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17 juin

- Si juin fait la quantité, septembre fait la qualité.

- C'est juin qui fait le foin.

- S'il tonne en juin, année de paille et de foin.

Marie la Douloureuse

Marie naquit à Woluwé-Saint-Pierre, près de Bruxelles, au 13e siècle. Elle conçut une dévotion particulière pour la Vierge Marie.

Plus tard, elle alla vivre loin de sa famille dans une petite habitation contiguë à l'église.

Il y avait déjà plusieurs années qu'elle vivait là, de l'aumône des gens qui la connaissaient.

Un jour, comme elle était très belle, un libertin lui fit des propositions malhonnêtes. Mais elle les rejeta avec indignation. Plus il insistait, plus elle refusait, mais cela aiguisait la libido de l'entreprenant libertin. Il résolut de se venger.

Sachant qu'elle allait parfois dans une famille où elle recevait des provisions pour manger, l'homme se glissa furtivement dans la maison, y déroba une coupe d'argent et, habilement, la glissa dans le cabas de Marie.

Marie retourna vers sa maison avec ses petites provisions.

Bientôt, on remarqua que la coupe avait disparu. Pendant ce temps, l'homme s'était approché de la demeure de Marie et l'accusait du larcin en déclarant qu'elle ne pourrait échapper à la justice qu'en cédant à ses propositions.

Comme Marie protestait, il saisit le sac et en sortit la coupe d'argent. La jeune fille était hors d'elle même, ne pouvant croire à ce qui lui arrivait. Devant des témoins oculaires, il rajouta que Marie était sûrement une magicienne et qu'il avait été ensorcelé par elle à tel point qu'il ne pouvait plus trouver le sommeil.

Passée en jugement, Marie se défendit en disant que c'était sûrement quelqu'un qui avait mis l'objet dans son sac. Rien n'y fit. Elle fut condamnée à mort et la sentence devait être exécutée immédiatement.

Le bourreau lui lia les pieds et les mains et fit un trou dans la terre.

Le calomniateur était dans la foule et regardait les préparations du supplice.

Quand le trou fut terminé, le bourreau plaça Marie dans le trou et la recouvrit de terre. Puis, il prit un pieu quadrangulaire qu'il posa verticalement sur le corps, puis, trois hommes armés de lourds marteaux l'enfoncèrent avec violence.

Un moment après, le supplice de l'innocente vierge était achevé mais celui du calomniateur allait commencer.

Livré aux remords, il était agité par des visions épouvantables. Bientôt, il jeta des cris si horribles qu'on fut obligé de lui lier les pieds et les mains pour l'empêcher de se tuer.

Il resta ainsi pendant 7 ans.

Ses parents finirent par essayer de le faire approcher de l'ancienne maison de Marie et de le faire entrer dans l'église. Quand ils approchèrent de l'église, l'homme entra dans une telle fureur qu'il fallut sonner les cloches pour appeler à l'aide.

Saisit par plusieurs personnes, on l'introduisit dans l'église où il se calma. L'esprit démoniaque qui l'habitait l'abandonna.

Se sentant guéri, l'homme tomba à genoux et avoua son crime.

On plaça le corps de Marie dans l'Église où elle repose encore aujourd'hui après avoir accompli de nombreux miracles.

Ainsi se termine l'histoire dolente de Marie la Douloureuse.

Saint Hervé (du celtique Haer, fort ou Houarn, fer et ber, ardent)

Autrefois, les prêtres célébraient une "trentaine" de messes pour chaque mort (Arn ofern drantrel). Vingt neuf messes étaient dites dans la paroisse du défunt, la trentième était célébrée dans la chapelle de Saint Hervé au sommet du Ménez-Bré. (chaîne de l'Arez - communes de Pédernek et Louargat - vers Lannion et Guingamp)

On la célébrait à minuit en la disant à rebours, en commençant par la fin. On n'allumait qu'un des cierges de l'autel. Tous les morts de l'année y assistaient ainsi que tous les diables.

La veille de l'office, on transportait dans la chapelle un sac de graines de lin.

Le prêtre devait monter pieds nus vers la chapelle, afin d'être "prêtre jusqu'à la terre", un goupillon dans une main, un bénitier d'argent de l'autre.

Après la messe les démons accouraient en hurlant vers le porche de la chapelle. Le prêtre les faisaient passer en revue, leur imposant ordre et silence et leur enjoignant de montrer leurs griffes afin de voir si l'âme du défunt n'y était pas prisonnière. Ensuite, il leur distribuait à chacun une graine de lin - car les démons ne partent jamais les mains vides. S'il oubliait un des démons, il devait alors se livrer lui-même et se damner. Voila pour la chapelle.

Et voici pour Hervé :

Après avoir passé quatre ans à la cour de Childebert, Hyrvanion, barde errant, originaire de la Bretagne insulaire arriva dans le Léonnais sous le règne de Hoël II. Il cherchait un navire en partance pour la Grande Bretagne.

La veille de s'embarquer, en songe, il vit un ange qui lui fit savoir :

"Dieu veut que tu t'établisses dans ce pays. Tu rencontreras, à la margelle d'une fontaine, une jeune fille nommée Rivanone. Tu l'épouseras et le fils qui naîtra de cette union sera un grand saint."

Bien qu'inquiet de ce songe, Hyrvanion décida de rejoindre son pays. En se dirigeant vers la mer, il rencontra une jeune fille. Elle s'appelait Rivanone.

"Je suis la soeur de Rivoaré qui habite cette maison derrière les arbres", dit-elle.

Hyrvanion lui raconta alors son rêve. Rivanone lui confessa qu'un ange lui était apparu et lui avait parlé dans les mêmes termes. Hyrvanion décida de ne pas continuer son voyage.

Avec l'accord de Rivoaré, (Rivanone était orpheline) Hyrvanion épousa Rivanone. Ils donnèrent naissance à Hervé.

Dès le lendemain de leur noces, Rivanone dit : "Si j'ai un fils, je souhaite qu'il ne voit jamais la fausse lumière trompeuse de ce monde !"

Hyrvanion répondit : "Oui mais qu'il ait au moins la vision des splendeurs célestes !" puis il quitta Rivanone pour la vie d'ermite.

Hervé naquit aveugle.

A l'école, Hervé émerveilla ses condisciples et ses maîtres. Ses propos était toujours plein de sagesse et de clarté. L'évêque de Léon, en ayant entendu parler, voulu lui conférer la prêtrise. Hervé n'accepta que les ordre mineurs. Sans doute ne voulait-il pas se laisser emprisonner dans une hiérarchie et garder sa vie aventureuse.

Après l'avoir confié au sage Arzian sa mère se retira dans la solitude.

A la fin de ses études, Hervé vagabonda au travers du Trégor, accompagné de Guiharan, (ou Guich'Haran) compagnon un peu simple qui lui resta fidèle jusqu'à la fin de sa vie.

Un jour, l'âne dont Guiharan se servait pour faire les travaux des champs vint à se faire dévorer par un loup. Hervé convoqua le loup et l'obligea à remplacer l'âne dans les durs travaux. La présence du loup ne dérangeait pas les moutons du troupeau.

De temps à autre, Guiharan exhibait le loup aux passants pour en tirer quelques menus profits. Hervé exerçait alors son incomparable talent de chanteur. ainsi que ses facultés d'exorciste.

La popularité de l'aveugle devint grande. On tint plus compte de ce qu'il disait que de la science des plus grands docteurs. Son port d'attache était une terre située non loin de Lesneven. Il y fit jaillir une source.

Un jour, il fut question de juger Comorre le Tyran (ou Conomor) qui en était à l'assassinat de sa septième femme, Tryphine, elle avait périt avec l'enfant qu'elle portait. N'étant pas d'accord sur le lieu ou devait se dérouler le procès, les évêques décidèrent qu'Hervé trancherait le débat.

On dépêcha un cavalier pour le chercher. Il le trouva dormant dans un courtil de Pédernec, sur un lit de sauges en fleurs et la tête appuyée sur une ruche d'abeilles. Les bestioles butinaient en silence pour ne pas le réveiller. Averti, après son réveil, le saint étendit le bras vers le Ménez-Bré.

Le conseil se réunit alors sur la montagne. Hervé avait été prié de siéger à côté des évêques.

Aveugle et, par surcroît, Celte, c'est-à-dire volontiers flâneur, il ne se pressait point pour arriver. Depuis longtemps, tout le monde l'attendait.

Escorté de son loup et précédé de Guiharan, Hervé arriva enfin, achevant de manger des mûres contenues dans un pan de son manteau. Il ressemblait à un loqueteux. Un des prélats ne put s'empêcher de chuchoter à son voisin : "Quoi, c'est pour ce moine aveugle et en haillons qu'on nous a fait attendre si longtemps !"

Bien que cela ait été seulement chuchoté, Hervé l'entendit :

"Mon frère, pourquoi me reprochez-vous mon infirmité ? Ne savez-vous pas que Dieu nous a fait comme bon lui semble ?"

A ces mots, en poussant un cri d'épouvante, l'orgueilleux prélat s'affaissa. Ses yeux pendaient hors de son visage. Hervé, touché de compassion le guérit en lui appliquant des simples.

Cela se passait en juillet où la canicule avait tout desséché. Hervé, plantant son bâton fit jaillir une source qui désaltéra l'assemblée.

Chaque jour, Hervé voyait les saints du ciel, il pouvait les dénommer tous. Il fit don de cette grâce à l'évêque Houardon.

Il avait un pouvoir sur les démons. Il sauva Even, comte du Léon, d'un essai diabolique d'empoisonnement. Il précipita dans la mer un démon de l'ivrognerie.

Averti de sa mort six jours avant, il fit venir Houardon pour son dernier soutien. Sa cousine Christine, qui avait aidé sa mère dans son ermitage, mourut au même instant que lui.

Tous deux entendirent les choeurs célestes célébrant l'entrée au ciel du moine poète.

Saint Hervé est un des saints les plus honoré en basse Bretagne. C'est une dévotion qui se fait plutôt le soir ou la nuit.

C'est devenu un proverbe : "voyager de nuit comme les pèlerins de Saint Hervé".

Il est un des patrons des chanteurs et est invoqué pour retrouver la vue.

Lire :

Anatole LE BRAZ Magie de la Bretagne - Bouquins - Laffont P 747 à 752

Joseph Chardronnet Le livre d'or des saint de Bretagne - Amor éditeur P 121 à 125

Saint Ours, archidiacre d'Aoste

Né en Ecosse au Vème siècle, il est venu s'installer à Aoste dans les Pyrénées. Il y mourut et son corps est conservé à Aoste.

Il était très respectueux des choses sacrées. Un jour, un jeune homme, auquel son maître avait confié la garde de ses chevaux, passa devant l'église mais sans marquer le respect dû au lieu. Ours lui en fit la remarque mais le jeune homme n'en tint pas compte.

Il fut alors en proie à une illusion : il crût avoir perdu le meilleur de ses chevaux et le préféré de son maître. Il erra sur la place, devant l'église, en le cherchant partout avec une grande anxiété. Il passait et repassait en pleurant toutes ses larmes.

Ours lui fit promettre d'être plus respectueux. Le jeune homme reconnu alors le cheval qu'il cherchait, c'était celui qu'il montait.

Il est aussi honoré le 1 février. Il y a 10 saints Ours.

Il existe, à Digne, un pèlerinage à saint Ours, pour les vieilles filles qui cherchent un mari.

Saint Antide

Saint évêque de Besançon martyr.

Il avait un grand pouvoir sur les mauvais Esprits. Un jour, il força le Diable à le prendre sur son dos et à le conduire à Rome en deux heures. Arrivé près de la demeure du Pape, il attacha le Diable à la porte, comme on faisait avec les chevaux, puis alla s'entretenir avec le saint Père. A la fin de son entretien, il se remit à cheval sur le diable qui le ramena à Besançon.

Quand Crocus le fit décapiter, on dit que sa langue continua à parler. Cela effraya tellement les hordes qui l'entouraient que ceux-ci s'enfuirent et beaucoup s'empalèrent sur leurs lances.

Il y eut sans doute deux saints de ce nom évêques de Besançon car nous voyons dans le Catalogue des évêques de cette Église un saint Antidius qui fut décapité par les Vandales commandés par Crocus l'an 267; et Fleury sous l'an 407 fait mention d'un saint Antidius évêque de Besançon honoré le 17 juin comme ayant été martyrisé par les Vandales.

Mais nous croyons que ce saint est le même que celui de l'an 267 et que le second saint Antide vécut plus tard, qu il était chanoine de Besançon quand il en fut fait évêque et qu'il ne souffrit point le martyre. Il est fêté le 25 ou le 27 juin à Besançon.

Son reliquaire est conservé à Pontarlier dans la chapelle des Étraches.

Saint-Anthot a fêté saint Antide, patron de la paroisse du village. Après l'office, c'est en procession que la statuette a gagné ce qui sera sa demeure pour une année : le château de Madame de Saint-Anthost qui, pour la circonstance et par la beauté des lieux, accueillait les fidèles (certains très surpris) pour un vin d'honneur autour d'une table chaleureusement préparée. A saint Antide de protéger le château, ses hôtes et les habitants de saint-Anthot. (Journal : Le Bien Public, 17 juillet 2001)

17 JUIN        
NOM DATE LIEU VIE  
        Évêque
        Martyr
        Martyr
        Martyr
        Évêque
        Évêque
        Abbé
        Martyr
        Martyr
        Martyr
        Abbé
        Évêque
        Palefrenier
        Abbé
        Moine
        Confesseur
        Confesseur
        Évêque
        Évêque
        Martyr
        Martyr
        Martyr
        Moine
        Abbé
        Fils d'Adam