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ANTIPHONIQUE ET RESPONSORIAL

Ces manières de chanter sont universellement utilisées dans les sociétés traditionnelles.
Elles ont l’avantage d’impliquer entièrement les chanteurs tout en facilitant leur implication.
Elles se présentent comme des modèles de “musique en relation” dont nous pouvons nous inspirer dans le travail avec des populations qui ne s’intéressent pas aux techniques difficiles de la musique occidentale.

RESPONSORIAL (répondre)

Il s’agit de l’alternance entre un soliste et un choeur. Le soliste entonne une phrase à laquelle répondra un choeur qui chante une phrase conventionnelle.
La partie du soliste peut comporter une part d’improvisation et de mélismes, ce qui n’est pas possible pour la partie du choeur répondant.
La partie du choeur s’appelle le “répons”. Elle constitue une sorte de refrain.

Un exemple connu est fourni par le chant des litanies :

Soliste : Sancte Iohannes
Choeur : ora pro nobis
Soliste :  sancte ....
etc.

Un chant comme “Alouette je te plumerai” devait se chanter en responsorial :
Soliste : Alouette, gentille alouette
Choeur : Alouette je te plumerai
Soliste : Je te plumerai le bec
Choeur : je te plumerai le bec
Soliste : et le bec
Choeur : et le bec
etc.

Le responsorial s'appelle aussi "chant et contre-chant". Dans l'expression musicale bretonne, on trouve : "KAN AH DISKAN"

ANTIPHONIQUE (voix contre voix)

Il s’agit de deux demi-choeurs qui chantent en alternance. Trois manières sont possibles :

A) Répétition simple : Le demi-choeur A entonne le chant d’un vers puis le demi-choeur B le répète sur la même mélodie.
B) Les vers sont chantés deux à deux sur la même mélodie : Le demi-choeur A chante les deux premiers vers puis le demi-choeur B chante les deux seconds et ainsi de suite.
C) Suite à la manière B, les deux choeurs chantent ensemble un refrain ayant le même texte et la même mélodie.

D’autres combinaisons sont possibles.
L’exemple d’antiphonique connu est le chant des psaumes dans un monastère. Mais il ne faut pas se limiter au chant grégorien. Cette manière de chanter se retrouve sous tous les horizons du monde. En particulier l’Afrique qui, en plus, utilise volontiers le procédé de “tuilage” qui consiste à répondre en commençant avant que le soliste ou le premier choeur ait terminé sa partie.
Ce procédé est utilisé dans les chants bretons.
Ces procédés favorisent le travail et l’articulation en groupe.