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RYTHMER LA RÉCRÉ
PRÉSENTATION DUN FILM
Rencontre de musico-thérapeutes à TEMPO, Besançon

11 et 12 nov. 2009

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Je suis ancienne institutrice puis conseillère pédagogique en éducation musicale. Je me suis toujours intéressée à la danse et la musique traditionnelles autant comme pédagogue que comme praticienne pour mon propre plaisir.

Depuis que je suis à la retraite, j’ai entrepris de collecter, en les filmant, les jeux rythmés, de type tape-mains, que les enfants pratiquent et se transmettent entre eux dans les cours de récréation et lieux de l’enfance.
Pratiqués par des enfants fréquentant l’école élémentaire (très peu à l’école maternelle), ces jeux se présentent sous la forme de courts textes parlés ou chantés mais toujours rythmés qu’ils prononcent le plus souvent à deux mais aussi en petit groupe, en produisant des frappés de mains ainsi que des gestes rythmés codifiés (mime, se retourner, se baisser…). Vous entendrez des paroles aux thèmes variés, intemporels, anciens ou contemporains incluant, par exemple, des noms de personnages connus (politiques, télévisuels,etc…) ou des mots à la mode comme « sexy » ! Très souvent, des passages « surréalistes », absurdes, humoristiques, voire grossiers se glissent dans le texte. Les onomatopée et des déformations de langues étrangères sont aussi très fréquentes.

Si les filles s’approprient plus particulièrement ce répertoire, vous verrez également des garçons jouant entre eux un répertoire plus restreint mais très dynamique, aux gestes plus vifs voire agressifs.
Cette culture enfantine qui échappe à l’adulte m’intéresse au plus haut point et m’interroge car pourquoi les enfants d’aujourd’hui, baignés dans un monde d’images virtuelles, de jeux sur écran prennent-ils toujours plaisir à jouer à ces jeux répétitifs apparemment simples? Que partagent-ils ainsi ? D’où viennent certains jeux anciens déjà pratiqués par ma fille il y a plus de 20 ans ? Quel est le parcours de ce patrimoine oral ?
Les questions sont nombreuses et mes lectures m’aident à apporter des réponses ou du moins à élaborer des hypothèses, ainsi je suis particulièrement émue de rencontrer, ici même, deux auteurs qui m’accompagnent depuis le début, il s’agit de France Schott-Billmann pour « Le besoin de danser » et Claude Gaignebet pour « Le folklore obscène des enfants ». J’en profite pour les remercier sincèrement !

Une chose est certaine, ces jeux révèlent des compétences multiples souvent ignorées des enseignants ou des éducateurs !
J’ai filmé plusieurs classes dans une douzaine d’écoles élémentaires du Val de Marne, de Paris et de la Creuse ainsi que dans un atelier privé d’expression primitive dans les Hauts de Seine.
Bien sûr, ce panel n’est pas encore suffisant pour mener une étude rigoureuse. Je poursuis ma collecte et espère filmer dans d’autres régions. Si vous connaissez des enseignants ou éducateurs susceptibles d’être intéressés, je suis preneuse de leurs coordonnées ! J’aimerais également rencontrer des chercheurs, des universitaires en sciences humaines qui pourraient éclairer mon étude de leurs connaissances que ce soit en anthropologie, ethnologie, ethno-musicologie, psychologie, sciences de l’éducation, etc…
Le film de 30 minutes que je vais vous présenter est assez représentatif de ce que j’ai vu, il est constitué de plusieurs chapitres :
• les jeux les plus répandus, dont un que j’ai vu dans toutes les écoles (3 p’tits chats)
• des jeux qui racontent la vie
• des jeux en langues étrangères (serbe, malgache, portugais et arabe)
• les jeux et l’expression de l’agressivité
• des jeux inventés
• un chapitre sur la qualité et la variété du geste
• un dernier sur ce que les enfants disent de ces jeux.

Je pense que votre sujet d’étude, la répétition, est évidente tout au long du film.
La prise de vue ainsi que le montage sont un travail d’amateur qui comportent de nombreux défauts mais j’espère que le plaisir qui éclaire le visage des enfants vous les feront oublier !
Je mène cette action bénévolement grâce au parrainage et à la caution morale et juridique d’une association l’O.C.C.E. (Office Central de la Coopération à l’École) sans qui je ne pourrais rentrer dans les écoles et surtout filmer des enfants.
Enfin, je tiens à remercier Willy Bakeroot et les responsables de l’association TEMPO pour leur confiance et leur accueil.

Besançon, le 11 novembre 2009
Gisèle MANSAUD
gisele.mansaud@wanadoo.fr

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