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Présentation du chant Pansori Coréen

Mélissa David et Sohn Zhen-Bong

LE PANSORI

Dans l’ancienne Corée, davantage qu’en Chine ou au Japon, aucun lien n’existe entre la culture savante et la culture populaire. La première est dominée par le néo-confucianisme chinois, la seconde par le bouddhisme et le chamanisme autochtones.

La langue littéraire de l’élite, écrite, est principalement le chinois, tandis que le peuple s’exprime en coréen.

Cette double tradition culturelle a permis la survie d’un art narratif oral distinct, appelé pansori, qui s’est développé au sein de la culture populaire jusqu’au 20ème siècle, où il a été absorbé dans la tradition littéraire écrite.

Ce passage à la tradition écrite a permis la conservation de six des douze chants principaux que comptait, au 19ème siècle, le répertoire de pansori.

Deux de ces chants, les plus populaires, - la chanson de Chunhyang et la chanson de Schimchung –ont été repris pour le film de Im Kwon-taek, sans modification des paroles et de la musique.

Pour traduire le terme de pansori (son” = chant, pan = aire de jeu, place du marché), on a employé, en Occident, l’expression “opéra à un seul acteur”. En fait, le pansori est un solo oral, dramatique, musical et en vers.

Le chanteur de pansori, appelé kwangdae, est donc un artiste complet. Accompagné seulement par un tambour, le puk, qui marque les divers rythmes à la main ou avec une baguette, il exécute alternativement des passages chantés et parlés. Il est tour à tour narrateur ou interprète d’un des personnages. Bien qu’il s’adresse parfois en aparté à son tambour, qui l’y incite, et qui lui offre l’occasion de reprendre son souffle, le kwangdae parle avant tout directement aux spectateurs qui peuvent manifester leur approbation.

L’exécution complète d’un seul pansori prend jusqu’à huit heures, mais est, généralement, fragmenté au cours d’une journée.

http://www.filmsduparadoxe.com/pansori.pdf