Saint Marcoul

 

Marcouf, Maclou, Marcou, Marcour, Malcou.

 

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Calendrier mai

1 mai

 

 

Le 1er mai est le jour du muguet, fleur des sorcières et poison vénéneux.

C’est aussi le jour où le coq pond un oeuf sur un fumier. Il en sort un basilic (cocatrix ou coulobre ou drache) qui a les yeux injectés de sang et qui tue l’homme s’il le voit en premier. Il est parfois couvé par un crapaud. Un truc pour l’éviter est de se munir d’un miroir que l’on place face au dragon. Le basilic meurt alors de son propre empoisonnement par le regard.

Van Gennep dit que les paysans plaçaient, autrefois, sur le fumier au 1er mai, un branche d’aubépine (Loiret). Sorcières contre dragons. (La couronne de la passion était faite d’aubépine)

C’est aussi le jour où les tireurs à l’arc plaçaient au sommet d’un mat un “papegault”, un coq. Le vainqueur devenait roi, roi des coqs, roi des archers . Il se couvrait alors de la dépouille du coq et participait en tant que héros phallique aux festivités du 1er mai.

 

Il devenait Marcolphe-li-fol.  (Marcou le fou)

(Cf Gaignebet et Lajoux, Art profane et religion populaire au Moyen-âge,- Puf)

 

Saint Marcoul donna aux rois de France le pouvoir de guérir des écrouelles. (ganglions tuberculeux au cou)

 

Tous les rois de France, une fois leur intronisation terminée, allaient faire un pèlerinage à Corbény - près de Laon - à l’église dédiée à Saint Marcoul, pour y recevoir le don.

Louis XIV touchait les scrofuleux les jours où il avait communié.

 

Claude Gaignebet précise que ce rituel royal (les écrouelles s’appelaient aussi “le mal du Roy”) trouve tout son sens dans le fait qu’il calme les angoisses du passage de l’hiver à l’été. Le “cou” ou le “col” étant “passages” par excellence du souffle. Le temps va passer à un autre régime

 

Le plantain, recommandé pour les pansements des plaies scrofuleuses, est appelé l’herbe de Saint Marcoul.

Autrefois, à Paris, sur la place Maubert (Maître Albert), on invoquait Saint Marcoul, conjointement à Saint Cloud, pour la guérison des maladies de peau en général.

 

En Wallonie, Marcou est associé à Matou et certaines maladies scrofuleuses du cou sont appelée “mal de chat”, puis, par association, le “mal de souris” qui désigne plutôt les petits boutons qui surviennent à la commissure des lèvres.

 

Sa vie

 

Né à Bayeux à la fin du cinquième siècle, Marcoul mourut en 558. Bien qu’ordonné prêtre, il choisit rapidement la vie solitaire. Dès le treizième siècle, saint Marcoul fut invoqué pour la guérison des écrouelles, privilège qu’il partagea avec le roi de France. Cette similitude de pouvoir entraîna la coutume d’un pèlerinage que le roi faisait à Corbeny, où étaient exposées les reliques du saint, après qu’il ait été sacré à Reims. Cette tradition s’est maintenue jusqu’à Louis XII.

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Saint Marcoul, thaumaturge en Entre-sambre-et-Meuse namuroise.

Le saint pasteur est fêté localement le 1 mai

 

Lieux de culte

 

Dinant.  (Belgique) (Pèlerinage le premier dimanche de mai en la chapelle de l’hospice.)

 

Il existait à Dinant une fontaine Saint-Marcoul dont l’eau miraculeuse passait pour guérir des écrouelles, des maux de gorge et des maux de cou en général. Le saint guérissait le mal par l’application d’un cataplasme d’épinards sauvages (l’yèbe di saint Markou). Mais cette application ne suffisait pas, il fallait remplir d’autres formalités. On ne devait pas percer les écrouelles avec une lancette mais se contenter de les laver avec de l’eau bénite au sanctuaire (l’église des capucins en 1930). Il ne fallait pas manger d’ail, d’oignon, de chou, de pois, de poireau, de chair de boeuf ou d’oiseau, de lentille, d’anguille mais on devait se nourrir de pain sans levain saupoudré de sel. Ce culte de saint Marcoul est attesté dès 1559 en l’église Saint- Jacques avant qu’il ne soit déplacé dans l’église des capucins au début du dix-neuvième siècle.

 

Somzée.

 

Saint Marcoul était prié dans l’église paroissiale contre les dartres et les maux de gorge.

Une statue de saint Marcoul se trouve en l’église de Somzée; elle date du début du siècle. Quelques pèlerins isolés viennent faire leurs dévotions à saint Marcoul.

 

Potale votive à Denée.

Un habitant de Denée souffrant d’une maladie que son médecin pensait incurable alla en pèlerinage à la fontaine Saint-Marcoul de Dinant. Suite à ce pèlerinage, il guérit et fit construire cette potale en remerciement.

 

 

DIOCESE DE LIEGE :

 

ROCOUR, près de Landen.

 

Saint Marcoul (Marcou, Marcourt, en latin Marculphus), est honoré depuis longtemps par de nombreux visiteurs qui viennent actuellement et pour ainsi-dire chaque jour de tous les coins de la Belgique, pour “faire bénir leur maux” !

 

Quels maux ?

 

Tous les vices du sang, manifestés extérieurement par des inflammations ou plaies purulentes écrouelles, clous, furoncles, phlegmons, anthrax, panaris, etc...

 

Comment ?

 

1°) par la bénédiction du malade s’il est présent les prières usitées à Rocour datent de 1824, lors de la restauration du culte paroissial à saint Marcoul; ces prières comportent l’oraison commune d’un abbé, les prières du Rituel “pro visitatione et cura infirmorum”;

2°) par l’application d’un remède qui consiste en une tranche ou demi-tranche de pain, bénite par la bénédiction “ad omnia”; le malade s’engage à commencer ou faire commencer la neuvaine en l’honneur de saint Marcoul, dès l’application de la première tranche de pain, en d’autres termes du “premier papin” (cataplasme) ! La neuvaine est au choix du malade, quant à la charge et au nombre des prières, pourvu qu’elle comprenne neuf jours consécutifs, sans aucune inquiétude superstitieuse surtout des deux vendredis qu’elle pourrait renfermer.

 

Le pain bénit par le prêtre constitue le ou les premiers “papins”... mais les “papins” se continuent ad libitum, sans nouvelle bénédiction, avec du pain ordinaire, employé, pour autant que de besoin en est, devant la neuvaine, à raison de trois “papins” par jour — jusqu’à la guérison; le tout tenu toujours chaud, sons ouate ou lainage.

 

Comment préparer les “papins” ?

 

Mettre chaque “papin” dans un récipient d’eau chaude; le laisser tremper (pas cuire? pendant quelques minutes; I’enlever avec une écumoire; dégorger légèrement l’excès d’eau; le renverser sur un morceau de linge bien propre et l’appliquer directement “pain sur peau” (donc pas entre deux linges); maintenir le “papin” chaud, comme dit plus haut. Pendant la préparation du deuxième “papin” (à midi par exemple), enlever hâtivement le premier et bien laver à éponge douce la place où il a été mis... et aussi vite que possible, appliquer le deuxième “papin”. Idem’ pour le troisième et les suivants.

 

Accessoires de la dévotion.

 

Aucuns ni images, ni médailles, ni litanies spéciales. On remet aux intéressés une carte-vue, représentant la statue du saint, qui se trouve dans l’église. (36)

On peut rapprocher de cette pratique, celle du Seigneur d’Aumont-en-Bourgogne, qui guérissait les écrouelles, non par attouchement, mais (aussi) avec du pain bénit; sa puissance de guérisseur lui venait, prétendait-on, de la possession d une fontaine, près de laquelle on avait déposé les reliques des trois rois mages ! (37)

Une dernière information à Rocour, on vient prier Saint Marcoul pour les “bosses” ou “excroissances et loupes”; on s’y fait “signer” par le prêtre. (38)

 

En 1956, un très beau vitrail, représentant saint Marcoul, a été placé dans le chœur de l’église de Rocour.

 

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PASSAGE de SAINT MARCOUL  dans LE BESSIN,

 

en revenant, pour la première fois, de la cour de Childebert.

 

Dans le manuscrit du XIIe siècle de la Bibliothèque nationale, N° 3788, Fol. 5, Vo.

 

Lorsque saint MarcouI rentrait dans sa patrie, il y eut, chemin faisant, un miracle que je ne puis passer sous silence. Le saint homme, en traversant le diocèse de Bayeux, s’arrêta dans un oratoire situé sur la voie pour y célébrer le saint sacrifice. Près de là était un étang vaste et profond, rempli de limon et de fange, et dans lequel se trouvait une grande quantité de grenouilles. Le bienheureux étant monté à l’autel pour y célébrer les saints mystères, les batraciens criards se mirent à faire entendre une clameur telle que le saint homme en fut troublé. Supportant ce bruit avec peine, il fit signe à un de ses ministres, nommé Cariulphe d’ordonner aux grenouilles de cesser leur tumultueux croassement. Le disciple du saint s’approcha alors du marais et, plein de confiance dans la force d’en haut, plein d’assurance dans la sainteté de son maître, se mit à élever la voix en disant “Etres bavards et importuns, mon maître vous commande à tous, sans exception, de garder le silence, afin que désormais vos chants ne puissent le troubler”.

 

O Merveille ! Aussitôt que ces petites bêtes eurent entendu l’ordre du bienheureux, elles gardèrent un si profond silence qu’on eût pu croire qu’elles étaient mortes. Le bienheureux Marcoul ayant achevé les saints mystères, monta sur son petit âne et, suivi de ses deux disciples, continua sa route. Il avait à peine parcouru deux milles, qu’il se rappela ce qu’ il avait ordonné. “Arrêtez le pas, dit-il à ses frères nous avons oublié de rendre aux bestioles ce que nous leur avons enlevé, c’est-à-dire le langage que Dieu, par sa puissance suprême, a naturellement donné à, leur espèce. Qu’un de vous retourne à l’étang et leur commande au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de reprendre leur chant accoutumé.”

En entendant ces paroles, Cariulphe, le serviteur de Dieu toujours disposé à obéir aux ordres de son maître, retourne aussitôt sur ses pas. Arrivé au marais, il retrouve les grenouilles conservant un calme profond, et comme nulle d’elles ne faisait entendre aucun son, il leur dit “Comme mon maître t’a ordonné le silence, quand ton croassement le troublait pendant les saints mystères, maintenant il t’ordonne, ô grenouille, de reprendre  selon ton usage ce qui appartient à ta nature. Chante donc, ô petite raine., chante et ce que tu as perdu pour un temps, par la permission de Dieu, recouvre-le puisque l’autorisation t’en est donnée”.

O prodige inouï et qui prouve combien Dieu est admirable dans ses saints ! Oui, le Seigneur notre Dieu est vraiment grand et sa vertu toute puissante ! Le marais, comme nous l’avons dit, renferme un grand nombre de grenouilles, mais comme l’homme de Dieu avait parlé comme s’il n’y en eût eu qu’une seule, "chante petite raine, chante" à partir de ce moment, on n’a plus entendu chanter qu’une grenouille à la fois. Et comme il arrive souvent lorsque plusieurs grenouilles croassent tour à tour, que l’une commence le chant quand l’autre se tait, le même fait se reproduit dans le marais par une vertu toute divine, toutes se taisent à l’exception d’une qui fait entendre sa voix. O prodige vraiment exceptionnel ! C’est toujours l’unique et même Dieu dans les plus petites choses comme dans les plus grandes. Il s’occupe des plus importantes, sans négliger les moindres. Que nul ne regarde ce fait comme une fable. L’étang est encore rempli d’eau bourbeuse. de marécages et de raines croassantes. Leur silence, jusqu’à ce jour, est une preuve de ce qui précède et les habitants du lieu en sont témoins chaque année, ce qui est le témoignage de la vérité. Pour perpétuer le souvenir du miracle, on a élevé dans cet endroit un bel oratoire en l’honneur et à la louange du Dieu tout-puissant, et aussi du bienheureux confesseur Marcoul.

 

(Pigeon, Actes de saint Marcoul). Le même fait merveilleux a été mis sur le compte de plus d’un saint.

(61) (Pigeon, o. c., T. Il. pp. 1O9-110)

 

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