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TARENTISME ET TARENTELLE

Tullia CONTE et Mattia DOTO

https://sudanzare.wordpress.com/francaise/danses-traditionnelles-du-sud-pizzica-tammurriata-tarentelle/

 

 

Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, lorsque la tarentelle est étudiée par les sciences sociales, cette musique et ces danses ont la connotation du monde “rural”. Beaucoup de gens ont utilisé cette musique comme exorcisme par la morsure de la tarentule, avec le monde rituel qui s’y cache. Aspects très symboliques qui sont liés à la danse. À partir des années 70, un mouvement de « revalorisation » va jusqu’à la contamination du mouvement artistique de l’Italie aujourd’hui.

Le terme “Tarantella” se réfère à une « grande famille » dans laquelle l’on retrouve la plupart des danses et musiques du Sud de l’Italie : PIZZICA, TAMMURRIATA, TARENTELLE DE CALABRE, SALTARELLO et autres. Elles partagent une structure musicale basée sur 6/8 (même s’il est très probable que la structure rythmique la plus archaïque ne soit pas celle-ci), et elles ont en commun certains pas de danse.

Dans le Sud de l’Italie, on peut trouver de nombreux types de « Tarentelle ». Au cours des siècles, le phénomène tarentelle s’est développé, diversifié, contaminé. La danse folklorique italienne est la photographie d’une identité nationale : un bagage complexe qui reflète pleinement la diversité sociale et géopolitique du pays. La danse traditionnelle italienne, est spécifique d’une région à une autre, mais se retrouve ensuite dans le terme générique « tarentelle » : acclamé, craint, utilisé et vendu – surtout par les peuples italiques – pendant des siècles.

En 1959, dans le sud de l’Italie, l’anthropologue Ernesto De Martino découvre et fait revivre les vestiges du rituel nécessaire à la guérison de la morsure de la tarentule.

Araignée mythique, qui pique et injecte un poison capable d’entraîner bientôt la victime dans la folie, à des crises et au besoin immédiat de soins physiques. Ainsi est née la danse de la pizzica, mieux connue comme Tarantella : expression des humeurs, des soucis personnels qui deviennent socialement partagés. Mythe antique qui trouve ses racines dans le passé archétypal, saturé de symboles et d’idées provenant de la tradition du théâtre populaire.