Juillet

Saints
Saintes

De "Jules"

Après la mort de César, le cinquième mois "Quinctilis", mois de sa naissance, lui fut consacré et prit son nom. Le premier mois était le mois de Mars.

- En juillet, le mois d'abondance, le pauvre a toujours sa pitance.

- Soleil de juillet donne la fortune

- Juillet ensoleillé emplit caves et greniers

- Juillet sans orage, famine au village

- Pluie de juillet, eau en panier

- Juillet doit rôtir de que septembre mûrira.


1 juillet

- A la saint Thibault, sème des raves, arrache tes aulx.

- Quand le raisin a passé fleur à la saint Thibault, il n'y a ni bien ni mau.

Saint Thibault (peuple puissant)

Il naquit à Provins au 11e siècle. Adepte de la solitude, il alla trouver l'ermite Burchard qui vivait sur le bord de la Seine. Pendant quelques jours, il s'initia à la vie érémitique. Puis il revint chez ses parents. Son père voulait lui confier le commandement d'une armée mais Thibaut refusa prétextant sa jeunesse.

Peu après, il quitta la maison paternelle avec un compagnon nommé Gauthier. Un serviteur les suivait pour les protéger. Ils arrivèrent dans une hôtellerie où ils laissèrent les chevaux et sortirent à pieds sous prétexte de se promener en ville. Les deux amis échangèrent leurs vêtements contre des habits de pauvres et s'enfuirent vers la Souabe, dans la forêt de Petingen où ils se construisirent des cellules. Ils travaillaient dans des fermes des environs. Rapidement ils se firent une réputation de sainteté. Pour éviter les honneurs, ils décidèrent de partir en pèlerinage à saint Jacques de Compostelle. Il marchèrent pieds nus.

Au retour, ils allèrent à Rome d'où ils voulurent partir pour Jérusalem. Apprenant que la Terre sainte leur était fermée en raison des guerres contre les Sarrasins, il se fixèrent près de Vincence, dans un petit oratoire. Gauthier mourut mais de nombreux disciples voulurent partager la vie de Thibault.

Il mourut le 30 juin de 1066 sous l'habit des Camaldules.

On ne sait pas pourquoi les corroyeurs l'on choisit pour patron. Il est aussi patron des charbonniers car en Souabe, il fabriquait du charbon.

- A la saint Thierry, aux champs jour et nuit.

Saint Thierry (peuple puissant ou protecteur)

Voici la copie exacte de ce qu'écrivent les Petits Bollandistes. En dehors du racisme ordinaire au siècle dernier vis à vis des gens de "basse condition", c'est beau comme style :

"Dieu, qui tire la rose d'un bouton environné d'épines, et qui fait naître les plus beaux fruits d'une terre boueuse et couverte de fumier, fit aussi naître cet excellent religieux d'un père de très basse condition, et qui se rendait encore plus digne de mépris par les vices auxquels il était adonné, car c'était un pauvre paysan nommé Marquard, du village de Ménancourt, sur la rivière, de Suippe, auprès de Reims, qui, au lieu de gagner sa vie par les exercices innocents de la vie champêtre, entretenait sa famille par les vols qu'il faisait dans les bois et aux environs de son village."

Ceci dit, dès que Thierry fut né, on lavait ses linges dans le puits voisin de la maison. Mais dès lors, le puits ne contracta plus aucune souillure. Malgré la lessive, l'eau restait limpide et pure.

Sa mère qui, dit-on, était moins mauvaise que son père le fit instruire puis l'obligea à se marier. Mais Thierry voulut garder sa virginité. Sa femme en fut très irritée. Thierry s'en alla raconter ses misères à une abbesse de Reims du nom de Suzanne, et qui devait être chaste. Celle-ci l'envoya à Saint Rémi qui l'obligea à aller "négocier" avec sa femme. Thierry retrouva sa femme changée et très "consentante" à tel point que, sur ses instances, elle consacra sa virginité à Jésus-Christ. Puis, ils se séparèrent.

Après avoir retrouvé Saint Rémi, celui-ci lui demanda de fonder un monastère. Thierry s'étant dirigé dans les environs de Reims, au Mont-d'or, il leva les yeux au ciel et vit un aigle qui descendait puis qui voleta dans un petit espace de la forêt pour lui indiquer que c'était là qu'il devait bâtir son monastère.

Le pays était dirigé par un autre Thierry, un des 4 fils de Clovis. Il était en train de perdre la vue et fit venir Saint Thierry qui lui rendit la vue en touchant ses yeux de son doigt trempé dans l'huile Sainte.

Le roi Thierry en fut très reconnaissant. Mais Saint Thierry supportant mal l'abondance de cette reconnaissance, alla jusqu'à ne plus pouvoir accepter de porter le même nom que son souverain et se fit appeler Théodorion.

Plus tard, la fille de Thierry vint à mourir. Thierry la ressuscita, toujours grâce à une fiole d'huile Sainte qu'il portait toujours sur lui. Il toucha les principaux organes de la défunte et celle-ci ressuscita..

Je n'ai, plus d'autres histoires à raconter sur Thierry sinon qu'il mourut le 1 juillet en 533.

Saint Calais (Karilef ?)

Saint Calais, était abbé d'Anisole dans le Maine. Un jour qu'il était à la vigne, il avait laissé des habits suspendu à un chêne. Il faisait très chaud. Pendant qu'il travaillait, un passereau vint se cacher dans une des poches et y pondit un oeuf avant de s'envoler. Calais découvrant cela y vit un présage de bonne augure pour sa vie future.

Tous les animaux de la forêt venaient lui rendre visite. Surtout un buffle qui courbait son énorme tête devant lui afin de le saluer. Un jour, le roi Childebert et sa femme la reine Ultrogothe étaient venus chasser dans les parages. Ils poursuivirent le buffle qui vint se réfugier derrière Calais. Calais, impassible, défendit le buffle tremblant. Childebert furieux, injuria Calais qui pourtant voulait lui offrit du vin de sa vigne, mais le prince se détourna et lança son cheval sur la route du palais. Mais peu de temps après, le cheval fut frappé de stupeur et devint immobile. On avertit Calais qui se proposa de remédier à la situation. Childebert avoua ses torts et lui offrit un territoire. Toutefois Calais répondit qu'il n'accepterait pas un plus grand espace que celui dont il ferait le tour sur son âne pendant une journée.

Un jour, en labourant la terre sur son territoire, il trouva un trésor. Il y bâtit un monastère strictement interdit aux femmes.

Peu après sa mort, une femme nommée Gunda se coupa les cheveux et se déguisa en homme. Elle pénétra dans le cloître au moment de l'office. Tout à coup, elle perdit la vue et, le démon, s'emparant d'elle fit jaillir de sa poitrine des flots de sang noir. En même temps, elle poussait des cris horribles.

Vous voyez que les auteurs de films de science-fiction n'ont rien inventé.

On le représente un baril à la main ou encore trouvant un trésor ou encore avec un buffle qui se penche pour le saluer.

- Saint Lunaire, préservez-nous du naufrage en mer.

Saint Léonore ou Lunaire

Saint Lunaire, un Breton, qui pendait sa veste aux rayons du soleil ou qui labourait la terre avec une charrue tirée par 12 cerfs. Un jour qu'il se rendait sur ses terres, avec ses moines, pour labourer, ils virent un énorme cerf mort, gisant sur le terrain. Il le fit dépouiller et fabriquèrent des rênes avec la peau. Aussitôt apparurent 12 autres cerfs qui se laissèrent passer le joug. Ils labourèrent pendant cinq semaines et trois jours. (sans doute une quarantaine) Puis ils demandèrent à être libérés. Lunaire les bénit et les congédia.

Il était invoqué pour les maladies des yeux, sans doute en raison de la proximité de son nom avec "lunettes". (Sébillot)

Il serait originaire d'Irlande et serait devenu l'ami de saint Samson.

Un jour qu'il se dirigeait vers la Bretagne, une brume si épaisse fit qu'il ne pouvait plus avancer sur la mer. Il prit son sabre et fendit la brume qui disparut. Il est donc invoqué par les marins en difficultés.

Il mourut en 560.

Siméon l'insensé (l'exaucé, mais aussi, le "signe") Il a passé sa vie à jouer au fou.

On sait qu'il est né au VIè siècle, à l'ancienne Edesse - aujourd'hui Urfa en Turquie. Ses parents étaient fort riches et catholiques. Il devint très savant dans la langue grecque et habile dans les sciences. Avec son copain Jean, ils décidèrent de vivre une vie érémitique sur les bords du Jourdain. Après quelques temps de solitude, ils apprirent, tous deux, dans une sorte d'extase que leurs mères étaient morte.

Peu après, Siméon fut inspiré de quitter sa solitude pour retourner dans le monde pour confondre la vaine sagesse des gens par une folie apparente. Il se rendit à Emèse - aujourd'hui en ruine, en Syrie.

Jusqu'à sa mort, sa vie ne fut qu'une suite d'actions ridicules aux yeux des hommes. Actions extravagantes, paroles touchantes, railleries etc. Il portait des charbons ardents dans ses mains sans être brûlé ou dans son vêtement sans qu'ils soient atteints.

Il fit son entrée dans la ville en traînant, attaché à sa ceinture, le cadavre d'un chien qu'il avait trouvé sur un tas de fumier, et poursuivi par les enfants de l'école qui se moquaient de lui. Le lendemain, qui était un dimanche, il entra dans l'église et se mit à éteindre les cierges en lançant des noix sur les flammes. Comme on voulait le chasser, il monta à l'ambon et bombarda les femmes avec ses noix. Finalement jeté dehors, il renversa les tables des pâtissiers, qui le rouèrent de coups. Un marchand de beignets le prit en pitié et lui proposa de tenir son échoppe, mais Syméon se mit à distribuer gratuitement la marchandise aux passants et à manger goulûment les beignets, car il était à jeun depuis une semaine. Averti par sa femme, le marchand chassa le Saint en le frappant. Le soir venu, Syméon, prenant des charbons ardents à pleine main, y fit brûler de l'encens, mais dès que la femme du marchand s'en aperçut, feignant de s'être brûlé, le bienheureux plaça les braises dans son manteau qui resta lui aussi inconsumé. Par la suite, il provoqua la conversion du marchand, qui était disciple de Sévère d'Antioche, en expulsant un démon.

Syméon se mit ensuite au service d'un cabaretier qui se montrait cruel et sans pitié à son égard, bien que les facéties du Saint aient augmenté sa clientèle. Un jour, il châtia violemment Syméon, qui venait de briser une chopine de vin. Mais quand il vit lui-même le serpent qui avait déposé son venin dans le récipient détruit par le Saint, il brisa tout le reste de la vaisselle, en essayant de tuer le reptile. Dès lors considéré comme un Saint par son patron, Syméon feignit de vouloir déshonorer la femme du cabaretier qui, alerté par les cris de son épouse, chassa le Saint en le frappant.

L'homme de Dieu vivait en pleine ville, impassible, et comme délivré des soins du corps et des conventions de la pudeur: faisant ses besoins en public, en étant nu, ses vêtements enroulés sur la tête, dans le secteur du bain public réservé aux femmes, dansant avec les actrices qu'il tenait par la main ou jouant avec les prostituées, sans ressentir le moindre mouvement charnel et en gardant l'esprit imperturbablement occupé à l'oeuvre de Dieu. Il utilisait ce stratagème pour se familiariser avec ces femmes de mauvaise vie, et il leur proposait en secret une forte somme si elles gardaient la chasteté. Quand il apprenait que l'une de ses "amies" était retombée dans la luxure, il la châtiait, soit par une maladie, soit en permettant à un démon de la tourmenter. Il avait aussi reçu le charisme de l'abstinence et passait tout le Grand Carême sans rien manger ; mais parvenu au Grand Jeudi, il s'asseyait à l'étal d'un pâtissier et dévorait des gâteaux au grand scandale des bien-pensants. D'autres fois, après avoir passé la semaine à jeun, il mangeait de la viande en public.

Un jour, il se mit à jeter des pierres sur les passants qui voulaient s'engager dans une rue hantée, les sauvant ainsi de la perdition. Une autre fois, il frappa de strabisme des fillettes qui s'étaient moquées de lui, puis il en guérit certaines en leur baisant les yeux, mais laissa les autres dans cet état, car il avait discerné qu'autrement elles seraient tombées dans la débauche. Le dimanche, il se tenait à la sortie de l'église en mangeant des saucisses, qu'il avait enroulées en chapelet autour de son cou, comme une Etole de Diacre, et en tenant dans la main gauche un pot de moutarde avec laquelle il badigeonnait la bouche de quiconque se moquait de lui. C'est aussi en enduisant de moutarde les yeux d'un paysan, qui avait été frappé de cécité à la suite du vol des chèvres de son voisin, qu'il le guérit. Une fois, il paralysa la main d'un jongleur en lui lançant une pierre, puis le guérit en lui apparaissant en rêve et en lui faisant promettre d'abandonner son métier. Une autre fois, il se mit à frapper les colonnes de l'école avec un fouet, prédisant ainsi le tremblement de terre qui allait bientôt détruire la ville d'Antioche (588); et le séisme survenu, aucune des colonnes qu'il avait frappées ne s'écroula. Avant une épidémie de peste, il alla embrasser les enfants qui allaient en être victimes, en leur souhaitant bon voyage. Il entrait souvent dans les maisons des riches, pour y faire ses bouffonneries habituelles et feignait d'embrasser les servantes. L'une d'elles ayant accusé le Saint de l'avoir mise enceinte, Syméon prit soin de la femme pendant sa grossesse, mais elle ne put mettre l'enfant au monde tant qu'elle n'eut pas révélé le nom du vrai père. La sollicitude du Saint Fou s'étendait sur tous, et en particulier sur les possédés, dont il guérit un grand nombre par sa prière, après avoir feint d'être comme eux. Un artisan juif le vit un jour entouré de deux Anges; il voulut révéler son secret, mais Syméon lui apparut en songe et lui scella la bouche. La même chose arriva à tous ceux qui découvrirent sa vertu: ils se trouvèrent dans l'impossibilité de la publier.

http://www.maison-russie.fr/invites/icone/saints_fetes/textes/symeon_emese.html

Mais Siméon refusait les louanges que certains lui faisaient après avoir reconnu sa Sainteté. Un grand personnage de la ville voulant publier des louanges sur Siméon ouvrit la bouche pour parler mais sa langue demeura immobile et il lui fut impossible de parler.

Le soir, Siméon dormait sur un lit fait de quelques sarments.

Prévoyant un tremblement de terre, Siméon entra, avec un fouet, dans un édifice public qui était soutenu par plusieurs colonnes. Il commença à fouetter les colonnes en criant : "ton Seigneur te commande de rester ferme". A une des colonnes, il dit : "toi tu ne tomberas pas mais tu ne demeurera pas non plus." Quand le tremblement de terre arriva, les colonnes restèrent debout et la dernière se trouva seulement fendue de haut en bas.

Quand il mourut, un 1er juillet, afin qu'on ne lui fit point d'honneurs, il se cacha sous les sarments de son lit et rendit l'âme.

On le découvrit quelques jours plus tard. On crût qu'il était mort dans un accès de délire, aussi on ne fit aucune cérémonie pour l'enterrer. Mais une multitude d'anges apparurent pour lui célébrer des obsèques magnifiques. On entendit des choeurs célestes bien plus beaux que ce qu'auraient pu chanter les hommes.

Son ami, Jean, apprenant qu'il était mort, vint ouvrir sa tombe mais n'y trouva pas de corps. Il en conclut que Dieu l'avait enlevé au ciel dans sa gloire.

On le représente souvent avec une multitude d'enfants qui s'amusent de ses façons étranges, ou encore assis jouant de la cornemuse. La cornemuse, emblème de carnaval, est souvent l'attribut des fous. C'est un instrument diabolique. Le jeu de la cornemuse fait circuler, les vents et les âmes. On les associe aux vessies de porcs que l'on gonfle en carnaval et qui symbolisent la fécondité des souffles.

Son nom fut donné à l'une des toutes premières maisons de santé privées parisiennes, sise cul-de-sac des Vignes au faubourg Saint-Marcel : l'hospice de Saint-Simeon-Salus, fondé vers 1690, était réservé aux femmes aliénées d'esprit. On y avait aménagé une petite chapelle, sous l'invocation du saint. (http://psychiatrie.histoire.free.fr/pers/bio/simeon.htm)

Saint Cybard (Eparchius : gouverneur)

Il y a aussi l'étrange Saint Cybard (ou Éparque) qui, après avoir été trappiste, quitta le monastère pour s'enfoncer dans la forêt, près d'Angoulème, et vivre dans une grotte. Il était particulièrement attentif aux prisonniers. Il naquit en Périgord en 504. Rien qu'en passant devant les prisons, les portes s'ouvraient toutes seules et les cordes des pendus se rompaient.

Ce sauvage mélancolique avait des relations avec trois ou quatre personnes qui s'appelaient Arthémius (Arth = ours) ? Un des Arthémius était un jeune homme qui avait voulu se faire ermite mais qui était devenu fou. On l'amena à la grotte de Cybard, ses cheveux qu'il avait très longs s'agitèrent en désordre et ses doigts se crispèrent convulsivement. Il criait des inepties, assurait que personne ne l'égalait en sainteté. Cybard le calma par des signes de croix puis lui fit couper les cheveux (?) mais Arthémius opposa une farouche résistance. Finalement il se tint tranquille. Cybard est, avec Saint Pierre, patron d'Angoulème.

Saint Rombaud Patron de Malines (gouverneur renommé)

Au 8è siècle, Anglo-Saxon de naissance, obéissant à un songe, vint à Malines où il baptisa le fils du Comte Adon. Il lui donna le nom de Libert. Libert vint à se noyer mais Rombaud le ressuscita.

En reconnaissance, les parents de Libert donnèrent à Rombaud une terre pour y bâtir un monastère.

Il prêcha longtemps à Malines. Mais il aimait se retirer souvent dans le voisinage pour y goûter la solitude. Il y fut assassiné par deux bandits le 24 juin 775.

Saint Servan (Serviteur)

SERVAN et SERVANE ont une étymologie bien obscure. Peut-être sont-ils formé à partir de "servante" ?

Il n'y a pas de sainte Servane. Par contre, on trouve un saint Servan dont on sait peu de choses.

Il est le patron de la ville de Saint Servan qui est, en fait, un faubourg de Saint Malo. Servan a été donné à l'ancien site d'Aleth.

Il fut peut-être évêque au 8ème siècle ? Je sais que plusieurs légendes courent sur lui, mais je n'ai pas de documents les racontant. Légendes dans lesquelles on parle souvent du brouillard abondant en Écosse.

On sait, qu'il fut l'apôtre des Iles Orcades, au nord de l'Écosse. Il aurait été abbé du monastère de Culross, dans le comté de Fife, sur la côte orientale de l'Écosse.

Une de ses légendes présente sa mère comme fille du roi des Pictes (ou d'Arabie). Les Pictes étaient un peuple qui, anciennement occupaient l'Écosse. On les nommait ainsi parce qu'ils se tatouaient le corps. Son père régnait sur Canaan.

Servan abandonna son droit au trône, étudia à Alexandrie (Égypte) puis devint Patriarche de Jérusalem. on parlait de lui comme étant le serviteur des serviteurs de Dieu, c'est-à-dire qu'on le voyait déjà Pape. Mais il préféra partir vers l'Écosse (les Scots)

Le bréviaire d'Aberdeen mentionne qu'un pauvre homme tua son unique porc pour nourrir Servan et ses moines qui ne trouvaient rien à manger. Mais Servan, très ému par cette charité, eut pitié et, comme dans le livre d'Ézéchiel, (ch. 38) à sa parole, les ossements du porc se remirent en ordre, la chair revint dessus et le porc recouvra la vie.

Il y a, paraît-il bien d'autres merveilles qui lui sont attribuées par les contes populaires de l'endroit. On trouve à Dysart, une grotte ou Servan mit le Diable en déroute.

Il mourut et fut enseveli à Culcross. Certains auteurs le font vivre au 5è siècle. Il aurait formé saint Kentigern, né vers 518. Kentigern aurait été le fils naturel de Servan, appelé d'abord Thaney, surnommé ensuite "Mungo", ce qui veut dire, dans le dialecte local : "bien-aimé"


2 juillet

- S'il pleut à la visitation, pluie à discrétion

- S'il pleut à la visitation, pluie de saint Médard continuation.

Il pleut le jour de la Visitation, la Vierge ayant besoin d'eau pour laver les drapeaux du petit Jésus avant de rendre visite à Élisabeth. (Roannais)

Visitation de la Vierge à Élisabeth.

Il est curieux que l'Église ait placé la fête de la Visitation au 2 juillet. (1389, décret d'Urbain VI) L'évangile de saint Luc la place "en ces mêmes jours" que ceux de l'Annonciation placée par l'Église au 25 mars. (Luc I, 39)

La Visitation devrait donc être au 25 mars, jour de l'Annonciation.

Marie était venue rendre visite à sa cousine Élisabeth. Dès qu'Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant (Jean-Baptiste) tressaillit dans son sein et elle fut remplie de l'Esprit. Élisabeth redit à Marie ce que lui avait dit l'Ange Gabriel : "vous êtes bénie entre toutes les femmes"

L'analyse de cette curiosité ou erreur de logique calendaire n'a pas sa place ici.

Nous sommes le lendemain de la circoncision de saint Jean-Baptiste. A 6 mois de la circoncision de Jésus (1 janvier)

L'accumulation de ces thèmes, ou de ces mystères, a suffit à promouvoir un ordre religieux, celui de la Visitation, créé par Sainte Jeanne de Chantal. (13 décembre)

Sur le plan populaire, son importance a suscité quelques dictons.

Saints Processe et Martinien

Ils furent les gardes de la prison Mammertine où saint Pierre était enfermé. Pierre les convertit; arrêté comme chrétiens, ils eurent la tête tranchée.

Sainte Monégonde. (unique)

Elle est née à Chartres. Les petits Bollandistes font remarquer qu'avant la naissance du christianisme, il y avait, à Chartres, une statue féminine sur laquelle était inscrit : "A la vierge qui enfantera". C'est dire si le thème de la Vierge féconde est aussi ancien que général.

Monégonde s'est mariée et a eu deux filles enlevées très tôt par la mort..

Après une longue période de grande tristesse, Monégonde a convaincu son mari de la laisser vivre une vie retirée.

Elle fit bâtir une petite cellule qui n'avait pour fenêtre qu'une petite lucarne. Elle s'y enferma et vécu dans la méditation.

Une petite fille venait chaque jour lui apporter un peu de farine d'orge et de l'eau. Elle en faisait une pâte dans laquelle elle ajoutait de la cendre. C'est ainsi qu'elle se sustentait.

Un jour, la petite servante ne revint plus. Monégonde resta ainsi 5 jour en espérant que Dieu lui apporte la manne du ciel. Elle était ainsi dans ses pensées lorsqu'elle s'aperçut que, dehors, une sorte de neige tombait. Étendant la main par la fenêtre, elle en recueillit assez pour se fabriquer la pâte quotidienne. Elle passa ainsi encore 5 autres jours.

Il y avait, auprès de sa cellule, un petit jardin dans lequel elle se promenait parfois. Un jour qu'elle y était allée pour prendre un peu d'air, une femme s'était arrêtée et la considérait avec beaucoup trop de curiosité. Mais la femme fut frappée d'aveuglement. Elle vint alors demander pardon à Monégonde qui se mit en prière et obtint la guérison de la curieuse.

Ce miracle attira bien du monde. Monégonde partit alors vers Tours où elle s'enferma dans une autre cellule, près du tombeau de Saint Martin. Comme elle y guérissait des malades, sa réputation se répandit jusqu'à Chartres. Son mari vint à Tours pour la ramener dans sa première cellule de Chartres.

Quand il mourut, Monégonde retourna à Tours pour y finir sa vie, un 2 juillet en 570.

Après sa mort, un aveugle se fit conduire à son sépulcre. Monégonde lui apparut en lui promettant la guérison d'un oeil, mais s'il voulait guérir l'autre, il fallait qu'il aille à Tours au tombeau de Saint Martin. Il s'y rendit promptement et fut guéri de l'autre oeil. Une bouchée pour maman et une bouchée pour papa.

Il y a, les 1 et 2 juillet, des "Notre-Dame" à la volée. J'en ai compté une trentaine.

Notre Dame Bon secours, de l'Isle, de Vérité, de Bonne-délivrance, du Marais, de Lorette (Lille), Trouvée (Le Puy), de la Visitation, de la Font-Sainte, de la Treille, d'Esquermes, de Verdelais, (de Bordelais), de Torcé, du chêne, d'Espérance, de Voirons, d'Aix et des Eaux, d'étang, de Vassivières, de Pra-Coulm, des sept douleurs, de Roderen, de la Salvage, de Montaigu, de Clary, etc.

Saint Géroche (lance)

Saint Géroche est patron de Dagny, en Seine-et-Marne. De plus, il aurait été Abbé de Sainte Céline à Meaux et religieux à Rebaix.

Il aurait vécu au VIIe siècle. Ses reliques avaient été conservées à Faremoutiers où se trouve le monastère (reconstruit) célèbre de sainte Fare. Il aurait été confesseur de sainte Fare. (soeur de saint Faron) On dit aussi qu'il aurait été moine à Rebais ou curé de Giremoutiers (Gerochii monasterium) ou encore Gilmoutiers.

Le monastère de Faremoutiers a été repris par des Bénédictines provenant d'Amillis.

La statue de saint Géroche, à Dagny ne permet pas beaucoup de commentaires. Les "bricoles" qui entourent son cou semblent être des objets posés par les dévots afin d'obtenir des grâces.

Un jour d'hiver où il allait visiter un malade, il planta son bâton devant la maison. En sortant, il ne put le reprendre car le gel l'avait figé au sol. Il lui dit : "Puisque Dieu veut que tu restes ici, prends-y racines et fleuris deux fois l'an, à Noël et au printemps."

D'autres racontent que, étant attaqué par des voleurs, il planta le bâton en terre et pria. Aussitôt, le bâton se remplit de fleurs, celà effraya les voleurs qui prirent la fuite.

Les gens de Dagny lui avaient dit qu'il était dur de boire l'eau glacée de la fontaine Saint Martin. Alors Saint Géroche frappa le sol avec son bâton et fit surgir de l'eau tiède. Pour aménager la nouvelle source, Géroche se servit d'un gos boulet de pierre.

On raconte qu'un provocateur urina dans la fontaine. Il fut puni en se trouvant obligé, lorsque les cloches de l'église sonnaient, de faire les gestes du sonneur.


3 juillet

- Soleil du jour de saint Anatole, pour la moisson joue un grand rôle.

- A la saint Anatole, confiture à la casserole

Saint Anatole (soleil levant)

Rien de bien spécial pour ce saint né en Syrie au 3e siècle. Il ne fut même pas martyr ! Très cultivé, nul de le surpassait en philosophie ou sur le plan de la rhétorique. Il devint évêque de Laodicée (aujourd'hui Latakia, sur la côte ouest de Syrie.) Il nous reste de lui le "Traité de la Pâque" Il mourut en 283 avant les grandes persécutions.

Il se pourrait que son succès populaire vienne de son nom qui évoque le soleil levant.

Saint Gunthiern (VIe siècle)

Originaire du pays de Galles, il vint en Bretagne et se fit ermite sur l'île de Groix. Guérech Ier, comte de Vannes fit appel à lui pour faire cesser le fléau provoqué par les vers qui dévoraient entièrement le blé en herbe et ruinaient les moissons. Il envoya trois émissaires à l'île de Groix. Gunthiern leur donna un peu d'eau bénite. Ils la répandirent dans les champs. Aussitôt, tous les vers moururent.


4 juillet

- A sainte Berthe, moisson ouverte

- Pour la sainte Berthe se cueille l'amande verte

- Si l'amande n'est pleine que de lait, faut laisser mûrir le blé

Saint Osée

Prophète de la Bible, classé dans le groupe des petits prophètes.

Sainte Berthe (brillante)

La saga de Berthe, au 8e siècle est trop longue pour être racontée ici. Elle fut mariée et eut trois filles. Elle devint abbesses de Blangy en Artois. On la représente, à côté d'une source, traçant avec sa quenouille une petite rigole afin que l'eau coule jusqu'à son monastère pour désaltérer ses soeurs.

Saint Ulric ou Udalric (patrimoine et roi)

Il fut évêque d'Augsbourg au 10e siècle. Son histoire est celle d'un bon évêque organisateur toujours proche des ses ouailles. Il avait des visions prophétiques et fit quelques miracles. Vers la fin de sa vie il se déchargea de l'épiscopat et se retira dans une abbaye bénédictine. Il mourut le 4 juillet 973.

Il est invoqué contre la morsure des chiens enragés. Le rituel efficace était de boire dans le calice qu'on avait retrouvé sur sa poitrine à l'ouverture de son tombeau.

Mais on l'invoquait aussi pour se débarrasser des loirs. Depuis sa mort, aucun loir ne pouvait rester vivant sur le territoire d'Augsburg. Il fallait répandre sur son champ de la terre prise à Augsburg. Cela chassait les animaux à l'instant.

On le représente, entre autres, avec un poisson dans la main. La légende veut qu'il ne voyait pas le temps passer quand il s'entretenait avec quelqu'un. Un vendredi matin, il avait passé toute la nuit à parler et la table était toujours dressée comme pour un jour ordinaire, avec de la viande. Un courrier arriva pour apporter une missive. Ulric, sans se rendre compte que l'on était vendredi, proposa au courrier un plat pour le dédommager de sa course. Le courrier qui était un méchant homme prit le plat et alla dénoncer qu'Ulric mangeait de la viande le vendredi. Mais quand il voulut présenter le plat, on n'y trouva qu'un poisson.

Saint Ulric a été curieusement repris par la religion Vaudou et identifié au dieu Agoué Ova, patron de la pêche. Il commande aux intempéries, pêches, transports. Sa compagne est la sirène ou la baleine. Son emblème est une bouteille de Champagne.

Saint Aurélien de Lyon (aurore)

Il naquit près de Lyon et devint abbé d'Aisnay, au confluent du Rhône et de la Saône. Il eut la responsabilité de l'Abbaye de saint Claude et de celle de Nantua. Enfin, il fonda l'abbaye de Seyssieu, près de Belley. Il mourut vers 895.

Saint Odolric de Langres (patrimoine et roi)

Chanoine et archidiacre de Langres, il devint archevêque de Lyon. Il eut beaucoup d'ennemis qui parvinrent à l'empoisonner en 1046.


Peu de Dictons dans les jours qui suivent. La nature n'offre plus beaucoup de surprises ni de risques. Les grandes échéances sont passées, l'été est là. On attend la canicule et les moissons. La touffeur s'installe.


5 juillet

- On ne sait si juillet est bon qu'après qu'est faite la moisson.

- A mois de juillet, faucille au poignet.

- Au mois de juillet, ni veste ni corset.

- En juillet, mets ton chapeau

- Qui veut un bon navet, le sème en juillet.

Saint Sisoes ou Sisoy

Né en Egypte au 5e siècle, il se fit ermite non loin du lieu où était mort saint Antoine, dans le désert de Scété. Il oubliait toujours de manger. Il fallait que son disciple Abraham lui rappelle chaque fois. Sisoès s'en étonnait et répondait qu'il avait déjà mangé.

Le fils d'un homme qui était venu rendre visite à l'ancien sur la montagne, étant mort en chemin, le père, sans se troubler, l'apporta avec confiance au vieillard, et s'inclina devant lui avec son fils. Puis, il sortit. Le Saint, pensant que l'enfant restait prosterné par respect, dit: "Lève-toi, va dehors!" Sur-le-champ le défunt se leva et sortit.

Saint Pierre de Luxembourg

Pierre naquit le 20 juillet 1369, jour de la sainte Marguerite, à Ligny en Barrois. Son père était Guy de Luxembourg, comte de Ligny.

Ayant perdu ses parents en bas-âge, il fut élevé par Jean, comtesse d'Orgières, sa tante.

Il était modeste, humble et intelligent. A l'âge de dix ans, on l'envoya faire des études à Paris. Il y excella.

Il dut interrompre ses études car son frère aîné, Valéran, avait été pris en otage par les Anglais lors de la guerre entre la France et l'Angleterre. Il se rendit à Calais où il convint de remplacer son frère pendant que celui-ci irait récolter la rançon demandée contre sa libération. Il resta prisonnier neuf mois. Mais il avait gagné le coeur de ses geôliers qui lui permirent de circuler comme bon lui semblait. Le roi d'Angleterre le pria même de lui rendre visite.

Quand Valéran revint avec la somme demandée, Pierre retourna à Paris y achever ses études. Son frère devenu connétable lui procura un canonicat à la Cathédrale de Paris. Puis Clément VI, l'anti-pape d'Avignon, le nomma évêque de Metz, Il n'avait que 16 ans. Il refusa d'abord puis finit par accepter et se rendit à Metz pieds-nus, sur un âne. Il fit son entrée dans la ville dans cet accoutrement.

Il fut digne de sa mission et organisa l'évêché en mettant en avant les oeuvres de charité.

Clément VII lui demanda de venir à Avignon où il le nomma Cardinal au titre de "saint Georges au voile d'or."

C'était un saint qui sentait bon naturellement. Personne ne pouvait s'approcher de lui sans se sentir tout parfumé.

Un jour, Dieu lui apparut. Pierre tomba en extase. Une autre fois, il eut une nouvelle extase et tomba à genoux dans la boue. Il se releva entièrement propre.

Il mourut dix mois après avoir été nommé cardinal, le 2 juillet 1387.

On le représente souvent à côté du pont d'Avignon, ville dont il est un des patrons.

Saint Domèce

On ne sait rien de lui. On ne sait rien non plus sur le Domèce qui est fêté au 7 août. On connaît seulement quelques petites histoires concernant la guérison de la sciatique. Dommage puisque les deux saints guérissent de la sciatique. Enfin ! peut-être ne guériraient-ils plus si l'on apprenait qui ils étaient.

Leur culte était répandu à Parthes, à 100 Km au nord est d'Antioche - Antakya - Turquie actuelle - (Parthes est une ville non-identifiée) et en Syrie, à 40 km au nord-est de Mardin, sur le Mont Quouros dans le Kurdistan..


6 juillet

- S'il pleut le 6 juillet, il pleuvra 6 semaines

- Tel juillet, tel janvier.

Saint Isaïe

Premier des quatre grands prophètes de la Bible. Il est l'auteur d'une description étonnante de la vision de la Majesté Divine. Il prophétisa sous plusieurs rois au 8e siècle avant Jésus-Christ.

Il fit reculer le temps par l'intermédiaire d'un cadran solaire sur lequel il fit reculer l'ombre de six degrés. Cela afin de garantit au roi Ézéchias, malade, la promesse qu'Isaïe lui avait faite de le guérir.

Le roi Manassès outré des reproches que lui faisait Isaïe, le fit couper en deux par le milieu avec une scie à bois.

Saint Gervais du Mans

Né au Mans au 4e siècle, il devint diacre de l'Église du Mans. Un jour il partit en pèlerinage à Rome. A son retour, il fut assassiné, au bord de la Saône, par des gens qui le prenaient pour un espion.

Saint Goar

Il naquit en Aquitaine, au temps de Childebert Ier et mourut en 575. Il devint prêtre puis ermite aux environs de Trêves. Lui aussi suspend ses vêtements aux rayons du soleil.

Un jour qu'il se promenait près de la forêt, deux malheureux mourant de soif lui demandèrent à boire. Il appela trois biches qui accoururent aussitôt. Il se mit à les traire et donna le lait aux malheureux, puis congédia les biches.

Comme il pratiquait l'hospitalité, il soignait particulièrement ses hôtes et les nourrissait abondamment. De là, couraient sur son compte des rumeurs de gourmandises. Il s'en défendit au nom du soin qu'il fallait apporter à ses hôtes.

Le roi voulut qu'il devienne évêque. Mais lui n'en voulait pas. Il pria Dieu de lui envoyer une infirmité qui l'aurait empêché de répondre au désir du roi. Il fut pris d'une fièvre qui dura 7 ans pendant lesquels il ne pût sortir de sa chambre. Il échappa donc à l'épiscopat.

On lui applique la même histoire qu'à Merlin (du roi Arthur). Il fut accusé par Rustique, un évêque jaloux, d'être le père d'un bébé abandonné dans l'église. On apporta l'enfant mais Goar fit parler le bébé qui reconnut l'accusateur Rustique comme étant son père.

On ne sais pourquoi, dans le pays de Trèves, il est honoré comme patron des potiers

Il mourut en 575.

Sainte Godelieve ou Godeleine (amie de Dieu)

Ce n'est pas une histoire très drôle.

Vers l'an 1049, sous le règne d'Henri Ier, naquit Godelieve. Si vous allez en Belgique, à Gistel, non loin de Bruges, vous y découvrirez un culte très vivant aujourd'hui en Flandre.

Son père s'appelait Hemfrid, il était seigneur de Wierre-Effroy, dans le Boulonnais. Sa mère s'appelait Ogine. Ils eurent trois filles : Ogine, Adèle et Godelieve. Ils habitaient le château de Wierre à Longfort.

Parvenue à l'âge de jeune fille, Godelieve était charmante, intelligente, gracieuse et très belle. Sa chevelure était noire. Mieux qu'aucune jeune fille, elle maniait le fuseau et l'aiguille.

La réputation de sa sagesse et de sa beauté se répandirent jusqu'aux confins du pays.

Un jeune seigneur flamand, Bertholf de Ghistelles, entendit parler d'elle et se jura de l'épouser. Il se rendit à Longfort et la vue de Godelieve lui fit tant impression qu'il se déclara de suite. Mais Hemfrid, son père, répondit qu'il ne voulait pas contrarier sa fille qui désirait devenir religieuse.

Bertolf rentra à Ghistelles et sut mettre le comte de Flandre Beaudoin, son parent, dans ses desseins. Après l'intervention de Beaudoin auprès du comte Eustache de Boulogne, et par son intermédiaire, à Hemfrid, Godelieve donna son consentement pour de pas déplaire à ses parents.

Ce ne fut pas sans pleurer que Godelieve quitta ses parents.

Bertolf avait souvent parlé de sa mère à Godelieve et de la tendresse qu'elle avait pour son fils. Godelieve se proposa de la regarder comme sa propre mère et d'avoir la tendresse d'une fille.

Arrivés au château, Bertolf présenta Godelieve à sa mère. Pénétrée par la jalousie, elle dit :"Que nous amenez-vous là ? Nous avons assez de corneilles dans notre pays, sans que vous alliez de si loin chercher celle-ci !..."

Elle les quitta les laissant dans une grande stupéfaction.

Dès ce moment, Bertolf sentit s'éteindre le feu de son amour pour Godelieve.

Le soir, voyant Godelieve laissant flotter ses cheveux noirs, la mère de Bertolf entra dans une rage violente, disant à ses femmes de chambre : "Voyez la belle corneille que mon fils s'est choisie. Il a déshonoré notre maison. Honte et malédiction sur toi Bertolf, tu feras le tourment de ma vie, maudit sois-tu mille fois" !

Il faut se souvenir que Bertolf était de race Nortmanne ou Germanique et que, comme tous les hommes de cette race, il avait une haute stature, les yeux bleus et les cheveux blonds. Godelieve était née dans le Boulonnais longtemps occupé par les Romains. Comme ces conquérants avaient les cheveux noirs, on peut penser que du sang Romain coulait dans ses veines. Cela explique en partie l'antipathie de la mère de Bertolf.

Bertolf finit par avoir horreur de son mariage et songea à le faire casser. Sa mère lui conseilla de partir en voyage. Elle s'occuperait de Godelieve.

Prenant prétexte que Bertolf était parti en pèlerinage à Notre Dame de Bruges, pour que sa femme soit féconde, la mère commença à persécuter Godelieve. Elle l'injuria, la traitant de corneille, l'obligeant à rendre tous ses bijoux. Puis elle conduit Godelieve dans une cellule du château en lui imposant une jeune fille comme aide mais aussi espion et qui lui apporterait à manger.

Les valets étaient chargés de l'injurier au passage.

Godelieve ne cessait cependant de prier pour ses persécuteurs.

Bertolf revint mais influencé par sa mère, il adopta la même attitude qu'elle en injuriant et repoussant Godelieve. La mère redoubla ses injures et ses coups, Bertolf faillit avoir pitié mais sa mère clama que cette fille était tout juste bonne à chasser les corneilles

Elle fut donc envoyée dans les champs pour chasser les corneilles avec la servante qui lui était adjointe.

Bertolf, de son côté, courait de ville en ville en répandant de noires calomnies sur sa femme. Mais personne n'y croyait.

Une femme touchée de compassion vint trouver Godelieve et la supplia de rentrer chez ses parents. Elle sut faire de la servante sa complice et toutes deux partirent à la dérobée vers Longfort.

Au château, personne ne la reconnut tant les mauvais traitement l'avait défigurée. Quand elle se nomma, son père Hemfrid se mit en colère et parti se plaindre à Beaudoin comte de Flandres. Mais Beaudoin pensa qu'il s'agissait là d'une affaire ecclésiastique et lui proposa d'aller trouver l'évêque de Tournai et de Soissons. Celui-ci lança un mandement enjoignant à Bertolf de reprendre sa femme et de vivre en bonne intelligence avec elle. Bertolf effrayé rejeta tout sur sa mère et promis de respecter le mandement.

Godelieve retourna donc à Gistelles mais pour y retrouver la même vie : la cellule, peu de nourriture, les injures.

Un an passa, Bertolf et sa mère, furieux de voir qu'ils n'arrivaient pas à se débarrasser de Godelieve décidèrent d'utiliser un moyen violent.

Il feignit de se repentir de sa conduite en prétextant qu'une maladie s'était jetée sur lui. Il promit de vivre avec elle comme au premier jour. Godelieve étonnée mais confiante, s'habilla magnifiquement pour plaire à son mari. Cela dura huit jours. Puis Bertolf lui confia qu'il avait fait appel à une matrone pour le guérir de ses mauvais penchants et lui proposa d'être aussi introduite auprès d'elle. Le soir, Il monta sur son cheval et partit vers Bruges afin de ne pas être soupçonné de complicité du crime qu'il avait ordonné.

Godelieve qui avait passé la soirée dans la chapelle, rentra dans sa chambre et s'endormit. Peu de temps après, on frappa à sa porte pour l'avertir de ce que la femme dont Bertolf lui avait parlé était là et voulait la voir. Godelieve ouvre la porte et se dispose à s'habiller. "Non madame, dirent les scélérats, c'est en négligé et avec vos cheveux épars qu'elle veut vous voir."

Godelieve, vêtue de sa tunique s'empressa de descendre. A peine est-elle dans la cour que des hommes se lancent sur elle et l'étranglent avec une nappe longue et étroite. Godelieve ne poussa pas un seul cri. Elle perdit en même temps la voix, le souffle et la vie.

Comme le sang lui sortait pas les yeux, la bouche et les narines, les bourreaux la jetèrent dans le puits de la cour, puis, après l'avoir lavée, la couchèrent dans son lit pour faire croire qu'elle était morte naturellement.

Ceci se passa dans la nuit du 6 au 7 juillet 1070.

Le matin, les domestiques trouvèrent le cadavre et remarquèrent les traces d'étouffement. Bertolf rentra dans la journée et feignit le désespoir. Sa mère fit de même. Mais ils ne trompèrent personne.

Ensuite, Bertolf contracta une seconde union. Mais il eut de cette femme une fille aveugle de naissance. Bertolf y vit la punition de son crime.

A l'âge de 9 ans, la petite fille qui avait entendu parler de Godelieve et de ses qualités, se prit à l'aimer tendrement et la priait tous les jours. Un matin, elle prit de l'eau du puits dans lequel avait été jeté Godelieve et s'en frotta les yeux puis recouvrit la vue.

Bertolf n'en fut que plus mortifié. Il partit à Rome pour obtenir le pardon, de son crime et finit ses jour dans un monastère où il observait la plus grande pénitence.

Godelieve est invoqué par les femmes qui sont maltraitées par leur mari ou par celle qui ont un mari de mauvaise humeur.

On l'invoque aussi contre les maux de gorge et l'esquinancie.

On la représente avec un linge tordu autour du cou ou avec une corde. Elle porte généralement un morceau de pain qu'elle donnait aux pauvres.

Sainte Mathilde ou Mechtilde. (puissance au combat).

Mathilde est plutôt bien nantie. Elle est née en Bavière au château de Diessen, au 12eme siècle.

Son père était comte et s'appelait Berthold. Il était parent de l'empereur Frédéric Barberousse. Sa mère était une dame "d'égale condition" et s'appelait Sophie.

Comme ils étaient pieux, ils changèrent le château de Diessen en un grand monastère.

Dès l'âge de cinq ans, Mathilde fut placée et élevée au monastère. Elle paraissait comme un ange qui aurait pris la forme d'un enfant. Plus avancée en âge, elle commença à mortifier son corps, etc. Dans toute sa vie, elle n'a mangé qu'une seule fois de la viande. De même, elle s'interdisait de boire du vin.

Pas étonnant qu'elle fut tout le temps malade ! Mais elle n'utilisait jamais de remède corporel. Elle voulait imiter ainsi sainte Agathe qui, dans sa vie, n'aurait jamais utilisé de remède.

S'ensuit une description, banale et redondante chez les Petits Bollandistes, de tous ses actes vertueux.

Une de ses qualités était que, tout de même, lorsqu'elle était obligée de voir du monde et de faire une conférence, elle la terminait en quelques mots. Elle n'était donc pas bavarde.

Elle finit par devenir supérieure de la communauté.

Il y avait en Souabe, à Edelstetten, un monastère qui avait mal tourné. La supérieure de ce monastère étant morte, l'évêque du lieu sollicita Mathilde pour s'occuper de remettre le monastère dans la voie de la règle. Les religieuses avaient même supprimé la clôture, elles entraient et sortaient comme elles voulaient. Mathilde, suivant la parole du cantique : "Ma soeur, mon épouse, est un jardin fermé et une fontaine scellée" fit solennellement refermer la clôture par l'évêque.

Si Mathilde couchait sur une paillasse, elle voulait que ses soeurs couchent sur des matelas avec des draps et des traversins. Elle voulait surtout qu'elles soient propres. On peut, disait-elle être pauvre sans être malpropre et fuir le luxe sans aimer la saleté.

Après avoir fait ce travail de redressement, Mathilde se mit à faire des miracles.

Elle fut alors amenée à faire un voyage à la cour de Frédéric Barberousse son cousin. Elle y fut bien accueillie et logea dans le palais. Elle ne refusa pas de manger à la table commune à condition que, pendant que les autres convives mangeraient des mets délicieux, elle ne mangerait que des légumes et ne boirait que de l'eau, parce que c'était le repas du prophète Daniel.

Le maître d'hôtel lui apporta de l'eau mais lorsqu'elle la goûta, elle trouva que c'était un excellent vin. Mathilde s'en plaignit et lui rendit la coupe en lui demandant de l'eau. On envoya chercher de la même eau, mais lorsqu'elle la goûta, c'était encore du vin. Le maître d'hôtel en buvant l'eau reconnu que c'était le vin le plus fameux de ceux qu'il avait bu jusqu'à présent. Une troisième fois, il alla puiser de l'eau lui-même. Mais dès que Mathilde la goûta, c'était toujours du vin.
Les convives étaient en admiration devant le prodige : Dieu, dans sa bonté faisait à Mathilde un cadeau.

L'histoire ne dit pas si Mathilde a continué à boire mais le miracle la décida à repartir rapidement vers son monastère où elle délivra de son démon une fille sourde et muette qui était livrée à des comportements honteux et extravagants.

Finalement, elle retourna à Diessen dans son premier monastère. Son père avait offert un festin à la communauté. Le directeur spirituel de Mathilde l'obligea non seulement à participer au repas mais aussi à manger de la viande, elle qui ne mangeait que des légumes. En sortant du festin, elle entendit une voix qui disait : "O Mathilde, sache que tu as été repue aujourd'hui, non pas avec Ésaü (les lentilles) le réprouvé, mais avec Élie qui a été transporté dans les airs."

Peu après, sur son lit de mort, elle vit d'un côté (sûrement à gauche) les démons qui lui reprochaient quelque chose, ce qui la fit paraître triste, mais, au même moment, elle vit, de l'autre côté, des anges qui repoussaient les démons et qui l'attendaient pour la porter au ciel. Cela la fit sourire pour la première fois de sa vie.

On croit qu'elle communia de la main des anges parce que peu de temps avant de mourir, elle ouvrit la bouche, passa la langue, la retira et avala quelque chose, puis on la vit faire comme si elle avalait le sang précieux du calice.

Elle mourut le 6 juillet 1160.

Après sa mort, les cheveux de sainte Mathilde chassaient le tonnerre et les tempêtes. Il suffisait de les suspendre en l'air pour arrêter la fureur des éléments.

Comme quoi, on peut faire partie d'une famille royale et avoir des cheveux qui chassent l'orage et la tempête. Faudrait voir du côté de la reine d'Angleterre ! Il y a des comptines instructives à ce sujet.

Aujourd'hui nous fêtons aussi saints Thomas More, Pierre de la Croix, Berthier, Palladius. Et aussi sainte Macrine et sainte Maria Goretti ou Mariette qui se fit assassiner de 14 coups de poinçon par un voisin à qui elle refusait ses avances, en 1902.


7 juillet

Saint Pantène

Pas grand chose à dire sur saint Pantène, sinon qu'il est né en Sicile, qu'il est allé au Indes et qu'il est mort à Alexandrie en 214. C'était un philosophe qui fut un des maîtres de saint Clément d'Alexandrie. Il n'a rien à voir avec une lotion pour cheveux.

Saint Félix de Nantes

Grande figure de l'épiscopat sous les mérovingiens. Il intervint dans plusieurs problèmes politiques. Il fit achever la Cathédrale de Nantes. Il mourut en 582.

Laurent de Brindisi ou de Brindes

Né à Brindisi en 1559, il s'appelait d'abord Jules-César. Ce n'est que plus tard qu'il prit le nom de Laurent. Il devint général des Capucins.

Un jour où il disait la messe, l'enfant Jésus lui apparut, ce qui lui permit de le caresser.

Saint Pierre Fourier

Il fut l'inventeur, avant l'heure, des caisses d'épargne et des compagnies d'assurances. La différence avec celles d'aujourd'hui est qu'elles étaient exclusivement réservées aux pauvres et renflouées par les riches. Il appelait ça "la bourse saint Evre". Il prêtait aussi aux marchands en difficultés.

Il naquit à Mirecourt dans les Vosges en 1565.

Depuis sa petite enfance, il ne supportait pas qu'on le déshabille et que l'on mette à nu la peau de son corps. Même lorsqu'on lui changeait le linge, il hurlait, et il fallait se dépêcher de le rhabiller afin d'obtenir le calme.

Il devint chanoine à l'abbaye de Chaumouzey, puis curé de Mattaincourt.

Il créa un ordre enseignant pour les filles : la Congrégation de Notre Dame.

Il mourut à 76 ans, le 9 décembre 1640

Je ne sais pas pourquoi les Petits Bollandistes mettent sa fête au 7 juillet alors que d'autres la placent au 9 décembre, jour de sa mort.

Sainte Aubierge

Il y a une jolie histoire avec sainte Aubierge. (658)

Elle fut la troisième abbesse de Faremoutier au diocèse de Meaux.

Le nom d'Aubierge se rattache à un monument appelé Pignon de Sainte Aubierge. C'est un immense bloc de grès de 3 mètres 50 qui peut se voir non loin de Coulommiers, à Beauteuil.
La légende raconte que sa soeur Flodoberte, ayant fini de construire sa chapelle à Amilis, (?) voulu offrir à Aubierge, une pierre propre à constituer le pignon de la chapelle qu'elle construisait à Saint-Augustin.

Elle la lui portait sur ses épaules. Mais à mi-chemin, elle apprit qu'Aubierge avait terminé sa construction. Elle laissa donc tomber la pierre inutile qui, sous son poids, s'enfonça dans la terre et resta debout.

Il faut savoir que Flodoberte et sa soi-disant soeur Aubierge, ont vécu à 100 ans l'une de l'autre.


8 juillet

Saint Procope (prokopè : progrès)

Il est né à Jérusalem, au 2e siècle, d'un père chrétien et d'une mère païenne. Restée veuve, elle éleva Procope dans le culte des dieux Romains. Puis elle vint à Antioche pour présenter son fils à l'empereur Dioclétien.

Il le promut gouverneur d'Alexandrie et lui confia une armée. Procope partit vers Alexandrie.

Sur le chemin, il y eut un tremblement de terre en même temps que de violents orages. Au milieu du vacarme, Procope tomba de son cheval et entendit des voix qui magnifiaient le Dieu des chrétiens. Puis Jésus lui apparut. Procope lui demanda : "comment pouvez-vous être le fils d'un Dieu qui n'a pas de femme ?"

Mais Dieu se contenta de lui changer le coeur et d'en faire un chrétien.

Il se fit fabriquer une croix qu'il porta continuellement sur lui.

En passant à Jérusalem, il fut reçu avec les honneurs dignes de son rang.

Les habitants se plaignirent des incursions des arabes qui venaient régulièrement rapter leurs filles afin de les épouser. Procope se mit en besogne et tua jusqu'à six mille arabes.

Puis il rentra à Antioche chez sa mère qui entra dans une violente colère en apprenant que son fils était devenu partisan des superstitions chrétiennes. Elle se plaignit à Dioclétien qui était encore à Antioche. Il le fit arrêter pour lui faire subir d'horribles tortures : pendu par les mains avec des pierres aux pieds, jeté dans un four, main droite brûlée, sel sur les plaies, etc. Comme d'habitude, les saints en sortent sans peine et, comme d'habitude aussi, seule la décollation les réduit au silence.

Ainsi lui qui, la veille était encore à la tête d'une armée, le voila réduit à l'état de malfaiteur par la dénonciation de sa mère et condamné à être décapité.

Mais sa mère regretta, pleura et se convertit. En conséquence, on lui coupa la tête à elle aussi.

Saint Vaulry ou Valéric

Né vers 530 près de Reims, il y reçu une bonne éducation. Vers 565, il partit se recueillir sur le tombeau de saint Martial à Limoges. Comme il passait de longs jours à se recueillir, les chanoines lui offrirent de lui construire une petite cellule au pied du mont Bernage. Il y resta toute sa vie. Les foules venaient recevoir ses bénédictions. Il mourut à l'âge de 90 ans. A son enterrement, les cloches de l'église sonnèrent toute seules.

Saint Chilien ou Kilien

Né en Irlande, il décida d'aller évangéliser les germains. Il s'établit à Wurtzburg avec deux compagnons : Colman et Totman.. Puis parti faire un pèlerinage à Rome. En revenant, il passa par Meaux où il rencontra saint Fiacre.

De retour à Wurtzburg, il convertit le duc de Franconie : Gozbert. Mais il était marié à sa belle-soeur Geila. Après le baptême du Duc, Kilien lui fit remarquer l'illégalité de son mariage. Gozbert pensa donc à répudier Geila. Mais celle-ci fit étrangler Kilien pendant la nuit, en 869.

Un peu plus tard, un des meurtriers mourut dans un accès de démence, le second s'enfonça une épée dans la poitrine. Geila devint folle, elle courait partout en criant "Kilien, Kilien, ton nom veut dire Calice mais c'est du poison que tu me verses dans les entrailles !"

Gozbert fut détrôné par ses fils et poignardé par un esclave.

Saint Thibaud de Marly

Né à Marly-le-roi, il devint abbé des Vaux de Cernay, près de Versailles;

Saint Pierre L'Ermite

Né à Amiens au XIIe siècle, il devint militaire mais renonça à l'armée pour se faire ermite. Il partit en pèlerinage à Jérusalem et fut horrifié de la situation des chrétiens de Palestine. Il revint en Europe et suscita la première croisade.

De retour, il fonda l'abbaye de Neumoutier, près de Huy.


9 juillet

- Au 9 juillet, le coucou se tait net.

- Au 9 juillet on entend, du coucou le dernier chant

- A la première javelle, le coucou quitte la terre. (javelle : poignée d'épis coupés à la faucille)

- A la sainte Procule, arrive la canicule.

Procule et son Jules

Sainte Procule était fille unique d'une famille du Rouergue et naquit à Rodez.

Il semblait bien qu'elle devait accéder à une haute Sainteté car dès sa plus tendre enfance, le mardi et le jeudi de la semaine, elle ne suçait le lait de sa mère qu'une seule fois dans la journée. Ainsi, contrairement aux enfants de son âge qui n'obéissaient qu'à la nature, elle suivait les "mouvements de la grâce".

Elle était belle, douce et affable. Elle avait l'esprit vif et montrait toujours beaucoup de tact. Bref, elle avait tout pour plaire. Assez tôt, elle désira consacrer sa virginité à Dieu. Mais ses parents avaient d'autres vues sur elle.

Dès l'âge de dix-sept ans, ils lui trouvèrent un époux dans la personne d'un riche seigneur qui se nommait Géraud.

Mais Procule refusa en disant qu'elle se réservait pour Jésus-Christ. Rentrée dans sa chambre, elle s'en ouvrit au Seigneur Dieu qui envoya l'Ange Gabriel pour lui offrir un cadeau : une bague en or.

A la suite de ce cadeau, Procule fut si fortifiée qu'elle ne craignit plus de rester sur ses positions quant à Géraud.

Ses parents la fiancèrent, malgré elle et fixèrent la date des noces. C'est qu'ils avaient peur de laisser perdre le patrimoine.

Mais Procule attendait sans crainte !

Le matin du jour redoutable, tout était disposé pour la fête. Les amis étaient là et Géraud était arrivé avec sa famille, ses amis et une pompe magnifique.

Seule Procule n'était pas là !

Restée dans sa chambre, elle entendit une voix qui lui adressait les mêmes paroles que Dieu avait adressées à Abraham : "Sortez de votre famille et de votre pays et allez dans la terre que je vous montrerai."

Quittant ses vêtements, elle s'habilla de guenilles et sortit furtivement de la maison pour s'enfuir dans les bois et par delà les montagnes.

Elle traversa les montagnes qui séparent le Rouergue de l'Auvergne : rien ne l'arrêtait, ni rochers, ni précipices, ni bêtes sauvages, ni les fatigues. C'était comme si elle avait eu des ailes. Elle arriva dans le Bourbonnais près de Gannat et s'arrêta le long du ruisseau d'Andelot. Elle y découvrit une petite caverne et s'y installa.

Pendant ce temps, la noce attendait !

On envoya une servante pour chercher Procule dans ses appartements. Mais elle trouva les pièces vides et la robe de noce jetée à terre. On se douta de sa fugue.

Le père, consterné, fit d'abord des excuses à Géraud et le pria de poursuivre la fugitive pour la châtier comme elle le méritait. Géraud partit avec ardeur et au bout de quelque temps d'errance, il finit par trouver une bonne piste.

Il vint dans le Bourbonnais. Il y rencontra des bergers qui l'avaient vue mais qui ne voulaient pas la trahir, soupçonnant des intentions malveillantes de la part de Géraud. Mais éblouis par la perspective d'une forte récompense, ils cédèrent et indiquèrent où elle se cachait.

Géraud la retrouva donc. A sa vue, il retrouva toute sa passion et commença par la douceur et la persuasion. Comme elle refusait, Géraud se mit en rage violente et la haine le posséda. Il voulu la saisir mais Procule pris la fuite. Elle passa par des rochers inaccessibles qui, semblant l'aider dans sa fuite, ramollissaient sous son poids à tel point qu'ils gardent encore aujourd'hui l'empreinte de ses doigts de ses genoux et de ses pieds.

Mais Géraud la rattrapa à cent mètres de Gannat et lui dit :"Procule, vous n'êtes pas moins indigne de la vie que de mon alliance; vous n'avez pas voulu de moi pour époux, vous m'aurez pour bourreau". Il tira son épée et lui trancha la tête qui roula à ses pieds.

Mais Procule se relève, prend sa tête entre ses mains et marche, d'un pas assuré, vers Gannat. A la vue de ce miracle, Géraud se prosterna au pied de Procule, tout baigné des larmes du repentir. Elle se retourna et l'assura de son pardon. Puis elle reprit sa marche vers Gannat.

Arrivée dans la ville, Procule passa par plusieurs rues avec sa tête entre les mains. Les habitants étaient stupéfaits. Plusieurs l'injurièrent en la traitant de sorcière. Mais ceux qui l'avaient insulté furent atteint de maladies incurables, d'autres devinrent indigents et d'autres eurent une mort violente ou honteuse.

Procule arriva ainsi à l'église de la Sainte Croix et alla se prosterner devant un autel où un prêtre disait la messe. Ses mains laissèrent échapper sa tête et son corps s'affaissa pour ne plus se relever.

Elle fut inhumée près du grand autel.

Sa réputation de Sainteté se répandit jusqu'à Rodez où elle était née. L'évêque de Rodez envoya un émissaire à Gannat afin d'obtenir une relique de Sainte Procule en échange d'un os du fémur de Saint Naamas. On leur donna un os du bras, le cubitus.

Mais aujourd'hui, c'est aussi la fête de Notre-Dame des prodiges.


10 juillet

- Le jour de sainte Félicité se voit venir avec gaieté, c'est la plus beau jour de l'été.

- A sainte Félicité, c'est le plein coeur de l'été.

- Pluie du 10 juillet, pluie de sept semaines

Les sept frères martyrs et Sainte Félicité leur mère

On fête, Sainte Félicité et ses sept fils martyrs que l'on fête aussi au 23 novembre.

Félicité était une dame romaine et distinguée. Elle avait sept fils qu'elle avait élevés dans le christianisme. Une plainte fut portée contre elle à l'empereur Antonin en raison de son prosélytisme.

Comme ni elle ni ses fils ne voulurent sacrifier, on exécuta ses fils l'un après l'autre devant ses yeux. Janvier fut battu à mort avec des fouets garnis de balles de plombs. Félix et Philippe terminèrent leur vie sous de violents coups de massues. Sylvain, le quatrième, fut jeté la tête en bas dans un précipice. Alexandre, Vital et Martial, les plus jeunes eurent la tête tranchée. Trois mois après, on trancha la tête de Félicité.

Les familles invoquent Sainte Félicité pour avoir des garçons.

Saintes Rufine et Seconde

Le nom de sainte Rufine tourne autour de la racine "Raf". On trouve Raffine, Ryfine, Rafeu et Raphaël et même Rachoux. (Cf. Merceron) Ils sont invoqués pour guérir de maladies de peau des enfants. Le nom de Raphaël signifie "guérisseur", il est un des patron des infirmiers, des fontaines à son nom guérissaient de la gale. La "rache" sert à désigner les maladies cutanées Dans certaines région, on dit : la rafe.

Dans le Tarn, on trouvait une fontaine qui guérissait le "mal roux" des enfants. Le glissement s'est sans doute fait entre rufus (roux en latin), rafina et Rafine.

Sainte Rufine est fêtée aujourd'hui avec sainte Seconde sa soeur. Nées à Rome au 3e siècle, elles furent mariées. Suite à la persécution ordonnée par l'empereur Valérien les maris renoncèrent à la foi chrétienne. Mais Rufine et Seconde restèrent fidèles.

Elles furent alors arrêtées puis fouettées. Ensuite on les enferma dans une pièce où l'on faisait entrer une fumée puante. Mais la fumée se transforma en parfum agréable. Puis on les précipita dans le fleuve avec une pierre au cou. Mais une demi-heure après, elles se montrèrent sur la rive avec des vêtement secs. En désespoir de cause on les décapita.

Saint Amélie ou Amalberge (travailleuse)

Elle naquit près de Braine-le-Comte. Elle perdit ses parents très tôt. Elle fut peut-être la soeur de Pépin de Landen. on la maria à Witger de qui elle eut des enfants qui furent tous saints : Aldebert, Reinelde et Gudule qui est devenue patronne de Bruxelles. (8 janvier)

Après avoir élevé leurs enfants, Witger se retira au monastère de Lobbes et Amalberge à celui de Maubeuge.

On représente Amalberge avec un rasoir pour rappeler que lors de la naissance de Saint Gudule, il fallut utiliser les fers. (dixit Petits Bollandistes)


11 juillet

Saint Pie Ier

Élu pape en 142, il ordonna que la fête de Pâques soit solennisée le dimanche. On dit qu'il termina sa vie sous les coups d'une épée. Mais ce n'est pas sûr.

- La rosée du jour de saint Savin est, dit-on, rosée de vin.

Saint Savin et Cyprien

Nés en Bresse au 5e siècle, les deux frères Savin et Cyprien émigrèrent vers le Poitou où ils s'installèrent dans un ermitage au bord de la Gartempe.

Quelques détachements de Visigoths erraient çà et là. Ils n'apprécièrent pas les prédications des deux frères et les arrêtèrent pour les torturer puis les décapiter. Étant poursuivi, les deux frères se séparèrent mais furent rattrapés et exécutés.

Ils furent enterrés dans le même tombeau placé sur une éminence sur laquelle Charlemagne fit construire l'Abbaye de Saint Savin. Elle fut restaurée par les soins de Prosper Mérimée et placée aujourd'hui sous la houlette de l'UNESCO comme patrimoine mondial.

Saint Léonce le jeune

Fut archevêque de Bordeaux au 6ème siècle.

Saint Hidulphe ou Hidou

Archevêque de Trêves au 8e siècle. Il fonda l'abbaye de Moyenmoutier près de saint Dié.

Il baptisa sainte Odile. On raconte bien des anecdotes sur sa vie.

On l'invoque pour les esprits troublés, pour délivrer les énergumènes ainsi que contre la peste et les tempêtes.


12 juillet

- A la pleine lune de juillet, en tous pays la moisson.

Saint Nabor et Félix

Martyrs à Milan en 304.

Saint Olivier Plunket - "Olive" et "Huile". (ou Olier, Oulivié, Oulevié).

Il y a plusieurs saints Olivier dont on ne sait pas grand chose. Un seul, qui est fêté le 12 juillet, est un Irlandais de Longherew, dans le comté de Meath. Il fut ordonné prêtre à Rome en 1654. Il y resta 15 ans puis fut nommé primat d'Irlande en 1669.

Il eut beaucoup de difficultés en raison des guerres de religions qui existaient dans le pays. Il poursuivit clandestinement son apostolat mais fut traqué par les protestants.

En 1679 il fut arrêté à Dublin et conduit à Londres en prison. On l'accusait de haute trahison et entre autre d'avoir taxé ses prêtres pour monter une armée de 70.000 hommes afin d'attaquer les anglais. on le condamna à être "pendu, vidé et démembré".

Malgré ses avocats, le défense ne put obtenir sa libération. Il fut exécuté à Tyburn le 11 juillet 1681.

Après sa mort, ses avocats parvinrent à publier les pièces prouvant son innocence. Mais le mal était fait. Paul VI le canonisa en 1975.

Saint Viventiole

Moine de Condat et 24e archevêque de Lyon au 6e siècle.

Saint Jean Gualbert, fondateur de la Congrégation de Vallombreuse.

Il est né à Florence au début du 11e siècle dans une famille noble et riche. Habitué aux fastes et à la belle vie, il s'initia au métier des armes. Un de ses frères ayant été tué, sans doute dans une rixe, son père le poussa à se venger. Un jour qu'il se promenait dans Florence, il rencontra le meurtrier de son frère. Aussitôt, il saisit son épée et s'apprêta à tuer son ennemi. Mais celui-ci surprit, se jeta aux pieds de Jean Gualbert les bras en croix et le supplia au nom de la passion du Christ de le laisser en vie.

Impressionné et ému, Jean Gualbert lui dit "je vous accorde la vie et aussi mon amitié".

Il continua sa route jusqu'à l'abbaye de saint Miniat. Entré dans l'église, il se mit à genoux devant un crucifix qui s'inclina vers lui en le remerciant du pardon qu'il avait donné au meurtrier de son frère.

Bouleversé par ce qui s'était passé, Jean Gualbert demanda l'habit monastique au prieur de l'abbaye. Celui-ci refusa alléguant qu'il lui fallait l'accord de son père.

Mais Jean se coupa les cheveux, demanda qu'on lui donne un habit et s'en vêtit. Son père, informé de la nouvelle, arriva en colère à l'abbaye et se perdit en injures et menaces contre les religieux. Puis, se calmant, il finit par approuver la résolution de son fils.

Quelque temps plus tard, il s'en alla vers un petit ermitage de la vallée de Vallombreuse (vallée des saules) près de Fiesole. Là, quelques religieux étaient déjà installés. Il en devint l'abbé.

On lui demanda de réorganiser la règle d'une dizaine de maisons aux alentours.

Un jour qu'il visitait l'abbaye de Moscetta, il trouvait qu'on y avait construit des bâtiments splendides mais contraires à la pauvreté exigée par la vie monastique. Il pria Dieu de sanctionner cela au plus vite. Il venait juste de sortir de l'Abbaye lorsqu'un petit ruisseau voisin se mit à enfler puis tellement déborder qu'il favorisa une inondation. L'eau emporta toute la magnificence de l'abbaye.

Un jour, il accusa Pierre, archevêque de Florence, d'avoir acheté son évêché. Celui-ci se vengea et envoya des sbires battre à coups de bâtons les moines de Vallombreuse. Jean félicita ses moines de leur attitude héroïque. Puis il demanda une ordalie. (jugement de Dieu) On édifia un bûcher et un des moines s'offrit à entrer dans le feu. Il y resta longtemps sans subir aucun dommage. Ce qui prouva la culpabilité de l'archevêque qui fut ensuite déposé.

Jean Gualbert mourut le 12 juillet 1073 à l'âge de 74 ans.


13 juillet

- En mi-juillet pluie ou vent font mal au froment.

- Petite pluie du matin en juillet est bonne au vin.

Saint Joël & Esdras

Petits prophètes de l'ancien testament

Saint Anaclet (grâce)

Le culte de saint Anaclet (pape) a été supprimé en 1969 à Vatican II. Un saint Clet (bien sûr, patron des serruriers) était fêté le 26 avril. Lui aussi a été supprimé. Il s'agirait simplement d'une aphérèse d'Anaclet.

Sainte Maure (la noire) et Sainte Brigide. (la brillante)

Sainte Maure est associée bien sûr à la mort et est invoquée pour ne pas avoir d'enfant mort-né. Mais elle est aussi associée à tout ce qui touche à la génération et à la lactation : saint Mammard, sainte Matris etc.

Elle va de pair avec sa soeur jumelle. On les fête particulièrement à Beauvais.

Une peste qui dépeuplait l'Écosse, se termina à leur naissance.Elles étaient filles d'Ella, roi d'Écosse et de Northumberland, et de sa femme Pantilémone. Celle-ci mourut en leur donnant la vie.

A leur baptême, Maure s'écria "que sa mère qui était morte en donnant naissance aux deux filles jouissait déjà de la vie éternelle." Brigide sortit des fonts baptismaux toute environnée de lumière.

La nourrice qu'on avait donné à Brigide ayant perdu son lait, la petite n'en voulut prendre point d'autre que celui que prenait sa soeur. Mais la nourrice de Maure n'ayant du lait que d'un seul côté, elles sucèrent toutes deux la même mamelle.

Elles avait un frère qui s'appelait Hyspade (ou Espain). Ce jeune homme avait autant d'aversion pour le commandement que les ambitieux ont de passion à se le procurer.

A l'âge de treize ans, les deux soeurs firent ensemble voeu de virginité. Leur père Ella, avait pour elles d'autres vues et leur offrait des partis très avantageux. Comme elles refusaient, Ella ne voulu par les importuner et prit patience. Mais il mourut peu de temps après en laissant son royaume dans les main de son fils Hyspade.

Pour Hyspade, la couronne lui paraissait bien difficile, et il s'en ouvrit à ses soeurs en leur demandant de prendre le sceptre à sa place. Mais les soeurs se disaient qu'en acceptant, on les obligerait à se marier.

Elles décidèrent donc de quitter secrètement l'Écosse et Hyspade voulut être de la partie.

Une nuit, s'étant sauvés à pied d'Édimbourg, ils se dirigèrent vers un port où ils pouvaient trouver à s'embarquer pour la France.

En route, le petite troupe fut amenée à loger chez une pauvre veuve. Comme elles étaient très jolies, le fils de cette femme jeta un regard impudique sur Maure. Pourtant, le visage de Maure brillait dans la nuit comme le soleil. Mais on sait que l'amour est aveugle et le fils ne s'apercevait de rien étant donné la violence de sa passion. Maure s'en aperçut et se mit en prière. Rapidement, le fils de la veuve se mit à pleurer et tomba à genoux au pied de Maure pour lui demander pardon.

Une autre nuit, dans une autre hôtellerie, un homme insista criminellement à la porte de la chambre des deux soeurs. Il était persuadé qu'elles ne pourraient échapper à son désir. Mais, pendant qu'elles dormaient, un ange veillait sur elles. Lorsque l'homme finit par ouvrir la porte, il vit un prêtre en habit sacerdotal qui tenait une lampe dans une main, et, dans l'autre, un encensoir dont il parfumait la chambre.

Plein de dépit et de rage, l'homme mit le feu à la chambre pour se venger.

Le feu brûla tout, meubles et murailles, sauf le lit où dormaient les deux soeurs.

Elles vinrent donc en France, et, de là, se dirigèrent vers Rome pour y visiter les tombeaux des apôtres.

A Rome, elles logèrent chez un homme qui s'appelait Ursicin. Il était possédé et tourmenté par un démon, Maure et Brigide le délivrèrent.

Ursicin décida alors, lui aussi, d'être de la partie. Et la troupe poursuivit son voyage.

Ils allèrent à Jérusalem tous les quatre. Puis ils repassèrent en Italie et ensuite en France où ils abordèrent en Provence à Marseille. De là, ils partirent vers l'Anjou. En Anjou, Ursicin se brisa la jambe. Il fut guéri par Maure qui posa son voile sur la jambe et le lui donna pour servir de bandage. De son côté, Brigide rendit la vue à une petite fille aveugle en lui donnant un baiser.

Ursicin étant de nouveau tombé malade, il fut ravi en extase. Pendant son extase, il apprit que Maure, Brigide et Hyspade subiraient le martyre. Lorsqu'il revint de son extase, il raconta ce qu'il avait vu. Elles étaient si contentes d'apprendre cette nouvelle qu'elle récompensèrent Ursicin en le guérissant une nouvelle fois.

Ils logèrent à Angers, de nouveau chez une veuve nommée Aldegonde et qui venait de perdre son fils. Maure le ressuscita.

Aldegonde décida d'être, elle aussi de la partie avec son fils Jean et se joignit à la troupe.

Ils passèrent à Tours pour y voir le tombeau de Saint Martin.

Après, ce fut une abondance de miracles de toutes sortes. Elles n'arrêtaient pas. Entre autre, Maure, qui s'était spécialisées dans la résurrection, redonna la vie au fils d'un Seigneur : Johel. En même temps, elle lui prédit qu'on lui couperait la tête pour sa foi. Ce qui fut fait alors qu'il avait vingt-deux ans.

Brigide et Hyspade s'intéressaient surtout aux fiévreux et aux possédés.

Finalement, les thaumaturges arrivèrent eu Beauvaisis. Ils s'arrêtèrent près d'une fontaine pour y boire et se sustenter. Mais des brigands ou des Barbares passèrent par là et les attaquèrent. Hyspade voulut défendre ses soeurs mais un coup d'épée lui trancha la tête. On dit qu'il se releva et transporta sa tête au pied de Sainte Maure, en prononçant : "Seigneur, délivrez-nous du mal", ce à quoi les soeurs répondirent : "Amen !"

Puis les brigands s'occupèrent d'Aldegonde et de son fils. Enfin, ils massacrèrent les deux soeurs.

Ursicin n'était pas là. Mais il découvrit le drame par une lumière céleste qui parut sur les lieux du crime. Il vit aussi une troupe de bienheureux qui emportaient leurs âmes aux ciel. Puis, il aperçut les brigands qui s'entre-égorgeaient.

Il raconta l'affaire aux habitants de Balagny qui leur firent une sépulture.

On les invoque surtout en période de mortalité et de disette.

Dans un pèlerinage du Beauvaisis aux Saintes Maure et Brigide, on les prie surtout pour avoir leur bénédictions sur les vaches.

- Pluie au jour de saint Eugène met le travailleur à la gêne. Mais si le soleil pompe l'eau, c'est signe de huit jours de beau.

Saint Eugène (bonne naissance)

Fut évêque de Carthage au 5e siècle sous le gouvernement d'Hunéric, roi des Vandales. Ce prince fut d'une invraisemblable cruauté vis à vis des chrétiens. Eugène eut l'audace de lui résister.

Après l'avoir battu, on l'enferma dans un cachot malsain où il devint paralysé. Hunéric l'apprenant, vint le voir pour contempler sa mort. Eugène gisait sans pouvoir bouger. Afin d'augmenter ses souffrances, Hunéric lui fit verser du vinaigre dans la bouche afin de hâter sa mort. Mais le vinaigre lui redonna la santé et il put se remettre debout. Il demeura prisonnier jusqu'à la mort d'Hunéric qui pourrit vivant, mangé par les vers de son corps mais aussi mangé par lui-même lors de ses accès de frénésie.

Eugène fut rappelé à son Église. Quelques temps plus tard, un successeur d'Hunéric recommença des persécutions en défavorisant les chrétiens sur le plan de leurs droits de citoyens. Il exila Eugène à Albi, en France. L'évêque y mourut tranquillement.

- À la saint Thuriau, sème tes naveaux.

Saint Thuriaf ou Thuriau

Évêque de Dol en Bretagne vers l'an 750.

Saint Jacques de Voragine

Auteur de La Légende Dorée. Il fut archevêque de Gènes et mourut en 1298


14 juillet

- Juillet sans orage, famine au village

Fetnat l'africain

Le trajet 14-18 n'est pas loin d'un Saint guerrier bien connu : Fetnat l'africain ! Son histoire est tellement récente et si entachée de dévotion à la déesse raison que sa réalité nous paraît douteuse. Les historiens nous en racontent des boniments pas très catholiques. Et puis, ce n'est même pas un martyr bien qu'il ait provoqué un nombre considérable de martyrs. On sait que sa mère s'appelait Bastille et qu'elle fut coupée en morceaux. Il était de père soldat - mais inconnu - vénéré encore aujourd'hui, bien qu'il ne soit pas canonisé et qu'on ne sache toujours pas qui il était.

Il se pourrait qu'un jour, comme pour Christophe et Philomène, on découvre, que Fetnat est un mythe. Il sera alors évincé du calendrier ou remplacé par un Saint moins virtuel, qui sait ? Il y a un exemple avec Sainte Armistice qui semble battre de l'aile au 11 novembre et paraît redonner, petit à petit, la place aux châtaignes de Saint Martin. "In illo tempore", comme disent les conteurs.

Saint Bonaventure Docteur de l'Église et Cardinal.

Dans son enfance, il était tombé gravement malade. On demanda à François d'Assise de prier pour lui moyennent quoi, ses parents le consacreraient à l'ordre des Franciscains. Il retrouva de suite la santé. Peu après, François vint à Bagnarea et visita la famille. En voyant Jean de Fidenza, il s'écria "O buona ventura" : "oh la bonne aventure" (au sens de bonne rencontre) D'où son nouveau nom. Il sera de plus surnommé "Séraphin".

C'est un saint adéquat pour le 14 juillet français.

Saint Bonaventure, (de son vrai nom Jean de Fidenza) franciscain qui a vécu au 13ème siècle, doit être dans la configuration mythologique des feux d'artifice.

On lui a donné le titre de "Docteur Séraphique" parce qu'il a écrit une série d'ouvrages qui doivent être fort intéressants si l'on est théologien. Mais dans ses "Opuscules", il a écrit sur les séraphins. Son septième livre contient un texte sur "les six ailes des séraphins." Or, "Séraphin" signifie "brûlant". Toujours dans le septième volume de ses oeuvres, il a écrit un chapitre qui s'intitule : "l'incendie de l'amour."

Mais, le plus important est que, en 1430, à l'ouverture de son tombeau, on a trouvé son corps réduit en cendres, sauf sa tête et son coeur qui étaient aussi frais que le jour de sa mort.

Malgré cela, et c'est assez bizarre, au siècle suivant, les Calvinistes de Lyon sont quand même parvenus à brûler ses restes en place publique. (sauf son chef) Puis, ils ont jeté les cendres dans la Saône. De plus, on trouve des reliques de Saint Bonaventure à plusieurs endroits : Bagnarea, Venise, Amiens etc.

Il est parfois représenté tenant entre ses mains la langue rayonnante de Saint Antoine de Padoue.

La multiplication des reliques à partir d'un corps qu'on fait exploser et qui se répandent un peu partout est un phénomène assez banal. Mais ici, ça connote la coloration de belles bleues, de belles blanches et de belles rouges, en provenance d'une Bastille qui se dissémine dans les cieux.

Nous sommes donc dans le thème du feu, de l'incendie et de la cendre.

Il est invoqué pour le "mal d'aventure" : le panaris. Je ne sais pas pourquoi le panaris est appelé "mal d'aventure" ni de quelle aventure il s'agit. Curieusement, Bonaventure est aussi patron des portefaix.

Il est né en 1225 à Bagnarea, en Toscane et est mort à Lyon en 1274. Il y est patron des enfants.

Saint Camille de Lellis (acolyte)

Il fonda l'ordre des chanoines réguliers pour le service des malades.

Il naquit dans les Abruzzes, à Bacchianico. Pendant que sa mère était enceinte, elle rêva qu'elle allait accoucher d'un enfant avec une croix sur la poitrine. C'est l'emblème que porteront plus tard les chanoines réguliers.

Cependant, pendant sa jeunesse, il fut en proie aux vices de toutes sortes mais surtout à celui du jeu.

Il y perdit sa fortune et sa réputation.

Il se fit militaire mais finit par jouer au jeu son arquebuse, son épée et son habit. Il devint alors mendiant. Un ulcère se déclara à sa jambe puis se referma.

Pour éviter de périr, il travailla comme maçon chez les Capucins de Siponto. C'est là qu'il fit une chute de cheval qui lui donna à réfléchir.

Il demanda alors à entrer chez les Capucins. Mais comme l'ulcère de sa jambe se rouvrit, il fut congédié. Il partit pour Rome et resta quatre ans comme infirmier à l'Hôpital saint Jacques en attendant la guérison de sa jambe. Puis il retourna chez les Capucins mais sa jambe retrouva son ulcère et les Capucins le congédièrent à nouveau.

Il retourna donc à l'hôpital où il entraîna plusieurs infirmiers à constituer un groupe charismatique. Ils s'organisèrent un petit oratoire où ils se retrouvaient régulièrement. Mais on les accusa d'aspirer à la direction de l'hôpital. L'oratoire fut fermé.

Mais Camille persévéra. Comme il ne connaissait pas grand chose, il alla à l'école (il avait 32 ans) parmi les plus jeunes qui se moquaient de lui. Il finit par devenir prêtre et retrouva ses compagnons avec lesquels il commença à créer sa fondation.

En 1591, Grégoire XIV érigea la fondation en ordre religieux. Camille fonda des maisons dans plusieurs grande ville d'Italie. Les religieux se consacraient aux soins des malades.

Il mourut le 14 juillet 1614. Il est un des patrons des infirmiers.

Saint Libert (germ. léod - berth : peuple brillant. Var. Liébert)

Mais aujourd'hui, il y a encore Saint Libert, à Saint Trond en Belgique. Sa mère, une fois de plus, était stérile, et finit par le concevoir à force de prière dans un jardin Malinois. Lorsqu'il était enfant, il alla jouer au bord de la rivière, il tomba dedans et se noya. Trois jours après, il fut ressuscité par Saint Rumold - ou Rombaud.

Il fut alors éduqué et, une fois adulte, il devint abbé de l'abbaye des Ormes.

Des bandes normandes parcourant le pays, il se réfugia à l'abbaye de Saint Trond. Mais il fut surpris dans l'église et inhumainement tronçonné.

Saint Onésime (utile)

Quand il s'enferma jeune, dans un monastère à Ephèse, ses parents le pleurèrent tant qu'ils en devinrent aveugles. Mais leur fils, obligé de fuir les persécutions de Dioclétien, passa par la maison paternelle et les guérit sans se faire reconnaître.

Ensuite, il se retira en Magnésie pour y faire une quantité de miracles.

Sainte Toscane (Étrusque)

 Vérone au 14e siècle. Elle était chez elle, des jeunes gens voulurent entrer pour la violer. Ils n'étaient pas si tôt entrés qu'ils tombèrent morts. Elle les rendit à la vie, et à leurs parent éplorés.


15 juillet

- Mi-juillet venant, le coucou dit son dernier chant.

Saint Jacques de Nisibe (actuellement Nusaydin, près de Mardin, sur la frontière turco-Syrienne)

Jacques de Nisibe n'y va pas par quatre chemins et sûrement pas par celui de Compostelle.

"Originaire de cette cité, Jacques embrassa la vie du désert en gagnant la cime des plus hautes montagnes. Au printemps, en été et en automne, il profitait des taillis avec le ciel pour toit. Durant la saison d'hiver, une caverne lui offrait un petit abri. Il n'avait pour nourriture que celle qui pousse toute seule L'usage de la laine était de trop pour lui, car le poil de chèvre le plus rude en tenait lieu pour la tunique qu'il portait et pour sa pèlerine toute simple"

C'était un homme sauvage.

Un jour, il résolut, de faire un voyage en Perse. Passant par une ville, il se trouva devant des jeunes lavandières qui foulaient leur linge avec les pieds. Loin d'adopter une attitude respectueuse à la vue d'un homme aussi vénérable, elle se mirent à le regarder en le fixant avec leurs yeux. Jacques furieux, lança une malédiction sur la fontaine et la tarit sur le champ. Puis, prononçant une exécration contre les femmes, leurs cheveux devinrent blancs comme ceux des vieillards. Toute la ville accourut et supplia Jacques de revenir à de meilleurs sentiments. Jacques, plein de mansuétude refit couler l'eau et redonna aux cheveux leur couleur ordinaire.

Une autre fois, se trouvant devant un juge inique, il lança une malédiction contre une grosse pierre qui éclata. Le juge eut si peur qu'il modifia son jugement.

A la suite de ces miracles, on le nomma évêque de Nisibe.

Il participa au Concile de Nicée et se lança dans la lutte contre les doctrines d'Arius.

Plus tard, il se trouvait à Constantinople et Arius voulut y entrer en triomphateur avec ses soldats. Mais arrivé sur une grande place publique, Arius eut le besoin de se retirer aux toilettes. Il y perdit son fondement et mourut honteusement.

Jacques retourna à Nisibe. Le roi de Perse Sapor II assiégea la ville. Comme elle résistait, il fit un barrage sur le fleuve qui traversait la ville et retint l'eau. Puis, il lâcha une quantité énorme d'eau retenue qui, avec impétuosité, vint démolir une partie des murs de Nisibe. Son oeuvre réalisée, Sapor se reposa jusqu'au matin avant d'envahir la ville par les brèches. Mais au matin, grâce aux prières de Saint Jacques, les murs étaient reconstruits.

Saint Ephrem qui se trouvait à Nisibe demanda à saint Jacques d'intervenir pour faire cesser le siège. Jacques monta au sommet d'une tour et, voyant la plaine remplie d'hommes et d'éléphants, pria Dieu de punir l'orgueilleux Sapor II par sa création la plus humble. Au même instant, Dieu envoya des nuées de moucherons qui se posèrent sur les trompes des éléphants et les agacèrent tellement que ceux-ci, excités, se ruèrent ça et là en tuant et en mettant en désordre l'armée de Sapor. Il n'eut plus qu'à retourner en Perse avec le reste de son armée.

Saint Jacques de Nisibe mourut en 350. Son corps fut transféré à Constantinople.

- A saint Henri suée, mauvaise moissonnée

- Quoi que fasse saint Henri, sur le blé mûr, le paysan rit.

- Quand reviendra la saint Henri, tu planteras ton céleri.

- Pluie à la Saint-Henri, ne met pas le travailleur au paradis

Saint Henri II, le boiteux. (protecteur de la maison ou roi de la maison)

Fils d'Henri, Duc de Bavière et de Giselle de Bourgogne, il naquit en 972 sur les bords du Danube. Il fut baptisé par saint Wolfgang, évêque de Ratisbonne.

Il succéda à son père et se maria avec Cunégonde, fille du Comte de la Moselle.

Une nuit, Wolfgang lui apparut et lui dit de lire ce qui était écrit sur la muraille. Il le fit et lu :"après six". A son réveil, il pensa qu'il devait mourir après six jours. Il s'y prépara et fit de larges aumônes. Mais après six jours, il se vit toujours en bonne santé. Alors il pensa qu'il s'agissait de 6 mois. Il continua à se préparer tout en faisant le bien autour de lui.

Mais après 6 mois, il se voyait toujours vivant. Il crût alors qu'il s'agissait de 6 ans et s'organisa pour les années restantes.

Mais au bout de 6 ans, toujours vivant, il fut consacré Empereur d'Allemagne. Il comprit alors le sens de "après six".

Bien qu'il voulait toujours devenir chanoine, il gouverna son peuple avec justice mais non sans violence en raison de quelques ennemis jurés tels son frère Bruno, évêque d'Augsburg.

Une révolte l'amena au Royaume de Naples où il voulait massacrer les rebelles. Mais ceux-ci envoyèrent un ermite portant une croix avec, à sa suite, une procession d'enfants qui chantaient à tue-tête "Kyrie eleison". Il pardonna à la ville. L'histoire rappelle curieusement celle de saint Nicétas. (voir au 2 juin)

Repassant par Rome, il eut une vision fantastique. Jésus lui apparut dans l'église de Sainte Marie Majeure. Il était entouré de la Vierge et de plusieurs saints. Un ange apparut avec l'Évangile et demanda à Henri de baiser le livre. Comme Henri était presque en frénésie dans des transports de joie, l'ange lui toucha un nerf de la cuisse puis disparut. Henri se retrouva boiteux.

L'histoire rappelle la lutte de Jacob avec l'ange.

Après toutes sortes d'événements et de péripéties, Henri II mourut le 14 juillet 1024 et fut canonisé en 1152.


16 juillet

- Ciel de Juillet rouge au matin, veut un pluvieux voisin.

- De Juillet, la chaleur fait de Septembre la valeur

Saint Hélier

Appelé quelquefois "Liéfort" et invoqué pour les maladies de langueur ou pour tout ce qui traîne trop longtemps.

Il est né à Tongres vers 510 et décédé à l'île de Jersey. On dit que son cercueil fut ramené par les courants marins à Bréville-sur-mer. En soulevant le cercueil, il était si lourd qu'on dut le lâcher. Une fontaine jaillit alors du cercueil.

On l'honorait, sous le nom de Liéfort, pour guérir des convulsions. Il est associé à une série de noms qui ont pour racine "lié". Pierre Lecotté, un mythologue, fait remarquer que saint Lié, comme saint Denis ont tous deux porté leur tête après la décapitation. Leur histoire est assez semblable. Il les met tous deux en rapport avec le nom de Dionysos-Bacchus en proposant que Denis et Lié (ou Hélier) recouvrent Dionysos-Lyeus, soit Dionysos-lieur. Belle succession chrétienne d'anciens dieux.


17 juillet

- Juillet, c'est le mois de la moisson, vite on dépouille les sillons

- Soleil de Juillet donne fortune

Saint Hyacinthe (Gr. Huakinthos : pierre précieuse jaune rougeâtre)

Né à Amastris, en Paphlagonie (nord de la Turquie actuelle, aujourd'hui Amasserah). Ses parents lui donnèrent une éducation chrétienne dans un contexte pourtant païen.

Arrivé à l'âge adulte, il combattit le paganisme.

Il y avait, dans sa cité, un arbre immense et beau auquel les gens rendaient un culte et lui offraient des sacrifices. Hyacinthe essaya de convaincre les gens de la vanité de leur culte.

Comme il n'y arrivait pas, il trouva un moment propice pour abattre l'arbre. Les gens le massacrèrent.

Il mourut au 4e siècle.

Sainte Marcelline

Soeur de saint Ambroise et de Satyre, née à Trèves vers 330, elle soutint intensément ses deux frères qu'elle soigna jusqu'à leur mort.

Consacrée vierge à Noël 353 par le pape Libère à Saint-Pierre du Vatican, elle vécut non pas dans un monastère mais dans une maison ordinaire. Elle est morte à Milan ou à Rome vers 400)

Saint Alexis (qui repousse l'homme au sens de guerrier : Alexandre)

Vraiment pas drôle la réforme du calendrier voulu par Paul VI au concile de Vatican II. Ils ont déménagé St Alexis du 17 juillet pour le mettre au 17 février. Il y était pourtant bien mieux, en canicule période où le ciel est ouvert et où l'escalier est l'emblème des va-et-vient entre ciel et terre.

Il est né à Rome au 4ème siècle. Sa mère s'appelait Aglaïs et son père Euphémien, membre du sénat.

Ils avaient beaucoup de biens et 3.000 esclaves !

Au départ, Aglaïs n'avait pas d'enfant. A force de prier, sans doute sous un genévrier, elle en eut un qu'elle appela Alexis. Quand il fut grand, il devint, paraît-il, très bon orateur.

Il fut marié à une fille fort riche et de famille impériale. Mais Alexis n'avait accepté que pour faire plaisir à ses parents.

Aussi, pendant les festivités de la noce, il entra dans la chambre de son épouse et lui donna une bague et une ceinture enveloppées dans un taffetas d'écarlate.

Puis, il s'échappa, profita d'un bateau pour se rendre à Edesse en Syrie. Là, on le trouvait ordinairement en train de mendier sous le porche de l'église. Il était toujours mal vêtu.

Ses parents envoyèrent des serviteurs à sa recherche dans le monde entier. Alexis reconnût ceux qui s'étaient rendus à Edesse, il leur demanda l'aumône mais eux ne le reconnurent pas tant il était méconnaissable. La mère désespérée vivait seule et couchait sur la cendre en soupirant sans cesse vers le ciel.

Après 17 ans passé sous le porche de l'église, l'image de la Vierge qui se trouvait dans l'église parla au trésorier du temple lui demandant de pourvoir aux besoins d'Alexis. Alexis ne supportant pas les honneurs qu'on lui faisait s'échappa d'Edesse. Il voulait se tendre à Tarse mais une forte tempête dévia le vaisseau et le dirigea vers l'Italie. Suivant une forte inspiration, il retourna dans la maison de ses parents. Son père ne le reconnut pas mais touché par le mendiant, il lui donna un petit réduit, sous l'escalier, dans lequel il allait vivre.

Les serviteurs de son père lui menaient la vie dure : coups de pieds, injures, arrachage de barbe, lavures d'écuelles sur la tête etc.

Ce qui exerçait davantage sa patience c'était la vue de son père, sa mère et son épouse souffrant de son absence.

Il y resta 17 ans. Soit 34 ans de vie austère.

Dieu lui fit connaître qu'il allait mourir et lui ordonna de mettre par écrit qui il était. Il le fit, donna la lettre à un esclave et lui demanda de ne l'ouvrir qu'après sa mort.

Peu après, le pape Innocent 1er, qui disait la messe, entendit une voix qui disait : "cherchez l'homme de Dieu dans la maison d'Euphémien !" Ils se dirigèrent tous vers la maison et virent le corps du mendiant qui avait une lettre dans la main. Il essayèrent de la lui prendre mais il ne la lâchait pas. Il emmenèrent le corps dans une chambre secrète et se mirent tous à genoux suppliant le mendiant de donner la lettre. Ce qu'il finit par faire.

Son père après avoir lu la lettre, découvert que c'était son fils, s'arracha les cheveux en criant dans sa douleur :

"Ah ! misérable ! perdre ainsi mon fils le jour où je le trouve !"

Son épouse lui disait en l'embrassant : "est-il possible que l'amour conjugal n'ait point sollicité vos entrailles ? Est-il possible que vous m'ayez vue 17 ans sans me désirer un seul moment ? Il faut donc que je commence à être veuve en vous trouvant, après avoir été tant d'années veuve en vous désirant !" On lui fit de grandes funérailles

Saint Léon IV

Né à Rome, il devint un forte personnalité du siècle. Il fut nommé Pape à l'unanimité.

Rome était presque détruite par les guerres sarrasines. Léon IV fut le promoteur de la reconstruction. Excellent organisateur, il commanda aussi l'armée qui défit les Sarrasins à Ostie en 849. Voltaire en parle avec force compliments.

Les soldats faits prisonniers travaillèrent à la reconstruction des remparts de Rome.

La nouvelle ville bâtie autour de Saint Pierre s'appelle encore aujourd'hui : cité Léonine.

Il mourut en 855 et fut enterré au Vatican.


18 juillet

- Juillet, orage de nuit, peu de mal, mais que de bruit !

Sainte Symphorose (accompagné)

Symphorose, veuve de Zotique, vivait à Tivoli au 2e siècle. Ses revenus étaient considérables. Elle avait sept fils.

Sur dénonciation, l'empereur Adrien vint la trouver et lui commanda de sacrifier aux dieux. Elle refusa. On la suspendit par les cheveux puis on la jeta dans la rivière avec une pierre au cou.

Comme ses 7 fils ne voulaient pas sacrifier non plus, on les attacha autour du temple d'Hercule avec des poulies afin de les torturer. Puis Crescent, l'aîné fut égorgé, Julien reçut un coup de poignard dans la poitrine, Némèse eut le coeur percé d'une lance, Primitif fut frappé dans l'estomac, on rompit les reins à Justin, quant à Stactée, on lui ouvrit les côtes puis Eugène, le plus jeune fut fendu de haut en bas.

On représente Symphorose pendue par les cheveux et encourageant ses enfants au martyre.

Saint Arnoul (aigle gouverneur)

Il est né à Lay-saint Christophe, près de Nancy au 7e siècle. Il fut élevé par Gondulphe, conseiller du roi Théodebert. Il fut d'abord militaire puis gouverneur de province. Puis il épousa Dode, dont il eut deux fils. Un des fils épousa la fille de Pépin Ier et devint grand père de Charles Martel.

Arnoul devint évêque de Metz alors que sa femme devint religieuse à Trêves.

Arnoul était très soucieux de la grandeur de ses fautes. Un jour qu'il traversait un pont sur la Moselle, il s'accouda au parapet, et tout dans ses pensées, il retira sa bague et la jeta à l'eau en se disant ; "Je croirai que mes péchés sont remis lorsqu'on retrouvera ma bague."

Un peu plus tard, on lui présenta un poisson pour son repas. En ouvrant le poisson, il retrouva la bague qu'il avait jetée.

Désirant quitter l'épiscopat pour passer le reste de sa vie dans un ermitage, il dû vaincre les résistance de Dagobert qui ne voulait pas le perdre. Il y parvint cependant en faisant élire Goéric à sa place.

Comme il s'apprêtait à partir, un grand incendie se déclara dans le palais du roi. Devant le "sauve-qui-peut", Arnoul se représenta devant l'incendie et, faisant le signe de croix, les flammes se retournèrent et n'allèrent pas plus loin. L'incendie s'éteignit.

Il se retira dans les Vosges, non loin de Remiremont, en un lieu perdu et sauvage.

Il mourut en 641 et l'on transporta son corps à Metz.

On l'invoque contre les incendies.

Saint Frédéric (protecteur roi)

Né en Angleterre, il devint apôtre des Frisons et évêque d'Utrecht.

Il participa au Concile en 829.

Il reprocha à Judith, seconde femme de Louis le Débonnaire, sa conduite scandaleuse.

Elle le fit assassiner en 868. Des sbires surgirent pendant qu'il disait la messe et attendirent qu'il soit rentré dans la sacristie. C'est là qu'il se fit massacrer à coups de poignards.

Saint Clair

Né dans le comté de Kent, en Angleterre, on voulut le marier. Au moment du mariage, il entendit une voix qui lui ordonna de se rendre en Neustrie. Il partir illico et passa quelques temps près de Cherbourg. Ensuite, il se fixa dans le Vexin, non loin de Beauvais. Il y a vécut dans un petit ermitage où il mourut assassiné sur les ordres d'une femme à qui il avait refusé ses avances. C'était en l'an 886. Une fois qu'il eut la tête tranchée, il la prit entre ses mains et la déposa au lieu où il voulait être inhumé, à Saint Clair sur Epte, dans le Val d'Oise.

On l'invoque pour des maux d'yeux. Il est représenté en tenant ses yeux près de lui ou en tenant sa tête alors qu'une des mains cache ses yeux. Il est en rapport avec les yeux, le soleil et le temps clair. un feu de joie dit "feu saint clair" se déroule chaque année le 16 juillet à La Haye-de-Routot, dans l'Eure.

- Par saint Clair sont donnés les temps clairs et sereins.


19 juillet

Inauguration du premier métro parisien en 1900.

- Si le début de Juillet est pluvieux, le restant du mois sera douteux

Saintes Juste et Rufine

Elles habitaient Séville au 3e siècle et avaient ouvert un magasin de poteries. Un jour, des émigrés Syriens arrivèrent au magasin. Ils portaient une statue de Salambo (Aphrodite qui pleure Adonis) et dansaient en procession selon les prescriptions rituelles. Le mois de juillet était le temps de la fête de Vénus et celui des jardins d'Adonis.

Les Syriens leur demandèrent de faire un don en l'honneur de Salambo mais elles répondirent vertement qu'elles étaient chrétiennes et qu'elles refusaient de participer à ces superstitions. Juste et Rufine étaient tellement en colère qu'elle renversèrent et cassèrent la statue de Salambo. S'ensuivit une bagarre générale. Les Syriens furieux cassèrent tout l'atelier de poterie et jetèrent tous les pots cassés dans la rue.

On arrêta les deux potières et on les obligea à suivre, pieds-nus, une procession des Adonies. Puis on jeta sainte Juste dans un puits où elle mourut. On ne sait pas ce qu'est devenue Rufine qui est toujours invoquée par les potiers.

Il se pourrait que le récit soit une confusion avec un rituel des Adonises pendant lequel on jetait une poupée et un "jardin" dans un puits.

Saint Pierre Crisci de Foligno

Né à Foligno, dans une famille noble, Pierre eut une enfance assez orageuse. A trente ans, il se convertit et vendit tous ses biens au profit des pauvres puis se vendit comme esclave. Quelqu'un l'acheta mais le laissa libre à condition qu'il prie pour lui. Il se vêtit d'un sac et ne cessait d'être pied-nus.

Il ne dormait que sur les dalles du clocher de la cathédrale et priait en regardant le soleil qui pour lui était l'image de Jésus-Christ. Il ne sortait pas beaucoup de son clocher et prenait soin de l'église en nettoyant et balayant lorsqu'il ne priait pas.

Comme on le prenait pour un fou, certain l'accusèrent d'hérésie. Il fut convoqué devant l'inquisition à Assise puis à Spolète où il fut blanchi.

Il revint à Foligno où il mourut dans son clocher en 1323.

Sainte Aure

Née à Cordoue au 9e siècle d'une mère chrétienne et d'un père Musulman. En 856, elle fut persécutée par le Khalife Mohamed Ier parce qu'elle avait choisi d'être chrétienne. Elle fut décapitée puis jetée dans le Guadalquivir.

Saint Arsène de Rome (Viril - Masculin)

Arsène, né dans une famille noble, à Rome, fut nommé sénateur et jouissait de l'opulence réservée à sa classe. A l'âge de quarante ans, il quitta toutes ces richesses et ces honneurs et se rendit en Egypte pour devenir moine dans le désert de Scété.

Il fut un champion de l'ascétisme. Il ne dormait presque pas et mangeait bien peu. Il avait le don des larmes. Il mourut au début du 5e siècle.

Le samedi soir, il se mettait le dos au soleil et levait les bras vers le ciel. Il restait ainsi en prière jusqu'à ce que le soleil se lève à l'est. A ce moment, il s'asseyait et prenait un peu de repos.

Il allait souvent voir un vieil homme solitaire qui était peu instruit.

On lui demanda pourquoi, lui qui était si versé dans les sciences grecques et latines, il allait rendre visite à un personnage ignorant et rustique ? Arsène répondit : "Il est vrai que je suis assez versé dans les sciences mais je ne suis pas encore parvenu à savoir l'alphabet de ce vieillard que vous considérez comme rustique" !

On le décrit comme "Grand, tout blanc, voûté, une barbe jusqu'à la ceinture, Les pleurs avaient usés ses cils.

Saint Vincent de Paul

Né en 1581 dans les Landes, il va à Toulouse pour étudier la Théologie. Ambitieux et sûr de lui, on le décrit comme "besogneux, sans scrupules excessifs en matière d'argent, point trop marri d'avoir vendu, pour se faire quelques écus devenus nécessaires, le cheval qu'il avait prit de louage."

Dès l'âge de 18 ans il voulait se faire ordonner prêtre - il n'avait pas l'âge requit - et finit par trouver un évêque complaisant qui l'ordonna à Périgueux.

Après bien des tribulations peu reluisantes, il "monte " à Paris où il change de comportement et se met au service des prisonniers et surtout des galériens. Après bien des négociations et des appuis de grandes dames, il fondera l'ordre des "Filles de la charité" que l'on a bien connu par leurs cornettes blanches toujours prêtes à s'envoler.

Vers la fin de sa vie, il attrapa un mal de jambes qui finit par l'empêcher de marcher. Elles suppuraient et le faisaient atrocement souffrir.

Il mourut le 27 septembre au matin.


20 juillet

- A la sainte Marguerite, forte pluie est maudite.

- A sainte Marguerite pluie, jamais au paysan ne sourit

- S'il pleut à la sainte Marguerite, les noix seront gâtées bien vite.

- Du tonnerre à la sainte Marguerite, le fermier se console vite, il n'est jamais assez mouillé, pour que le blé en soit rouillé.

Saint Élie Patron de la pluie et du beau temps.

Élie est un prophète de l'ancien testament. Son nom signifie : "Yahvé est mon Dieu". Il apparaît au IXe siècle avant J-C sous le règne du roi Achab. Celui-ci, pour plaire à Jézabel son épouse, avait introduit le culte des idoles. Dieu envoya une sécheresse sur tout le pays. Elle dura trois ans. Élie provoqua Achab en lui proposant deux rituels d'invocations afin de faire venir la pluie. L'un des rituels sera celui des 450 prêtres des idoles tandis que l'autre sera dirigé par Élie.

Les prêtres avaient commencé leur cérémonie avec des chants et des danses frénétiques. Élie criait "plus fort, vos dieux sont occupés, ou peut-être dorment-ils ?" Mais la pluie n'arrivait pas. Ce fut alors le tour d'Élie qui, non seulement fit descendre le feu du ciel qui consuma violemment les victimes mais fit survenir aussi une pluie abondante.

Achab reconnaît alors le vrai Dieu mais Jézabel, furieuse, poursuit Élie qui doit fuir au désert. Il y est nourri par un ange qui lui apporte du pain et de l'eau. Après quarante jours de marche, il atteint le Mont Horeb où Dieu lui apparaît dans "l'haleine d'une brise légère".

Il sera enlevé au milieu d'une tempête sur un un char tiré par des chevaux de feu.

Nul ne l'a vu mourir, on le reverra donc vivant.

Les légendes pullulent au sujet d'Élie qui annoncent son retour à la fin des temps. Un culte populaire s'est étendu jusqu'aux Indes sous le personnage de Khizr (Al Khadir, le verdoyant) qui se trouve avoir quelques aventures avec Ilyas. (Élie) Ilias apparaît dans plusieurs contes Turcs.

Déjà, Saint Jean-Baptiste est nommé le "nouvel Élie". Jean-Baptiste est décrit dans l'évangile de la même manière qu'Élie. Vêtu de peaux de bêtes, vivant au désert, mangeant du miel et des sauterelles.

Ils ont tous deux un caractère oursin. Ils sont maîtres de la pluie et du beau temps.

Restent aussi les rapports entre Élie (velu et donc humide) et Élisée son fils spirituel (chauve caniculaire) mais il est préférable de lire le Livres de Rois. (Ier livre des Rois à partir de 17 et 2eme livre jusqu'à 14)

Au mont Carmel, dans le lieu qui s'appelle "Jardin d'Élie" ou "champ des melons", une légende raconte que le Prophète Élie, passant par là, avait faim. Il vit un homme qui gardait un champ de melons. Il pria de lui en donner un. L'homme, qui n'avait pas envie de lui en donner, répondit : "Un melon ? Je n'en ai pas, ce que vous voyez, ce sont des pierres !" "Eh bien", dit Élie, "que ce soient des pierres". Puis il continua sont chemin. Tous les melons furent changés en pierres.

Sainte Marguerite ou Marine (Perle marine)

Nous arrivons en pleine canicule, période du chien enragé qui, à l'instar du lion et du soleil, dévore la planète par sa chaleur. Ca ne nous empêche pas d'effeuiller la Marguerite en disant je t'aime, un peu, tendrement, passionnément, à la folie, pas du tout !

Et oui ! Marguerite est encore une victime des déménageurs du calendrier : elle n'aurait pas existé !

S'ils l'ont supprimée, c'est bien qu'ils y croient. Alors, au 20 juillet, on y a mis Marine pour donner le change. En fait, il s'agit du même nom.

Fi donc des nombreuses Marguerite, Gretel, Daisy, Magali, Margaret, Marjorie, Peggy etc. Fi aussi des pauvres vaches qui, dans les étables n'ont plus leur bonne perle tutélaire. La voie lactée n'a plus de lait. Il est interdit de rêver. Dommage.

Mais Marguerite, elle est éternelle et Faust nous l'a prouvé. Hergé et sa Castafiore ne parlaient que de ça. Elle a sauvé la vie à Fernandel dans "La vache et le prisonnier".

Vive Marguerite qui, avec Brueghel, sous les traits de Margot l'enragée, va réenchaîner les démons.

La Grande Marguerite vivait à Antioche, elle était de noble naissance. Son père s'appelait Théodore. Elle fut confiée à une nourrice qui la baptisa sans l'accord de son père qui en fut très fâché et qui se mit à la haïr.

Quand elle devint grande, elle devint aussi très belle. Un jour qu'elle gardait les moutons, le préfet de la région, qui s'appelait Olibrius, vint à passer par là. Dès qu'il vit Marguerite, il commanda qu'on la lui amène afin qu'il en fasse sa femme ou sa concubine. Il lui ordonna de sacrifier aux idoles.

Comme elle ne voulait rien savoir, il la fit mettre en prison, puis suspendre sur un chevalet et gratter avec des peignes de fer jusqu'à ce qu'on vit ses os. Le sang coulait de son corps comme une fontaine limpide.

Mais Marguerite dit à Olibrius : "Chien impudent et lion implacable, tu as pouvoir sur mon corps mais pas sur mon âme." On devait être en canicule.

Alors le préfet la fit mettre dans une noire prison. Et, dans sa prison, le diable lui apparut sous la forme d'un horrible dragon. Il lui mit sa gueule sur la tête et sa langue sous les pieds et l'avala goûlument.

Mais, une fois dans le ventre du dragon, elle sortit une croix de sa poche et se mit à entailler le ventre du dragon. Elle finit par faire un trou par où elle put sortir.

Il paraît que l'histoire du dragon est pure invention ? Pourtant, on la représente toujours avec un pied sur un dragon.

Puis, le diable reprenant forme humaine vint encore la tenter. Alors, elle le prit par la tête et le renversa par terre puis mit son pied sur sa tête en disant : "sois écrasé, superbe démon, sous les pieds d'une femme !". Et le démon disparut.

Le lendemain, elle fut amenée en présence du juge, et comme elle ne voulait toujours pas sacrifier aux idoles, elle fut dépouillée et son corps fut brûlé avec des torches enflammées. Mais elle supporta facilement ces tourments.

On la fit alors lier et jeter dans un bassin plein d'eau mais, la terre trembla et la jeune fille sortit indemne du bassin. A la suite de ce miracle, 5.000 hommes se convertirent mais furent de suite décapités.

On la condamna à avoir la tête tranchée.

Elle demanda quelques instants de répit afin de faire sa prière. Elle déclara alors que toute femme en couche qui l'invoquerait accoucherait heureusement. Elle devint donc patronne des femmes en couche.

Il y avait , il n'y a pas si longtemps, un culte de Sainte Marguerite à l'église Saint Germain des prés à Paris. Ce culte existe toujours mais on ne fait plus de processions. Autrefois, les femmes enceintes processionnaient après avoir reçu une ceinture qu'elle posaient sur leur ventre.

On peut toujours trouver ces ceintures à Toulouse, à l'église de la Daurade ainsi qu'en Bretagne.

Autrefois, lorsqu'une femme allait accoucher, une servante lui récitait, à plusieurs reprises, l'histoire de Marguerite sortant du dragon. Magie sympathique ? Efficacité symbolique ? Ca marchait tout autant qu'aujourd'hui le dit "accouchement sans douleur"

La parturiente s'identifiant à ce mythe, l'enfant sortait plus facilement de son dragon de mère.

Marguerite fait partie des Saints ayant rapport avec l'humidité et protégeant des chaleurs caniculaires.

Si tu veux faire mon bonheur
Marguerite, Marguerite
Si tu veux faire mon bonheur
Marguerite donne moi ton coeur.

Saint Wilmer ou Wulmer

Né près de Boulogne au 7e siècle, dans un lieu nommé Sylviacum, aujourd'hui "Samer" dans le Pas-de-Calais. Son père s'appelait Walbert, sa mère Dude et son frère Wamer.

Il tomba amoureux d'une belle jeune fille qui s'appelait Osterhilda. Mais après le mariage, un jeune homme nommé Wilmer réclama son dû : Ostrehilda qui lui avait été réservée selon les lois franques. Wulmer dut céder et le mariage fut déclaré nul.

Le pauvre Wulmer en fut désespéré et prit le monde en dégoût.

Il se rendit à l'Abbaye d'Hautmont pour s'y faire moine. L'abbé lui donna la tâche d'aller chercher du bois avec un chariot conduit par des boeufs. Il passait la journée à ce travail pénible.

La nuit, il s'introduisait subrepticement dans le dortoir des moines, enlevait leurs chaussures, les nettoyait puis venait les replacer. L'abbé se demandait qui pouvait bien être l'auteur de ce service. Il se cacha un soir et attendit dans le noir. Quand Wulmer voulut prendre ses chaussures, il se fit empoigner par l'Abbé et dût se faire reconnaître. Mais l'abbé, bienveillant le laissa continuer sans révéler son nom aux autres moines.

Son travail quotidien ne l'empêcha pas de désirer apprendre les lettres. En effet; il ne savait pas lire.

Un jour, comme il conduisait ses boeufs tout en lisant consciencieusement ses tablettes de lettres, son chariot s'arrêta. Wulmer était si concentré qu'il ne s'en rendit pas compte. Au bout d'un certain temps, il se retourna et ne trouva plus son attelage. Il revint en arrière pour les rejoindre. L'Abbé, apprenant le fait, lui retira la corvée et lui permit de se consacrer entièrement à l'étude. Il fit des progrès rapides.

Puis on l'ordonna prêtre.

Il demanda alors la permission d'aller vivre en solitaire. Il s'enfonça dans les grandes forêts de Flandre où il trouva un chêne creux et y fit son habitat. Les racines et les herbes furent ses repas quotidiens.

Mais Dieu apparut en songe à un seigneur qui vivait non loin de là : "Vous mangez des mets délicieux et vous buvez des vins exquis pendant que mon serviteur Wulmer meurt de faim dans le creux de l'arbre où il habite !" Le seigneur bouleversé prit des vivres et s'enfonça dans la forêt à la recherche de Wulmer. Il criait "Wulmer, Wulmer, où es-tu ?" Puis il entendit une voix qui chantait et se dirigea vers elle. Wulmer était surpris mais mangea volontiers ce qu'on lui apportait.

Le seigneur proposa à Wulmer de venir s'installer sur une partie de ses terres et d'y construire un ermitage.

Après quelques temps passé dans son nouvel ermitage, Wulmer se mit à faire des miracles et sa réputation s'étendit au point que beaucoup de gens accouraient de toutes parts. Il résolut de repartir se cacher dans les grandes forêts entre Desvres et Tangry. Elles faisaient partie du patrimoine de sa famille.

Mais un jour, son frère Wamer, qu'il avait perdu de vue depuis longtemps, chassait dans la région et surprit l'ermite. Ne s'étant pas reconnus, Wulmer craintif dit : "Seigneur, je prie Dieu pour les hommes, je me nourris des herbes qui poussent dans vos bois et je me désaltère à vos ruisseaux, laissez-moi vivre là où le ciel m'a conduit". Wamer lui demanda son nom : "Je m'appelle Wulmer !" A ces mots, Wamer fondit en larmes et se jeta dans les bras de son frère. Il l'engagea à revenir avec lui pour retrouver ses parents, mais Wulmer n'accepta pas.

Wamer retourna au château et informa sa famille qui, heureuse de ces retrouvailles, lui ordonna de porter à Wulmer tout ce dont il avait besoin. Wamer retourna dans la forêt en appelant à tue-tête "Wulmer, Wulmer !". Finalement il retrouva son frère et lui donna ce qu'il avait apporté.

Mais Wulmer refusait toujours de rentrer. Il attacha une planche et un marteau à un arbre. "Chaque fois que vous voudrez me voir, frappez sur la tablette et je viendrai."

Puis les foules se mirent à envahir la forêt. Certains voulaient vivre sous la direction de Wulmer. Comme il ne pouvait plus faire autrement, il organisa un ensemble de cabanes afin de les recevoir. Puis il construisit un monastère plus vaste.

Peu de temps après, le roi de Wessex, en Angleterre, se dirigeait vers Rome. En passant, il eut vent de la réputation de Wulmer et voulut le rencontrer. Il lui donna une forte somme d'argent afin qu'il construisit une basilique puis continua son voyage vers Rome.

Wulmer construisit aussi un monastère pour les femmes à Wierre-aux-bois.

Ces constructions de monastères contribuèrent au défrichage des forêts de la région.

Wulmer mourut vers 710. On le représente soit au creux d'un arbre, soit dans un petit ermitage au fin fond de la forêt.


21 juillet

- Qui dort en juillet jusqu'au soleil levant, mourra pauvre finalement

 

Daniel et Suzanne

Fête nationale Belge

Saint Daniel Prophète. (jugement de Dieu)

Daniel naquit en Judée, dans la maison des rois de Juda. Vers l'âge de douze ans, il fut emmené en captivité à Babylone. Le roi Nabuchodonosor (Nebucadnetsar) demanda de choisir, entre les enfants d'Israël, des princes qui fussent jeunes et beaux de figure, sans défaut corporel, doués de sagesse, d'intelligence et d'instruction.

Asphenès, gouverneur des eunuques en trouva quatre : Daniel, Hanania, Mischael et Azaria.

Il reçurent les surnoms de Balthasar, (Beltschatsar) Schadrac, Méschac et Abed-Nego.

Ils vécurent et servirent au palais du roi. Lorsque celui-ci les interrogeait, il les trouvait bien supérieurs à tous les magiciens et astrologues du royaume.

Il y avait à Babylone un nommé Joachim qui était fort riche et qui appartenait à la tribu de Juda. Il avait une fille qui s'appelait Suzanne et qui était très belle.

La maison de Joachim était toujours ouverte. On s'assemblait même dans son jardin pour y rendre la justice. Une année, on avait établi pour juges, deux vieillards qui, sous leur apparence bienveillante avaient un caractère perfide.

Vers midi, les gens s'en allaient mais les deux vieillards restaient à causer des affaires du matin. Suzanne se promenait alors, comme chaque jour, dans le jardin.

Les deux vieillards la voyaient passer et furent pris d'une violente passion. Un jour qu'elle était entrée dans le jardin, ils s'étaient cachés et l'observaient de loin. Comme il faisait chaud, elle voulut se baigner. Une fois Suzanne dans le bain, les deux vieillards surgirent de leur cachette et lui firent des propositions coupables. Suzanne appela au secours et les vieillards s'enfuirent.

Le lendemain matin, les gens se rendirent à la maison de Joachim. Les vieillards s'y rendirent aussi et bien décidés à mettre Suzanne en accusation.

Ils racontèrent alors qu'ils avaient vu Suzanne en présence d'un jeune homme afin de la convaincre d'adultère.

Elle fut donc condamnée à être lapidée.

Mais Daniel qui était présent prit la parole. Il proposa qu'on éloigne les deux vieillards l'un de l'autre et qu'on les sépare afin qu'ils ne pussent s'entendre.

Il s'adressa au premier : "Si cette femme est criminelle, dis-nous sous quel arbre tu l'as vue parler à son complice ?" Le vieillard répondit : "sous un lentisque".

Puis, après avoir éloigné le premier, il fit venir le second vieillard et lui posa la même question.

"Dis-nous sous quel arbre tu l'as vue parler à son complice ?" Le vieillard répondit : "sous un chêne."

A la vue de cette contradiction, la foule s'indigna et l'on condamna les deux vieillards à la peine qu'ils avaient réclamé pour Suzanne : la lapidation.

Pendant la deuxième année de son règne, Nabuchodonosor eut des songes. Il fit venir ses astrologues et leur dit qu'il avait eu un songe et que son esprit était agité. Il leur demanda de dire le songe et de l'interpréter. S'ils pouvaient dire et interpréter le songe, ils recevraient des présents, par contre s'il ne le pouvaient, ils seraient mis en pièces et leur maisons seraient réduites à l'état d'immondices.

Comme ils ne purent répondre, le roi ordonna qu'on fit périr tous les mages du royaume. On cherchait Daniel et ses compagnons pour les faire périr avec les astrologues.

Mais Daniel s'adressa au roi et lui dit : "O roi, dans ton songe, tu regardais une grande statue, elle était immense et son aspect était terrible. Sa tête était en or, sa poitrine et ses bras en argent, son ventre et ses cuisses en airain, ses jambes de fer, ses pieds en argile. Lorsqu'une pierre se détacha, sans le secours d'aucune main, vint frapper les pieds de la statue et la mit en pièces. On ne retrouva plus les morceaux de la statue, mais la pierre qui l'avait fait tomber devint une immense montagne et remplit toute la terre."

"O roi des rois, le Dieu des cieux t'a donné la puissance, le force et la gloire. C'est toi qui es la tête d'or. Mais la pierre qui devient une montagne est semblable à un royaume qui s'établira en anéantissant tous les autres afin de subsister éternellement."

Alors le roi ordonna qu'on fit des présents à Daniel et lui donna le commandement de toute la province de Babylone.

Plus tard, Nabuchodonosor fit élever une grande statue en or, haute de soixante coudée. Il fit convoquer tous les gens de sa cour et tous les administrateurs des provinces afin d'en faire la dédicace.

"Au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments de musique de tous les peuples et de toutes les nations, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d'or."

Alors, lorsque les gens entendirent le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments de musique de tous les peuples et de toutes les nations, ils se prosternèrent et adorèrent la statue d'or.

Mais Hanania, Mischael et Azaria ne se prosternèrent pas. Ils furent alors jetés pieds et poings liés dans une fournaise ardente. La fournaise était tellement chauffée qu'elle brûla les serviteurs qui avaient jeté les trois garçons. Mais le feu ne toucha même pas un seul de leurs cheveux. Le roi, effrayé constata qu'ils n'avaient pas été brûlés, que leurs caleçons n'avaient pas été endommagés et que l'odeur du feu ne les avait pas atteints.

Après cela, il fit prospérer les trois garçons dans la province de Babylone.

Mais le roi Nabuchodonosor eut à nouveau le coeur endurci. Il fit alors un deuxième songe : il vit un grand arbre dont la cime s'élevait jusqu'aux cieux, il avait un beau feuillage et des fruits abondants. Un ange descendit des cieux et ordonna qu'on l'abattît. Il fallait laisser en terre le tronc et les racines et les lier avec des chaînes afin qu'il soit trempé de la rosée du ciel et qu'il ait, comme les bêtes, la terre et l'herbe pour partage.

Après l'interprétation de Daniel, le roi eut le destin de l'arbre. Il fut chassé des hommes et mangea de l'herbe comme les boeufs. Son corps fut trempé dans la rosée jusqu'à ce que ses cheveux crussent comme des plumes d'aigles et ses ongles comme ceux des oiseaux.

Il resta ainsi pendant sept ans.

"Après sept ans, moi, Nabuchodonosor, je levai les yeux au ciel et la raison me revint, mon royaume, ma magnificence et ma puissance ne fit que s'accroître."

Puis, Nabuchodonosor mourut et fut remplacé par son fils Balthasar.

Un jour, Balthasar donna un grand festin. Il fit apporter les vases d'or que son père avait dérobé au temple de Jérusalem. Tous s'en servirent pour boire.

Ils louèrent les dieux d'or et d'argent. A ce moment, apparurent les doigts d'une main d'homme qui écrivaient sur le mur du palais royal. Le roi voyant ces doigts qui traçaient des mots, se troubla, ses reins se relâchèrent et ses genoux se heurtèrent. Il fit venir ses sages mais ils ne purent lire le texte écrit par la main. La reine lui proposa de faire venir Daniel.

Daniel promis de lire et de donner le sens de ce qui était écrit. Mais il rappela au roi la conduite de son père qui fut chaque fois puni lorsqu'il retrouvait sa superbe.

Il dit alors que les mots sur le mur étaient : "Compté, pesé, divisé."

"Parce que tu as loué les dieux d'argent et d'or, Dieu a compté ton règne et y a mis fin. Tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé léger. Ton royaume sera divisé entre les Mèdes et les Perses."

Aussitôt, Balthasar ordonna de revêtir Daniel de pourpre et de lui passer un collier d'or. La nuit, Balthasar, roi des Chaldéens, fut tué. Et Darius, le Mède, s'empara du royaume.

Il laissa Daniel à la tête la chefferie du royaume avec deux autres satrapes. Mais ceux-ci jalousèrent Daniel qui les dépassait par son esprit supérieur.

Ils firent signer au roi un édit qui condamnait quiconque adorait un autre dieu que lui-même, et cela pendant trente jours. Or Daniel qui continuait à prier son Dieu fut pris sur le fait. Il fut donc condamné à être jeté dans une fosse aux lions malgré les interventions de Darius qui voulait le sauver. "Que ton Dieu te garde de tout mal", dit Darius.

On jeta Daniel dans la fosse que l'on couvrit avec une pierre et que l'on scella afin que nul ne vienne le délivrer. Mais la nuit, Darius ne put dormir. Tôt le matin, il alla précipitamment à la fosse aux lions. Il appela Daniel d'une voix triste "Daniel, ton Dieu a-t-il pu te délivrer des lions ?" Daniel dit au roi "Vis éternellement ! Mon Dieu m'a envoyé un ange pour fermer la gueule des lions qui ne m'ont fait aucun mal."

On dit aussi que Daniel resta dans la fosse pendant six jours et qu'il fut nourri par le prophète Habacuc. Ce ne serait qu'au septième jour que Darius constata, avec joie, que Daniel était toujours vivant.

Alors, Darius, tout joyeux, ordonna qu'on fasse sortir Daniel de la fosse et qu'on y jette les hommes qui l'avaient accusés, avec toute leur famille. Les lions les dévorèrent tous.

La suite des aventures de Daniel sont dans la Bible au livre de Daniel, à partir du chapitre 7 jusqu'à 12.

Cela devient plus compliqué et plus prophétique. Mais c'est beau !

Sainte Praxède

Soeur de sainte Pudentienne (19 mai) au 2e siècle. On ne sait pratiquement rien d'elle et pourtant, une église de Rome porte son nom. La légende raconte qu'elle soignait les prisonniers chrétiens pendant les persécutions. Elle était si affligée de ce qui se passait qu'elle supplia Dieu de la faire mourir. Ce qui arriva un 21 juillet, dans son lit.

- S'il pleut pour la saint Victor, la récolte n'est pas d'or.

Victor et son moulin

Saint Victor de Marseille (Victoire) vers 290

Placé, bien au chaud, entre sainte Marguerite (le 20) et sainte Marie-Madeleine (le 22) saint Victor est un fleuron de Marseille.

Oh ! Peuchère ! Le caganis, il n'est pas brémaïre entre ces deux ninous. Il doit bien un peu s'esquicher sans vraiment être escagassé car elle ne sont pas méchantes, loin de là, bien qu'elles soient à elles deux des monuments mythologiques. Il doit même être un peu festejaïre, surtout lorsqu'arrive la chandeleur avec ses navettes de l'abbaye marseillaise. Enfin, en juillet, à Marseille, il n'y fait pas froid. O fan ! il n'y a pas de raison de s'estranciner quand on est si près de la bonne mère.

Notez que, si j'avais vécu à l'époque, je me serais bien un peu estranciné à la vue d'un abruti de première catégorie : Maximien empereur. Ce gadgo, une vraie pastenague venimeuse, ce n'est pas qu'il était porté sur le pastis mais il avait la passion du passible et ça le portait sur le sang. Même pas "oeil pour oeil" mais seulement "j'te casse les dents". Le quartier de la Charité, à côté de Maximien, c'était la Corniche.

Il se souvenait du massacre de la légion thébaine et de saint Maurice qui ne voulut pas sacrifier aux idoles. Il déclara la guerre aux chrétiens.

Victor, lui, on croit qu'il était d'une famille noble et exerçait le métier de soldat. Mais, ébranlé par les cruautés de Maximien, il se révolta, d'abord en refusant de toucher sa paie. Vous le feriez, vous ? si votre employeur menaçait de vous torturer ?

La nuit, il allait de maison en maison pour fortifier les persécutés. Mais à Marseille, la nuit, les chemins ne sont pas sûrs. Il tomba sur une patrouille et se fit arrêter.

On le conduisit devant le tribunal du préfet. Là, avec l'assurance d'un conteur, il raconta l'histoire de Jésus. A peine avait-il terminé que l'assistance poussa des grands cris et l'accabla d'injures.

Comme il était très connu à Marseille, on décida de l'emmener plutôt au tribunal de l'empereur. Celui-ci, bouillant de colère l'injuria et voulut lui faire peur.

Le préfet Astérius se plaignit : "Voila deux mois que Victor est soldat et ne veut pas recevoir sa paie. Je l'ai mis en prison mais il s'évade secrètement. Il paraît qu'il sort toutes les nuits."

L'empereur questionna : "pourquoi ne veux-tu pas recevoir ta paie ?"

Victor répondit "parce que je ne veux pas que tu m'embarques dans tes manigances"

Maximien dit "Comment arrives-tu à sortir d'une prison aussi bien gardée ?"

Victor répondit "Je ne sortais pas secrètement mais publiquement. Un ange venait m'ouvrir les portes."

Maximien en resta tout abesti. Victor en profita pour surenchérir à propos de la supériorité du vrai Dieu sur les idoles.

Mais Maximien n'était pas très "fut-fut" qu'on dit. Il aurait pu aller jusqu'à téter un bouc par les cornes tant il était bien incapable de mettre l'eau à tremper qu'on dit. Et vous savez bien que les tonneaux vides sont ceux qui font le plus de bruit qu'on dit. Alors la rage le prit, sans doute parce qu'il n'arrivait pas à comprendre plutôt que pour une raison religieuse. Outré de colère il fit attacher Victor à la queue d'un cheval furieux qui le traîna depuis les Accoules par la rue sainte et la rue paradis jusque vers l'abbaye qui n'était pas encore celle de saint Victor. La rue paradis était le chemin qui séparait l'abbaye du cimetière appelé "paradis".

Tout le monde accourut et applaudissait avec force d'injures tout en jouissant du spectacle.

Quand Victor fut tout déchiré et escagassé, il fut ramené au tribunal. Maximien lui fit une morale pas possible : comment sacrifier sa vie pour quelque chose qu'on n'a jamais vu ? Comment ne pas adorer ce que tout le monde adore depuis longtemps etc. etc.

Mais Victor, sous l'inspiration de l'Esprit, répondit en langage clair, un discours sur la préférence de la jouissance d'un bien éternel à ce qui n'est qu'éphémère.

Bref, après son prêche, on lui fit savoir qu'il avait à choisir entre sacrifier aux dieux ou mourir de la façon là plus terrible. Devant le refus de Victor, les juges se querellèrent pour avoir le plaisir de le martyriser. Astérius l'emporta. Il fit étendre Victor sur un chevalet. On s'épuisa à lui faire subir mille tortures et bien des pâtissons mais il restait toujours souriant et l'on se plaignit de ce qu'on y gagnait rien. Il est vrai que Jésus lui apparut en tenant une croix. Cela rassura Victor. On le serait à moins.

On le replaça donc dans une obscure prison.

La nuit, des anges descendirent au milieu d'une lumière éblouissante. Ils ouvrirent les portes et vinrent consoler Victor. Les soldats-gardiens, très impressionnés s'agenouillèrent pour demander pardon. Victor les emmena à la mer et les y baptisa. Il convertit ainsi Alexandre, Félicien et Longin. Ca devait être au vallon des Auffes.

Apprenant cela, Maximien les fit saisir - les anges avaient dû disparaître ? - et poussa tout le monde vers le Forum. Les marseillais accoururent. Certains pour jouir du spectacle sadique et d'autres pour voir comment on pouvait lutter contre le diable.

Tout Marseille explosait, la chanvrière, et le port encore jeune, retentissaient des hurlements d'une foule enragée défilant avec des flambeaux. Une vraie pégoulade.

On fit d'abord couper la tête au compagnons de Victor : Alexandre, Félicien et Longin. Maximien s'était fait apporter un autel consacré à Jupiter. Maximien lui dit encore une fois "sacrifie aux dieux !" Victor se dirigea vers l'autel. Brusquement, d'un coup de pied, il arracha l'autel de la main du prêtre. Puis il plaqua le prêtre au sol. Aussitôt, l'empereur fit couper le pied de Victor qui offrit son pied à Dieu.

Peu après fut venu le moment où Victor allait devoir offrir plus que son pied. Il fut conduit vers la meule d'un meunier. Les soldats jetèrent Victor sous la meule qui l'écrasa. Après un tour de meule, Victor paraissait respirer encore. Alors les soldats lui coupèrent la tête.

C'en fut fini de Victor.

Maximien fit jeter les corps dans le Vieux Port pour servir de nourriture aux poissons. Mais les corps traversèrent, comme des ferry-boat, depuis la Charité jusqu'a l'abbaye. Ils furent recueillis par des chrétiens qui les ensevelirent.

Impossible de vous raconter tous les miracles qui ont eu lieu sur la tombe de saint Victor. En voici un tout de même :

Un homme était pauvre de biens et d'esprits. En plus il était paresseux et dormait tout le temps. Saint Victor lui apparut en songe, avec un air radieux. "Pourquoi es-tu plus paresseux et plus négligent que les autres ? Pourquoi ne te hâtes-tu pas pour aller à l'église vénérer la Vierge Marie ?"

L'homme se réveilla tout effrayé de ce qu'il avait vu et entendu. Il se dépêcha d'aller à l'église. Mais la frayeur diminuant, il s'endormit à nouveau. Saint Victor lui apparut une seconde fois avec un air fâché. "Je t'ordonne d'aller à l'église, non pas avec un cierge, mais avec la baguette de fer qui se trouve dans un coin de ta maison !"

L'homme n'osa plus se rendormir et, saisissant la baguette de fer, il se dirigea vers l'église de l'abbaye le jour de la vigile de la saint Victor. L'église était déjà pleine. Chacun portait dans sa main un cierge allumé.

L'homme n'en avait pas. Que faire ? Il n'avait pas d'argent ! Il avisa un vendeur de cierge et lui proposa d'échanger sa baguette de fer contre un cierge. "Oh con!" dit le vendeur "Fan de chichoun, on t'a baptisé avec de l'eau de morue, peuchère !" L'homme, en entendant ça, était prêt à tomber comme une figue mûre.

Il invoqua alors saint Victor "O bienheureux Victor, c'est vous qui m'avez fait venir ici. Vous connaissez ma pauvreté; j'ai apporté ce que vous m'avez prescrit. Je suis le seul qui ne puisse avoir un flambeau. Me résignant à ma honte, je vais élever ma baguette de fer comme un cierge. Daignez agréer la bonne volonté que j'ai de vous honorer comme les autres".

Après avoir dit ces paroles, il dressa sa baguette et voila que, tout à coup, le bout de la baguette s'enflamma comme un flambeau de cire et jeta plus d'éclat que les autres cierges.

Tout le monde chanta alors les louanges de saint Victor.

Le pied droit de saint Victor se trouverait dans l'église de saint Nicolas du Chardonnet à Paris. Il est seulement desséché.

On représente le saint en habit militaire. Ses attributs sont le moulin à vent, l'étendard ou la lance. Quelquefois il terrasse un monstre. Quelquefois il est accompagné des trois compagnons soldats

Saint Antimond

Apôtre de la région de Boulogne au VIe siècle, du temps de Saint Waast et de saint Rémi.

Saint Arbogaste

19e évêque de Strasbourg au 7e siècle.


22 juillet

- A sainte Madeleine il pleut souvent car elle vit son maître en pleurant.

- A la sainte Madeleine, l'amande est pleine.

- S'il pleut pour la sainte Madeleine, il pleut durant six semaines.

- S'il pleut pour la Madeleine, il faut six semaines pour calmer sa peine.

- A la Madeleine, la faucille à l'avoine

- La sainte Madeleine, belle moisson amène.

- Sainte Madeleine, pluie amène, si elle dure longtemps, elle remplit le grenier de froment.

- A la Madeleine, les bogues piquent, la noix est pleine, le raisin commence à mûrir et le blé est rentré.

- A la Madeleine, les noix sont pleines, à saint Laurent, on fouille dedans.

- Si le 22 juillet soufflent les vents, ils emportent les figues avec leurs dents.

- S'il pleut à la sainte Madeleine, on voit pourrir noix et châtaignes.

Madeleine, son p'tit jupon de laine

Sainte Marie-Madeleine.

Elle pleurait comme une Mad'leine
elle pleurait, pleurait, pleurait,
elle pleurait comme une fontaine
tout's les larmes de son corps y passait
.

Tchica tchica tchic ay ay ay.

"Viens, abreuvons nous d'amour jusqu'au matin" (Prov. 7, 17-18)

Marie de Magdala, "cette incomparable amante du Sauveur." (Boll.) Souvent confondue avec la pécheresse qui répand du parfum sur les pieds de Jésus et Marie soeur de Lazare. Il en ressort, de ces trois femmes, une image mystique de l'amour et de la contemplation.

Marie Madeleine est celle qui retient la vie en plein milieu de la canicule - sans doute avec ses longs cheveux. Elle soigne, parfume, purifie et garde de la sécheresse. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles elle est représentée entièrement velue. (cf. Musée national de Bavière à Munich ou encore Musée du petit Palais à Avignon où on la trouve en compagnie de la Gypsy - l'égyptienne)

Mais Marie la Magdaléenne est aussi un mythe très compliqué. Saint Luc (8) nous raconte qu'elle fut libérée de 7 esprits. Jacques Bonnet, dans son livre : Marie-Madeleine et son Mystère (Éditions Jacques Bonnet, Roanne, 1988) note que le nom de Magdala est fait de lettres qui forment MGDL et dont l'addition des nombres hébreux fait 7 - (70 + 7). Chaque lettre correspondant à un chiffre. Magdala signifie "tour des poissons" ou "tour des teinturiers"

7 démons des "sources dévastaient la ville de Magdala mais qui, canalisées en des réservoirs et particulièrement en un Migdol, en une tour, en ont assuré la fertilité."

Il faut savoir que Magdala, qui était autrefois la ville de Tarichée, (poisson salé) avait une mauvaise réputation en raison des brigands qui occupaient les grottes environnantes. Une garnison militaire basée à Magdala les tenaient en respect. Magdala était, paraît-il, une ville de débauche et de luxe.

7 esprits mauvais possédaient celle qui venait d'une ville à la mauvaise réputation et où couraient 7 sources fécondantes. Voila de quoi planter le décor d'un mythe en rapport avec l'eau et la luxure.

Mais Magdeleine finit par pleurer et ses larmes étaient si abondantes qu'elles ont lavé les pieds du Christ.

Le nom de Magdeleine contient une série de termes qui, non seulement se rapportent à la "tour des poissons", mais aux cheveux. On lui donne le sens de "grandeur", (Gadal) d'où résulte le sens de croissance des cheveux. (cf. Bonnet)

On pense aux impertinents évangiles du Ghetto avec Marie qui est coiffeuse pour dames.

Elle fait partie des femmes qui vont au tombeau du Christ et qui le trouvent ouvert, la pierre est roulée. Sur la pierre, des anges annoncent la résurrection. Puis, elles trouvent Jésus qu'elles prennent pour le jardinier. Marie Magdeleine lui dit "Rabbouni", (maître) il lui répond "Cesse de me toucher" (ou de me retenir ou de me saisir) "et va vers tes frères annoncer que je monte vers le Père." On représente quelquefois Jésus avec une bêche, face à Marie Madeleine.

Vers les années 580, un touriste de marque se promenait à Ephèse (aujourd'hui sur la côte ouest de l'actuelle Turquie). C'était Grégoire de Tours. Il raconte qu'il a visité la grotte des 7 Dormants (découverte un siècle plus tôt) et que Madeleine "y reposait".

Le récit de Grégoire de Tours a suscité un culte des 7 Dormants, notamment à l'abbaye de Marmoutier voisin de Tours.

Au 7ème siècle, le prophète Mohammed, écrira une Sourate (18) sur les 7 Dormants. Il placera un chien de garde à l'entrée de la caverne.

C'est que la Madeleine est souvent mise en rapport avec les 7 Dormants.

En 739, Saint Willibrod (ou Willibald) abbé d'Echternach dit avoir été à Ephèse visiter le tombeau de Saint Jean apôtre et celui de Marie-Madeleine. Rappelez vous la "procession d'Echternach" le mardi après la Pentecôte, au Luxembourg. Au 11ème siècle, Echternach portait le nom de "Epternacence monasterium", c'est-à-dire "Monastère des 7 Renaissants".

Puis, il y a Vézelay où, au 11ème siècle, on raconte que Badilon aurait rapporté le corps de Marie-Madeleine depuis la Palestine vers 882. Mais les trouvailles de l'abbé Géoffroi vers l'année 1050, ainsi que celles des moines au 13ème siècle, sont bien mystérieuses.

Enfin, il y a Saint Maximin, près de Marseille, Où l'on retrouva le corps de Madeleine en le reconnaissant au fait qu'elle avait, dans sa bouche, un brin de fenouil (feu nouveau). Il faut rappeler que le nom du premier des 7 Dormants est "Maximin."

La tradition veut qu'elle débarqua aux Saintes Maries de la mer. Avec Maximin, Marthe, Lazare, Marcelle et Cédon, ils furent embarqués dans une barque sans voile ni rame ni gouvernail et poussés miraculeusement vers l'embouchure du Rhône. Madeleine se sépara des autres et passa trente ans sur la montagne de la Sainte Baume, dans une grotte au pied du Pilon. Chaque jour, des anges venaient l'emporter au ciel, au dessus du Pilon. Elle y recevait la communion. C'est tout ce qu'elle mangeait.

Elle reçu les derniers sacrements de Maximin et fut enterrée dans la ville de Saint Maximin. C'est de là qu'au cours des batailles rangées pour se procurer des reliques, qu'elle aurait été transférée à Aix puis à Vézelay.

Mais tout ça est cousu de fil blanc. Madeleine avait les cheveux noirs. Elle est "femme sauvage" et vit dans sa grotte. A ses pieds se déroule la forêt magnifique, végétation ou cheveux de la terre, qui en l'occurrence sont verts, de la couleur du paradis.

Allez vous promener à la Sainte Baume, vous y retrouverez votre âme. Montez-y par Aubagne puis Gemenos. Une fois au Plan d'Aups, montez à pied jusqu'au Pilon, à travers les cheveux de la sauvage. C'est la splendeur magdalénienne.

Allez-y tôt le matin, le 22 juillet, avant le lever du soleil. Mettez vous sur le Pilon et regardez se lever Sirius (Sothis, le chien, la canicule, mais aussi ISIS) juste avant le soleil. Qui sait si des anges ne viendront pas vous chercher et vous transporter dans la musique des sphères ?

Le coucher de Sirius est au 23 avril (Saint Georges). Au lever de Sirius le Chien (21 juillet) correspond Saint Élie au 20 juillet, Madeleine au 22, les 7 Dormants au 27.

C'est aussi dans cette Forêt (Cf. Mistral, Calendal) que deux bandes de "compagnons" : les "loups" et les "chiens" se massacrèrent et tuèrent l'un des fondateurs de leur ordre : Maître Jacques. Saint Jacques est au 25 juillet.

Mais Marie-Madeleine, patronne des cardeuses de laine (elles font des amas de laine) rassemble à elle seule de multiples configurations. Elle est "mythe" par excellence, c'est-à-dire Parole polysémantique qui déroule le sens dans le temps du récit. Elle se perche autant sur les hauteurs purifiées des sommets des montagnes que dans les bas fonds de la faune putride. Emportée au ciel par des anges mais côtoyant aussi les bêtes sauvages et l'animalité.

On peut donc y croire ou ne pas y croire. Question idiote ! Comment s'y retrouver entre Marseille, Vézelay et Ephèse ? Mais qu'importe.

Jacques Bonnet raconte le propos d'un religieux de la Sainte Baume : "Je ne sais si la Sainte y est venue, mais je sais bien qu'elle y est". C'est l'essentiel.

Nous sommes dans une période dangereuse, pendant laquelle le ciel est ouvert. Que la Canicule enragée ne vous dévore pas.

Saint Platon

Martyr à Ancyre, en Galatie, au 3e siècle. (Région d'Ankara)

Saint Wandrille

Fondateur de plusieurs monastères en France au 7e siècle. Il est né à Verdun.

Saint Ménelé

Restaurateur de l'Abbaye de Menat près de Clermont-Ferrand au 8e siècle.


23 juillet

Saint Apollinaire

Premier évêque de Ravenne, en Italie,

Saint Jean Cassien

Fondateur de l'Abbaye de saint Victor à Marseille. Il en devint l'Abbé au 5e siècle. Il laissa plusieurs écrits.

Sainte Romule, Rédempta et Hérundo

Rédempta était une vieille femme, religieuse, qui vivait à Rome au 6e siècle. Elle avait été l'élève de Hérundo, religieuse solitaire et avait sous sa direction Romule.

La pauvre Romule fut atteinte de paralysie. Une nuit, Romule appela Rédempta qui accourut. Vers minuit, une lueur emplit la cellule et toutes deux virent la porte s'ouvrir. Elles entendirent une foule qui s'assemblait mais elles ne voyaient personne. Un parfum merveilleux les réconforta. Cela dura trois jours et trois nuits. Puis deux choeurs se mirent à chanter en alternance. (en antiphonique) Un choeur d'homme et un choeur de femme. Et Romule rendit l'âme et fut conduite au ciel par les choeurs. Au fur et à mesure que les choeurs s'élevaient, le parfum se dissipait.

Saint Liboire

Quatrième évêque du Mans et Confesseur.


24 juillet

Sainte Christine

D'après le récit de J. de Voragine, Christine est née à Tyr, en Toscane, d'une famille noble. Comme elle est très belle, son père l'enferme dans une tour avec douze suivantes et des statues de dieux en or. Instruite secrètement par le Saint Esprit, Christine, en bonne chrétienne, brise les statues des dieux de son père et en distribue les morceaux d'or aux pauvres.

Furieux, son père la fait dépouiller et fouetter par douze hommes : ceux-ci doivent s'arrêter, épuisés, car Christine ne semble pas atteinte par leurs coups et refuse de renoncer à sa foi. Son père la met dans une prison et ordonne qu'on lui racle les chairs avec des peignes métalliques, que ses membres soient disloqués. Christine lance sa chair au visage de son père en lui disant : "Mange, tyran la chair que tu as engendrée ! "

Puis on la place sur une roue sous laquelle est allumé un feu alimenté avec de l'huile, mais la flamme qui en jaillit fait périr mille cinq cents personnes sauf Christine. On lui met alors une pierre énorme autour du cou et on la précipite dans la mer; des anges la sauvent et son père meurt.

Un juge succède au père. Il la met à bouillir, dans une chaudière pleine de poix. On lui rase la tête, on la promène nue à travers la ville jusqu'au temple d'Apollon : Christine fait tomber la statue du dieu : le juge meurt, épouvanté.

Un troisième homme, nommé Julien, succède au juge. Pendant cinq jours, il met Christine dans une fournaise sans résultats

Alors, il fait jeter sur elle deux aspics, deux couleuvres, deux vipères ; mais les aspics lèchent les pieds de Christine, les vipères s'enroulent autour de ses seins, les couleuvres lèchent la sueur de son cou. Puis, les six serpents se jettent sur Julien et le tuent.

Christine ressuscite le mort et renvoie les serpents. Alors, on lui fait couper les seins et de la blessure, il sort du lait. On lui coupe la langue, mais Christine ne perd pas la parole ; sa langue vole dans l'oeil de Julien qui devient aveugle. Enfin, Julien décoche deux flèches : atteinte au coeur et au côté, Christine meurt. C'était en 287, sous Dioclétien.

À la frontière des communes de Cuers et de Solliès-Pont (Var), se dressent deux chapelles, consacrées toutes deux au culte de sainte Christine. Depuis le XIème siècle, chacun des villages revendique l'antériorité et l'exclusivité du culte. Chaque année, les fidèles des deux villages se rendent, le jour de la fête de la sainte, dans leurs chapelles respectives, séparées de quatre-vingt centimètres.

On la représente avec un couteau, ou encore avec une flèche dans la main ou encore un serpent.

Voir aussi Christine, la sainte Volante :
http://carmina-carmina.com/carmina/Mytholosaintes/christine.htm

Saint Ursin ou Ursicin (ours)

Évêque de Sens au 4e siècle.

Saint Pavace

On ne sait pas quand est né saint Pavace. Il est présenté comme coadjuteur de saint Julien au Mans. Puis évêque du Mans.

Il est invoqué pour se protéger des serpents.

Un horrible serpent d'une taille gigantesque terrorisait la région du Mans. Seul Pavace n'avait pas peur. Il se rendit à la grotte où logeait le dragon et l'enlaça dans les plis de son étole. Puis il le ramena au Mans. Les gens le regardaient avec effroi. Pavace se mit en prière et la terre s'ouvrit en engloutissant le dragon.

Un jour, un paysan fit une sieste près de son champ. Pendant son sommeil, un serpent s'introduisit subrepticement dans son corps. Il se réveilla avec d'horribles souffrances. Seul Pavace put l'en délivrer.


25 juillet

- Si Saint Jacques est serein, l'hiver sera dur et chagrin.

- Le 25 sans pluie, hiver rigoureux.

- La veille de saint Jacques, si tu as le soleil de Pâques, compte que pour la moisson, le blé sera dur et bon.

- Si Jacques l'apôtre pleure, bien peu de glands il demeure.

Saint Jacques le Majeur (Dieu favorise - Boiteux)

Jacques Boanergès : fils du tonnerre. Jacques Matamore : tueur de Maures. Patron de l'Espagne.

Fils de Zébédée. Il paraît qu'il vint prêcher en Espagne mais comme il n'y fut pas écouté, il revint en Judée.

Un jour, un magicien nommé Hermogène envoya Philetius, un de ses disciples, pour confondre Jacques. Mais Philétius se rendit aux arguments de Jacques et revint vers Hermogène convaincu du bien fondé de ce que disait Jacques. Hermogène fut irrité et rendit Philétius tellement immobile qu'il ne pouvait plus bouger du tout. "On verra si ton Jacques pourra te délivrer". Philétius envoya son serviteur prévenir Jacques. Celui-ci confia son suaire au serviteur en disant : "Dieu délie ceux qui sont enchaînés". Dès que le suaire toucha Philétius, celui-ci retrouva sa mobilité.

Hermogène furieux demanda aux démons de lui amener Jacques et Philétius garrottés. Mais avant de trouver Jacques, les démons furent liés avec des chaînes de feu et supplièrent Jacques de les délier. Jacques les délia et leur demanda de lui amener Hermogène garrotté. Jacques le délia. Hermogène fut confus. Jacques lui dit de partir parce qu'il ne pouvait pas convertir quelqu'un sans son accord. Hermogène lui demanda de lui donner quelque chose car sinon, les démons le tueraient. Il lui donna son bâton. Hermogène partit chercher ses livres de magie et les jeta dans la mer puis se convertit.

Après toutes ces histoires de cordes, de liens et de bout de ficelles, de lieur et de délieur, Abiathar, qui était grand prêtre cette année là, emmena Jacques avec la corde au cou à Hérode Agrippa. Hérode décida de le décapiter. Or, en chemin, Jacques guérit un paralytique. Devant ce miracle, Josias, qui le tirait par la corde, s'agenouilla en s'excusant et demanda à devenir chrétien. Abiathar le fit empoigner et frapper de coups de poings sur la bouche. La dernière volonté de Jacques fut de demander un vase plein d'eau. Il baptisa Josias puis tous deux eurent la tête tranchée.

Ses disciples dérobèrent son corps pendant la nuit et le mirent sur un vaisseau sans voile et sans gouvernail, montèrent sur le navire et se confièrent aux flots. Quelques jours plus tard, le navire aborda en Galice au royaume de la reine Louve.

Ils débarquèrent le corps de Saint Jacques et le placèrent sur une grand pierre plate qui, en fondant, forma un sarcophage.

Puis, ils allèrent trouver la reine Louve et lui demandèrent un lieu convenable pour sa sépulture. "Reçois mort celui que tu n'as pas voulu recevoir vivant."

Hypocritement, elle les envoya à un roi très cruel qui les fit mettre en prison. Mais, la nuit, Dieu les délivra. Le roi les fit poursuivre par ses soldats. Mais un pont sur lequel ils passaient s'écroula et ils furent tous noyés.

Le roi, regrettant ce qu'il avait fait leur donna l'autorisation d'aller où ils voulaient.

Ils retournèrent voir la reine Louve. Elle leur dit "prenez mes boeufs et attelez-les à un char et conduisez le corps de votre maître où vous voulez." Elle savait que ses boeufs étaient des bêtes sauvages et indomptées et qu'ils tueraient sûrement les disciples. Ceux-ci gravirent la montagne où ils rencontrèrent un dragon qui crachait du feu. Mais ils le coupèrent par le milieu du ventre.

Quand ils virent les taureaux, ils firent le signe de la croix et les bêtes devinrent douces comme des agneaux.

Louve fut stupéfaite de ce miracle. Elle se convertit et donna son palais afin d'y bâtir une église qu'elle dota magnifiquement.

Saint Jacques est représenté comme un pèlerin avec un grand chapeau sur le quel est fixée une coquille Saint Jacques, son bourdon et une gourde. Le chien est un de ses attributs. Les pèlerins devaient ramasser une coquille Saint Jacques avant de rebrousser chemin. Cela témoignait de leur pèlerinage.

Aujourd'hui, 40.000 personnes prennent ce chemin chaque année. (100.000 au Moyen âge) Ce chiffre augmente progressivement. Les nombreuses maisons d'accueil qui jalonnent le chemin ce Compostelle ne suffisent plus. Chaque pèlerin possède une sorte de passeport sur lequel ils fait appliquer des tampons à chaque étape. Son culte est encore très vivant et même en progression.

La mythologie de Saint Jacques est extrêmement complexe.

Saint Jacques est associé à Saint Christophe et à la voie lactée - à laquelle se réfèrent les pèlerins - que l'on appelle aussi "Chemin de Saint Jacques". Il est associé à Vénus Aphrodite qui est sortie de la mer dans une coquille Saint Jacques. Elle prend quasiment la place de la perle que l'on retrouve dans le nom de Marguerite au 20 juillet. Perle perdue, objet de mélancolie, objet de la quête, non seulement de Faust mais de tous ceux qui sont marqués par la "bile noire".

Il est associé aux liens et aux cordes (il est un des patron des cordiers) et se présente "lieur-délieur", comme Saint Pierre.

Son nom signifie boiteux : Jacob à qui, dans la Bible, un ange avec lequel il combattit toute la nuit, lui déboîta l'os de la hanche. Les boiteux passent pour être possesseur d'un savoir sur l'au-delà.

La légende dorée raconte des histoires qui marquent bien son rapport avec les liens. Telle l'histoire du pendu-dépendu.

Un allemand et son fils étaient partis sur le chemin de Saint Jacques. Ils s'arrêtèrent dans une auberge à Santo Domingo. Une servante lubrique, repoussée par le garçon, cacha une coupe d'argent dans les bagages du fils. Elle l'accusa de vol et il fut condamné à être pendu.

Le père désespéré continua son pèlerinage puis revint vers Toulouse. Ils passa près du gibet et vit son fils, toujours vivant. Un homme charitable l'avait soutenu par les pieds. "Ne pleure pas, père, car je n'ai jamais été si bien, jusqu'à ce jour, Jacques m'a sustenté et il me restaure d'une douceur céleste." Il leur demanda d'aller trouver le juge afin de le dépendre.

Le juge avait fait apprêter un coq et une géline pour son dîner. Il leur dit qu'il croirait à leur histoire si le coq et la géline cuits dans la casserole se mettait à chanter. Incontinent, le coq et la géline sortirent de la casserole et se mirent à chanter.

A l'église de Santo Domingo, on trouve une cage dans laquelle sont enfermés des volatiles descendant de leurs ancêtres miraculeux.

Claude Gaignebet fait remarquer que le coq blanc participe du soleil. C'est le seul animal qui effraye le lion, lui aussi solaire; le soleil est en exaltation dans ce signe.

La tradition veut que le coq ouvre les portes du ciel et les routes de l'au-delà. Ce n'est pas pour rien qu'il est au sommet des clochers. Au moment de la passion, le Christ qui va mourir pendu à la croix, prédit à Pierre (celui qui délie) un triple chant du coq.

(Cf. les dernières paroles du discours de Socrate avant de boire la ciguë)

Un jour, trente hommes partirent en pèlerinage à Saint Jacques et se donnèrent l'un à l'autre, sauf un, la promesse de s'entraider.

Arrivé au Mont Saint Michel, l'un d'eux tomba malade. Les autres l'attendirent 15 jours puis l'abandonnèrent sauf celui qui ne s'était pas engagé. Il le garda quelques temps mais un soir, l'homme mourut. L'homme fut effrayé par la présence du cadavre et de la nuit noire. Mais Saint Jacques apparut sous la forme d'un cavalier et lui dit : "Donne moi ce cadavre et monte derrière moi sur mon cheval."

Pendant la nuit, ils firent le trajet de 15 jours de cheval. Le Saint convoqua les chanoines pour faire enterrer l'homme mort et dire aux compagnons lâches que leur pèlerinage ne vaudrait rien pour avoir manqué à leur promesse.

Le "bourdon", bâton de pèlerin est une arme dont le Saint se sert pour chasser les démons. Sur le bourdon, la gourde, attachée avec un lacet, sert à épancher la soif caniculaire. Pantagruel (tout altéré) reproduit les traits de l'iconographie de Saint Jacques. De même, Jacques n'est pas sans rappeler le Dieu gaulois Succellus (le bon frappeur).

L'année où la Saint Jacques tombe un dimanche est déclarée une année Sainte. Les festivités de Santiago en sont d'autant plus magnifiques.

Maître Jacques est le grand fondateur des Compagnons.

Saint Christophe (porte Christ)

D'après la Légende dorée, Jacques de Voragine - 1264

Christophe était Cananéen, il avait une taille gigantesque, il mesurait 6 mètres de haut et avait un aspect terrible.

Un jour qu'il se trouvait auprès du roi des Cananéens, il lui vint à l'esprit de chercher quel était le plus grand prince du monde, et de demeurer près de lui.

Il se présenta chez un roi très puissant qui avait partout la réputation de n'avoir point d'égal en grandeur. Ce roi l'accueillit avec bonté et le fit rester à sa cour.

Or, un jour, un jongleur chantait en présence du roi une chanson où revenait souvent le nom du diable. Le roi, qui était chrétien, chaque fois qu'il entendait prononcer le nom du diable, faisait de suite le signe de croix sur sa figure. Christophe, qui remarqua cela, était fort étonné de cette action et de ce que signifiait un pareil acte. Il interrogea le roi à ce sujet et celui-ci ne voulant pas le lui dire, Christophe ajouta :

- Si vous ne me le dites pas, je ne resterai pas plus longtemps auprès de vous.

C'est pourquoi le roi fut contraint de lui dire :

- Je fais ce signe quand j'entends nommer le nom de quelque diable dans la crainte qu'il ne prenne pouvoir sur moi et ne me nuise.

Christophe lui répondit :

- Si vous craignez que le diable ne vous nuise, il est évidemment plus grand et plus puissant que vous; la preuve en est que vous en avez une terrible frayeur.

Je suis donc bien déçu dans mon attente; je pensais avoir trouvé le plus grand et le plus puissant seigneur du monde; mais maintenant je vous fais mes adieux car je veux chercher le diable lui-même afin de le prendre pour mon maître et devenir son serviteur.

Il quitta le roi et se mit en devoir de chercher le diable. Or, comme il marchait au milieu d'un désert, il vit une multitude de soldats dont l'un, à l'aspect féroce et terrible, vint vers lui et lui demanda où il allait.

Christophe répondit :

- Je vais chercher le seigneur Diable, afin de le prendre pour maître et seigneur.

Celui-ci lui dit :

- Je suis celui que tu cherches.

Christophe tout réjoui s'engagea pour être son serviteur.

Or, comme ils marchaient ensemble, ils rencontrèrent une croix élevée sur un chemin public.

Aussitôt que le diable aperçut cette croix, il fut effrayé et prit la fuite en quittant le chemin et conduisit Christophe à travers un terrain à l'écart et raboteux. Ensuite, il le ramena sur la route.

Christophe lui demanda pourquoi il avait manifesté tant de crainte.

Le diable fut forcé de lui dire :

- Un homme qu'on appelle Christ fut attaché à la croix; dès que je vois l'image de la croix, j'entre dans une grande peur et je m'enfuis effrayé.

Christophe lui dit :

- Donc ce Christ est plus puissant que toi puisque tu en as peur ! J'ai donc travaillé en vain et je n'ai pas encore trouvé le plus grand prince du monde. Adieu maintenant, je veux te quitter et chercher ce Christ.

Il chercha longtemps quelqu'un qui lui donnât des renseignements sur le Christ. Enfin, il rencontra un ermite qui lui parla de Jésus-Christ et qui l'instruisit de la foi.

L'ermite dit à Christophe :

- Ce roi que tu désires servir réclame la soumission : il te faudra jeûner souvent.

Christophe lui répondit :

- Qu'il me demande autre chose parce qu'il m'est absolument impossible de faire cela.

L'ermite lui dit :

- Il te faudra encore lui adresser des prières.

Christophe lui répondit :

- Je ne sais ce que c'est et je ne puis me soumettre à cette exigence.

L'ermite lui dit :

- Connaîs-tu ce fleuve où bien de ceux qui le passent risquent d'y perdre la vie ?

- Oui dit Christophe.

L'ermite reprit :

- Comme tu es grand et que tu es robuste, si tu restais auprès de ce fleuve et si tu passais ceux qui surviennent, tu ferais quelque chose de très agréable au Christ que tu désires servir et j'espère qu'il se manifesterait à toi en ce lieu.

Christophe alla donc près du fleuve et s'y construisit un petit logement. Il portait à la main, au lieu de bâton, une perche avec laquelle il se maintenait dans l'eau; et il passait sans relâche tous les voyageurs.

Un jour qu'il se reposait dans sa maison, il entendit par trois fois la voix d'un petit enfant qui l'appelait en disant :

- Christophe viens dehors et passe-moi.

Christophe se leva de suite mais ne trouva personne.

A la troisième fois, il sortit et aperçut sur la rive du fleuve un enfant qui le pria de le passer.

Il mit l'enfant sur ses épaules, prit son bâton et entra dans le fleuve pour le traverser.

Et voici que l'eau du fleuve se gonflait peu à peu. L'enfant lui pesait comme une masse de plomb. Il avançait et l'eau gonflait toujours. L'enfant écrasait de plus en plus les épaules de Christophe d'un poids intolérable, de sorte que celui-ci se trouvait dans de grandes angoisses et craignait de périr. Il échappa à grand peine.

Quand il eut franchi la rivière, il déposa l'enfant sur la rive et lui dit :

- Enfant, tu m'as exposé à un grand danger et tu m'as tant pesé que si j'avais eu le monde entier sur moi, je n'aurais pas eu plus lourd à porter.

L'enfant lui répondit :

- Ne t'en étonne pas Christophe, tu n'as pas eu seulement le monde sur toi mais tu as porté sur tes épaules celui qui a créé le monde; car je suis le Christ ton roi. Et pour te prouver que je dis la vérité, quand tu seras repassé, enfonce ton bâton en terre devant ta maison. Le matin, tu verras qu'il a fleuri et porté des fruits.

A l'instant, il disparut.

En arrivant, Christophe ficha son bâton en terre, et quand il se leva le matin, il trouva que sur sa perche avaient poussé des feuilles et des dattes, comme sur un palmier.

Il vint ensuite à Samos, ville de Lycie, où l'on persécutait des chrétiens. Il ne comprenait pas la langue que parlaient les habitants mais Dieu lui en donna l'intelligence.

Des juges voulurent l'arrêter. Le voyant en prière, ils le prirent pour un fou et le laissèrent.

Christophe se couvrit alors le visage et vint à l'endroit où combattaient les chrétiens pour les affermir dans leurs tourments.

Puis il ficha en terre son bâton qui reverdit aussitôt. 8.000 hommes devinrent alors croyants.

Le roi envoya alors 200 soldats avec ordre d'amener Christophe, mais le voyant en prière, ils le prirent aussi pour un fou et le laissèrent.

Le roi envoya encore 200 soldats pour arrêter Christophe. En voyant son visage, ils hésitaient à l'arrêter mais Christophe se fit lier les mains derrière le dos et conduire au roi.

Arrivé devant le roi, il découvrit son visage. A sa vue, le roi fut effrayé et tomba à la renverse de son trône.

Relevé ensuite par ses serviteurs, il lui demanda quel était son nom et quel était son pays.

Christophe répondit :

- Avant mon baptême, je m'appelais RÉPROUVÉ mais aujourd'hui je me nomme Christophe.

Le roi lui dit :

- Tu t'es donné un nom idiot en prenant celui du Christ crucifié qui ne s'est fait aucun bien et qui ne pourra t'en faire. Maintenant, méchant cananéen, pourquoi ne sacrifies-tu pas à nos dieux ?

Christophe répondit :

- Ton nom, DAGNUS, est conforme à ce que tu es, car il signifie "damné" et parce que tu es la mort du monde; tes dieux sont l'ouvrage de la main de l'homme.

Le roi lui dit :

- Tu as été élevé au milieu des bêtes féroces, tu ne peux donc proférer que des paroles sauvages et des choses inconnues pour les hommes. Maintenant, si tu veux sacrifier, tu obtiendras de moi des grands honneurs, sinon tu périras dans les supplices.

Comme il ne voulut pas sacrifier, Dagnus le fit mettre en prison par les soldats.

Mais dans la prison, il fit enfermer deux très belles filles. L'une s'appelait Aquilinie et l'autre Nicée. Il leur promit de grandes récompenses si elles parvenaient à le séduire.

Christophe se mit en prière et comme les filles le tourmentaient avec des caresses et des embrassements, il se leva. Effrayées par l'éclat de son visage elles lui dirent :

- Ayez pitié de nous, Saint Homme, afin que nous puissions croire à votre Dieu .

Alors, Dagnus, furieux, fit pendre Aquilinie puis on attacha à ses pieds une pierre énorme qui disloqua tous ses membres. Sa soeur Nicée, fut jetée dans le feu ; mais comme elle en sortit saine et sauve, elle fut décapitée.

Après cela, Christophe fut fouetté avec des verges de fer; un casque de fer rougi au feu fut mis sur sa tête; puis il fut lié sur un banc de fer sous lequel on avait allumé du feu avec de la poix. Mais le banc fondit comme la cire et le saint resta sain et sauf. Ensuite Christophe fut lié à un poteau. 400 soldats tirèrent des flèches vers lui, mais les flèches restèrent suspendues en l'air et aucune ne put le toucher.

Or, le roi, pensant qu'il avait été tué par les archers, se met à l'insulter. Tout à coup, une flèche se détache de l'air et se retourne contre le roi venant lui frapper un oeil qu'elle rend aveugle.

Christophe lui dit :

- Tyran, demain quand je serai mort, tu feras de la boue avec mon sang, tu t'en frotteras l'oeil et tu seras guéri.

On trancha la tête de Christophe.

Le lendemain, le roi prit un peu de son sang, le mettant sur son oeil il dit :

- Au nom de Dieu et de Christophe.

Et il fut guéri à l'instant. Alors le roi crut et porta un édit par lequel quiconque blasphémerait Dieu et Saint Christophe serait aussitôt puni par le glaive.

Christophe est patron des voyageurs.

Saint Cucuphat (Quinquenfat, Cugat, Quinet)

Il naquit en Afrique et fit ses études à Cherchell (Césarée de Mauritanie) non loin d'Alger au 4e siècle.

Son corps fut ramené en Catalogne. Sa tête serait en France.

Une tradition le fait ermite-guide de saint Christophe.

En Espagne, on l'appelle Cugat. Une version raconte que son bourreau, Galeri, lui arracha les entrailles. Cugat tint ses entrailles dans ses mains, dit une prière qui le guérit, rend la vue à deux aveugles et tue son bourreau. Puis, Maximien le fait rôtir sur un gril mais Maximien attrape un diarrhée qui le fait mourir. Un troisième bourreau le jette sur un bûcher mais c'est lui qui est réduit en cendres. Seul Rufin (le roux) en vint à bout en lui tranchant la tête.

Il est certain que Cucufat est en rapport direct avec la Canicule. Il guide saint Christophe dans son passage de la voie lactée avec une lanterne à la main.

Dans la Cathédrale d'Angers, on peut voir dans un vitrail gauche du choeur, saint Christophe à tête de chien. En face, à droite, saint Cucuphat et sa lanterne.

Claude Gaignebet le met en rapport avec saint Antoine le grand. Deux ermites, à 6 mois de différences. (Cf. A plus hault sens, Claude Gaignebet, Maisonneuve et Larose)


- En Canicule point d'excès, en aucun temps point de procès.

- En Canicule, beau temps, bon an.

- S'il pleut le jour de la canicule, il pleuvra pendant six semaines.

26 juillet

- Pluie de sainte Anne est une manne

- S'il pleut à la sainte Anne, il pleut un mois et une semaine. (40 jours)

- De sainte Anne à saint Laurent (10 août) plante des raves en tous temps.

- A la sainte Anne, faut faire des naviaux (navets) l'viennent gros comme on les demande.

- S'il fait très chaud autour de la sainte Anne, l'hiver sera froid.

Sainte Anne (Grâce - celle qui est en haut) et Saint Joachim. (Dieu met debout)

Jacques Merceron rappelle une légende qui raconte que le petit chien de sainte Anne s'appelait "Rabot". C'est une des raisons pour lesquelles les menuisiers du Forez ont sainte Anne pour patronne.

On rajoute aussi comme autre raison, sa parenté avec Saint Joseph, grand Patron des menuisiers.

Le Père cahier dit que c'est parce qu'elle fit le premier tabernacle en comparant le tabernacle de Moïse avec Marie, la Vierge.

Il précise que le mastic fait de sciure de bois et de colle, servant à boucher les défauts, est quelquefois nommé "cervelle de sainte Anne.

Sainte Anne a fait très fort, elle a eu trois maris ! Les puritains Petits Bollandistes ne lui en donnent qu'un.

1 - Joachim avec qui elle engendra Marie, la Vierge, qui engendra Jésus le Christ.

2 - Cléophé, qu'elle épousa après la mort de Joachim et avec qui elle eut une autre fille qu'elle appela aussi Marie et qui se maria avec Alphée.

3 - Salomé, qu'elle épousa après la mort de Cléophé et avec qui elle eut encore une troisième fille nommée aussi Marie et qui se maria avec Zébédée.

La seconde Fille engendra Saint Jacques le mineur, Barsaba, Simon et Jude.

La troisième fille engendra Jacques le Majeur et Jean l'Évangéliste.

Anne avait une soeur nommée Hismérie qui engendra Elisabeth et Éliud. Elisabeth engendra Saint Jean-Baptiste.

Éliud engendra Eminen qui engendra Saint Servais, troisième Saint de glace, que l'on vénère à Maestricht en centre Europe.

Voila pour la famille. Reste des choses pas très claires entre les tribus, mais peu importe car tout ça fait de Sainte Anne la patronne exemplaire des Grand-mères.

Revenons à Joachim de la tribu de Juda. Il était pasteur et gardait les moutons. Il était de Galilée et épousa Anne de Bethléem. Après 20 ans d'union, ils n'avaient toujours pas d'enfant.

Un jour, à la fête de la Dédicace, il alla à Jérusalem avec ceux de sa tribu. Quand il présenta des offrandes, il s'approcha de l'autel mais fut repoussé par un prêtre qui lui reprocha de vouloir s'approcher de l'autel alors qu'il était sous le coup de la malédiction puisqu'il était stérile. Il ne devait pas se présenter avec ceux qui n'étaient pas infectés de cette souillure.

Joachim, honteux, se retira auprès des bergers dans la montagne. Anne fut sans nouvelles de lui pendant 5 mois. Tous deux continuaient à prier Dieu afin d'avoir un enfant.

Puis, un ange apparu à Joachim. C'était sûrement Gabriel ! Il lui dit :

"je suis chargé de vous dire que vos prières ont été exaucées. Anne enfantera. Si Dieu ferme le sein d'une femme, c'est quelquefois pour l'ouvrir plus tard afin que la naissance paraisse plus merveilleuse et pour faire connaître que l'enfant n'est pas le fruit de la passion mais un don de Dieu. Sara n'a-t-elle pas enduré la stérilité jusqu'à ses 99 ans ? Cependant, elle mit au monde Isaac. Et Joseph, ne fut-il pas enfanté par Rachel la stérile ? Quoi de plus fort que Samson et que Samuel ? Et pourtant leurs mères étaient stériles.

Vous enfanterez une fille que vous appellerez Marie et qui enfantera le Très-Haut."

De son côté, Anne pleurait. Vers la neuvième heure, elle s'était assise dans son jardin sous un laurier. Elle gémissait de ne point avoir d'enfant. Elle aperçu un nid de passereaux et se mit à pleurer :

"Hélas ! à qui me comparer ? De qui suis-je donc née pour être ainsi la malédiction d'Israël, on me repousse, on me méprise, on me rejette du Temple.

A qui me comparer ?

Je ne puis me comparer aux oiseaux du ciel car les oiseaux du ciel peuvent paraître devant vous, ô mon Dieu !

A qui me comparer ?

Je ne puis me comparer aux animaux de la terre car les animaux de la terre sont féconds devant vous, Seigneur !

A qui me comparer ?

Je ne puis me comparer aux fleuves et à la mer car les fleuves et la mer ne sont point frappés de stérilité : ou calmes ou émues, leurs eaux, remplies de poissons, chantent vos louanges.

A qui me comparer ?

Je ne puis me comparer aux plaines, car les plaines portent leurs fruits en leur temps, et leur fertilité vous bénit, ô mon Dieu !"

Puis un ange apparut et lui promit qu'elle engendrerait. C'était sûrement Gabriel !

Joachim rentra à la maison où Anne l'accueillit avec des transports d'allégresse. Neuf mois après, elle accoucha sans douleur et sans honte d'une fille à qui elle donna le nom de Marie et qu'elle nourrit de son lait.

Anne présenta alors son enfant au Temple d'où elle avait été chassée. Après que les prêtres aient donné leur bénédiction, elle arracha l'enfant des mains des prêtres et le porta à sa mamelle puis chanta un cantique devant la foule.

"Écoutez, écoutez, tribus d'Israël, voici qu'Anne allaite !"

Après, on n'a plus beaucoup de renseignements sur Anne. On dit que son corps fut transporté en France par la barque de Provence. On le porta jusqu'à la ville d'Apt où le bienheureux évêque Auspice le cacha dans une armoire du mur de la crypte la plus basse afin de le protéger des persécutions. Il plaça, devant les reliques une lampe qui ne s'éteignit qu'en 792 au moment de la découverte du corps. Puis, il mura la crypte.

Sept siècles plus tard, Charlemagne vint séjourner à Apt.

Pendant qu'il assistait la messe, on vit entrer un jeune homme qui s'appelait Jean et qui était aveugle, sourd et muet de naissance, qui semblait écouter des voix célestes. Puis, il montra une marche de l'autel en faisant comprendre qu'il fallait creuser dessous. L'office était troublé mais comme cela surprenait tout le monde, Charlemagne ordonna que l'on suive les conseils de l'enfant. On découvrit une entrée puis des escaliers qui conduisaient à une grotte souterraine : c'était la crypte. Jean fit signe de creuser encore plus. On descendit alors dans un long souterrain étroit dans lequel il y avait une lumière extraordinaire. C'était celle de la lampe placée devant un mur.

Mais la lampe s'éteignit. Jean ouvrit les yeux, et eut les oreilles et la langue déliée et dit : "dans cette ouverture est le corps de Sainte Anne, la mère de la Vierge Marie."

On ouvrit la niche et une odeur suave se dégagea.

C'est depuis Apt que des reliques furent distribuées un peu partout et surtout à Auray, en Bretagne, dans le Morbihan, près de Lorient. Vers les années 1614, Saint Anne apparut à un paysan de Pluneret, près d'Auray : Yves Nicolazic.

Ses parents s'étaient servi des vestiges d'une ancienne chapelle de Sainte Anne pour bâtir une grange. Anne lui apparaissait soit dans une grande lumière, soit en marchant et tenant un flambeau à la main. Quelquefois, il n'apercevait que le flambeau et la main. C'est elle qui lui révéla l'existence de l'ancienne chapelle, dans le Bocennu. Elle désirait qu'elle fut reconstruite.

Enfin, elle indiqua à Yves Nicolazic qu'il trouverait, dans le champ du Bocennu, une statue de Sainte Anne. Il partit avec des compagnons et, guidés par la lumière, ils s'arrêtèrent à un endroit où ils découvrirent la statue.

Quelques temps plus tard, la grange de Yves fut brûlée sans qu'on puisse l'éteindre.

Depuis lors, il y a foule à Sainte Anne d'Auray.

Je ne sais pas où les petits Bollandistes ont été chercher le cantique d'Anne qui gémit sous son laurier. Peut-être l'ont-il inventé ? Mais ce cantique donne toute sa dimension à celle qui peut être associée à la grande Déesse mère que l'on retrouve dans différentes traditions. Son nom tourne toujours autour du signifiant ANNA ou NANNA. (curieusement revenu dans l'argot quotidien français : une nana.)

Jean Przyluski, dans son étude sur la grande Déesse (La grande Déesse, Payot 1950, Paris) fait remarquer que "Nana" est un signifiant qui sert à nommer la mère dans des langues les plus diverses.

Les petits turcs ne disent pas "Maman" mais "Anè" lorsqu'ils parlent à leur mère.

Sainte Anne peut être considérée comme cette Grande Déesse à la taille de la terre, des fleuves, des plaines et de toute la végétation. Qu'elle soit fêtée au 26 juillet, à l'époque où la terre donne son fruit n'est peut-être pas un hasard. Cela est corroboré par la présence des 7 Dormants (au 27) qui sont en rapport direct avec Artémise, et Marguerite, patronne des femmes en couches au 20 et Marie-Madeleine la velue au 22, mais aussi de Jacques et Christophe au 25.

Saint Evrou ou Evroult

Abbé de saint Fuscien, près d'Amiens, sous Chilpéric Ier. Il fonda la vie monastique dans le Beauvaisis au 7e siècle.


27 juillet

- Les sept Dormants redressent le temps. (ou remettent le temps)

Les sept Dormants d'Ephèse et leur chien

Voici l'histoire des 7 Dormants, vue de chez nous.

En 249, Dèce était un des plus cruels empereurs romains. Il a envoyé "ad patres" une série impressionnante de gens.

Durant ses voyages, il s'arrêta quelques jours à Ephèse afin d'y faire le ménage.

Il y avait 7 chrétiens - que Grégoire de Tours appelle les frères germains - Maximin, Malchus, Martinien, Denis, Jean, Sérapion et Constantin qui était le plus jeune. Ils faisaient partie de la milice romaine.

Dèce apprit qu'ils étaient chrétiens et, comme il ne voulait pas perdre sept jeunes hommes de belle stature, il essaya de les persuader de sacrifier à ses dieux. Comme rien n'y faisait, il les raya de la milice et les renvoya chez eux, leur donnant un répit pour qu'ils changent d'avis.

Ils décidèrent de s'absenter pour un temps et laisser passer la tempête. Ils quittèrent la ville et allèrent se cacher dans une caverne située sur une montagne voisine qu'on appelait le Mont-Ochlon. (La légende dorée dit : le Mont Célion) (d'autres disent le Mont Pion)

Afin de se nourrir, ils envoyèrent à la ville Constantin, le plus jeune, déguisé en pauvre, pour acheter quelques provisions.

Après un voyage en Asie, Dèce était repassé par Ephèse et avait commandé qu'on lui amena les 7 jeunes gens. Comme on lui expliqua qu'ils avaient fui, Dèce entre dans une grande colère et décida de les retrouver.

Constantin, qui faisait des courses, apprit ce qui se passait et revint en informer ses frères à la caverne.

Après s'être sustentés, ils s'endormirent tranquillement. Ce sommeil fut un sommeil de mort. Ils décédèrent tous les 7 ans sans se réveiller.

L'empereur ayant découvert où ils se cachait, décida de fermer la grotte pour qu'ils soient ensevelis tout vivants. Théodose et Barbe, deux officiers de sa garde eurent soin de faire graver les noms des frères sur une plaque de plomb. Ayant mis cette plaque dans un coffre en cuivre, ils le scellèrent et le jetèrent dans la grotte avant qu'elle ne soit fermée.

Puis Dèce mourut et fit place à d'autre empereurs moins belliqueux. Le temps passa. Les sept jeunes gens n'étaient toujours pas réveillés. En 408, le pouvoir tomba entre les mains de l'empereur Théodose le jeune. Celui-ci était très religieux. Il combattit ardemment une hérésie qui avait cours à ce moment et qui niait la résurrection des morts.

Les petits bollandistes parlent de l'hérésie des Sadducéens qui niaient non seulement la résurrection des morts mais aussi l'existence des anges et des esprits. Ils vivaient au temps du Christ et leurs doctrines avaient pris naissance au temps de Salomon, avec leur fondateur : Sadoq.

Théodose le jeune était très affligé des doctrines que les hérétiques risquaient de répandre au sujet de la résurrection des morts.

Il y avait à Ephèse une homme appelé Adolius, qui était devenu propriétaire de la montagne dans laquelle se trouvait la grotte des 7 jeunes gens. Comme il avait un grand nombre de bêtes, il décida d'y faire bâtir une bergerie afin de mettre ses troupeaux à couvert. Les ouvriers cherchant des pierres, prirent celles qui bouchaient la porte de la grotte. Elle demeura donc ouverte sans que personne entrât dedans.

Alors, les Dormants se réveillèrent. Ils étaient pareils qu'au moment où ils s'étaient endormis. Ils envoyèrent Constantin pour chercher de la nourriture. Mais celui-ci fut très surpris de voir que l'on pouvait trouver des croix partout et que les gens les vénéraient. Il décida d'acheter du pain et de retourner très vite auprès de ses compagnons pour leur raconter ce qui se passait. Mais au moment de payer, il donna des pièces si anciennes que le boulanger et les personnes présentes se mirent dans la tête que Constantin avait trouvé un trésor. Il lui mirent la corde au cou et le traînèrent jusque devant le juge. Le juge le questionna en lui demandant qui étaient ses parents. Mais personne ne les connaissait. D'autre part, les pièces étaient marquées d'une inscription qui datait de 377 ans, au temps de l'empereur Dèce.

A la suite des menaces du juge, Constantin se jeta à ses pieds et le conjura de le suivre ainsi que l'évêque. Tout le monde les suivit. Arrivé à la grotte, l'évêque entra le premier et trouva le coffre de cuivre et les plaques de plomb sur laquelle les noms et l'histoire des Saints étaient marqués. Puis ils aperçurent les 6 autres jeunes gens tout illuminés. Les assistants étaient émerveillés et se prosternèrent devant les Saints.

Ensuite les 7 Saints, ayant pris congé, reprirent leur posture et s'endormirent à nouveau définitivement.

On voulut leur faire des sépulcres d'or, mais ils apparurent dans la nuit pour dire que cette dépense était inutile. Ils restèrent dans la grotte, couvert de voiles de soie. Ils y sont encore.

On dit qu'ils avaient dormi 377 ans, mais la Légende Dorée en doute et affirme qu'ils ne dormirent que pendant 196 ans.

Ca ne vous rappelle pas Blanche-neige, tout ça ? Avec les 7 nains des cavernes et leur maisonnette au pied de la montagne. Blanche neige qui s'endort d'un sommeil qui ressemble à la mort et qui se réveille quand arrive un prince charmant. Combien de temps a-t-elle dormi ?

A Vieux Marché, près de Plouaret en Bretagne, il existe un culte des Sept Dormants. Chaque année un pèlerinage rassemble des centaines de gens. Il y a 7 sources qui s'écoulent d'un rocher.

Le Coran, dans la Sourate 18, ajoute un chien à l'histoire. Ce chien s'appelle "Al-Raqim." La fête catholique des Sept Dormants a lieu en Canicule. (chien)

8 - "As-tu fais attention que l'histoire des compagnons de la caverne et d'Al-Raqim est un de nos signes et une chose extraordinaire ?...

10 - "Nous avons frappé leurs oreilles de surdité dans la caverne pendant un certain nombre d'années.

11 - "Nous les réveillâmes ensuite pour voir qui d'entre eux saurait compter le temps qu'ils y étaient restés...

16 - "Tu aurais vu le soleil, quand il se levait, passer à droite de l'entrée de la caverne, et, quand il se couchait, s'en éloigner à gauche... C'est un des miracles de Dieu...

17 - "Tu aurais cru qu'ils veillaient, et cependant ils dormaient; nous les retournions tantôt à droite et tantôt à gauche. Leurs chiens étaient couchés, les pattes étendues, à l'entrée de la caverne.

Si, arrivé à l'improviste tu les eusses vus dans cet état, tu t'en serais détourné et enfui : tu aurais été transi de frayeur.

Ce thème raconté dans le Coran est pré-Islamique. Des fouilles ont été faites dans la grotte qui est orientée Nord-Sud. Le soleil se lève donc à l'ouest et se couche à l'est, dans un temps inversé. Jacques Bonnet parle d'une danse guidée par le soleil.

Il y a une relation entre la grotte de Sainte Marie Madeleine, à la Sainte Baume et la grotte des 7 Dormants à Ephèse dans laquelle Grégoire de Tours dit que Marie-Madeleine était enterrée (Voir aussi saint Willibrod d'Echternach - Echternach signifie "7 renaissants"). Elles ont toutes les deux une histoire de chien qui garde l'entrée. Le chien de Madeleine à la Sainte Baume est représenté par le Pilon.(pilou) Or, le nom de la montagne d'Ephèse est le Pion ? Les deux cavernes sont orientées Nord-Sud.

De plus un récit les relie, celui du "Sermon de la Magdeleine" dans lequel une reine qui meurt en accouchant d'un fils alors qu'elle était sur un bateau en partance pour la terre Sainte, est laissée par son mari sur une île déserte avec son enfant. Au retour, le mari retrouvera son enfant et sa femme qui se réveillera à la suite d'un long sommeil semblable à la mort. Tout ça grâce à la Magdeleine.

Relié à ça, le Coran raconte une histoire de poisson perdu au confluent des 2 mers et qui prend une voie souterraine. (Coran, Sr 18 v. 60 )

Le thème est très complexe. Les Soufis, parlent de Khizr et d'Ilias et de poisson et de bien d'autres choses. Mais tout cela se croise et les images des "verdoyants", des "Elie", des "7 Dormants" et de "Marie-Madeleine" tournent dans la tête tout en associant des sites comme Ephèse, Echternach, Plouaret et cela apparaît comme une immense configuration par laquelle se relie le christianisme et l'Islam.

A lire le beau livre de Jacques Bonnet (Artémis d'Ephèse et le légende des 7 Dormants - Éd. Geuthner, 1977) mais une chose est de lire des textes et autre chose est de relier les thèmes entre eux.

Saint Pantaléon (entièrement lion) (4e siècle)

Si l'on voulait faire un film à grand spectacle sur les martyrs chrétiens, il faudrait prendre la vie de saint Pantaléon. Elle rassemble tout ce que les Romains, effrayés par la montée des sectes chrétiennes, ont pu faire en matière de persécutions et tortures.

Il était de Nicomédie (Izmit, Turquie actuelle). Son père était païen et sa mère chrétienne. Elle mourut alors qu'il était en bas-âge. Il étudia d'abord la philosophie puis devint médecin avec l'enseignement d'Euphrosyne, premier médecin de l'empereur Maximien qui le fit venir à sa cour.

Un prêtre, Hermolaüs, lui rappelant le souvenir de sa mère, arriva à le convertir.

Un jour, il vit un enfant mort, piqué par une vipère. Il ressuscita l'enfant et la vipère mourut.

Son père, Eustorge, sacrifiait aux idoles et ne voyait pas d'un très bon oeil la conversion de son fils. Mais après la guérison d'un aveugle, le père se convertit et détruisit toutes les idoles qu'il avait dans sa maison.

Maximien qui se trouvait à Nicomédie eut vent de la guérison de l'aveugle et le convoqua. L'aveugle lui raconta l'intervention de Pantaléon, mais fut décapité.

Puis l'empereur appela Pantaléon qui avoua sa conversion. On fit venir un paralytique et les prêtres païens firent des cérémonies afin de le guérir. Mais ils ne réussirent pas. Pantaléon prit alors le paralytique par la main et le fit marcher. Les spectateurs furent émerveillés mais les prêtres excitèrent la fureur de Maximien contre Pantaléon.On l'attacha au chevalet et on commença à le déchirer avec des ongles de fer et à lui brûler les flancs avec des torches. Mais les bras des bourreaux furent comme engourdis et les torches s'éteignirent.

Maximien crû qu'il s'agissait de manoeuvres de sorcellerie et fit apporter une chaudière d'airain pour y fondre du plomb et y plonger Pantaléon. Mais le feu s'éteignit et le martyr n'en subit aucun effet.

Tous les assistants étaient en admiration mais Maximien continuait dans sa fureur.

Il commanda de jeter Pantaléon au fond de la mer avec une pierre au cou. Mais la pierre flotta comme une feuille d'arbre et Pantaléon marcha sur les flots pour regagner le rivage. Croyant toujours à un subterfuge sorcier, Maximien commanda qu'on le jetât aux bêtes. Mais les bêtes vinrent se coucher à ses pieds et Pantaléon les caressa en leur donnant sa bénédiction.

De rage, l'empereur fit égorger tous les animaux présents.

Puis on attacha Pantaléon à une grande roue et on la fit dévaler la pente d'une montagne. Mais les liens se défirent et la roue continuant sa descente tua beaucoup de païens.

Puis Pantaléon reparu devant Maximien et avoua que celui qui l'avait convertit s'appelait Hermolaüs. L'empereur le fit mandater et le questionna. Comme Hermolaüs ne voulait plus sacrifier aux dieux, l'empereur le menaça. Hermolaüs leva les bras aux ciel et pria. A ce moment survint un épouvantable tremblement de terre. Maximien pensa que c'étaient ses dieux qui le provoquaient.

Un serviteur survint en criant : "O empereur, les dieux sont tombés et se sont brisés sur le sol."

Maximien fit alors trancher la tête à Hermolaüs puis décida que Pantaléon serait décapité.

Le lendemain, les bourreaux arrivèrent et, après avoir attaché Pantaléon au tronc d'un olivier, l'un d'eux voulut lui trancher la tête mais son épée s'amollit comme de la cire. Effrayés, ils se jetèrent au pied du saint et demandèrent pardon en lui disant : "tu ne t'appelleras plus Pantaléon mais Pantaléémon (miséricordieux) et beaucoup obtiendront miséricorde par ton intermédiaire".

Entendant cela, Pantaléon leur dit "faites ce qui vous a été commandé !" Comme ils refusaient, Pantaléon insista. Ils finirent par accepter. Ils s'embrassèrent tous puis ils lui coupèrent la tête.

Il est patron des médecins après saint Luc.

Saint Névolon ou Nobellone (homme nouveau)

Névolon était cordonnier à Faënza, en Romagne. Il eut d'abord une vie dissolue jusqu'au moment où il attrapa une maladie fort grave. Il se convertit et devint charitable.

Il était marié mais il ne s'entendait pas fort avec sa femme qui avait mauvais caractère.

Un jour un mendiant vint demander du pain. Névolon dit à sa femme "donne lui du pain !". Elle refusa prétextant qu'il n'y en avait plus dans l'armoire. Névolon reprit "pour l"amour de Dieu, fais l'aumône à ce pauvre." De dépit, elle ouvrit l'armoire et quelle ne fut pas sa stupéfaction de la trouver remplie de pains. Ce miracle changea son caractère. Elle devint bonne jusqu'à sa mort.

Devenu veuf, Névolon vendit tout et s'enferma dans le couvent des Camaldules. Il y mourut le 27 juillet 1280.

Il fit plusieurs fois le pèlerinage de Compostelle. Tout en marchant il se flagellait.

Sainte Nathalie (naissance)

Martyre à Cordoue en 852. Elle s'appelait aussi Sabigothe.


28 juillet

Saints Nazaire et Celse (Nazaire : consacré/Celse - excelsus : élevé)

Nazaire est né à Rome, son père s'appelait Africain et sa mère fut sainte Perpétue.

Il ne répondit pas aux voeux d'avenir de son père et se fit chrétien. Pour éviter la colère du père, Nazaire quitta Rome pour Milan. Puis il fut chassé de Milan et quitta l'Italie pour Cimièz, une ville près de Nice. Là, une femme lui confia son fils Celse afin qu'il soit instruit par Nazaire. Ensuite, ils se dirigèrent vers Embrun puis à Genève et ensuite à Autun puis à Trêves. Partout on les chassait car ils convertissaient des Païens.

A Trèves, ils furent persécutés et torturés, puis on les condamna à être noyés. On les embarqua dans une nacelle au confluent de la Sarre et de la Moselle puis on les jette dans les profondeurs.

A ce moment, une tempête menace la nacelle qui faillit couler. Pendant ce temps, les deux saints se promenaient en marchant sur l'eau et calmèrent la tempête. Ils regagnèrent la nacelle aux yeux épouvantés des bourreaux qui les conjurèrent de s'éloigner pour toujours de l'endroit.

Ils repartirent ver Milan où on leur trancha la tête vers l'année 56.

Dans certains endroits, Saint Nazaire est invoqué pour guérir des "bobos" au nez. (Nazar)

Je ne sais pas quel rapport il y a entre saint Nazaire et Celse et la ville de saint Nazaire où, pourtant, il y a une cathédrale à leurs noms.

Saint Ours de Cahors

Né à Cahors, il vécut en Berry et fonda trois monastère.

Afin d'alléger la peine de ses moines, il construisit un moulin à eau qui actionnait une meule servant à broyer le blé. Sichlaire, le Seigneur de l'endroit, jaloux de sa réussite voulut lui acheter le moulin et le terrain sur lequel il était construit. Ours refusa. Alors, pour se venger, Sichlaire construisit un barrage en aval de façon à faire refluer l'eau et immobiliser le moulin d'Ours.

Ce que voyant, le moine responsable du moulin vint trouver Ours pour lui raconter le fait. Ours se mit en prière et resta deux jours et deux nuits à genoux. Le troisième jour, un moine vint annoncer que le moulin marchait à nouveau. Ils se rendirent au barrage de Sichlaire mais il n'en restait pas une trace.

On ne connaît pas la réaction de Sichlaire.

Ours est patron de Loches.

- Si le jour de saint Samson, le pinson boit au buisson (est sorti, donc il fait beau) tu peux, bon vigneron, défoncer ton poinçon. (on peut mettre en service le tonneau qu'on gardait en réserve)

Saint Samson (soleil)

Invoqué jadis par ceux dont la bourse était vide et donc "sans son" puisqu'on ne pouvait entendre les pièces s'entrechoquer.

Né en Grande Bretagne, Samson eut rapidement le goût des études. Son père le confia à Iltud, abbé d'un monastère avec qui il fit de grand progrès.

Chaque fois qu'il ne trouvait pas la solution à un problème, il jeûnait, se mortifiait et se mettait en prière. La solution lui tombait alors droit du ciel. Il eut même la révélation que chaque fois qu'il aurait un problème, il trouverait la solution en suivant la même démarche.

Un jour où un de ses camarades fut mordu gravement par un serpent, il se mit en prière. Il guérit ainsi son camarade. Par sa parole, il chassait les corneilles qui dévoraient les semences d'un champs. De même il purgea des marais, près de Dol, d'une multitude d'oies sauvages qui empêchaient les gens de dormir et de travailler par le bruit qu'elle faisaient.

A la fin de ses études, il se fit religieux puis devint prêtre. Les deux neveux de l'abbé étaient des vauriens à qui il reprocha leurs frasques. Comme ils étaient responsables de l'office de l'apothicaire, ils décidèrent de l'empoisonner. Ils lui présentèrent une coupe contenant un breuvage dans lequel ils avaient versé quelques gouttes d'un poison violent. Samson s'en douta. Mais comme il ne voulait pas leur donner une raison de se plaindre de ce qu'il les avait soupçonnés, il bu la coupe sans ressentir aucun mal.

Le dimanche suivant, celui, des deux qui était prêtre fut possédé par un démon qui le tourmenta de manière horrible et honteuse. Cela causa tant de frayeur à son frère que celui-ci avoua leur crime. Samson leur pardonna.

Il décida alors de se retirer sur une île assez éloignée du rivage, dans un monastère gouverné par l'abbé Pyron. A la mort de l'abbé, Samson lui succéda.

Un jour, il délivra un village de la présence d'un serpent-dragon puis vint habiter à la place du dragon dans la caverne qui lui servait de refuge.

Après bien des tribulations, voyages, participations à des Synodes ou Conciles, miracles et guérisons de toutes sortes, il mourut le 28 juillet 565.

On le représente soit avec une colombe qui plane sur sa tête, soit chassant un dragon.


29 juillet

- Mauvais temps le jour de la sainte Marthe, n'est rien car il faut qu'il parte.

Sainte Marthe (araméen : maîtresse de maison)

Sainte Marthe est une des patronnes des lessiveuses. Bernard Coussée parle d'un interdit sur la lessive, à certains endroits, le jour de la sainte Marthe. Battre l'eau a toujours été un rite magique servant à faire venir la pluie ou l'orage. Interdire la lessive est donc une garantie que l'eau ne sera pas battue. Marthe a un rapport étroit avec l'eau, et ce n'est pas seulement parce qu'elle s'occupait des tâches du ménage et donc de la vaisselle.

Marthe et la Tarasque

Ce que racontent les petit Bollandistes sur Sainte Marthe est tellement prêchi-prêcha et tellement noyé dans un bain de guimauve qu'il y a de quoi en perdre la foi. Il vont jusqu'à dire qu'il ne faudrait pas croire qu'au moment de l'épisode du repas de Marthe et Marie, Marie soit restée assise au pieds de Jésus mais qu'elle a, elle aussi, mis la main à la pâte en ce qui concernait la vaisselle et autres activités d'intendance. Vous voyez le niveau !

Ils présentent clairement que Marie était Marie-Madeleine, soeur de Marthe. Il est vrai que, la Madeleine, est difficile à imaginer autrement que vautrée aux pieds de Jésus en train de lui faire des papouilles tout en pleurant.

Pour les païens, mécréants, incrédules, incroyants, hérétiques, relaps, renégats, apostats, schismatiques, dissidents et autres impies excommuniés, je rappelle tout de même l'histoire : Jésus était reçu chez Marthe et Marie, les deux soeurs. Marthe préparait le repas tandis que Marie, au pied de Jésus écoutait des histoires. Marthe, jalouse, s'est fâchée, et à trouvé que Marie en prenait trop à son aise et qu'elle devait venir aider à faire cuire les aubergines farcies, les keftas, le blé concassé, les pois chiches, les tomates et les poivrons. Jésus, en bon conteur, rétorqua que Marie avait choisi la meilleure part en l'écoutant. On ne connait rien sur la suite du repas.

Jacques de Voragine, dans la légende dorée, est plus drôle. Il donne l'étymologie du nom de Marthe : "sacrifiant" ou "amaigrissant" parce qu'elle amaigrit son corps par la pénitence ?

D'abord, il passe rapidement sur la scène du repas. Après avoir dit que Marthe était de descendance royale, que son père, gouverneur de Syrie, s'appelait Syrus et sa mère Eucharie, qu'elle possédait 3 châteaux : Magdala, Béthanie et une partie de Jérusalem, il la place, via les infidèles, dans une barque sans rames et sans gouvernail et la fait aboutir au vieux port ou du côté de la Joliette à Marseille. D'autres disent qu'elle arriva aux Saintes Marie de la mer. Il y avait, dans la barque, Lazare son frère, Marie-Madeleine, sa soeur et Saint Maximin.

Comme Sainte Marthe était gracieuse et avait la "tchatche", elle se mit à prêcher. Puis, elle remonta un peu le Rhône.

Dans cette région, il y avait un dragon, moitié animal, moitié poisson, plus épais qu'un boeuf, plus long qu'un cheval, avec des dents semblables à des épées et grosses comme des cornes, qui était armé de chaque côté de deux boucliers. Il se cachait dans le fleuve et ôtait la vie à tous les passants et submergeait les navires. Il était venu de la Galatie d'Asie (c'est bien connu que tous les dragons viennent de Turquie) il avait été engendré par le Léviathan, serpent très féroce qui vit dans l'eau et d'un animal nommé Onachum, qui naît dans la Galatie. Contre ceux qui le poursuivent, il jette à la distance d'un arpent, sa fiente comme un dard, et, tout ce qu'il touche, il le brûle comme si c'était du feu.

Les gens demandèrent à Marthe de faire quelque chose. Elle alla dans le bois et y trouva le dragon mangeant un homme. Elle lui jeta de l'eau bénite et lui montra une croix. Le dragon devint tout doux. Elle l'attacha avec sa ceinture et l'emmena vers la ville où les gens le tuèrent illico à coups de lames et de pierres.

Ce dragon s'appelait Tarasque. En souvenir, on garda ce nom pour désigner la ville de Tarascon.

Marthe se fixa à Tarascon et y mena une vie assez dure, s'abstenant d'aliments gras, d'oeufs, de fromage et de vin et ne mangeant qu'une fois par jour. Chaque jour et chaque nuit, elle fléchissait 100 fois le genoux. C'est vrai que ça fait maigrir.

Un jour qu'elle prêchait près d'Avignon, un jeune homme écoutait depuis l'autre côté du Rhône. Il voulu traverser pour mieux l'entendre mais il se noya. On repêcha son corps, deux jours après, et Marthe le ressuscita.

Dieu lui fit savoir à Marthe, un an à l'avance, la date de sa mort. Depuis, la fièvre ne la quitta plus. Le jour de sa mort, elle se fit lire la Passion selon Saint Luc. Elle mourut au moment où le Christ dit "Père, je remets mon âme entre vos mains."

A Périgueux, le jour même, Saint Front qui prêchait, s'était endormi sur sa chaire. Dieu lui apparut en lui disant "suis-moi!". En un instant, ils furent à Tarascon et chantèrent les psaumes autour du corps de Marthe.

Mais à Périgueux, le diacre qui devait lire l'évangile secoua Front pour lui demander la bénédiction. Front, à moitié endormi répondit : "pourquoi me réveillez-vous ? Jésus-Christ m'à conduit où était le corps de Marthe. nous lui avons donné la sépulture. J'avais ôté mes gants gris et mon anneau d'or pour l'ensevelir et je les ai oubliés à Tarascon."

On envoya des messagers récupérer les objets. Mais le sacristain de Tarascon voulut garder un gant comme preuve de ce qui s'était passé.

Plus tard, Clovis, qui souffrait d'un horrible mal de reins, passa à Tarascon et visita le tombeau de Marthe. Il y fut complètement guéri.

Sainte Marthe est la patronne des aubergistes, hôteliers, servants, domestiques.

Saint Loup ou Leu de Troyes

Il y a plusieurs saint Loup. Ils sont tous invoqués pour guérir de la peur... du loup ou d'autres choses. Le mal saint Loup désignait aussi l'épilepsie associée elle-même à saint Jean-Baptiste invoqué également pour la guérison du "mal saint Jean".

Grand personnage s'il en est. Né à Toul, sont père Épiroque le laissa très tôt orphelin. Il devint illustre par ses dons d'orateur, son intelligence et sa prestance. En 417, il épousa Piméniole, la soeur de saint Hilaire, évêque d'Arles. En 424, ils décidèrent d'un commun accord de vendre leurs biens et de se séparer pour vivre la vie religieuse. Loup s'engagea à Lérins, sous la direction de saint Honorat.

Devant se rendre à Mâcon pour y régler des affaires patrimoniales, il fut enlevé et conduit à Troyes afin d'y être sacré évêque.

L'évêque saint Ours étant mort, Loup lui succéda.

En 429, il partit en compagnie de Saint Germain d'Auxerre vers la Grande-Bretagne afin d'essayer d'enrayer l'hérésie de Pélage. Pendant leur voyage, ils passèrent à Nanterre où ils eurent l'occasion de bénir celle qui deviendra la patronne de Paris : Sainte Geneviève.

Revenu à Troyes, Loup administra sagement son diocèse.

Mais, Attila, le cruel rois de Huns, envahit la Gaule en massacrant tout sur son passage.

Battu sur les Camps catalauniques, il se présenta ensuite à Troyes.

La légende, dont nous avons plusieurs versions, dit que lorsqu'Attila arriva devant Troyes, Loup, du haut de la porte, demanda à Attila qui il était. Je suis" répondit-il "Attila, le fléau de Dieu !" L'évêque lui répondit : "Et moi, je suis Loup, je ravage les troupeaux de Dieu et j'ai besoin d'être frappé par le fléau de Dieu !" Attila fut très impressionné par Loup. Celui-ci ouvrit les portes de Troyes afin que l'armée passe d'une porte à l'autre. Mais ils furent aveuglés tant qu'ils étaient dans la ville, si bien qu'ils ne pouvaient se souvenir par où ils étaient passés ni de ce qu'ils avaient pu voir..

Une fois qu'ils eurent traversé Troyes, Loup les conduisit vers le Rhin afin qu'ils le franchissent et s'éloignent. Certains disent qu'il fut emmené par Attila comme otage et que celui-ci le renvoya dès qu'il eut rejoint le Rhin.

Mais des rumeurs coururent sur Loup. On le soupçonnait d'intelligence avec Attila. Il se retira alors à quelques lieues de la ville pendant deux ans. Comme il avait fait plusieurs miracles, on le rappela à Troyes.

Par sécurité, devant les invasions du roi des Alamans, Loup transporta le peuple de Troyes hors de la ville dans des lieux dispersés.

Loup mourut assez âgé, en 478 ou 479.

Saint Guillaume de Saint Brieuc

Évêque de Saint Brieuc au 13e siècle.

Saint Olaf (ancêtre)

Premier roi chrétien de Norvège et considéré comme martyr.

En fait, il mourut dans une bataille contre le roi Canut ou Cnut de Danemark au 11e siècle.


30 juillet

- Après sécheresse, grandes pluies.

- Ce qu'enlève sécheresse, l'humidité le rend, mais ce qu'enlève l'humidité, la sécheresse ne l'enlève pas.

- Longue sécheresse, lac de vin.

Saints Abdon et Sennen et Sainte Juliette

Invoqué pour se préserver du mauvais temps et surtout de l'orage (saint Tape-donc) Le jour de sa fête, on faisait bénir du grain que l'on mélangeait aux semences afin d'écarter les menaces d'orages.

Encore une histoire d'eau rafraîchissante en pleine canicule.

Bizarre histoire d'eau avec deux Saints dont on ne sait presque rien sinon qu'ils devaient venir de quelque part en Asie.

Il est vrai qu'aujourd'hui, c'est aussi Sainte Juliette, qui poussa des cris de joie lorsqu'elle apprit qu'elle était condamnée à être brûlée. Elle se plaça elle-même sur le bûcher et mourut étouffée par la fumée car le feu s'éleva en arcade autour d'elle et ne toucha pas son corps. (303) Saint Basile raconte qu'au lieu où son corps fut déposé, il en sortit une source d'eau fraîche très agréable.

Abdon et Sennen auraient été persans et faisaient partie du gratin. L'empereur romain, Dèce, remporta une victoire contre les rois de Perse et ceux-ci tombèrent sous la domination de ce cruel potentat. Abdon et Sennen n'étaient pas bien d'accord avec ses agissements.Dèce l'apprit et en fut bien fâché. Il fit mettre aux fers les deux opposants.

Comme il fut pressé de rentrer à Rome, il emmena avec lui les deux Saints qu'il promena devant la foule romaine pour les humilier en les montrant ainsi comme butin de guerre. Il les fit venir au sénat, couverts de chaînes mais, par ailleurs, couverts d'or et de pierres précieuses avec leurs habits de sénateurs persans.

Comme ils ne voulaient pas sacrifier aux dieux de Rome, ils furent traînés dans l'amphithéâtre où ils durent affronter deux lions et quatre ours. Mais les bêtes se couchèrent à leurs pieds et se firent leurs gardiens. Il fallut faire appel à des gladiateurs qui finirent par égorger les bêtes et, en même temps, Abdon et Sennen.

La légende dorée dit que les deux Saints étaient vice-roi et que Dèce les emmena à Cordoue et, de là, à Rome.

Leurs corps furent ramenés à Arles-sur-Tech, dans les Pyrénées. Ils furent transportés dans des foudres (tonnes) calés entre du blé et du vin.

C'est pourquoi ils préservent de l'orage et des coups de foudres, surtout Saint Abdon appelé Saint "Tape-donc."

Il reste, à Arles-sur-Tech un sarcophage dans lequel il y a toujours de l'eau. Mais on ne sait pas d'où elle vient. On y a fait plusieurs expériences sans succès. Le sarcophage s'assèche en période de calamités. Les pèlerins vont y quérir de l'eau qui, bien sûr, guérit de tous les maux.

Il y a quelques années, TF1 avait fait un reportage sur le sarcophage dans une émission qui s'appelait "mystère". Le lendemain, Arles fut envahie par une foule de malades.

Il n'est pas très connu ce sarcophage, mais il fait partie d'un ensemble de dévotions populaires qui marquent l'imaginaire de la France. La négation généralisée de la mémoire européenne au profit d'une pseudo culture qui se veut scientifique - comme si la science était une culture ! - fait que le nom d'Abdon et de Sennen est devenu pratiquement refoulé de la carte des racines culturelles.

Il est vrai que les grand lieux de pèlerinage se trouvent plutôt du côté de Mickey ou encore des adorateurs plagistes du soleil.

Saint Michel ou Apollon. Rien de nouveau ! Les rituels sont les mêmes : offrandes, sacrifices et soumissions. Sur les plages du sud, on trouve même, aujourd'hui, des rituels de marquages-tatouages, sortes de consécrations soulignant l'appartenance.

Et tout ça dans le cadre bien ordonnancé de foules processionnantes qui, dans les nouvelles cathédrales appelées Auchan, Carrefour ou Mammouth, traînent leurs caddies comme autrefois on promenait sa bannière. Elles écoutent les litanies répétitives de la publicité, obéissent à leurs injonctions, puis passent à la quête.

Sainte Julitte ou Julie

Née à Césarée de Cappadoce au 4e siècle (Kayseri) elle fut condamnée au bûcher et se jeta elle-même dans les flammes. Elle fut étouffée par la fumée mais les flammes ne la touchèrent pas.

Saint Abel (souffle, respiration)

Notre ancêtre à tous. Martyr tué par son frère Caïn.


31 juillet

- Chaleur du jour de saint Germain met à tous le pain dans la main

- S'il pleut à la saint Germain, c'est comme s'il pleuvait du vin.

- Pourvu qu'à la saint Germain, le Bon Dieu ne soit pas parrain (qu'il ne fasse pas grêler : tomber des dragées)

Saint Germain d'Auxerre (de même germe - même sang)

Invoqué pour guérir de l'érysipèle.

Son père se nommait Rustique et sa mère Germanille. Il devint avocat et épousa Eustachie.

Il aimait passionnément la chasse. Chaque fois qu'il avait tué une bête, il suspendait la tête à un immense arbre qui poussait au milieu de la ville d'Auxerre. C'était une coutume païenne. Saint Amateur, évêque d'Auxerre profita de l'absence du duc Germain pour abattre l'arbre.

Germain était furieux et voulait se venger. Mais peu de temps après, les clercs raptèrent Germain et lui imposèrent la tonsure ecclésiastique puis le nommèrent évêque d'Auxerre en remplacement d'Amateur qui était moribond.

Après le sacre, il changea complètement de comportement. Ce n'était plus le même homme. Il eut le don des larmes.

Il se spécialisa dans les exorcismes de possédés. De ce fait, il subit de multiples tentations et tourments de la part des démons qui, comme pour saint Antoine lui apparaissaient sous des formes horribles.

Un jour, la ville d'Auxerre fut atteinte par une épidémie. C'était une sorte d'esquinancie (sans doute la diphtérie ou une amygdalite grave) qui faisait enfler les gorges en étouffant beaucoup de personnes. On fit appel à Germain qui, rapidement, chassa la maladie de la ville.

Il reçut l'ordre du pape Célestin d'aller en Grande Bretagne afin d'y chasser l'hérésie de Pélage. Il fit le voyage avec Saint Loup de Troyes. En passant, il s'arrêtèrent à Nanterre et y bénirent sainte Geneviève qui était encore une petite fille.

En Angleterre, les Pictes et les Saxons menacèrent les populations. Les Bretons ayant formé une armée, ils invitèrent Germain et Loup à en prendre le commandement. Germain conduisit la troupe dans une vallée entre deux montagnes. Lorsque l'ennemi apparut, Germain poussa trois fois le cri "Alléluia !" Toute l'armée répondit en hurlant le même cri qui se répéta grâce à l"écho dans toutes les montagnes. Cela affola tant les Saxons qu'ils déguerpirent sans demander leur reste.

Revenu à Auxerre, il administra son diocèse en même temps qu'il fit de nombreux miracles.

Il mourut le 31 juillet 450 après trente ans d'épiscopat.

- Le jour de la saint Ignace, métivez quelque temps qu'il fasse.

Saint Ignace... de Loyola. (igné, flambant)

Fondateur des Jésuites.

C'est un Saint trop historicisé pour y trouver beaucoup d'intérêt. De plus, je ne suis pas très convaincu par ces grands ordonnateurs d'institutions géantes.

On connaît trop sa vie, ce qui empêche une véritable mythification. On en fait un champion de la macération et de toutes sortes de pénitences. Espagnol pur et dur, du genre "Escurial" au carré, il est né en 1491 dans une province Basque de l'Espagne, de parents illustres. Il fut d'abord page du roi Ferdinand II. Puis il s'adonna avec passion aux exercices militaires, à la galanterie et aux plaisirs.

Sa grande aventure commença le jour où il devint boiteux. La castration n'attend pas le nombre des années. De plus, ça n'en a pas fait un Jean de l'ours.

Lorsque les troupes de François Ier envahirent Pampelune, Ignace faisait partie des défenseurs. Il se fit blesser à la jambe droite, ce qui le mit hors de combat. Les français le soignèrent et quand l'état de sa plaie lui permit de voyager, ils le firent transporter au château de Loyola. Là, on s'aperçut qu'il n'avait pas été bien soigné. Il dut subir une seconde opération. La fièvre le reprit et on pensa qu'il allait mourir. Il reçut l'extrême onction la veille de la Saint Pierre et Paul. Mais Saint Pierre lui apparut, le toucha et le guérit. Un peu plus tard, il se fit faire une troisième opération car une partie de l'os dépassait et faisait une bosse à sa jambe.("Pour que sa jambe glisse mieux dans sa botte")

Il resta longuement au lit et pu méditer sur sa vanité. Il résolut de s'en châtier et de partir en Terre Sainte. Il changea complètement de vie et se consacra entièrement à Dieu avec fébrilité. Il était d'ailleurs régulièrement envahi par la fièvre. Pas étonnant quand on s'appelle "feu". Il se transforma en pèlerin et vécu longtemps pauvrement, durement, âprement, simplement, profondément, patiemment, charitablement, etc. etc.

Il fit encore quelques études universitaires puis il fonda l'ordre des Jésuites. Il mourut en 1556 à l'âge de 65 ans.