Mai

Saints
Saintes

maius ou majus, de même radical que major, comparatif de magnus : "grand, majeur".

maius mensis signifiait "mois de Maïa"

Maïa : fille d'Atlas et de Pléioné. Avec Zeus, elle engendra Hermès.

Déesse italique, fille de Faunus et femme de Vulcain,
identifiée plus tard à l'une des Pléiades.

- Plus mai est chaud, plus l'an vaut

- Mai en rosée abondant rend le paysan content

- De mai chaude et douce pluie, fait belle fleur et riche épi.

- Mai fait et défait.

- Au mois de mai, fait ce qu'il te plaît.

- Pluie de mai grandit l'herbette mais c'est signe de disette.

- Si mai est frais, guère ne vaudra le blé.

En mai 1940, une longue période de beau temps et de haute pression a favorisé la progression de l'armée allemande.


1 mai

Ancienne fête celte de BELTAINE (fête solaire)

- Quand il pleut à la saint Philippe, n'apprête ni tonneau ni pipe.

- Quand il pleut à la saint Philippe, point besoin de fût ni de barrique.

- Si l'apôtre saint Jacques pleure, bien peu de glands il demeure.

- Pluie de saint Philippe présage une année fertile.

- Quand le 1er mai la pluie oint, il n'y aura pas le moindre coing.

- S'il pleut le 1er mai, peu de coings, s'il pleut le 2, ils sont véreux, s'il pleut le 3, y en a pas.

- Quand il pleut la première nuit de mai, il n'y aura pas de cerises.

- Quand il pleut le premier mai, les vaches perdent la moitié de leur lait. (Poitou)

- Aux premier jour de mai, blanche gelée tue les fruits de l'année.

Le 1er mai est le jour du muguet, fleur des sorcières et poison vénéneux.

C'est aussi le jour où le coq pond un oeuf sur un fumier. Il en sort un basilic (cocatrix ou coulobre ou drache) qui a les yeux injectés de sang et qui tue l'homme s'il le voit en premier. Il est parfois couvé par un crapaud. Un truc pour l'éviter est de se munir d'un miroir que l'on place face au dragon. Le basilic meurt alors de son propre empoisonnement par le regard. Van Gennep dit que les paysans plaçaient, autrefois, sur le fumier au 1er mai, un branche d'aubépine (Loiret). Sorcières contre dragons. (La couronne de la passion était faite d'aubépine)

C'est aussi le jour où les tireurs à l'arc plaçaient au sommet d'un mat un "papegault", un coq. Le vainqueur devenait roi, roi des coqs, roi des archers . Il se couvrait alors de la dépouille du coq et participait en tant que héros phallique aux festivités du 1er mai.

Il devenait Marcolphe-li-fol.

(Cf Gaignebet et Lajoux, Art profane et religion populaire au Moyen-âge,- Puf)

Saints Philippe et Jacques (ont été déménagés au 3 mai depuis Vatican II)

Philippe vient du grec PHILO qui signifie "ami" et HIPPOS qui signifie "cheval". Philippe est donc l'ami du cheval.

Évangélisateur de la Roumanie, Philippe est patron du Luxembourg, du Brabant et de l'Uruguay.

Il fut disciple de Saint Jean-Baptiste puis un des premiers disciple du Christ. Il est fêté aujourd'hui en même temps que Saint Jacques le mineur.

Philippe était marié et avait plusieurs filles. Il fit partie des apôtres après avoir participé aux noces de Cana. On dit qu'il alla prêcher jusqu'en Scythie. (nord de la Turquie actuelle) Il parvint à Hiérapolis où il trouva, dans un temple, une monstrueuse vipère que les gens adoraient. Il la fit mourir.

Mais les prêtres et les magistrats, furieux, le fouettèrent, le crucifièrent puis le tuèrent à coup de pierres.

Parce qu'il avait prononcé la phrase du credo : "est descendu aux enfers", il fut crucifié la tête en bas, les talons attachés à une branche d'arbre et les deux mains clouées à un mur.

Jacques le Mineur (Iacoub : boiteux)

Proche parent de Jésus et premier évêque de Jérusalem, nommé par saint Pierre.
Monté sur le toit d'un temple, d'où où il prêchait, il fut précipité en bas. Il ne mourut pas tout de suite mais les gens le lapidèrent à mort.

Saint Jérémie Prophète (Dieu élève)

Comme il gênait beaucoup de gens par ses prédictions calamiteuses, on le jeta dans une fosse de boue dans laquelle il aurait péri si un ministre du roi Sédécias ne l'avait retiré à temps. Mais comme il continuait à annoncer les pires maux, on le lapida.

On le représente avec des pierres dissimulées dans les plis de sa robe.

Saint Marcoul ou Marcolphe ou Marcou ou Maclou ou Malcou vécut au 5ème siècle et fut premier abbé de Nanteuil près de Coutances. Il naquit à Bayeux. Il fut ordonné prêtre par Saint Possesseur, évêque de Coutances.

On raconte sur lui, plein d'histoires en rapport avec les possessions et les guérisons.

Marcoul était toujours entouré de deux compagnons : Domard et Criou qui moururent le même jour que lui.

Saint Marcoul donna aux rois de France le pouvoir de guérir des écrouelles. (ganglions tuberculeux au cou) Tous les rois de France, une fois leur intronisation terminée, allaient faire un pèlerinage à Corbény - près de Laon - à l'église dédiée à Saint Marcoul, pour y recevoir le don. Louis XIV touchait les scrofuleux les jours où il avait communié.

Claude Gaignebet précise que ce rituel royal (les écrouelles s'appelaient aussi "le mal du Roy") trouve tout son sens dans le fait qu'il calme les angoisses du passage de l'hiver à l'été. Le "cou" ou le "col" étant "passages" par excellence du souffle. Le temps va passer à un autre régime

Le plantain, recommandé pour les pansements des plaies scrofuleuses, est appelé l'herbe de Saint Marcoul.

Autrefois, à Paris, sur la place Maubert (Maître Albert), on invoquait Saint Marcoul, conjointement à Saint Cloud, pour la guérison des maladies de peau en général.

En Wallonie, Marcou est associé à Matou et certaines maladies scrofuleuses du cou sont appelée "mal de chat", puis, par association, le "mal de souris" qui désigne plutôt les petits boutons qui surviennent à la commissure des lèvres. On l'invoquait à Dinant.

Voir Saint Marcoul

Attention, la nuit du 30 avril au 1er mai, les sorcières errent dans les champs, surtout si l'on est en lune vieille. Ce sont les sorcières de Walpurgis.

On peut voir, à Auxerre, à la cathédrale Saint Etienne, à l'intérieur du transept sud, un modillon représentant la chevauchée de la nuit de Walpurgis. Les Walpurgis sont des messagères de Wotan ou Odin. Cavalières d'une beauté éblouissante, elle portaient des armures étincelantes et décidaient du sort des guerriers. Elles étaient l'objet de passions sans limite de la part des guerriers.

Sainte Walburge (gouverner & forteresse)

Walburge est le même mot que Walpurgis.

Fille d'un roi anglais nommé Richard et de Unnoheide, soeur de Saint Boniface. Elle se joignit à 5 compagnes envoyées par l'abbesse Tetta pour traverser le Channel et venir sur le continent. Ce furent Cunigilde tante de Sainte Lulle, Béragite fille de Sainte Lulle, Cunitrude, Thècle et Liode. Voila encore de beaux noms pour vos futures filles. Walburge apaisa une tempête lors de leur passage de la Manche.

Elle arriva en Thuringe auprès de ses frères Gombaud et Guillebaud. Elle devint abbesse à Heindenheim.
Elle avait le don d'empêcher les chiens furieux d'approcher. C'est pourquoi on l'invoque contre la rage des chiens.

Saint Brieuc ou Briec VIIè s. Évêque en Bretagne. Patron des boursiers (fabriquant d'aumonières ou de bourses ou de porte-monnaies)

Saint Andéol. Martyre au 3è siècle.

Saint Amateur ou Amatre à Auxerre au 4ème siècle.

Saint Sigismond Roi de Bourgogne. 6e siècle.

Sainte Thorette Bergère dans le Bourbonnais. 12ème siècle.


2 mai

Peu de saints aujourd'hui. Normal après l'abondance du premier mai.

Curieux que saint Athanase ait été mis au second plan par rapport à un certain Boris, un Bulgare qui aurait convertit la nation vers l'an mille.

Saint Athanase (immortel)

Patriarche d'Alexandrie au 4ème siècle. Il eut fort à faire avec l'hérésie d'Arius et le schisme Mélécien. Il laissa de nombreux ouvrages de théologie

Il est très honoré par les Orthodoxes.
Il mourut dans son lit, très âgé.


3 mai

- A la sainte Croix, semailles partout

- A la sainte Croix, on sème les pois

- La sainte Croix emporte ou laisse tout.

- Qui n'a pas semé à la sainte Croix, au lieu d'un grain en mettra trois

- Pluie de la Croix, disette de noix

- Sème haricots à la saint Croix, t'en auras guère que pour toi,

- sème les à la saint Gengoult, (le 11) on t'en donnera beaucoup,

- sème les à la saint Didier, (le 23) pour en t'en auras des milliers.

- Les chataigniers le 3 mai doivent faire ombre pour porter.

- Un 3 mai ensoleillé, un bel été est assuré.

Depuis Vatican II, l'invention de la sainte Croix a été portée au 14 septembre et remplacée par saint Jacques et Philippe, déménagés du 1 mai. Restent les dictons.
L'invention de la saint Croix commémore le jour où Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, retrouva la Croix du Christ à Jérusalem au 4ème siècle.

Sainte Émilie Bicchieri (14è s.) (émule)

Née à Verceil, elle fit partie du Tiers ordre de saint Dominique. Un jour la sainte Vierge lui apparut pour lui enseigner une formule qui permettait d'éloigner les orages et les très grandes pluies.

Comme elle voulait savoir quelles étaient les douleurs les plus aiguës de Jésus-Christ, elle fut exaucée et eut un mal au crâne épouvantable pendant 3 jours. Mais sainte Madeleine et sainte Catherine lui apparurent et lui firent boire une eau qui dissipa le mal.

Elle mourut en 1314 à l'âge de 76 ans.


4 mai

Saint Silvain

En Palestine, saint Silvain fut évêque de Gaza et mourut martyr en 311.

Saint Florian

Florian était né et demeurait au bourg de Zeiselmaur, dans la Basse-Autriche. On ne connait de sa vie que la fin, c'est-à-dire le martyre. Il servait dans les armées impériales et était chrétien en secret : il avait le grade de chef des emplois, ce qui équivaut probablement à officier d'administration, lorsque un édit de persécution fut publié. Grand nombre de chrétiens prirent la fuite.

Arrêté, le gouverneur lui fit donner deux fois la bastonnade et arracher la chair des épaules, puis le condamna à être noyé dans l'Ens, rivière qui passe près de Lorch.
Les soldats le menèrent sur le pont : ils eurent l'humanité de lui donner le temps de recommander son âme à Dieu; après quoi, ils le précipitèrent dans les flots, la tête la première : on lui avait attaché une lourde pierre au cou.

Une pieuse femme, nommée Valérie, enterra le corps de saint Florian à sa campagne. Dans la suite, on érigea sur son tombeau une église à laquelle on ajouta un couvent de Bénédictins.

Ce dernier ayant été détruit par les incursions des barbares, Angelbert, évêque de Passau, le fit relever et le donna aux chanoines de Saint-Augustin qui le possèdent encore. Cette belle abbaye est située dans la Basse-Autriche, près d Ens et non loin de Lintz.

Son culte est aussi très-répandu en Autriche. On, l'invoque surtout contre l'incendie : cela remonte à un charbonnier qui, étant tombé au milieu d'un embrasement, fut sauvé en invoquant saint Florian.

Un saint Florian de Rome est en réalité celui que les Polonais honorent en le prenant pour celui d'Autriche nous en rapporterons la légende suivante : elle raconte qu'en entrant dans la crypte où reposaient plusieurs corps saints, le pape Lucius III demanda quel était celui d'entre eux qui désirait aller en Pologne; saint Florian, soulevant le couvercle de son tombeau étendit son bras au dehors, comme pour dire : "C'est moi".

Sainte Monique et ses larmes

Sainte Monique, mère de Saint Augustin, que l'on fête le 4 mai, fait partie de la charrette des Saints déplacés par le tremblement de ciel de 1969 au Vatican. On l'a mise avec son fils au 28 août. Il faut dire qu'il l'aimait beaucoup malgré qu'elle fut picoleuse.

Monique signifie "unique" "seule". Elle préfigure les "monos".
Elle est née en 332 à Tagaste que l'on nomme aujourd'hui Souk-Arras à Hippone. Son éducation fut confiée à une vieille servante un peu grognarde mais vigilante.

Comme beaucoup de futures Saintes, elle priait tout le temps, et donnait toujours à manger aux pauvres.

Mais il lui apparut un défaut. Comme elle était chargée d'aller chaque jour au cellier pour y chercher le vin, elle se laissait souvent aller, en reprenant la cruche, à se baisser un peu plus afin d'y coller ses lèvres. Puis elle en buvait je ne sais combien de gorgées. Les petits Bollandistes disent que ce n'était pas par amour du vin mais par "cette espièglerie et cette gaieté de la jeunesse qui se plaît aux choses défendues." ?

Moi, je veux bien, mais comme c'était assez répétitif, elle en buvait de plus en plus. Elle y descendait toujours avec une servante qui était témoin de ses penchants. Un jour qu'elles se disputaient, la servante lui lança "espèce de buveuse de vin pur !" Monique rougit et reconnaissant la laideur de son péché, elle ne fit pas que mettre de l'eau dans son vin, elle s'en corrigea pour toujours.

Il paraît qu'elle était intelligente et qu'elle avait toujours soif d'apprendre. De plus, elle refusait toujours de se vêtir avec des robes de luxe.
A la sortie de l'adolescence, elle fut demandée en mariage par un païen : Patrice. Il était violent, coléreux et de moeurs légères. Mais, il paraît qu'il avait le coeur plus grand que la fortune. On la maria quand même. Sa belle-mère était impérieuse et acariâtre et les servantes se livraient à la calomnie contre Monique.

Monique mesurait quotidiennement ce qui la séparait de Patrice et lui ne comprenait rien à Monique.
Mais Monique ne lui reprocha jamais rien. Elle pleurait quand il n'était pas là. Elle utilisa la douceur et la discrétion. Même quand ses amies venaient la trouver avec des ecchymoses plein le visage, qu'elles avaient reçues de leur maris, elle leur disait "prenez-vous en à votre langue !"

Patrice ne la frappa jamais. Quelquefois il bondissait et menaçait mais sans aller plus loin. "de son doux regard, elle le contint toujours".

Grâce à cette patience, Patrice se transforma peu à peu, puis changea tout à fait. Il abandonna ses infidélités, se donna entièrement à Monique et lui fit un enfant : Augustin.

Puis, il lui fit encore un garçon : Navigius, et enfin une fille : Perpétue.
Sans se décourager, Monique s'occupa particulièrement d'Augustin à qui elle inculqua une conscience dont il bénéficia toute sa vie.

Un jour, Augustin tomba gravement malade. Monique, désespérée à l'idée de perdre son Augustin, courut partout pour le faire baptiser. Ce serait toujours ça de gagné. Mais une fois le danger passé, Patrice refusa le baptême à Augustin.

Monique s'y résigna et reprit une attitude patiente vis-à-vis de son mari, sa belle-mère et les servantes. Elle y gagna la paix.

Quand Augustin fut en âge de faire des études, elle le confia à des maîtres de Tagaste. Mais Augustin se révéla infiniment paresseux. De plus, il avait un dégoût pour l'étude. Avec ça, il était devenu prétentieux, cherchant toujours à se faire valoir et montrant un amour immodéré pour les jeux et les plaisirs. Comme la ville de Tagaste n'offrait pas assez de garanties pour son éducation, Monique conduisit son fils à Madaure, la patrie d'Apulée. Elle y laissa son fils et revint près de son mari qui commençait de nouveau à changer dans le bon sens : il avait fait un premier pas vers la religion. Puis, il se convertit.

Mais Augustin échappait de plus en plus à Monique et ne comprenait plus le langage de sa mère.
Elle le conduisit alors à Carthage. Dans une ville aussi corrompue, Augustin ne tarda pas à tomber dans les excès.

Monique, affligée, pleurait tellement que, quelquefois, quand elle quittait l'église, sa place était toute baignée de ses larmes.

L'Église a d'ailleurs institué au 4 mai, en l'honneur de Sainte Monique, une Fête des larmes des mères chrétiennes. Tout l'office est sur le ton des larmes de Sainte Monique. Elle ne pleurait pas seule, figurez-vous que Patrice, lui aussi, s'était mis à pleurer, à la fois sur ses péchés et sur ceux de son fils. Ca le rendit malade, tellement malade qu'il en mourut, assisté par Monique.

Patrice mort, plus aucun obstacle ne gêna Monique pour arriver à un degré de haute vertu.

Elle jura de porter toute sa vie le deuil de son mari. Elle s'enferma dans la solitude et se voua au silence. Elle visitait les hôpitaux et ensevelissait les morts. Elle éleva plusieurs orphelins. Mais surtout elle consolait les veuves et les femmes mariées.

Comble de l'horreur, Augustin était devenu Manichéen !

Au début des vacances, elle résolut d'attendre son retour à Tagaste. Quand il arriva, il commença à prêcher les doctrines manichéennes. Monique s'indigna et après lui avoir fait un long sermon, elle le chassa de la maison avec ordre de ne plus y rentrer. Mais dès qu'Augustin fut parti, Monique s'écroula et se mit à pleurer en appelant Dieu à son aide.

Elle reçu alors une lettre d'Augustin. Il lui disait son intention de quitter Carthage pour aller s'établir à Rome. Monique décida de l'accompagner.

Elle se rendit à Carthage et supplia son fils de l'emmener avec lui. Mais pendant qu'elle pleurait dans une petite chapelle dédiée à Saint Cyprien, Augustin avait prit un vaisseau en partance pour Rome. Folle de douleur, elle passa un long temps à crier et à pleurer au bord de la mer.

N'y tenant plus, elle décida de partir pour Rome. Mais arrivée à Rome, Augustin était parti pour Milan. Elle se dirigea donc vers Milan où elle alla trouver Saint Ambroise qui la calma et lui conseilla de ne pas entrer en discussion avec son fils. Monique continua à se taire, à prier et à pleurer de ses larmes toutes-puissantes aux pieds des autels.

Après 17 ans, Augustin revint bien changé, ayant retrouvé la foi chrétienne. Monique le couvrit de tendres regards et l'arrosa de ses larmes. Elle le fit alors baptiser à Milan.

Il voulurent retourner en Afrique. Mais arrivé au port d'Ostie, ils durent attendre quelques jours avant de trouver un navire. Monique fut prise d'un accès de fièvre et se mit au lit. Elle eut une forte extase. En se réveillant, elle dit :"vous enterrerez ici votre mère".

Augustin se mit alors à pleurer. Au bout de neuf jours, Monique s'envola vers les cieux. Au dernier moment, alors qu'elle demandait à communier, - ce qu'on lui refusait toujours à cause de ses douleurs d'estomac - on vit entrer dans sa chambre un petit enfant qui s'approcha de son lit et la baisa sur la poitrine. Aussitôt, elle mourut. C'était en 387

On la représente quelquefois avec à la main une ceinture. Les ermites de Saint Augustin distribuent des ceintures bénites sous l'invocation de Sainte Monique. (Cf. Les ceintures de Sainte Marguerite et celle de Saint Thomas et plus couramment, celle de la Vierge.)

On l'invoque surtout pour ramener les maris égarés.

En 1850, à Paris, fut créée l'association des mères chrétiennes qui unissaient leurs prières pour la conversion de leurs fils ou leurs maris égarés. Cette association se multiplia dans toute la France.


5 mai

ASCENSION (2016)

Sainte Jutte de Thuringe

Patronne populaire de la Prusse. Elle émigra en Prusse où elle vécut en ermite et mourut en 1260.

Saint Avertin ou Evertin ou Ivertin

Ermite en Touraine, Avertin venait d'Angleterre. Disciple de saint Thomas de Canterbury, il mourut en 1180.

La popularité de saint Avertin semble tourner autour de son nom qui désignait autrefois la migraine et tous les genres de maux de tête jusqu'au dérangement mental. Il y avait, il fut un temps, de nombreux et longs pèlerinages pendant lesquels les gens apportaient des têtes de cire en guise d'ex-votos.

Il est souvent représenté les deux mains de part et d'autre de sa tête.

Le nom "Avertin" vient du latin "vertigine", vertige. Il ne désigne pas seulement notre moderne vertige mais aussi la folie.
On priait saint Avertin pour les enfants demeurés qui avaient besoin de se faire "évertiner", c'est-à-dire, rendre plus vivace d'esprit. Il était aussi invoqué pour ceux qui avaient l'esprit lent et lourd.

- Fleur de mai, faut s'y fier.

- Au mois de mai, manteau jeté.


6 mai

- S'il fait beau à la petite saint Jean, année fructueuse en froment

- S'il pleut à la petite saint Jean, toute l'année s'en ressent jusqu'à la grande saint Jean.

Saint Jean Porte Latine

Saint Jean est le seul apôtre qui n'ait pas été martyrisé. Cependant, l'empereur Domitien lui fit subir le supplice d'être plongé dans une cuve d'huile bouillante. Mais celle-ci se transforma en bain rafraîchissant. Ce supplice eut lieu près de la porte de Rome menant vers le Latium et appelée ultérieurement porte Latine.

Une fois de plus, le jeu de mot "Porte la tine" fit de saint Jean (le petit) un patron des vignerons et tonneliers puisque les vignerons portent la tine ou la hotte ou la cuve.

Mais il devint aussi patron des ciriers, des imprimeurs et des typographes.On pense que c'est parce que les imprimeurs on commencé à imprimer le latin, mais d'autres pensent que c'est parce que la porte latine s'ouvrait et se refermait comme un livre car ses charnières étaient centrales. D'autres aussi parce que les imprimeurs et les ciriers utilisent des huiles grasses.

Quoi qu'il en soit, la fête fut très populaire dans les milieux de l'imprimerie. En 1953, les typographes d'Orléans ont encore fêté la petite Saint-Jean et ont défilé coiffés d'un gibus.

Saint Jean porte Latine est représenté en portant sa tine. Elle se présente sous forme d'un tonneau attaché à un bâton. L'image est très proche de celle du Dieu Gaulois Sucellus (le bon frappeur) qui est représenté muni d'un maillet double au bout d'un bâton, un côté pour la vie et l'autre pour la mort. En Bretagne, on frappait (légèrement) les moribonds avec un maillet double. Le maillet donne la vie ou la mort, la mort ou la résurrection. Les Francs-Maçons, lors de la réception d'un postulant, le frappent avec un maillet. Ils le tuent et le ressuscitent. Le maillet possède une fonction temporelle.

Pour saint Jean comme pour Sucellus, il semble que ce maillet soit un tonneau (tine) emmanché, ce qui rapprocherait saint Jean l'Évangéliste de saint Jacques et son bourdon (gourde au sommet d'un bâton) et lui reconnaîtrait son rôle de sommelier divin comme aux noces de Cana.

Tout ce qui est double est toujours d'essence temporelle à l'instar de Janus (janvier) qui a une tête tournée vers l'année passée et une autre vers le temps à venir. Il est, lui, reconnu clairement comme un dieu du temps et des passages... de portes. Tout passage est temporel.

Pour la petite histoire, l'empereur Domitien s'était fait appeler Dieu. Il passait le plus clair de son temps dans son cabinet à attraper des mouches qu'il enfilait dans un poinçon. Il mourut assassiné.

Sainte Avoye (lat. : avia, oiseau) Il peut venir aussi du latin adviare : avoyer, terme de menuiserie désignant l'écartement alternatif des dents des scies afin de leur donner "de la voie".

Sainte Avoye, la sainte à voie où la saint Ta voix, remet les dévoyés sur le bon chemin. Elle est aussi invoquée pour les enfants qui sont en retard pour marcher où pour ceux qui ont des difficultés à parler. On en a fait une des patronnes des voyageurs à qui elle garde la bonne voie.

Il y a plusieurs sainte Avoye. Celle d'aujourd'hui semble être la nièce de sainte Ursule.

Emprisonnée par les Huns, on avait fait entrer des lions dans son cachot afin qu'ils la dévorent mais ils ne firent que la caresser.

Elle parvint à s'enfuir vers le Boulonnais où elle vécu en ermite. Mais des Barbares vinrent lui couper la tête. Cela se passait au 3ème siècle.

- "Pour trouver la bonne voie, faites chanter sainte Avoye." (vieux dicton)


7 mai

- Les châtaigniers, pour porter, doivent faire ombre le 3 mai.

- Les mariages de mai ne fleurissent jamais.

(les enfants conçus en mai naissent en période de carnaval. Ils risquent donc d'être enlevés ou échangé par les âmes de morts qui remontent des enfers à cette époque (février)

Il fut un temps où il était interdit de se marier en mai.

Saints Sérénic et Séréné ou Sénéric et Sénéré ou Céréni et Cénéré.

Les deux frères sont nés à Spolete, en Ombrie, au 7ème siècle.

On raconte que les larmes de Séréné donnèrent naissance à une source dont l'eau guérissait des maladies des yeux. Si les filles le vénèrent, elles obtiennent de beaux enfants mâles aux cheveux frisés. A Angers, Saint Séréné fut confondu avec saint René. La variante Sénére contient la syllabe "sen" qui est la même que celle du verbe "sener" ou "semer", en Berry. Il est donc invoqué pour la virilité.

Saint Sérénic ou Sénéric, possède la même racine dans son nom. Il est surtout invoqué par les jeunes filles en quête d'époux.

Les deux frères étaient devenus Bénédictins à Rome, puis il se séparèrent. Sérénic se retira aux environs de Sées, dans la Mayenne et Séréné au bord de la Sarthe, non loin du Mans.

Saint Stanislas de Cracovie.

A été déménagé au 11 avril. Voir à la date.


8 mai

- Mai fleurit, an réjouit.

- En avril et mai, on connaît les biens de l'année.

- Frais avril et chaud mai amènent le grain au balai.

- Lorsque mai sera chaud, septembre rira haut.

Saint Aimé Ronconi - Un autre Aimé est fêté au 13 septembre.

Il vécut près de Rimini où il possédait une auberge pour recevoir des voyageurs. Il se mit à prêcher et on le prit pour un fou puis on l'enferma dans un asile. (13e s.) Cela ne l'empêcha pas de faire 8 fois le pèlerinage de Compostelle.

Saint Désiré (désir)

Il fut d'abord ministre de Clotaire Ier puis de Childebert. Plus tard il fut consacré évêque de Bourges. Il est né près de Soissons au VIème siècle. On le fête aussi le 10 mai.

Apparition de l'archange saint Michel.

On raconte qu'en 390, sur une montagne située dans les Pouilles, non loin de Naples, au Mont Gargan, il y avait un homme qui s'appelait comme la montagne : Gargan (tua). Il possédait un immense troupeau. Un jour, un taureau quitta le troupeau, monta au sommet et ne rentra pas avec les autres bêtes. Gargan, fâché de ce contretemps monta au sommet et trouva le taureau dans une caverne. Excédé, il lui décocha une flèche empoisonnée. Mais la flèche se retourna et vint frapper le propriétaire.

Les gens effrayés vinrent trouver l'évêque qui ordonna 3 jours de jeûne. Après quoi Saint Michel apparu en disant : "C'est moi qui ai frappé l'homme avec son dard. J'ai décidé d'habiter dans la grotte qui se trouve au sommet du Mont Gargan et je veux le garder en sûreté." Alors tout le monde alla en procession jusqu'à l'entrée de la grotte pour y prier. On y bâtit une église.

En 710, Saint Michel apparut en un lieu appelé Tumba, non loin d'Avranches. Il ordonna à l'évêque (Aubert) de construire une église sur ce lieu, ainsi que de célébrer la mémoire de Saint Michel comme cela se fait sur le Mont Gargan en Italie.

Comme l'évêque hésitait sur l'endroit où l'on construirait l'église, Michel lui apparut et pressa son doigt sur le front d'Aubert en y laissant une marque profonde et lui dit de la construire à l'endroit même où il trouverait un taureau que des voleurs avaient caché. Il devait donner à la construction les dimensions tracées par les pieds du taureau.

Comme l'évêque hésitait encore sur la dimension de l'édifice, Michel ordonna qu'il se transporta sur le lieu même et lui fit déplacer deux énormes rochers. Il remua les rochers qui lui semblèrent très légers. Aubert était un évêque bien hésitant !

Quand l'église fut construite, on perça dans un rocher un trou par lequel jaillit une fontaine abondante et suffisante pour les besoins de l'endroit.

Les gens commencèrent à venir en pèlerinage. Un jour, une femme enceinte n'eut pas le temps de revenir et fut prise par la marée qui l'engloutit. Mais Saint Michel la sauvegarda. Elle accoucha de son enfant dans la mer, elle le prit dans ses bras et lui donna le sein, puis, la mer retirée, elle s'en revint joyeuse vers le bord.

Saint Aurélien (auricula : oreille)

Second évêque de Limoges. Successeur de saint Martial. On n'en sait pas plus. Il est bien sûr, invoqué pour les surdités, les otites et tous les maux d'oreilles.

Un autre Aurélien, d'Arles, est fêté en juin.

Saint Acace

Soldat, mort en 303 lors de la persécution de Dioclétien. Il fut obligé d'offrir de l'encens à la statue de l'empereur mais il refusa.

On l'emmena à Byzance et pendant le voyage, on lui brisa les mâchoires en même temps qu'on le flagellait. On le décapita dans le quartier du Staurion à Byzance.

Normalement, le saint Acace du 8 mai fait partie des 14 saints auxiliateurs. Cependant, c'est celui du 31 mars qu'on invoque pour guérir des maux de tête. A approfondir.


9 mai

- Rosée de mai vaut chariot de foin.

- Rosée de mai, automne gai.

Saint Béat. (heureux)

Né en Italie au 3ème siècle, il émigra vers Laon et se fit ermite non loin de là. Il était vannier et vendait ses paniers pour subsister. On l'invoque pour guérir du cancer.

Saint Grégoire de Nazianze, le théologien. Archevêque de Constantinople, Docteur de l'Église.

Il naquit à Azianzè, petit village situé près de Césarée de Cappadonce (Kayseri, Turquie actuelle).

Il fit trente années d'études à Athènes. Après une vie mouvementée et voyageuse sur tout le territoire du Pont (Turquie) entre Nazianze et Constantinople, il mourut à l'âge de 78 ans. Il laissa beaucoup d'écrits théologiques ainsi que de nombreux poèmes.

Saint Grégoire d'Ostie

Vénéré à Ostie en Italie et en Espagne près de Logrono.

Il est invoqué contre les sauterelles. Pour qu'elles ne s'arrêtent pas, on fait couler de l'eau à travers le tibia de saint Grégoire puis on disperse l'eau dans les champs. (10ème siècle)


10 mai

- C'est à la saint Antonin que vend son vin le malin. (il est préférable de vendre son vin à venir avant les saints de glace. L'acheteur doit payer ferme au moment de l'achat)

- À la saint Antonin, les amoureux se prennent la main.

- Il est recommandé de planter les haricots le jour de Sainte Solange, afin d'avoir une bonne récolte.

Sainte Solange ou Solemnia (solemnis : solennel)

Patronne du Berry. Elle naquit près de Bourges. Son père était un pauvre vigneron. Elle devint bergère des moutons de son père. Le lieu où elle gardait les moutons était aussi le lieu où elle priait et pleurait. Il s'appelle aujourd'hui le "champ de sainte Solange".

Par sa seule volonté, elle ramenait les brebis perdues sans se servir ni de chiens ni de bâton. De même, rien qu'en y pensant, elle détruisait les animaux nuisibles qui nichaient dans les arbres fruitiers.

Un jour, un Seigneur du lieu passa par là. C'était Bernard de Gothie, fils du comte de Poitiers. Il tomba amoureux de la vierge et voulut l'épouser.

Comme elle refuse, il l'enlève et la met sur son cheval puis détale et galope vers son château. Mais Solange parvient à se libérer des bras de Bernard et se jette dans le bas-côté, le long de la rivière. Bernard furieux, descend de son cheval, prend son épée et coupe la tête de Solange. Avec ses mains, Solange reçu sa tête et se dirigea vers Saint Martin du Cros pour s'y faire enterrer.

Les pèlerins qui viennent vénérer Sainte Solange le 10 mai, dans le Berry, reçoivent le nom de "cousins de Sainte Solange"

Voir Sainte Solange

Isidore Laboureur

Patron de Madrid et des laboureurs. Il naquit à Madrid de parents très pauvres.

Il se mit au service d'un nommé Jean de Vargas afin de labourer les champs. Il épousa Marie Torribia dont il eut un enfant. Cet enfant tomba dans un puits profond. Ses parents se mirent en prière et l'eau du puits monta jusqu'à la margelle, ramenant ainsi l'enfant plein de vie et de santé.

On dit qu'il passait une bonne partie de la nuit à prier et que, le matin, il passait dans toutes les églises où il pleurait abondamment. Ça ne nuisait pas à son travail parce qu'il avait deux anges qui l'aidaient quotidiennement à labourer.

Il fit plein de miracles. Un jour où Jean de Vergas était venu le voir dans la campagne; Isidore fit jaillir une source en frappant sur la terre afin de désaltérer son patron.

Un autre jour d'hiver où il portait un sac de blé au moulin, il s'arrêta sous un arbre sur lequel il y avait de nombreux oiseaux transis de froid et affamés. Il écarta la neige et versa sur la terre une bonne partie des grains. Les oiseaux vinrent de suite becqueter leur nourriture. Son compagnon, moins compatissant se moqua de lui et lui reprocha sa prodigalité. Mais, arrivé au moulin, Isidore trouva son sac plein et la meule donna une quantité de farine égale au rendement de deux sacs de blé. Il avait une dévotion toute particulière à Sainte Marie-Madeleine. Pas étonnant qu'il pleurait tant.

Sa femme, qui devint Sainte (elle aussi) et qu'on appelle en Espagne Sancta Maria de la Cabeza, est invoquée pour avoir de la pluie. (sa tête fut mise à part et promenée pour demander la pluie) Un jour où elle devait passer une rivière en crue pour se rendre à un pèlerinage auprès de l'ermitage de Caraquiz, elle étendit son tablier sur l'eau et traversa la rivière comme si elle avait été sur une barque.

Isidore mourut le 15 mai 1170. On l'enterra et on l'oublia pendant 40 ans. A la suite d'un songe, une dame parla de lui au clergé de Madrid. Il fut déterré et on le trouva aussi frais qu'au jour où il mourut. En plus, il dégageait une odeur suave. Toutes les cloches de la ville se mirent à sonner. On le mit à l'église de Saint André. On entendait souvent une musique céleste lorsqu'on approchait de son tombeau.

Un jour qu'on le promenait pour avoir de la pluie, un mahométan se moqua de la procession en disant qu'il voulait bien être poignardé s'il pleuvait avant 24 heures. Manque de pot, le ciel se couvrit et il tomba de l'eau comme s'il en pleuvait. Moralité douteuse : le mahométan fut poignardé peu après ???

Saint Isidore est invoqué, comme Solange, contre la sécheresse.

Dans 3 jours, vous pourrez planter ce que vous voudrez.

Saint Antonin (fleur sublime) Archevêque de Florence (15ème siècle)

Ses parents l'appelèrent Antonin (diminutif d'Antoine) car il était petit. Il naquit en 1389 à Florence.

Quand il voulut se faire Dominicain, il était si petit que le supérieur crû qu'il ne supporterait pas les rigueurs de la règle. Il lui dit : "on vous acceptera lorsque vous saurez par coeur le droit canon". Peu de temps après, Antonin savait par coeur toutes les règles du droit-canon.

Il devint archevêque de Florence et exerça une charité exceptionnelle tout en assurant une parfaite justice. Il laissa des écrits d'histoire et de théologie.

Il mourut à l'âge de soixante-dix ans. On le représente avec une balance.


11 mai

- Saint Mamert, saint Servais, saint Pancrace, voila les trois saints de glace.

- Méfiez-vous de saint Mamert, de saint Pancrace et saint Servais, car ils amènent un temps frais et vous auriez regrets amers.

- Le saint Servais, Pancrace et Mamert, à eux trois font un petit hiver.

Sainte Estelle (étoile) ou Eustelle

Fêtée à Saintes, elle vient sans doute du 30 avril où elle était fêtée avec son copain saint Eutrope.

Saint Mamert. (5ème siècle) Premier saint de glace ou de neige.

Appelé aussi quelquefois saint Criard. On l'invoquait pour guérir des coliques hépatiques qui favorisaient les cris de douleur.

On sait peu de choses sur saint Mamert, à part qu'il remit en valeur le rituel des Rogations.

Autrefois, la ville de Vienne (France) était souvent soumise à des tremblements de terre, à des incendies et des invasions de bêtes sauvages. Une nuit de Pâques, un incendie ravagea un édifice public. Mamert arrêta l'incendie avec ses larmes. C'est là qu'il conçut de réinstaurer les Rogations.

Les Rogations

Les Rogations sont un rituel processionnel créé par Saint Mamert, évêque de Vienne. Elles sont restées vivaces depuis le VIIIè siècle et sont tombées en désuétudes depuis peu.

Il s'agit d'un rituel essentiellement agraire qui dure trois jours. Des processions vont d'une église à l'autre et parcourent les campagnes en bénissant les terres. Chaque jour est consacré à la protection d'une récolte différente. On observe le temps de chaque jour, ce qui permet de prévoir le temps qu'il fera à la récolte. Ces fêtes précèdent l'Ascension.

- Lessive aux Rogations, cercueil à la moisson

- S'il pleut le jour des Rogations, humide sera la fenaison.

- Telles Rogations, telle fenaison.

- Avant les Rogations, on ne doit pas quitter sa toison.

Saint Gengoul, patron des cocus.

En Flandre : Sinte Gangoen (gaen goed : bien aller). (Gy moet dat by Godt doen : "vous devez faire cela près de Dieu" ou "Saint Gangoul, vous devez, par Dieu, faire cela")

Invoqué aussi sous le nom de saint Gengolf (patron des joueurs de golf)

Il vécut au 8ème siècle en Bourgogne. Noble et riche, il se maria avec un femme de son rang.Mais elle était vaniteuse et légère.

Un jour, en revenant vers la Bourgogne, il s'arrêta près d'une fontaine pour se rafraîchir. Le propriétaire de la fontaine lui fit payer le prix fort pour se désaltérer : Gengoul acheta la fontaine.

L'avare pensa faire une bonne affaire car il pensait que Gengoul ne pourrait pas l'emporter avec lui. Arrivé en Bourgogne, Gengoul ficha son bâton dans son jardin et soudain, la fontaine de l'avare apparut. Elle avait disparut du jardin du propriétaire.

A sa femme qui se moquait de lui, Gengoul lui fit remarquer que des bruits couraient sur son infidélité. Elle protesta de son innocence et répondit qu'il s'agissait de calomnies. Gengoul lui dit, voici une eau limpide, plongez votre bras. S'il ne vous arrive rien, vous serez innocenté à mes yeux". La femme qui voyait en cela un effet de la niaiserie de Gengoul plongea son bras. Quand elle le retira, la peau se détachait comme si elle avait été écorchée. Elle ressentit des de grandes douleurs. Mais elle continua à nier.

Gengoul se sépara d'elle et la plaça dans une de ses seigneuries. Lui se retira à Avallon. Elle paya un sbire afin qu'il fasse disparaître son mari. Ayant trouvé le moyen d'entre dans sa chambre, il lui lança un coup d'épée qui blessa profondément la cuisse de Gengoul. Il mourut quelques heures plus tard.

L'assassin, rentré près de son infâme maîtresse, mourut de coliques dans d'atroces douleurs. Le femme fut frappée d'une "incommodité honteuse" qui lui dura le reste de sa vie.

- S'il pleut le jour de Saint Gengoul, les porcs n'auront pas de glands leur saoul.

- Sème tes haricots à la saint Gengoul, tu t'en donneras beaucoup.


12 mai

- Les trois saints au sang de navet, Pancrace, Mamert et Servais, sont bien nommés les Saints de Glace, Mamert, Servais et Pancrace.

- Au printemps ramènent l'hiver, Pancrace, Servais et Mamert.

Saint Pancrace ou Crampace. (toute force) deuxième Saint de glace

Il est invoqué dans certaines régions sous les noms de : Pancré, Plancard, Planchais, Plancher, Brancard, Braillard etc.

Il est invoqué pour les crampes d'estomac et pour les engelures. Mais on l'invoque aussi pour guérir les enfants qui pleurent tout le temps.Il guérit aussi les boiteries et les rhumatismes.

Venu de Phrygie, avec son tuteur Denis, il arriva à Rome au 4eme siècle. Ayant vexé l'empereur, celui-ci lui fit couper la tête. Il avait 14 ans. Son attribut est l'épée.

Il a des reliques un peu partout, à croire que si on les rassemblait, on pourrait faire une dizaine de Pancrace.

Autrefois, ceux qui allaient faire un serment sur son tombeau, à Rome dans l'église qui lui est dédiée, tombaient morts s'ils ne disaient pas la vérité.

- "Saint Pancrace et Saint Urbain - sans pluie beaucoup de vin" (Urbain est au 25 mai)

Pancrace est un des patrons des enfants en France. En Allemagne, il est patron des chevaliers.

Saint Achille (sans lèvres) ou Achillée, frère de saint Nérée.

Au premier siècle, ils étaient chambellan de Domitille qui devait se marier avec Aurélien. Ils parvinrent à convaincre Domitille de rester vierge et de se consacrer à Jésus-Christ. Mais Aurélien furieux les fit arrêter, torturer puis décapiter. Ensuite, il essaya de regagner le coeur de Domitille mais comme elle se refusait, il l'enferma dans sa maison avec ses deux servantes Euphrosyne et Théodora, puis mit le feu à l'édifice.Le lendemain, un diacre vint pour ramasser les cendres. Il les trouva agenouillée en prière, mortes mais le feu ne les avait pas touchées.


13 mai

 

- Quand il pleut le 13 mai, pour les blés, signe mauvais.

- Avant la Saint Servais point d'été, après la Saint Servais plus de gelées.

Sainte Rollande (hrod & nand : gloire & courageux) (VIII ou Xème siècle)

Fille d'un prince français nommé Didier, elle était très belle et fut demandée en mariage par un fils du roi d'Écosse. Rolande refusa et parti se réfugier à Cologne. A Gerpinnes, près de Namur, on voulut la retenir mais, malgré sa fatigue, elle continua jusqu'à Villers-la-Poterie où elle mourut chez un paysan. Certains placent son tombeau à Fosses et son culte à Gerpinnes.

Elle est invoqué contre la gravelle et la coliques.

Saint Servais, évêque de Tongres. Troisième saint de glace ou de neige.

On dit qu'il serait né sur les frontières de la Perse de la famille de sainte Anne et qu'il fut amené à Tongres par un ange. Il ne parlait que le persan et pourtant, tout le monde le comprenait. Pour manger, il ne prenait que des hosties.

Il aurait participé à plusieurs conciles.

Un jour saint Pierre lui apparut et lui révéla que la ville de Tongres serait envahie par le Huns.

En revenant de Rome, il fut arrêté par des Huns qui je jetèrent dans une basse fosse. Mais une grande lumière apparut et les geôliers, impressionnés, le délivrèrent. Lorsqu'il dormait, un aigle venait lui couvrir le visage avec une aile et l'éventer avec l'autre.

Quand il arriva à Tongres dont il fut l'évêque, il avertit la population du futur désastre puis, emportant avec lui des reliques, il partit vers Maestricht où il mourut.

Quelques temps plus tard, la prédiction s'accomplit et Tongres fut détruit.

Lorsque la neige tombait, elle entourait son tombeau mais ne se posait pas sur lui.

On l'invoque contre le mal de jambes (même des animaux), contre les rats et les souris ou pour la bonne réussite des entreprises.


14 mai

Saint Boniface de Tarse

A Rome, Aglaé était une femme opulente. Le chef de ses soixante-treize intendants s'appelait Boniface. Il était le complice de toutes ses turpitudes et de toutes ses débauches. Cependant, il avait beaucoup de compassions pour les pauvres et pratiquait volontiers l'hospitalité.

Bien longtemps après, Aglaé fut touchée par la grâce et demanda à boniface d'aller lui chercher et lui rapporter des reliques de martyrs. Boniface se rendit à Tarse (Turquie) où il découvrit le spectacle affligeant des martyrs chrétiens. Touché par la souffrance, il se convertit puis fut arrêté comme chrétien, torturé et décapité. Ses compagnons le ramenèrent à Aglaé qui lui fit une sépulture digne d'un martyr.

Saint Pacôme

Avec saint Antoine , saint Pacôme fut le fondateur du monachisme.

Au moment de sa mort, les 9 monastères qu'il avait créés devaient contenir de 6 à 8.000 moines répartis sur les deux rives du Nil, en Égypte.

Quand il allait les visiter et qu'il devait traverser le Nil, il se mettait sur un crocodile qui le transportait de l'autre côté.

Il est né en 286, à Esneh (actuellement Isna) en Égypte, non loin de Thèbes au sein d'un milieu païen. Il sacrifiait aux Dieu mais vomissait le vin du sacrifice et ne pouvait ingurgiter aucune nourriture sacrifiée. Quand il entrait dans un temple, les idoles s'arrêtaient de prophétiser.

A vingt ans, il fut enrôlé de force dans l'armée romaine où il découvrit les martyrs chrétiens. Après avoir quitté l'armée, il se rendit à Sheneset où vivait un ermite du nom de l'apa Palemon et demanda à vivre avec lui. Il frappa à la porte et palémon lui dit : en été, je jeune tous les jours, et en hiver, je mange tous les deux jours. Je ne prends que de l'eau, du pain et du sel et je dors rarement.

Qu'à cela ne tienne, Pacôme fut conquit par le programme et s'installa avec l'apa Palémon auprès duquel il restera sept ans.

Comme le sommeil entraîne le moine dans un monde d'illusion, il fallait ne pas dormir sauf le strict nécessaire. Il dormait donc accroupi ou assis en s'appuyant légèrement contre un mur. Lorsqu'il rentrait le soir et voulait s'allonger pour dormir, l'apa Palemon l'envoyait se promener dans le désert en portant une grosse pierre pendant des heures entières. Il mangeait des herbes cuites auxquelles Palémon ajoutait un peu de cendres pour leur donner mauvais goût.

Les prières se faisaient debout, les bras en croix, immobile et abolissant toute perception du monde extérieur.

Un jour, il partit dans le désert et aboutit à un village nommé Tabennesi. Un ange lui apparut et lui ordonna de s'installer en ce lieu. Il y fondera son premier monastère.

Tout était fait pour éliminer l'orgueil et tuer "l'homme mondain".

Les moines étaient regroupés par métiers. De plus, Pacôme avait institué ce qu'on appelait la "règle de l'ange": les moines étaient répartis en 24 groupes selon les 24 lettres de l'alphabet grec. Chaque lettre désignait un certains type de moine. Ainsi, la lettre iota, i, regroupait les niais et un peu innocents, le chi, les moines au caractère difficiles etc.

Seul Pacôme connaissait la répartition. Les moines ne la connaissaient pas.

Il luttait contre toute ostention de l'ascèse. Ainsi, chaque moine mangeait avec un grand capuchon qui ne permettait pas au voisin de voir ce qu'il laissait par mortification : pas de jalousie, pas de culpabilité. Si un moine sortait avant la fin du repas, personne ne pouvait voir ce qui restait dans son assiette et se prévaloir d'une mortification plus intense que celle de son voisin.

Chacun était tenu de tresser une natte par jour. Par ostentation, un moine en fit deux. Pacôme l'enferma cinq mois dans sa cellule avec obligation de faire deux nattes par jour.

(Cf. "Les hommes ivres de Dieu", Jacques Lacarrière, Points Sagesse, Arthème Fayard)

Le tempérament des moines Coptes se pliait difficilement à cette discipline et souvent des querelles surgissait que Pacôme s'efforçait de calmer.

Un jour, un moine lui demanda : "Pourquoi, saint père, lorsqu'on m'adresse des paroles dures, suis-je tout de suite en colère ?". Pacôme répondit :"Parce que lorsqu'on donne un coup de hache à l'acacia, il émet aussitôt de la gomme !".

Pacôme mourut à l'âge de soixante ans lors d'une épidémie de peste.

Mais le cénobitisme (moines vivant en communauté) était né et se répandit en Cappadoce, en Grèce et dans tout l'Occident.


15 mai

Sainte Denise ou Dionysia (Dionysos : fils de Dieu ou né deux fois)

- A la sainte Denise, finie la bise.

- A la sainte Denise, le froid n'en fait plus à sa guise.

A Lampsaque (aujourd'hui, Lepseki en Turquie), le proconsul Optimus persécutait les chrétiens. (sous l'empereur Dèce) Une jeune fille de seize ans, Dionysia, lui reprocha publiquement ses actes. Il la livra à deux jeunes débauchés qui se livrèrent, en vain, à des assauts impudiques. Un jeune homme tout entouré de lumière apparut. Les débauchés, impressionnés, se jetèrent aux pieds de la vierge. Optimus les livra alors à la population pour être lapidé. Dionysia fut conduite à l'écart pour être décapitée. Cela se passait vers l'an 250.

Dymphe ou Dymphne ou Dympna de Gheel

Impossible de laisser passer le 15 mai sans évoquer Sainte Dymphe, La peau d'âne Belge. Elle a fait le régal de bien des conteurs depuis longtemps déjà.

"Dympna était fille d'un roi ou prince de Bretagne : peut-être faut-il entendre sous ce nom le successeur d'un chef des Angles ou Saxons, qui vinrent faire invasion dans cette île, aux Ve et VIe, siècles. Son père était païen; sa mère, dont les actes ne disent que ce seul mot, était chrétienne comme sa fille."

"Un Saint prêtre nommé Géréberne, qui vivait dans les environs de leur demeure, les avait baptisées l'une et l'autre, et les entretenait dans la pratique de la religion."

(Cf. "Petit Bollandistes" vol. 5)

Sa mère était morte. Son père en ressentait une grande douleur. Avant de mourir, sa femme lui avait fait promettre que, s'il se remariait, il n'épouserait qu'une femme aussi belle qu'elle.

Le père envoya ses messagers dans toute la contrée. Ils revinrent avec la conclusion qu'aucune femme du royaume n'égalait la fille du roi en beauté. Par conséquent, il lui conseillèrent d'épouser sa fille Dymphe.

"La jeune vierge frémit à cette parole... elle demanda quarante jours pour réfléchir.

Dymphe alla trouver son conseiller Géréberne. A eux deux, ils décidèrent de fuir à l'étranger. Ils filèrent à l'anglaise dans un petit bateau et finirent par aborder dans l'embouchure de l'Escaut, près d'Anvers, dans l'actuelle Belgique.

Après un périple dans les broussailles, ils aboutirent à Gheel, au milieu des bois. Là, ils trouvèrent une petite église dédiée à Saint Martin. Ils construisirent une petite habitation dans un lieu proche appelé Zemmale où ils vécurent trois mois.

Cependant, le père de Dymphe et quelques soldats se mirent à leur recherche. Ils s'embarquèrent et arrivèrent eux aussi dans l'embouchure de l'Escaut.

Le père envoya des émissaires par tout le pays. Certains s'arrêtèrent à Westerloo pour y passer la nuit dans une auberge. Le lendemain, les émissaires payèrent l'aubergiste. Celui-ci fut étonné de voir que les pièces d'argent qu'il recevait étaient semblables à d'autres qu'il avait reçu de Dymphe. Questionné par les voyageurs, il répondit que ces pièces étaient les mêmes que celles qu'il recevait d'une jeune fille qui vivait non loin d'ici et qui venait faire ses courses à Westerloo. Il se proposa de les conduire au lieu où elle vivait.

Le père en fut averti et se pressa à Zemmale pour y retrouver sa fille.

Après les reproches de Géréberne au sujet des projets de mariage, le roi le fit saisir et couper la tête. Dymphe, horrifiée, réitéra son refus d'épouser son père.

Le père fou de colère prit son épée et trancha la tête de sa fille.

"Le corps de Dympna et celui du vénérable Géréberne restèrent quelques jours exposés aux animaux et aux oiseaux de proie qui les respectèrent; puis, de pieux habitants du pays les déposèrent dans la terre. Plus tard, à cause des miracles qui s'opéraient en ce lieu, le clergé et le peuple cherchèrent les restes des deux martyrs, et les trouvèrent renfermés dans deux tombeaux d'une pierre extrêmement blanche : ce qui parut d'autant plus étonnant que toutes les pierres dans ce pays sont noires."

"L'époque précise de la mort de Sainte Dympna n'est pas connue. Les auteurs varient sur l'année qui peut être placée vers le milieu de la seconde partie du VIIe siècle. Pour le jour, le manuscrit d'Utrecht, qui rapporte la vie de la Sainte, le fixe au 30 mai ; mais c'est le 15 que sa fête est célébrée.

"Le village de Gheel prit beaucoup d'accroissement par le culte et les miracles de Sainte Dympna. On y trouve dans la suite une baronie, un hôpital, et une église qui fut érigée en collégiale.

"On représente Sainte Dympna tenant un démon enchaîné ; c'est qu'elle est renommée pour la délivrance des possédés et la guérison de la folie et de l'épilepsie ; car ce qui était possession chez les anciens est regardé comme folie ou épilepsie chez les modernes. A ce titre, on a établi à Gheel, sous son patronage, une maison d'aliénés, aussi célèbre en Belgique que Bicêtre chez nous : cette maison existe de temps immémorial.

"Si l'on nous demande pourquoi l'on invoque Sainte Dympna pour les possédés, aliénés ou épileptiques, nous trouvons facilement le motif de ce patronage dans l'acte insensé de son père qui, à son projet d'inceste, ajouta le meurtre : par un rapprochement facile à concevoir, il est naturellement venu à l'esprit du peuple d'invoquer contre la folie celle qui avait été victime de la fureur et de la démence de son père."

Encore aujourd'hui, Gheel est une ville où les "fous" vivent normalement au milieu des habitants. C'est une alternative bien intéressante à l'asile psychiatrique et qui vit le jour il y a bien longtemps au nord de la Belgique.

Sainte Dymphe est patronne de Gheel.


16 mai

- A la saint Honoré, s'il fait gelée, le vin diminue de moitié.

Saint Honoré

Patron des boulangers, pâtissiers, fleuristes. On ne sait pas quand il est né mais on sait qu'il mourut vers l'an 600.

La nourrice d'Honoré s'occupait de la cuisson du pain au château paternel à Port-le-Grand, en Ponthieu. Lorsqu'elle apprit qu'Honoré était désigné pour devenir évêque, elle s'écria "Lui, évêque ! je croirais plus volontiers que mon fourgon ardent (sorte de tisonnier servant à activer le four) prenne racine et se transforme en arbre. Elle planta alors le fourgon dans le sol qui se métamorphosa instantanément en mûrier.

Il se pourrait que ce soit pour cela que saint Honoré ait reçu le patronage des boulangers.

Il est toujours représenté avec trois pains sur une pelle.

Un quatrain chante :

Saint Honoré
Dans sa chapelle
avec sa pelle
est honoré.

ou

Avec sa pelle
saint Honoré
est honoré
dans sa chapelle

ou

Dans sa chapelle
saint Honoré
avec sa pelle
est honoré.

Un jour qu'il disait la messe, à la consécration, Jésus lui apparut. A la communion, Honoré lui donna les saintes espèces. Puis Jésus disparut.
Après sa mort, il fut transporté à la Cathédrale d'Amiens; En sortant de l'église de saint Firmin, le Crucifix tourna résolument la tête vers le corps d'Honoré. On voit encore ce Crucifix dans la Cathédrale d'Amiens. Ce Crucifix porte le nom de "Saint-Sauf".

On invoque aussi saint Honoré pour avoir de la pluie.

Saint Gens ou Geins.

Encore un saint qui est invoqué pour avoir de la pluie. On ne sait pas exactement quand il a vécu, certains citent le XIIème siècle, d'autres le XVème. Né près de Carpentras, il s'est retiré dans un ermitage du Bausset, non loin de Toulon. Un jour, ses parents étaient venus le visiter. Il appuya ses doigts sur un rocher et fit jaillir une source pour les rafraîchir.

Comme il labourait la terre à l'aide de deux vaches, un loup mangea une des vaches. Il obligea le loup à remplacer la vache mangée. On le représente conduisant une charrue avec une vache et un loup.


Peu de dictons cette semaine à part ceux qui craignent les effets des saints de glace qui, quelquefois, sont en retard. Mais il est bon de planter les haricots. Dans une semaine, l'été sera là... en principe.

17 mai

Saint Tropez, Torpès, Trovato, Trop, Trop-plats, Trop d'pèze.

La légende de Saint Tropez est sans valeur historique. Le Père Omer Englebert le donne comme exemple d'une Passion écrite au VIIe siècle sur un personnage qui n'a pas existé (cité dans Merceron)

Noble romain, Torpetius faisait partie des officiers de la garde de Néron. Converti, au christianisme, il refusa d'honorer une statue de Diane que Néron avait fait élever à Pise. On le flagella mais une colonne s'effondra, tua le juge et cinquante assesseurs. Ensuite, il fut condamné à la roue puis aux bêtes. Un lion lâché vint mourir à ses pieds et un léopard vint le caresser. Ses bourreaux furieux et en colère, lui coupèrent la tête. Son corps fut jeté dans une vieille barque sans voile et sans rames avec un coq et un chien. La barque ne coula pas mais vint accoster sur la côte de Fréjus, dans le golfe de Grimaud.

Le golfe et l'endroit où il accosta prirent le nom de Saint Tropez.

D'autres disent qu'un jour, la figure de proue d'une tartane (bateau de pêche) s'échoua sur la grève. Elle représentait un personnage qu'on appela saint Trouvé, Trovato et que l'on nomma patron du lieu. Certains disent qu'il s'agissait d'un Mercure sexué que l'on christianisa d'un coup de hache.

Il est représenté soit avec une nacelle, soit avec un lion, soit avec un léopard.

- S'il tonne au jour de saint Pascal, sans grêle, ce n'est pas un mal.

Saint Pascal Baylon (pascal = passage)

Naquit en 1540 à Torre Hermosa dans le royaume d'Aragon. Ce n'était pas un intello, il n'aimait pas les livres mais, paraît-il, il était le plus souvent agenouillé pour prier; c'était plutôt un "ravi". Sa mère devait quelquefois aller le chercher pour qu'il prenne de la nourriture. Ce n'est pas qu'il était anorexique mais c'est qu'il n'y pensait pas.

Dans son enfance, il fut berger, il apprit à lire en gardant les moutons. Sans avoir aucun savoir particulier, il paraît qu'il avait une grande éloquence.

Il finit, en 1564 par entrer dans un couvent franciscain où il se livra à des austérités épouvantables. Ça ne l'empêchait pas de danser devant une image de la Vierge et de chanter toute la journée. On lui donna toujours des rôles de domestique : portier, balayeur, jardinier, réfectoriste.

Quand il n'avait plus rien à offrir aux pauvres qui passaient, il courait au jardin cueillir un bouquet de fleur pour leur offrir en s'excusant de n'avoir que ça à donner.

Un jour, on l'envoya en France porter une lettre à Paris. Il partit pieds nus. Comme il devait traverser tous les pays Huguenots, on lui en fit voir pis que pendre : injures, jets de pierres etc. Enfin, il s'acquitta tant bien que mal de sa mission.

Il fit plein de miracles de toutes sortes. Mais il avait une spécialité : il prédisait l'heure de la mort des gens qu'il rencontrait. Il conseillait : "mettez-vous en règle car vous allez mourir dans une heure".

Les démons l'agressaient sous forme de lions ou de tigres et lui faisaient des blessures réelles.

Vers la fin de sa vie il avait vraiment progressé dans son éloquence. Il alla même jusqu'à rédiger quelques petits traités.

Un songe l'informa de l'heure de sa mort. Il demanda alors, pour la première fois de sa vie, qu'on lui lave les pieds afin de pouvoir lui administrer l'extrême-onction. Il mourut alors à 52 ans en 1592.

Si vous allez prier Pascal Baylon, vous apprendrez que votre prière a été exaucée aux petits coups que vous entendrez frappés sur sa châsse... de l'intérieur.

Saint Jean Népomucène (habitant du village de Népomuk)

Né en 1330, en Bohème.

Devenu directeur de conscience de l'Impératrice Jeanne, il devint l'objet de la jalousie de l'Empereur Wenceslas qui voulait absolument savoir ce que l'Impératrice racontait en confession.

Au cours d'une crise aiguë de jalousie, Wenceslas, fainéant et ivrogne, le fit jeter, pieds et poings liés, dans la Moldau à Prague. Quelques temps plus tard, honteux et culpabilisé, il en mourut d'apoplexie.

On invoque saint Jean Népomucène contre les inondations, pour faciliter les passages des ponts, contre les indiscrétions et les calomnies. En Allemagne, on met parfois sa statue sur les ponts. On le représente quelquefois avec une lettre fermée à la main.


18 mai

Saint Éric (rectitude - protecteur)

Roi suédois du 12ème siècle. Il fit beaucoup de lois pour favoriser la vie des femmes et leurs droits. Il fut assassiné par des conjurés, juste à la sortie de la messe du lendemain de l'Ascension..

Saint Venant

Il est né et mort à Camerino, en Italie, au 3ème siècle. A l'âge de 15 ans, il fut pris d'un zèle passionné pour annoncer l'évangile. Mais on était au temps de l'empereur Dèce et, Antiochus, gouverneur de Camerino furieux de voir ce petit jeune lui donner des leçons, le fit fouetter, brûler le corps avec des torches ardentes, suffoquer par la fumée, mais Venant restait insensible aux tortures.

Comme ça ne marchait pas et qu'il continuait à prêcher, on lui fit casser les dents et déchirer les gencives. Puis on le jeta dans un cloaque.

Rien n'y fit, il ressortit indemne du cloaque. Comme il continuait à prêcher, on l'exposa aux lions qui vinrent tranquillement lui lécher les pieds. Et Venant prêchait toujours. Alors Antiochus lui fit couper la tête. Il s'en suivit un tremblement de terre épouvantable. Antiochus dut fuir. Il mourut peu après.

Patron de Camerino, Venant est représenté avec un drapeau dans une main et le plan de Camerino dans l'autre.

Évidemment, il est quelquefois surnommé saint Revenant. On l'invoque pour "faire revenir" et en particulier du "mal violet" (toutes cyanoses ou certaines diphtéries)

Parfois on l'appelle aussi saint Braillard et on l'invoque pour les enfants criards. (Dans la Vienne) A signaler que le saint principal qui guérit du mal violet est saint Violet, confondu avec saint Sylvain.

Mais il est aussi associé avec saint Allant. En Loire Atlantique, à Rezé, il existait une chapelle de Notre Dame de Bonne Vertu. On y honorait deux saints : Allant et Venant. Ils étaient invoqués pour aider les jeunes enfants à marcher (Merceron). Certains disent que les deux saints constituaient les deux bornes extrêmes d'un trajet institué pour un première course entre les enfants des familles qui apprenaient à marcher à leurs enfants.

Saint Théodote (don de Dieu) Patron des cabaretiers. Et Sainte Alexandra

Il est né à Ancyre, capitale de la Galatie (aujourd'hui Ankara) au 4ème siècle. Il se maria et se mit à vendre du vin en même temps qu'il tenait un hôtel. Il était chrétien.

Théoctène, gouverneur de Nicomédie, (aujourd'hui Izmit) édicta la persécution des chrétiens. Ancyre fut la proie d'une chasse cruelle. Théoctène, qui était un débauché, tenait à être bien vu de Dioclétien. Il s'arrangea donc pour faire du zèle.

Beaucoup de chrétiens, effrayés, fuirent dans les montagnes avoisinantes ou même vers la Cappadoce. Ceux qui étaient restés subissaient les sévices des païens qui entraient dans leurs maisons sans avertir et les dépouillaient de tous leurs biens. Puis, il étaient emmenés vers les lieux de mort avec femmes et enfants.

Pendant ce temps, Théodote secourait les victimes comme il pouvait. Il enterrait les morts, cachait les réprouvés, encourageait les condamnés etc. Comme il avait d'amples provisions, sa maison fut, en peu de temps, transformée en asile secret pour tous ceux qui étaient persécutés. Derrière les fagots, on disait aussi la messe. Théodote secourait les pourchassés. Sa maison était devenue un lieu de rendez-vous et de sauvegarde.

Sept vierges avaient été arrêtées et livrées à de jeunes libertins pour subir ce que vous pensez, en guise de représailles. Les noms des 7 vierges étaient : ALEXANDRA, TÉCUSE, CLAUDIE, EUPHRASIE, MATRONNE, JULITTE, PHAINE.

Mais Théoctène ayant appris qu'elles étaient toujours vierges, décida de les initier aux mystères de Diane et de Minerve et de les établir prêtresses de ces déesses.

Chaque année, on allait, en procession, laver les images des déesses dans un étang proche d'Ancyre. Les vierges durent être de la fête et on les plaça dans des chariots découverts afin de les conduire à l'étang pour les laver elles aussi, avec les statues. Elles étaient nues, en tête du cortège et subissait les avanies du public.

Théodote et ses amis restèrent prosternés, en prière, jusqu'à midi. C'est alors qu'on vint leur annoncer que les vierges avaient été noyées dans l'étang. Elles avaient refusé de se parer des vêtements et des bijoux rituels. On leur avait alors attaché une pierre au cou et on les avait jetées dans l'eau.

Théodote fut arrêté, horriblement torturé puis tué et brûlé.

On mit le corps sur un bûcher mais il ne se consuma pas. Théoctène le fit garder par ses soldats. Un prêtre, qui s'appelait Fronton, passa près du lieu d'exécution assis sur son âne chargé de vin. Il apprit par les gardes ce qui s'était déroulé. Il enivra les gardes avec le vin qu'il portait puis chargea le corps de Théodote sur l'animal. Puis Fronton renvoya l'animal, seul avec le corps. L'âne se dirigea sur le lieu où Théodote avait pensé construire une chapelle. C'est là que fut enterré le saint.

Il est représenté avec un comptoir, puisqu'il est le patron des cabaretiers, et avec une torche flambante et une épée qui furent les instruments de son martyre.

Saint Théodote n'est pas le seul saint à être représenté avec un comptoir, il y a aussi saint Matthieu le percepteur et saint Homoron tailleur d'habits.


19 mai

- Craignez le petit Yvonet, le pire de tous quand il s'y met.

Saint Yves (Jean : grâce de Dieu)

Yves Hélory de Kermartin est né à Tréguier le 17 octobre 1253. Dès l'âge de 14 ans, il va à Paris pour étudier la philosophie et la théologie. Il résidera rue de fouarre (paille) appelée ainsi en raison de la paille qui servait de siège aux écoliers. Aujourd'hui, on l'appelle rue des écoles.

A vingt quatre ans, il part à Orléans étudier le droit sous la houlette de Pierre de la Chapelle. Puis il revint à Rennes où il fut nommé official (juge ecclésiastique) de l'archevêque Maurice.

Plus tard, Alain de Bruc, évêque de Tréguier s'arrange pour qu'il revienne au pays. L'archevêque de Rennes lui paye un cheval pour son voyage, mais à peine sorti de Rennes, il vend son cheval et donne l'argent aux pauvres et continue son voyage à pieds.

On lui confère le sacerdoce puis on le nomme curé à Tredez et ensuite à Louannec où il restera jusqu'à sa mort.

Il était grand et son air était imposant, ce qui l'avantageait dans ses plaidoiries. Sa fonction d'official en faisait un juge. On le surnommait "avocat des pauvres".

Vivant pauvrement, il défendait les pauvres et rendait toujours de jugements équitables en essayant de trouver des accords qui arrangeaient tout le monde. Il faisait sans cesse des dons aux pauvres même lorsqu'il s'agissait de ce qui lui était nécessaire. Il tenait table ouverte et entretenait toujours chez lui des orphelins.

Il mourut un samedi 18 mai 1303, à l'âge de cinquante ans.

Il était déjà pratiquement sanctifié de son vivant. A sa mort, une foule immense vint l'honorer à l'église de Tréguier. Il fut canonisé en 1347 par Clément VI.

Il est invoqué pour les questions de justice mais aussi pour la protection des orphelins.

Saint Dunstan

A Glastongury, en Angleterre, sa mère Cinédrite, enceinte, était à la messe le 2 février, jour de la purification-Chandeleur. Chacun des fidèles portait un cierge allumé. Soudain, tous les cierges s'éteignirent et l'on vit descendre un ange qui vint rallumer le cierge de Cinédrite. Elle n'eut plus de doute sur la sainteté de l'enfant qu'elle portait.

Avant de devenir théologien, Dunstan fut d'abord orfèvre, fondeur, architecte et musicien. Un jour qu'il travaillait, la lyre qu'il avait pendu au mur se mit à résonner toute seule d'un chant suave. Il pensa sans s'émouvoir que les anges du ciel s'amusaient.

Un autre jour que le diable rôdait dans son atelier, Dunstan l'attrapa par le bout du nez avec sa pince rougie au feu et le maltraita avec sa masse sur son enclume.

Il faut dire qu'il est mort au milieu d'un choeur d'anges qui l'emmenèrent au ciel.

Il avait le don des larmes et pleurait toujours à torrents.

Assez rapidement, il fut confié à son oncle Anthelme qui était abbé de l'abbaye de Glastonbury. Il s'y fixa et devint prêtre.

On dit que l'Abbaye de Glastonbury était construite sur l'île d'Avallon (du breton "aval" qui signifie "pommes") Douze frères vinrent du nord de l'Angleterre et se fixèrent sur l'île. L'un d'entre eux s'appelait Gasteling et laissa son nom à l'Abbaye.

Plus tard, nommé Archevêque de Cantorbery, il fut le conseiller efficace et intransigeant de plusieurs rois d'Angleterre.

Un jour de l'Ascension, il était dans l'église et vit entrer un groupe de personnages vêtus de blanc, ayant des couronnes sur la tête. Ils lui demandèrent s'il était prêt à les suivre. Comme ils obtinrent son accord, il lui dirent de se tenir prêt pour le samedi suivant. Une semaine plus tard, les anges revinrent et l'emmenèrent. C'était le 19 mai 988.

- Si mai est frais, guère ne vaudra le blé

- Frais mai, épaisse soupe, mais peu de vin dans la coupe.

Sainte Pudentienne (pudique)

Fille de Pudens, sénateur et ami de saint Pierre à Rome et soeur de Sainte Praxède (21 juillet). Elle fut martyrisée pour sa foi et mourut en l'an 160.

Sainte Émilienne de Florence (émule)

Née à Florence au 14ème siècle, elle fut donnée en mariage à un homme qui la maltraita puis la chassa de sa maison. Elle eut sa vengeance car son mari fut atteint d'une maladie mortelle. Elle fut donc amenée à lui donner des soins constants jusqu'à ce qu'il mourut.

Lorsqu'elle jeûnait en carême, elle ne se privait pas seulement de nourriture mais elle supprimait de sa bouche toutes paroles inutiles.

Un jour où elle visitait un jeune enfant malade, elle lui proposa de lui prendre sa maladie. L'enfant répondit "Oh, je ne veux pas que vous l'ayez toute entière, prenez en seulement une partie, par exemple ce point de côté qui me fait si mal". Lorsqu'Émilienne rentra chez elle, elle fut atteinte d'une violente douleur au côté alors que l'enfant en était délivré. Le lendemain, elle retourna voir l'enfant et lui demanda de lui donner le reste de ses souffrances. L'enfant fut alors complètement guéri alors qu'Émilienne s'en retournait en emportant la maladie qu'on appelait alors "feu volant". (échauboulures : petits boutons qui surviennent lors de grandes chaleurs et qui causent des démangeaisons)

Son grand désir était de voir l'enfant-Jésus. Un jour, il lui apparut sur son lit de malade. Lorsqu'elle le reconnut, elle fut complètement guérie.

Elle mourut en 1246 à l'âge de 27 ans.


20 mai

PENTECÔTE - Septième dimanche après Pâques. (2018)

Pentecôte fait partie des fêtes mobiles qui, dépendant du cycle lunaire, sont tributaires de la fête de Pâques. La date change donc chaque année.

La Pentecôte (50 jours après Pâques : Grec Pentekostè : cinquantième jour) commémore la descente du saint Esprit sur la tête des apôtres sous forme de flammes ou de "langues de feu". (Le Paraclet : de paracletus : défenseur, consolateur).

Il s'agit d'une fête commune aux Chrétiens et aux Juifs. (Chavouat, commémorant le don de la Thorah, au Mont Sinaï, 50 jours après le passage de la mer Rouge.)

Il fut un temps où la Pentecôte était célébrée avec bien plus de fastes qu'aujourd'hui. On sonnait de la trompette pour rappeler "le fracas semblable à celui d'une bourasque de vent" qui accompagna la descente de l'Esprit sur les apôtres. De la voûte des églises tombaient des langues de feu ou des roses rouges. Puis, on lâchait des colombes.

Pentecôte était appelée "Pâques des roses"

Hors du contexte des grandes religions, la fête est le prétexte à rituels de purifications. Ce jour consacre la fin du séjour des âmes des morts sur la terre. A Chypre, la fête du Kataklysmos (Déluge) ou de saint Yalos (sainte Grève) est célébrée sur le rivage depuis des temps immémoriaux. Un dignitaire verse de l'eau bénite dans la mer puis immerge la croix. Les jeunes gens se lancent alors dans l'eau pour la récupérer.

De nombreuses fêtes se déroulent le dimanche et le lundi. (Soignies, etc.) C'est aussi le mardi de Pentecôte, à partir de 8h00 du matin que se déroule la fameuse procession dansante d'Echternach, au Luxembourg. 10.000 danseurs sillonnent la ville en dansant et continuent leur danse dans l'église. Étonnant ! Ça doit être le seul endroit, dans le monde, où, comme autrefois, on danse dans l'église.

- A Pentecôte les roses sont, à saint Jean s'en vont.

- Entre Pâques et Pentecouste, le dessert n'est qu'une drouste. (croûte)

- A la Pentecôte, les cerisottes.

- Pour Pentecôte, le berger goûte les cerises

- Pentecôte, fraises à goûter, Trinité, fraise au panier.

- Pluie à la Pentecôte, beau temps à la Trinité.

-Pentecôte pluvieuse n'est pas avantageuse.

- Pour la Pentecôte, mets tes boeufs au pâturage, car il y a de l'herbe et il ne faut pas s'attendre à ce qu'il y en ait davantage.

- A la Pentecôte, déshabille tes côtes

Saint Bernardin de Sienne (ours hardi)

- S'il gèle à la saint Bernardin, adieu le vin.

Le sens de son nom correspondait bien à son caractère. Curieux bonhomme qui ne supportait aucun écart de langage à tel point qu'il frappait à coup de poing, et publiquement, ceux qui se permettaient d'avoir un discours un tant soit peu indécent. Un jour une dame lui annonça qu'elle le désirait charnellement. Il la flagella. Il paraît que ce fut radical.

Né à Massa, près de Sienne, le 8 septembre 1380, il perdit ses parents très tôt et fut élevé par sa tante Diana.

A 17 ans, il se fit infirmier à l'hôpital de la Scala de Sienne et soigna les malades avec fébrilité. En 1400, une épidémie de peste raviva encore sa vocation soignante.

Après la mort de sa tante, il se retira dans une maison où il vécut cloîtré. Il eut quelques démêlés avec un crucifix qui lui parlait et s'identifia au crucifié.

Puis, il se fit Franciscain et se rôda à la discipline de la prédication. Après quelques difficultés oratoires temporaires, il devint un fervent prédicateur qui galvanisait ceux qui l'écoutaient.

Il se fit le champion du saint nom de Jésus. Il se promenait avec une pancarte sur laquelle était écrit, en lettre d'or le sigle de Jésus : I.H.S. et le montrait du haut de la chaire.

(Iesus Hominum Salvator. En réalité il s'agit d'une abréviation en trois parties du nom de Jésus, dans laquelle le I et le H sont les premières et le S la dernière lettre du nom écrit en grec IH-SOUS. Le H est la lettre grecque ETA et se prononce E)

Il fut dénoncé comme hérétique au pape Martin V qui reconnut son innocence et lui proposa de devenir évêque de Sienne. Mais Bernardin refusa. Plus tard on lui proposa aussi l'évêché de Ferrare puis de Urbio, mais il les refusa également.

Il était si ardent dans ses prédications qu'on l'appelait "trompette du ciel". On disait de lui qu'il était un "charbon brûlant". Il eut la langue acerbe et se fit pas mal d'ennemis. Il prêcha le carême à Milan en 1418.

Il fit beaucoup guérisons et de miracles dont le passage d'un lac sur son manteau parce que le passeur ne voulait pas l'emmener sur sa barque.

Il fulminait contre ceux qui jouaient et particulièrement contre les joueurs de cartes. Il proposa à un fabricant de cartes d'inscrire le trigrammes de Jésus sur les cartes. Le fabricant fit fortune.

Vers la fin de sa vie, il se retira pour rédiger quelques traités et écrire ses sermons.

Il mourut à Aquila en 1444. la foule défonça la porte du couvent pour voir le cadavre du saint et, sans doute, s'en emparer. Il fallut faire intervenir les gardes.

Il est représenté avec trois mitres, en triangle, pour représenter les trois évêchés qu'il a refusé.

Saint Baudile

Il fut un temps, on comptait au moins quatre cents églises consacrées à saint Baudile, tant en Espagne qu'en France. Aujourd'hui, son culte est bien méconnu.

On ne sait pas à quel siècle il a vécu. Il se pourrait que ce soit vers le IIème ou IIIème siècle.

Venu d'Orléans, avec sa femme, il arriva à Nîmes et se mit à prêcher lors d'une fête païenne. On l'arrêta pour lui couper de suite la tête. Elle rebondit trois fois sur le sol. A chaque rebond, jaillit une fontaine qui existe toujours aujourd'hui à Nîmes..

Saint Lucifer (Porte Lumière) (4ème siècle)

Évêque de Cagliari, en Sardaigne. De caractère entier et intransigeant, il contestait même les mesures de conciliation éditée par le Pape au sujet de l'arianisme. Il fut très critiqué par bien des notables chrétiens de l'époque. Après sa mort, certains provoquèrent un véritable schisme en se référant à Lucifer pour refuser les mesures papales. On les appelait les "Lucifériens". On dit même qu'il serait mort quasi excommunié. Pas étonnant avec un nom pareil.

- Froid mai et chaud juin, donnent pain et vin.


21 mai

Saint Constantin (constance)

Empereur qui donna son nom à Constantinople. Sa vie serait trop longue à raconter.

Il était le mari-fils-frère d'Hélène et persécutait les chrétiens. Il fut puni et devint lépreux.

Pendant ce temps, par prudence, saint Sylvestre s'était caché dans la montagne avec d'autres disciples.

Pour guérir Constantin, les prêtres décidèrent qu'il devait se baigner dans le sang de trois mille enfants. On fit donc arrêter les enfants. Mais les mères éplorées, habillées de noir, les cheveux dénoués, vinrent avec force de hurlements pitoyables essayer de toucher le coeur de l'empereur.
Constantin fit arrêter le compte à rebours et la marque de l'inexorable à disparu. Il rendit donc les enfant à leurs mères et tout le monde alla se coucher, un peu égosillé sinon éméché.

Constantin fit alors un rêve. Saint Pierre et Saint Paul lui apparurent et lui ordonnèrent d'aller chercher Sylvestre qui le guérirait.

Au saut du lit, il envoya des soldats sur le Mont Socrate où était caché Sylvestre. Celui-ci crût sa dernière heure venue. Mais dès qu'il fut rassuré sur les intentions de Constantin, il le fit plonger trois fois dans une piscine d'eau miraculeuse et le guérit de sa lèpre.

Ainsi baptisé, Constantin se convertit et permit aux chrétiens la liberté de culte.

Sainte Isbergue ou Gisèle (otage)

Patronne de l'Artois et fille de Pépin le Bref, elle était très belle. Un prince venu du pays de Galles voulut l'épouser mais elle ne voulait pas. Sous les exhortations de saint Venant, son père spirituel, elle pria Dieu de lui ôter sa beauté. Elle fut prise alors d'une fièvre ardente puis une lèpre hideuse la couvrit. Les demandes en mariage cessèrent et le prince, déconfit, retourna chez lui.

Apprenant que toute l'histoire avait été montée par saint Venant, le prince décida de refaire le voyage afin de trucider le coupable. Il le traqua dans la forêt, et, parvenu à son ermitage, le noya dans la Lys.

Un peu plus tard, Gisèle entendit des voix qui lui annoncèrent qu'elle serait guérie en mangeant le premier poisson pêché dans la Lys. Les pêcheurs lancèrent leurs filets et ramenèrent un corps humain couvert d'algues. Ils trouvèrent une anguille dans les algues et la portèrent à Gisèle qui la mangea et s'en trouva complètement guérie.

On se doutât alors que le corps repêché était celui de saint Venant. Comme on savait qu'il avait une blessure à la jambe et qu'il était soigné par une vieille sorcière, on la fit mander. Elle reconnut de suite la jambe de Venant à qui on donna une sépulture digne de lui.

A la mort de son père le roi Pépin, Berthe au grand pied, sa mère, voulut à nouveau la marier. Mais elle refusa et fit construire un monastère à Aire où elle vécut pendant trente ans, en recevant, de temps à autre, la visite de son, frère Charlemagne.

Elle mourut vers l'an 806.

On la représente avec une anguille et on l'invoque pour la guérison de la fièvre, des affections de la peau et des difformités.


22 mai

- Lorsque mai sera chaud, septembre rira haut.

Sainte RITA de Cassie (aphérèse de Margharita : princesse marine : perle) patronne des causes désespérées.

Son père et sa mère étaient très avancés en âge et n'avaient pas d'enfants. Il habitaient en Ombrie à La Roche Porena au 14ème siècle. Finalement ils eurent une fille qu'ils appelèrent Marguerite. On s'accoutuma à l'appeler RITE.

Elle voulait se faire religieuse mais ses parents voulurent la marier. Elle épousa alors un homme qui avait le coeur féroce et qui était la terreur de tout le canton. Ce fût un mari fâcheux. C'est pourquoi elle est aussi invoquée pour se délivrer des maris fâcheux.

Cependant, elle réussit à l'amadouer et à vivre en paix avec lui. Elle en eut deux fils qui étaient de vrais délinquants tels leur père.

Le père fut assassiné. Le fils voulurent le venger mais Rite les en empêcha. Ceci dit, ils furent eux aussi assassinés.

La pauvre, n'ayant pas vraiment réussi avec les hommes, elle se fit religieuse au couvent de Sainte Marie-Madeleine à Cassie. Comme le couvent n'acceptait pas les veuves, elle fut refusée par trois fois.

Mais une nuit où elle était prosternée dans la prière, Saint Jean-Baptiste, Saint Augustin et Saint Nicolas de Tolentino vinrent à son secours. Ils l'enlevèrent à travers les airs et l'introduisirent, les portes closes, dans le couvent. Devant ce miracle, les religieuses durent bien l'accepter. Elle y demeura donc.

Pour l'éprouver, l'abbesse l'obligeait à aller arroser, chaque jour, un morceau de bois sec planté dans le jardin. L'histoire ne dit pas si le bâton finit par fleurir, comme c'est arrivé à Saint Jean le Nain, en Egypte, (27 mars) après deux ans d'arrosage constant.

Un jour, après avoir entendu un sermon de Saint Jacques de la Marche, elle retourna dans sa cellule. Tout à coup, elle sentit les pointes d'une couronne qui lui fit une plaie incurable et de laquelle sortait un pus d'une odeur infecte. Elle eut à la supporter jusqu'à la fin de ses jours. La plaie disparut lorsque toutes les religieuses décidèrent de faire un pèlerinage à Rome. (Elle n'aurait pas pu faire partie du voyage) Cependant, elle reparut dès son retour d'une manière si affreuse qu'il en sortait des vers. Pour ne pas incommoder les autres, elle vivait à l'écart en solitaire.

En compensation, Dieu lui accorda le don des miracles. On venait la visiter de loin.

Une de ses parentes qui était venue lui rendre visite pendant le mois de janvier, lui demanda ce qu'elle pourrait lui apporter pour lui faire plaisir. Elle répondit : "des figues et des roses". Sa parente prit cette demande pour du délire. mais rentrée chez elle, elle fut étonnée de trouver des figues et des roses dans son jardin. Elle s'empressa de les cueillir et de les apporter à Rita.

Une maladie, dont je ne connais pas le nom accompagna les 4 dernières années de sa vie. Elle mourut le 22 mai 1456.

Elle est invoquée contre la petite vérole et dans les cas de cause désespérée. Il y a, actuellement, un culte de Sainte Rita à l'église Saint Germain-des-prés à Paris, de même qu'il y a toujours eu un culte de Sainte Marguerite. La porte de l'église qui donne sur le boulevard Saint Germain s'appelle porte de Sainte Marguerite.

- Bourgeon de vigne en mai, remplit le chai.

- Mai froid n'enrichit personne

Sainte Julie (Gens) Vème siècle

Patronne de la Corse. Née à Carthage, elle fut raptée et vendue comme esclave à un païen syrien nommé Eusèbe. Elle était devenue bonne servante.

Eusèbe qui était négociant l'emmena avec lui vers l'Occident. Arrivé au Cap Corse, il mouilla pour participer à une fête que les habitants faisaient en l'honneur de leurs dieux. Julie se tint à l'écart parce qu'elle était chrétienne. Pour se justifier, elle tint un discours chrétien qui ne plût pas à certains. Félix, gouverneur de la Corse proposa à Eusèbe de lui céder son esclave. Il refusa en disant qu'il y tenait beaucoup. Félix l'invita à un banquet et l'enivra. Pendant ce temps, il proposa à Julie de sacrifier aux dieux. Comme elle refusait en lui tenant tête, il la souffleta jusqu'au sang puis, la traînant par les cheveux, il la fit crucifier.

Saint Émile de Carthage (aemulus : émule ou du grec haimulos : obligeant)

Au 3ème siècle, il fut martyrisé avec saint Caste, sous la persécution de Dèce. Ils furent brûlés sur un bûcher.


23 mai

- Sème tes haricots à la saint Didier et prépare un grand panier.

- Sème tes haricots à la saint Didier pour un, tu en auras un millier.

- Qui sème haricots à la saint Didier les arrachera à poignées.

- Plante un pois à la saint Didier, tu en récolteras un setier. (Aube)

Saint Didier, Dizier Désiré. (désir) Évêque de Langres.

Élu en 253, de simple agriculteur, il devint évêque.

Des barbares, conduits par Chrocus, arrivèrent aux portes de Langres. Didier se porta au devant afin de défendre la cité. Comme Chrocus ne voulait rien entendre, Didier appela la malédiction du ciel sur le Barbares. Mais Chrocus lui fit couper la tête.

Du sang jaillit du livre que tenait Didier. Effrayé, celui qui avait frappé Didier fut pris d'une soudaine folie et courut sur les remparts de la ville en poussant des cris affreux. Puis il se brisa la tête contre une porte.

Les Barbares se replièrent et se jetèrent sur le midi de la France où Chrocus fut fait prisonnier, exposé dans une cage en fer puis mis à mort.

C'est grâce aux reliques de saint Didier que fut créée la ville de Saint Dizier.

Saint Florent et Eutyche (ou Eutyque = Eu & tuchos = bonne et fortune) (Florent = fleur)

En 471, près de Norcia, en Ombrie, saint Spé fonda un monastère. Eutyche y vécut d'abord en solitaire. Mais Saint Spé mourut et l'on demanda à Eutyche de devenir Abbé.

Il confia la garde de sa grotte à Florent, un de ses compagnons.

Un jour, comme Florent se sentait seul, il pria Dieu afin d'obtenir de l'aide. Florent sortant de sa cellule, vit venir un ours qui se coucha à ses pieds pour bien montrer qu'il voulait de lui pour maître.

Comme Florent avait quatre brebis et qu'il ne pouvait les faire paître, elles dépérissaient. Il les confia donc à l'ours qui devint leur berger. Il devait les ramener à midi lorsque Florent ne jeûnait pas et à trois heures lorsqu'il jeûnait.

L'ours s'acquittait très bien de sa tâche.

Mais des moines jaloux de ce prodige attirèrent l'ours dans un traquenard et le tuèrent.

Ce jour là, l'ours ne revint pas !

Florent sortit à sa rencontre et tomba sur son cadavre. Il pleura longuement autant sur la perte de l'ours que sur la méchanceté des moines. Puis il dit "J'espère que Dieu punira les coupables dès ce monde !" Les moines furent aussitôt frappés d'éléphantiasis et en moururent.

- Quand il pleut en mai, les vaches ont du lait.


24 mai

- Chaleur de mai verdit la haie.

Esther et Mardochée

Les deux personnages que l'on vénère aujourd'hui n'ont vraisemblablement pas existés. Le récit de leurs aventures appartient à la catégorie des "Midrach" dans lesquels l'histoire sert de prétexte à une leçon religieuse.

Le livre biblique d'Esther raconte que, pendant l'exil à Babylone, Assuréus (Xerxès Ier, souverain Perse à Suse) ayant répudié sa femme, demande qu'on lui trouve une femme digne de la remplacer.

On lui propose Esther, juive de la tribu de Benjamin. Ne connaissant pas son origine, Assuréus la couronne afin qu'elle devienne reine. Elle était pupille de Mardochée son parent qui se comporta en "bon sujet" du roi.

Grâce aux renseignements fournis par Mardochée, le roi Assuréus parvient à échapper à plusieurs attentats fomentés par le grand Vizir Aman.

Entre Mardochée et Aman surgit une haine féroce. Aman décida de supprimer Mardochée ainsi que tous les juifs exilés à Babylone. Après avoir consulté les sorts (les dés) il décide de la date de la pendaison de Mardochée et fait ériger un immense gibet. Celui-ci demande à Esther d'intervenir auprès d'Assuréus. Or une loi punissait de mort quiconque se permettait de se présenter au roi sans être convoqué.

Bravant l'interdit, Esther, vêtue des ses plus beaux atours, pénétra chez le roi. Mais le roi lui pardonna et exauça sa requête.

Le lendemain, au cours d'un repas, Esther révéla les complots d'Aman en même temps qu'elle fait reconnaître son origine juive. Ce fut une victoire pour le peuple juif.

On pendit Aman à la place de Mardochée et celui-ci fut nommé grand Vizir.

Saint Donatien et Rogatien

Martyr du 3ème siècle à Nantes, sous Dioclétien et Rictiovar, terrible persécuteur en Belgique et dans le nord de la Gaule.


25 mai

- Après la saint Urbain, plus ne gèle vin ni pain.

Saint Urbain

Parmi les 8 papes Urbain, celui-ci est protecteur de la vigne et est souvent représenté avec une grappe. Le 25 mai est sans doute la date ultime pour les derniers relents de l'hiver qui pourraient nuire à la vigne. C'est sans doutez pour cela que les vignerons se placent sous sa protection.

Né à Rome, il fut pape pendant 8 ans.

Il fait, bien sûr, l'objet de calembours avec saint Turbain ou Turbin et devient patron des travailleurs en même temps que saint Joseph. On l'invoque alors pour les enfants paresseux qui ne "turbinent" pas assez.

Saint Zénobe, évêque de Florence.

Pendant la translation de son cercueil, un orme desséché refleurit. Mais l'orme ayant était dépecé par les gens qui voulaient en emporter des morceaux, on fut obligé de le remplacer par une colonne en marbre.

Saint Géri ou Gérard de Lunel

Il est invoqué pour guérir de l'épilepsie. Il n'y a pas longtemps, en Italie, on faisait revêtir au malade un habit de couleur vert clair pendant l'invocation. On le représente avec un serpent (une anguille) ou un ours.

Lui et son frère se retirèrent comme ermite au Pont du Gard. Un jour, il fut prit sur une des piles du pont par une crue subite des eaux. Il vécut là plusieurs jours grâce à une anguille qui venait chaque jour lui apporter du pain. Puis ils partirent pour Rome. En route, ils s'étaient perdus, mais une ourse les guida et leur fit retrouver leur chemin.

De Rome ils partirent en pèlerinage vers les lieux saints. La marche fatiguait beaucoup Géri et lui donnait de sérieux maux de tête. Il durent s'arrêter près de Monte-Santo, sur le chemin d'Ancone où ils devaient s'embarquer. Géri y mourut dans une pauvre chaumière, en 1298. Les paysans de l'endroit crurent à une mort miraculeuse et le vénérèrent comme un saint. On lui construisit un tombeau qui devint objet de pèlerinages de plus en plus célèbres en raison des guérisons de maux de tête.

Né à Lunel, entre Nîmes et Montpellier, ainsi que son frère Effrenaud. Il était fils du seigneur de Castelnaud, une des plus grande famille du Languedoc.

Les Saintes Marie

C'est la période du pèlerinage aux Sainte Maries-de-la-mer. Marie-Salomé et Marie-Jacobé ont des fêtes différentes au 22 octobre et au 19 juin. De même sainte Sara est fêtée au 9 octobre.

Il s'agit donc d'une fête locale.


26 mai

- Quand il pleut à la saint Philippe, le pauvre n'a pas besoin du riche. (de Néri)

Saint Bérenger

Berenger naquit au pays de Toulouse, l'an 1204
A peine adolescent, il embrassa la Règle de Saint-Benoît dans l'abbaye de Saint-Papoul, et fit profession entre les mains de Raymond qui en était alors abbé. Il y devint maître des novices.

Il mourut au mois de mai de l'an 1292.

Saint Philippe de Néri

Il naquit à Florence en 1515. On l'appela vite le "bon petit Philippe" tant il était sympathique à tous.

Il perdit sa mère fort jeune mais son père se remaria avec une femme qui aima Philippe comme son propre fils.

Un jour, il avait neuf ans, il fit une chute depuis un grenier en entraînant avec lui une jument chargée de fruits. On le retrouva au sol écrasé par la bête. Mais il se releva indemne. Ses parents y virent un signe de la Providence.

Son père l'envoya chez son oncle Romulus qui habitait au pied du Mont Cassin. Il y vécut heureux mais comme il désirait plus que le simple négoce de son oncle, il fugua une nuit et se rendit à Rome. Il y fut reçu chez Galéotto Caccia qui lui assura le gîte.

Il étudia la philosophie puis les Saintes Écritures. Comme il devait être assez "réservé", ses amis lui envoyaient des prostituées pour essayer de le séduire. Mais il résistait sans doute assez maladroitement. Comme il se mettait en colère, un jour une fille lui envoya une escabelle à la tête.

Il devint ardemment "mystique" à tel point que lors d'une de ses "ardeurs", le feu intérieur l'embrasa tellement que deux de ses côtes éclatèrent.

Il abandonna ses études pour se consacrer au service des malades et des pauvres. Puis il commença à fonder la confrérie de la Sainte Trinité, qui deviendra l'Oratoire, dans le but de soulager les misères. On l'obligea à se faire prêtre.

C'est à cette époque qu'il inventa ce que nous appelons aujourd'hui "centre aéré" qui rassemblait les jeunes gens et leur permettait de jouer, en particulier au jeu de paume.

L'oratoire attirait tant de monde - pauvres, pèlerins, malades - qu'on appelait Philippe : "Philippe la cloche". Chaque jour l'Oratoire donnait des centaines de repas gratuits.

Le compositeur Palestrina se fit disciple de Philippe et composa plusieurs hymnes pour l'oratoire.

Comme il ne supportait pas d'avoir été nommé Supérieur de l'Oratoire, il demanda incessamment qu'on puise le remplacer. Il fut déchargé de sa mission deux ans avant sa mort, par Baronius.

Il mourut épuisé et malade le 26 mai 1595 à l'âge de 80 ans.


27 mai

Saint Augustin de Cantorbery

Apôtre de la première l'évangélisation de l'Angleterre. Il mourut en 605.

- A la saint Hildebert, est mort tout arbre qui n'est point vert.

Saint Hildebert ou Hildevert

Est encore invoqué, aujourd'hui pour guérir des vers intestinaux des enfants. Pas étonnant si on le croit né au village de Vers-Hébécourt, près d'Amiens.

On l'invoque aussi contre les maladies nerveuses et pour guérir les fous.

Il devint évêque de Meaux et mourut en 680.


28 mai

- Au jour de saint Germain, travaille tôt ou tard.

Saint Germain de Paris (VIème siècle)

Dans le Nivernais, on dit que saint Germain guérit de l'érysipèle mais on ne dit pas de quel saint Germain il s'agit. Il y a plusieurs saints Germain. Les Petits Bollandistes en mentionnent 20. Il se pourrait que cette fonction lui vienne d'un calembour fait avec la syllabe "main" de son nom, comme celui qui est fait à propos de saint Méen (prononcer saint Main) qui guérit des maux de la main.

Sa mère enceinte ne voulait pas de son enfant. Elle chercha par tous les moyens de se faire avorter mais n'y parvint pas.

Germain naquit à Autun. Le sort s'acharna contre lui dès sa naissance. Sa grand-mère qui aimait passionnément Stradide, un des cousins de Germain, donna à la servante deux bouteilles, une de vin et l'autre de poison, afin de faire boire Germain. La servante se trompa de bouteille et ce fut Stradide qui but le poison et en resta infirme pour le reste de sa vie.

Il se réfugia chez son oncle qui l'éleva comme son fils.

Après ses études, il fut nommé diacre puis prêtre. Il fut alors promut abbé de l'abbaye saint Symphorien près d'Autun.

Il se mit à faire des miracles. Un jour l'abbaye prit feu et Germain arrêta l'incendie en jetant un peu d'eau bénite sur le feu tout en chantant l'Alleluia.

Il était si charitable qu'il se perdait en prodigalité. Si les moines venaient à manquer de pain en raison de sa générosité pour les pauvres, il se mettait en prière, et la Providence se manifestait sans tarder par l'arrivée de donateurs divers.

Sa réputation parvint jusqu'au roi des Francs : Childebert qui le fit venir à Paris. Quatre ans plus tard, Germain fut nommé évêque de Paris.

Il fit de plus en plus de miracles. Fortunat, évêque de Poitiers, qui fit un livre entier sur saint Germain, raconte dans sa propension au merveilleux, que "La paille de son lit, les pièces et les fils de sa robe, sa salive, ses larmes, ses paroles, l'eau qui avait servi à laver ses mains, son regard, son attouchement, les songes qui le faisaient paraître durant le sommeil, les lettres qu'il écrivait étaient autant de remèdes pour toutes les maladies. Quand il sortait de l'église, les malades se mettaient par rangs et Germain les guérissait tous en passant." Il ressuscita même quelques morts.

Pendant un pèlerinage, il passa à Cervon, dans le Morvan, on lui dit que des ours ravageaient la moisson d'une pauvre veuve qui n'avait que cette ressource pour vivre. Il se dirigea vers le champ et fit le signe de la croix. Le lendemain, on trouva les ours morts. Ils s'étaient entre-tués.

Il fonda l'abbaye de saint Vincent qui devint plus tard l'abbaye de saint Germain des prés.

Il mourut le 28 mai 576 après avoir laissé quelques écrits dont "explication de la liturgie" qui forme un volume dans la patrologie de Migne.


29 mai

- A la saint Gérard, la récolte est encore au hasard.

- Passé la saint Maximin, il ne gèle ni blé ni vin.

- Le jour de saint Maximin, s'embaume le jasmin.

Saint Gérard, évêque de Mâcon et fondateur de Brou (Bourg en Bresse) (Xème siècle)

Originaire de Belgique, il monta sur le siège épiscopal de Mâcon en 896.
Après plusieurs démêlés sanglants avec les autorités du pays, il abdiqua de son siège et se retira dans la solitude près de Brou devenu Bourg.

Saint Maximin, évêque de Trêves (4ème siècle)

Il naquit près de Loudun à Monterre-Silly. On ne sait pourquoi il arriva à Trêves où on le consacra évêque.

Un jour où il était en voyage pour Rome, un ours dévora l'âne (ou le cheval) qui servait à porter ses bagages. Il obligea l'ours à les porter durant tout le voyage.

Sainte Géraldine ou Gérardesque

Née à Pise, elle se maria par obéissance. Ne pouvant avoir d'enfant, elle et son mari se retirèrent dans un monastère de moines. On lui donna une cellule en dehors du bâtiment. Elle eut souvent des visions mais on ne sait pas de quoi...

Sainte Bonne

Née à Pise au 12ème siècle, on raconte sur elle toutes sortes d'histoires extravagantes qui feraient d'elle l'intime de Dieu et des saints, et en particulier de saint Jacques. Un jour, comme elle passait devant un crucifix, Jésus se pencha vers elle pour la bénir.

Dès l'âge de trois ans, elle dormait sur la paille, à même le sol.

On la retrouve à Jérusalem en quête de son père partit là-bas des années plus tôt. Puis elle fera neuf pèlerinages à Compostelle. On a l'impression qu'elle passait sa vie sur les routes.

Elle s'entretenait régulièrement avec une image que Dieu lui aurait donné. A force de contempler l'image, elle aurait vu la sainte Trinité. Elle serait tout de même morte à Pise en 1207. On ne l'a jamais canonisée.

Sainte Restitute

Il existe plusieurs saints et saintes de ce nom, dont un est fêté le 7 novembre? Ils sont tous invoqués pour la "restitution" d'une bonne santé.

Celle d'aujourd'hui, née à Rome, fut martyre à Sora, ville de Campanie, au 3ème siècle. Contrairement à ses parents riches mais pleins de vices, elle se convertit et devint chrétienne.

L'apparition d'un ange lui enjoignit de se rendre à Sora où elle guérit le fils d'une veuve. Ce jeune homme qui s'appelait Cyrille ne put que se convertir et témoigner. Très vite on lui trancha la tête lors d'une persécution. Restitute suivit de peu au carnage.

Son corps fut emmené à Soissons mais les deux villes se disputent la possession des reliques de la martyre.


30 mai

Saint Ferdinand III

Ferdinand était un cousin de saint Louis de France. Né au 13ème siècle d'Alphonse de Léon et Bérengère de Castille, il réorganisa le pays en lui donnant des institutions plus justes. Il épousa Béatrix de Souabe.

Ce fut le champion de la reconquête de l'Espagne. Il combattit les Maures à tel point qu'on le confondait avec saint Jacques le "matamaure" (tueur de maures) sur son cheval blanc.

Lorsqu'il reconquit Cordoue, il fit reporter à Compostelle les cloches qu'Al-Manzour y avait fait apporter à dos de chrétiens.

Béatrix décéda pendant une de ses batailles. Il épousa alors Jeanne de Ponthieu de qui il eut deux fils et une fille.

Puis il conquit Séville et repoussa définitivement les Maures en Afrique. Il fit reconstruire la cathédrale.

Une maladie l'amena rapidement vers la mort. Il mourut le 30 mai 1252 à l'âge de 53 ans. On conserve son corps à Séville.

L'influence de sa mère Bérengère fut déterminante. Malgré l'annulation de son mariage avec Alphonse IX, elle resta présente dans la gestion des affaires d'état avec Ferdinand III.

Sainte Jeanne d'Arc

Sainte bien connue qui se promena sur plusieurs dates du mois de mai.


31 mai

Sainte Pétronille (pierreuse)

- S'il pleut à la sainte Pétronille, les raisins deviennent grappilles, ou tombent en guenilles.

- S'il pleut à la sainte Pétronille, pendant quarante jours elle trempe ses guenilles

- Quand Pétronille pisse, elle pisse quarante jours après.

- Eau de sainte Pétronille change le raisin en grappilles.

- S'il pleut à la sainte Pétronille, le blé diminue jusqu'à la faucille.

Savez-vous que Saint Pierre était marié à Sainte Perpétue et qu'ils avaient une fille : Pétronille.

Pétronille accompagna ses parents à Rome.

Un jour, Pétronille tomba en paralysie. Son père ne voulait pas la guérir bien qu'il fît beaucoup de miracle par attouchement ou même par son ombre. Mais il trouvait que la paralysie de Pétronille exerçait sa patience et qu'il était avantageux pour elle d'être paralytique.

Cependant, un certain Tite lui en fit un reproche respectueux. Pierre, pour montrer que ce n'était pas par impuissance qu'il ne la guérissait pas lui commanda de se lever et de servir la compagnie. Ce qu'elle fit. Mais, aussitôt après, elle se remit au lit et fut malade comme auparavant.

Mais au bout de quelque temps, Dieu lui rendit la santé et même une grande beauté. Cela fit qu'un patricien romain nommé Flaccus tomba amoureux d'elle. Il vint se déclarer à Pétronille, mais celle-ci avait décidé de se consacrer à Dieu. Aussi, elle demanda à Flaccus un délai de 3 jours pour réfléchir et décider d'une chose aussi importante. Il le lui accorda.

Elle rentra chez elle, avec son amie Félicula, laissant Flaccus frustré dans son attente. Le troisième jour, elle fit venir un prêtre nommé Nicodème pour qu'il lui administre les sacrements, puis elle mourut paisiblement.

Le pauvre Flaccus en fut pour ses frais. Quant à Félicula, elle fut martyrisée quelques temps plus tard. Refusant les avances de Flaccus frustré de la mort de Pétronille, elle fut jetée dans un sombre cachot, puis dépecée sur un chevalet, puis jetée dans un égout. (Fêtée le 13 juin)

On représente Sainte Pétronille avec un balai parce qu'elle s'occupait toujours des soins du ménage quand sa santé le lui permettait. On l'invoque contre les fièvres parce qu'elle fut constamment malade. On l'invoque aussi contre les pierres qui peuvent tomber des rochers qui entourent les chemins de randonnées.

Aujourd'hui, c'est aussi Saint Cant et Saint Cantien, frères et Sainte Cantianilla leur soeur. Ils avaient chacun sept corps dispersés dans toute l'Europe (Cf Collin de Plancy)

- Après la sainte Angèle, le jardinier ne craint plus le gel

Sainte Angèle de Mérici, (messagère) fondatrice des Ursulines.

Elle naquit le 21 mars vers 1474 à Desenzano, près de Brescia, en Italie.

Elle était remarquablement belle mais dédaignait toutes les avances et même les compliments..

En 1524, elle fit un pèlerinage à Jérusalem. En faisant une escale à l'île de Crête, elle devint aveugle mais elle continua son voyage. Elle recouvra la vue au retour lors de l'escale de Crête.

Sainte Ursule lui apparut, montrant une échelle, qui montait au ciel, par laquelle les 11.000 Vierges montaient deux par deux.

En 1535, elle fonda l'ordre des Ursulines.

Elle eut de nombreuses extases et mourut le 28 janvier 1540.