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L’atelier conte

Paris Octobre 2009


Lors de l’annonce en début d’année de notre participation à des ateliers artistiques je ne voyais pas vraiment le lien avec notre formation et j’ai choisi de prendre ça comme une occasion de me faire plaisir. Les conteurs m’ont toujours apporté beaucoup de plaisir, j’avais déjà participé à des spectacles de contes, à des festivals, et je me suis souvent entrainée à raconter des histoires aux enfants. Mais ma conception du conte ne se limitait pas du tout à des histoires naïves pour endormir les petits et je souhaitais en savoir plus.

En m’inscrivant à cet atelier, je me voyais en train d’apprendre à écrire et raconter des histoires fantastiques, moralisatrices, cruelles ou même un peu stupides et à écouter béatement le vieux monsieur nous narrer les exploits de quelques preux chevaliers et autres princesses aux longs cheveux d’or.

Je dois avouer que dès le premier jour, j’ai été un peu surprise de la tournure que prenait les choses. On me demandait d’admettre des aberrations, de comprendre des symboliques auxquelles j’étais franchement hermétique, bref être ainsi poussée par la force dans un univers ésotérique et fantasque sans y avoir été préparée n’était pas ce que j’attendais.

Il m’a fallu un peu de temps pour intégrer la logique de fonctionnement d’un animateur, doux dingue, visiblement convaincu que les enfants naissent dans les choux, que la terre baigne dans une étendue de sperme, que le sang des menstrues possède quelques fabuleux pouvoirs et qui crois fermement que les pets sont des agitations de l’âme. Oui tout cela m’a quelque peu ébranlé. Etait-ce un fou ou un provocateur ? J’optai pour la seconde solution, et dès lors j’acceptais de pénétrer dans ce monde parallèle que je traversais tous les jours sans jamais le remarquer. J’ai fini par prendre un très grand plaisir à en déchiffrer les codes, à en découvrir les symboles et tous leurs impacts sur ma vie quotidienne.

J’ai ri, j’ai appris, et, avec le recul, je pense que cet atelier était sûrement un des plus en lien avec notre futur métier. Car nous y avons appris à chercher le mythe de chacun, à réveiller le héros qui dort et ainsi à tenter de saisir les logiques et les interprétations de l’autre.

Pourquoi ne pense-t-il pas la même chose que moi ?.............
Sans doute à cause du Diable !!!


Nadège Habti El Idrissi
(Nadège : espérance dans l’attente ; tombée sur terre dans un choux rouge à Marrakech, une nuit du sagittaire)

École d'Assistantes sociales Paris