Retou
r

Compte rendu d'un atelier Contes avec des Assistantes sociales.

    Je ne savais pas ce qu’étaient vraiment les contes avant de commencer cet atelier. J’en avais une image assez simple, celle du conte pour enfant où tout est beau et merveilleux et où les gentils gagnent à la fin contre les méchants. J’ai donc choisi les contes surtout parce que j’ai toujours aimé les mythes grecs et parce que je voulais découvrir ceux d’Europe.

     Au bout des premiers jours je me suis rendue compte qu’être conteur allait au-delà du simple fait de lire une histoire. C’est avant tout communiquer et échanger avec les personnes qui nous écoutent. Mais c’est aussi savoir écouter ces personnes qui vont vous raconter leur(s) histoire(s).

     Quand nous avons dû raconter des contes que nous ne connaissions pas, devant des personnes que nous ne connaissions pas non plus, l’exercice m’a paru un peu précipité car il me mettait mal à l’aise ! Se retrouver avec une histoire à faire vivre, et réussir à y intéresser des gens n’est pas facile à mon sens. Mais j’ai réalisé que j’en tirais un certain plaisir, du fait de pouvoir interagir avec « le public » ! Je sais que rire n’est pas professionnel ! Mais le provoquer chez d’autres personnes (à l’aide du conte) est pour moi la réussite d’une bonne narration. La vidéo d’André Voisin m’a, en ce point, beaucoup plu ! Savoir conter est un art !

     Tout au long de la semaine nous avons aussi pu apprécier différentes formes de contes : les mythes des Saints, les contes pour enfants et adultes, les comptines, les mythes de la création du monde, de l’organisation du temps… Tout ce qui fait partie de notre société, sans qu’on le réalise concrètement ! L’apprentissage des mythes européens m’a permis de comprendre les coutumes que j’avais (les crêpes de la Chandeleur, Halloween…), le pourquoi des jours de la semaine, des mois et des saisons en rapport étroits avec les planètes…et il m’a même réconcilié avec mes menstrues ! Tout ce savoir qui se transmettait autrefois par l’oral et que je n’avais jamais entendu !

     Et voilà que la semaine se termine avec une conclusion de taille (pour moi simple lyonnaise) : Le conte est concret, et parle de choses tout à fait réelles ! Il n’y a qu’à regarder la marche du calendrier pour s’en rendre compte. Le mythe est partout : dans notre histoire, nos religions, nos us et coutumes, notre littérature, notre musique,… et même notre vie. La preuve en est avec les contes que nous avons écrits sur les unes et les autres, où je me suis vu, avec les yeux et les mots de Marion, partir à la recherche de mes rêves et finir sur la lune !

     C’est de là que j’ai fait le parallèle avec le travail d’assistante de service social, qui est un travail, à mon sens, basé sur l’écoute attentive du « mythe » des usagers. Il faudra dégager le vrai du faux, repérer l’important caché sous des banalités, et savoir surtout écouter et entrer en phase avec ceux qui partagent leurs récits. Voilà ce que j’ai découvert avec les contes (très brièvement…) et ce pour quoi j’ai trouvé cet atelier enrichissant tant du côté personnel (les mythes de Wardan et des ourses sont très appréciés en société !), et professionnel (« on dirait que je serai une AS… »).

Lindsay Marciano

Retour

J’ai réalisé à travers cette expérience l’impact du temps et de la mémoire. En effet lors du travail social, nous allons nous retrouver face à des histoires qui seront marquées par le temps, les usagers ont des « soucis » et c’est souvent leur passé et leur mémoires qui les portent. La mythologie à construit nos personnalités et le rôle de héros séduit tout un chacun, il concerne nos actes et nos réalités, de notre intimité à notre vie sociale. C’est le rapport que j’établis entre le poids du passé et la réalité de notre quotidien.

Ainsi la mythologie, et tout ce qui s’y rattache est associé au quotidien social. Il demeure un impact majeur entre le rapport de l’imaginaire et les symboles à travers le travail social. Lors des entretiens avec les usagers, leurs imaginations et leurs représentations de leurs expériences peuvent être exagérées ou dénaturées et y déceler le fond du problème est un véritable exercice.

C’est apprendre à comprendre qui me parait le plus judicieux comme lien entre l’atelier conte et notre futur travail social. C’est une façon de percevoir à travers les mots, l’humour, l’émotion, la poésie, la tendresse, la tristesse parfois, ce qu’il en est aujourd’hui, ce qui a tant de mal à se dire et qui aurait pourtant tant de choses à communiquer.

Capucine Burin des Rosiers

Retour