Il
faut s’abstenir de manger des fêves, parce qu’elles sont
pleines de vent et participent à l’âme, et que si on
s’en abstient, on aura le ventre moins bruyant et d’autre part on
fera des rêves moins lourds.
Vie doctrines et sentences des philosophes illustres.
Robert GENAILLE Garnier 1933 T 1 Livre VII p.125
Platon
veut qu’on aille dormir après avoir disposé le corps de
telle façon qu’il ne puisse égarer l’âme ou la
troubler. C’est pour une raison semblable, croit-on, qu’il est
interdit aux Pythagoriciens de manger des fêves : cet aliment gonfle
beaucoup et nuit ainsi au calme dont a besoin une âme en quête de
vérité.
CICERON
Traité de la divination I - XXX
Ainsi
les Pythagoriciens proscrivent radicalement la fêve comme si elle
gonflait l’âme et non le ventre.
CICERON
Traité de la divination II - LVIII
Sur
les habitants de l’ile de Ruach :
Meurent
tous hydropicques, tympanites, et meurent les hommes en pétant, les
femmes en vesnant. Ainsi leur sort l’âme par le cul.
RABELAIS
Quart livre - 44
Pourquoi
les autres vents comme le pet et le rot n’ont-ils rien de sacré
tandis que l’éternuement passe pour l’être ?
N’est-ce pas parce que des trois régions la tête, le thorax,
le ventre, c’est la tête qui est la plus divine ? Le pet est le vent qui sort du bas des intestins; et le rot vient du ventre d’en haut,
tandis que l’éternuement vient de la tête.
C’est
parce que cette dernière région est la plus sacrée, que
nous vénérons comme sacré le vent qui en sort.
N’est-ce
point aussi parce que tous les vents témoignent que les régions
que l’on vient de citer sont alors en meilleur état ? Ainsi quand
on n’a pas d’évacuations alvines, le vent qui sort soulage
le patient.
Pbs section 32
Denys le Tyran, rapporte-t-on, bien qu'il fit tout ce qu'il pouvait, n'obtint l'amitié d'aucun des pythagoriciens, parce qu'ils se méfiaient de son caractère dominateuret porté à violer les lois. Il envoya un détachement de trente hommes, que commandait Euryménès de Syracuse, frère de Dion, pour leur tendre une embuscade au cours du déplacement qu'ils accomplissaient régulièrement de Tarente à Métaponte, car ils s'adaptaient en fonction des changements de saisons, et ils choisissaient des lieux adaptés à la saison.
A Phanai, un faubourg escarpé de Tarente, par où ils devaient nécessairement passer dans leur route, Euryménès leur tendit une embuscade, en dissimulant sa troupe.
Lorsque, vers le milieu du jour, les
Pythagoriciens arrivèrent en ce lieu, sans avoir rien prévu, les
soldats leur tombèrent dessus en poussant des cris de guerre comme des
brigands.
Le Pythagoriciens épouvantés
comme il convenait et par la soudaineté de l'attaque et par le nombre (ils
étaient eux, au total, environ dix) et aussi parce que, sans armes, ils
allaient devoir combattre contre des hommes bien armés et allaient
être capturés, décidèrent de se sauverpar la fuite
à la course, ne considérant pas cela comme interdit par la vertu.
En effet, ils regardaient le courage comme la science de ce qu'il faut fuit et
de ce qu'il faut supporter, selon ce que leur suggérerait la droite
raison.
Et, ils étaient déjà en
train de réussir (en effet, ceux qui étaient avec
Euryménès, accablés par le poids de leurs armes,
abandonnaient la poursuite), si dans leur fuite, ils n'étaient pas
tombés sur un champ de fèves en pleine floraison.
Ne voulant pas contredire le commandement leur
enjoignant de ne pas toucher aux fèves, ils s'arrêtèrent et
par nécessité chacun d'entre eux se défendit contre les
poursuivants avec l'aide de pierres, de morceaux de bois et tout ce qui lui
tombait sous la main, si bien que certains furent tués, tandis qu'un
grand nombre était blessé. Mais tous les Pythagoriciens furent
tués par les hommes armés, et aucun ne fut pris vivant : ils
choisirent joyeux la mort selon les commandements de l'école.
JAMBLIQUE
VIE DE PYTHAGORE,
Trad. Luc Brisson & A. Ph. Seconds
– Les Belles-Lettres – 1996, pp 103-106