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RENCONTRE MUSICOTHÉRAPIE 2014 – Paris  et 89 novembre.

LA MUSICOTHÉRAPIE, UNE HISTOIRE DE FOUS ET DE SOUFFLES.
Willy Bakeroot

Le thème de cette année nous invite à la créativité.
Notre définition de la créativité ne va pas dans le sens de la création d’objets. Elle se situe plutôt dans le sens proposé par Winnicott :
La créativité est issue du sentiment que la vie vaut la peine d’être vécue.
C’est donc plus une manière d’être qu’une manière de faire.
« Si je n’ai pas la créativité, je ne suis rien ». Même si je produis mille oeuvres d’art.
Quoi qu’il en soit, le musical n’est pas un objet.
La musical est avant tout le corps du langage. En le traitant comme un objet, indépendant du sens et donc du langage, on le dénature. Marcel Jousse propose un retour au « SÉMANTICO-MÉLODISME », c’est-à-dire aux retrouvailles du sens et de la mélodie. Nous préciserons ça plus loin.

Je vous propose un petit voyage à l’envers pour essayer de découvrir les racines et les facettes multiples du jeu rythmo-musical qui nous occupe quotidiennement.
Vous savez que notre parcours s’appuie sur 3 routes :
1) celle inspirée par les recherches de Carl Orff, musicien bavarois ainsi que
2) celle de Marcel Jousse
3) celle de la psychanalyse.
Ces 3 voies ont ceci de commun, c’est qu’elles proposent un retour à la mémoire du passé. Non pas pour un retour romantique aux sources mais pour y retrouver de quoi se refaire une santé.

Ce n’est pas simple. On n’a pas toujours conscience que s’attaquer au musical engage dans des considérations qui touchent à la nature de l’être humain. S’attaquer au sonore, c’est toujours dérangeant.
Or, le musical est trop exploré sous un aspect uniquement positif d’adoucisseur. C’est bien connu, « la musique adoucit les mœurs ».
On n’imagine même pas qu’elle puisse être négative ou perverse.
Pourtant, je ne trouve pas d’allégorie plus emblématique de la musicothérapie que le voyage d’Ulysse lorsqu’il doit passer près du pays des sirènes.
Rappelez-vous le mythe :
Dans l’Odyssée. Lorsque Ulysse va passer au pays des Sirènes, il fait un pacte avec ses matelots. Il leur demande de le lier au mat du bateau. « Si je demande à être délié, serrez un peu plus les cordes ».
Il fabrique alors un gâteau avec de la cire et du miel. Puis il en fait des petites boules qu’il place dans les oreilles de ses amis.
Passent alors les sirènes aux chants fascinants et terrifiants. Il demande à ce qu’on lui enlève les cordes mais les matelots resserrent les liens.
Arrivé hors de danger, on le délie.
Pascal Quignard, qui raconte des choses bien intéressantes sur les origines du son, fait remarquer que dans la littérature grecque, c’est la première fois où l’on utilise le terme « analyse » qui signifie « déliement », « dissolution ».
Le mot Grec "analysan" clos l'histoire d'Ulysse en le déliant du mat.
Disons qu'il a pu s'habituer, sans danger, à entendre les sons terrifiants et mortifères du réel matriciel, sons qui peuvent rendre fous. Maintenant, il pourra entendre les sons du réel  avec plus de sérénité.

LA FOLIE

J’ai intitulé mon intervention « histoire de fou ». C’est que le sonore a quelque chose à voir avec la folie. La folie, ça fait du bruit.

Michel Foucault rappelle que un des loisirs du dimanche des bourgeois parisiens au 18ème siècle était d’aller en famille au Kremlin-Bicêtre pour écouter les hurlements des fous.

Le terme « fou » est passé de mode. Nous avons aujourd’hui une série d’autres termes qui essayent de cerner la folie d’un peu plus près. Je ne suis pas certain que ça soit très avantageux.
Le mot « fou » est construit sur une onomatopée qui évoque le souffle « fff », fous le camp, foutre, follis etc. Les soufflets d’âtre qui attisaient le feu s’appelaient autrefois « follis ».
Autrefois, on considérait les fous comme des gens qui avaient trop d’esprit, trop de souffle. Ils avaient donc des savoirs mystérieux sur l’invisible ou sur l’au-delà. On allait les questionner comme autrefois, en Grèce, on questionnait la Pythie. Elle aussi devait hurler.

Les fous s’appelaient aussi les « agités ». C’étaient des possédés.
Mon expérience avec des psychotiques m’a appris que, dans certains états de crise, on pouvait facilement utiliser cette terminologie pour nommer ce qui se présente.
La possession se fait, en général par l’oreille, ou, en tous cas par un des trous du corps. Les souffles entrent dans le corps et y font leur demeure.
Le thème de la possession est devenu suspect parce qu’il est associé à des pratiques qui seraient magiques ou religieuses.
Ce thème est d’ailleurs toujours utilisé dans les récits chrétiens. La liturgie de l’Avent rappelle qu’Ève a tendu l’oreille à un serpent. Certains textes disent même qu’elle lui aurait donné un baiser.
Or, un serpent, ça ne parle pas. Ce qui sort de sa bouche est un souffle rythmo-musical, il siffle sa duplicité et la transmet à Ève qui la transmet ensuite à son pauvre Adam. Et tous deux commettent le péché originel.
Bien des années plus tard, arrive celle qu’on appelle la nouvelle Ève, Marie qui tend elle aussi son oreille. Mais ce n’est plus à un serpent mais à un ange, messager de Dieu. Ainsi conçue par l’oreille et le saint souffle, elle engendre le verbe.

Il y a, à Wurzburg, en Allemagne, à la MarienKapelle un magnifique tympan qui représente Dieu le Père qui tient un tuyau dans sa bouche et dans sa main. Le tuyau descend jusqu’à l’oreille de la Vierge qui est juste en dessous de lui. Le long du tuyau, on voit un bébé qui descend. Devant la Vierge l’ange Gabriel lui souhaite la bienvenue. (1) http://carmina-carmina.com/carmina/contes/annonce.html

La folie peut être considérée comme une possession par le récit d’un dieu agitant. Il est intéressant de relever que le mot « récit » est bâti sur la racine « kei » qui signifie « agiter ». D’ou Kiné, cinéma etc. Le récit agite et fait se mouvoir. C’est sans doute ce qui explique l’efficacité des grands orateurs ou des tribuns politiques.

Marcel Jousse parle de possession par le réel. Dès la naissance, nous sommes possédés par le réel qui nous oblige à l’exprimer. Il définit ce rapport au réel comme un duel tragique.

Revenons  en ARRIÈRE, in UTÉRO, pour voir ce qui se passe chez celle qui nous a fabriqué.

Les premiers temps de la gestation tiennent de la transubstantiation. Ce sont des moments bien difficiles à décrire. Mais rapidement, le bébé sera embarqué dans le temps. Le temps va s’incarner et l’assaillir sous forme de sons.

Tout son, quel qu’il soit, incarne le temps. Aussi bref soit-il, il a un début, puis un corps, puis une fin. On pourrait presque l’assimiler à une interaction triphasée
La succession contrastée des sons crée le fil rythmique du temps.
Il ne s’agit pas ici de dire que le bébé perçoit le temps. On ne perçoit que ce qu’on a déjà mémorisé.
Ici, le BÉBÉ DEVIENT TEMPOREL. Il est embarqué dans la jouissance de l’avancée et dans la terreur de la perte de ce qui précède. On peut évoquer ici le plaisir d’être emporté dans une voiture qui fonce à toute vitesse sur une autoroute. En même temps, le conducteur est arraché à ce qui précède. Le temps allie simultanément la perte et l’avancée.
Ce n’est pas que le bébé entende les sons. Dans le ventre de sa mère, le bébé est sourd. Ses oreilles ne se formeront que vers le 6ème mois. Mais il est harcelé par les sons qu’il reçoit par tout son corps. Il reçoit - Marcel Jousse dirait : il intussusceptionne - le sonore sans pouvoir encore le rejouer.

La succession des sons constituera une sorte de RÉCIT AGITANT qui modèlera le bébé. Adviendra ainsi une première mémoire qui construira une sorte de corps sonore et rythmique. Un dieu possesseur et sonore. Un mythe fondateur et sonore qui s’installe sur le chaos primitif.
C’est une situation qui me fait toujours penser à la déesse Eurynomé :
Eurynomé, dans la mythologie grecque. Elle sort du chaos. Ne sachant où mettre ses pieds, elle se met à danser. Puis, en dansant, elle prend le vent du nord qu’elle frotte entre ses mains. Petit à petit, entre ses mains, elle crée un ballon, le monde.

INTELLIGENCE DU VAUDOU

Dans la religion Vaudou, les dieux sont des rythmes mélodiés.
Quelqu’un ne va pas très bien. C’est qu’il y a un conflit entre lui et ses dieux. Il va trouver un Hougan qui entreprend avec lui une étonnante liturgie. Ce n’est ni du mime ni de la danse, ni de la musique, ni du chant, c’est tout à la fois. Mais les dieux ne peuvent descendre que sous l’impulsion du rythme musical. Au bout de quelques séances, on trouve quel est le dieu avec lequel le patient est en conflit. Puis les rituels nécessaires pour une réconciliation.
Chaque initié aura droit à ce qu’on appelle une devise. La devise est une petite séquence rythmo-musicale spécifique de son rapport aux dieux. Chaque fois que l’initié entendra ce rythme, ce sera l’annonce que les dieux descendent.  Il pourra alors, dans le cadre de la transe, laisser ressurgir les mémoires primitives qui l’on construit.
On observe alors combien le Vaudou est une pratique très cohérente. (2)

Possédé pas cette première mémoire, le bébé n’aura de cesse que de la rejouer. Mais le son est-il rejouable ? Peut-il être formel comme peut l’être une interaction triphasée ?
Que deviendront donc ces sons intussusceptionnés sinon la substance même de ce filet rythmique, donc parle Archiloque, et qui nous tient captifs.
« Avise-toi de savoir quel rythme tient les hommes dans ses filets »
La succession contrastée des sons constitue un fil du temps. Un récit harcelant et agitant obligeant à la succession.

NAISSANCE

Puis, la poche des eaux craque ! C’est le déluge qui s’annonce et le bébé est embarqué sur un fleuve tonitruant. Et le voilà sur la plage. Son premier geste est d’inspirer.
Le bébé sort du ventre. Il inspire et emprunte au souffle du monde un peu d’âme qui va le porter toute sa vie dans un balancement permanent. À la fin de sa vie, il sera d’ailleurs prié de rendre ce qu’il a emprunté. Le souffle lui permettra de se tenir debout dans un balancement permanent entre inspiration et expiration, jusqu’à l’expiration finale.

Après cette première inspiration, il va expirer en hurlant tragiquement. Le mot « tragique » désigne le cri du bouc avant qu’on ne le sacrifie. Ce cri sera une déflagration, un acte de violence. On pourrait dire qu’il est de l’ordre des premiers rejeux.
On dit souvent que ce hurlement est un cri de désespoir. L’enfant perd son paradis. C’est un peu romantique tout en n’étant pas entièrement faux.
Mais je dirais plutôt qu’il rejette le récit rythmique qui l’a hanté et qui l’a fabriqué pendant quelques mois. Il exprime son possesseur en le rejouant.

Les yeux commencent alors à prendre une grande importance. Mais l’oreille reste toujours à l’écoute. Les sons continuent à se répandre sauvagement comme s’ils recherchaient une forme signifiante pour les contenir. Ils nous harcèlent souvent sous forme de fredons. Pascal Quignard dit que les fredons qui nous reviennent nous rappellent quel ancien temps il fait en nous.

Avec les yeux, le bébé entre alors dans le mimisme des interactions du réel mais le son ineffable est toujours là qui revendique de manière lancinante son ancienneté et sa primauté.

LES SONORITÉS INQUIÉTANTES.

La mémoire sonore reste vivace et suscite une gêne. Les bruits sonores sont harcelants et continuent leur travail.
Nous n’aimons pas le bruit qui surgit et nous rappelle la mémoire douloureuse des origines. Surtout nous avons la crainte d’un surgissement inopiné du bruit.
Il y a comme un bruit ! Ah ! Les maisons qui craquent, les fantômes dans les greniers, les bruits insolites dans les moteurs ?

La manière la plus courante d’apprivoiser ces manifestations est tout simplement de FAIRE DU BRUIT.
Lorsque nous traversons un espace noir, nous avons tendance à chanter ou à faire des bruits pour déjouer les effets des surgissements. Tout est fait pour éviter ce que le silence pourrait laisser surgir : la sonorité insaisissable du monde réel. Une des façons les plus courantes de faire du bruit est de « mettre » une musique de fond.
Un amie me racontait : « Quand j’étais petite, nous habitions une grande maison. Les toilettes étaient à l’étage. Le soir, quand je voulais y monter, je prenais un balai et je frappait sur chaque marche en criant bien fort : s’il y a quelqu’un, qu’il le dise. »

Le « sonore » vivace est comme en quête d’une forme. Issu du réel, il n’a, à priori, pas de forme saisissable sauf dans la répétition et donc la mémorisation. Il représente la musique du monde.
Nous reconnaitrons un aboiement de chien après qu’il ait déjà aboyé. Nous reconnaitrons le bruit du vent après qu’il ait soufflé dans les branches ou les maisons. Ce n’est pas pour cela que nous pouvons le maîtriser.
Et c’est sans doute ce qui nous agace et c’est sans doute ce qui fait que nous allons essayer de le dompter.
C’est sans doute le but du Rejeu. On appelle ça aussi « la symbolisation », qui amène au registre de l’articulable. Le danger est que cet articulable se cristallise et devienne abstrait en perdant tout contact avec la réalité..

UN BON MARIAGE SÉMANTICO-MÉLODIQUE

Autrefois le « sonore » était ordonné et dompté par la parole.
Si le rythme est le corps du temps, le sonore mélodique est le corps de la parole. Autrefois, on ne musiquait pas sans chanter. Parole et mélodie ne pouvaient pas se séparer. Le jeu mélodique était considéré comme partie intégrante du Verbe. C’était le règne du « SÉMANTICO-MÉLODISME ».
Les instruments d’accompagnements étaient d’ailleurs arrangés pour rappeler la raucité des voix. Ils ne s’alliaient au chant que de manière aléatoire.

Ces instruments d’accompagnement étaient simples : des unicordes perfectionnés en lyres, des tambourins ou percussions diverses. Ces instruments n’entraient pas dans le suivi mélodique. Pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter certains chants Mongols accompagnés par des sortes de luth ou même des violons. Le chant n’a rien à voir avec ce que fait l’instrument. Même chose pour l’Inde où d’énormes sitars dont les cordes sont jouées sans une articulation précise avec le chant.

LE DIVORCE

C’est vers la fin du Moyen âge qu’il s’est passé quelque chose. Au cours des 11e et 12ème siècles, les parcs des monastères prirent l’allure de parcs à machines agricoles. Ivan Illich a des pages très intéressantes sur le sujet lorsqu’il fait des commentaires à propos d’Hugues de Saint Victor dans « le travail fantôme ».
La mécanisation prenait un essor considérable et la technologie s’est étendue à la fabrication des instruments de musique.
Avec la mécanisation, apparurent alors les vièles, les violes, violons, violoncelles, puis le clavecin, et les pianos etc.
Autant d’instruments perfectionnés qui ont favorisé l’émergence de sons purs. On a alors inventé la MUSIQUE PURE. Le divorce était prononcé, le son prenait une vie indépendante de la parole.
Le son pur à ceci de fascinant, c’est qu’il n’a pas de sens et se trouve du côté de l’ineffable. On peut en dire ce qu’on veut. Surtout, affranchi de la parole qui lui donnait un sens, il fuse en liberté sans contrainte particulière. Il peut alors devenir inquiétant et même terrifiant. L’irruption d’un éventuel dysfonctionnement renvoie à la terreur devant un possible surgissement plus archaïque de bruits étranges, les sons de l’eau envahissante, le crépitement du feu dévastateur ou même des fantômes aux portes grinçantes dans la nuit.

SYSTÈME BIEN TEMPÉRÉ.

Pour se maintenir et faire l’objet d’un contrôle, il fallait tout de même que ce « sonore » trouve des limites. On inventa alors un système clair qui se voulait sage et qui justifiait son existence.  On inventa ce qu’on appelle le « système bien tempéré ».
C’est un système qui a rendu nos oreilles infirmes en nous condamnant à ne plus entendre que 12 demi-tons. Si bien que quand nous entendons chanter des Turcs, ou des Chinois, ou encore d’autres peuples traditionnels, nous pensons qu’ils chantent faux.

Ce système s’est répandu dans tout l’Occident comme un raz de marée, créant ainsi ce que nous appelons la « musique pure », appelée au conservatoire « musique savante ». La mélodie se dégageait de la parole et prenait une vie indépendante avec la complicité d’instruments de plus en plus performants.
Cette musique pure devint musique « objets » à fabriquer. Elle versa dans ce qu’on appelle « l’esthétique ». Comme le « sonore » n’avait plus de sens, il se créa des références purement émotionnelles et jouissives. Le « musical » ne fut plus abordé que par les fantasmes tout en s’assujettissant de plus en plus à un système de goûts.
La dynamique relationnelle du rythme musical lié à la parole fait place alors à un système de fabrication D’OBJETS ÉCHANGEABLES ET COMMERCIALISABLES.


Au 17ème siècle, Jean-Philippe Rameau avec son traité d’harmonie scellera ce régime dans lequel nous baignons encore aujourd’hui.
Les sons du réel ne sont plus perçus qu’à travers un tripotage de sons algébrosés.
Le système tonal est cette grande machine rigide qui nous dispense d’entendre la poésie des sons du réel.
Un emblème de ce système est représenté par Karajan. Karajan me semblait être un édifice de souffrances. Pour le décrire, je ne peux que le situer dans le mythe d’Ulysse.
Quand on le voyait diriger, il semblait possédé par je ne sais quels dieux qui voulait le posséder alors que lui, résistait en se raccrochant, comme Ulysse à ses cordes, aux chaînes représentées par le système tonal rigide des symphonies de Beethoven. 
C’était d’ailleurs un obsédé de l’image fixe. Il passait sa vie à tripatouiller des appareils visuels. Il disait « Je suis le seul à pouvoir transposer une structure musicale dans l’espace d’une image. » Son rêve était de transposer les symphonies de Beethoven en images. On pourrait dire que son but était le FIXE, sans doute pour éviter l’angoisse du mouvant.

LE SYSTÈME TONAL ET LA MUSICOTHÉRAPIE.

Saisir cette machine pour l’utiliser en musicothérapie ne peut être que de la manipulation forçant à s’adapter à un système pour ne produire que de l’émotion. Or, l’émotion n’est pas articulable. Elle favorise la confusion.
Je ne dis pas qu’il ne faut pas d’émotions, je dis qu’elle représente un danger par la manipulation à laquelle elle invite. La manipulation est le contraire de la thérapie.
                              
CONCLUSIONS.

Je définirais bien la musicothérapie active comme la cure qui tendrait à nous réconcilier avec le son des choses du réel et ainsi nous réconcilier avec ce qui nous a fabriqué. Toute thérapie tend à dissoudre les conflits qui ont surgi pendant la construction d’une personnalité. Conflits avec les matrices, conflit avec le temps, conflits avec l’entourage. Surtout, ici, conflits avec le sonore trop organisé qui se conjugue avec la peur du sonore sauvage.
Il s'agit de se délier des systèmes qui rendent prisonniers, tel le système tonal, afin d'entendre mieux le son des choses du réel qui nous a fabriqué.
Cela demande un retour au sémantico-mélodisme afin de redonner du sens à une parole liée à son corps mélodique. Le « sémantico-mélodisme » adoucit le son sauvage par le rythme et la forme que lui donne le sens d’une parole.
Mais il s’agit d’un mélodisme qui est issu de la parole.

C’est bien ce que vont nous montrer nos amis Coréens ainsi que Mic Baudimant et ses animaux

(1) WURZBURG, tympan de la Marienkapelle - Photo Anne Moulard

(1) WURZBURG, tympan de la Marienkapelle - Photo Anne Moulard


(2) Bain de boue - rituel Vaudou à Saut d'eau - Haïti