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Dominique BRUGGER :
Bienvenue à tous pour ce colloque anniversaire, merci d’être là et de nous faire confiance.
Parce qu’il n’est pas toujours simple de se penser et de se vivre musicothérapeute, j’ai eu envie, il y a 10 ans, de monter ce colloque. C’était en 2007, à Besançon, avec l’association TEMPO.
L’intention était :
- de faire partager les connaissances spécifiques et originales de Willy Bakeroot,
- de réfléchir ensemble au métier, chercher, et progresser.
Nous avons commencé par un thème générique : la musicothérapie active (Mta) & sa pratique au quotidien, une identité professionnelle à construire. La richesse des échanges et le plaisir nous ont donné le goût de poursuivre le travail.
Très vite nos thèmes de recherche se sont précisés. Ils ont alors interrogés les notions fondamentales comme la mise en jeu du temps en Mta, le jeu et la répétition en Mta pour bientôt oser affirmer notre préoccupation sous jacente : la question de l’accès au langage. Avec elle, s’est imposé l’énoncé d’un de nos ancrages, l’ancrage anthropologique.(1)
Et alors que nous remarquons la présence quasi constante du rythme en toile de fond de chacun de nos colloques et de nos titres, nous y avons récemment associé la créativité (2) et dernièrement la mémoire.
Cette année, c’est avec un thème racine que nous voulons revenir sur les concepts d’appui de notre travail. Avec Du souffle rythmique à l’ordre du langage, nous réinterrogeons, comme en 2007, ces références principales ainsi que les processus à l’œuvre : souffle, balancements, répétition, mimodrame, mythes…
Un retour aux origines qui m’amène quelques observations :
- Le retour aux origines est lui même souvent convoqué dans notre pratique quotidienne, lorsque le processus engagé vient confronter le patient à son histoire : réminiscences, résurgences et autres rejeux inconscients de traumatismes de l’infantile précoce,
- Le chemin que nous avons parcouru en 10 ans n’est pas moindre.
- Plus que partagée, la spécificité « Bakerootienne » s’est en fait affirmée et affutée. Nous pouvons aujourd’hui identifier les outils de terrain du musicothérapeute, tant du point de vue de la pensée du métier que de sa pratique. Néanmoins « toujours sur l’établi tu remettras l’ouvrage ».
- Voici 10 ans que cette recherche nous tient ensemble dans une dynamique que nous devons sans doute à la force des procédés rythmo-musicaux – procédés qui s’enracinent dans, et portent notre spécificité humaine de parleur, mimeur, rêveur, poète, homme qui danse et qui chante.
- Et enfin, bien que nous travaillions avec ces procédés constitutifs de notre pratique et commencions à les identifier et les penser avec spontanéité, je me permets de vous livrer une réflexion personnelle : Il ne s’agit que de pensées – du vent en somme – tant que nous n’en sommes pas les artisans pratiquants. Ces procédés, il nous faut les jouer, les vivre, sinon nous risquons de tomber dans l’illusion d’un savoir. Or aider chaque patient requière avant tout une écoute de SON récit en mouvement perpétuel (récit rythmo-musical pour nous), et de son « être au monde ».
Goutons à la saveur de toutes ces interventions. J’espère qu’elles vous redonneront du souffle pour repartir d’un bon pied dans nos pratiques quotidiennes.
Présentation du groupe, de l’organisation, et remerciements.
Dominique Brugger, association Tempo, Besançon – http://tempo-musicotherapie.cleasite.fr
(1) Les gestes rythmo-mélodiés à l’origine de l’accès au langage, - Savoirs et saveurs anthropologiques de la mta - Il était une fois le conte et ses mythologies, - Temps rythmo-musical, geste parlé dans l’accès au langage - Constructions rythmiques et transmission orale en Mta, des récits qui peinent à se dire.
(2)
La geste rythmo-musicale, les rythmes de la créativité en mta - La Mta outil rythmique et sensoriel de la mémoire).