Projet d'un nouveau calendrier
Le calendrier de demain bannit les ponts et les vendredis 13.
AU XXIè Siècle, nous suivrons un nouveau calendrier. C'est du
moins ce que préconisent les Nations unies, qui estiment que le calendrier
grégorien complique la programmation des activités économiques,
industrielles, financières et comptables. Les semestres, les trimestres
et les mois ne comportent pas tous le même nombre de jours; les semaines
se succèdent indépendamment de la durée du mois, si bien
que les mois ne commencent pas tous par le même jour de la semaine. Pour
remédier à cet état de chose, l’ONU a lancé un
concours international pour réformer le calendrier grégorien
instauré par le pape Grégoire XIII en 1582.
Le bulletin de l'Académie des sciences russe expose le fruit des recherches
de Piotr Elistratov qui porte le nom orgueilleux de "calendrier
perpétuel
universel à symétrie de miroir". Il a été calculé pour
entrer en vigueur ler janvier du XXIe siècle, un jour
qu'il propose de fixer comme un lundi, comme le seraient tous les premiers
jours de chaque année. Tous les mois comporteraient 28 jours, soit quatre
semaines de sept jours. Tous les trimestres commenceraient par une "semaine
du trimestre" (qui marquerait aussi le début de chaque saison),
suivie de trois mois de quatre semaines. Ainsi, les trimestres comporteraient
tous 91 jours, et les années 564 jours. Les années bissextiles,
elles, tomberaient toujours les 4e, 9e, 15e, 20e et 26e années d'un
cycle de 28 ans. Et voici sans doute le plus impressionnant : les lundis correspondraient
toujours aux , 8, 15 et 22 de tous les mois, de tous les trimestres,
de toutes les années, les mardis tombant les 2, 9, 16 et 23 etc.
L’humanité parviendra-t-elle a mieux planifier sa gestion du quotidien
grâce au calendrier d'Elistratov ? Aux experts de le dire. Pour l’instant
on peut simplement affirmer que celui-ci mettrait fin aux superstitions liées
aux coïncidences de dates et de jours. Les lundis et vendredis 13 malfaisants
passeraient aux oubliettes.
Le romantique des calculs fiévreux de tout
un peuple disparaîtrait également : impossible de se demander
encore si le calendrier va nous offrir un jour de repos supplémentaire à côté d'un
jour férié, grâce à un pont. Pour les Russes, la
première semaine ouvrée de l'année nouvelle commencerait
toujours un mercredi (le 1er et le 2 janvier étant chômés),
NoëI [orthodoxe] tomberait un dimanche et le 8 mars [Fête de la
femme] un lundi. Les 1er et 2 mai seraient éternellement un lundi et
un mardi. Le Jour de l’Indépendance [1a fête nationale russe,
le 12 juin] serait un vendredi, ce qui assurerait une semaine de travail écourtée
en juin. En revanche, l’anniversaire de la révolution d'Octobre
[7 novembre] tomberait toujours un dimanche...
Valeria Sytcheva - Sevodnia - Moscou
cité par Courrier International (N° 408 - p 35).