Août
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Saintes |
Famille d'une racine indo-européenne : "aweg" : croître. D'où : "heur" : bon-heur et mal-heur.
D'où "augures" : accroissement accordé par les dieux à une entreprise.
Puis Auguste : sous de favorables augures.
L'empereur Octave fut surnommé Auguste, mot qui servit à
désigner le mois qui lui fut consacré.
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Qui dort en août dort à son coût.
- En août et en vendanges, il n'y a fêtes ni dimanches
- Quiconque en août s'endormira, en janvier s'en repentira.
- Au mois d'août, femmes retirez-vous.
- Quiconque se marie en août, souvent n'amasse rien du tout.
- Soit dans un pré, soit au soleil, est nuisible en août le soleil
- Août pluvieux, cellier vineux
- Pluie d'août fait truffes et marrons.
- S'il tonne en août, grande prospérité partout.
1 août
"Macchabé" est le nom donné, en Île-de-France aux nuages qui ont la forme d'un peuplier (altocumulus lenticulaires) Je ne connais pas le rapport entre cette dénomination et les 7 frères martyrs. Mais le mot Macchabée vient de "macabre" lui-même venant de "macabré", (danse macabré) et est une altération de Maccabées. En Hébreux, "Maccabée" est un surnom qui signifie "marteau" : maqqabah. (Cf. Charles Martel)
Les 7 frères Macchabées (ou Maccabées) et leur mère (Bible)
Il font écho au martyre des 7 Dormants du 27 juillet.
Macchabée, l'aîné, Abel, Machir, Judas, Achaz, Areth et Jacob eurent la langue, les pieds et les mains coupées, la peau de la tête arrachée, puis il furent jeté dans une grande poële. Leur mère fut attachée à un poteau, on lui coupa les mamelles, puis après l'avoir fouettée, on la jeta dans une marmite d'huile bouillante où elle rendit l'esprit en priant pour les femmes enceintes.
Cela se passa au 6e siècle avant Jésus-Christ à Antioche de Syrie (Antakia, Turquie actuelle) Leurs restes furent transférés à Constantinople.
Plus tard, Eudoxie, femme de Valentinien III les fit revenir pour les poser dans l'église de Saint Pierre aux liens qu'elle faisait construire à Rome.
Saint Exupère
Appelé aussi saint Spire, saint Soupire ou saint Soupière.
Il fut le premier évêque de Bayeux au 2e siècle. Il s'était spécialisé dans les exorcismes des possédés. Cependant, après sa mort, on descendait toujours ses reliques en procession pour attirer ses bonnes grâces en cas de sécheresses ou d'inondations.
- Quand il pleut à la Pierre-aux-liens, il n'y aura pas de regain.
- S'il pleut au premier août, pas de regain du tout.
- Lorsqu'il pleut le premier août, les noisettes sont piquées de poux.
- Quand il pleut à la Pierre-aux-liens, les noisettes ne vaudront rien.
Saint Pierre aux liens
Appelé à certains endroits (Marne) sainte "Cohière" à cause de la "cohérence" (jonction) des chaînes qu'il portait. Rapportées par Eudoxie et par Pélage, on mit les trois chaînes ensemble et elle n'en formèrent qu'une seule. (Légende Dorée)
En ce 1er août, c'est la fête de Saint Pierre aux Liens que la commission du calendrier à remis au second plan au bénéfice de Saint Alphonse de Liguori. Saint Pierre fut enfermé par Hérode puis par Néron, mais ses chaînes se cassèrent. C'est pourquoi, il est patron des ferronniers, des serruriers et des ferblantiers. Elles sont gardées à Rome mais on a envoyé, un peu partout, de la limaille de fer provenant de ces chaînes.
Mais c'est surtout la date de l'ancienne fête celte de Lugnasad (Les liens ou l'assemblée de Lug - Le dieu aux bras longs)
Lug est un grand Dieu solaire Irlandais, polytechnicien, que les anciens fêtaient à mi-chemin entre le solstice d'été et l'équinoxe d'automne. Les celtes plaçaient leurs fêtes entre les grands repères météorologiques : Samain (Toussaint) au 1er novembre, Imbolgh (Sainte Brigitte) au 1 février, Beltaine (Jacques le mineur et Philippe) au 1er mai et Lugnasad (Pierre aux liens) au 1er août.
Lug avait tous les talents et toutes les fonctions. Il est représenté sous les traits d'un beau jeune homme. Il devint le héros de la tribu des Tuatha De Danann. Il est armé d'une lance et d'une fronde.
On peut remarquer la correspondance entre Pierre aux Liens et les Liens de Lug. Pierre aux liens étant, sans doute, une christianisation de Lugnasad. Lug à donné son nom à la ville de Lyon où l'on pratiquait son culte : Lugdunum : colline de Lug.
Il s'en est passé des choses à Lyon !
Saint Friard (Ardent pour le plaisir, friand)
Friard naquit en 511, à Besne, non loin de Nantes, de parents pauvres laboureurs.
Comme il était très dévot, ses camarades se moquaient de lui. Un jour qu'ils étaient aux champs pour moissonner, un essaim de guêpes envahit le terrain. Il fuirent le champ afin de ne pas se faire piquer. Les camarades raillèrent Friard en lui disant "Eh Friard, toi qui fais des signes de croix sur tes yeux, ta bouche et tes oreilles, serais-tu capable de chasser ces mouches ?" Friard pensa qu'il y allait de la gloire de Dieu et se mit en prière. Puis il dit à ses compagnons : "maintenant, nous pouvons retourner au travail !" Les camarades le suivirent prudemment mais dès que Friard fit le signe de la croix, toutes les guêpes rentrèrent dans un trou, de la terre. Cela impressionna vivement ses amis.
Un autre jour, il tomba du haut d'un grand arbre mais cette chute ne lui fit aucun mal. En reconnaissance, il décida de devenir ermite. Avec l'appui de l'évêque de Nantes, il s'installa dans une île de la Loire avec un compagnon qui s'appelait Secondel. Celui-ci mourut assez vite. Friard resta seul.
Un jour qu'il se promenait, il vit une branche que le vent avait fait tomber. Il s'en saisit. Elle lui servit de bâton pendant des années. Elle devint parfaitement sèche. C'est alors qu'il la planta en l'arrosant régulièrement. Elle finit par fleurir et par former un bel arbre. Il était si beau que les gens venaient pour l'admirer. Friard voyant là une occasion de vaine gloire le fit arracher.
Un autre fois, il rencontra un arbre fleurit qui avait été déraciné par la tempête. Il le ramassa, arracha les racines et le tailla en pointe vers le bas. Puis il le planta en terre. Aussitôt les racines repoussèrent rapidement. la même année, il conserva toutes ses fleurs et produit abondamment des fruits.
Il mourut le 1er août 577. Il est représenté arrosant un arbrisseau.
Saint Bertrand de Garrigue (corbeau brillant)
Né dans le Comtat Venaissin au 12e siècle; Bertrand fut le compagnon ordinaire de Saint Dominique.
Il travailla surtout comme missionnaire dans le Languedoc. Il mourut en 1260.
Saint Jonat
Abbé bénédictin de Marchiennes au 7e siècle.
- Chaleur d'août, c'est du bien partout
- Août sans pluie fait maigrir la vache
- S'il pleut au mois d'août, huile et vin partout.
2 août
Saint Etienne Ier
Né à Rome, il devint pape au 3e siècle. Il soutint plusieurs conciles. A Rome, il résidait surtout caché dans les catacombes ou autres refuges. Finalement, il fut pris et décapité sous les empereurs Valérien et Gallien.
Saint Alphonse-Marie de Liguori (noble ou vif)
Né à Marinella en Italie en 1696, mort à Nocera en 1787 Fondateur de l'ordre des Rédemptoristes en 1732. Docteur de l'Église, il a lutté contre le jansénisme et le rigorisme.
Saint Bohaire
Évêque de Chartres au 7e siècle, il travailla énormément à libérer les prisonniers. Il eut à subir les persécutions de Thierry, roi de Bourgogne, mais réussit à l'adoucir et à préserver sa ville de la destruction. Il mourut vers 623.
1492 Christophe Colomb et ses trois bateaux partent de l'Espagne et se dirigent vers l'ouest. Il découvrira l'Amérique par hasard en Octobre.
Saint Euphrone (bon esprit)
Évêque d'Autun au 5e siècle. Il mourut vers 490.
Saint Bennon
Originaire de Souabe, Bennon fut nommé chanoine de la cathédrale de Strasbourg. Vers 906, il quitta Strasbourg pour aller vivre dans un désert non loin de Zurich. Des disciples étant venus le rejoindre, ils défrichèrent la forêt et fondèrent quelques cellules qui furent à l'origine de la construction de l'abbaye de Notre-Dame-des-ermites. (Suisse)
Le roi de Germanie, Henri L'Oiseleur, apprenant la sainteté de Bennon, le fit revenir de ses déserts pour le nommer évêque de Metz. Mais le peuple de Metz ne fut jamais d'accord avec cette nomination. De plus, ils ne supportèrent pas que Bennon s'élevât contre les vices de la communauté Ils profitèrent sans doute de ce fait pour attiser les mésententes avec le roi. Un jour, ils se saisirent de Bennon, lui crevèrent les yeux puis le mutilèrent... d'une façon honteuse.
Bennon ne voulut pas en tirer vengeance mais le Concile de Duisbourg excommunia les auteurs du forfait.
Bennon quitta Metz et retourna à son désert. Affligé de diverses infirmités supplémentaires, Bennon mourut après bien des souffrances le 3 août 940.
Sainte Marane et Cyre
Sainte Marane et Sainte Cyre sont nées en Syrie. Elles se lièrent d'une amitié intime jusqu'à leur mort. Elles se retirèrent dans un lieu solitaire avec leurs suivantes qui ne voulaient pas se séparer d'elles. Elles fermèrent avec des pierres et du sable les avenues du lieu où elles voulaient vivre et y demeurèrent sans abri ni maison d'aucune sorte, exposées aux rigueurs du climat. Dans leur mur d'enceinte, elles avaient pratiqué une fenêtre par laquelle elles recevaient des vivres et par où elles pouvaient parler aux visiteurs.
Elles étaient revêtues d'un long voile ou manteau qui leur couvrait tout le corps, face et main y compris. Elles étaient chargées de fer qui les écrasaient : un collier, une ceinture, des bracelets et des ceps. Cyre qui était plus faible pouvait à peine se lever sous le poids.
Après 42 ans de cette vie, Théodoret, évêque de Cyr, vint les visiter. Il leur enjoignit de quitter leurs fers pour engager la conversation. Ce qu'elles firent par déférence. Mais dès qu'il fut parti, elle reprirent aussitôt la charge.
Un gaîté charmante, une allégresse toute divine, animaient ces pauvres filles. Elles vivaient de quelques aliments et d'un peu d'eau fraîche. Par trois fois, elle passèrent un carême entier sans manger.
Elles sortirent une fois de leur retraite pour aller en pèlerinage en Terre Sainte, à pied et sans manger. Puis elles rentrèrent et se renfermèrent pour de bon. Elles moururent le 3 août 445.
Sainte Lydie
Était marchande de pourpre à Philippes, en Macédoine au Ier siècle. Elle donna l'hospitalité à Saint Paul, écouta son discours et se convertit.
- A la saint Dominique, te plains pas si le soleil te pique.
- A la saint Dominique, s'il fait très chaud, le soleil sera rude.
Saint Dominique de Gusman
Dominique, chien du Seigneur, Seigneur chien - (Domini canes).
Les historiens sont d'accord pour fixer la date de la mort de saint Dominique au 6 août.
Mais comme le 6 août est la fête très importante de la Transfiguration, Dominique s'est vu rétrograder au 5 août.
Ensuite, on s'est aperçu que Dominique occultait quelque peu la fête de Notre Dame des neiges au 5 août. Or, cette fête est une des plus ancienne de la chrétienté. Elle fête la première église de Rome consacrée à la Vierge Marie. Un noble romain et sa femme, sous le pontificat de Libère, vers 368, étaient tristes de ne pas avoir d'enfant. Il décidèrent alors que la Vierge Marie serait l'héritière de tous leurs biens. Celle-ci leur apparut et leur demanda de construire une église sur le mont Esquilin. Pour preuve, elle leur dit qu'en y montant, ils trouveraient de la neige là où elle voulait que l'église soit construite.
Ils y allèrent et trouvèrent de la neige. L'église fut construire et reçu le vocable de Notre Dame des neiges. Elle devint ensuite Sainte Marie Majeure.
C'est donc une des raisons pour laquelle saint Dominique rétrograda encore au 4 août. Le pape Grégoire IX, en 1234 à fixé la fête au 4 août.
La date du 8 août a été choisie pendant le concile de Vatican II. Il ont changé pas mal de dates sans qu'on puisse savoir exactement pourquoi.
Ceux qui sont pour le nouveau calendrier fêteront les Dominique au 8, les traditionnels le fêteront au 4 août. Ceux qui n'ont plus de rapport au temps le fêteront n'importe quand.
On a beaucoup écrit sur lui, c'est un Saint bien historicisé, donc difficile à mythifier.
Quoi qu'il en soit, il est resté dans la zone caniculaire. Il fait partie des Saints caniculaires. Dominique contient implicitement "Domini canes" : chiens de Dieu.
Sa mère, étant enceinte, fit un rêve dans lequel il lui semblait porter dans son sein un petit chien qui avait un torche enflammée dans sa gueule. En sortant du ventre de sa mère, il embrasa la terre entière.
C'est un thème que l'on retrouve à d'autres endroits dans la mythologie. La mère enceinte de Saint Bernard de Clervaux rêva d'un chien blanc au dos roussâtre. On lui prédit qu'il serait un grand prédicateur qui aboierait contre les hérétiques. (Voir aussi la légende de Pâris)
Il faut dire que la mère de Dominique fit son rêve après avoir été en pèlerinage à Saint Dominique de Silos, bénédictin fêté au 20 décembre. Elle donna à son fils le nom du grand Saint de Silos.
Saint Dominique de Gusman naquit en Espagne à Calahorra, de famille noble. Il était le troisième fils après Antoine et Mannès.
C'était aussi un espagnol pur et dur. On dit même que la pluie ne le mouillait pas et qu'après une averse il restait toujours aussi sec.
Les petits Bollandistes disent "qu'il n'eut presque rien de l'enfance que la petitesse et l'impuissance corporelle. Son esprit s'ouvrit en peu de temps et ce fut avec bonheur qu'on voyait dès lors en lui la présence et la maturité d'un vieillard."
Bien sûr, il était encore en nourrice qu'il commençait déjà les mortifications. C'est déjà à ces âges que la Vierge lui proposa les ingrédients pour fabriquer le Rosaire, un super chapelet de 15 dizaines d'Ave Maria.
A l'âge de 14 ans on l'envoya à l'université de Palencia où il fit de grands et rapides progrès.
Il ne buvait jamais de vin, sauf coupé d'eau, en raison de la faiblesse de son estomac, et dormait sur le plancher de sa chambre.
Il prit l'habit religieux à 25 ans et devint prêtre. Il se lança alors dans une vaste campagne de lancement du Rosaire.
Il prêcha sur toute la côte de la Galice. Il y ressuscita une fille nommée Alexandre qui était morte cinq mois auparavant sans avoir pu se confesser. Elle ressuscita pour bénéficier de la confession. On ne dit pas si elle mourut à nouveau.
Un jour qu'il prêchait sur le bord de la mer, des pirates Turcs le firent prisonnier et l'embarquèrent. Mais à peine Dominique était-il dans le bateau qu'une forte tempête éclata. Les pirates eurent peur et se convertirent au vrai Dieu et la tempête s'apaisa.
Il prêcha alors en Castille et en Aragon.
Alphonse VIII, roi de Castille se convertit et se mit à dire assidûment le Rosaire. Sa vie changea alors. Il fit une grande bataille à Miramolin où il massacra deux cent mille hommes puis il revint paisiblement dans ses possessions pour y réciter le Rosaire tranquillement.
Dominique avait beaucoup écrit et partait en guerre contre les écrits des impies qu'il jetait dans de grands feux. (Ce fut une habitude prise par ses successeurs) Les écrits s'y consumaient en un instant mais lorsque les impies jetaient dans le feu les livres de Dominique, le feu les rejetaient systématiquement sans les brûler.
Il prêcha longtemps contre les albigeois. Grâce au Rosaire ils furent nombreux à se convertir.
Le 22 décembre 1216, le Pape Honorius consacra l'ordre des frères prêcheurs : les Dominicains.
A Toulouse, Simon de Montfort et l'évêque Foulques lui construisirent un monastère. Les vocations commencèrent à arriver en même temps que la flamme du combat contre les hérétiques.
Il vint à Paris où il retrouva quelques religieux qui avaient déjà quelques bâtiments pour y loger ainsi que la chapelle Saint Jacques (qui donna son nom à la rue Saint Jacques) On les appela les Jacobins.
Un jour où il devait prêcher sur le Rosaire, la Vierge lui apparut et lui imposa le thème de son sermon : l'Annonciation. Quatre libertins le raillèrent, mais le lendemain, ils s'entre-tuèrent et moururent misérablement. Or Dominique, dans son sermon, avait dit que quelques-uns de ses auditeurs, s'ils ne se convertissaient pas, ne verraient pas la fin du jour suivant.
"Dominique était joyeux et doux. Il était de taille moyenne, son visage était beau et un peu coloré. Ses mains étaient longues et belles, sa voix claire et noble. Il ne fut jamais chauve. Il faisait beaucoup de miracles." On dit qu'il était roux.
A Rome, il ressuscita 3 personnes.
Son ordre prospérait surtout en Espagne. Le pape Grégoire IX chargea les dominicains "de rechercher les erreurs religieuses, de les mettre au grand jour et de provoquer leur répression."
En Espagne, le tribunal de l'inquisition était toujours dirigé par un dominicain.
Au moment de sa mort, il ne voulut pas qu'on le couche sur un lit. Il accepta une paillasse puis voulut reposer sur la terre. Il fit sa confession générale avec autant de larmes que s'il eût commis tous les péchés du monde. Il reçut les derniers sacrements puis donna sa bénédiction à ses frères. On dit qu'alors il fulmina en malédiction contre ceux qui corrompraient ou altéreraient les constitutions de son ordre. Puis il mourut le 6 août 1221.
On l'inhuma dans son église de Bologne.
Les petits Bollandistes n'écrivent pas un mot sur les bûchers de l'inquisition. Favorisés par l'action et les prêches des dominicains, ces supplices enfournèrent des milliers de pauvres gens, surtout des femmes, qui n'avaient que le tort d'être roux, marginaux ou encore gêneurs. Ils furent, pour la plupart dénoncés par des enfants.
On a certainement exagérément diabolisé les faits de l'inquisition. Mais il y avait de quoi. N'empêche que le concile de Vérone en 1183, ordonnant aux évêques de livrer à la justice ceux qui refuseraient de se convertir, ouvrit la porte à une immense rôtisserie qui s'étendit à toute l'Europe et qui fut seulement abolie par Napoléon Ier en 1808, puis rétablie de 1814 à 1834.
Le pape Grégoire IX organisa, en 1233, un tribunal spécial qu'il confia aux dominicains. Ceux-ci ne se privèrent pas de répandre abondamment le poison de cette activité tout de même pas très catholique. Les grands manitous de ce mouvement furent, en Espagne, Thomas Torquémada ainsi que François Jiménès de Cisneros et à Bordeaux, Pierre de Lancre qui, à lui tout seul, s'occupa de quelques milliers de dites "sorcières".
Les auteurs du "Malleus maleficorum" sont deux dominicains du nom de Henri Institor (Kraemer) et Jacob Sprenger. Ce traité fut un sorte de "manuel" du bon inquisiteur. Un autre dominicain catalan, Nicolas Eymerich rédigea vers 1376 le "Directorium inquisitorium" véritable mode d'emploi inquisitorial.
Peut-on ne pas être ambigu devant le personnage de Dominique qu'il est difficile d'approcher avec nos catégories mentales d'aujourd'hui ? (nos mythes)
Comme tous ces grands "magnats" de l'industrie institutionnalo-religieuse, on peut le suspecter de s'être livré à sa volonté de toute-puissance, c'est-à-dire à ce qu'il y a de plus sauvage en nous et qu'il métamorphosait en un Dieu exigeant. On dit qu'un de ses "passe-temps" favoris était de fixer, pendant des heures, un Christ en croix, image de sa mélancolie profonde. Mais si les "domini-chiens" du seigneur aboient, la caravane ne fait pas que passer. Ils ont entraîné avec eux une kyrielle de crimes, souffrances et misères et l'institution a "marché".
Les faits obéissent à des mythes forts ? Quand je dis "mythe fort", j'entends "Parole forte" et convaincante. Dominique était d'abord un grand "parleur", donc un fabriquant de mythes. Un conteur prestigieux qui enflamma l'Europe toute entière avec le feu purificateur. A quels mythes obéissait-il ? Quelles étaient les multiples facettes des mythes qui l'avaient constitué ? Qu'est-ce qui les différencie des mythes qui nous constituent ?
Et puis, est-il possible que les Hommes fonctionnent autrement qu'a travers les mythes dans lesquels ils baignent, eux qui sont constitués par la parole toute-puissante de leurs parents et qui, possédés, n'ont qu'un seul désir : la répéter ?
Voltaire a donné à saint Dominique une place dans les enfers.
Saint Jean-Marie Vianney
Étonnant personnage à la fois singulier mais rassemblant sur lui tout l'imaginaire d'une époque qui se débattait dans les affres des effets de la révolution française.
Un jour, on découvre qu'il n'est pas auprès des parents, ni des frères et soeurs. Jean-Marie a disparu. Chacun part à sa recherche. On fouille la maison, les granges, jusqu'au puits, dans la cour, où il aurait pu tomber. Aucune trace de Jean-Marie. Sa mère, Marie Béluze, inquiète, entre dans l'étable où les vaches ont été rentrées. C'est là qu'elle trouve son enfant, à genoux, entre deux vaches, en train de prier le chapelet.
En octobre 1809 il est appelé à l'armée, dirigé vers l'Espagne il déserta et se cacha aux Noës (Loire), jusqu'à ce que l'engagement de son frère François l'ait dégagé du service militaire.
Né le 8 mai 1786 à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de paysans pauvres, il présentera l'image d'un prêtre subversif et pourtant craintif, fuyant les artifices et les obligations sociales.
Un jour qu'il avait été invité à un banquet au sein de la bonne société lyonnaise, (on ne pouvait pas faire autrement que de l'inviter étant donné sa réputation) il sortit de sa poche les pommes de terre cuites dont il se nourrissait quotidiennement; il les mit sur la table et dit à peu près ceci : "avec la quantité de mets que l'on trouve à ce repas de riches, on pourrait nourrir tous les pauvres de Lyon pendant une semaine."
Ce fils de paysan, peu doué pour étudier, désirait ardemment être prêtre. Admis dans un grand séminaire, il fut congédié deux mois plus tard, comme "nul en latin et impropre aux études". Il lui faudra faire beaucoup d'efforts et bénéficier d'un important appui pour réussir à assimiler les connaissances normalement requises pour accéder au sacerdoce.
Ordonné prêtre en 1815, il est d'abord vicaire à Écully. Ne pouvant s'entendre avec aucun autre curé, il fut nommé curé d'Ars (Ain) en 1818. Ce pays est considéré à l'époque comme un désert lointain, inculte et païen.
Il restaure et embellit son église, fonde un orphelinat : "La Providence"et prend soin des plus pauvres.
Très rapidement, sa réputation de confesseur lui attire de nombreux pèlerins.
Il passait régulièrement jusqu'à dix-huit heures par jour au confessionnal, et le reste du temps en prières, catéchisme et prédications .
"Quand j'ai pris un peu de nourriture et dormi deux heures, je peux recommencer mon ouvrage tout de nouveau", dira-t-il courageusement durant 41 ans.
Il avait par trois fois tenté de s'enfuir de sa paroisse, se croyant indigne de la mission de curé. La dernière fois, ce fut moins de six ans avant sa mort. Il fut rattrapé au milieu de la nuit par ses paroissiens qui avaient fait sonner le tocsin. Il regagna alors son église et se mit à confesser, dès une heure du matin. Il dira le lendemain : "j'ai fait l'enfant".
En 1853, il veut se retirer à la Trappe de Notre Dame de la Neylière mais il est aussitôt ramené dans son église par les paroissiens qui l'avaient rattrapé.
Comme saint Antoine le Grand, il fut assaillit par ce qu'on appelait dans la région "le Grappin", c'est-à-dire le diable. Durant la nuit, le presbytère retentissait de bruits bizarres. La porte était frappée à coups de massue, les rideaux du lit se déchiraient, on entendait des rugissements, des pas lourds dans le grenier Quelquefois, le grappin mettait le feu à son lit.
Très vite, il bénéficia d'une telle réputation de sainteté que la petite commune d'Ars, qui comptait alors à peine plus de deux cents habitants, devint un lieu de pèlerinage.
Aujourd'hui, Ars et ses 900 habitants reçoit chaque année près de 500 000 pèlerins ou touristes, dont un grand nombre d'étrangers de tous les continents. Ils viennent visiter le musée de cire, où 17 scènes et 35 personnages retracent la vie du Saint curé. A l'orphelinat de la Providence ou au presbytère, dans lequel Jean-Marie Vianney vécut pendant 41 ans dans le plus grand dénuement, on peut également découvrir de nombreux objets lui ayant appartenus.
Il meurt le 4 août 1859. Lors de ses obsèques, la foule comptait plus de mille personnes, dont l'évêque et tous les prêtres du diocèse
Canonisé en 1925 par Pie XI (la même année que sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus) il est proclamé en 1929 patron de tous les curés de l'univers. Aujourd'hui Ars accueille près de 500.00 pèlerins par an et le sanctuaire propose différentes activités.
Jean-Marie Vianney avait une dévotion extrême pour sainte Philomène. Il lui attribuait le patronage de tout ce qui pouvait arriver de bon et surtout de miraculeux.
Dans son livre sur le curé d'Ars, le chanoine Trochu raconte qu'une religieuse venue le consulter vit le curé joindre les mains puis "s'élever à peu près à un pied de hauteur. Il garda cette attitude une quinzaine de minutes. Enfin, quand sorti de son extase il eut touché terre..."
- Quand même ta couche serait à ton goût, ne dors pas sous le soleil d'août.
Saint Memmie
Premier évêque de Châlons sur Marne au 2e siècle.
Saint Cassien
Parti d'Alexandrie au 4e siècle, avec un groupe de missionnaires, tout le monde pleurait lors de leur départ. Leur voyage dura six mois car ils s'arrêtaient partout pour prêcher et recueillir des reliques de martyrs. Ils arrivèrent à Marseille puis se dirigèrent vers Autun où le druidisme était bien enraciné. Ils y bâtirent un oratoire dédié au martyr local saint Symphorien. Après des années d'apostolat, Cassien mourut à Autun vers 355.
Saint Germain d'Auxerre qui passait par Autun, visita le tombeau de saint Cassien et lui demanda "ce qu'il faisait là !" Du fond de son tombeau, Cassien lui répondit : "je jouis de la félicité !"
Pendant les invasions des Normands, son corps fut transporté à Saint Quentin en Vermandois.
Grégoire de Tours rapporte que les malades grattaient la terre du sépulcre de saint Cassien et l'avalaient dans un verre de tisane afin de guérir de toutes espèces de maladies.
Saint Venance
Évêque de Viviers au 6e siècle.
Saint Abel
Né en Irlande ou en Ecosse, il vint en France où il devint archevêque de Reims. Mais il avait un concurrent et ennemi : Milon. Il fut chassé de Reims par les partisans de Milon et se réfugia à Lobbes d'où il prêcha dans le pays de Liège et de Hainaut. Il y mourut et ses reliques sont dispersées dans toute la région.
Saint Thierry
Évêque de Cambrai et d'Arras. Il eut fort à faire avec les seigneurs brigands qui dévastaient les environs, le souci des Normands qui dévastaient les rivages de la Morinie et le perfide Ebbon, archevêque de Reims.
Il participa au Concile de Paris en 845. En 853, une assemblée d'évêques déposèrent Ebbon.
Lors d'un court voyage, Thierry montait une mule. Un mendiant se présenta devant lui et le salua. La mule eut peur des gestes du mendiant et jeta Thierry à terre. Il se cassa la cuisse. Cet accident hâta la venue -de sa mort, quelques temps après, en 862 ou 863.
Saint Viatre de Tremble-Vif
Venu du Berri, il se retira dans les landes de la Sologne et marqua l'endroit où il voulait vivre et mourir par la plantation d'un tremble. L'arbre a donné son nom au bourg que l'on a construit sur le lieu. On invoque saint Viatre pour guérir des fièvres
Saint Roger le Fort
Roger devint évêque un peu malgré lui. Il avait beaucoup d'humour. Il avait enseigné à l'université d'Orléans. Le jour où il fallut élire un nouvel évêque, il se trouva dans l'église où il remarqua l'excitation des candidats et leur désir d'être élu. Il lança de manière ironique "Moi aussi je voudrais que les électeurs se souvinssent de moi pour cette affaire !" Cette plaisanterie fut rapportée à l'assemblée qui prit Roger au mot. Il fut élu à l'unanimité.
Voyant la tournure que prenait les choses, il protesta en affirmant qu'il avait dit ça "comme ça, sur le mode de la plaisanterie" et qu'il ne voulait surtout pas être évêque. Mais il dut s'incliner devant la volonté de la communauté. Il devint évêque jusqu'à l'âge de 90 ans. Il mourut en 1367.
Il était né dans la Marche (entre la Creuse et la Charente)
Notre Dame des Neiges.
Il ne s'agit pas d'un culte situé dans les montagnes. Il s'agit seulement d'unde des 7 collines de Rome.
Cette fête est une des plus ancienne de la chrétienté. Elle fête la première église de Rome consacrée à la Vierge Marie. Un noble romain et sa femme, sous le pontificat de Libère, vers 368, étaient tristes de ne pas avoir d'enfant. Il décidèrent alors que la Vierge Marie serait l'héritière de tous leurs biens. Celle-ci leur apparut et leur demanda de construire une église sur le mont Esquilin. Pour preuve, elle leur dit qu'en y montant, ils trouveraient de la neige là où elle voulait que l'église soit construite.
Ils y allèrent et trouvèrent de la neige. L'église fut construire et reçu le vocable de Notre Dame des neiges. Elle devint ensuite Sainte Marie Majeure.
- Août mûrit, septembre vendange, en ces deux mois, tout bien s'arrange."
Transfiguration
Jésus prenant avec lui Pierre, Jacques et Jean, les mena sur le Mont Thabor. Il fut transfiguré devant eux. Son visage devint resplendissant comme le soleil et ses habits blancs comme de la neige. Moïse et Élie apparurent et parlèrent avec Jésus. Un profond sommeil avait saisit les apôtres.
C'est un thème mythique assez complexe, non sans rapports avec la fête de saint Dominique. Il est difficile de l'aborder ici.
Saint Sixte ou Xyste
Né à Athènes au 3e siècle, Sixte étudia d'abord la philosophie en Grèce. Puis il se convertit au christianisme et vint à Rome où il devint diacre puis pape.
L'empereur Valérien le fit arrêter. Comme il ne voulait pas sacrifier aux dieux, il le fit décapiter le 6 août 259. Il avait siégé deux ans.
Il prédit à saint Laurent, à qui il avait confié l'argent des aumônes, qu'il mourrait quelques jours plus tard.
Saint Hormisdas
Né en Campanie, il fut d'abord diacre puis pape au 6e siècle. Travailla à la réunion avec l'église orthodoxe. Lutta contre les Manichéens qu'il exila. C'est sous son règne que fut fondé l'ordre des Bénédictins. Il fonda le siège épiscopal de Reims. Il mourut en 523.
Saint Ghislain ou Schetzelon, ou Gocelin ou Joscelin de Trèves
L'homme sauvage et le levraut
Il y avait une fois un homme nommé Ghislain, qui vivait nu dans les forêts allemandes au 12ème siècle.
Il errait et vagabondait dans les solitudes de la forêt et de la montagne. Il ne se nourrissait que de ce que les animaux mangent.
Il n'avait ni cellule ni maison mais allait d'un désert à l'autre en se cachant dans les trous et les cavernes. il mangeait des herbes sauvages et des racines.
Il vécut ainsi dix ans, courant par tous les temps, subissant le froid et le chaud, sans chercher à rencontrer d'autres hommes.
Pendant les quatre dernières années de sa vie, au moment de l'hiver, il s'approchait de temps à autre des fermes où il savait que de pauvres gens lui avaient mis, dehors, un peu de paille pour se coucher et un croûton de pain pour se nourrir. Il n'y allait que la nuit et partait avant le jour. Une "lumière divine et prophétique" lui indiquait quelles étaient les maisons où il trouverait de l'aide.
Les gens n'osaient pas l'approcher, sauf de temps à autre où ils lui demandaient la permission de lui parler. Ils jetaient alors un haillon pour qu'il couvre sa nudité. Être nu ne lui posait pas de problème mais il se recouvrait du haillon par déférence pour ceux avec qui il allait parler. Il acceptait alors un peu de nourriture qu'il emportait au désert.
Sa réputation se répandit jusqu'en France et parvint aux oreilles de Saint Bernard. Comme Bernard avait envoyé Achard fonder l'abbaye du cloître de la Vierge dans le diocèse de Trêves, il lui demanda d'aller trouver Ghislain afin de lui proposer son amitié et lui offrir un habit de religieux de Cîteaux afin qu'il s'en revêtisse.
Achard s'informa du lieu où il pourrait trouver le solitaire et s'y rendit accompagné d'autres religieux.
Mais Ghislain, par une révélation, fut averti de la visite d'Achard et de ses intentions. Il connaissait la réputation de Bernard. Il se vêtit donc d'un haillon et se rendit au lieu où il put rencontrer les moines.
Quand Achard et ses compagnons virent le bienheureux solitaire, ils furent remplis d'un merveilleux étonnement. Ils offrirent à Ghislain quelques cadeaux de la part de Bernard, puis il lui donnèrent l'habit de Cîteaux. Ghislain s'en revêtit en bénissant Bernard. Puis il le quitta en disant qu'il s'en était revêtu par obéissance mais qu'il ne pouvait le garder davantage.
Achard, voyant la douceur de Ghislain, lui demanda s'il n'était pas tourmenté par les tentations du démon de la chair.
Ghislain sourit et répondit :
"Il y a longtemps que, par la grâce de Dieu, je me suis délivré de la révolte des passions. Mais la vie est une tentation continuelle. Je vais vous dire quelle fut la plus forte tentation que j'aie eue depuis de nombreuses années.
"Un jour d'hiver que le froid était plus vif et la gelée plus forte, je m'étais couché nu sur le sol en ayant les membres transis. Dieu fit tomber de la neige comme de la laine, et cela me fit un habit de l'épaisseur d'une coudée. Tout mon corps était recouvert, mais à l'endroit de ma bouche, il y avait un peu de chaleur qui fit une petite ouverture.
"Il arriva qu'un levraut, courant ça et là pour trouver un gîte, rencontra par hasard cette ouverture et, étant attiré par le peu de chaleur qu'il y ressentait, il s'y arrêta et se mit doucement sur mon visage. Cet accident me fit sourire. Je perdis ma gravité ordinaire et me laissai aller à quelque vaine joie. Il me vint même à l'esprit de mettre la main sur l'animal et de le prendre, non pas pour le retenir, mais pour le flatter et me recréer, sans craindre d'employer en ce vain divertissement le temps qui doit être consacré aux louanges de Dieu.
"Cependant, après avoir longtemps résisté à la violence de cette tentation, je la surmontai enfin et la dissipai. De sorte que, demeurant immobile, je laissai reposer sur moi cet animal sans le toucher jusqu'à ce qu'il s'en allât de lui-même.
"Voila la plus grande tentation qu'il me souvienne avoir eue depuis longtemps.
"Après que Saint Ghislain eut recréé l'abbé Achard et ses religieux par ses entretiens pleins d'innocence, il les conjura de le recommander aux prières de Saint Bernard. Ensuite, il leur donna sa bénédiction, et, sans s'arrêter davantage, il s'enfuit promptement dans le désert, comme une biche qui s'est échappée des toiles des chasseurs et un oiseau qui s'est tiré du filet de l'oiseleur. (Petits Bollandistes T. IX, p. 361)
Un peu plus tard, il lui fut révélé l'heure de sa mort. Il vint à l'église la plus voisine pour y recevoir le viatique, après quoi, sans que personne s'en aperçut, il s'endormit paisiblement dans le Seigneur le 6 août, jour de la Transfiguration de Notre-Seigneur.
Il fut enterré dans l'église où il avait reçu les derniers sacrement. Ensuite, comme il faisait des miracles, il fut transporté au château de Luxembourg, où il repose dans l'Église Notre-Dame.
On le représente quelquefois retiré de la neige dans laquelle il avait été englouti.
Saint Stapin de Dourgne
Sans doute évêque de Carcassonne au 7e ou au 8e siècle.
Saint GAËTAN ou CAJETAN est un prénom qui désigne les habitants de Gaëte, (anciennement : Caleta) port d'Italie, sur la côte méditerranéenne.
Saint Gaëtan dont la fête vécut au début du 16ème siècle. Il naquit à Vicence en 1480, de l'illustre famille des Thiène. Son père s'appelait Gaspard de Thiène et sa mère Marie Porta. Il avait un frère aîné qui s'appelait Jean-Baptiste. Il fut appelé Gaëtan en souvenir d'un savant grand oncle, chanoine de Padoue.
En peu d'années il devint bon orateur, philosophe, juriste et théologien. Comme il avait une grande réputation de sagesse et de noblesse, le Pape Jules II le fit venir à sa cour et lui donna de hautes fonctions.
Assez rapidement, il reçu la prêtrise.
Une nuit de Noël, Gaëtan méditait dans la Basilique Libérienne, La Vierge Marie lui apparut et lui mit entre les mains l'Enfant Jésus. C'est ainsi que souvent, on le représente.
La mort de sa mère l'obligea à retourner à Vincence. Il se mit dans la confrérie de Saint Jérôme. Ses parents essayèrent de l'en dissuader car cette confrérie était composée de gens de basse condition et d'artisans. Mais Gaëtan se plaisait avec eux et resta dans leurs rangs.
Puis il fit partie de la Congrégation de la Miséricorde qui, s'occupait de l'hôpital des incurables. Il y exerça la profession d'infirmier, ne refusant aucune des tâches les plus difficiles.
Un de ses maîtres, trouvant qu'il se perdait trop dans son activité, l'obligea à aller à Venise où il recommença à soigner les malades des hôpitaux. Ensuite, on lui commanda de se rendre à Rome.
C'est là qu'il fonda "l'Ordre des Clercs réguliers". Cet ordre avait pour but de restaurer l'état ecclésiastique tel qu'il se trouvait au moment des premiers apôtres. Ils devaient vivre sans rien gagner de leurs mains et sans demander quoi que de soit. Il fut fondé le 14 septembre 1524. Ils procédèrent à l'élection d'un supérieur qui fut l'évêque de Théate. C'est pourquoi on les appelle aussi les Théatins.
Deux ans plus tard, l'envahissement de Rome par les troupes de Charles de Bourbons amena la chaos. Les Clercs réguliers soignaient les blessés et enterraient les morts. Ils furent bientôt poursuivis pour leurs activité. Leur maison fut pillée et ils subirent des tortures.
A Gaëtan, on lui serra les doigts dans l'ouverture d'un coffre, on le pendit par diverses parties du corps et on le chargea de coups. La nuit, ils chantaient ensemble dans leur prison. Une nuit, un maître de camps fut si touché par leurs chants et leur modestie qu'il les libéra. Ils quittèrent la ville et se dirigèrent vers Ostie. De là, ils prirent un vaisseau qui les mena à Venise. C'est là que l'ordre des Clercs réguliers eut une seconde vie.
Gaëtan fut nommé supérieur.
La peste envahit Venise. Les Clercs eurent fort à faire. Ils visitaient les pestiférés et donnaient à manger à de nombreux affamés. Par leurs exhortations, ils faisaient ouvrir les greniers des riches.
La vie normale revenue, Gaëtan fut envoyé à Vérone puis à Naples où il fonda une Maison pour les Clercs.
Un jour, en sortant de la Maison, un frère se blessa et se cassa un os du talon. Cela empira et les médecins décidèrent de lui couper le pied pour le préserver de la mort. La nuit, Gaëtan entra dans la chambre du malade, lui débanda le pied, baisa longuement la plaie tout en faisant des signes de croix sur le pied. Le lendemain, les chirurgiens trouvèrent le pied parfaitement guéri.
Une autre fois, le Seigneur lui apparut avec ses plaies sanglantes et lui offrit d'approcher sa bouche et de sucer les douceurs qui sortaient de son côté. Il entrait de plus en plus souvent en extase pendant lesquelles il recevaient des lumières sur l'avenir.
Après bien des vicissitudes, il tomba grièvement malade. Il ne voulut pas être couché sur un lit moelleux mais resta sur le sol. Il rendit son âme le 7 août 1547, à Naples. Ce jour, les troubles sociaux qui infestaient Naples s'apaisèrent. On y vit une marque de sainteté pour Gaëtan.
Saint Victrice
Né dans la Morinie au 5e siècle (région Picardie-Boulogne-Flandre) il se fit militaire. Il se convertit et, devant toute l'armée, il déposa ses habits militaires devant le chef. Il fut fouetté puis condamné à avoir la tête tranchée. Mais son bourreau devint aveugle avant de le frapper. Puis les chaînes qui le liaient se brisèrent. Impressionné par ce miracle, le chef lui rendit la liberté.
Il fut apôtre de la Morinie et devint le 8e évêque de Rouen. Intime de saint Paulin et de saint Martin de Tours, il prit une part active dans les discussions théologiques du moment. Il mourut vers l'an 407.
Saint Donat
Moine de Luxeuil puis archevêque de Besançon au 7e siècle.
Saint Albert de Messine
En Sicile, au 13ème siècle, Benoît de Abbatibus épousa Jeanne de Palizze. Mais ils restèrent près de vingt ans sans avoir d'enfant.
Ils invoquèrent la Vierge, prièrent, jeûnèrent, firent des aumônes, promirent de consacrer l'enfant à la Vierge. Finalement, ils furent entendus et Jeanne se sentit habitée.
Pendant sa grossesse, elle aperçu un flambeau allumé qui semblait sortir de son sein. Elle pensa que son enfant serait une lumière pour l'Église.
A sa naissance, on l'appela Albert, nom jusqu'alors inconnu en Sicile.
Vers l'âge de 10 ans, alors que des seigneurs des environs avaient déjà demandé à Benoît qu'il unisse Albert à leur fille, Jeanne informa son fils de ce qu'il avait été consacré à la Vierge. On refusa donc toutes les unions. Albert fut ravi d'apprendre qu'il était consacré à une si sainte Maîtresse.
Il demanda à entrer au couvent des pères Carmes de Trapani, mais le supérieur du couvent hésita en raison de la qualité des parents d'Albert. Il fut donc obligé de rentrer chez lui.
Mais la nuit, la Vierge apparut à Benoît et à Jeanne et les menaça d'une mort subite s'ils ne réalisaient pas la promesse qu'ils lui avaient faite. Aussi, dès le lendemain, ils retournèrent chez les Carmes et insistèrent pour qu'Albert puisse revêtir l'habit. Ce qui fut fait.
Albert entra dans une voie parfaite. Il mit tant de ferveur à exercer les pénitences qu'il en effraya le démon.
Un jour, une jeune personne lui apparut. Elle était si pleine de grâce et de beauté qu'elle avait de quoi séduire un régiment de coeurs endurcis. Elle lui fit un discours si plein de tendresse qu'il fut tenté de venir goûter des plaisirs du monde. Mais, Albert, d'abord étonné de cette étrange vision, finit par s'apercevoir que, sous sa robe, la personne avait des pieds d'animaux. Il fit une prière et un signe de croix et le spectre disparut.
Il jeûnait beaucoup et de buvait pas de vin. Le vendredi, il ne prenait que du pain et de l'absinthe pour mieux se rappeler le fiel du vinaigre qui fut porté à la bouche du crucifié.
Il travaillait tout le temps et quand il s'arrêtait, c'était pour prier. La nuit, à genoux devant le crucifix, il récitait le psautier tout entier. Une nuit, le diable essaya plusieurs fois d'éteindre la lampe qui l'éclairait mais il n'y parvint pas. Jésus-Christ lui apparut et réduit à néant les efforts du diable.
Un jour où la ville de Messine fut assiégée par Robert, le roi de Naples, les vivres et les munitions vinrent à manquer ? On alla chercher Albert, qui avait grande réputation de Sainteté, en le suppliant de demander de l'aide au ciel.
Il n'avait pas encore fini la messe qu'on vit apparaître dans le port, trois galères chargées de vivres et de munitions. On n'a jamais pu savoir d'où elles venaient.
Après son voyage en terre Sainte, il était sur la route d'Agrigente et aperçut des juifs dans un fleuve. Ils étaient près de se noyer. Albert leur cria que s'ils se convertissaient, ils seraient sauvés. Les juifs répondirent "oui ! oui !". Albert marcha alors, à pied sec, sur les eaux et les retira de leur fâcheuse position.
Comme il visitait les couvents à pied, son serviteur portait un pot de terre avec de l'eau et des vivres dedans. Un jour, le serviteur laissa tomber le pot et le cassa. Il devint triste et confus. Albert s'en aperçu et lui demanda d'aller chercher les morceaux. Le serviteur fut tout étonné de retrouver le vase entier avec les vivres et l'eau dedans.
Albert fit encore bien des miracles. Il mourut à 80 ans le 7 août 1306.
Sitôt après l'enterrement, on vit arriver une quantité d'aveugles, boiteux, paralytiques, malades de toutes sortes. Il prièrent et jeûnèrent trois jours et furent tous guéri.
Saint Donatien
Deuxième évêque de Châlons-sur-Marne au 2e siècle. Il fut converti et baptisé par Saint Pierre.
Sainte Pome
On ne sait pas grand chose de sainte Pome sinon qu'elle était vierge à Châlons au Ier siècle et soeur de saint Memmie. Son histoire s'est transmise grâce à un certain père Rapine. On l'honore aussi le 27 juin.
Saint Cyriaque et ses compagnons : Large et Smaragde
Au 3ème siècle, il secourait les chrétiens qui étaient esclaves et travaillaient à la construction d'un palais en l'honneur de Dioclétien. C'était Maximien Hercule qui, ayant été promu au gouvernement, voulait remercier son empereur en lui faisant bâtir un somptueux édifice. Il fut surpris et condamné lui-même aux travaux forcés. Comme il chantait les louanges de Dieu en travaillant, Dioclétien le condamna à mort.
Sur ces entrefaites, Artémie, la fille de Dioclétien, devint possédée d'un démon qui la tourmentait horriblement. Elle poussait des cris impressionnants tout en disant que seul Cyriaque pourrait la délivrer. Dioclétien fit libérer Cyriaque qui vint guérir Artémie. L'empereur le laissa alors en liberté en lui donnant même une maison où il pouvait habiter.
Peu de temps après, le roi de Perse envoya une délégation à Dioclétien. Il lui demandait d'envoyer Cyriaque à Persépolis afin de guérir sa fille Jobie qui était, elle aussi, possédée par un démon.
Cyriaque fit le voyage avec ses compagnons Smaragde et Large. Puis ils revinrent à Rome où ils vécurent en paix. Mais, quelques temps plus tard, profitant de l'absence de Dioclétien, Maximien s'arrangea pour les faire arrêter et exécuter.
Il y a un corps de saint Cyriaque à Rome, un autre à Ancône, un troisième en Westphalie, un quatrième à Sens, un cinquième à Worms. Une tête se trouve à Cologne et une autre à Orléans.
Saint Liébault ou Léobald
Fondateur de l'abbaye de Fleury (ou saint Benoît -sur -Loire) au 7e siècle.
Saint Mommole
Second abbé bénédictin de Fleury-sur-Loire. Il ,ne s'est jamais mis en colère. Il mourut à Bordeaux en 677. N'a rien à voir avec saint Mommolin, patron des bègues, son contemporain, honoré au 23 octobre.
Sainte Sigrade
Veuve et religieuse, mère de saint Léger (évêque d'Autun) au 7e siècle à Soissons.
Saint Romain de Rome
Romain était soldat de la garde de l'empereur Valérien, au 3ème siècle.
Il était obligé d'assister aux interrogatoires des chrétiens que l'on persécutait. De même, il devait participer aux supplices des condamnés.
Il fut amené à assister au jugement et au supplice de Saint Laurent.
Laurent était déchiqueté par des cordes plombées et des scorpions. Mais il n'ouvrait même pas la bouche pour se plaindre.
Romain aperçut, devant Laurent, un jeune homme d'une beauté incomparable qui essuyait le visage du martyr avec un mouchoir. La beauté de ce spectacle impressionna tant Romain qu'il décida de se faire chrétien.
L'empereur fit remettre Laurent en prison pour la nuit. Romain en profita pour aller le trouver avec un aiguière pleine d'eau. Il se mit à genoux devant lui et demanda le baptême. Laurent bénit l'eau et baptisa Romain.
L'empereur ayant appris la chose, convoqua Romain à son tribunal.
La séance n'avait pas encore commencé que Romain criait sans
cesse "Je suis chrétien ! je suis chrétien ! "
Valérien, sans autre forme de procès l'envoya se faire décapiter hors de la porte Salaria. C'était le neuvième jour d'août de l'année 258, veille du martyre de saint Laurent.
La nuit, un prêtre appelé Justin prit son corps et l'enterra dans une cave au champ de Véran.
Depuis, ses reliques ont été transférées à Lucques.
Il est particulièrement honoré en France à La Ferté-Gaucher, en Brie. Il est le patron de cette ville.
Dans les représentations de Saint Laurent, on voit quelquefois un jeune homme lui présentant un vase d'eau. Il s'agit de saint Romain.
Saint Bandry
Quatorzième évêque de Soissons au 6e siècle. Comme il reprochait aux courtisans du roi Clotaire Ier leur vie dissolue, ils résolurent de se venger et le dénoncèrent à Clotaire en l'accusant de ne jamais donner de cadeaux à la royauté et surtout de ne jamais lui rendre honneur.
Sans aucun jugement, Clotaire condamna Bandry à l'exil.
Bandry partit donc vers l'Angleterre où il devint jardinier dans une abbaye. Juste avant de s'embarquer, il avait écrit la date de son départ sur une pierre, au bord de la mer. (la même histoire est arrivée à saint Maurille d'Angers)
Il reçu le don des miracles et guérissait les malades en utilisant des simples.
Pendant ce temps, les calamités s'abattirent sur Soissons, famine et épidémie. La population y vit la vengeance divine à la suite de l'exil de l'évêque. On le rechercha en vain. Quelqu'un tomba par hasard sur l'inscription du bord de mer. Une délégation passa alors en Angleterre, découvrit Bandry par hasard et le supplia de rentrer à Soissons. Il refusa d'abord en leur disant qu'il avait été chassé "comme un chien enragé", puis accepta sur les instances de son abbé.
La population qui avait eut vent de son retour partit à sa rencontre. La foule était arrivé à un carrefour de routes au sein de la forêt de Retz. Elle fut prise d'une soif ardente car il faisait excessivement chaud. Bandry qui venait d'arriver planta son bâton dans la terre et fit jaillir une source. (fontaine Mantard, sans doute, aujourd'hui, fontaine des gardes ou de saint Martin)
Bandry revenu à Soissons, les fléaux disparurent.
La fille de Clotaire étant possédée par un démon qui la poussait à se jeter à l'eau ou dans le feu; Bandry la délivra en l'exorcisant. En reconnaissance, Clotaire lui fit don de terres pour y construire une abbaye.
Bandry présida à la translation des reliques de saint Médard à Crouy. Il mourut en août 566 et fut enterré à Saint Crépin le Grand.
Saint Sérénus ou Séréné (serein)
Évêque de Marseille au 7e siècle. Il mourut en Italie, près de Milan, au retour d'un pèlerinage à Rome.
Saint Maurille de Florence (noir)
Né à Reims, il devint écolâtre en Saxe puis se fit bénédictin à l'abbaye de Fécamp. Ensuite, il se retira dans un ermitage en Toscane. Le seigneur du pays le fit abbé de Sainte-Marie à Florence. Comme il était sévère, on tenta de l'empoisonner. Il revint alors à Fécamp puis devint archevêque de Rouen où il raffermit la règle du célibat des prêtres.
Après avoir organisé et participé à plusieurs conciles régionaux, il mourut à l'âge de 68 ans en 1067.
Saint Auteur (acteur)
Troisième évêque de Metz au 4e siècle.
Saint Auspice (présage - fourni par l'observation des oiseaux)
Né et consacré évêque à Rome par saint Clément, il partit vers la Gaule et se fixa à Apt.
Des prêtres des idoles se plaignirent de l'influence d'Auspice. On le mit en prison mais il convertit ses gardiens. Au tribunal, on apporta une statue de Jupiter à laquelle on demanda à Auspice de sacrifier. Il fit tomber la statue d'un coup de pied et la brisa. Furieux, Dactilius, le gouverneur lui fit couper le pied droit. Pendant les 7 jours suivant, il lui fit couper un à un, par morceaux, les autres membres. Auspice mourut au Ier siècle.
- De saint Laurent à Notre-Dame, (15 août) la pluie n'afflige pas l'âme.
- A la saint Laurent, la faucille au froment.
- Pour saint Laurent, tout fruit est à la dent.
- A la saint Laurent, la noisette craque sous la dent.
- A saint Laurent, betterave profite amplement
- Saint Laurent, la pluie dans une main, le tison dans l'autre.
- Saint Laurent partage l'été par le milieu.
- La saint Laurent mouillée, l'automne est au bout de l'allée.
Saint Laurent (laurier)
La couronne de laurier fut instauré par Tibère César elle était supportée par une calotte en peau de veau - On croyait que la foudre ne touchait pas le laurier ni le veau marin.
Saint Laurent est mort, grillé comme une côtelette en l'an 258 à Rome.
Il est donc devenu le patron des rôtisseurs. Des centaines d'auberges françaises sont placées sous sa houlette.
Selon la légende, il fut enlevé à sa mère par le démon et retrouvé, par le pape Saint Sixte, sous un laurier, d'où son nom. Il est né en Espagne. Sixte, dans un voyage en Espagne rencontra deux jeunes gens : Laurent et Vincent et les emmena avec lui à Rome. Laurent y demeura tandis que Vincent retourna en Espagne et y fut martyrisé.
Cela se passait sous le règne de l'empereur Philippe qui fut le premier à recevoir la foi en Jésus-Christ. Il avait un fils qui portait le même nom.
Les Gaulois s'étant révolté, Philippe envoya un de ses officiers, Dèce, afin de mater la rébellion. Dèce revint après avoir remporté la victoire. Philippe alla devant lui à Vérone pour lui rendre honneur. Mais comme l'esprit des méchants s'enfle d'un orgueil d'autant plus grand qu'ils se sentent honorés davantage, Dèce, exalté par l'ambition aspira à l'empire et profita d'un moment où l'empereur faisait sa sieste dans son pavillon pour aller l'égorger pendant qu'il dormait.
Ensuite, Dèce s'attacha l'armée par des largesses financières et des promesses.
Il revint à Rome. Philippe le jeune fut saisi de craintes. Il confia ses trésors à Sixte et à Laurent afin que, s'il venait à être tué par Dèce, ces richesses soient distribuées aux églises et aux pauvres. Ensuite, Philippe s'enfuit et se cacha.
Dèce fut confirmé dans ses fonctions. Pour montrer qu'il n'avait pas tué Philippe par jalousie mais par zèle pour le culte des idoles, il persécuta les chrétiens sans aucune miséricorde.
Philippe le jeune fut découvert et massacré. Ensuite, Dèce se mit à chercher les trésors disparus.
Sixte fut alors convoqué par l'empereur. Par prudence il confia les trésors à Laurent afin qu'il en fasse la distribution aux églises et aux pauvres. Ce qui fut fait. Comme Sixte ne voulut pas consacrer aux idoles, il fut condamné à avoir la tête tranchée. Laurent accourut et supplia Sixte de ne pas l'abandonner. Il lui parla alors des trésors qu'il avait distribué. Les soldats entendant parler des trésors se saisirent de Laurent et le présentèrent à Dèce.
- "Où sont donc", lui dit-il, " les trésors que Sixte t'avait confié ?"
Comme Laurent ne répondait pas, Dèce le livra au préfet Valérien qui l'enferma.
Dans la prison, il y avait un homme qui s'appelait Lucillus. A force de pleurer, il avait perdu la vue. Laurent lui rendit la vue et Lucillus crut en Jésus-Christ. D'autres aveugles vinrent et furent guéris. Quand Hippolyte le gardien vit cela, il crut et reçu le baptême.
Peu après, Valérien ordonna à Hippolyte de lui présenter Laurent.
Comme Laurent ne répondait pas aux questions, Dèce le fit frapper longuement avec des fouets garnis de plombs qu'on appelle scorpions.
Puis il demanda qu'on apporte un lit de fer pour que l'opiniâtre Laurent s'y repose. Ses bourreaux le dépouillèrent et l'étendirent sur un gril de fer sous lequel on avait placé des charbons ardents. Et ils foulaient le corps de Laurent avec des fourches de fer.
Laurent dit à Valérien : "Apprends, misérable que tes charbons sont pour moi un rafraîchissement mais qu'ils seront pour toi un supplice dans l'éternité. Voici, misérable que tu as rôti un côté de mon corps, retourne l'autre et mange." Puis il rendit l'esprit.
Dèce, tout confus, s'en alla avec Valérien au Palais de Tibère en laissant Laurent sur le feu.
Hippolyte l'enleva et l'ensevelit avec des aromates au champ Véranus.
Saint Laurent fit de nombreux miracles après sa mort.
Philippe II gagna la bataille de Saint Quentin le jour de la saint Laurent. Le roi décida de construire son prochain palais à la mémoire de Saint Laurent. C'est pourquoi l'Escurial a la forme d'un gril.
Il y eut plusieurs Saint Laurent dont un à Cantorbéry et un autre à Dublin.
Le grand Saint Laurent est souvent représenté avec un gril à la main. On dit que, dans la nuit du 9 au 10 août, les étoiles filantes sont les larmes de Saint Laurent. Elles protègent de la chaleur caniculaire.
Les gouttes de pluie de la saint Laurent étaient considérées comme guérissant les brûlures.
Sainte Philomène (aimée)
Bel exemple d'une sainte qui n'a jamais existé mais qui est née d'un calembour ou en tous cas, d'une interprétation erronée d'inscriptions couvrant la tombe d'une martyre découverte en 1802 dans les catacombes de sainte Priscille à Rome. Sur les tuiles de la tombe, vraisemblablement récupérées sur d'autres tombes, on pouvait lire quatre mots : "Lumena" "pax" "tecum" "fi". On interpréta ces mots comme faisant partie d'une phrase qui signifie : "Filomène, la paix soit avec toi".
Est-ce grâce au nom "Philomène" qui signifie "aimée" que le culte de cette sainte imaginée se répandit au XIXe siècle comme le feu aux poudres ? Son nom a été choisi pour nommer nombre d'églises et de collèges depuis l'Occident jusqu'aux Indes. Le curé d'Ars en avait fait son égérie.
La "Vita" inventée pour l'occasion vient en partie des "visions" d'une religieuse Italienne du XIXe siècle, soeur Maria-Luisa. Elle relate une vie, assez classique, dont le rôle d'un des partenaires est attribué à Dioclétien qui, étant amoureux de Philomène, voulut l'épouser. Comme elle refusa, il la fit jeter dans le Tibre avec une ancre au cou. Mais des anges coupèrent la corde et Philomène se retrouva sur l'autre rive en étant complètement sèche. Reprise par les bourreaux, on lui décocha des flèches qui ricochaient et venaient se planter sur les archers. Finalement, on lui coupa la tête.
Elle est invoquée par les amoureux afin de garder leur amour.
Comme quoi, le matériau "mythe" a une consistance étonnamment coriace ainsi que des effets de réalités considérables.
Aujourd'hui, sainte Philomène n'existe plus dans le calendrier et son culte est interdit. Mais, pour ceux que ça intéresse, vous pouvez encore vous procurer des statues en plâtre qui coûtent entre 20 et 51 euros. Cela, en commandant sur Internet. Celles du curé d'Ars sont un peu plus chères !
Sainte Rusticule (rustique - campagne)
Marcia Rusticula naquit à Vaison en 555. Son père mourut le jour de sa naissance. Elle n'avait pas 5 ans lorsqu'elle fut raptée par un seigneur nommé Chéran qui se proposait de l'épouser lorsqu'elle serait en âge.
Mais Liliole, Abbesse de l'abbaye de saint Césaire d'Arles eut vent de l'enlèvement et réussi à tirer Rusticule du Seigneur Chéran. Elle l'éleva dans sa communauté.
Rusticule décida de choisir la vie religieuse. Elle avait 18 ans à la mort de Liliole et la remplaça dans le rôle de supérieure.
Mais le roi de Soissons, Clotaire III, après avoir fait mourir la reine d'Austrasie Brunehaut, chercha Childebert, le petit-fils de Brunehaut afin de le tuer lui aussi. Comme il ne le trouvait pas, il apprit par une rumeur que Childebert était caché à l'abbaye de saint Césaire. Il fit donc arrêter Rusticule, mais son innocence apparut rapidement. Domnole, évêque de Vienne, prit la défense de Rusticule et prédit à Clotaire que, pour sa punition, son propre fils mourrait bientôt. C'est ce qui arriva.
Clotaire, atterré, rendit la liberté à Rusticule. Celle-ci regagna son monastère et continua à bien le gouverner jusqu'à sa mort en 632.
Saint Donoald
Le tout jeune enfant Donoald vivait à Beauvais au 5e siècle. Un jour qu'il était assis au bord d'une fontaine des prairies de Milly, une bande de Barbares survint. Ils l'interrogèrent sur sa religion. Il répondit qu'il était chrétien. Sans hésiter, ils le transpercèrent d'un coup d'épée.
Donoald est invoqué pour guérir de l'épilepsie.
Saint Alexandre le charbonnier
Alexandre était né dans le Pont (au nord de la Turquie actuelle, le long de la mer noire). Après de bonnes études, il devint excellent philosophe. Il était d'une beauté et d'une prestance sans pareilles et attirait tous les regards de ceux qui le rencontraient. Cela lui valut une forte réputation.
Comme il ne supportait plus tous ces succès, il vendit ses biens et vint habiter la ville de Comana (Pont) où il devint charbonnier.
Il avait toujours la figure noircie, portait des vêtements déchirés et vivait à demi-nu.
L'évêque de Comana (nord-est de Tökat) mourut et il fallut le remplacer. Comme tout le monde hésitait sur un choix, on demanda à Grégoire évêque de Néocésaré de venir arbitrer les discussions. Après avoir bien écouté les uns et les autres, Grégoire leur dit qu'il valait mieux ne pas tenir compte des personnes considérables mais plutôt des grandes âmes.
Ce discours fut mal reçu par l'assemblée. Quelqu'un se moqua et dit :"à ce compte là, autant donner la conduite de l'évêché à un homme appartenant à la lie du peuple comme Alexandre le charbonnier. Avec sa saleté et ses haillons, il sera bien sur le trône de cette église !"
On fit venir Alexandre le pouilleux mais Grégoire vit tout de suite qu'il avait à faire à un personnage de premier plan. Il lui parla en secret et l'obligea à dire d'où il venait.
Après sa confession, Grégoire l'obligea à obéir à la volonté de Dieu. Il fit laver Alexandre et revêtir d'habits ecclésiastiques.
Puis on rentra dans l'assemblée et Alexandre fit un discours sur ce que devait être un bon évêque. Tout le monde fut impressionné. Puis Grégoire dit :"Cet homme est Alexandre le charbonnier et je vous le propose comme chef." Personne n'osa contredire ces paroles. L'élection eut lieu de suite suivie de la consécration.
Nous ne savons rien sur la suite de sa vie sauf qu'il fut brûlé en 250 lors de la persécution décrétée par l'empereur Dèce.
Saint Tiburce
Fils de Chromace, préfet de Rome, au 3e siècle, il se convertit au christianisme, au grand dam de son père. Comme il était un peu trop ardent dans ses pratiques; il dénonçait les vices ça et là. Il mit en cause un certain Torquat qui le dénonça. On l'arrêta pour l'amener au tribunal de Fabien.
Condamné, on prépara une aire remplie de charbons ardents. Mais Tiburce n'attendit pas qu'on l'oblige à se déchausser, il se déchaussa lui-même et marcha sur l'aire de feu sans aucun dommage. Fabien furieux, l'envoya décapiter. C'était le 11 août 286.
- A la sainte Suzette, veau bienvenu qui tête.
Sainte Suzanne (lys)
Née d'une famille proche de l'empereur Dioclétien, elle était très belle et fut élevée dans la crainte de Dieu. Valérie, fille de Dioclétien et femme de Maximien-Galère, mourut. Dioclétien voulut donner à Maximien une nouvelle femme et proposa l'affaire aux parents de Suzanne.
Mais Suzanne refusa. Après avoir fait exécuter une demi-douzaine de membres de la famille, Dioclétien fit fouetter Suzanne puis la fit décapiter chez elle. Cela se passait au 3e siècle.
Saint Taurin (Taureau)
Né à Rome au 5e siècle, il se convertit et vint évangéliser les habitants d'Évreux où il mourut.
Saint Géry (lance)
Né à Carignan (Ardennes), il fut remarqué par Magnéric, évêque de Trêves qui le fit diacre. Après la mort de saint Vaast, les habitants de Cambrai l'élurent évêque. Cela se passait au 7e siècle.
- Si le jour de sainte Claire, la journée est chaude et claire, comptez sur les fruits à couteaux, à coup sûr ils seront beaux.
- Si l'aube est claire le jour de sainte Claire, les légumes seront beaux.
- Sainte Claire donne une journée claire.
Sainte Claire d'Assise
La mère de Claire s'appelait Hortolana et habitait Assise. Elle était enceinte lorsqu'elle entendit une voix lui dit de ne rien craindre car elle donnerait naissance à un enfant qui éclairerait le monde. Elle appela donc son enfant : Claire. Elle eut encore deux autres filles : Agnès et Béatrix.
A dix-huit ans, elle prit le voile sous la coupe de saint François d'Assise qui la confia aux bénédictines de Saint Paul. Ses deux soeurs et leur mère vinrent la rejoindre. On les mit dans une maison qui fut le début de l'ordre qui s'appelait alors "les Pauvres Dames".
Après sa mort, en 1253, son ordre se multiplia et prit différents noms. Plus de cent mille religieuses fondèrent près de quatre mille couvents.
Elle est invoquée, avec saint Clair, pour y voir clair et pour les maux d'yeux, cataractes etc. Elle peut même rendre la vue aux aveugles.. Le "mal sainte Claire" désigne la rougeur des yeux. Elle est parfois appelée sainte Luminose.
Elle est aussi invoquée pour avoir un temps clair. C'est ainsi qu'elle protège les cérémonies de plein air.
Saint Porcaire
Il fut abbé de saint Honorat de Lérins au 8e siècle. Les Sarrasins envahirent le région. Porcaire envoya au loin 36 de ses plus jeunes religieux, avec quelques enfants qui étaient pensionnaires, afin qu'ils se protègent, puis incita les 500 autres moines à rester ferme devant l'ennemi.
Ils se firent tous massacrer sauf quatre moines que les Sarrasins emmenèrent avec eux. Ces quatre moines s'échappèrent et se cachèrent jusqu'à ce que les Sarrasins eurent quitté la région, puis ils rentrèrent à Lérins, donnèrent des sépultures aux morts et reconstruisirent l'abbaye..
Saint Hippolyte le Geôlier (chevaux paniqués (dissous) ou dompteur de chevaux)
Il était geôlier de saint Laurent et devait faire son possible pour découvrir où étaient les trésors de l'église que saint Sixte et saint Laurent avaient soigneusement cachés. Mais voyant les miracles qu'accomplissait son prisonnier, il finit par se convertir.
Il assista au martyre de saint Laurent et lui donna une sépulture digne de lui. L'empereur vit qu'il était devenu chrétien et le fit passer devant le tribunal. Puis il le fit attacher par les pieds au cou de plusieurs chevaux indomptés qui le traînèrent avec furie sur les cailloux et les ronces.
On l'invoque pour guérir des plaies et pour guérir les chevaux.
La mythologie grecque nous offre un Hippolyte fils de Thésée et qui fut élu roi de Trézène. Sa belle-mère Phèdre était incestueusement amoureuse de lui. Hippolyte, horrifié, l'accabla de reproches. Elle déchira ses vêtements après avoir crié "au viol !" et se pendit. Thésée furieux chassa Hippolyte d'Athènes.
Hippolyte, sur son char, fuyait Athènes lorsque, d'une vague énorme sortit un chien de mer qui le poursuivit. Les chevaux terrorisés firent un écart et Hippolyte tomba en s'empêtrant dans les rênes puis fut projeté sur les rochers. La bête avait disparu.
- S'il pleut à Sainte Radegonde, misère abonde par le monde.
Sainte Radegonde (conseil - guerre)
Sixième femme de notre roi CLOTAIRE 1er. Elle honorait si fort les prêtres qu'elle leur baisait les pieds et les servait à table.
Elle aimait tant la Croix qu'elle s'en imprima la forme sur le corps, avec le bout d'une pique rougie au feu; et qu'elle fit venir, pour la première fois en France, un morceau de la vraie Croix.
Lorsqu'elle vit que son mari se lassait d'elle, Radegonde se retira à Poitiers, où elle se fit abbesse de religieuses. Elle avait tant de ferveur, qu'il fallait à chaque instant lui appliquer sur l'estomac des feuilles trempées dans l'eau, pour tempérer la chaleur qui la dévorait.
Notre Seigneur la caressait souvent visiblement. Une fois il lui apparut et la prit sur ses genoux : "Radegonde, lui dit-il, vous n'êtes que sur mes genoux; bientôt vous serez sur mon coeur."
Quelques courtisans ayant calomnié les moeurs de Radegonde auprès du roi, moururent honteusement en allant à la selle; ce qui fit respecter la sainte.
Des marins, sachant la vertu de Radegonde, l'invoquèrent dans une tempête, quoiqu'elle fut encore vivante. Incontinent, une colombe blanche comme la neige voltigea autour du vaisseau. Un matelot la prit, lui arracha trois plumes qu'il trempa dans la mer, et aussitôt la mer s'apaisa. Ces trois saintes plumes se conservaient à Poitiers, où elles faisaient des miracles.
Un an avant sa mort, elle vit la nuit un jeune homme d'une exquise beauté, qui lui fit mille caresses. Elle le repoussa d'abord très durement, le prenant pour un séducteur; elle avait alors soixante-huit ans. Mais le beau jeune homme lui parla si honnêtement, qu'elle vit qu'il n'en voulait pas à sa chasteté, et qu'il venait tout simplement lui annoncer sa mort, de façon qu'elle le traita mieux.
L'abbaye de Sainte Croix, que Radegonde fonda à Poitiers, avait deux cent religieuses lorsqu'elle mourut. Malgré ce saint établissement et la piété qu'elle fit paraître, Radegonde fut en butte aux traits de la médisance. On lui reprocha sa trop grande intimité avec le poète FORTUNAT, qui était sans cesse auprès d'elle qui en recevait et lui faisait des présents etc... Mais ces soupçons furent détruits par les miracles que la princesse opéra après sa mort.
On vénérait à Poitiers le corps de sainte Radegonde, qui se trouvait double dans l'abbaye de QUINCAI, à deux lieues de cette ville, quoique les Normands l'eussent, dit-on, anéanti au 9eme siècle. Il fut brûlé pour la seconde fois par les Protestants, dans ces deux endroits en l'année 1562, avec tant de publicité qu'on n'osa le reproduire. Mais son tombeau faisait des guérisons miraculeuses au dernier siècle
En 1412, lorsque le Duc de Berri fit ouvrir ce tombeau, on y trouva le corps de Radegonde encore entier, quoiqu'enseveli depuis huit cent vingt ans. Le Duc voulut lui faire couper la tête pour l'emporter à la sainte chapelle de Bourges. Les assistants furent saisis d'une telle frayeur à cette proposition, qu'il fallut y renoncer. Le prince se contenta d'emporter l'ANNEAU D'ALLIANCE que la sainte avait au doigt; mais on ajoute qu'elle retira sa main, lorsqu'il voulut aussi lui ôter l'ANNEAU RELIGIEUX.
On voyait dans l'ancienne église, la fameuse chapelle du PAS DE DIEU, bâtie sur l'emplacement de la chambre qu'occupait la sainte. On contait que Jésus lui ayant apparu sous la forme du beau jeune homme dont nous avons parlé, avait laissé dans sa cellule l'empreinte d'un de ses pieds; c'est ce qu'on nommait le PAS DE DIEU.
On montrait enfin la MEULE dont Radegonde se servait pour moudre le grain nécessaire à la nourriture de ses religieuses, et le mortier où elle pilait les drogues qu'elle employait dans leurs maladies. Ce qui reste de ces Saintes reliques ne fait plus merveilles.
Extrait de : Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeuses. Par J.A.S. Collin de Plancy.
Saint Junien
Il est né au 4e siècle à Champagne-le-sec (deux Sèvres). Plus tard, il se retira en solitaire dans la forêt de Chaunay. Sainte Radegonde qui était religieuse à Poitiers, eut vent de la présence de Junien et voulut le rencontrer. Ils se lièrent d'amitié.
Ils se faisaient des petits cadeaux. Elle lui faisait passer des vêtements, et lui, il lui offrait des instruments de pénitence tels que cilices en poils de chèvres ou chaînes etc.
Des gens vinrent le trouver afin de partager sa vie. Il fallut bien qu'il s'organise en construisant des cellules. Bientôt, un groupe d'anachorètes vécut en ce lieu.
Il mourut en 587, le même jour que sainte Radegonde.
Saint Landulphe ou Lau
Bien que chanoine d'Évreux, Lau vivait dans une grotte retirée mais non loin de la ville.
Il y pratiquait une extraordinaire ascèse en ne mangeant que des herbes crues et des racines. Bientôt, des anges vinrent chanter autour de lui et célébraient saint Taurin. Il décida de retrouver la tombe du saint.
Puis il fut sacré évêque. Un jour qu'il était en prière, il vit s'élever une grande colonne de feu. On fit des fouilles à l'endroit où s'était élevée la colonne et l'on trouva le cercueil des saint Taurin, ancien évêque d'Évreux. Il décéda en paix vers 640.
Sainte Vitaline
En Auvergne au 7e siècle, saint Martin qui passait près du tombeau de Vitaline, entendit parler depuis l'intérieur du tombeau. Vitaline lui demandait sa bénédiction car elle était privée pour quelques temps de la présence divine en raison de quelques fautes vénielles qu'elle avait commise durant sa vie. Saint Martin lui promit qu'elle retrouverait son sauveur dans les trois jours suivants.
Elle apparut encore à plusieurs autres personnes dont un prêtre qui devait donner un repas aux pauvres. Elle multiplia le contenu de sa cave à vin.
Saint Cassien (assemblée)
Au 4e siècle, Cassien était maître d'école à Imola, en Italie.(Vallée du Pô) Ses leçons étaient parfois austères et suscitaient la haine de certains.
Le gouverneur de la province décréta une violente persécution contre les chrétiens. Cassien était chrétien et fut arrêté. Comme il refusait de sacrifier aux idoles, on le condamna à être piqué avec des stylets jusqu'à ce que mort s'ensuive, par ses propres élèves.
On l'exposa nu au milieu d'un groupe d'enfants.
Les uns le frappèrent au visage ou avec leurs tablettes sur la tête. Les autres le piquèrent avec leurs stylets en lui labourant les chairs. D'autres encore écrivaient sur les chairs en arrachant des lambeaux. Certains lui déchirèrent la peau du ventre jusqu'à faire sortir les intestins.
Il finit par mourir lorsqu'il eut perdu tout son sang.
Les chrétiens l'enterrèrent dans la cathédrale d'Imola. Sur son tombeau, on plaça des petits anges qui tenaient des stylets dans la main.
Cf. Prudence, Hymne IX, v. 21-64 (Peristéphanon)
Il aurait été d'abord évêque de Brescia. Chassé par la persécution, il se fit instituteur.
- Si les crapauds font musique avant le 15 août, on ne les verra plus sauter avant fin septembre.
- A la saint Eusèbe, au plus tard fais battre la gerbe.
- A la saint Eusèbe, ponte de poules est faible.
- Qui bat avant Notre Dame bat quand il veut, qui bat après bat quand il peut.
Saint Eusèbe (bonne éloquence ou bon culte)
On trouve une quarantaine de saint Eusèbe. On ne sait pas trop quand celui d'aujourd'hui a vécu ni où il a été martyrisé. On pense qu'il a été décapité à Rome vers le 3e siècle. Le récit de son martyre semble avoir été entièrement inventé. Il y a, à Rome, une église consacrée à un saint Eusèbe.
Saint Éberhard
D'origine Souabe, il devint prévôt de la cathédrale de Strasbourg. Mais il se laissa envahir par une vie superficielle et mondaine. Son ami, saint Bennon, venait de temps à autre le déranger mais rien n'y faisait. Un jour, Bennon se retira dans la solitude, en Suisse. Poussé par la curiosité, Eberhard alla lui rendre visite mais n'en revint pas indemne et changea sa vie. Il renonça à sa dignité et utilisa ses biens à construire une chapelle là où était son ami Bennon, ainsi qu'à secourir les pauvres. En 942, une famine désola l'Alsace mais Eberhard réussit à nourrir la foule.
Il n'est que Bienheureux mais certains lui donnent le titre de saint.
Saint Sanctès d'Urbino
Sanctès est né à Urbino. Déjà jeune homme, un jour qu'il rentrait de l'école, il fut attaqué par un parent - certains disent son parrain - qui avait une arme tranchante et qui menaçait de le tuer. Sanctès essaya de le calmer sans succès. Voyant que l'autre persévérait, il sortit son épée et lui assena un coup si violent que l'adversaire mourut en quelques jours.
Sanctès en ressentit une profonde culpabilité. Il renonça alors à la carrière militaire à laquelle ses parents le destinaient. Il entra sans l'ordre de Saint François. Son unique ambition était d'être le serviteur de tous et de vivre dans l'abjection.
Il regrettait toujours l'accident qui lui était arrivé. Il mangeait peu et pleurait jour et nuit.
Non content des pénitences qu'il endurait, il demanda à Dieu de lui envoyer au même endroit du corps où il avait frappé son agresseur, une douleur semblable à celle qu'il lui avait fait éprouver.
Un ulcère très douloureux apparut alors sur sa cuisse. Aucun remède ne put le guérir.
On voit encore aujourd'hui, sur les reliques du Saint, l'endroit où était apparu l'ulcère.
Il se servait d'un âne pour aller faire du bois dans la forêt. Un jour, l'âne était dans le pré et, le soir, Sanctès oublia de le faire rentrer à l'écurie. Le matin, il trouva un loup en train de dévorer son âne. Sanctès adressa de vifs reproches au loup et lui demanda de réparer ses torts en remplaçant l'âne. Pendant des années le loup transporta au monastère le bois dont Sanctès avait besoin.
Un jour de janvier, Sanctès tomba gravement malade. Il était complètement dégoûté de la nourriture. Mais peu après, il eut envie de manger des cerises. L'infirmier lui fit remarquer qu'il n'était pas possible d'en trouver en cette saison. Mais Sanctès lui proposa gentiment d'aller dans le jardin. L'infirmier, en souriant, alla dans le jardin pour lui faire plaisir. Il trouva, au milieu de tous les arbres couverts de neige, un cerisier chargé de bonnes cerises.
Un jour, Sanctès avait semé des raves dans le jardin. Le lendemain, comme il voulut préparer le repas pour les frères, il ne trouva pas de provisions. Il demanda alors à son aide d'aller voir au jardin si les raves avaient poussé. Celui-ci obéit tout en se moquant mais, une fois au jardin, il trouva d'énormes raves prêtes à être mangées.
Une autre fois, Sanctès avait un pot de bouillon pour la communauté. Le pot fut renversé et brisé. Il n'en resta qu'une assiette. Et pourtant, il en servit pour 18 frères.
La cloche du couvent s'étant brisée, Sanctès souda les morceaux avec un métal différent. La cloche ne perdit rien de son premier son. Cela étonna les fondeurs qui savent que ce métal ne peut être réunit que par la fonte.
L'ulcère à la cuisse conduit Sanctès vers la mort en 1390 à l'âge de 40 ans.
Il y a pas mal d'histoires de blessures à la cuisse dans les contes.
Saint Michée
Sixième des douze petits prophètes de l'Ancien Testament.
Sainte Athanasie (immortelle)
Athanasie est née en Grèce, dans l'Île d'Égine. Elle se maria avec un officier de haute naissance mais il mourut très tôt sur un champ de bataille. Son père voulut la marier une seconde fois mais son fiancé décida de se faire moine juste avant le mariage.
Libre de nouveau, elle changea sa maison en monastère. Les candidates ne manquèrent pas.
Comme elle en avait assez du monde, elle se retira dans la solitude et y fonda le monastère de Timie.
Très attirée par le culte de la Vierge Marie, elle espérait mourir la veille d'une de ses fêtes. Elle mourut, en effet, la veille de l'Assomption, en 860.
- A la Dame d'août, le dormeur dort son saoul.
- La Vierge du 15 août arrange ou défait tout.
- Du soleil à l'Assomption, beaucoup de vin et du bon.
- Pluie de l'Assomption, huit jours de mouillon.
- Quand il pleut le jour de l'Assomption, il pleut jusqu'à la nativité (8 septembre)
- Les oeufs pondus entre les deux vierges se gardent longtemps frais.
- Quand vient le 15 août, tourne, tourne, le froid est dessous.
- Après le 15 août, lève la pierre, la fraîcheur est dessous.
- S'il tonne au 15 août, l'été se casse la tête.
Assomption de la Vierge Marie au ciel
Jour où le "Fils" assure la naissance au ciel de sa mère. " et ainsi, l'âme de Marie sortit de son corps et s'envola dans le sein de son Fils, affranchie de la douleur comme elle l'avait été de la souillure." (Légende dorée)
"Mort, ou plutôt disparition qui rappelle bien sûr les enlèvements d'Énoch, d'Élie, de saint Jean l'Évangéliste et de Gargantua en pays d'Avallon." (Cf. Gaignebet, "A plus hault sens", p. 385.)
Nous sommes quarante jours avant l'équinoxe d'automne.
Il serait trop long de s'étendre sur cette fête. Rappelons cette petite histoire qui arriva à saint Thomas l'apôtre. Saint Thomas, en plus de douter, était toujours en retard. Lorsqu'il arriva à la maison de la Vierge, elle était déjà partie vers le ciel. Les autres apôtres dirent "tu aurais pu arriver plus tôt !". Mais saint Thomas douta que la Vierge fut partie dans son Assomption. Or, Marie n'était pas encore bien haut et elle entendit les doutes de saint Thomas. Alors, elle détacha sa ceinture et la laissa tomber sur la tête de saint Thomas qui, après cette preuve, fut bien obligé de croire
Saint Alype
Grand ami, élève puis collaborateur de saint Augustin.
Né à Tagaste (Numidie-Afrique) Il aimait beaucoup le cirque, ce que lui reprochait Augustin. Peu à peu, il oublia le cirque et suivit avec assiduité les cours donnés par son maître. Il devint adepte, avec lui, des doctrines gnostiques.
Puis il partit pour Rome afin d'y étudier le droit et se passionna par les combats des gladiateurs.
Augustin vint à Rome, Alype le suivit jusqu'à Milan où tous deux se firent baptiser par saint Ambroise.
Ils revinrent en Afrique ou Augustin devint évêque d'Hippone. Alype fit construire un monastère et s'y fixa. Il mourut âgé en 429.
Saint Arnoul (aigle gouverneur)
Il est né au 11e siècle à Tiegem, près d'Audenaarde, en Belgique. Son père était un riche seigneur du Brabant. Sa mère voulait l'appeler Christophe mais son parrain, Arnoul d'Audenaarde, insista pour lui donner le nom d'Arnoul.
Sous la pression paternelle, il embrassa la carrière militaire. Mais un jour, il prit prétexte d'aller à la cour de France tout en se dirigeant vers Saint Médard à Soissons. Là, il demanda l'habit bénédictin. Les moines du monastère le reçurent volontiers.
Comme il ne parlait pas bien la langue, on lui demanda de cesser les entretiens spirituels qu'il faisait avec les frères. Il en resta plusieurs mois sans ouvrir la bouche. Apprenant le fait, l'abbé lui permit à nouveau de conférer comme il voulait.
L'Abbé Renault étant mort, il fut remplacé par un sinistre personnage qui s'appelait Pons. Celui-ci induisit dans l'abbaye une vie dissolue. En même temps, il fit d'énormes détournements de fonds pour financer des fêtes et des festins. Quelques moines s'en plaignirent au roi qui s'empressa de déposer Pons. On fit élire Arnoul à sa place. Aussitôt, l'abbaye reprit son ancienne allure et retrouva ses biens.
Arnoul commença à faire quelques miracles et suscita la jalousie d'autres frères, en particulier d'Odon qui se croyait plus digne que lui du rang d'abbé. Odon écrivit au roi de France Philippe Ier afin d'obliger Arnoul de le suivre avec une armée dans les batailles royales. Il informa faussement le roi de ce que cela s'était déjà passé autrefois. Philippe Ier manda donc Arnoul qui refusa.
Pour échapper à ce traquenard, Arnoul fit élire saint Gérard à sa place et se retira dans une cellule à part du monastère. La reine Berthe étant passée à Soissons, évinça Gérard et fit rétablir l'odieux Pons. Mais la réputation d'Arnoul était telle que l'on venait de partout pour le voir. Lorsque l'évêché de Soissons fut vacant, ce fut lui que Hugues, légat du saint Siège, y plaça. Cependant, Gervais, sénéchal du roi de France lui interdit l'entrée de Soissons; Il s'installa donc à Oulchy le château où sa réputation se fit grande.
En ces temps là, les pays de Flandre étaient remplis de haine, de vengeance et de meurtres. Sur les instances du pape Grégoire VII, Arnoul parcourut la région pour y faire un travail considérable de pacification et de réconciliations.
Répondant aux supplications des gens d'Oudenbourg (entre Bruges et Ostende) il se fixa chez eux dans un but d'apaisement.
Très vite il tomba gravement malade. Peu avant de mourir, sa chambre trembla une fois et saint Pierre lui apparut alors pour lui ouvrir la porte du ciel. La chambre trembla à nouveau et ce fut saint Michel qui apparut en lui promettant de le porter au ciel. Puis la chambre trembla une troisième fois et ce fut la Vierge qui lui annonça qu'il s'envolerait le jour de l'Assomption.
Et il s'envola en ce 15 août 1087.
On ne sait pas pourquoi il est patron des Brasseurs ?
Saint Baussenge ou Balsème
Il naquit au 4e siècle à Limoges ou à Bourges. Les Barbares arrivèrent jusqu'à Arcis-sur Aube et Baussenge leur reprocha leur inconduite. Ils le saisirent, le rouèrent de coups puis lui tranchèrent la tête. Mais Baussenge se releva, prit sa tête et marcha en la tenant dans ses mains. Les Barbares furieux le jetèrent dans un puits dont ils murèrent l'orifice. Plus tard, une femme qui venait de perdre la vue vit, en songe, le lieu du martyre. Elle s'y rendit et fit décombler le puits. Elle se frotta les yeux avec l'eau du puits et recouvra la vue.
- A la mi-août l'hiver se noue.
- Soleil le 16 août, bon vin, beaux fruits.
- Un mois d'Août sans rosée donne une mauvaise année
Saint Fraimbaud
Il naquit en Auvergne au Ve siècle. Après une jeunesse studieuse il était promis à un avenir brillant mais il préféra se retirer à Ivry, au sud de Paris. Il vivait près d'une grande citerne située près d'une grotte qui lui servait de chambre. Il vivait d'herbes et de racines.
Son père furieux le poursuivit. Lorsqu'il fut près du lieu où Fraimbaud habitait, la citerne déborda tellement qu'elle envahit le terrain jusqu'à la caverne mais sans y entrer, préservant ainsi le saint. Pensant que son fils était noyé, le père rentra en Auvergne.
Craignant d'être encore surpris, Fraimbaud se réfugia à l'abbaye de Micy, près d'Orléans. Il y fit des miracles. Comme sa réputation lui attirait trop de visiteurs, il se dirigea vers le Maine. Puis il s'établit dans une cabane au bord de la Mayenne. Mais bientôt, des disciples arrivèrent et sa cabane se changea en monastère. L'évêque du Mans le reconnu et légitima son autorité.
Un jour qu'il était allé prêcher, il s'arrêta à Saint-Fraimbault-sur-Pisse, y tomba malade et y mourut un 15 août vers le milieu du VIe siècle.
Tous les jours, des oiseaux venaient lui tenir concert jusqu'à ce qu'il les congédiât après leur avoir donné sa bénédiction. Un jour, les oiseaux ne chantaient pas et étaient tout tristes. Il les suivit pour savoir ce qui se passait. Il s'aperçut qu'ils se réunissaient autour d'un petit corps d'oiseau inanimé. Ému de pitié, Fraimbaud étendit sa main sur l'oiseau qui revint à la vie.
Saint Armel (vieux breton : Arthmael : Arth : ours et mael : prince)
Venu d'Angleterre au 6e siècle, il devint abbé de Plou-Arzel ou Plou-Armel (Ploërmel). En passant vers Rennes, il terrassa un énorme dragon. Il fit de nombreux miracles.
Saint Aré ou Arey de Nevers
A Nevers, Aré succéda à l'évêque Rustic au 6e siècle.
Il fit plusieurs voyages à Rome. Il revenait d'un de ses voyages et envoya un de ses serviteurs, nommé Ours, prévenir Nevers de son arrivée. Mais la Nièvre était en crue et le pont avait été emporté. Ours tenta de traverser la rivière à cheval mais se noya. En arrivant à l'endroit où cela s'était passé, Aré vit son serviteur inerte. Il se mit en prière et Ours ressuscité. Lorsqu'on reconstruisit le pont, on l'appela Pont saint Ours.
Après sa mort, en 558, il avait demandé que l'on mit son corps dans une nacelle sur la Loire. Lorsque la nacelle fut parée, avec des flambeaux allumés, elle remonta le courant contre toute attente, malgré un vent impétueux qui n'éteignit même pas les flambeaux. Elle s'arrêta à Decize, là où Fraimbaud désirait être enterré.
Saint Arey ou Arige de Gap
Il naquit à Chalon-sur-Saône en 535. Ses parents étant allé habiter l'Auvergne, il fut élevé par Saint Didier évêque de Clermont. Il accéda à la prêtrise puis fut nommé évêque de Gap. Il y travailla à reconstruire et réorganiser la ville ravagée par les irruptions fréquentes des Lombards.
Il se mit à faire des miracles et à léviter lorsqu'il se trouvait dans son église.
Un jour de l'an 600, Saint Arey, évêque de Gap fit, la rencontre d'un grand ours de la montagne. Rentrant de Rome, après une visite au Pape, sa charrette fut attaquée par l'animal qui, surgissant de la forêt, dévora l'un de ses boeufs.
Très contrarié, Arey ordonna au féroce animal de s'atteler à la voiture pour le ramener à Gap, ce que l'ours fit docilement.
Dès lors naquit une grande affection réciproque entre le prélat et la bête, au point, dit-on, qu'une stalle lui fut réservée au milieu des chanoines dans le choeur de la cathédrale de Gap et que le bon peuple de cette ville lui offrit un magnifique collier d'or et d'argent.
Quand le saint homme mourut, la peine de son compagnon fut immense, on le vit à la tête du cortège, hurlant à tous son désespoir, puis il disparut pour toujours.
Bien plus tard, loin de la cité, sur les pentes de Morgon, les moines de Boscodon mirent à jour, au fond d'une grotte où coule une source d'eau claire d'une grande fraîcheur, les restes d'un animal de grande taille qu'ils identifièrent facilement, grâce au précieux collier qu'il portait encore, comme étant ceux de messire Brun, l'ami de saint Arey.
L'endroit s'appelle depuis, "la fontaine de l'ours". Site inscrit, au coeur de la forêt monastique de Boscodon en Embrunais, l'une des plus vieilles de France, créée au XIIème siècle. Situé en balcon de Serre-Ponçon et en zone périphérique du Parc National des Écrins.
Commune de Crots - Hautes Alpes.
Saint Hyacinthe (Jacinthe - fleur née du sang de Huakinthos, favori d'Apollon qui le tua par mégarde en lançant un disque)
Saint Hyacinthe, spécialiste des passages de rivières à pieds, était polonais de la lignée des comtes d'Odrowatz. Il fit ses études à Cracovie, à Prague et à Bologne en Italie. De retour en Pologne, il s'attacha à Vincent l'évêque de Cracovie qui lui donna un titre ecclésiastique dans sa cathédrale.
Son oncle l'emmena en voyage à Rome où se trouvait justement saint Dominique fondateur des Dominicains.
Hyacinthe et plusieurs personnes de sa suite prononcèrent leurs voeux dominicains puis rentrèrent à Cracovie où il organisèrent l'ordre des Frères Prêcheurs.
Ce qui impressionna beaucoup les populations c'est que Hyacinthe fit ressusciter un jeune homme qui s'était noyé en voulant passer la Vistule.
Lorsque le couvent de Cracovie fut bien établit, Hyacinthe décida d'aller prêcher dans tout le septentrion. Il commença par Prague et la Bohème.
Un jour qu'il était au bord de la Vistule, il regardait la rivière en espérant trouver un bateau afin de traverser. Comme il n'en trouvait pas, il s'engagea sur l'eau et commença à marcher comme sur la terre ferme. Ses compagnons étaient plus craintifs et n'osaient pas s'engager. Il étendit son manteau qui leur servit d'embarcation. Ils se retrouvèrent tous sur l'autre bord.
Puis ils n'arrêtèrent plus de voyager : Poméranie, Prusse, Danemark, Suède, Norvège, Écosse puis Petite-Russie, Constantinople puis Moscovie.
Un jour qu'il était au bord du Boristhène (Dniéper) il aperçut, sur une île, des gens à genoux devant un chêne. Sans hésiter, il passa le bras du fleuve en marchant sur l'eau pour aller les convertir. Les gens furent si impressionnés qu'ils se convertirent illico.
Il s'installa un moment à Kiev. Mais les Tartares vinrent assiéger la ville. A ce moment il était en train de dire la messe. On l'avertit de ce qu'il fallait partir de suite. Hyacinthe ouvrit le tabernacle et prit le ciboire contenant les saintes hosties. En passant devant une statue de la Vierge, voila qu'elle se mit à parler :"Hyacinthe, tu as pris mon fils, prends-moi avec toi !" Hyacinthe étonné répondit "Je veux bien mais tu es bien trop pesante avec tes deux cents kilos ! Je ne pourrai pas te porter". La Vierge dit alors "Si, tu verras, tu n'auras aucune peine à me porter". Alors Hyacinthe prit la statue avec une main et sentit qu'elle était aussi légère qu'un roseau.
Et le voila partit pour fuir les Tartares aussi rapidement qu'il le pouvait, avec un ciboire dans une main et une énorme statue de la vierge sous le bras. Il arriva au bord du Boristhène qu'il passa en marchant sur l'eau malgré ses colis, puis il fit d'une seule traite les deux ou trois cents lieues qui le séparaient de Cracovie.
Arrivé à Cracovie, il déposa la statue dans son couvent. Elle reprit sont poids normal.
Peu après, un jour de la sainte Marguerite, une dame nommée Clémence le supplia de venir dans son village. Lorsqu'il arriva, il vit le pays en désolation. L'orage et la grêle avaient tout haché. Aucun épi de blé ne restait debout. La population était consternée. Hyacinthe se mit en prière et pleura toute la nuit. Au matin, tous les épis abattus se relevèrent et retrouvèrent leurs grains. On trouva les plantes comme si l'orage n'avait pas eu lieu.
Quelques temps plus tard et après avoir fait nombre de miracles, Hyacinthe repartit au pays de Tartares pour prêcher. Il alla jusqu'au Tibet puis aux Indes.
Il parcourait tous ces pays à pieds, sans monture, sans armes, sans fourrures, sans interprètes et sans guide en s'abandonnant à la Divine Providence.
Finalement il revint à Cracovie dans son couvent. Avant sa mort, la Vierge lui apparut. Il s'envola veille de l'assomption en 1257.
On le représente avec un ciboire dans une main et une statue de la Vierge dans l'autre. On l'invoque pour éviter la noyade.
- Saint-Roch annonce le temps de l'automne.
- A la saint Roch, la grande chaleur ? prépare du vin la couleur.
- Après saint Roch, aiguise ton soc
- Pour saint Roch, à ta quenouille file gros
Saint Roch
C'est à cause de saint Roch qu'un petit chien se nomme un roquet. Saint Roch est une figure majeure de la période caniculaire. Si saint Christophe, figure centrale, est souvent représenté avec une tête de chien, Roch est toujours accompagné d'un roquet qui lui lèche son bubon de pestiféré.
Dès le XIVe siècle, il guérissait les tailleurs de roc de la phtisie ou de la silicose. Il était aussi patron des porcelainiers. Mais surtout, il guérissait de la peste. Il soignait les malades et les épidémies fuyaient devant lui.
Il serait né à Montpellier en 1327. On ne trouve cependant aucune mention de lui dans les registres de la ville. Certains pensent qu'il s'agit d'un saint imaginaire.
Sa mère, Libérie, déjà bien vieille, souhaitait avoir un enfant qui soit utile pour les pauvres. Quand Roch naquit, il portait une croix rouge sur le ventre.
Dès la mamelle, Roch commença l'abstinence. Il ne tétait que les mercredis et les vendredis; Et encore, une seule fois le jour.
Quand ses parents furent morts, il vendit tous ses biens et partit pèleriner vers Rome.
En passant par plusieurs villes, la peste y sévissait. Il s'offrit à soigner les malades et rendit la santé à plusieurs. De même, Rome était la proie de la maladie. Il y resta longtemps à soigner partout où il passait. Mais il s'en fut aussi dans la campagne environnante ainsi que dans plusieurs ville de l'Italie.
Quand il arriva à Plaisance, il fut aussi atteint de la peste. Il se retira dans une cabane de la forêt et fut nourrit par le bon chien d'un seigneur des environs. Le chien volait du pain à son maître pour l'apporter à Roch. Intrigué par le manège de l'animal, le seigneur le suivit en forêt et découvrit notre saint blessé qu'il put ainsi secourir. Voilà pourquoi, pour parler de deux personnes inséparables, le proverbe dit : "c'est saint Roch et son chien".
Une fois guérit, Roch remit son habit de pèlerin et rentra à Montpellier. Une fois arrivé, il se mit en prière mais on le prit pour un espion et il fut mis en prison. Il y mourut le 16 août 1327 après qu'on eut reconnu sa sainteté.
On le représente à peu près comme saint Jacques, en habit de pèlerin. De plus, il retrousse sa robe et montre sa cuisse où siège un bubon de peste. Un chien lui lèche le bubon et un ange est à ses côtés.
L'ange et le chien sont deux figures majeures de la mélancolie.
Sainte Triaise
C'est une des femmes que saint Hilaire ramena de son séjour au Moyen-Orient (Turquie actuelle) elle faisait partie d'une famille riche et noble. Elle quitta tout pour rejoindre saint Hilaire à Poitiers.
Une fois arrivée, Hilaire fit avec elle comme il avait fait avec sainte Florence. (qui venait elle aussi de Turquie) Il l'enferma dans une petite cabane avec ordre de ne jamais se laisser voir par un homme. Même quand il venait la visiter, ils parlaient sans se voir.
Elle y resta jusqu'à sa mort dans le plus grand dénuement, en 375.
- Quand Août est pluvieux, Septembre est radieux.
Saint Myron
Vécu en Archaïe (Grèce) au 3e siècle. Il fut martyrisé par Antipater, délégué de l'empereur Dèce.
Saint Paul et Sainte Julienne
Le Paul d'aujourd'hui n'a rien à voir avec saint Paul de Tarse. Paul et Julienne étaient frères et soeurs en Isaurie (Centre sud de la Turquie). Il subirent de multiples tortures imposées par l'empereur Aurélien de passage dans le pays. (3e siècle) A la fin, on leur coupa la tête.
Saint Mammès
En cette fin de période zodiacale du lion, doublée de la fin de celle du chien caniculaire, la vie de saint Mammès est en rapport insistant avec l'animal rugissant. Le récit de sa vie correspond aux configurations caniculaires.
Fêtée au 13 août, saint Radegonde avait envoyé Réovale à Jérusalem afin d'en ramener des reliques du corps de saint Mammès. Le Patriarche du lieu, lors de la cérémonie du démembrement, avait promené sa main sur toutes les parties du corps de Mammès pour savoir quel morceau Mammès voulait donner. Arrivé au petit doigt de la main droite, le doigt se détacha tout seul et Réovale put rentrer en Occident avec un doigt dans sa poche.
Au 3e siècle, les parents de Mammès, Théodote et Rufine, avaient été arrêtés et torturés parce qu'ils étaient chrétiens. Tous deux remis en prison, Théodote expira. Rufine enceinte eut une telle émotion qu'elle accoucha de son enfant. Désespérée d'être ainsi sans espoir entre le cadavre de son mari et son enfant, elle demanda à Dieu la grâce de mourir et celle de trouver quelqu'un qui s'occuperait de son petit. Sa prière fut exaucée. Elle mourut et un ange ordonna à Ammia, une noble veuve de Kayseri, de prendre en charge le nouveau-né.
C'est une des raisons pour lesquelles Saint Mammès est invoqué par les mères afin d'avoir du lait dans leurs mammelles.
Elle adopta l'enfant et l'appela Mamas à cause de ses premiers balbutiement, ma, ma, ma...
Mamas ou Mammès fit de grands progrès à l'école et devint un défenseur ardent de la foi.
Mais l'empereur Aurélien eut vent de l'affaire. Il envoya Démocrite occuper le poste de gouverneur de Kayseri avec mission de mettre au pas le petit morveux de Mammès. Comme Mammès résistait, il le fit brûler sur les côtés avec des torches ardentes mais rien n'atteignait l'enfant.
Agacé, le gouverneur ordonna de jeter Mammès au fond de l'eau avec une masse de plomb attachée au cou. Pendant que les bourreaux conduisaient leur victime, un ange vint rapter Mammès et le conduisit sur le mont Argée - là où vivra saint Blaise. Il y resta 40 jours à la fin desquels il vit un bâton tomber du ciel avec une voix qui disait "frappe le sol !". Mammès s'empara du bâton et en frappant le sol il fit apparaître le livre des Évangiles. Tout ce qu'il apprenait en lisant le livre lui permettait de descendre de temps en temps à Kayseri pour prêcher. Il se nourrissait du lait des biches et des chèvres dont il faisait du fromage. Il apprivoisait les bêtes les plus farouches. On le voyait parmi les ours, les lions et les tigres qui le suivaient comme des moutons.
Le nouveau gouverneur de Cappadoce, Alexandre envoya des soldats pour l'arrêter. Lorsqu'ils arrivèrent sur la montagne, Mammès leur servit des fromages et du lait. Pendant qu'ils mangeaient, les bêtes féroces arrivèrent comme à l'accoutumée et entourèrent Mammès d'une barrière infranchissable. Les soldats étaient effrayés mais le saint les rassura en leur disant qu'il serait bientôt à la ville. Puis il fit un signe de tête à un lion et lui demanda de se tenir prêt à entrer dans l'amphithéatre avec lui afin de venger les injures faites à Dieu par les infidèles. Le lion poussa alors un formidable rugissement qui résonna dans toute la montagne en guise d'aquiescement.
Puis Mammès descendit à Césarée où on lui reprocha d'être un magicien qui, par sa magie, avait le pouvoir sur les bêtes. On le fouetta puis on le prépara à être jeté dans une fournaise. Mais Mammès courut de lui-même dans la fournaise qui semblait lui être comme un bain rafraîchissant. Il y demeura trois jours après quoi il sortit sans que les flammes l'aient atteint.
Alexandre le condamna alors aux bêtes. Mais les bêtes venaient lui lécher les pieds.
Les chasseurs d'Alexandre avaient capturé un lion d'une grandeur exceptionnelle, Ils le mirent en cage. Mais voila qu'un autre lion apparut, c'était le lion vengeur de saint Mammès. Il se mit à tout dévorer autour de lui en semant la panique. Le sang coulait de toutes parts. Au bout d'un certain temps, Mammès commanda au lion de cesser le carnage et de retourner dans la montagne.
Alexandre rageur fit sortir le grand lion de la cage mais celui-ci vint se prosterner devant le saint.
Ne sachant plus que faire, Alexandre commanda à un des bourreaux d'enfoncer son trident dans le ventre de Mammès.
Mammès, tenant ses entrailles entre ses mains, quitta la ville et se dirigea vers une grotte où il mourut.
C'est la raison pour laquelle il est aussi invoqué pour guérir des coliques.
Saint Agapet
Vivant en ermite tout près de Rome, au 3e siècle, le tout jeune Agapet eut la mauvaise idée de reprocher à Antiochus, ministre de l'empereur Aurélien, sa cruauté envers les chrétiens. Il fut arrêté et subit les tortures ordinaires suivies de la décapitation.
Il est invoqué pour guérir des coliques venteuses et le mal au ventre des nouveaux-nés. (Lagny)
- A la sainte Hélène, la noix est pleine, et le cerneau se met dans l'eau.
- Qui prie sainte Hélène ne perd pas sa peine.
Sainte Hélène (éclat du soleil)
Invoquée pour se préserver de la foudre.
Célèbre pour avoir découvert la Croix du Christ. Fille du roi Coïlus, elle naquit en Angleterre et épousa le général romain Constance Chlore dont elle eut un fils qui deviendra Constantin le Grand.
On ne sait pas quand Hélène devint chrétienne mais elle influença certainement son fils Constantin.
Maxence, un concurrent pour le pouvoir déclara la guerre à Constantin. Le fils d'Hélène marcha contre lui aux environs de Rome. (Ponte-Mole) Soudain, il vit apparaître dans le ciel une immense croix lumineuse avec cette inscription :"tu vaincras par ce signe". Il fit mettre la croix sur ses étendards et attaqua. Il eut la victoire. Maxence se noya dans le fleuve.
Le sénat fit construire, en l'honneur de Constantin, un arc de triomphe à Rome
Hélène qui partagea le triomphe de son fils reçu le titre de "Auguste".
L'Empire romain changea de camp et se fit chrétien. Après le Concile de Nicée, en 325, Constantin envoya des gens à Jérusalem pour retrouver le tombeau où le Christ avait été enseveli et d'où il était ressuscité. Sainte Hélène, âgée déjà de quatre-vingts ans se chargea de diriger les fouilles. Elle y découvrit non seulement le tombeau mais aussi la Croix de Jésus.
De retour à Rome, elle mourut, son fils lui tenant la main, en 328.
Sainte Claire de Montefalcone
Vie ahurissante composée de séquences alambiquées qu'il serait trop long et fastidieux de raconter ici.
Claire de Montefalcone est née près de Spolète, en Italie vers 1275. Dès l'âge de cinq ans, elle suivit sa soeur Jeanne pour vivre dans une petite communauté de vierges ascétiques.
Plus tard elles construisirent un monastère pour y suivre la règle de saint Augustin. Claire y succéda à sa soeur en tant que supérieure.
S'ensuivent une série d'épreuves mortifiantes doublées de rapports étroits avec l'enfant Jésus que la Vierge lui amenait lors de ses apparitions. Ensuite, le Christ en croix fut l'objet de ses obsessions. Tout son corps était percé de douleurs. Elle devint l'image vivante du Christ souffrant. Elle proposa à Jésus de planter sa croix dans son coeur à elle. Ce qu'il ne manqua pas de faire.
Elle finit par accomplir quelques miracles puis s'éteignit le 17 août 1308.
Avant de mourir, elle avait dit à ses filles qu'elles trouveraient la croix de Jésus gravée au fond de son coeur.
Après sa mort, les filles décidèrent d'ouvrir le corps de Claire. Elle y trouvèrent un coeur aussi gros que la tête d'un enfant. Elle le coupèrent en deux et découvrirent sur un des côtés la figure du Christ en croix avec la lance et l'éponge à vinaigre et sur l'autre la colonne et le fouet de la flagellation.
L'évêque eut vent de l'affaire et vint en vérifier l'exactitude. Pensant qu'il s'agissait du fruit de l'imagination des filles, il découpa le coeur en petits morceaux. mais il découvrit que sur chaque morceau étaient gravés les scènes de la passion.
Les religieuses avaient aussi trouvé la bourse de fiel qui était extrêmement grosse. L'évêque la découpa et trouva trois boules semblables et d'égale pesanteur. On y vit la marque de la sainte Trinité. C'est pourquoi sainte Claire de Montefalcone est représentée avec une balance. Sur l'un des plateaux on voit deux boules et sur l'autre, une boule, mais les plateau sont à hauteur égale. Quelles que soient leur position, les boules restent identiques et unies.
Saint Sébald
Fils d'un roi de Danemark. Il est invoqué contre le froid. Il a travaillé avec saint Willibald. On sait peu de choses sur saint Sébald, sinon qu'il récupérait les glaçons de la rivière pour les transformer en bûches de bois pour chauffer les pauvres.
Saint Donat d'Orléans (Don de Dieu)
Il naquit à Orléans vers la fin du Ve siècle. Il avait une intelligence vive et une mémoire prodigieuse. On le surnomma "enfant de Dieu".
Un jour il entendit une voix qui lui enjoignit de quitter sa patrie. Après avoir été prier sur le tombeau de saint Martin à Tours, il partit sans inquiétude à l'aventure. Il parvint à la montagne de Lure qui, en ce temps, était couverte de forêts épaisses et s'y installa. A peine était-il arrivé qu'un énorme dragon se présenta. Il crachait des tourbillons de fumée et poussait des sifflements horribles. Mais après avoir prié Dieu, le dragon s'évanouit et Donat retrouva la tranquillité. Il fit sa retraite dans l'antre du dragon. Il mangeait des fruits sauvages et buvait l'eau des torrents.
Mais la voix lui dit à nouveau d'aller enseigner aux populations voisines. Au bout de quelques temps, Celse, le proconsul des Alpes maritimes se fâcha devant la perte du culte païen. Il fit arrêter Donat, le fit fouetter puis lui interdit de sortir de son désert.
Mais à peine était-il rentré dans son ermitage que la fille de Celse devint aveugle. Elle appelait Donat à cause de sa réputation de guérisseur. Celse le fit chercher. On ne le trouvait pas. C'est un paysan qui courant après un boeuf égaré, l'aperçut au fond de sa grotte. Il lui fit part de la demande de Celse. Donat se laissa persuader et se rendit à la maison du proconsul où il guérit la fille. La nouvelle amena une multitude de malades.
Mais Donat voulut rentrer dans sa forêt et obtint la permission de l'évêque de Sisteron.
Un jeune homme appelé Florent voulut vivre à ses côtés et le servit jusqu'à sa mort.
Après avoir fait un séjour à Embrun à la demande de saint Gallican, Donat rentra définitivement dans son ermitage et y mourut le 16 août 522. Son corps fut transporté à Sisteron.
Il y a 38 autres saint Donat dont l'un d'entre eux est vénéré à Arlon en Belgique.
Saint Jean Eudes
Disciple de saint Vincent de Paul au 17e siècle, il soigna les pestiférés et fonda l'Ordre des Filles du Bon Pasteur.
Saint Bertulphe
Moine de Luxeuil et abbé de Bobbio en Italie au 7e siècle. Parent de saint Arnoul.
Saint Louis
Évêque de Toulouse au 13e siècle.
Saint Élaphe
17e évêque de Châlons-sur-Marne, mort en 587.
- À tonnerre d'août, grosses grappes et bon moût.
- Août sec et gros nuages en l'air, donneront de la neige en hiver.
Saint Samuel Prophète
Quatorzième et dernier juge d'Israël. On peut lire sa vie en long et en large dans les livres Samuel I et Samuel II dans la Bible.
Saint Maxe ou Maxime
Maxe vécu entre le 4e et le 5e siècle dans une famille noble en Aquitaine.
Quittant les douceurs de son milieu, il se retira avec un autre solitaire dans un ermitage non loin de Chinon où il vécut une vie austère. Pour tout bagage, il avait emporté une Bible. Il reçu le don des larmes. Sa réputation grandit et beaucoup de gens vinrent le voir. Cela nuisit à sa solitude. Il décida alors de partir vers Lyon pour se joindre aux moines de l'ïle Barbe. Il y devint prêtre puis fut nommé Abbé du monastère.
Cela ne lui plaisait pas. Il songea à fuir. Mais lorsqu'il voulut traverser la Saône, sa barque coula au fond de la rivière avec sa Bible et son calice. Il fut sauvé du naufrage, on ne dit pas comment.
Revenu dans sa Patrie, il construisit un monastère vers Château-Chinon et devint l'intime de Saint Martin. Il se mit à faire des miracles très nombreux, selon saint Grégoire de Tours. Un jour, le château étant assaillit, il fit tomber, par sa prière, un orage épouvantable qui mit l'ennemi en fuite
Il mourut vers 450. Ses reliques furent jetées à la révolution.
Saint Philibert
Il est né dans le Gers en 616. Il fut envoyé à la cour de Dagobert Ier. A l'âge de 20 ans, il devint bénédictin à l'abbaye de Rebais, près de Meaux. Après quelques voyages en Italie et en France, il rejoignit la Neustrie et fonda l'abbaye de Jumièges en 654. En peu de temps, l'abbaye compta jusqu'à 900 moines. Il fit bâtir, à Pavilly, un monastère pour femmes, dont Sainte Austreberthe (10 février) devint la première abbesse.
Il fit un voyage à la cour où il reprocha ses crimes à Ebroïn, maire du Palais. Pour se venger, Ebroïn fit courir des rumeurs qui décrièrent Philibert. Même saint Ouen s'y laissa prendre. Les rumeurs devinrent telles qu'on mit Philibert en prison. Peu de temps après, saint Ouen reconnut son innocence et le fit élargir.
Il se retira à Poitiers où l'évêque lui donna une l'île de Her, aux confins de la Bretagne. Il alla y bâtir un monastère qui prit le nom de Hermoutiers, puis dans la suite, de Noirmoutiers.
Quand Ebroïn mourut, Philibert retourna à Jumièges puis revint mourir à Noirmoutiers le 20 août 687.
On le représente en train de caresser un âne - sans doute l'âne de sainte Austreberthe.
- Quand arrive la saint Bernard, si tu n'es pas en retard, ton blé n'est plus sous le hangar et le moissonneur a sa part.
- A la Saint-Bernard, pour moissonner il est bien tard
- Pluie de la Saint-Bernard fait déborder la mare.
Saint Bernard (ours hardi)
Il naquit en 1091 au château de Fontaines près de Dijon.
Sa mère, Sainte Aleth, qui était enceinte, eut un songe. Elle vit dans son sein un petit chien blanc tout roux sur le dos et qui aboyait. Elle demanda à un saint homme quelle était la signification de son rêve. Il lui répondit "qu'elle serait la mère d'un excellent petit chien qui sera le gardien de la maison de Dieu; il jettera de grands aboiements contre les ennemis de la foi et sera un prédicateur distingué. Il guérira beaucoup de monde par la vertu de la langue". (Légende Dorée)
En 1112, il entra au monastère de Cîteaux. Il y entraîna ses frères, Guido, Gérard, Barthélémy, André et Gauldry, puis plus tard, son frère cadet, Nivard. Ensuite il persuada sa soeur Hombeline d'abandonner sa vie frivole.
Sa santé était chancelante, magré celà l'abbé lui confia la fondation du monastère de Clairvaux. Il préconisa une architecture sobre et dépourvue de figures et de décorations qu'il trouvait inutiles.
La légende raconte qu'un 2 février (jour de la déshibernation de l'ours) Bernard se trouvait dans une petite chapelle à Châtillon sur Seine. Après une longue prière, devant une statue de la Vierge, il obtint qu'en pressant son sein, elle lui envoie un jet de lait dans la bouche.
C'est lui qui donna à la Vierge le titre de Notre-Dame. Il milita sans cesse pour le culte de la Vierge Marie.
Il fonda 160 monastères et mourut vers l'âge de 63 ans après avoir beaucoup écrit et prêché.
Il parlait si bien qu'on lui donna le surnom de "Doctor melifluus", "d'où coule le miel", il devint alors patron des éleveurs d'abeilles. (Cf. Merceron)
Nous avons une abondance de documents sur Saint Bernard, personnage complexe qui joua un rôle important dans l'Église de l'époque. Il serait trop long de le raconter ici, même en résumé.
Saint Hadouin
Évêque du Mans vers 650.
Saint Christophe ?
Je ne sais pas quel saint Christophe Vatican II a placé ici, peut-être s'agit-il du Christophe de Cordoue ? Traditionnellement, saint Christophe est fêté le 25 juillet, en même temps que saint Jacques. Christophe est un mythe, émule de Gargantua. Ce qui l'a fait radier du calendrier. Pourtant, le culte de saint Christophe est toujours bien vivant. D'autre part, pourquoi saint Jacques est-il toujours au 25 juillet puisqu'on n'est pas du tout certain que ce soit lui qui soit enterré à Saint Jacques de Compostelle ?
On fête, au 21 août, un Christophe de Cordoue, qui, avec son ami saint Léovigilde, fut décapité et jeté au feu par les Arabes.
- Ce que Août ne cuira, Septembre ne le rôtira.
- Temps trop beau en Août annonce un hiver en courroux.
- A saint Privat, la noisette est dans les bolats (fossés)
Saint Privat
Évêque de Mende au 3e siècle, né en Auvergne entre Issoire et Clermont-Ferrand, il passait le plus clair de son temps dans une grotte qu'il avait aménagé dans la montagne non loin de Mende. Il descendait à la ville aux jours de solennité et quand on avait besoin de lui.
A cette époque, les Alamans, menés par Chrocus, franchirent le Rhin et ravagèrent les Gaules. Il arrivèrent non loin de Mende. Les gens fuirent et se réfugièrent dans la forteresse de Grèzes. Les Alamans l'assaillirent sans pouvoir la prendre. Au bout de deux ans de siège, ils apprirent que l'évêque de Mende n'était pas avec eux mais qu'il habitait sa grotte à trois lieues de là. Il se saisirent donc de lui et l'emmenèrent vers Grèzes. Puis ils demandèrent à Privat de servir d'intermédiaire pour négocier la reddition des assiégés. Privat refusa en disant aux Alamans qu'ils étaient encore plus cruels que les Romains. Furieux, ils le battirent et le flagellèrent puis le laissèrent pour mort.
Ils revinrent à la forteresse et négocièrent à nouveau. Comme ils avaient besoin de vivres, les habitants de Mende consentirent à leur en donner à condition qu'ils quittent aussitôt le pays. Les Alamans acceptèrent et s'en allèrent.
Dès qu'ils purent sortir, les habitants rejoignirent leur évêque et eurent tout juste le temps de lui témoigner leur reconnaissance avant qu'il eut rendu son âme. C'était le 21 août 262.
Sainte Hombeline
Soeur de saint Bernard et fille de Tecelin et de sainte Aleth. Lorsque ses frères se consacrèrent tous à la vie religieuse, elle se trouva seule héritière des biens de ses parents. Elle nageait dans le luxe et l'abondance et se maria avec un seigneur parent de la duchesse de Lorraine.
Elle ne se privait de rien et vivait au milieu des plaisirs.
Un jour, elle se rendit à Clairvaux pour saluer ses frères. Émue en les voyant vivre une vie austère, elle écouta longuement saint Bernard puis décida de changer de vie.
Elle vécut encore deux ans avec son mari. Puis, celui-ci l'affranchi des liens du mariage.
Libre, elle se fit bénédictine au monastère de Jully-sur-Sarce dans l'Aube. Elle en devint la prieure et mourut à 50 ans en 1141.
Saint Léonce l'Ancien
Archevêque de Bordeaux vers 540. Il finit ses jours au monastère bénédictin de Saint-Léons, près de Rodez.
Saint Avit Ier
18e évêque de Clermont Ferrand.
- Temps sec et vent en Août, donneront en hiver des froids de loup.
- Beaucoup de belettes blanches au jour de la Saint-Symphorien annoncent l'hiver en chemin.
Saint Symphorien
Dans le Languedoc une croyance voulait que si l'on voyait beaucoup de belettes blanches le jour de la saint Symphorien, c'était un signe de prochaines chutes de neiges.
Né à Autun, il fit de brillantes études sous la conduite de ses parents Fauste et Augusta.
Il fut élevé dans le christianisme.
Un jour où il croisait un cortège en l'honneur de Cybèle, il s'indigna bien haut et bien fort devant cette procession orgiaque. La foule furieuse l'assaillit. Il fut conduit devant le tribunal du proconsul Héraclius et d'abord fouetté, mis en prison puis condamné à avoir la tête tranchée.
Juste avant son supplice, sa mère apparut et, publiquement, l'encouragea fortement.
Il mourut vers l'an 180 à Autun.
Il était invoqué pour les enfants qui manifestaient une faiblesse des jambes.
Le village de Gorbio (Alpes Maritimes) fête, le 23 août, Saint Fourien. Dans son dictionnaire des saints imaginaires et facétieux, (Seuil, p. 893) Jacques E. Merceron précise que dans le parler Provencal, il est appelé San Fourian. Il s'agit en fait de San Sanfourian, soit saint Symphorien qui, au Moyen-Âge, était titulaire de l'église d'un village proche de Gorbio. San Sanfourian a dû être décapité de la syllabe "San" dont la répétition devait paraître inutile, créant ainsi un vrai faux saint imaginaire. Ainsi vont les jeux de langage.
Peut-être était-il patron de ceux qui ne f... rien ?
Saint Chien ou Saint Lévrier ou Saint Guignefort
Voir : http://carmina-carmina.com/carmina/Mytholosaints/chien.htm
Saint Fabrice ou Fabricien
- Pluie de la Saint-Fabrice ne rend pas le paysan
riche.
Martyr à Tolède en Espagne.
Saint Lambert
Fondateur de l'Abbaye de Chezery, près de Nelley en 1154.
Voir aussi Saint Lambert au 17 septembre.
- Coupe ton bois en pleine lune d'Août, il sera sain comme un os.
- C'est le soleil en Août qui donne aux pommes leur goût.
Saint Sidoine Apollinaire (originaire de Sidon au Liban : Saïda : forteresse des mers) Au Féminin : Sidonie.
Malgré son nom, Sidoine naquit peut-être à Lyon dans une famille noble au 5e siècle. Il fut élevé dans la religion chrétienne et fit de brillantes études. Il embrassa la carrière politique puis épousa Papianilla, fille d'un sénateur. Il se retirèrent en Auvergne où la famille possédait des biens et des esclaves. Petit à petit, il se tourna vers la spiritualité à tel point qu'on le fit évêque de Clermont-Ferrand. Après avoir gagné le sacerdoce, il vécut avec Papianilla comme frère et soeur.
Les temps n'étaient pas sûrs, on craignait sans cesse des attaques de Wisigoths. Les guerres civiles étaient nombreuses autour de Rome, ce qui valait aux représentants de l'empire des réactions violentes. La terreur régnait.
Les évêques avaient un grand rôle de soutien pour la population. Sidoine Apollinaire s'y employa tant qu'il le put. Après la trêve signée en 474, l'Auvergne respira un peu. Mais en 475, les Wisigoths signèrent une paix avec les Romains moyennant la cession de l'Auvergne. Euric envahit donc le pays et exila Sidoine Apollinaire dans une forteresse à Livia, près de Carcassonne. Puis, inquiet de la réaction du peuple, il fit revenir Sidoine à la grande satisfaction des auvergnats.
Comme Sidoine était très "diplomate", il restait très discret vis-à-vis d'Euric. Cela ne l'empêcha pas de travailler fermement à l'organisation du christianisme dans la région.
Il fut combattu par deux prêtres : Honorius et Hermanchius qui finirent par convaincre de chasser Sidoine de l'église. Le jour où cela devait s'accomplir, la foule se rendait à l'église. Honorius se retira dans un cabinet pour ses besoins intimes et y rendit l'âme. Hermachius qui l'attendait finit par aller voir ce qui se passait et trouva le cadavre de son complice. Comme il y voyait la punition divine, il cacha son crime et sa honte devant les partisans de Sidoine.
Celui-ci reprit l'administration du diocèse. Il mourut en 489 sans avoir eu le temps de se rendre compte des fruits de son travail. En effet, les choses se calmèrent et le christianisme pu se répandre avec sérénité.
- A la Sainte-Rose, pour le travailleur pas de pause
Sainte Rose de Lima.
Fête le 23 août (avant vatican II elle était fêtée au 30 aoüt)
Née le 20 avril 1586 à Lima au Pérou, elle s'appela d'abord Isabelle. Son père s'appelait Gaspard des fleurs et sa mère Marie d'Oliva.
C'est en raison de son teint rose que sa mère la nomma Rose. Un peu plus tard, Rose décida qu'il fallait l'appeler Rose de Sainte Marie. (On raconte que c'est parce que sa mère avait aperçu une fort belle rose sur le visage de sa fille qu'elle ne l'appela plus que Rose)
En fait, elle fut atteinte d'une maladie de la peau qu'on soigna au mercure. Certains disent qu'il s'agissait de la gourme, maladie qui semble pourtant réservée aux chevaux.
Elle est invoquée pour toutes le maladies inflammatoires. (eczémas, érésypèle...) Les croûtes qui couvrent le visage des enfants sont parfois appelées le mal de Sainte Rose.
Tout-bébé, elle eut à subir de graves interventions chirurgicales qui, miraculeusement se passèrent sans complications.
Elle entreprit de vivre saintement. A quinze ans, elle décida de ne plus manger de viande. Cependant, sa mère l'obligea à manger de tout, mais, en cachette, Rose s'arrangeait pour mettre quelque chose dans ses aliments afin de leur donner un goût amer. Elle les mélangeait avec de l'absinthe ou des herbes sauvages. Elle avait toujours sur elle une fiole avec du fiel de mouton avec lequel elle arrosait ses aliments.
Elle s'était promise de vivre dans une dépendance parfaite vis à vis de tout le monde afin de répondre à un maximum d'obéissance. Elle allait tous les jours demander à sa mère de lui donner ce qu'il fallait pour les activités journalières. Cela jusqu'au jour où sa mère furieuse lui rétorqua qu'elle ne voulait pas être la servante de sa fille.
Elle passait une bonne partie de ses nuits à travailler la couture. Le jour, elle cultivait un jardin afin d'en faire bénéficier ses parents.
Elle était devenue très belle et d'une humeur fort douce. Sa mère songea à la marier. Pour éviter cela, Rose avait coupé ses cheveux et les décolorait afin de renforcer à l'aspect maladif qu'avaient déjà provoqué ses jeûnes. Les demandes en mariage étaient nombreuses mais Rose les refusa toutes. Après de nombreuses négociations orageuses avec ses parents, sa mère finit par accepter qu'elle fasse partie du Tiers ordre de Saint Dominique.
Elle se construisit alors un ermitage dans sa maison. Elle y passait tout son temps en prière, en dehors des tâches les plus viles qu'elle accomplissait pour soulager le travail des servantes. Afin d'accentuer encore ses mortifications, elle épiait l'occasion où l'on cuisait chez ses parents. Lorsqu'elle ne pouvait être aperçue de quiconque, elle se présentait devant la bouche du four brûlant et y mettait ses pieds jusqu'à ce qu'elle en défaillit de douleur. Elle s'était fait faire une couronne avec trente trois pointes de fer - en souvenir de l'âge de la mort du Christ et se la mettait sur la tête afin d'en subir des douleurs extrêmes.
Toutes les nuits, elle se frappait cruellement avec des chaînettes de fer, s´offrant à Dieu comme une victime sanglante pour l´Église et les pécheurs. Elle se fit un lit avec des morceaux de bois liés avec des cordes; elle remplit les intervalles avec des fragments de tuiles et de vaisselle, les parties acérées tournées vers le haut. Rose coucha sur ce lit pendant les seize dernières années de sa vie.
Sa conduite paru si étrange qu'on la fit examiner par des théologiens de l'université de Lima. Mais ceux-ci déclarèrent que ses peines étaient une épreuve de Dieu et qu'il n'y avait pas à s'en inquiéter.
Elle conversait souvent avec Jésus-Christ ainsi qu'avec sainte Catherine de Sienne qui lui apparaissaient régulièrement.
On raconte qu'un jour, la flotte hollandaise était apparue dans le port de Lima, au grand effroi de la population qui croyait à une invasion. Rose, apprenant cela, se rendit à l'église et se mit à prier. Peu de temps après on vint lui dire que la flotte avait levé l'ancre sans autres menaces.
Elle eut le don de prophétie et prédit même sa mort qui devait arriver le jour de la saint Barthélémy.
A l'âge de trente et un ans, elle tomba malade au commencement du mois d'août. Son corps était envahi par toutes sortes de maladies qui firent reculer les médecins impuissants. Le 24 août 1617, elle mourut après un longue extase.
La nouvelle se répandit et les gens accoururent. Il fallut remplacer six fois sont vêtement qui était déchirés par ceux qui voulaient en emporter un morceau.
Sainte Rose est patronne de Lima. On la représente avec un grappin qui supporte une ville.
- En Août le soleil se levant comme un rouge miroir annonce de l'eau pour le soir.
Saint Ouen ou Dadon ou Oyen ou Ouin, ou Ocin (Ald : vieux et Win : ami)
Saint Ouen est, bien entendu, invoqué pour les maladies de l'ouïe. A certains endroits, on retirait un doigt du reliquaire du saint pour le passer dans l'oreille du sourd.
Au temps de Clotaire II, roi de France, Le seigneur Authaire et sa femme Aiga eurent trois fils : Adon, Dadon et Radon.
Ils étaient chrétiens et, à Sancy, le village où ils habitaient, (près de Soissons) ils faisaient beaucoup de biens aux pauvres.
Un jour, Saint Colomban qui passait par là fut reçu dans leur maison. Il prédit que les trois garçons deviendraient trois hommes excellents. Il leur donna sa bénédiction puis s'en alla.
L'aîné, Adon, devint moine et bâtit l'abbaye de la Ferté-sous-Jouarre, près de Meaux, dans la forêt de Brie. Le plus petit devint surintendant des finances de Dagobert. Le second, Dadon (ou Ouen) devint chancelier de France. Il était beau, éloquent, sage et prévoyant.
Dagobert recevait toujours son avis avec intérêt.
Éloi, qui n'était pas encore saint Éloi était à la cour et devint ami intime de Dadon. Ils militaient tous deux pour la vertu et la charité. Dadon fit construire l'abbaye de Rebais en forêt de Brie.
Après la mort de Dagobert, son fils Clovis II lui succéda et continua la chancellerie avec Dadon.
Lorsqu'arriva un émigré hérétique qui venait d'Orient pour prêcher en France. Dadon fit organiser un Concile à Orléans. Il y participa et, par son éloquence, fit sombrer l'hérétique dans la honte.
Après cette action d'éclat, tout le monde obligea Dadon à embrasser l'état ecclésiastique. Il ne pouvait refuser. Saint Romain, évêque de Rouen, vint à mourir. On le remplaça par Dadon-Ouen.
Ensuite, il alla prêcher dans le sud de la France puis jusqu'en Espagne où il fit tomber la pluie en abondance alors qu'il régnait une épouvantable sécheresse.
Revenu à Rouen, il administra sagement son diocèse. A la suite d'une guérison miraculeuse, il fonda l'abbaye de Fécamp.
Devenu vieux, il ne pouvait plus monter à cheval et se déplaçait sur une charrette tirée par des mulets.
Il prit cependant la décision de faire un pèlerinage à Rome. Il s'y rendit avec piété. Arrivé à Rome, il se mit en prière. Comme il avait le don des larmes, il pleurait tellement que toute la place autour de lui en était mouillée.
En revenant de Rome, il fut accueillit triomphalement. Mais il retrouva la cour en conflit avec l'Austrasie. Le roi lui demanda de se rendre à Cologne afin de négocier la paix.
En revenant de Cologne, il s'arrêta à Clichy où il mourut en 684.
On le représente terrassant un dragon.
- À la Saint-Barthélemy, la grenouille sort de son nid.
- A la Saint-Barthélémy, la caille fait son cri.
- À la Saint-Barthélemy, s'il fait beau, du vin plein les tonneaux.
- Pluie de la Saint-Barthélemy, de la vigne est l'ennemi.
- Si Saint-Barthélemy fait ciel d'ange, beaux fruits, belle vendange.
- Cigognes à la Saint-Barthélemy, un doux hiver nous est promis.
- Quand il pleut à la saint Barthélemy, la vache mange, le boeuf aussi.
- A la saint Barthélemy, la perche au noyer, le trident au fumier.
Saint Barthélemy (Fils de Ptolémée ou Ptolomée)
Barthélemy est originaire de Galilée. Certains disent qu'il était syrien de la race des rois de Ptolomée et qu'il marchait avec un habit de pourpre. Mais, paraît-il, les Ptolomée n'ont jamais régné en Syrie mais en Egypte. Son nom ne signifierait pas fils de Ptolomée mais fils de Tholmaï.
Ceci dit, il se trouve au 6eme rang du catalogue des apôtres de Jésus.
Il commença par aller porter l'Évangile en Arabie, en Arménie puis en Perse. Ensuite il marcha jusqu'aux Indes. Puis il revint en Asie Mineure : Lydie, Phrygie (Turquie actuelle) où il aida l'apôtre Philippe.
Enfin, il se rendit dans la capitale de l'Arménie où régnait le roi Polymius et où l'on rendait les oracles par la bouche d'une idole appelée Astaroth. Dès que Barthélemy fut arrivé, Astaroth se tut. Étonnés, les Arméniens consultèrent une autre idole appelée Bérith pour en connaître la cause. Celle-ci révéla que c'était à cause de la présence de Barthélemy.
Les prêtres d'Astaroth, furieux, voulurent décharger leur rage et en appelèrent au roi. Mais celui-ci avait une fille possédée par un démon qui la tourmentait. Barthélemy fit un exorcisme et chassa le démon. Polymius en fut ravi et fit taire les prêtres. Il envoya à Barthélemy un chameau chargé d'or.
Barthélemy n'en voulait pas et se cacha. On le chercha longtemps puis, ne l'ayant pas trouvé, on renvoya le chameau au roi.
Notre saint se présenta alors au roi pour lui annoncer qu'il préférait, à tous les trésors, que le roi se rende digne des trésors éternels. Polymius détruisit toutes les idoles et douze de ses villes se convertirent.
Les prêtres en colère s'adressèrent à Astyage, frère aîné de Polymius qui régnait dans une partie de l'Arménie. Celui-ci fit saisir Barthélemy par ruse et le livra aux bourreaux. Il le fit fouetter puis écorcher tout vif de haut en bas de sorte qu'on ne voyait sur lui qu'une chair sanglante percée des ses os.
Comme il respirait encore, on lui coupa la tête. C'était vers l'an 71.
Curieusement, peu après, les démons se saisirent d'Astyage et de ses prêtres et après les avoir tourmentés, les étranglèrent.
On le représente tenant sa peau sur un bâton ou avec un couteau dans la main.
Barthélemy est mis à beaucoup de sauces. Il est quelquefois invoqué pour les convulsions des enfants, ou encore les coliques. On l'appelle aussi saint Braillard. Une légende flamande raconte que Barthélemy pleurait tout le temps dans son berceau et refusait de grandir.
Dans quelques coins de Vendée, on l'appelait saint Épouvantail. Une statue du saint écorché était présentée aux enfants afin de les guérir de leurs peurs.
Comme saint Eptade, il est maître du feu (selon une légende son corps abandonné dans les flots serait arrivé à l'île de Lipari où les anciens plaçaient la demeure de Vulcain) et a donné naissance à des saint imaginaires guérissant les inflammations de la peau.
Il est patron des bouchers et des tanneurs.
Saint Eptade
Son nom aurait remplacé celui d'un sanctuaire voué à Vulcain le forgeron. C'est sans doute pourquoi il fut invoqué, dans le Morvan, pour se protéger de l'orage et de la foudre. Le nom "Eptade" serait d'origine grecque et orthographié Heptade. Il a glissé vers "Étoupe" puis "Atha" puis "Tata". C'est un "maître du feu" et possède des caractères caniculaires. Le nom "Étoupe" souligne le feu et les flammes. Il est aussi patron des forgerons.
Merceron note qu'à Monthelon, (près d'Autun) Saint Barthélemy a succédé à Eptade-Etoupe, devenant patron de la fontaine Saint Barthélemy où, en temps de sécheresse, les jeunes filles allaient prier et arrosaient d'eau les abord de la fontaine. Il fait remarquer que les Romains fêtaient, en ce jour, les "Volcanalia", fêtes d'été contre les incendies et les feux destructeurs.
Eptade est né à Autun à la fin du Ve siècle. Il reçu une éducation religieuse. A l'âge de douze ans, il fugua pour aller se mettre sous la houlette d'un maître es sciences humaines. A 20 ans, il était un jeune homme accompli. On le pressa de se marier mais peu avant les noces, il fut prit de fièvres violentes qui le laissèrent à la toute dernière extrémité. Il promit, si Dieu le guérissait de se consacrer à lui. C'est ce qui arriva.
Il avait déjà un poste de monétaire à Autun mais il y renonça pour avoir une vie toute spirituelle qui fit de lui un personnage que l'on venait trouver afin de recevoir ses conseils. Il fut rapidement élevé au sacerdoce puis appelé à l'épiscopat d'Autun. Le roi Clovis eut vent de sa réputation et fit tout pour qu'il devienne évêque d'Auxerre. Eptade refusa ces honneurs et se retira non loin de Corbigny en un lieu appelé Cervon (montagne des cerfs) en bordure du Morvan où il fonda une abbaye. Clovis renonçant à son projet le nomma responsable des bonnes oeuvres du roi et mit à sa disposition de fortes sommes d'argent.
Il rentrait chaque année à Autun pour fêter solennellement la saint Symphorien.
Il mourut en 525.
(Sur saint Eptade et saint Barthélemy, cf. "Le dictionnaire des saints imaginaires et facétieux", Jacques Merceron, Seuil 2002. 1.290 Pages.)
Saint Rigomer et sainte Ténestine
Rigomer naquit dans la région du Mans. Il devint prêtre. Ayant appris qu'on vénérait le dieu Mars dans la contrée, il se rendit au lieu du culte et fit détruire le temple. C'est en ce lieu qu'on fonda la ville de Mamers.
Un jour où il avait guéri une dame de haut lignage, il fit forte impression sur une fille de la maison. Elle s'appelait Tenestine. Elle quitta tout pour le suivre et vivre dans une petite cellule à côté de la sienne.
Les calomnies allant bon train, ils bâtirent chacun de leur côté un petit monastère. Rigomer vécut dans un lieu qui devint Souligné-sous-vallon.
La même histoire avec les mêmes noms est reprise et appliquée à Vauhallan (Yvelines)
- Si la lune de saint Louis se fait au beau, soit réjoui.
Saint Louis (illustre au combat)
Il naquit le 25 avril 1215 à Poissy (Yvelines) Fils de Philippe Auguste, sa mère, Blanche de Castille préférait le voir mort plutôt qu'auteur d'un péché mortel.
Il édicta la loi condamnant les blasphémateurs à subir l'application, sur les lèvres, d'un fer rougit au feu. Il défendit les duels et la prostitution et imposa sa propre monnaie. Il fut couronné à 12 ans, marié à 15 ans. Sa spiritualité fut celle du devoir d'état : il s'acquitta parfaitement de son métier de roi. Il rendait la justice sous le chêne de Vincennes. Entre autres, il restitua au roi d'Angleterre des provinces qu'il estimait devoir lui revenir. Il fit construire Aigues-Mortes pour avoir une ouverture portuaire sur la Méditerranée.
Il épousa, en 1235, Marguerite, fille du comte de Provence Raymond Béranger et de Béatrix de Savoie. Il eut cinq filles et cinq garçons.
Il s'imposait de dures pénitences et s'agenouillait 50 fois avant de se coucher.
Chaque samedi, il réunissait nombre de pauvres pour leur laver les mains et le pieds et les nourrir. A l'occasion il guérissait des écrouelles, comme tous les rois de France. C'est lui qui bâtit l'hôpital des quinze-vingt conçu, à l'origine pour recevoir 300 aveugles.
Il fit venir de Venise la couronne d'épine du Christ qu'il plaça dans la sainte Chapelle. Il l'avait racheté aux vénitiens pour 130.000 livres.
C'est en 1233 que l'inquisition s'installa en France. Saint Louis protégea les chasseurs de sorcières et imposera aux juifs le port d'une "rouelle jaune" sur la poitrine et sur le dos. (le jaune est symbole de la folie et de la trahison)
En 1244, après une très grave maladie, il décida de partir en croisade. Il dirigea les deux dernières Croisades : la 7ème qui échoua après le désastre de Mansourah en Egypte, et la 8ème. A Mansourah, il fut fait prisonnier avec le reste de son armée qui avait été victime d'une sévère épidémie. Il fut libéré contre une énorme rançon (400.000 livres) Mais se plaisant sans doute dans le pays, il décida de rester. Il ne revint en France qu'à la mort de sa mère en 1254, après 6 ans d'absence.
En 1263, à 56 ans, il repartit pour la 8ème croisade. C'est lors de cette dernière qu'il mourut de la peste devant Tunis en 1270. "Nous irons en Jérusalem", disait-il dans son agonie.
Ses reliques furent ramenées en France par son fils Philippe III le hardi, sauf ses entrailles qui furent envoyées en Sicile à l'abbaye de Montréal.
Il devint saint 27 ans après sa mort, canonisé par Boniface VIII.
Il était invoqué pour les maladies de l'ouïe mais aussi par les maquignons qui voulaient "bien louer leurs voitures de louage".
Une légende fait croire qu'il ne mourut pas en Afrique, mais que, fasciné par la culture raffinée de Arabes, il fit remplacer son corps pas celui d'un pestiféré qui venait de mourir. Il finit sa vie dans les délices Arabes à Tunis.
Saint Yriez ou Arède
Il naquit à Limoges vers 511. Il fut envoyé à la cour de Neustrie et devint chancelier de Théodebert.
Puis, remarqué par saint Nicère, évêque de Trèves, il le fit entrer dans les rangs de ses clercs.
Revenu en Limousin, il y fonda le monastère d'Atane. Il mourut d'une grave dysenterie en 591.
Sainte Hunégonde (Hun ? et gund : combat)
Abbesse d'Homblières, près de Soissons au 7ème siècle.
Saint Marcien de Saignon ou Martian (cheval ou marteau)
Marcien naquit à Saignon, dans le Vaucluse. Encore jeune, il perdit son père et sa mère. Il vendit son patrimoine, distribua l'argent aux pauvres puis se consacra à la contemplation.
En grande partie de ses mains et avec l'aide de quelques compagnons, il construisit un monastère qu'il plaça sous le patronage de saint Eusèbe en adoptant la règle de saint Benoît.
Chaque semaine, il allait assister à la messe à Apt où on le trouvait souvent en extase. En chemin, il mendiait de quoi nourrir ses moines.
Un jour, il ressuscita un jeune homme et le rendit à sa mère.
Comme il revenait, chargé de provisions abondantes, par une chaleur excessive, il fut pris d'un malaise. Il réussit à se traîner sous une roche creuse - qu'on appelle aujourd'hui Roche de Saignon - et y mourut sans aucun secours. On essaya de ramener son corps au monastère mais il fut impossible de lui faire prendre la route. On le ramena alors dans l'église de Gap. C'était au 11ème siècle.
Saint Zéphirin (zéphyr : vent d'ouest, fils d'Éos))
Pape au 3e siècle, il succéda à saint Victor Ier.
Il ordonna que les calices de la messe ne seraient plus en bois mais en verre et que les chrétiens devraient communier le jour de Pâques.
Il fut martyrisé en l'an 217.
Saint Victor Ier du Mans
Saint Martin allait au Mans sur son âne. Il était préoccupé de la mort de Liboire, évêque de la ville et lui cherchait un digne successeur. En passant, il vit un homme qui cultivait sa vigne et tout à coup, une lumière surnaturelle se posa sur le paysan et le désigna comme le successeur de Liboire.
En fait, cet homme était déjà sous-diacre, et ami de Liboire. Il était marié et avait deux enfants.
Martin envoie aussitôt quelqu'un pour le chercher. Victor apparut avec sa bêche, les vêtements en désordre et les cheveux pleins de poussière.
Martin descendit de son âne et se prosterna devant Victor en lui demandant de le bénir.
Victor qui ne connaissait pas saint Martin lui répondit "je vois bien que vous aimez la plaisanterie ! Maintenant, laissez-moi travailler. Cependant, si cela vous est agréable que je vous conduise au Mans, je veux bien le faire". Martin lui mit son bâton dans les mains ils partirent de conserve.
Arrivé au Mans, Martin rassembla le clergé et lui fit part de sa décision de nommer Victor. Tout le monde approuva sauf Victor, le rustique, qui se demandait ce qui lui arrivait. Il fit valoir son incapacité et son état d'homme marié.
Martin fit venir Maura, la femme de Victor et lui dit : "femme, consentez-vous à ce que votre mari devienne évêque du Mans ?" Interloquée, elle répondit qu'elle ne pouvait être que d'accord et qu'elle se sentait indigne d'une telle promotion pour son mari.
Les deux époux se promirent la continence puis Martin imposa les mains à Victor.
Il baptisèrent leur fils sous le nom de Victorius.
Puis tout le monde se quitta après des adieux touchants. Martin retourna vers Tours en emmenant Victorius qu'il se chargea de former.
Victor devint évêque du Mans pendant une trentaine d'années et mourut en 422... tranquillement.
Saint Eulade
Eulade était évêque de Nevers. Un jour, il tomba malade et devint sourd et muet. Pas très drôle pour un prêcheur.
En ces jours là, Saint Séverin allait secourir Clovis qui était atteint d'une fièvre opiniâtre. En passant à Nevers, il entra dans l'église pour y rencontrer l'évêque et fut surpris de son absence. Les gardiens lui expliquèrent qu'Eulade gisait sur son lit de malade. Séverin entra dans la chambre d'Eulade et, après de longues prières il lui rendit la main et le fit se redresser debout. Il était complètement guéri.
Il mourut en 516 ou 517.
Saint Amateur ou Amadour, Amour, Amadou ou Amâtre.
Un vieille tradition veut que saint Amateur ait été le Zachée de l'Évangile que l'on croit être l'époux de sainte Véronique. (voir au 4 février)
Venu en Gaule avec Lazare, Marthe et Marie. Il les quitta pour aller s'installer au Val-Ténébreux, sur le Lauzon, dans le Quercy. Ce lieu porte aujourd'hui le nom de Roc-Amadour.
Les gens de l'endroit appelèrent le saint "Amator rupis" (amateur des rochers) puis ensuite Amadour.
Il sculpta une petite statue de la Vierge qui fit beaucoup de miracles.
Il y mourut et y fut enseveli. On retrouva son corps intact en 1166.
Il était invoqué par ceux qui étaient en peine d'amour. Ils venaient baiser le verrou ou le heurtoir de porte de l'église. Ce serait à la mort de sa femme Véronique qu'Amateur se serait retiré à Roc-Amadour.
- Au mois d'août, le vent est fou.
Saint Pémen ou Poïmen ou Pasteur
S'étant installé dans un ancien sanctuaire païen, un jour, il ramassa des pierres puis, se plaçant devant la statue d'une idole; il lui lança les pierres, l'une après l'autre, en demandant pardon à la statue.
Il dit : "J'essaie d'être semblable à cette statue car l'homme doit être semblable aux statues, insensible aux coups comme aux louanges."
Égyptien d'origine, il avait à peine 15 ans lorsqu'il entra dans la vie des solitaires du désert de Scéthé.
Un de ses principe était qu'il ne fallait pas tuer le corps mais ses passions. C'est pourquoi, malgré sa décision de ne jamais manger de viande, il dérogeait parfois à cette règle tout en inondant de ses larmes les mets dont il se sustentait.
Il disait : "Notre volonté propre est un mur d'airain que nous mettons entre Dieu et nous"
Il mourut en 451.
Saint Césaire d'Arles (César : chef)
Il est né près de Châlon-sur -Marne vers 470. Tout enfant, il donnait ses habits aux pauvres et rentrait à la maison en disant que des bandits l'avaient dépouillé. Très jeune, il fugua de la maison familiale pour se rendre à Lérins où saint Porchaire lui donna l'habit monastique.
A 33 ans, il fut élu évêque d'Arles. En 514, il fut nommé vicaire apostolique.
Son enseignement suivait de près celui de saint Augustin. Il nous reste deux cent cinquante sermons rédigés par lui.
Il fut emprisonné deux fois par des rois Goths. Il mourut le 27 août 543
Saint Syagre
Il naquit à Autun dans une famille illustre. Il devint évêque de la ville et fut mêlé aux grandes affaires de sont temps. Après avoir fait construire bien des églises et des monastères, il mourut en l'an 600 et fut inhumé dans l'hospice de saint Andoche à Autun.
- Qui pluie demande à saint Ebbon, n'est pas laissé à l'abandon.
Saint Ebbon
29ème évêque de Sens au 8e siècle. Il fut bénédictin au monastère de saint Pierre-le-vif dont il devint abbé en 704 puis évêque de Sens.
En 731, il y eut une attaque par les Sarrasins. Ebbon prit la tête de l'armée et repoussa les Sarrasins en leur faisant subir un épouvantable carnage.
Puis il se retira dans un ermitage près de Joigny. Il mourut en 740.
Saint Ezéchias (force de Yahwé)
13e roi de Juda. Il fut un roi exemplaire. Atteint d'un mal considéré comme mortel, il demanda à Dieu un signe qui confirmerait sa prochaine guérison. Alors, l'ombre du cadran solaire recula comme si le temps revenait en arrière. (I et 2 Rois - 20, 1-8) Isaïe fit appliquer un pâté de figues sur l'ulcère du roi qui fut guéri.
Saint Hermès (cairn ou colonne)
Martyr à Rome en 132.
- Fine pluie à saint Augustin, c'est comme s'il pleuvait du vin.
- A la Saint-Augustin, les orages sont proches de leur fin
Saint Augustin (auguste)
Impossible de parler en quelques lignes d'un des personnages les plus éblouissants qui ait jamais existé, que ce soit sur le plan de sa vie, de ses amours et amitiés, de sa mère Monique, que sur celui de son oeuvre immense.
Il est né à Tagaste (actuellement Souk-Ahras, Algérie) le 13 novembre 354 d'un père incroyant et d'une mère chrétienne : sainte Monique. (voir au 4 mai)
Il se révéla brillant mais longtemps inconstant et dissipé. D'abord Manichéen, il part en Italie où, peu à peu, il se convertit et renie les doctrines gnostiques. Il est baptisé par saint Ambroise. Il revient en Afrique pour être nommé évêque d'Hippone. Il meurt le 28 août 430.
Ceux qui veulent s'intéresser à la vie de saint Augustin peuvent se procure le petit livre "Les Confessions" (Garnier Flammarion n° 21). Agréable et facile à lire, c'est une bonne introduction à sa pensée et à sa vie. On y apprend tout sur sainte Monique ainsi que sur son questionnement par rapport au temps.
"Mais d'où vient, par où passe, où va le temps, lorsqu'on le mesure ? D'où vient-il sinon de l'avenir ? Par où passe-t-il sinon par le présent ? Où va-t-il sinon vers le passé ? De ce qui n'est pas encore, à travers ce qui est sans étendue, il court vers ce qui n'est plus." (Livre 11, 21)
Saint Vivien (vivant)
Il naquit à Saintes. Certains le font descendre des rois du pays. Il fut porté à l'épiscopat et jeta les fondements d'une basilique et d'un monastère.
En 419, l'empereur Honorius fut contraint d'abandonner l'Aquitaine aux Wisigoths. Or, ils étaient propagateurs de l'arianisme et détestaient les chrétiens orthodoxes qu'ils persécutaient. Mais les gens de Saintes se révoltèrent en 450 et chassèrent les officiers de Théodoric Ier. Celui-ci, outré, attaqua Saintes et emmena la population prisonnière à Toulouse. L'évêque Vivien fut au nombre des prisonniers; Il se munit d'un char conduit par deux boeufs et accompagna ses ouailles.
Arrivé à Toulouse, il se recommanda au martyr saint Saturnin et s'installa non loin de la ville. Pendant qu'il priait, un voleur déroba ses boeufs et les cacha dans un lieu écarté. Mais tout à coup, ce voleur eut les pieds fixés à terre par une force invisible. Il ne pouvait plus bouger. Une lueur s'élevait à l'endroit où il avait caché les boeufs. Il fut contraint d'avouer son crime et demanda pardon. Vivien lui pardonna volontiers et lui donna même de l'argent pour qu'il puisse vivre autrement qu'en volant.
Ce fait arriva aux oreilles de Théodoric qui voulut inviter Vivien avec d'autres prélats de Toulouse. Pendant le repas, Vivien ne voulut pas boire à la coupe d'amitié et tança vertement Théodoric. Celui-ci s'en offusqua et rumina une vengeance.
Cependant, la nuit, Théodoric eut un songe dans lequel Vivien lui apparaissait en le frappant d'épouvante. Le lendemain, les menaces du songe avaient fait place à des sentiments de bienveillance pour Vivien.
Il lui rendit alors tout ce qu'il lui avait pris et libéra tous les diocésains qui retournèrent à Saintes.
Un peu plus tard, Vivien désarçonna par un miracle, les Saxons qui avaient envahit le pays. Ils quittèrent rapidement le pays.
Saint Vivien mourut en 460.
Saint Julien de Brioude
Au 4e siècle, Julien faisait partie de l'armée romaine située à Vienne en Dauphiné. Il était chrétien et logeait dans la maison de saint Férreol lui aussi militaire. Il eut vent d'une persécution. On lui conseilla de déserter. Il partit alors et se dirigea vers Brioude. Là, il fut hébergé par une veuve charitable qui le cacha. Mais il fut rattrapé par des militaires qui lui tranchèrent la tête.
Saint Moïse l'éthiopien (sauvé des eaux)
Il naquit en Ethiopie. Il avait la conscience aussi noire que sa peau et se livrait à toutes sortes de vices. D'abord esclave, il fut chassé par son maître qui en avait assez de lui. Il devint alors le chef d'une bande de brigand qui terrorisaient la contrée.
Puis, on, ne sait ni pourquoi ni comment, il fut touché par la grâce et vint en pleurs se présenter aux religieux d'un monastère. Il y vécut une vie exemplaire. Plus tard, il se réfugia dans le désert de Scéthé et y mourut à l'âge de 75 ans.
Saint Médéric ou Merry (puissant ou fort)
Au 8e siècle, Médéric se fit moine à l'abbaye de saint Martin d'Autun. Il avait 13 ans. Plus tard, il en devint abbé.
Lassé des charges et des responsabilités qui lui incombaient, il décida, une nuit, à l'insu de la communauté, de fuir pour aller s'installer dans le Morvan, à quelques lieues d'Autun, où il se construisit un petit ermitage. On le chercha partout et longtemps puis on finit par le retrouver. Il refusa de revenir à Autun. Il fallut l'intervention de l'évêque Ansbert d'Autun pour l'obliger à réintégrer le monastère. Après quelques années, il décida, avec son ami Frodulphe, d'un pèlerinage au tombeau de saint Germain de Paris. Il y parvint très difficilement en raison de son état de santé. Il y mourut en l'an 700.
- A la Sainte-Sabine, tout mal s'affine
- Pluie à la Sainte-Sabine est une grâce divine
Sainte Sabine de Rome
Veuve, au 2e siècle de Valentin, Sabine fut dénoncée comme chrétienne au préfet Helpidius. On lui coupa la tête. Elle fut ensevelie dans le tombeau qu'elle avait fait construire et dans lequel sa servante Sérapie - décapitée elle aussi - reposait déjà.
Au XIIe siècle, des reliques de sainte Sabine furent déposées à Saint Martin-de-Lassey dans l'Auxois. Le village prit, petit à petit, le nom de Sainte Sabine.(21)
Elle était honorée à Périgueux où les 29 août, on faisait de grandes processions par temps de grandes pluies ou de grande sécheresse.
Saint Adelphe (adal-wolf : noble - loup)
10e évêque de Metz au 5e siècle.
- Ce que le mois d'Août ne mûrira pas, ce n'est pas septembre qui le fera
- Août couve, Septembre fait naître
- Août mûrit les fruits, Septembre les cueille.
- Quand Août n'est pas pluvieux, Septembre est souvent radieux.
30 août
Saint Fiacre ou Fèvre (forgeron ?) en Wallonie : saint Fouya
Il était une fois, en Écosse, un roi qui s'appelait Eugène. Il était le 4eme Eugène de sa lignée. Il avait trois enfants : Fiacre, Ferchard et leur soeur Sira ou Syre.
Afin de les éduquer il mit les deux frères sous la conduite de Conan, évêque de Soder.
Au bout de quelques années, Fiacre et Sira décidèrent de quitter la cour du roi pour se faire religieux. Il prirent un bateau et se dirigèrent vers la France. Une fois débarqués, ils marchèrent jusqu'à Meaux.
A Meaux vivaient Faron et Fare. Faron était évêque du lieu et Fare était abbesse d'un monastère qui, après sa mort prendra le nom de Faremoutiers.
Sira qui cherchait une communauté se mit sous la houlette de Fare. Faron accorda à Fiacre une parcelle de terrain de la forêt voisine. Fiacre y bâtit un petit monastère qu'il consacra à la sainte Vierge dans un lieu qui s'appelait Breuil et qui, plus tard, s'appellera Saint-Fiacre-en-Brie. Poursuivant la tradition irlandaise, il interdisait aux femmes d'entrer dans les bâtiments.
Chilain, un seigneur écossais, qui revenait d'un pèlerinage à Rome s'arrêta chez Fiacre et, après quelques entretiens, il décida de se faire moine.
Comme Fiacre recevait beaucoup de pauvres et de pèlerins à nourrir, il eut rapidement besoin de plus de légumes pour la cuisine. Il demanda à Faron de lui donner un autre terrain afin d'en faire un jardin. Faron lui dit : "tu auras la terre que tu entoureras d'un petit fossé que tu pourras creuser pendant toute la durée d'une journée".
Fiacre prit son bâton et se mit en devoir de tracer les limites du jardin dans la forêt. Mais il n'eut pas besoin de creuser car la terre s'ouvrait au fur et à mesure où il traçait et les arbres tombaient de part et d'autre. Une mauvaise femme - la Becnaude - qui passait par là, fut témoin du miracle et pensa que Fiacre était un sorcier. Elle se mit à l'injurier puis lui ordonna de cesser le travail promettant d'aller chercher l'évêque. Fiacre s'arrêta et comme il était fatigué, il voulut se reposer sur une pierre qui se trouvait là. En s'asseyant, la pierre devint molle et pris la forme de ses deux fesses afin qu'il eut un siège plus confortable. D'autre disent que les reproches de Faron firent tomber Fiacre en arrière. Pour adoucir sa chute, la pierre se ramollit en accueillant les fesses de Fiacre.
Faron arriva et constata le miracle tout en acceptant qu'il lui soit donné un terrain beaucoup plus grand que ce qui était prévu.
Fiacre se mit à jardiner et récolta beaucoup de légumes pour nourrir ses invités de passage.
Pendant ce temps, le père de Fiacre mourut. Ce fut Ferchard qui lui succéda. Mais il se livra à des crimes qui lui attirèrent la haine de ses sujets. Pendant une assemblée d'État il fut déposé et tout le monde demanda que Fiacre lui succédât.
On envoya donc des ambassadeurs en France afin de demander à Fiacre de rentrer en Écosse. Mais celui-ci refusa. Les émissaires allèrent trouver le roi Clotaire III pour qu'il use de toute son autorité et renvoie Fiacre dans son pays.
Mais au cours de négociations, Fiacre fut atteint d'une lèpre hideuse qui dégoûta les ambassadeurs. Ceux-ci retournèrent en Écosse, convaincus qu'un lépreux ne pouvait pas devenir roi.
Peu de temps après, la lèpre disparu et Fiacre retrouva sa beauté naturelle.
Après une longue vie dans son ermitage, Fiacre mourut le 30 août 670.
Après sa mort, plusieurs miracles confirmèrent sa sainteté. Un jour, un Picard vint en pèlerinage avec ses deux enfants malades qu'il transportait sur son cheval. En passant sur un pont, le cheval glissa et ils tombèrent tous dans la rivière tumultueuse et faillirent se noyer. Ils invoquèrent saint Fiacre qui leur apparut et, les prenant par la main, les fit marcher sur les eaux jusqu'à la berge.
Un autre jour, un homme, qui avait sur le nez un polype de la grosseur d'un oeuf, vint s'agenouiller devant le tombeau de saint Fiacre. Il s'y endormit. En se réveillant, son polype avait disparu.
Saint Fiacre est patron des jardiniers. On l'invoque aussi pour se guérir des hémorroïdes. (les jardiniers font des blessures à la terre avec leur bêche)
Les femmes qui veulent avoir un enfant viennent s'asseoir sur la pierre de saint Fiacre.
En 1637, la reine Anne d´Autriche alla prier sur sa tombe pour avoir enfin un garçon. L´année suivante, elle mit au mode le futur Louis XIV .
Il est représenté avec une bêche à la main.
Les hémorroïdes s'appelaient "mal saint Fiacre", terme qui désignait aussi le "Fic", excroissance de chair aux fondements ou même au sexe. Mais il guérissait d'autres maladies, témoin cette prière à saint Fiacre de 1574 (citée par Merceron reprenant Du Broc de Segange - 1887)
Saint Fiacre, patron de la Brie...
par
toi sont guéris langoureux
pleins de fix, chancreux, visqueux
de rompures et pleins de gravelles
qui est maladie mortelle
pulpieux pleins de pourritures
de Broches, de fix et d'ordures
qui dedans le corps humain entre
de flux de sang, de cours de ventre
de flux juventus et de vers...
Saint Fiacre était intensément prié par les médecins pour guérir les hémorroïdes du Cardinal Richelieu.
En 1640, un parisien remplaça les chaises à porteur par des voitures qu´il louait à l´heure : les "fiacres" tenaient leur nom du fait qu´ils partaient et revenaient tous de l´Hôtel Saint Fiacre, situé rue Saint-Antoine à Paris.
Saint Gaudens
Au Ve siècle, Gaudens était berger dans ce qui est aujourd'hui la Haute-Garonne. Sa mère s'appelait Quiterie. Elle éleva son fils dans la religion chrétienne. Les Visigoths s'étaient installés à Toulouse et envoyèrent des sbires dans le pays pour persécuter les chrétiens.
Gaudens qui avait 13 ans, gardait son troupeau au pied du Pujament. Les soldats de Malet vinrent l'arrêter. Comme il confessait sa foi, ils lui coupèrent la tête.
Mais Gaudens se redressa, pris sa tête entre ses mains et courut vers la ville (qui s'appelait alors le Mas-saint-Pierre et qui s'appelle aujourd'hui saint Gaudens) A la moitié du chemin, il se reposa en déposant sa tête sur une pierre. Lorsqu'il vit que les soldats le poursuivaient, il reprit sa tête et courut jusqu'à l'église de la ville. Les portes s'ouvrirent d'elles-mêmes puis se refermèrent. Malgré leur insistance et les ruades de leurs chevaux, les soldats ne purent forcer la porte. On y vit longtemps encore la trace des fers des chevaux.
Aujourd'hui, un quartier de saint Gaudens porte le nom de Pujament (montée, en occitan) L'église dans laquelle il était entré a été démolie à la révolution puis rebâtie au XIXe siècle. C'est la chapelle de la Caoue.
Sainte Rose de Lima.
Voir au 23 août. Avant Vatican II, elle était fêtée au 30 août.
- Autant de brouillards en Août, autant de déluges dans l'année.
Saint Raymond Nonnat (Germ : ragin mund : conseil protecteur - ou Rey mundo : roi du monde)
A Portel, en Catalogne, la mère de Saint Raymond Nonnat était enceinte au 7e mois. Elle contracta une maladie grave qui la fit mourir avant d'accoucher de son enfant. Les médecins assuraient que l'enfant était mort aussi et que c'était même lui qui avait provoqué le décès de sa mère. Cependant, le père ne pouvait se résoudre à enterrer sa femme sans savoir ce qu'elle portait dans son ventre. Un des parents, qui s'était aperçu de l'inquiétude du père, prit son couteau et taillada le côté gauche de la morte. On vit apparaître alors un bel enfant plein de vie.
Tout le monde en fut émerveillé. Le conte Raymond de Cardone s'offrit à être le parrain. Il lui donna son nom. Mais on rajouta un surnom : Nonnat, ce qui veut dire en Catalan : "qui n'est pas né".
Quelques années plus tard, Raymond qui souffrait de ne pas avoir de mère porta toute son affection sur la Vierge Marie et ne parlait que d'elle. Le père qui craignait pour la vie de son fils, ne le laissa pas poursuivre ses études et le plaça dans une de ses métairies. Ce n'est pas que Raymond appréciait mais il était très obéissant.
Il alla jusqu'à garder les moutons. En marchant dans la montagne, il découvrit une petite chapelle dédiée à saint Nicolas et dans laquelle il y avait une statue de la Vierge. Elle devint l'objet quotidien de ses dévotions.
Les bergers des alentours le voyaient souvent à genoux devant la statue. Ils allèrent trouver son père pour lui dire que Raymond négligeait son travail. Le père furieux se rendit dans la montagne. Quand il arriva à l'endroit où paissait le troupeau, il vit un jeune homme d'une beauté admirable qui le gardait. Il n'osa même pas lui adresser la parole.
Il se dirigea vers l'ermitage et demanda à Raymond qui était ce jeune homme qui gardait le troupeau. Raymond, qui ignorait le miracle, s'effondra en pleurs et demanda pardon pour sa négligence.
Le père comprit que la Providence veillait sur son fils. Il partit rassuré et joyeux.
Quelque temps plus tard, la Vierge lui apparut pour lui demander d'aller à Barcelone afin d'entrer dans une congrégation religieuse dirigée par saint Pierre Nolasque.
Il y reçu l'habit de l'ordre de Notre-Dame de la Merci ou de la rédemption des captifs.
Après quelques années, le Moine Sérapion avait été désigné pour se rendre en Afrique afin d'y racheter des prisonniers. Puis, peu avant sa mission, il dut y renoncer pour aller en Angleterre d'urgence. On le remplaça par Raymond Nonnat.
A trente ans, il partit donc pour Alger avec de fortes sommes d'argent destinées à racheter les captifs. Arrivé à Alger, les fonds qu'il transportait furent très insuffisants. Il dû faire demander des sommes supplémentaires. Il négocia pour que tous les captifs soient libérés et se donna lui-même en otage en attendant que l'argent lui parvienne.
Le voilà donc chargé de chaînes, subissant les outrages et les cruautés de ses geôliers. Ceux-ci furent excessifs à tel point que le chef de la prison annonça bien haut, avec une trompe, que s'ils faisaient mourir le prisonnier, eux-mêmes devraient payer la rançon.
Profitant de ce répit, Raymond se mit à prêcher et à convertit bon nombre de prisonniers. Le Pacha Sétim en eut connaissance et ordonna que Raymond fût empalé. Heureusement les intéressés à la rançon réussirent à faire transformer la punition en coups de bâtons.
Cela n'altéra pas la vigueur de Raymond qui recommença de plus belle à prêcher. Le Pacha ordonna alors qu'il soit conduit au grand marché. Là, on lui perça la lèvre supérieure et la lèvre inférieure avec des fers rougis au feu. Puis, on lui passa un cadenas afin de lui fermer la bouche. La clef du cadenas était gardée par le chef de la prison.
Raymond resta ainsi huit mois. Puis les religieux de son ordre arrivèrent avec la rançon supplémentaire et Raymond fut remis en liberté. Ils lui annoncèrent qu'il avait reçu le titre de cardinal.
Cela n'empêcha pas Raymond de vivre comme avant aussi simplement que possible en venant au secours des déshérités.
On le missionna pour aller à Rome mais juste avant de partir, il fut atteint des fièvres et mourut en l'année 1240.
On se disputa pour savoir où l'enterrer. Puis, on se mit d'accord pour mettre son corps dans une châsse et de la charger sur un mulet. On le mettrait en terre là où s'arrêterait la mule.
Elle marcha longtemps jusqu'à la chapelle Saint Nicolas où Raymond avait fortifié son culte à la vierge. Elle fit trois fois le tour de l'ermitage puis tomba morte devant la porte.
0n fit bâtir un couvent à l'endroit de la chapelle.
Raymond Nonnat est invoqué pour la sauvegarde des bêtes domestiques, pour le secours des femmes qui meurent en couches et pour la justice à donner aux innocents faussement accusés.
On le représente avec un cadenas aux lèvres ou avec un ostensoir à la main pour dire que lorsqu'il mourut et que l'on ne trouvait pas le prêtre pour lui donner le saint viatique, un ange vint lui apporter.
Saint Agile ou Aile
Mort en 650, il fut le premier abbé de Rebais, (Meaux) monastère créé par saint Ouen. La révolution a détruit les bâtiments.
Saint Paulin de Trèves
Il était disciple de saint Maximin de Trèves et lui succéda sur le siège épiscopal. Il participa au Concile d'Arles en 353 et lutta contre l'arianisme.
Parfois, à ces époques, les évêques considérés comme des trublions étaient exilés. Cela arriva plusieurs fois à Paulin.
Il fomenta une guérilla afin d'aller récupérer les reliques de saint Maximin qui étaient restées à Silly dans la Vienne où il s'était éteint. Les gens de Trèves étaient jaloux des miracles qui se faisaient sur le tombeau de Maximin et voulaient les restes de leur évêque.
Assaillant l'église de Silly, les silliens résistaient, Paulin allait perdre la partie lorsqu'un terrible orage dispersa les paroissiens. Paulin et sa troupe en profitèrent pour s'emparer des reliques et les ramener à Trèves.
Après cette action d'éclat, Paulin fut de nouveau exilé, mais cette fois-ci, en Phrygie (centre ouest de la Turquie actuelle). Il y mourut le 31 août 358.
Saint Gauzlin
34e évêque de Toul au 10e siècle.
Saint Aristide (aristos eides : fils du meilleur)
Vécu à Athènes, sans doute au 2e siècle. On ne sait rien de lui.