13 juin
- Saint Antoine de Padoue ouvre le derrière des poules.
(reprise des pontes) (Je ne sais pas si ce dicton est destiné à ce saint Antoine ou à celui du 17 janvier)
Saint Antoine de Padoue. (Antoine le Portugais) (Antoine : sublime fleur)
Saint Antoine de Padoue est souvent confondu avec le grand Saint Antoine ermite mais les deux personnages sont bien différents chronologiquement.
On l'invoque pour éviter les naufrages ainsi que pour retrouver les objets que l'on a perdus. Les femmes stériles et les femmes enceintes le prient pour avoir sa protection. Il protège aussi les faïenciers de Nevers et les marchands de fraises de partout.
On le représente avec un lis et tenant l'enfant Jésus dans ses bras.
Certains pensent qu'il fait retrouver les objets perdus parce qu'il a vécu à Padoue et qu'en Italien, Padoue peut s'écrire Pave. Cela fait Antoine de Pave ou Antoine d'épaves. Or une épave a toujours été un objet perdu. On peut donc prier Saint Antoine des épaves. La prière populaire est :
Saint Antoine de Padoue
patron des filous
rendez
moi ce que vous avez volé !
Il est quelquefois appelé saint Antoine de Trouve.
Quant aux femmes stériles, cela vient sans doute de ce que, quelqu'un l'a vu, la nuit dans sa chambre éclairée d'une lumière surnaturelle, tenant dans ses bras l'enfant Jésus. Ce qui lui donne une qualité - quasi mystagogique - de faire "surgir" les enfants.
Mais c'était surtout un très grand orateur. Un conteur quoi ! Il prêchait même aux poissons :
Un jour qu'il était à Rimini, comme des gens ne voulaient pas l'écouter, il se dirigea vers l'embouchure du fleuve, au bord de la mer et s'écria : "Poissons de la mer et du fleuve, écoutez : puisque les hommes ne veulent pas entendre la parole de Dieu, c'est à vous que je vais l'annoncer."
Aussitôt, des profondeurs du fleuve, des abîmes de la mer, les petits mêlés aux gros, une multitude de poissons s'approchent du rivage. Ils arrivaient de tous côtés par troupes innombrables, serrés les uns contre les autres, la tête hors de l'eau, les yeux tournés vers Antoine qui leur parla ainsi : "Quelles actions de grâces, ô poissons, ne devez-vous pas rendre à celui qui vous a donné pour demeure cette immense étendue d'eau ! C'est à lui que vous devez ces profondes retraites où vous vous réfugiez pendant la tempête; c'est lui qui, à l'époque du déluge universel, lorsque tous les hommes et tous les animaux qui n'étaient pas dans l'arche périrent, vous a conservé l'existence. Vous avez sauvé le Saint prophète Jonas, vous avez fourni à Saint Pierre et à Jésus de quoi payer le cens, enfin, vous avez servi de nourriture au Roi des Rois. louez donc et bénissez le Seigneur." A ces mots, les poissons s'agitent, battent la queue, ouvrent la bouche et témoignent par mille signes qu'ils veulent rendre hommage au Très-Haut, et lui payer le tribut de leurs muettes louanges. Les assistants ne pouvaient contenir leur admiration et leur étonnement. (extrait des Petits Bollandistes T.6)
C'est sans doute un des Saints les plus mythifiés qui soient. On raconte plein d'histoires étonnantes sur son compte. Il suffit de passer à Padoue, au magasin de l'église Saint Antoine, pour en être persuadé.
Mais avant tout, il était portugais et s'appelait Fernand ou Ferdinand le portugais. Il est né à Lisbonne en 1195, le 15 août.
Son père s'appelait Martin de Bouillon et sa mère Thérèse. Martin appartenait à la famille de Godefroid de Bouillon.
Il entra au couvent des chanoine réguliers de Saint Augustin, à Lisbonne. Il les quitta en 1220 pour se faire franciscain.
Il demanda à partir pour l'Afrique mais ses supérieurs préférèrent l'envoyer en Europe. Il s'y rendit, puis, après être tombé gravement malade, on le réembarqua pour le Portugal mais à la suite d'une tempête, son bateau échoua sur la côte sicilienne dans la province de Messine. Apprenant que Saint François allait tenir le chapitre général de l'ordre à Assise, il s'y rendit. Puis il devint aumônier à Bologne pendant un an.
Se rendant à Forli avec des dominicains qui devaient recevoir la prêtrise, il fut convié à prononcer quelques mots. On se le figurait plutôt occupé à faire des tâches domestiques mais on découvrit un orateur de première force. Il avait 27 ans.
On l'envoya prêcher en Romagne et en Lombardie. "Il avait un extérieur poli, des manières aisées, un air intéressant. Sa voix était forte, claire, agréable. Ses paroles étaient comme autant de traits qui allaient percer le coeur de chacun de ses auditeurs...
Quand le bon frère prêchait, tous les travaux étaient aussitôt suspendus. Les juges, les avocats, les négociants laissaient leur occupations pour aller l'entendre... Parmi tous ces milliers d'auditeurs qui se réunissaient autour d'Antoine, on n'entendait pas le moindre chuchotement ni le plus léger bruit."
Antoine partit prêcher en Provence et dans le Languedoc au moment ou florissait l'hérésie albigeoise. Plus tard, de passage à Bourges, l'église n'était pas suffisamment grande pour contenir la foule. Il résolut de parler en plein air. Mais un orage éclata et les gens étaient effrayés. Mais Antoine les rassura et continua à parler. L'orage s'abattit autour de la pieuse assemblée avec furie, mais laissa intacte la place qu'elle occupait.
Alors qu'il avait été élu gardien du couvent de Limoges, une pieuse femme qui faisait des commissions pour les franciscains rentra un jour assez tard à la maison. Son mari la reçut et lui jeta des coups. Il la traita si cruellement qu'elle en perdit connaissance. Il en profita pour lui couper ses cheveux qui étaient très beaux et auxquels elle tenait beaucoup. Le lendemain, elle vint voir Antoine en pleurant. Il la consola. Rentré au couvent, Antoine réunit l'assemblée de ses frères et se mit en prière avec eux. Au même instant, les cheveux de la femme repoussèrent aussi beaux et aussi longs que jamais.
Un jour, à Toulouse, Antoine se prit à discuter avec un hérétique nommé Guiald. Après une longue et âpre discussion, Guiald dit : Dans trois jours, venez ici avec une hostie consacrée. J'amènerai ma mule que j'aurai privé de nourriture pendant trois jours. Vous présenterez l'hostie consacrée et moi je lui présenterai du foin. Si elle dédaigne le foin et qu'elle se tourne vers vous, je me convertirai. Le jour venu, c'était jour de marché, Guiald arriva avec sa mule et son foin et Antoine avec un ostensoir et une hostie consacrée.
La mule, dédaignant le foin se prosterna devant l'ostensoir en gardant sa tête sur les pieds d'Antoine. Etc. Etc.
Il a même vu la vierge resplendissante de lumière dans sa cellule.
Il mourut le 13 juin 1231 à l'âge de 36 ans. Il en a vu de toutes les couleurs après sa mort tellement les gens se sont disputé la possession de son son corps.
Saint Aventin (sans doute "advient")
Mais aujourd'hui, il y a aussi Saint Aventin fêté encore le 4 février, jour de Sainte Véronique. Certains disent qu'un ours lui servait la messe.
Un jour qu'il se baladait dans les Pyrénées, il entendit un ours qui gémissait, puis il le vit venir comme pour demander du secours. L'ours lui présenta sa patte et Aventin vit qu'une épine était enfoncée dedans. Il la lui enleva.
Il prêcha dans la vallée et se fit arrêter par les Sarrasins. Ils l'enfermèrent au haut d'une tout à Castel Blanquat. Il s'évada de la tour en se lançant par la fenêtre, avec confiance en la puissance divine qui, effectivement le soutint et le fit atterrir en douceur de l'autre côté de la rivière d'Oo. Un bloc de granit y garde encore l'empreinte de son pied.
Il reprit ses prédications et se fit de nouveau arrêter au point de jonction des vallées d'Oueil et de Larboust. Les Sarrasins lui tranchèrent la tête. Mais Aventin, saisissant sa tête, se releva et la porta pendant 400 pas dans la direction du village où il était né. Puis il s'affaissa. Les Sarrasins prirent peur devant ce miracle et s'enfuirent. On l'enterra à cet endroit et il fut oublié pendant 300 ans.
A cette époque, les gens furent attiré par un taureau qui venait toujours coucher au même endroit. Quelqu'un entendit "Là est le corps du bienheureux Aventin." Saint Bertrand (de Comminges) accourut. Ils firent des fouilles et retrouvèrent le corps mutilé de Saint Aventin. "A peine avait-on remué ses ossements qu'un inénarrable parfum s'en exhala." On lui éleva un sanctuaire.
Claude Gaignebet rapproche cette histoire de celle - à l'opposé et glabre - de Saint Jérôme et son lion caniculaire. Mais surtout du conte de la jeune fille sans main dans lequel Brigitte (Sainte Brigitte) se fait couper les mains par un père incestueux. Elle prononce alors une malédiction : "que noire épine s'enfonce dans ton pied et que mes mains seules puissent la retirer !" Le père devient alors ours, avec une épine dans la patte. Cela le fait souffrir de longues années. Quelquefois cela provoque une enflure. C'est sa fille qui, ayant recouvré ses mains, le guérira en excisant le pied et en le faisant accoucher d'un petit garçon.
Il note aussi que la fête du 4 février, jour aussi de Sainte Véronique (relation avec les menstrues : les "ourses") se trouve au lendemain de la Saint Blaise, personnification des "vents" et au surlendemain de la déshibernation de l'ours.
La fête patronale du village d'Oo est le jour du Mardi-gras.
La date du 13 juin est celle de la translation des reliques. Douze nuits avant le solstice, date à laquelle on faisait passer le bétail dans les cendres des bûchers solsticiaux, afin de les protéger du piétin.
Il y a du Gargantua dans tout ça.
13 JUIN | ||||
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NOM | DATE | LIEU | VIE | |
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Martyr | ||||
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Palefrenier | ||||
Abbé | ||||
Moine | ||||
Confesseur | ||||
Confesseur | ||||
Évêque | ||||
Évêque | ||||
Martyr | ||||
Martyr | ||||
Martyr | ||||
Moine | ||||
Abbé | ||||
Fils d'Adam |