Catherine l'ayant appris reprocha à Dieu de ne pas tenir ses promesses : "tu m'avais dit qu'aucun des miens ne périrait." Elle pria tant que Lapa retrouva la vie et vécut bien plus qu'elle ne l'avait désiré en assistant à la disparition de tous les siens.

Possédée par on ne sait quel esprit "parleur", Catherine agita son époque avec une énergie sans pareille. Peut-être est-ce pour cela qu'elle mourut si jeune. Elle avait trente trois ans quand elle expira, le 29 avril 1380 à Rome, le dimanche qui précédait l'Ascension. Sa mère, Lapa, lui ferma les yeux.

Elle laissa quelques ouvrages de théologie mystique dont le "Dialogue".

Saint Eutrope (Lat. Eutropius : celui qui tourne bien. Qui est bien disposé. Bon tempérament)

Au premier siècle, Eutrope aurait été le fils d'un grand roi de Perse. On dit aussi qu'il fut le fils d'un grand personnage Chaldéen, royaume situé entre les cours inférieurs du Tigre et de l'Euphrate.
Lors d'un de ses voyages à la cour du roi Hérode, il rencontra Jésus.
Plus tard, il apprit la mort de Jésus. Il revint alors trouver , à Rome, l'apôtre Pierre qui l'éleva au sacerdoce et l'envoya en Gaule à Médiolanum-Santonum (Saintes).

À peine était-il entré dans la ville que son accoutrement attira la curiosité de tous les gens de la ville. Il était vêtu d'une longue robe de lin et marchait avec un bâton noueux. Rapidement une foule l'entoura. Il se mit alors à raconter la vie de Jésus, ses miracles et sa mort. Les gens le prirent pour un fou et le chassèrent à coups de bâtons.

Il retourna alors à Rome. Pierre était mort, mais le pape Clément l'encouragea et le confia à Denis l'aréopagyte et à une caravane de missionnaires qui partaient pour la Gaule. Il laissa Denis à Arles et se dirigea vers la Guyenne.
Arrivé près de Saintes, il s'installa dans une retraite isolée. Parcourant la campagne en prêchant, il réussit à rassembler un groupe de fidèles qui lui donnaient le titre d'envoyé de Dieu. Parfois on le voyait dans la ville de Saintes parlant à une foule de gens et guérissant les hydropiques.

Un jour, une belle jeune fille vint se prosterner devant lui et lui demanda le baptême. C'était Eustelle. (Estelle) Elle fut rapidement baptisée. Mais cette conversion fit scandale car elle était la fille du Légat des Gaules membre d'une famille de Druides. Il la chassa de sa maison. Elle alla se réfugier dans une cabane située non loin de celle d'Eutrope.

Le Légat en furie fit mander tous les bouchers de la ville et leur commanda d'aller tuer Eutrope et de lui ramener Eustelle. Ils se munirent de bâtons, de haches et de fouets et se dirigèrent vers la cabane du solitaire. Ils l'entraînèrent dehors, le frappèrent, le fouettèrent et lui déchirèrent le corps. Puis ils l'achevèrent en lui fendant la tête d'un coup de hache.

Effrayés de cet acte, ils oublièrent Eustelle. La nuit, elle ensevelit le corps d'Eutrope dans le sol de sa cabane et mourut peu de temps après. Eutrope devint ainsi le premier martyr de la Saintonge.

On le représente avec la tête fendue par une hache. Il est patron des estropiés. On l'invoque contre l'hydropisie

Dans son ouvrage, Jacques Merceron (cf. Bibliographie - section "mythe") nous renseigne sur les calembours qui tournent autour du nom d'Eutrope.

Au XVe siècle, hydropique se disait "ytropite" ou "ydropite". A Saintes, les hydropiques invoquaient saint Idrope, Itrope ou Utrope.

Rabelais disait ; "Eutrope faisait les hydropiques car il avait de l'eau en trop."

Dans les Côtes d'Armor, sa fête s'appelle "la Saint Hydro" ou "la saint Hytro".

Il est associé à saint Accroupi, ou saint Estropi.

Patron des hydropiques et des estropiés, il fait partie des cavaliers, premier régime des saints de glace, qui débute avec saint Georges le 23 avril et se termine le 3 mai à la Sainte Croix.

- Saint Eutrope mouillé, cerises estropiées

- Plantez vos fèves à la Saint Eutrope, vous en aurez plus que de mottes.

- Saint Eutrope est un grand vendangeur.