LA NOTION DE TEMPS EN MUSICOTHÉRAPIE ACTIVE
Q |
u’y a-t-il de si
difficile à écrire au sujet de l’outil
musicothérapie ? C’est qu’il est souvent amalgamé aux
yeux des observateurs ou des curieux à l’enseignement de la
musique, sous entendu pour devenir musicien, ou au plaisir ineffable des
oreilles. L’affaire n’est pas bien grave, mais elle se corse un peu
quand on doit légitimement rendre des comptes aux collègues et
aux institutions de soins.
De plus, comme
l’écrit Jean-.Bertrand. Pontalis, « en assignant un nom
à certains phénomènes, surtout à ceux qui
contrarient nos attentes, nous croyons les éclairer et commencer par
là à nous en rendre maîtres. La dénomination devient
vite un mot de passe qui rassure et dispense de toute interrogation. Il arrive
que le mot écrase le sens ».
A la lumière de cette
citation j’entreprendrais l’étude de la notion la notion du
temps, qui me semble fondamentale dans l’acte musicothérapeutique.
L’intérêt que j’éprouve pour cette notion est
peut-être nostalgique, dans la mesure où j’ai eu
l’occasion au cours de mes expériences professionnelles
d’appréhender la maladie mentale dans des contextes hospitaliers
différents, certains où on prenait le temps
d’écouter et d’autres où c’est le temps qui
nous prenait. Dans les uns, le temps servait plutôt la pensée,
dans les autres le temps servait l’agir.
Cependant, quel que soit le contexte, et quel que soit mon sentiment à l’égard de celui-ci, dans un cas comme dans l’autre, les mêmes questions émanaient de la bouche des patients : « Quand est ce que je vais guérir ? ». « Je ne suis pas malade ! ». « Je trouve le temps long ». « Quand est ce que ça va s’arrêter ? »
Il n’en va pas de
même pour une jambe cassée : on applique un plâtre le temps
de la cicatrisation, on rééduque. Dans ce cas, on peut avoir une
impression de parfaite maîtrise du temps, confirmée par la
réalité. Ça rassure.
En ce qui concerne les
troubles mentaux, la maladie est elle-même une tentative de
cicatrisation, qui s’éternise, donnant souvent aux acteurs et aux
observateurs l’impression d’être dans l’irréalité.
Ça angoisse, ça entame et ça fait même rire.
Mais qu’est ce que ça entame ? Nos certitudes sans doute, certitudes d’être, avec et à travers le temps, dans la réalité, et surtout, notre toute puissance de soignant, enracinement et empreinte du deuil originaire, reliquat d’un monde intemporel hallucinatoire imaginé après coup, paradoxe énigmatique de la vie, laquelle ne peut se définir dans l’intemporel.
Plus simplement, nous pouvons
nous sentir menacé dans notre propre rapport au temps, avec tout ce
qu’il véhicule, c’est-à-dire notre histoire, notre
mémoire, notre façon d’être avec l’autre, nos
convictions, nos espoirs et nos craintes, nos forces et nos fragilités.
Et pourtant la notion d’investissement du temps dans le processus de
pensée n’est ni très originale ni très nouvelle
comme nous le rappelle Pr. D. Marcelli dans « le rôle des micro
rythmes et des macro rythmes dans
l’émergence de la pensée chez l’enfant ».
Dans ce même texte, il
rappelle que pour H. Meschonnic « le rythme est l’inscription
d’un sujet dans son histoire
« et que » si le sens est une activité du sujet, si
le rythme est une organisation du sens dans le discours, le rythme est
nécessairement une organisation ou une configuration du sujet dans son
discours ». Cette question qui renvoie à l’émergence
de la pensée dans l’ontogenèse d’un individu reste
bien intrigante et nous plonge dans les processus originaires qui prennent sens
après coup, tel ce jeune patient, qui après avoir joué
inlassablement, de la lame la plus grave d’un xylophone à la lame
la plus aiguë, dans un mouvement circulaire ininterrompu pour lequel
j’ai du intervenir, afin de fixer un terme à ce mouvement
rythmique, et qui regarde fixement le xylophone en lâchant après
quelques minutes, : « il se passe quelque chose là ! ».
Où telle cette
conversation délicieuse entre deux enfants et un adulte.
- La petite fille (6 ans)
« A l’atelier peinture, j’ai dessiné un
bébé qui boit le sein de sa mère ». L’adulte :
« Il boit le sein de sa mère, ou il boit le lait qu’il y a
dedans ? ».
- La petite fille (en
souriant) « Il boit le lait qu’il y a dedans ».
- Le petit garçon de 9 ans. « C’est normal ! Vu tout le temps qu’il a attendu dans le ventre de sa mère, il avait soif ! ».
P |
our ma part,
l’intervention de soin musicothérapeutique doit se concentrer dans
le champ de la construction du
temps, de son aménagement, en étroite relation avec son
émergence originelle. Autant dire qu’il s’agit d’une
intervention qui se nourrit de l’outil psychanalytique, dans une pratique
reposant sur le « matériel » à disposition,
pré langagier, qui se veut porteur et signifiant à la fois du
temps, c'est-à-dire le corps.
Bernard Golse dans un texte
sur la « naissance des représentations » s’interroge
entre les interactions possibles corps/psychisme, qui peuvent amener à
la pensée, caractérisée par la notion de durée, de
temps. Comment le temps, éprouvé au niveau du corps en tant
qu’attente, tension, gêne ou déplaisir somatique, va-t-il se
traduire psychiquement en terme de durée ?
Cette question
m’apparaît comme centrale en ce qui concerne l’utilisation du
médiateur rythmique et relativement opérante dans la
confrontation clinique avec ce que je nommerais les « désordres
temporels ».
Si ce n’est que le paradoxe présent dans les « désordres temporels, est que le temps est éternel ou stoppé net, ce qui laisse quelque fois l’impression d’avoir affaire à de l’inconscient brut. Aussi j’oserai définir l’utilisation de l’outil rythmique comme un travail sur et avec le temps, dans les rapports complexes qu’il entretien avec le monde extérieur.
Il s’agit de permettre
ou de susciter le lien entre des processus inhérent à la vie
sociale, propre à l’homme, et le vécu intra psychique, deux
réalités qui fonctionnent sur le modèle de deux miroirs se
renvoyant sans cesse l’image l’un de l’autre, sans se
confondre pour autant. La conscience du temps, autour de sa structure plus que
de sa connaissante savante, offre à ces deux images la
possibilité de ne pas fusionner. Elle instaure ce vital balancement,
organisateur de l’alternative entre soi sujet et soi autre.
En effet, le rythme en
lui-même n’est il pas déjà les prémisses
d’un espace transitionnel ? Quand on se penche sur la vie in utero, on s’aperçoit que le monde
intra utérin est constitué de rythme : les battements cardiaques
de la mère et de l’enfant, les pas cadencés de celle-ci
ainsi que son environnement.
Françoise Dolto nous
le rappelle dans son séminaire de psychanalyse d’enfants :
à la question : « Le bruit du cœur, c’est un insignifiant de base ? » elle
répond : « C’est un signifiant de base pré-
temporo-spatial ». Comme écrit Pascal Quignard : « Les oreilles
n’ont pas de paupières ». Nous sommes sans cesse agit par
les rythmes depuis les origines.
D |
ans les rythmes
rencontrés chez les patients psychotiques, comme chez les enfants
autistes ou dans les psychoses déficitaires, apparaissent surtout des stéréotypies
rythmiques ou des explosions rythmiques, les unes traduisant le principe de
constance, les autres traduisant une angoisse ou une excitation intense.
Quel que soit le cas, nous
sommes confrontés à un principe fondamental de la vie, qui ne
s’inscrit pas dans un déroulement temporel constructif pour
l’histoire du sujet, soit parce qu’il a été aboli par
un concours de circonstances malheureuses, soit parce que les modèles
étayant s’inscrivent déjà dans un processus
anhistorique.
Illustration
X |
est un patient pour qui le temps à l’air de
s’être arrêté. Il hante de sa boiterie, les bras
croisés derrière le dos, depuis quelques années l’institution,
rythme ses relations par des demandes en mariage incessantes à la gente
féminine, proposant éventuellement de faire un
bébé. Son air malicieux quand il aborde ce registre peut
prêter à rire (sauf si l’on se retrouve seul avec lui).
En tout cas dans la
répétition au fil des années, ça (sa) peut devenir
persécutant. Les soins en ce qui le concerne se sont surtout
articulés autour de ce qu’on appelle
“l’éducatif”, c'est-à-dire la
répétition quotidienne de stimulations à
l’hygiène corporelle et à la gestion du temps pour ses
activités.
Autant dire que
l’articulation se noie dans le registre des préoccupations
maternelles primaires mises en évidence par Winnicott, avec ceci de
particulier qu’elles drainent une parfaite ambivalence chez le soignant,
car il ne s’agit pas d’un nourrisson mais d’un adulte, ce qui
dénature notre rapport à un temps qui ne suit pas la logique
habituelle.
Je vous fais grâce des
mécanismes de défense mis en place afin de lutter contre cet
inconvénient majeur. Ils sont aussi variés qu’il y a
d’intervenants.
Mais ce qui paraît
cliniquement apparent, c’est la confrontation entre deux notions qui
paraissent antagonistes et qui pourtant se nourrissent l’une de
l’autre : il s’agit de l’intemporel, qui est étranger
au temps, à la durée, et du temporel, qui ressort à
l’existence terrestre, de la vie elle-même.
Pour illustrer cette
confrontation entre ces deux phénomènes, je citerais un paradoxe
que j’ai mainte fois pu observer auprès de patients psychotiques
concernant l’hygiène. En effet, j’ai pu constater assez
souvent, en en faisant les frais personnellement si je puis dire,
l’énergie dépensée quotidiennement à stimuler
certains patients pour la toilette, ceux-ci nous rétorquant
quotidiennement qu’il l’avait déjà faite.
Ce processus
répétitif, qui pouvait d’ailleurs mener jusqu’au
conflit, mettait de côté un phénomène majeur et
source du conflit c'est-à-dire, la distorsion du temps. En interrogeant
plus précisément ces mêmes patients, on pouvait apprendre
qu’ils étaient incapables de discerner les jours de la semaine, les heures de la journée, et
même leur date d’anniversaire. Alors effectivement ils avaient
déjà fait leur toilette !
R |
evenons à notre
patient. Celui-ci veut faire du tambour comme il dit, et c’est dans ce
contexte qu’il m’est adressé.
Première séance
: il tape sur le djembé, les deux mains jointes comme le font la plupart
des psychotiques chroniques, ou comme les enfants l’expérimentent
sur n’importe quel objet pourvu que ça fasse du bruit, dès
qu’ils sont en âge de se servir des mains.
La façon de percuter
sur le tambour est tout à fait typique de ce style de patient : il
n’y a pas de rebond des mains. Elles s’écrasent sur la peau
du djembé sans rebondir.
Ensuite il imite les indiens
et leurs cris de guerre, puis tend la main vers moi en guise de revolver :
« Pan ! T’es mort », et attend ma réaction (en tout
cas je le suppose).
J’enchaîne sur
quelques propositions d’exercices pour lesquels j’accompagne le
patient d’une pulsation régulière percussive afin de
solliciter le rebond des mains, mais
rien n’y fait. Quelques minutes plus tard, le patient caresse la
peau du djembé et m’interroge : « c’est solide
ça ? ». J’acquiesce tout en espérant
secrètement que la peau résistera.
Au sortir de cette
séance, je suis resté intrigué par deux
éléments.
Le premier relatif au
désir de mort à mon égard évoqué de
manière ludique et en même temps abrupte, le deuxième
empreint du désir d’être un bon soignant (devrais je dire
peut être une bonne mère ?), concernant la crainte que la peau du
djembé ne cède pendant la séance …
A |
ce moment du récit, je me dois de vous expliquer
quelques éléments qui constituent ma façon
d’appréhender ce type de patients avec l’outil rythmique.
Pour se faire,
j’introduirais une notion toute musicale : le « A tempo », terme italien qui
signifie retour au mouvement initial. Cette métaphore verbale ne prend
de sens dans ce contexte qu’à partir de l’observation de la
naissance du rythme et de la durée chez l’enfant. En exemple je
citerais deux observations que je trouve remarquable.
L |
a première peut
s’effectuer auprès de n’importe quels enfants au
développement quasi harmonieux, à l’aurore de l’apparition
du langage syntaxique et de la marche. Il se trouve qu’à cette
période, dans la journée, et d’ailleurs plutôt en
soirée, existe un moment clef où l’on peut percevoir une
agitation psychomotrice, une logorrhée verbale et mélodique,
l’ensemble accompagné de jeux de vertiges.
Souvent ce
phénomène est traduit par : « il ou elle est
énervé(e) ». Quelque fois même on émet
l’hypothèse que la somme de stimulation engrangée dans la
journée est si intense que l’enfant à besoin de se
décharger. N’est il pas remarquable de cette période,
qu’elle coïncide avec cette question essentielle : «
C’est dans combien de dodo que… ? ».
En écoutant
attentivement ce qui se dit lors de ces scènes, on peut entrevoir par
bribe le déroulement de la journée, le corps imitant les
situations dans un chaos temporel considérable, suivi de cette fameuse
question : « C’est dans combien de dodo que… ? ».
La conscience du temps
émerge du chaos. « L’inconscient, se sont les temps
mêlés, ce n’est pas de l’intemporel »
écrit Jean-Bertrand PONTALIS.
Je me permets d’y adjoindre que le rejeu des temps
mêlés amène à la conscience de la durée, du
temps et peut être même de la pensée.
L |
a deuxième observation
appartient aux publicitaires, qui nous montrent un enfant sur une
balançoire, triste sur le mouvement rétrograde et joyeux sur le
mouvement en avant, ayant accès à ce moment précis par la
vue à un logo publicitaire évoquant un fast food.
L’œil
aiguisé de nos publicitaires à des fins commerciales n’est
pas sans évoquer une dualité essentielle, exprimé par un
mouvement de balancier imprégné d’humeur antagoniste, en
rapport avec la présence et l’absence du bon objet nourricier.
Il n’est pas sans
évoquer non plus un rapport au manque comme organisateur du temps en terme
de durée d’absence de l’objet nourricier et de durée
de retour de celui-ci.
Je signale au passage
qu’il s’agit d’un thème évoqué par le
calendrier chrétien à travers la césure de
l’année en deux par Saint Jean le Baptiste (le 24 Juin), et Saint
Jean l’apôtre (le 27 Décembre), ce qui nous renvoie à
la figure folklorique « Jean qui rit » et « Jean qui pleure
» comme le souligne Jacques Dubouloz dans « Le symbolisme du cycle
annuel ».
Ces deux anecdotes
précitées illustrent l’importance du corps en relation avec
les processus de la construction
du temps, de la durée, de la mémoire, eux mêmes en relation
avec l’inconscient.
L |
’intervention
musicothérapeutique semble s’inscrire, en ce qui concerne
les maladies mentales, à la croisée de ces chemins. Elle est
particulière dans la mesure où elle privilégie la
qualité intrinsèque de l’émergence du temps, en se
dégageant de l’idéal esthétique ou artistique,
sublimation propre à chacun, avec laquelle nos patients
n’entretiendraient que des rapports d’imitation. Cette intervention
se situerait donc plus du côté de l’efficacité,
laissant apparaître de surcroît l’esthétique ou
l’artistique.
J’ai la chance
personnellement de m’occuper de patients pour qui l’espoir
thérapeutique a pris « une claque », comme on dit; La
plupart du temps on me demande de les occuper, pour qu’il ne reste pas
à ne rien faire. Ma position est donc tout à fait confortable,
puisqu’il n’y a pas d’impératif thérapeutique
de guérison. Mais il y a une loi tout de même celle du temps qui
s’écoule et que l’on partage.
La notion de « A tempo » prend tout (toute) son sens dans ces
situations, car elle implique l’idée de reprendre pieds à
partir d’un tempo d’origine, dans une dynamique
répétitive, qui ne donne pas d’emblée la
pression d’un idéal
à atteindre.
L’utilisation des
percussions dans le « A tempo » s’avère
précieuse. Elles sont un prolongement du corps et en même temps
une résonance renvoyée au corps par les vibrations et par les
oreilles. Elles enclenchent un processus d’aller/retour circulaire entre
le corps et l’extérieur du corps, c’est à dire de
l’espace…
P |
endant que je vous raconte
ceci, notre patient lui, continue ses séances. Elles paraissent se
dérouler à l’identique : Il entre dans la salle, tape sur
le djembé à deux mains, imite les indiens, « Pan t’es
mort ! ». Je lui propose quelques exercices. Puis il caresse la peau du
djembé et me demande : « C’est solide ça ? ».
Bien ancré dans ses
rituels, il pourrait vite nous endormir, sauf qu’au bout de quelques
séances, qu’on pourrait qualifier de
stéréotypées, m’est apparue une chose remarquable :
l’espace temps compris entre « Pan t’es mort ! » et
« C’est solide ça ? », se raccourcissait au fur et
à mesure. D’autre part, plus cet espace temps se raccourcissait,
plus le rebond des mains sur le djembé naissait.
Et plus cet espace temps se
raccourcissait, plus je me demandais s’il ne me posait pas à sa
façon la question : « La mort, est ce que c’est solide ?
».
Jusqu’à cette
séance où il entre, prend le djembé, imite les indiens,
« Pan t’es mort ! » et aussitôt caresse la peau du
djembé « est-ce que c’est solide ça ? ». Je lui
propose un exercice… Il pose les coudes sur le djembé en se
joignant les mains, puis me parle de sa mère et de son père, avec
un sérieux que je ne lui connaissais pas …
Olivier Messiaen nous
enseigne que « trois mots reviennent constamment dans la bouche des
rythmologues : périodicité, irréversibilité,
symétrie » et que « la vraie périodicité,
celle des vagues de la mer, est le contraire d’une
répétition pure et simple. Chaque vague est différente de
la précédente et de la suivante, par son volume, sa hauteur, sa
durée, la lenteur et la brièveté de sa formation ».
Mais ne condamnons pas la
répétition pure et simple. En ce qui me concerne elle fait partie
de mon paysage professionnel, sa base est un outil de travail. Dans son rejeu
j’y trouve toujours une étincelle de création. Cela prend
du temps bien sûr, et implique une présence au temps hors notre
propre désir…
L |
e point sur lequel
j’aimerais conclure aujourd’hui découle des rapports que
l’on peut entretenir avec la stéréotypie et la
répétition, point très délicat car ceci nous plonge
souvent dans un contre transfert négatif, tant ils sont
évocateurs de quelque chose de l’ordre de la non pensée, du
retour au “même” dans lequel nous ne sommes pas
invités.
Les propositions
thérapeutiques apportées dans ce cas sont souvent
sur-stimulatrices et se distinguent par un remplissage du temps, une
structuration de celui-ci, mais qui à mon sens ne tiennent pas compte du
temps du patient en terme de durée vécue.
Le temps ferait office de
plâtre abstrait, homogène, quantitatif et objectif, là
où je pense que la priorité thérapeutique doit
s’axer sur la durée vécue, concrète,
hétérogène, qualitative et subjective, en articulation
avec le temps qui serait plus un allié qu’un challenge.
Aussi je terminerais sur
cette réflexion d’un promeneur breton qui entendant soudainement
résonner au loin des coups de fusils de chasse, se retourne vers moi et
me lance, méditatif : « Y’en a qui tue le temps ! ».
Jean-Yves COLLART
Le 05 février 2005
Colloque Art et soins
Paris- Nanterre 4 et 5 février 2005
Bibliographie
DUBOULOZ
Jacques, Le symbolisme du cycle annuel fiche mythologique- site carmina-carmina.com
GOLSE
Bernard, La naissance des représentations- conceptions
psychanalytiques, Nouveau Traité de psychiatrie de l’enfant et de
l’adolescent Tome I , p.173-188
Ed. Quadrige/Presses Universitaires de France
MARCELLI
Daniel, Le rôle des microrythmes et des macrorythmes dans l’émergence de la
pensée chez le nourrisson dans La psychiatrie de l’enfant vol. XXXV 1/1992- P.57-82
MESSIAN
Olivier, Traité de rythme, de couleurs, et d’ornithologie. T 1,
Alphonse Leduc
PONTALIS
Jean-Bertrand, Perdre de vue Ed. Poche
QUIGNARD
Pascal, La haine de la musique Ed. Folio- Gallimard 3008
RACAMIER
Paul-Claude, Le génie des origines Ed. Bibliothèque scientifique Payot