Dans l'antiquité on les faisait souvent se combattre.
Ça continue d'ailleurs aujourd'hui. Le propriétaire du coq
vainqueur se faisait couronner.
Il n'y a pas si longtemps, chez nous, on élisait chaque année
un Roi du coq.
Ca se passait le jeudi-gras, (après les cendres) appelé jeudi-jeudiot.
Chaque enfant apportait son coq. Après la bataille, le propriétaire
du vainqueur était élu pour un an. Le roi de l'année précédente
suivait le cortège, dé-pouillé ou dé-poulé de
ses vêtements. Le dimanche suivant, premier dimanche de carême, on
lançait un coq à la volée et celui qui l'attrapait devenait
ministre (Capio).
Quelquefois, on enfermait le coq dans un panier avec la tête qui dépassait.
Un enfant, les yeux bandés devait lui couper la tête. C'était
le colin-maillard.
Le roi, devenait maître d'une classe d'âge et s'appelait "bacularius" :
bâtonnier, d'où baccalauréat.
Un Roi du coq, un adulte, était désigné le 1er mai par les
confréries d'Archers. Ils fixaient un coq (papegault) au sommet d'un
mat. Celui qui l'atteignait devenait Roi pour un an.
Il faut signaler que le premier mai est le jour de la fête de saint Marcoul,
fou de mai, vêtu de son coqueluchon et de sa crête (grelots)
Le mot coqueluchon désignait d'abord un capuchon qu'on se mettait
lorsqu'on avait la coqueluche, maladie dont la toux rappelle le chant du
coq.
Le coq était autrefois désigné par gault (gallinacés)
ou geau qui venait de la racine GAL, terme grec qui servait à nommer le
lait : gala, mais aussi le blanc. Encore aujourd'hui, les Français sont
appelés par les Grecs : les Gallika.
Rabelais raconte que :
"C'est à cause pourquoi Galli (ce sont les François) ainsi
appelés parce que blancs sont naturellement comme laict, que les Grecs
nomme "gala". Volontiers portent plume blanche sur leur bonnet."
À Saint Jacques de Compostelle, il y a une cage avec
un couple de gallinacés. Les Français qui faisaient partie du
pèlerinage
cherchaient toujours à s'emparer d'une plume du coq pour mettre à leur
chapeau.
Ces gallinacés ont pour origine le miracle du pendu-dépendu qui
est arrivé à deux pèlerins. Le fils avait été accusé de
vol par une servante. On le pendit. Le père continua son voyage à Compostelle.
En revenant, il trouva son fils toujours pendu mais encore vivant. On alla trouver
le juge qui, n'y croyant pas, promit de dépendre le pendu si le coq déjà cuit,
qui ornait sa table, se mettait à chanter. Illico le coq ressuscita
en chantant. On pendit la servante.
Pour bien comprendre la mythologie du coq, il faut s'imprégner d'une
chaîne
sémantique : Coq - gal - gallus - gaulois - gala - lait - blanc - laiteux
- galaxie - voie lactée.
Chaîne à laquelle on rajoutera "sperme" et "moelle" (substantifique)
et même "perle". La voie lactée a été créée
grâce au sperme contenu dans le pénis d'Ouranos que son fils Chronos
avait outrageusement coupé sur l'incitation de sa mère Gé.
Le reste du sperme tomba dans la mer et donna naissance à Vénus
qui sortit de la mer dans une coquille saint Jacques (de Compostelle) Et oui,
quand vous allez vous bronzer à la mer, vous vous baignez dans
l'écume (Aphrodite) qui n'est autre que le sperme d'Ouranos !
Autrefois, en Touraine, on offrait un coq BLANC à saint Christophe (encore
un passeur de voie lactée) pour qu'il guérisse d'un mal qui
venait au bout du doigt. (sans doute un panaris) Mais il fallait que le coq
soit blanc.
Lorsque Mahomet monta au ciel, il trouva, je crois au troisième ciel,
un ange blanc, géant, qui avait une tête et des pattes de coq.
Quand il chantait, tous les coqs de la terre chantaient, quand il battait
des ailes, tous les coqs de la terre battaient des ailes.
Pour la mythologique, un grand coq blanc s'étend de la terre au ciel.
La
tradition Talmudique nous dit que lorsqu'un homme rencontre l'Ange de la
mort, il se met à pleurer et à crier et sa voix pénètre
aux extrémités du monde mais il n'y a que le coq qui l'entende.
C'est peut-être ça que Saint Pierre entendit lors de son reniement
: trois fois le coq chanta prévoyant la mort de Jésus. Au sommet
de chaque église il y a un coq. Or, Saint Pierre est le patron de l'Eglise.
Le coq étant un animal psychopompe, c'est grâce à son chant
que les âmes des morts montent au cieux.
Il est le seul animal dont le lion à peur. Car le cri du lion fait perdre
la mémoire des origines. Le coq la fait retrouver
Voilà quelques renseignements sur l'animal séculaire, nécessaire à notre
vie à tous mais aussi à notre mort.
Willy Bakeroot
PS : A remarquer, sans trop regarder, que le Basilic, dont le regard tue,
est né d'un oeuf de coq pondu sur le fumier au 1er mai. Cet oeuf est quelquefois
couvé par un crapaud. Pour éviter la naissance du Basilic, il faut
planter de l'aubépine sur le fumier.