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En construction

Compagnie Aktion Théatre
Contes chantés et dansés Togolais

Yao Doni, Jacques Adedze, Ayaovu Ahiakpor.

Proverbes et sentences dansés et rythmés sous forme de rondo.

Qui dit que parler n’est rien, lui-même n’est rien.

Si ta tête est vraiment plus chaude que tes fesses, assieds-toi dessus.

Si tu vois le chaouna sur le cadavre de ton frère, pense aussi à ta mort.

Aussi haut que soit le trône du roi,
il ne peut jamais s’asseoir plus haut que ses fesses.

Si ton chant n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi.

L’aveugle ne voit pas mais il ne met jamais la nourriture dans ses narines.

Le sage réfléchit avant d’agir, l’étourdi s’assagit après… et c’est pour le regretter.

Si la barbe est signe de sagesse, toutes les chèvres seraient prophètes.

Plus le singe monte en hauteur sur l’arbre, plus on voit son derrière.

Si ton urine va plus loin qu’un jet d’eau,
la dernière goutte tombera toujours entre tes jambes.

C’est ce qu’on a pu dire de son vivant qui rend son cercueil lourd.

 

Conte accompagné de responsoriaux :

Conte de l'amour

Mon père disait que le meilleur chemin est celui qui mène l’homme vers les autres hommes. Un jour, j’ai demandé à mon grand-père de m’indiquer quel est ce chemin-là. Et feu mon grand-père m’a dit que pour lui le seul chemin qui peut mener l’homme vers les autres hommes, c’est le chemin de l’amour…

Il y a très longtemps de cela, aussi longtemps que l’imagination humaine elle-même se perd en essayant d’y remonter, sur une île extraordinaire, vivaient des êtres étranges. Ils ont pour nom, le bonheur, la peine, la tristesse, la fortune, l’amour et j’en passe.

Un jour, une pluie diluvienne s’abattait sur l’île, toute la terre était inondée ; face à la catastrophe, tout le monde se préparait à partir, qui sur un voilier de luxe, qui d’autre sur une embarcation de fortune. Un seul être ne se gênait pas, c’était agent l’amour. Agent l’amour prenait son temps, agent l’amour se prélassait, jusqu’à la dernière minute, quand tout le monde fut parti, il ne restait plus qu’un petit bout de terre, de quoi lui permettre de se tenir sur une jambe.

Alors, l’amour appela au secours ; c’était d’abord la fortune qui passait. La fortune avait un grand navire marchand et l’amour l’appela au secours « Hé fortune ! s’il te plait c’est moi, j’ai pas eu le temps de me préparer, est-ce-que tu peux me sauver, tu peux me prendre avec toi, je risque de mourir noyé !"
Et la fortune lui a dit « Ah cher ami, je t’aime bien  je suis désolé tu sais très bien que si j’avais eu encore une petite place sur mon navire, j’aurais pu entreposer mes lingots d’or que j’ai abandonnés dans l’eau ».

La fortune partit, alors l’amour se tourna vers la tristesse ; la tristesse s’était accrochée à un bout de bois mort qui flottait sur l’eau. Alors l’amour lui a dit « Hé  tristesse, prends-moi avec toi, je te rendrai heureuse ! »
Et la tristesse lui a dit « Mon ami, je suis désolée, tu vois très bien que je suis très triste, je préfère rester seule dans ma tristesse » Et la tristesse aussi s’éloigna.

L’amour vit au loin l’égoïsme. L’égoïsme était sur un super voilier de luxe plein d’or et de pierreries. L’amour lui a dit « Hé  égoïsme, s’il te plaît, tout le monde m’a abandonné, prends –moi avec toi s’il te plaît. »

Et l’égoïsme lui a dit « quoi ! toi ! tu t’es bien vu, tout mouillé comme ça, tu veux monter sur mon navire à moi, allez dégage ! »

Tout le monde abandonna l’amour, il commençait à désespérer quand soudain, une voix se fit entendre derrière, la voix lui dit « Hé amour, viens ! moi, je te prends avec moi. Monte dans ma barque, je vais t’emmener jusqu’à la terre ferme au loin . »

L’amour était content, il a sauté dans la barque de cet inconnu, c’était un être bizarre, c’était un être aussi vieux que jeune, c’était un être sans âge. Et cet inconnu conduisit l’amour jusqu’à la terre ferme ; il prit à peine le temps de lui dire merci quand ce dernier s’éloigna.

Après, l’amour s’est dit : « Je ne connais même pas le nom de mon bienfaiteur, c’est bizarre ça ! je connais quelqu’un qui connaît tout et tout le monde. »

Alors l’amour alla voir la sagesse, la sagesse connaissait tout le monde. L’amour lui a raconté son histoire et la sagesse lui a dit : « Ah mon cher ami l’amour, ton bienfaiteur c’est le temps car seul le temps permet de comprendre que l’amour est la seule chose au monde dont le partage grandit. »

Chers amis, prenez le temps, prenez le temps de partager avec vos amis, d’accorder de l’amour aux autres.