Octobre
(Octave : huitième)
Huitième mois de l'année qui commençait au 1 mars
- Octobre et Mars se ressemblent.
1 octobre
- A la saint Rémi, le mauvais temps commence.
- A la saint Rémi, les perdreaux sont perdrix.
- À la Saint-Rémi, de semer on doit avoir fini.
- À Saint-Rémi, le cul assis.
- À la Saint-Rémi, la grande chaleur est finie.
Saint Rémi ou Rémy (du latin remegius : rameur, à ne pas confondre avec remedius : remède. La légende dorée dit qu'il conduisit le navire)
Son père s'appelait Emile, comte de Laon, et sa mère Céline. Il eut un frère : Principe qui devint évêque de Soissons.
On ne sait pas le nom du plus jeune frère mais on sait qu'il eut un fils : Loup, qui devint lui aussi évêque en succédant à Principe. C'est donc une affaire de famille qui a bien marché.
La naissance de Rémi fut miraculeuse. (Cf. la vie de Saint Montan au 17 mai) Ses parents étaient vieux et ne s'attendaient plus à avoir un enfant. L'ermite Montan reçut, de Dieu, par trois fois, l'ordre d'aller dire à Emile et à Céline qu'ils auraient un nouvel enfant.
Comme il était doué, on l'envoya tôt à l'école. A 22 ans; il fut forcé d'accepter la situation d'archevêque de Reims. Un rayon de lumière apparut sur son front, en le consacrant, lui prouva que c'était un signe de Dieu.
Il reçut le don des miracles. Pendant ses repas, les oiseaux venaient prendre du pain dans sa main. Il délivra un aveugle qui était possédé par un démon. En faisant un signe de croix, il remplit un tonneau vide avec du vin .
Il baptisait un seigneur qui se mourait. N'ayant pas d'huile, il en obtint du ciel. L'huile était si bonne qu'elle rendit la santé au seigneur. Par sa présence, un grand incendie s'éteignit. Ensuite, il ressuscita une jeune fille.
Puis, il convertit Clovis et les Francs. Clovis qui était parvenu à la royauté à l'âge de 14 ans, n'avait de cesse que de s'approprier les pays voisins. Il assujettit une bonne partie de la Gaule. Mais il était respectueux des religions en place et ne persécutait pas les évêques qui se soumettaient à son autorité.
Un jour, les soldats de Clovis, passant auprès de Reims, avaient pillé une église et emporté les ornements et les vases. Rémi demanda à ce qu'on lui rendit au moins un vase précieux en argent. La plupart des soldats l'acceptèrent. Seul un écervelé donna un coup de hache sur le vase et le brisa en disant que Clovis n'aurait pas plus que ce que le sort lui aurait apporté. Clovis ne pipa mot.
Mais au bout d'un an en faisant la revue de ses troupes, il reconnut le soldat qui lui avait fait un affront. Il jeta par terre une de ses armes sous prétexte qu'elle n'était pas assez luisante. Au moment où le soldat se baissait pour la ramasser, Clovis le tua d'un coup de hache sur la tête en lui disant : "tu frappas ainsi le vase à Soissons".
Clovis épousa alors Clotilde, fille de Chilpéric, frère de Gondebaud, roi de Bourgogne, en promettant qu'il deviendrait chrétien comme elle. Mais pendant 5 ans, il refusa d'honorer sa promesse. Un jour que les Allemands avaient envahit le territoire des Francs, Clovis marcha à leur rencontre mais la "boucherie" commença rapidement. (bataille de Tolbiac)
Les Francs durent rebrousser chemin. Le seigneur Aurélien qui avait négocié son mariage avec Clotilde lui conseilla de faire voeu de conversion à Jésus-Christ. Aussitôt, la bataille tourna à son avantage et le roi des Allemands fut tué.
Clovis, déjà instruit par Saint Vaast, n'eut pas de peine à recevoir de Rémi ce qu'il fallait pour accéder au baptême. Arrivé sur les fonts baptismaux, Rémi lui dit :
"Courbe la tête fier Sicambre. Brûle ce que tu as adoré et adore ce que tu as brûlé !" (Les Sicambres étaient une peuplade qui, une fois vaincue, s'est confondue avec les Francs)
Comme il n'y avait pas de Saint Chrême, Rémi leva les yeux au ciel et, à l'instant même, une colombe plus blanche que la neige, descendit en portant dans son bec une fiole remplie d'un baume céleste fabriqué par les anges. Elle demeura sous le nom de Sainte Ampoule.
Tous les rois de France bénéficièrent de cette Sainte Ampoule qui alimentait l'éclairage de leur sagesse. Elle fut conservée intacte jusqu'à la Révolution Française.
Certains ont contesté l'origine céleste de la Sainte Ampoule. Mais des savants hommes comme Hincmar, Flodoard, Aimonius, Gerson, Gaguin et d'autres anciens historiens ont prouvé que c'était vrai. Les petits Bollandistes disent que "c'était suffisant pour convaincre tous les esprits un peu raisonnables."
Alboflède et Lanthilde, soeurs de Clovis furent baptisées avant lui. En même temps, on baptisa 3.000 soldats ainsi que de nombreuses femmes et enfants. Ensuite, tout alla bien pour Clovis grâce à Saint Rémi.
Puis Clovis mourut en 511. Cette année là, se tenait le concile d'Orléans. Lorsque Rémi entra dans la salle, tous les prélats se levèrent pour lui faire honneur. Un seul qui était arien et très orgueilleux resta assis. Il fut puni sur le champ en perdant l'usage de la parole. Il se prosterna alors vers Saint Rémi en lui demandant son pardon. C'est ainsi qu'il put recommencer à parler.
A la fin de sa vie, Rémi perdit la vue et eut quelques autres maladies douloureuses. Avant sa mort, il recouvra la vue et put encore dire une fois la messe. Il mourut le 13 janvier 533 à l'âge de 96 ans.
Quand on voulut porter son corps à l'église Saint Timothée et Saint Apollinaire, le cercueil se trouva si lourd que plus personne ne put l'emmener. On tenta alors de le conduire à Saint Nicaise puis à Saint Sixte. Rien à faire, le cercueil était toujours aussi lourd. Quand on eut l'idée de le conduire à Saint Christophe, Saint Rémi se laissa porter facilement. Peut-être pensait-il à Gargantua, patron mythologique des français ?
Il y eut ensuite plein de miracle. Une peste qui avait ravagé l'Italie et l'Allemagne s'approchait de Reims. Les gens tirèrent le suaire du sépulcre de Saint Rémi et le portèrent en procession autour de la ville. La peste n'osa pas franchir les murs de la ville bien que les oiseaux mouraient à deux mètres des murs.
Depuis, le corps de Saint Rémi à pas mal voyagé entre les églises entraînant toujours avec lui des histoires de lourdeur de cercueil, cela obligeait les hommes à se faire remplacer par des anges.
Tout fut détruit à la Révolution. La Sainte Ampoule fut cassée à coups de marteaux aux cris de Vive la République ! Les os du Saint furent jetés dans une fosse avec d'autres cadavres.
Mais quelques uns réussirent à sauver un peu du baume de la fiole et quelques éclats de verre. Pourtant un émissaire venu de Paris avait pour mission de récupérer le tout, considéré comme dangereux pour la République ?
Plus tard, certains se mirent d'accord avec le fossoyeur pour déterrer les os (en 1792) De reconnaissances à authentifications, les reliques furent remises dans une chasse avec les restes de l'ampoule.
Saint Wulgis
Aujourd'hui, 1er octobre, c'est aussi Saint Wulgis ou Vulgis, solitaire vers Soissons au 6ème siècle. Un jour, la rivière de l'Ourcq avait débordé et les deux vaches d'un paysan pauvre ne s'étaient pas rendu compte de la profondeur de l'eau - notez que c'est déjà difficile pour des humains. Elle marchaient dans la prairie puis tombèrent dans la rivière et se noyèrent. Le paysan se lamentait si fort d'avoir perdu ce qui lui permettait de vivre que ses cris furent entendus jusqu'à l'ermitage de Vulgis.
Celui-ci arriva tranquillement, consola le paysan, puis, se mettant en prière, il fit un signe de croix, et l'on vit les deux vaches apparaître en nageant puis s'élancer, non sans efforts, sur le bord de la rivière.
Mais le paysan raconta le fait un peu partout. Ca donna une grande réputation à Vulgis et, bientôt, son ermitage ressembla à Bercy les jours d'affluence. Il se mit alors à faire plein de miracles de toutes sortes. Mais ce serait trop long à raconter. Il mourut le 1 octobre 550 à 80 ans. Il est patron de La Ferté-Milon et est invoqué contre les maladies des troupeaux.
Saint Romanos le Mélode
Un des plus importants poète liturgique byzantin au 4e siècle.
Il naquit en Syrie à Emèse (Homs) puis devint diacre à Beyrouth. Ensuite, il vint à Constantinople.
Un jour, la Vierge lui apparut et lui ordonna de manger le morceau de papyrus qu'elle lui tendait. Il mangea puis monta en chaire et entonna un magnifique cantique.
Il n'arrêta plus jusqu'à sa mort.
Il nous reste environ quatre-vingt compositions mais on lui en prête des milliers. Il a dû aussi improviser comme c'était l'usage à l'époque.
Ces textes sont splendides mais il nous est difficile de réaliser ce que pouvait être l'oeuvre chantée. Nous pouvons en avoir une petite idée en écoutant certains chanteurs arabes.
Saint Bavon ("Allowinus" cher à tous)
Patron de Gand en Belgique et de Haarlem en Hollande. On l'invoque contre la coqueluche.
Il est né en Hesbaye, Belgique. Après une vie dissolue, il épousa la fille du comte Adilion. Elle lui donna une fille, Aggletrude. Après la mort de sa femme, il se mit sous la coupe de saint Amand dont il devint le disciple.
Après quelques temps, il devint ermite à Gand. Il habitait une petite cellule attenante à l'abbaye et portait une énorme pierre sur ses épaules lorsqu'il allait à l'office des moines. Cette pierre lui servait aussi d'oreiller. Le Diable lui apparaissait sous la forme de multiples spectres et horribles bêtes.
Il mourut un 1 octobre avant 659. Il apparut à sainte Gertrude à qui il demanda de l'ensevelir, ce qu'elle fit à Gand.
Saint Piat
Il naquit à Bénévent en Italie, au 3e siècle. Il quitta son pays et se rendit à Tournai. Comme il prêchait sur la place publique, des hommes Rictiovare l'arrêtèrent et lui enfoncèrent des clous ardents entre les ongles et les chairs puis lui coupèrent le sommet de la tête.
On l'invoque contre les intempéries.
- Si on sème à la saint Léger, le blé sera léger.
- À la Saint-Léger, il ne faut pas semer, sinon le grain devient comme le saint.
- Qui sème à la saint Léger aura du blé léger. Qui sème à la saint François aura du blé de poids.
- Si les feuilles tombent à la saint léger, suivra une bonne année.
- À la Saint-Léger, faut se purger.
Saint Léger ou Léodegar
Né en 615 il devint évêque d'Autun. Son histoire est longue et sinistre. Je n'en retiendrai que son martyre cauchemardesque. Pour le reste, allez à Autun et laissez-vous bercer dans la contemplation des merveilles sculptées de l'église Saint Lazare. Il y en a pour des heures de rêves.
Derrière son martyre se profilent des histoires politiques et des querelles de pouvoir.
Léger parlait contre Ebroïn, un injuste maire du palais au 7ème siècle. Mais aussi contre Childéric, un des rassembleur du royaume Francs-mérovingien.
Ebroin avait un projet rassembleur mais était assoiffé de pouvoir et voyait en Léger un rival politique. Clotaire étant mort, Bathilde, sa femme, assurait la régence. Elle était soutenue par Léger. Puis, fatiguée, baissant les bras, elle se retira au monastère de Chelles, laissant ainsi Ebroin assouvir son désir d'annexer la Bourgogne à son profit.
Mais une révolte éclata à partir de la Bourgogne qui renversa Ebroin au profit de Childéric.
Léger avait été nommé ministre de Childéric. Comme celui-ci "s'échauffait" un peu trop dans ses amours, Léger lui fit des reproches. Devant les menaces de meurtre de Childéric, Léger se réfugia à Autun.
Mais Childéric le poursuivit. Arrivé à Autun, Léger fila à nouveau mais fut rattrapé pour être conduit à Luxeuil où se trouvait Ebroin qui le haïssait. Après bien des intrigues Léger repartit vers Autun. (le récit est très compliqué)
Childéric fut assassiné et Léger courut à Saint Denis pour faire proclamer roi Théodoric qui se cachait dans un monastère.
Mais Ebroïn se remit à terroriser le pays.
Il finit par retrouver Léger qu'il emmena un peu hors de la ville et lui arracha les yeux en creusant les orbites avec des pointes de fer. Cela épargna le sac d'Autun. Puis on l'abandonna au fond d'une forêt profonde. Un corbeau venait lui donner à manger chaque jour. On finit par le recueillir et le soigner un tant soit peu. Mais Ebroin le rattrapa à nouveau et le fit marcher pieds nus dans une mare dans laquelle il y avait des cailloux hérissés de pointes. Puis on lui coupa les lèvres, on lui déchira le visage et on lui coupa la langue.
Enfin on déchira ses habits de haut en bas (ça me rappelle je ne sais plus quel empereur romain qui, tous les matins, pour se mettre en forme, coupait un esclave en deux, de haut en bas, avec un grand sabre) et on l'exposa ainsi sur la place publique.
Il fut confié alors à un certain Waning qui le recueillit et lui donna des soins chaleureux. Malgré ses blessures, Léger, étendu sur un grabat, parlait distinctement. Il voulut que l'on écrivit une longue lettre pour sa mère. (lettre qui nous est restée)
Waning, pénétré de vénération pour Léger, le confia au monastère de Fécamp où il resta deux ans.
Mais Ebroin décida d'en finir avec Léger et manda Chrodobert (ou Robert) de le conduire dans la forêt de Sarcing, en Artois, et lui trancher la tête. C'était le 2 octobre 678. On dit que le bourreau fut saisi d'un délire furieux et se jeta dans le feu pour y brûler tout vif.
Les Anges Gardiens
La fête des Anges Gardiens a été instituée au 17ème siècle par le pape Paul V, à la demande de Ferdinand II d'Autriche. Mais en Espagne, à Valence, existait déjà une fête en l'honneur de son ange gardien.
La dévotion envers les anges est plus ancienne que celle envers les saints. Il faut cependant attendre le Moyen-âge avant de voir des prières se répandre.
C'est la revanche de tous les Génies, Gnomes, Lutins, Korrigans et Djinns qui peuplent ce qui reste de notre univers polythéiste en nous rendant des menus services. Ils font la vaisselle, nous empêchent de tomber, nous réveillent quand il faut, font aboyer le chien quand des voleurs veulent s'introduire dans la maison, nous font retrouver des billets égarés dans les livres ou encore les clefs perdues etc.
Mais attention, si on les méprise, ils cassent la vaisselle, nous font des croche-pieds, nous réveillent quand il ne faut pas ou nous empêchent de nous réveiller, font dormir le chien qui n'entend pas les voleurs et nous font perdre des billets dans les livres ou les poches des vêtements.
Avouez que les Anges Gardiens monothéistes sont moins drôles et un peu réducteur. Je les trouve trop silencieux, un peu ennuyeux et un peu trop propres. Enfin, je les respecte, on ne sait jamais, si c'était des génies !
Saint Serein de Metz
Il est né à Metz au début du 7e siècle. Sa mère s'appelait Serena.
Le roi Dagobert Ier avait marché sur Metz qui s'était rebellée devant son autorité. Serein avait été fait prisonnier de guerre. Il fut vendu pour 5 écus à un certain Boson dont il garda les troupeaux. Rapidement Boson le traita comme un fils.
Serena s'était mis à la recherche de Serein et le retrouva chez Boson. Mais Serein préféra la garde des troupeaux de Boson que le cocon familial.
Pendant qu'il gardait les troupeaux, il lui arrivait presque quotidiennement de les laisser pour aller à l'abbaye toute proche de Nesle-la-Reposte afin d'y étudier les Saintes Écritures. On le dénonça comme négligent. Boson en colère vint lui demander des comptes. Mais Serein sonna du cor et un troupeau nombreux et grassement nourrit s'approcha. Boson fut rassuré mais se fâcha lorsque son fils adoptif lui annonça qu'il voulait le quitter pour devenir religieux. Boson, fou de colère voulut le frapper à coup de bâton mais sa main se dessécha. Serein frappa alors la terre et fit jaillir une source qui guérit Boson.
Sur la fin de sa vie, il fit un pèlerinage à Rome où il resta 7 ans puis revint mourir en Champagne en 650.
- Octobre le vaillant surmène le paysan
- Beaucoup de pluie en octobre, beaucoup de pluie en décembre.
- Si octobre est chaud, février sera froid
- Brumes d'octobre et pluvieux novembre font ensemble un bon décembre
- En octobre tonnerre, vendanges prospères.
Sainte Romaine de Rome
Née à Rome dans une famille riche et idolâtre, Romaine se convertit et partit vers la Gaule avec 11 de ses compagnes.
Le groupe des douze vierges se dirigea vers le Beauvaisis. En route, il perdait de temps à autre une vierge qui s'était décidé à rester prêcher où bon lui semblait. Arrivées à Beauvais, elles n'étaient plus que deux. Mais Léobérie alla se faire martyriser à Laon et Benoîte à Origny près de Saint Quentin.
Romaine resta à Beauvais et collabora avec Saint Lucien (8 février) et, comme lui, fut martyrisée.
Cette sainte n'a sans doute pas existé. Il n'empêche qu'en 1070, l'évêque Guy de Beauvais, exilé par le roi de France Philippe Ier, revint au bout d'un an dans son monastère qu'il trouva ruiné.
Pour renflouer ses finances, Guy fit promener les reliques de sainte Romaine dans tout le Vexin. Cela marcha fort bien.
Sainte Manne
Au 2e siècle, à Châlons-sur-Marne, Manne voulut se faire religieuse mais ses parents voulaient la marier. Elle alla se prosterner au pieds de l'évêque Memmie en le suppliant de la consacrer vierge. Celui-ci refusa car il n'avait pas le consentement des parents. Mais un voile s'éleva dans l'église et vint se poser au-dessus de la tête de Manne. Memmie impressionné la consacra.
Saints Ewald et Ewald
Au 7e siècle, il y avait deux frères. L'un était blond et l'autre noir de cheveux. Ils s'appelaient tous les deux Ewald. Celui qui était blond s'appelait Ewald le blanc et celui qui était noir Ewald le noir.
Ils étaient prêtres tous les deux. Nés en Angleterre, ils vinrent en Frise, accompagnés de saint Willibrod, pour y répandre leur bonne parole. Puis se dirigèrent vers la Westphalie
A cette époque, le système tribal était florissant. Ils rencontrèrent un fermier et lui demandèrent de les conduire à leur prince. En passant dans le village ils récitaient des psaumes, les paysans eurent peur de voir le culte des idoles ravagé par le culte du Dieu unique. Ils tuèrent Ewald le blanc avec une massue ou un glaive et torturèrent Ewald le noir puis le coupèrent en morceau.
Quand le chef apprit qu'on avait empêché des étrangers de venir le voir, il entra en fureur et massacra tout le village puis incendia les maisons.
Ils sont patrons de la Westphalie.
Saint Froilan
Évêque de Léon au 10e siècle.
Un jour qu'il dormait à la belle étoile, deux colombes s'engouffrèrent dans sa bouche l'une s'appelait douceur et l'autre ardeur.
Il se promenait sur son baudet en prêchant la pénitence. Un loup dévora le baudet mais Froilan l'obligea à remplacer l'âne.
Saint Gérard de Brogne
Abbé de Brogne au 10è siècle. Il naquit à Stave près de Fosses en Belgique. Il mourut en 959.
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
On peut trouver la vie de sainte Thérèse de Lisieux dans de multiples ouvrages. Elle est représentée avec des roses sur un Christ, ce qui la place dans la configuration mythologique de la féminité menstruée et génératrice.
Les voyages posthumes de Ste Thérèse
Sous le titre "Thérèse de Lisieux fait un tabac aux États-Unis", Télérama n° 2599 du 3 novembre 1999 raconte que la moitié de Sainte Thérèse - du moins la moitié de ses reliques - est partie en "tournée" pour trois mois aux U.S.
Morte à l'âge de 24 ans, en 1897, de la tuberculose, demi-Thérèse trouve encore le moyen de partir en mission pour évangéliser les américains. Cela confirme la cohérence du conte "Moitié de coq". Mais qu'a-t-elle bien pu prendre dans son... escarcelle pour échapper aux dévotions abusives ?
Il paraît qu'en 1998, plus de 6.000 personnes se sont rassemblées dans la cathédrale Saint Patrick de New-York pour l'honorer lors de sa promotion de docteur de l'Église.
115 églises vont pouvoir vénérer ses ossements. Et encore, ça se bouscule au portillon. Il y a eu plus de 1.000 demandes
La tournée se terminera le 4 janvier 2000 à Honolulu. Elle l'aura bien mérité la Thérèse, un peu de repos au bord de la mer, avec du beau soleil. Ca la changera.
J'aimerai tout de même savoir combien on la loue ?
Ceux qui veulent suivre la tournée peuvent se brancher sur internet : www.littleflower.org
Quand je pense que certains me disent que je suis ringard avec les vies de saints !
- A la saint François, la bécasse est au bois.
- A la saint François on sème et plus tôt même
- Sème le jour de la saint François, ton blé aura du poids, mais n'attends pas la saint Bruno, ton blé serait noirci.
Saint François d'Assise
Jean Bernardone est né dans la famille d'un riche drapier d'Assise, en Italie centrale, il est surnommé François (ou Français) par son père, coutumier des voyages en France. Son père s'appelait Pierre Bernardone.
Picca, sa mère, était en travail d'enfant dans des douleurs intolérables et n'arrivait pas à accoucher. Un pèlerin qui passait par là annonça que cet enfant devait naître dans une étable et sur la paille. On accompagna donc Picca dans une étable où elle accoucha facilement.
À vingt ans, après une maladie, il voit en songe le Christ qui lui demande de &laqno;réparer sa maison qui tombe en ruine». François pense qu'il s'agit de la chapelle où il prie.
Il vend ses biens pour acheter des matériaux. Son père le déshérite. Qu'à cela ne tienne. François se dépouille en public de ses luxueux habits pour ne plus porter qu'un froc en mauvais drap.
En rupture avec les usages de son époque, le jeune homme fait vu de pauvreté. Des disciples le rejoignent et avec eux, il va prêcher et mendier dans les villes. Il fonde l'ordre des &laqno;frères mineurs».
La joie de vivre et l'amour de la nature caractérisent sa prédication et ses écrits. Le Cantique des créatures et le Cantique au Soleil sont les premiers grands poèmes en langue italienne.
En septembre 1224, il reçoit les stigmates de la Passion de Jésus (cinq plaies sur les mains, les pieds et la poitrine qui rappellent les blessures du Christ sur la croix).
Saint François d'Assise meurt dans une cabane dans la nuit du 3 au 4 octobre 1226.
Il est canonisé deux ans après sa mort et un siècle plus tard, le peintre Giotto l'immortalise sur les murs de l'église d'Assise.
Sa vie donne naissance à un récit, les Fioretti di San Francesco qui a inspiré en 1950 un film au cinéaste italien Roberto Rossellini.
Sainte Domnine, et ses deux filles Bérénice et Prosdoce
Domnine vivait à Antioche au temps de Dioclétien. C'était au 3ème siècle. Elle était fort bien considérée, noble, riche et belle. Ses deux filles Bérénice et Prosdoce étaient d'une extraordinaire beauté. Elle les avait élevées très chrétiennement, avec un grand soin.
Quand la persécution de Dioclétien commença, Domnine craignit pour ses deux filles et les emmena à Edesse, en Mésopotamie. (Aujourd'hui Urfa, sur la frontière Turco-Syrienne)
Mais Dioclétien ordonna la dénonciation générale à l'égard des chrétiens. Les maris devaient dénoncer leur femmes, les femmes leurs maris, et les enfants leurs parents. Or, le mari de Domnine était païen. Il eut la cruauté de dénoncer sa femme et ses filles auprès du gouverneur.
Mettant leur confiance en Dieu, elles ne firent aucune résistance et se livrèrent aux chaînes pour l'amour de Dieu.
Mais Domnine, en voyant le comportement grossier des soldats, finit par avoir peur pour ses deux filles. Elle les persuada de mourir.
Ayant rencontré une rivière sur leur chemin, elle demandèrent aux gardes la permission de se retirer un moment à l'écart.
Elles arrangèrent leurs vêtements de la façon la plus décente possible. Puis la mère saisissant la main de ses filles, elles se précipitèrent dans les flots où elles périrent sans se séparer. Cela arriva le 4 octobre de l'année 406.
Saint Ammon
Né en Égypte, il fut marié de force à 22 ans. En accord avec sa femme, ils vécurent comme frère et soeur.
Ammon était jardinier, cultivait des balsamiers et en retirait le baume. Myrrhe impatience : balsamine impatiens nolli tangere.
Après la mort des siens, il se retira dans la montagne de Nitrie alors que sa femme fondait un couvent.
Un jour qu'il voulut passer une rivière inondée, avec un moine appelé Théodore, il eut l'idée de traverser à la nage. Voulant se mettre nu pour nager, il demanda à Théodore de se retirer un peu. Malgré cela, il ne pouvait se décider à se mettre nu. Restant ainsi en prière, il fut, d'un seul coup, transporté de l'autre côté de la rivière.
Un jour, deux hommes étaient venus trouver Ammon pour lui demander une faveur. Il répondit que les deux hommes devaient lui faire cadeau d'une cuve afin d'y mettre ses réserves d'eau. Un des deux homme craignait de faire mourir son chameau avec une telle charge. Il proposa à son compagnon de faire porter la charge à son âne. Après une dispute, le compagnon qui désirait faire plaisir à Ammon, accepta de faire porter la cuve par son âne. L'âne vint au monastère aussi rapidement que s'il n'avait aucune charge. Lorsqu'ils arrivèrent, Ammon leur dit : "vous avez bien fait de faire porter la cuve par votre âne car le chameau de votre compagnon est mort !" C'est ce qu'ils constatèrent en rentrant chez eux.
Saint Ammon était ami avec saint Antoine le Grand. Ils se voyaient de temps à autre bien qu'Antoine habitait à treize jours de marche du monastère d'Ammon.
A la fin du 4e siècle, la montagne de Nitrie comptait jusqu'à 5.000 moines.
Sainte Aure (or)
Abbesse à Paris au 7e siècle. Elle avait la réputation de retirer, à la main, des charbons ardents du four sans en souffrir le moins du monde.
Le 4 octobre 666, elle mourut de la peste avec 160 de ses religieuses.
- Octobre glacé fait vermine trépasser
Sainte Fleur ou Flora ou Flore
Il y aurait deux "sainte Fleur" ou "Flora". Sainte Fleur de Maurs, puis une sainte imaginaire qui serait la personnification de l'aubépine.
Autrefois, pour se protéger de la foudre, on récitait la comptine suivante :
Sainte Barbe et sainte Fleur implorez Notre-Seigneur partout où cette prière se dira jamais tonnerre ne tombera
Par temps d'orage, les paysans mettaient une "pierre à tonnerre" dans leur poche en récitant :
Sainte Barbe, sainte Fleur A la croix de mon Sauveur quand le tonnerre grondera sainte Barbe me gardera
J. Merceron ("Dictionnaire des saints facétieux et imaginaires" Seuil 2002) rappelle que cette prière était utilisée avec d'autres rituels mais toujours par temps d'orage.
Dans sa légende, Sainte Barbe fut martyrisée avec des torches en feu. Puis, lorsque son père lui eut coupé la tête, la foudre tomba qui le réduisit en cendres. On peut donc invoquer sainte Barbe (ou Barbara) pour se protéger de l'orage ou faire tomber la foudre où l'on désire qu'elle tombe.
Quant à sainte Fleur de Maurs, rien, dans sa Vita, n'a de rapport avec la foudre sinon le thème de l'amour de Dieu qui la brûle intérieurement.
J.L. Le Quellec note que la foudre est toujours associée, depuis l'antiquité à la fleur d'aubépine. Cette fleur protège de l'orage parce qu'elle a servi à tresser la couronne du Christ. De plus, un jour, la vierge a pendu un lange de son bébé à une épine de la fleur. Lors de la fuite en Égypte, elle se reposa sous un massif d'aubépine.
Dans certaines version de la comptine, l'aubépine est associée à la "couronne de Notre Seigneur".
Il en va sans doute de même pour sainte Barbe, sainte imaginaire, à qui on a attribué une Vita assez courante et commune à bien des vierges martyres.
J.L. Le Quellec pense qu'elle est née de la "joubarbe" (barbe de Jupiter) qui passait aussi pour protéger du tonnerre, attribut de Zeus-Jupiter. (Cf. Bulletin de la Société de mythologie française - n° 178)
On retrouve le même processus de personnalisation avec la "centaurée" qui devient la "sainte Oreille" ou le "sainfoin" qui devient "saint Foin" ou encore "l'herbe d'éclair" ou "grande chélidoine" qui devient "sainte Claire".
A Nice, il existe une fête de sainte Fleur donnée le premier dimanche d'octobre. On y voit un défilé de femmes fleurs. Elle est organisée en la cathédrale Sainte Réparate par l'association "sainte Fleur".
cf : http://www.saintefleur.fr/stef09.htm
Quant à saint Fleur ou Flora de Maurs, elle naquit vers 1309 à Maurs, dans le Cantal, non loin d'Aurillac. Ses parents faisaient partie de la noblesse. Son père s'appelait Pons de Corbie et sa mère Melhors. Ils eurent dix enfants : trois fils et sept filles. Maurs fit partie des quatre filles qui devinrent religieuses au monastère de l'Hôpital-Beaulieu (Issendolus - Lot).
Dès sa plus tendre enfance, elle préférait aller prier avec sa mère plutôt que de participer aux jeux des enfants de son âge. A l'école, elle brillait par sa vivacité d'esprit et par son avidité d'apprendre.
Vers l'âge de 14 ans, son père songea à la marier mais elle avait une autre dessein, celui de devenir religieuse. Après avoir vaincu les refus de son père, elle entra au monastère de l'Hôpital-Beaulieu afin d'y devenir Hospitalière de saint Jean.
Très vite, elle eut à faire au démon qui la tenta sous diverses formes. Il mit en doute son état de pauvreté. Ayant fait voeu de pauvreté, elle était torturée par le fait que l'abbaye était bien riche. Puis, elle fut tourmentée par des doutes sur son voeu de chasteté. Elle priait sans cesse de manière ostentatoire en levant les yeux et les mains au ciel ou courant dans le cloître en poussant des soupirs, à tel point que ses compagnes la crurent folle. Mais devant ces accusations, Fleur restait silencieuse et passait des nuits entières dans la prière et les larmes. Plus elle était troublée, plus elle était tentée, plus elle s'adonnait à ses manifestations souvent bruyantes.
Un jour, Jésus lui apparu. Cela dura trois mois pendant lesquels Flore croyait porter le Christ dans son ventre. Mais la croix qu'il portait lui déchirait les entrailles. Lorsqu'elle marchait, on voyait qu'elle portait un poids considérable. De plus, elle crachait le sang.
Elle se mit à entrer souvent en extases mais elle essayait de les garder secrètes. Pour cela, elle prétextait une maladie afin de rester dans sa cellule.
Elle eut des visions dans lesquelles elle apercevait le ciel avec les saints. Une des visions dura vingt-deux jours pendant lesquels elle resta dans des rapports continuels avec les saints.
Un 22 novembre, elle assista au triomphe de sainte Cécile dans le ciel. Son biographe la compare à Moïse car elle vit Dieu et même la place qu'elle occuperait lorsqu'elle serait au ciel. Ses visions suivaient le calendrier liturgique et correspondaient aux saints du jour. A la Noël, elle voyait l'enfant Jésus entouré de langes, à la Purification, l'enfant dans les bras du vieillard Siméon etc.
Un jour de Pentecôte, son corps fut élevé au-dessus de terre pendant qu'elle chantait le "Veni creator". Elle demeura longtemps suspendue en l'air.
Un jour, un jongleur vint lui rendre visite et lui dit :"Si Jésus-Christ avait eu deux mères, vous auriez été certainement l'une d'elles"
Cela ne lui empêchait pas de garder une grande humilité.
Sa réputation de sainteté s'était répandue. Elle fit accourir bien des malheureux qui venaient de loin afin d'être secourus. Elle se mit alors à faire des miracles et à prédire l'avenir.
Brûlée autant par les austérités que par l'amour divin, elle s'éteignit doucement le 5 octobre 1347. De tout le corps de Fleur s'exhalait un parfum suave de lis et de roses.
0n procéda à "l'exaltation" de son corps. le 11 juin 1360. A l'ouverture de son tombeau, une odeur des plus suaves se répandit sous forme d'une rosée embaumée. Grâce à ce parfum, bon nombre de malades présents retrouvèrent la santé.
Elle fut canonisée par la volonté populaire. Elle est la patronne de celles qui portent un nom de fleur.
"Quand arrive la sainte Fleur, pour aller au verger, ce n'est plus l'heure."
Saint Apollinaire (Apollon)
Frère de saint Avit et évêque de Valence (France) au 5e-6e siècle.
Il fut persécuté et exilé par Sigismond, roi des Burgondes. Mais Apollinaire ayant accepté de guérir Sigismond, celui-ci le rétablit sur le siège épiscopal.
Il mourut en 520.
- A la saint Placide, le verger est vide
Saint Placide de Rome
Au VIe siècle, son père Tertullus le confia à saint Benoît, fondateur des bénédictins. Il était encore enfant.
Un jour que Placide était allé puiser de l'eau au lac, il perdit l'équilibre et le courant l'entraîna loin du bord. Benoît s'en aperçu et commanda à Maur d'aller à son secours. Maur courut rapidement jusqu'à l'endroit où Placide sombrait et le tira par les cheveux. Ils revinrent tous deux en courant. Arrivé sur la rive, Maur se retournant en arrière constata qu'il avait courut sur l'eau comme sur la terre ferme. Il frémit rien que d'y penser.
C'est à peu près tout ce qu'on sait de saint Placide sinon qu'il fut bénédictin puis, martyrisé par les Sarrasins
Sainte Énimie
Les cures thermales sont excellentes pour la santé, leur efficacité ne vient pas seulement des bains. Il faut se rappeler de la fontaine de Jouvence. On croit toujours qu'il suffisait de boire l'eau pour rajeunir. Mais ce n'est pas tout à fait ça. En réalité, il fallait écouter le chant de l'eau qui coule. C'est donc le son de l'eau qui rajeunissait. A condition d'avoir des oreilles pour entendre. Quoi qu'il en soit, l'effet de l'eau est ici liée au son.
Dans les eaux du ventre de leur mère, les enfants n'entendent rien car ils sont sourds, du moins pendant la majeure partie de la grossesse. Mais les sons leur parviennent sous forme de vibrations massantes. Les futurs parents qui se racontent des histoires pendant que leurs petits sont en train de nager dans les eaux matricielles, ne se rendent pas toujours compte qu'ils prédisposent l'enfant à écouter des contes. Plus tard, les conteurs, par les sons magiques de leurs paroles, continueront à masser, masser, masser les masses.
Mais il y a des discours qui donnent des boutons, de l'acné, de l'eczéma ou même de l'herpès, ou, plus simplement qui horripilent. Peut-être les paroles entendues sont-elles trop sèches ? La réaction ne se fait pas attendre : il y a une éruption et tout brûle.
La réaction peut aussi donner un accès de fatigue et le conteur voit son auditoire s'endormir. On se réveille alors en se passant le visage sous l'eau. Dans le cas des boutons c'est plus compliqué, et, en général, ça dure plus longtemps. Mais peut-être que quelques paroles plus suaves mêlées à une bonne humidité ont un effet thérapeutique certain.
Alors, imaginez que, tout d'un coup, votre auditoire attrape la lèpre !!! Quelle histoire !
Courez alors prendre un bon bol d'air dans le Gévaudan. C'est beau, même s'il y a des bêtes, et ça respire bien. Mais surtout, il y a des sources miraculeuses. Il y en a une surtout qui a guérit Sainte Enimie. Je ne sais si c'est parce qu'elle a écouté ou si c'est parce qu'elle a plongé. A mon avis, c'est les deux.
Enimie était fille de Clotaire II, roi de France. (D'autres disent qu'elle était fille de Clovis) Quand elle était petite, elle écoutait raconter les Saintes Écritures. Il paraît que certaines phrases la marquaient plus que d'autres, surtout celles qui disaient qu'on ne pouvait être heureux que si l'on prenait Dieu pour maître. Elle les répétait sans trop les comprendre. Elle devait faire ça en se balançant, comme les juifs devant le mur des lamentations ou comme les petits arabes quand ils apprennent le Coran.
Nous, on ne se balance plus et c'est sans doute dommage.
Je vous passe le récit de son éducation. On peut l'appliquer à toutes les filles qui vont devenir Saintes. Mais elle aimait aller laver les pieds des pauvres. Ca promettait. Elle les visitait dans leurs humbles demeures, faisait leurs lits quand ils en avaient, pansait leurs plaies, même les plus dégoûtantes.
Elle était toujours vêtue de la tenue la plus simple.
Comme elle était noble de naissance, elle fut rapidement demandée en mariage. La cérémonie devait avoir lieu. La nuit qui précédait le mariage, Enimie se retira dans ses appartements et priait Dieu afin qu'il ne lui permette pas d'avoir un autre époux que lui-même.
Puis, à l'heure où l'on vint la chercher pour la cérémonie, on la trouva toute couverte de lèpre. Tout le monde fut saisi d'effroi, surtout le futur marié, mais Énimie était bien contente. On essaya tout pour la guérir mais rien n'y fit.
Bien sûr, le mariage capota.
Elle resta ainsi plusieurs années dans cet état. Un jour, un ange lui apparut et lui dit : "Dieu veut vous rendre votre santé première. Vous la retrouverez en allant vous laver dans la fontaine de Burle, en Gévaudan."
La voila toute réjouie. Elle en parle à ses parents qui lui donnent un bon pécule pour le voyage et un cortège pour l'accompagner.
La troupe fit au moins cent cinquante lieues. Cela devint pénible surtout à cause des montagnes du Gévaudan. Enfin, une fois arrivée, elle se renseigna pour savoir où était la fontaine mystérieuse.
Une dame qui passait par là lui dit : "j'ignore s'il y a une fontaine de ce nom là mais pas loin d'ici, vous trouverez une source très réputée pour ses miracles." En fait, cette dame lui parlait des eaux thermales de Bagnols-les-bains où l'on allait faire des cures. Arrivée dans Bagnols, Énimie, circonspecte, se mit en prière.
Un ange lui apparut et lui dit :"Les eaux de Bagnols ne sont pas celles qu'il faut. Vous ne devez pas être purifiée dans des bains de ce genre. Dieu veut vous guérir par sa propre vertu, au moyen d'une eau froide ordinaire. Il vous faut aller plus loin !"
Le lendemain, ils partirent pour faire encore six à sept lieues d'un mauvais chemin et parvinrent à la fontaine de Burle.
Énimie se plongea alors dans les eaux. Au même moment, le rocher d'où coulait la source se fendit à plusieurs endroits et laissa passer une énorme quantité d'eau. Peu après, Énimie se sentit complètement guérie et sortit de l'eau avec la peau aussi nette que celle d'un enfant.
Tout le monde en fut très heureux.
Puis, le cortège reprit le chemin de la capitale.
Il se trouvait déjà à une bonne distance de la fontaine lorsqu'Énimie fut reprise par la lèpre. On rebroussa chemin afin qu'elle puisse se replonger dans la fontaine. A peine eut-elle plongé qu'elle retrouva à nouveau la santé. Le cortège repartit alors vers Paris.
A quelque lieues de là, la lèpre réapparut. Énimie comprit alors qu'elle avait une vocation thermale et qu'elle ne pourrait plus s'éloigner de ce lieu. Elle se replongea alors dans la fontaine, une troisième fois, et la santé lui fut rendue pour de bon. Elle décida donc de rester et de congédier tous les gens de sa suite. Mais ils voulurent rester avec elle et dirent : "Nous voulons être exilés et souffrir avec vous en cette contrée, afin de pouvoir régner un jour avec vous dans le ciel".
Après que quelques-uns s'en furent retournés à Paris pour annoncer la nouvelle à ses parents, Énimie gravit la montagne qui dominait la source et trouva une grotte dans laquelle elle s'installa. Elle garda avec elle sa filleule - qui s'appelait aussi Énimie.
Après avoir beaucoup souffert des intempéries, du froid, du manque de nourriture, elle se mit à faire des miracles. Beaucoup de gens accoururent dont la plupart furent guéris. Comme certains voulurent rester avec elle, elle construisit un monastère auprès de la source.
Mais, le diable jaloux de cette construction apparaissait, tous les samedis, sous la forme d'un énorme dragon, et renversait l'ouvrage que les ouvriers avaient faits durant la semaine.
Peu après, elle reçu la visite de Saint Ilère, évêque de Mende. Énimie se plaignit des misères que lui faisait le démon et Ilère promit de l'aider. Il revint souvent la voir. Un jour qu'il était à côté d'elle, le dragon apparut tout fumant et crachant le feu. Énimie se mit à pleurer et tomba dans les bras d'Ilère en lui demandant son aide. Bien déterminé, Ilère marcha vers le dragon. Par terre il vit deux morceaux de bois qu'il plaça en forme de croix. Il n'en fallut pas plus pour que le dragon fit marche arrière et se réfugia dans des cavernes d'où il ne sortit plus jamais.
Énimie acheva son monastère tranquillement et en devint l'abbesse. Son père Clotaire et son frère Dagobert 1er lui assurèrent une rente qui lui permit de faire vivre le monastère et de l'agrandir.
Quelques temps avant sa mort, elle annonça que sa filleule mourrait très peu de temps après elle. Elle ordonna à ses soeurs de placer le sépulcre de sa filleule au dessus du sien.
Puis elle mourut.
Elle est représentée avec un serpent parce qu'elle passe pour en avoir délivré le Gévaudan
Après sa mort, son frère Dagobert 1er passa par là et voulut emporter le cercueil d'Énimie afin de le placer dans la Basilique de Saint Denis. Mais il se trompa et emporta celui de sa filleule.
Puis on oublia Énimie.
Beaucoup plus tard, un religieux nommé Jean eut une vision qui lui indiqua le lieu où gisait la Sainte. Il avertit l'évêque du diocèse et tout le monde se retrouva dans l'église.
On commença à creuser en chantant une antienne et l'on découvrit un petit caveau. De ce caveau s'exhala une odeur si suave que les assistants se croyaient au Paradis. En même temps, les cierges s'éteignirent d'eux-mêmes et leur lumière fut remplacée par un nuage lumineux qui remplit toute l'église. Il était si intense que personne ne pouvait voir son voisin. Puis le nuage disparut et les cierges se rallumèrent.
On recommença alors à sentir l'extraordinaire odeur. Tous les malades qui étaient présents furent guéris.
On transporta alors le corps de la Sainte dans l'église du monastère nouvellement construit.
L'étymologie du nom d'Énimie est obscure. Je pense qu'il n'est pas loin de Néomie ou Noémie (Néoménie : nouvelle lune). Le thème du dragon qui vient détruire l'édifice en construction le samedi rapproche de la thématique de Mélusine, fée architecte, qui se purifie dans son bain tous les samedis.
Les PP. Bénédictins affirment que la Vita d'Énimie a été inspirée de celle de Sainte Ermine au 24 décembre.
Voir Visite à Saint Énimie
Sainte Galla de Rome La barbue (6ème siècle)
C'était une illustre matrone romaine, fille de Symmaque qui fut célèbre en son temps mais victime d'un Goth : Théodoric.
Galla épousa un homme dont nous ne savons pas le nom. Il mourut l'année même de son mariage.
Très belle et vigoureuse, elle fut demandée en seconde noce. Mais elle y renonça sans hésiter un instant.
Elle était de tempérament très chaud. Des médecins lui conseillèrent de se remarier sous peine de se voir pousser la barbe. Mais elle ne tint pas compte du conseil. C'est pourtant ce qui arriva.
Peu soucieuse de son infirmité, elle se fit bâtir une cellule près du tombeau de Saint Pierre et Paul à Rome et s'y renferma.
Elle n'en sortait que pour gérer ses considérables biens qu'elle distribuait progressivement aux pauvres.
Un jour, un cancer se déclara et lui dévora la poitrine. Elle souffrit des douleurs avec une patience angélique.
Elle ne supportait pas l'obscurité. La nuit elle avait toujours deux cierges allumés devant son lit. Saint Pierre lui apparu entre les deux cierges. Elle lui demanda "que me vaut votre visite ? Est-ce que mes péchés sont pardonnés ?" Il lui répondit "Oui ! viens maintenant !" Comme elle avait une amie très chère, une soeur qui s'appelait Benoîte, elle demanda qu'elle vint avec elle. Pierre lui répondit "pas maintenant mais dans trente jours". Tout se réalisa.
On la représente quelquefois avec une barbe touffue, donnant l'aumône aux pauvres, Saint Pierre lui apparaissant.
Il y a une autre Sainte à barbe : Libérate (appelée aussi Débarras) dont nous parlerons en janvier, Si on est encore là.
- Automne en fleur, hiver plein de rigueur.
Sainte Foi ou Foy de Conques et d'Agen.
Sa vie sera racontée au 20 octobre avec celle de saint Caprais.
- Le blé devient noir s'il est semé à la saint Bruno.
Saint Bruno de Cologne, fondateur de la Chartreuse
Bruno d'Hartenfaust naquit à Cologne au 11ème siècle. (Mort en 1101) Son culte fut autorisé le 19 juillet 1514.
On l'appelait "Maître Bruno". Il fut très qualifié : éloquent, expert dans tous les arts, dialecticien, grammairien, rhéteur, fontaine de doctrine, docteur des docteurs. A l'âge de 15 ans, la collégiale Saint Cunibert de Cologne ne comptait pas d'écolier plus brillant. L'archevêque Saint Annon le remarqua et le nomma chanoine métropolitain. Craignant le succès dans sa ville natale, il partit pour la France pour aller continuer ses études au collège de Reims.
Puis il devint prêtre. Mais les honneurs le poursuivaient tant il était brillant.
Il alla prêcher un certain temps dans les campagnes, s'exerçant à la parole avec des gens simples. Puis il fut rappelé par l'évêque de Reims, Gervais, qui le nomma chancelier des écoles du diocèse. Comme il était doué pour tout, il fut environné de gloire.
Gervais mourut et un évêque intriguant, Manassès de Gournay, finit par arriver à le remplacer. Il n'aimait pas Bruno et le persécuta. Le diocèse devint un lieu de scandales. Mais en raison de la réputation de Bruno, Manassès n'osa pas y toucher tout en continuant à piller l'abbaye de Saint Rémi.
On organisa un Concile à Autun et Manassès fut condamné puis disparut de la scène et mourut sans qu'on ne sache ni où ni comment.
On dit que Bruno vint à Paris assister à l'enterrement d'un chanoine que l'on voulait canoniser. Or, Bruno reçut la révélation de la damnation du chanoine. La scène fut reprise par le peintre Lesueur sous le titre "Cloître de Saint Bruno".
Il se rendit à Molesmes en 1082, puis, attiré par la vie semi-érémitique, il fonda une cellule à Sèche-Fontaine, dans l'Aube, avec ses compagnons Pierre de Béthune et Lambert de Bourgogne. Il n'y resta qu'un an.
On est indécis sur ce qui se passa ensuite. Attiré de plus en plus par la vie solitaire, c'est peut-être à un abbé de la Chaise-Dieu que Bruno dut de trouver sa future retraite, une de leur dépendance située dans les Alpes.
Avec ses 7 amis fascinés par sa brillance, Lauduin, Etienne du Bourg, Etienne de Die, Hugues le chapelain, et deux laïques, André et Guérin, ils partirent vers Grenoble où il visitèrent Saint Hugues, l'évêque du lieu.
Hugues fit un songe où il vit, au fond des gorges du désert de la Chartreuse, un temple qui s'élevait et sept étoiles qui le couronnaient. (Cf. 1er avril) Le petit groupe partit vers la montagne en se taillant un chemin difficile, à coups de haches. Pendant que Bruno commençait à bâtir une chapelle qui sera appelée "Sancta Maria de Casalibus", Hugues rentra à Grenoble afin de régler les problèmes administratifs concernant les droits de propriétés.
Leur réputation attira bien des moines.
Le pape Urbain II (Eudes de Châtillon) l'appela à Rome. C'est à regret qu'il dut quitter la Chartreuse. Il désigna Lauduin pour le remplacer. Mais peu de temps après, La vie sans Bruno parut un enfer à ceux qui étaient restés dans la montagne. Lauduin baissa les bras et conduisit les moines à Rome visiter Bruno. Réconfortés par Bruno, ils reprirent le chemin de la Chartreuse qui prospéra.
Le saint passa quelques années à Rome et fit un voyage en Calabre, sans doute chargé d'une mission auprès de Roger de Sicile. Il y établit plusieurs ermitages. Une montagne porte son nom : "Serra San Bruno". Il vécut à La Torre jusqu'à la fin de sa vie.
Il avait de très bonnes relations avec Roger de Sicile de qui il obtint les terrains nécessaires pour construire ses ermitages.
Lauduin vint un jour l'y rejoindre et mourut à La Torre. Bruno était déjà bien malade lui aussi. Urbain II mourut et Roger expira, dans les bras de Bruno qui resta seul de tous ses compagnons d'aventures.
Un dimanche d'octobre 1101, Bruno, gravement malade, raconta son enfance depuis le début, reçut le Saint viatique et mourut sans agonie, entouré de tous ses moines.
Il fut enterré dans le cimetière de l'église de Notre-Dame de la Torre et découvert en 1515 au moment où les Chartreux obtinrent la permission de s'installer à La Torre.
Si Hugues de Grenoble, mort en 1132 était fêté à la Chartreuse dès 1135, le fondateur resta "Maître Bruno" pendant plusieurs siècles. Ce n'est qu'en 1514 que Léon X autorisa la récitation d'un office en l'honneur de Saint Bruno. Il ne fut donc pas canonisé selon les voies habituelles.
Il ne reste pas grand chose sur la vie de Saint Bruno. La plupart de ses écrits ont été brûlés lors des incendies qui ravagèrent la Chartreuse. Personne ne s'avisa d'écrire sa vie. C'est en ramassant ça et là des bribes de renseignements que l'on put reconstituer sa trajectoire.
On dit que Saint Bruno est resté en Calabre en raison de la douceur du climat. Il y fait tout de même moins froid et moins humide que du côté de Grenoble. En plus, avec une règle aussi sévère, ça n'est pas une sinécure.
Bruno est un des noms de l'ours : Le Brun. Intéressant pour un sauvage de la montagne !
Sainte Marie-Françoise
Anna-Maria-Rosa-Nicoletta Gallo vit le jour à Naples le 25 mars 1715. Son père s'appelait François et sa mère Barbe Basinsin. Ses parents étaient "peu fortunés" disent les PP. Bénédictins. Ils étaient "une famille de condition médiocre" disent les Petits Bollandistes.
Elle prendra le nom de Marie-Françoise des cinq plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ lorsqu'elle entrera dans le Tiers ordre de Saint François d'Assise, sous la direction des Pères réformés et déchaussés de Saint Pierre d'Alcantara.
Elle était assistée, d'une façon visible par son ange gardien. A quatre ans, elle suppliait qu'on l'emmène à la messe et se servait déjà d'instruments de pénitence. A cet âge, on la prenait déjà pour une Sainte.
Mais son père, François, la mit rapidement à la fabrication de galons d'or. Comme elle était chétive, elle eut un crachement de sang avec une fièvre violente. On la mit alors à un travail moins pénible, elle quitta la navette pour, le fuseau et pour filer l'or.
A l'âge de 16 ans, un riche jeune homme, charmé par sa conduite, demanda sa main. François, heureux de cette future union qui augmenterait le capital familial donna son accord sans celui de Marie-Françoise. Mais il s'entendit refuser : "Mon père, ne vous donnez pas cette peine, ne voulant rien connaître du monde, j'ai, depuis longtemps décidé de prendre l'habit des religieux du Tiers ordre de Saint François."
François, après avoir essayé de la dissuader, entra dans une violente colère, prit une corde et se mit à la frapper sans pitié. Barbe, la mère, dut intervenir en arrachant la corde des mains de son mari.
Son père l'enferma dans une chambre où il la laissa plusieurs jours sans autre nourriture que du pain et de l'eau. Durant ce temps, Marie-Françoise pouvait prier tranquillement. Un Père Mineur de l'Observance réussit à convaincre François d'accepter le désir de sa fille d'entrer au service de Saint François. Ravie, Marie-Françoise baisa la main de son père et courut se faire mettre l'habit tant espéré. C'était le 8 septembre 1731, le jour de la nativité de la vierge.
François s'apercevait bien de l'état de sa fille et se demandait s'il ne pourrait pas tirer profit d'un éventuel don de divination. Or, une dame riche, qui était enceinte, aurait bien voulut savoir si c'était d'un garçon ou d'une fille. François poussa Marie-Françoise à donner une réponse à la dame. Mais elle ne voulut pas passer pour une voyante qui dirait la bonne aventure.
Alors le père entra en fureur et flagella Marie-Françoise jusqu'à ce que sa mère et sa soeur vinrent lui arracher le fouet.
Sur les conseils de sa mère, elle s'enfuit de la maison et vint raconter ses misères à Don Jules Torno évêque du lieu. Il la raccompagna chez elle et fit les remontrances à François qui se calma.
Pour la consoler, le Seigneur lui fit l'honneur de plusieurs apparitions.
Sa mère mourut et son père voulut se remarier. Il fit peser sur Marie-Françoise tout le poids de l'entretien de la famille. Il lui menait la vie dure en répétant tout le temps "qui ne travaille pas ne mange pas!" et exigeait d'elle qu'elle paya dix écus par ans.
Son parrain subvenait à cette rente.
Ses soeurs, moins patientes, allèrent trouver la femme que leur père désirait épouser et la persuadèrent de rompre avec lui. François cru que ce complot avait été perpétré par Marie-Françoise. Il entra en colère et quitta la maison en emportant tout.
Sur l'injonction de son confesseur, elle prit un petit appartement, rue de la Coutellerie, et s'associa à soeur Marie-Félix de la Passion.
Après maintes tribulations, Marie-Françoise, dénoncée comme suppôt de satan, fut enfermée au Couvent dit du Bon-Chemin.
Malgré cela, son père et ses soeurs vinrent l'y accabler d'injures. Il y avait avec eux une femme impudente envoyée par ses persécutrices. Cela fit scandale et les soeurs du Bon-Chemin prirent Marie-Françoise en grippe à tel point que l'une d'elle voulut la précipiter du haut d'un escalier et on lui jeta sur la figure une terrine de braises. Il faut dire qu'elle étaient jalouses de la réputation de Marie-Françoise.
Puis, elle se mit à enfler des pieds à la tête. Sa santé s'altéra. Elle serait bien rentrée chez elle mais son confesseur s'y opposa. Elle vint alors habiter chez dame Candide Principe, épouse de Joseph de Mase. Elle commença à avoir de vives douleurs d'intestins. Comme un malheur ne va pas sans l'autre, elle apprit que son père allait mourir. Elle se mit à pleurer parce qu'elle réalisait qu'elle ne pouvait pas être au chevet de son père.
En 1763, elle révéla que Naples allait être décimé par une grande famine et une grande peste. L'année suivante, elle fut atteinte par la maladie mais finit par se rétablir après plusieurs mois. Elle en sortit réduite à l'état de squelette. Elle pleurait jour et nuit en étant si dérangée d'esprit qu'elle avait un besoin constant de la présence de son confesseur Jean Pessiri. Il résolut d'ailleurs de venir habiter la maison de la Sainte. C'était plus pratique pour lui.
Elle eut alors une "ébullition du sang". Ses médecins lui firent prendre inutilement des bains froids puis lui pratiquèrent une saignée au pieds. Mais le chirurgien la blessa maladroitement, ce qui fit souffrir horriblement Marie-Françoise en lui provoquant des spasmes. Le pied devint rouge, il fallut taillader dans les chairs car la gangrène s'y était mise.
Elle attrapa une toux violente suivie de vomissements de sang. Pour l'adoucir, elle dut porter un collier de plomb pendant douze ans. Elle disait alors "Le Seigneur m'a orné, comme son épouse, d'un collier de perles !"
Finalement, elle eut les stigmates du Christ : plaies aux deux mains, plaies aux deux pieds et plaie sur le côté gauche, là où est le coeur.
En 1789, l'Archange Raphaël lui apparut il était d'une beauté extraordinaire. Marie-Françoise resta sans voix. Il lui annonça qu'il était envoyé pour la guérir de sa plaie au côté.
Quand elle visitait les hôpitaux, elle aimait beaucoup passer du temps près des malades les plus repoussants et surtout ceux qui avaient des maladies contagieuses.
Puis elle se mit à sentir bon de temps à autres, et ce qu'elle touchait gardait son parfum. On remarqua qu'elle sentait bon surtout aux fêtes de la Vierge et les vendredis de mars où elle souffrait la passion du Christ.
L'état de Marie-Françoise s'aggravant de plus en plus, on l'envoya, en 1791, prendre un "bol d'air" à la campagne. Mais le résultat fut qu'elle se mit à tousser plus violemment et fut la victime de deux hernies étranglées qui provoquèrent des graves vomissements.
Elle revint à Naples pour y subir une opération. Ensuite, elle eut de vives douleurs à un pied. On pria pour elle et la douleur se calma. Mais elle eut alors d'horribles convulsions par tout le corps. Ses pieds et ses jambes s'enflèrent. Elle dut passer des jours et des nuits sur une chaise sans pouvoir dormir.
Comme elle se préparait à la fête de la Nativité de la Vierge, elle fut prise d'un telle crampe d'estomac qu'on aurait cru quelle était transpercée par un glaive.
Le 11 septembre, elle reçu l'extrême onction. Le 13, elle entra en extase et vit s'élever devant elle une grande croix nue. La maladie continua son cours et elle entra en agonie.
Le matin, on la fit communier. Elle retrouva toutes ses facultés et entra en extase. Elle dit "Madona... Voici que ma mère vient au devant de moi !" Puis elle pâlit. Don Pessiri alluma un cierge bénit et lui donna une dernière absolution. Il saisit alors un crucifix : "Soeur Marie-Françoise", lui dit-il, "baisez les pieds de votre époux mort pour nous sur la croix !"
Soulevant la tête, la mourante colla ses lèvres sur les pieds de son sauveur, et après les avoir tendrement baisés, retombant sur son oreiller, elle expira.
Dès qu'elle sut la mort de la Sainte - disent les PP. Bénédictins, la piété napolitaine entra en éruption. La foule se rua pour emporter une relique. Il fallut appeler les soldats de la garde royale et porter le corps dans une chapelle fermée avec une grille de fer. On faisait toucher à la défunte les objets que présentait la foule assiégeante.
- En octobre qui ne fume bien ne récolte rien.
- A la saint Serge, achète des habits de serge.
Saint Serge et Saint Bacque ou Bacchus
Ils étaient tous deux chevaliers romains vers le 4ème siècle. En même temps, ils étaient secrétaires d'État de l'empereur Maximien.
Un jour, Maximien était en Syrie et voulait sacrifier aux idoles dans la ville d'Augusta. Il avait ordonné à tous ses soldats d'assister à la cérémonie. mais il n'y vit ni Serge ni Bacque. Voulant savoir pourquoi ils étaient absents, il les fit chercher et ceux-ci lui dirent qu'ils n'avaient pas participé au sacrifice parce qu'ils étaient chrétiens. D'autres disent que ce sont des collègues qui les auraient dénoncés.
Maximien les dégrada sur le champs. Puis il les fit revêtir d'habits de femme et charger de colliers de fer. Il les fit promener ainsi dans la ville pour être la risée de tous.
Ensuite, ils furent ramenés vers l'empereur qui les exhorta à renoncer à leur foi. Mais comme il n'arrivait pas à ses fins, il les envoya au préfet de l'Orient : Antiochus, qui passait pour être un homme cruel.
Il espérait que Serge et Bacque changeraient d'avis à la suite des fatigues de la route, des affronts qu'ils recevraient, à l'idée même d'être livrés à un si cruel Préfet. De plus, l'humiliation était à son comble, sachant qu'ils étaient livrés à un homme à qui ils avaient autrefois commandé.
Mais ils ne changèrent pas d'avis.
Arrivés sur les lieux, Antiochus essaya de les persuader de sacrifier aux idoles. Comme il n'y parvenait pas, il condamna Bacque à être fouetté par quatre bourreaux. Cela fut si terrible que Bacque mourut pendant qu'on le fouettait.
La nuit suivante, il apparut à Serge pour l'encourager à endurer les supplices qu'on allait lui infliger de manière à ce qu'ils soient ensemble pour le même triomphe.
Antiochus étant obligé d'aller dans une ville non loin d'Augusta, il fit chausser Serge avec des chaussures dont les semelles étaient garnies de clous en dedans. Il le contraignit de courir devant son chariot jusqu'à la ville voisine. (15 km jusqu'à Tetrapyrgya, aujourd'hui Qseyras-Sêlé)
La nuit suivante, Serge fut guéri de ses blessures grâce à un ange qui lui apparut. Le Préfet croyant qu'il s'agissait là de magie, lui fit endurer une seconde fois le supplice.
Puis, désespérant de pouvoir lui faire changer d'avis, il le condamna à être décapité à Rosafa. (qui devint Sergiopolis)
Ce fut le 7 octobre de l'an 300.
Serge fut le premier Saint à qui on dédia une Basilique dans un lieu qui ne fut pas son tombeau. (Eïta en Syrie en 354) Puis la Syrie se couvrit d'églises sous le vocable de Saint Serge. Bacque ou Bacchus ne jouira pas de la même popularité, sans doute à cause de son nom qui rappelle un dieu païen.
Justinien construisit une église Saint Serge et Saint Bacchus à Constantinople. Elle est, aujourd'hui transformée en mosquée. Le culte de Saints Serge et Bacque parvint en Gaule vers le 7ème siècle.
Grégoire de Tours raconte que deux hommes avaient volé des poulets réservés à l'église Saint Serge à Rosafa. Il les firent cuire, mais quand les invités arrivèrent, les poulets étaient aussi durs que la pierre.
Des reliques ont été apportées à Saint Martin de Tours, Chartres et Angers.
Sainte Pélagie (Haute mer) d'Antioche. Patronne des comédiens.
Théodose le Jeune (408-450) régnait sur l'empire. Maximien, patriarche d'Antioche (Antakia) organisa un synode d'évêques. Nonne, le solitaire qui avait été tiré de son ermitage pour être élu évêque d'Edesse (Urfa) assistait à la réunion. On le pria de faire un sermon. Acceptant de le faire, il se mit à parler à la porte de l'église Saint Julien.
Pendant que tous les auditeurs étaient là, bouche bée, suspendus à ses lèvres comme on peut l'être à celles d'un conteur, une jolie dame passa. Elle était très élégamment vêtue et ses bijoux éblouissaient tout le monde, c'était Pélagie, la plus débauchée des comédiennes d'Antioche. Elle était suivie de plusieurs personnes du beau sexe, richement habillées, et qui se dandinaient afin de donner au cortège une démarche des plus pompeuse.
Elle était si belle qu'on ne se lassait pas de la contempler. Plus on la regardait, plus on la trouvait ravissante. De plus, elle était si parfumée que tout embaumait autour d'elle lorsqu'elle passait.
Non seulement elle avait la tête nue mais ses seins dépassaient un peu beaucoup et tendrement de son décolleté aguicheur.
Dès que les évêques l'aperçurent, ils tournèrent la tête de l'autre côté afin de ne pas se laisser tenter. Seul Nonne la regarda fixement. Puis il se tourna vers les évêques en leur disant : "Avez vous considéré comme cette créature est magnifiquement parée ? Hélas, Notre Seigneur se servira d'elle pour condamner notre négligence dans les fonctions de notre ministère. Car quel soin ne prend-elle pas à se parer et à s'ajuster pour plaire aux hommes mortels. Elle emploie tout son temps à cela. Elle est toujours appliquée à trouver de nouvelles inventions pour se rendre de plus en plus agréable. Et nous qui avons un Dieu d'une majesté infinie, un Époux immortel que les anges ne cessent jamais de contempler, nous négligeons l'embellissement de nos âmes. Par une lâcheté insupportable, nous les laissons toutes languissantes et couvertes d'une infinité de taches qui les rendent haïssables aux yeux de notre père céleste."
Quand il eut fini son homélie, il rentra chez lui et se prosterna en demandant pardon à Dieu de ce que le soin que prenait Pélagie pour orner son corps dépassait de loin ce qu'il faisait lui pour embellir son âme.
Le dimanche suivant, Nonne fut convoqué pour prêcher au peuple dans l'église. Pélagie qui n'allait jamais dans une église, vint, occasionnellement, pour voir mais surtout pour être vue.
Mais elle fut touchée par les paroles de Nonne. Ce fut l'arroseur arrosé, elle lui écrivit une lettre demandant de lui parler. Nonne aurait-il été plus séducteur que Pélagie ? Concurrence de comédiens ?
Craignant un artifice du démon, Nonne lui répondit : "Qui que vous soyez, gardez vous bien de vouloir tenter la fragilité d'un homme pécheur. Si vous voulez vraiment vous convertir, venez me voir en présence des autres évêques car je ne crois pas utile de vous accorder une audience afin de ne pas m'exposer à la malice du démon."
A peine avait-elle reçut la lettre que Pélagie courut à l'église Saint Julien et se jeta aux pieds de Nonne, devant les autres évêques. Elle les entoura, les baisa, les arrosa de ses larmes et confessa sa vie de pécheresse.
Nonne lui dit qu'il en fallait plus pour baptiser une pécheresse. "Si vous ne voulez pas me baptiser, vous serez responsable du salut de mon âme! dit-elle"
Il firent mander Romaine, la supérieure des diaconesses, afin qu'elle vienne s'occuper de Pélagie. Elle arriva sur le champ et trouva Pélagie entourant toujours les pieds de Nonne. Elle eut bien du mal à lui faire lâcher prise afin de l'exorciser.
Alors Nonne lui demanda son nom : "Je m'appelle Pélagie mais ceux d'Antioche m'appellent Marguerite en raison du nombre de perles que je porte ordinairement pour plaire aux hommes."
On fit trois pierres d'un coup, elle fut exorcisée, on la baptisa et on la confirma. Après quoi Romaine s'occupa de l'instruire. Le démon hurla et fit entendre une voix terrible pour reprocher à Nonne, non seulement de lui avoir enlevé trente mille Sarrasins mais de lui enlever Pélagie, sa perle, qui était sa plus grande gloire.
Trois jours après son baptême, elle donna tous ses bijoux à Nonne, ses habits précieux, son or, son argent, en le priant de tout distribuer aux pauvres. Puis, elle affranchit tous ses esclaves, se vêtit d'un rude silice avec une mauvaise tunique d'homme et se fit appeler Pélage. A l'insu de Romaine, elle fila secrètement vers Jérusalem, jusqu'au Mont des Oliviers où elle se bâtit une petite cabane qui ne laissait même pas entrer la lumière du soleil. Elle y vécut quatre ans.
Au bout de ce temps là, Jacques, un diacre de Nonne vint à Jérusalem et demanda des nouvelles du solitaire Pélage. Il retrouva la pénitente dans son ermitage. Il ne la reconnut pas tant elle était exténuée et amaigrie par ses austérités. Il ne lui restait rien de son ancienne beauté. Après lui avoir donné le bonjour et les recommandations de Nonne, il fit le tour de tous les monastères où il entendit parler de Pélage comme d'un modèle de Sainteté. Étonné de ce qu'il avait entendu, il retourna à l'ermitage du Mont des Oliviers afin de parler encore à Pélage mais il le trouva mort.
On vint pour lui donner une sépulture. On fut bien étonné d'apprendre qu'il s'agissait d'une femme.
On prétend que son corps fut amené en France et déposé à l'abbaye de Jouarre près de Meaux. D'autres disent qu'elle fut amenée à Pouilly avec les reliques de Saint Julien et de Saint Macaire.
Sainte Brigitte de Suède
Née en 1303, elle perdit sa mère assez rapidement. Elle vécu dans un milieu de hauts fonctionnaires en Ostrogothie puis se maria avec Ulf Gudmarsson, sénateur du royaume (elle avait 13 ans) Elle eut huit enfants.
En 1341-42, elle fit le pèlerinage de saint Jacques de Compostelle avec son mari. Au retour, Ulf tomba gravement malade à Arras. Il mourut des suites de cette maladie en 1344.
La mort d'Ulf transforma la vie de Brigitte. Elle vécu à l'abbaye de Salvastra où elle commença à recevoir des révélations. Avec ses révélations, elle intervint dans toutes les cours d'Europe.
En 1349, elle partit pour Rome d'où elle ne devait plus revenir. Elle y fonda l'ordre du Saint Sauveur. Un moine rédigea ses "Révélations". En 1372, elle pèlerina vers la Terre sainte. L'année suivante elle revint à Rome pour y mourir. Son corps fut ramené en Suède par sa fille Catherine.
Saint Abraham (le père d'une multitude de nations) ou Abram (le père est très haut)
Patriarche Biblique dont l'histoire est racontée dans la Genèse. Il s'appelait d'abord Abram mais Dieu lui imposa le nom d'Abraham lors de l'alliance qu'il fit avec lui et dont la circoncision est le signe. Il épousera Saraï (princesse) qui était stérile et qui changera son nom en Sara (suppression du i) lorsqu'elle enfantera de Isaac. (j'ai ri) Il est le père des Ismaélite.
S'il fait beau à la saint Denis, l'hiver sera faible et de beaux jours se succéderont jusqu'en janvier.
- Ai lai saint Denis l'hivré court par les chemis (Morvan)
- Beau temps à la saint Denis, hiver pourri
- A la saint Denis, bonne sèmerie
- S'il fait beau à la saint Denis, l'hiver sera bientôt fini.
- S'il pleut à la saint Denis, l'hiver sera humide et sans glace.
- Saint Denis mouillé, hiver germé.
- S'il pleut le jour de saint Denis, tout l'hiver aura de la pluie.
- A la saint Denis, dernière semaille au pays.
- Le jour de saint Denis, l'hiver se marie à minuit.
Saint Denis l'Aréopagyte (Dionysos : fils de Dieu ou né deux fois)
Malgré de nombreux écrits légendaires qui bombardent Denis premier évêque d'Athènes et de Paris, convertit par saint Paul, on ne sait ni où ni quand il a vécu ni qui il est. Il a été souvent confondu avec le saint Denis de Paris martyr sur la butte Montmartre (Mont des martyrs)
Les rois de France ont commencé très tôt à vénérer saint Denis. Clovis, se convertissant, cria lors d'une bataille "Mon jou saint Denis" qui signifie "mon Jupiter est saint Denis" traduit plus tard par "Montjoie saint Denis". Il remplaçait Jupiter par saint Denis.
Cette exclamation accompagna la création de la royauté en France.
Il nous reste du saint un corpus de textes, entre autres, une description étonnante de la Hiérarchie Céleste. Ce système hiérarchique a marqué la mentalité occidentale. Les institutions d'aujourd'hui, aussi neutres et laïques qu'elles se veuillent, sont construites sur un substrat religieux emprunté inconsciemment aux systèmes célestes de Denis l'Aréopagyte.
Ce substrat est rarement mis en évidence, et pour cause. Les textes fondateurs sont peu traduits et donc peu connus.
L'analyse de l'espace social d'aujourd'hui s'enrichirait à les remémoriser.
En voici un petit extrait :
P 197
Ainsi donc, qui parle de HIÉRARCHIE entend par là une certaine ordonnance parfaitement sainte, image de la splendeur Théarchique... et tendant ainsi, autant qu'elle le peut sans sacrilège, à ressembler à celui qui est son propre principe. Car pour chacun des membres de la Hiérarchie, la perfection consiste bien à tendre, autant qu'ils le peuvent, vers l'imitation de Dieu, voire même, mystère plus divin que les autres, à devenir, selon la parole de l'Ecriture, les COOPÉRATEURS de Dieu, à manifester enfin en eux-mêmes, autant que la chose est possible, le reflet de l'acte divin... Chacun imitera Dieu selon le mode qui convient à sa fonction propre... Il convient donc, à mon sens, que les purifiés se dépouillent de tout mélange, se libèrent de la moindre trace de dissemblance... (Oeuvres complètes du pseudo Denys l'aréopagite. - Aubier Montaigne Paris 1943)
Saint Ghislain ou Guillain
La ville de Saint Ghislain, près de Mons, en Belgique est née du nom du saint et d'une abbaye dont il était le patron.
Venu de Grèce, il prêcha dans tout le Hainaut.
Après avoir conversé avec saint Amand, saint Ghislain se retira et alla dans le Hainaut commencer à construire un monastère à l'endroit où l'on voit aujourd'hui la ville qui porte son nom. Ce lieu était alors appelé Ursidongus, Ursidongue (retraite de l'ours ou de l'ourse)
Il serait mort vers 681.
Peu de dictons en cette période un rien blafarde qui s'enfonce tout doucement dans l'automne.
La première invasion du froid a lieu vers le 8 octobre. Un autre viendra vers le 23.
Curieux que cette semaine n'ait pas donné plus de dictons malgré la présence et la popularité de Thérèse d'Avila au 15.
Le brouillard a fait son apparition. Il est souvent considéré comme une bénédiction.
Bientôt les gelées blanches.
- Brouillard d'octobre, pluie de novembre, beaucoup de bien du ciel font descendre.
- Vent d'octobre est la mort des feuilles.
- Si octobre s'emplit de vent, du froid tu pâtiras longtemps.
- En octobre, qui n'a pas de robe en cherche.
10 octobre
Saint Eulampe et Eulampie
En l'an 303, à Nicomédie, en Bythinie, (Izmit, ouest de la Turquie actuelle, au bord de la mer de Marmara) Eulampe quitta la ville pour la solitude. Puis il revint à la ville pour y combattre les dieux païens. Il fut arrêté et torturé cruellement. Entre autres tourments, on lui attacha des petites cordes aux doigts de pieds et à ceux de mains et le bourreau tirait violemment par saccades. Puis on lui arracha les chairs à tel point qu'il devint squelettique et aveugle et faisait peur à voir.
Il était ainsi exposé lorsque Eulampie, sa soeur vint l'embrasser et clamer qu'elle aussi était chrétienne. On lui fit subir diverses tortures puis on les jeta tous deux dans une fournaise mais le feu ne leur fit pas de mal. Alors, on les décapita.
Sainte Tanche
Sans doute d'origine syrienne, elle vint s'établir à Saint Ouen, en Champagne avec sa famille. (Marne) Ses parents invités par son parrain à une fête à Arcis-sur-Aube, la laissèrent à la maison pour la garder. Mais le parrain désolé demanda qu'on aille chercher sa filleule. Il envoya un serviteur. Elle refusa d'abord de l'accompagner puis finit par accepter. Ils partirent tous deux vers Arcis.
Arrivé à un lieu appelé "La Beigne", il lui fit des avances qu'elle refusa. Il devint furieux, saisi son épée et lui trancha la tête. Tanche se releva, prit sa tête et s'avança vers la vallée de Lhuitre. Arrivée près d'un buisson d'aubépine, elle déposa sa tête et expira.
Des anges vinrent l'enterrer et firent pousser sur sa tombe des épines serrées, des églantiers touffus et des buissons épais afin que ni les laboureurs ni les bêtes ne la touchent. Le malades qui passaient par là ressentait une amélioration.
Plus tard, un paysan eut une vision qui lui indiquait où se trouvait le corps de Tanche. On voulut la ramener à Arcis, on la chargea sur un chariot tiré par des boeufs mais ils s'arrêtèrent à Lhuitre et ne voulurent pas aller plus loin. On l'y inhuma.
Saint François de Borgia
Général des Jésuites mort en 1572. Il fut d'abord homme d'État puis Jésuite. En Colombie, il est invoqué contre les séismes.
Sainte Telchide
Première abbesse de Jouarre, morte vers 660.
Saint Hugues de Mâcon
Ami d'enfance de saint Bernard, il devint cistercien puis fut envoyé près d'Auxerre pour fonder l'abbaye de Pontigny. Son souci principal était que son abbaye fonctionne comme une hôtellerie et mettait en avant l'hospitalité.
Il fut le premier moine de Cîteaux à devenir évêque d'Auxerre en 1137.
Il mourut en 1151.
Saint Virgile
Moine de Lérins qui vécut 127 ans et connut le Ve, le VIe et le VIIe siècle.
Saint Firmin (ferme)
Le Firmin d'aujourd'hui n'a pas plus de vraisemblance que celui du 25 septembre. Voir au 25/9
On le croit évêque d'Uzes
- Octobre ensoleillé, décembre emmitouflé.
- Un Octobre en brumes est un mois à rhumes.
Saint Nicaise (victoire)
La légende veut qu'il eut deux compagnons, Quirin et Pience et qu'il fut évêque de Rouen. Il aurait été sacré évêque par le pape saint Clément. Il vint à Paris sous la conduite de saint Denis. Avec ses compagnons, ils quittèrent Paris et arrivèrent à Vaux-sur-Seine où un dragon terrorisait le pays. Avec son étole, Nicaise ramena le dragon, fit un signe de croix et le monstre disparut. Un peu plus loin ils découvrirent une caverne pleine de démons qu'ils chassèrent.
Domitien qui avait envoyé Fescennieus Sisinius pour faire mourir saint Denis. Après cela, il poursuivit Nicaise et ses compagnons. Il les arrêta au bord de l'Eure et les décapita et laissa leurs corps aux oiseaux et aux chiens. Mais la nuit, un ange vint aider les martyrs à se mettre debout. Ils prirent leur tête et marchèrent jusqu'à un île où ils furent enseveli par une dame pieuse du nom de Catulla.
Saint Cainnech
Il serait né en Irlande d'un père poète. Ses parents n'avaient pas de lait pour nourrir leur enfant. La nuit de sa naissance, Dieu envoya une belle vache qui put l'allaiter. Le lendemain, un veau apparut et permit de nourrir l'enfant pendant un bon bout de temps.
Il allait aux champs avec un camarade qui s'appelait Albus Mendax (Blanc menteur). Il faisait des boucliers et des flèches pendant que Cainnech priait. Il lui apportait des fruits qu'il avait volé mais chaque fois que Cainnech en mangeait, il les vomissait.
Plus tard, il passa en Grande Bretagne pour y apprendre les lettres et les bonnes moeurs. Il se mit sous la direction d'un abbé. Puis il désira aller en pèlerinage à Rome. En Italie il rencontra douze mauvais garçons qui voulurent le frapper mais leur main sécha sur le champ.
Il rencontra le vacher d'un duc qui lui fit un cadeau. Le duc irrité fit mettre Cainnech sur le bûcher mais le feu s'éteignit. Il le plongea alors dans de la chaux vive mais il en sortit indemne. On le jeta à l'eau avec une pierre au cou mais la pierre surnagea. Ces prodiges provoquèrent la conversion de tout le pays. Comme on l'honorait déjà comme un saint, il promit de leur donner une relique. Mais un ange lui apparut en lui enjoignant de regagner l'Irlande. Un dragon de feu tomba du ciel et coupa l'orteil droit de Cainnech. Il fit donc cadeau de son orteil droit puis retourna en Hibernie.
Il y retrouva Albus qui était devenu guerrier. Comme il ne donna qu'une toute petite aumône lors du prêche de Cainnech, une tumeur l'envahit dans tout son corps. Mais il fut guérit par Cainnech.
Peu après, comme il circulait sur une charrette tirée par des chevaux, il rencontra un pauvre et lui donna ses deux chevaux. Albus qui passait par là lui envoie deux chevaux sauvages mais les chevaux furent apprivoisés illico par Cainnech.
Un jour il rencontre un homme qui n'avait pas d'yeux ni d'oreilles ni de nez. Cainnech fit jaillir une source et aspergea l'homme qui retrouva ses yeux, ses oreilles et son nez.
Lorsqu'il pêchait, il lui suffisait de tremper son bâton dans l'eau pour que de gros poissons se présentent sur le bâton.
Il s'était fixé au pied d'un mont mais le mont lui empêchait de voir le soleil. Un ange vint et l'avertit que Dieu allait déplacer le mont. Dans un grand fracas, le mont se mit à se déplacer mais Cainnech dit à l'ange "non non ! laissez le là jusqu'à la fin des temps, je ne mérite pas que les montagnes se déplacent."Le mont resta mais avec une fente témoin de son déplacement.
Il y a de nombreuses histoires étranges et croustillantes qui courent sur Cainnech. On suggère qu'elle se rapportent à une divinité solaire. Sa vita est calquée sur les mythes celtiques.
Il fut abbé de Aghaboe (champ de la vache)
Saint Grat de Lichos
Premier évêque connu de l'ancien siège d'Oloron dans les Pyrénées au 6e siècle.
- Si Saint-Gommaire arrive par temps sec, l'hiver sera humide dès le début.
Saint Gomer de Malines
Gomer ou Gommaire est né à Emblehem, près de Lierre, sur la petite Nèthe. On le maria à Grimara et il eut, paraît-il, de grandes responsabilités politiques. Neuf ans après ses campagnes, il rentre chez lui et aperçoit un homme complètement tondu traîner un chariot et se faisant fouetter. Il apprend que sa femme terrorise les serviteurs, les accuse de toutes sortes de fautes afin de leur confisquer leurs bêtes et les rend corvéable à merci.
Dès qu'il est dans sa maison, il les invite tous à un grand banquet et leur rend tous leurs biens.
Puis il décide d'aller en pèlerinage à Rome. Arrivé près de la Nèthe, il coup un bel arbre pour pouvoir dresser une tente. Le propriétaire du terrain se fâche et lui reproche de massacrer ses arbres. Mais Gommaire joint les deux morceaux d'arbre avec sa ceinture et toute trace de coupure disparaît. Devant ce prodige, le propriétaire fait don du terrain à Gommaire. Sa ceinture est encore vénérée aujourd'hui.
Pendant la nuit, un ange lui commande de ne pas continuer son pèlerinage et de construire une chapelle à Nivesdonck (qui deviendra Ledon ou Lierre) Il y vi une vie monacale mais se rend souvent dans sa maison à Emblehem.
Un jour d'été, il voit sa femme obligeant ses serviteurs à travailler sous le soleil sans le moindre repos ni boisson pour se rafraîchir. Il fit jaillir une fontaine et renvoie sa femme. Elle fut prise d'une soif inextinguible sans pouvoir l'étancher. Mais bon homme , Gommaire guérit sa femme.
Un lundi, il aperçoit un bébé dans une gerbe. Un serpent sortait de sa bouche. Gommaire retire le serpent et reproche à la mère de négliger son bébé. Elle objecte qu'elle est obligée de travailler car elle doit une corvée tous les lundis. Il décide alors que les femmes ayant un nourrisson seraient dispensées de travailler.
Il était ami de saint Rombaut de Malines. Tous deux avaient des bâtons qui fleurissaient dès qu'ils les plantaient en terre.
Il mourut vers 775 et fut enterré à Lierre.
Sainte Bertille
Veuve et recluse à Maroeuil près d'Arras au 7e siècle
Saint Wasnulphe ou Wasnon
Patron de Condé, (diocèse de Cambrai) il était né en Ecosse au 8e siècle mais vint en Thiérache et dans les provinces du nord pour y prêcher. Il mourut à Condé
On l'invoque contre l'orage, la foudre et les incendies.
Saint Edouin ou Edwin (gardien des richesses)
Roi de Northumbrie (Écosse) à la fin du VIe siècle. Devenu veuf, il demanda la main d'Ethelburge, soeur d'Eadbald, roi de Kent. Mais Eadbald ne voulait pas livrer sa soeur à un païen. Edwin promit de laisser Ethelburge vivre sa religion. Le mariage fut alors accepté.
Sous l'influence de sa femme, il devint religieux. Il laissa son nom à la ville d'Édimbourg (ville d'Edwin). Un roi païen du Midland le tua en 633.
- Saint Wilfried ensoleillé, deux jours plus tard emmitouflé.
Saint Wilfrid ou Wilfried ou Walfrid ou Wilferder (Volonté et protection)
Archevêque d'York au 8e siècle.
Lorsqu'il vint au monde, une colonne de feu éclairait toute la rue où était la maison de son père.
A quatorze ans, il entra au monastère de Lindisfarme afin d'y faire des études. Puis il partit à Rome car il trouvait que le niveau de Lindisfarme n'était pas à la hauteur de ses ambitions. Sa mère, Éanflède, lui donna Benoît Biscop comme compagnon. En passant à Lyon, ils allèrent saluer l'évêque Saint Chamond. Après quelques études à Rome, Wilfrid reprit le chemin de Lyon et s'arrêta à nouveau dans la maison de saint Chamond où il resta 3 ans. Il y reçu la tonsure. Dès que Chamond fut occis par les sbires d'Ébroïn, Wilfrid rentra en Angleterre pour y bâtir le monastère de Stamford.
L'évêque saint Agilbert, lui conféra le sacerdoce. Il fut nommé évêque d'York en 669. Son zèle pour l'Église le fit persécuter par le roi Egfrid. Il s'échappa et prit un navire en partance pour Rome. Mais une forte tempête les fit échouer sur les côtes de la Frise où, pendant tout un hiver, il prêcha et convertit beaucoup de gens. Puis il se rendit à Rome où le pape saint Agathon reconnu sa cause et le rétablit sur son siège.
Rentré en Angleterre, Egfrid lui refusa l'entrée dans ses états. Il passa donc chez les Anglo-Saxons pour y prêcher et convertir à tout va.
Egfrid étant mort, son frère et successeur Alcfrid rappela Wilfrid. Mais son zèle agaça aussi le nouveau roi qui l'exila une fois de plus. Wilfrid repartit pour Rome où le pape Jean VII le rétablit dans ses fonctions.
En revenant, il s'arrêta à Meaux et tomba très malade. on crût qu'il allait mourir mais l'archange saint Michel vint le réconforter et le rétablir. En Angleterre, Alcfrid lui refusa l'entrée de son pays. Il dut attendre qu'Alcfrid soit mort et que son fils Osred régnât pour pouvoir reprendre ses fonctions. Mais il ne put guère que faire ses comptes sur sa vie devant Dieu. Il mourut le 24 avril 709.
On le représente ressuscitant un enfant pour le baptiser.
Sainte Spérie (espoir ?)
Au 8e siècle, près de Saint Céré et de Cahors, une jeune vierge très belle était demandée en mariage par beaucoup de prétendants. Elle s'appelait Spérie. Hélidius, un seigneur d'une autre famille menaçait la tranquillité du pays de Spérie. Pour le calmer, on lui proposa d'épouser Spérie.
Quand Spérie apprit la nouvelle, elle s'enfuit dans les bois.
On la chercha partout, en Auvergne, en Quercy, en Rouergue et en Limousin. Peine perdue, on ne la trouvait pas. Son frère Clarus et Hélidius réunirent nombre de soldats afin d'organiser une battue dans les forêts voisines. Vers midi, un soldat assoiffé vit un petit ruisseau où coulait une eau pure. Il suivit le ruisseau jusqu'à un énorme chêne. Après s'être désaltéré, son regard fut attiré par le creux du chêne où Spérie s'était réfugiée et priait si ardemment qu'elle n'aperçut pas le soldat.
Il revint vers Clarus et cria que Spérie était retrouvée. Tous se dirigèrent vers le chêne. Il commencèrent, en douceur à essayer de persuader Spérie d'épouser Hélidius. Mais au bout d'un certain temps, il passèrent aux menaces puis empoignant Spérie par les cheveux, il la tirèrent du creux de l'arbre et lui tranchèrent le cou. Elle avait vingt ans en 760.
Spérie se releva, prit sa tête dans ses mains et la porta jusqu'à une fontaine où elle expira.
Saint Jacques d'Ulm ou Jacques l'Allemand.
Né à Ulm en 1407, il avait une grande aptitude aux arts mécaniques. Il se spécialisa dans la peinture sur verre et les vitraux. Il partit à Rome et comme il manquait d'argent, il s'engagea dans l'armée d'Alphonse, roi d'Aragon. Après 4 ans, dégoûté de l'armée, il désira retourner à Ulm pour revoir son père. En passant à Bologne, il entendit une voix qui lui ordonnait de rester au couvent de saint Dominique.
Il devint moine à Bologne pendant cinquante ans où il excella dans son talent de verrier. Il fut le premier à donner aux vitraux la teinte jaune par l'utilisation de l'oxyde d'argent.
Il mourut en 491 à l'âge de 84 ans.
Saint Fiacc
Évêque de Slebte au sud Est de l'Irlande (Ve siècle)
Il fut baptisé par saint Patrick qui avait exigé que les évêques n'aient qu'une seule femme et qu'un seul enfant. Il est mort en 461.
Saint Séraphin (brûlant)
Il naquit en 1540 dans la région d'Ancône (Montegranaro). On l'appela Félix (heureux). Il gardait les moutons. Quand ses parents moururent, il tomba sous la coupe de son frère qui fut violent avec lui. Pour le fuir, il s'engagea chez les Capucins, dès l'âge de 16 ans, sous le nom de Séraphin. Il allait toujours nus-pieds. Il volait les légumes des moines pour les donner aux pauvres. Un jour, le supérieur trouva qu'il exagérait. Il vint au jardin pour constater les dégâts mais les légumes repoussèrent d'un seul coup.
Il ne dormait que trois heures par nuit. Il était illettré mais discourait facilement sur les textes liturgiques. Quand il était invité à la table d'un notable, il mangeait grossièrement en maculant sa barbe de la couleur des mets. Bien sûr, on n'osait rien dire.
Considéré comme un saint durant sa vie, ce fut une ruée lorsqu'il mourut à soixante quatre ans.
On raconte bien des histoires merveilleuses sur saint Séraphin. Ce serait trop long de les raconter ici.
A propos de "l'été indien", qui n'existe pas en Europe, voici un extrait d'un article de Marc Vandiepenbeeck IRM (Institut Royal de Météorologie à Bruxelles)
...Au risque de me répéter, l'été indien n'existe pas en Belgique ni en Europe de manière générale! Cette " mode " est venue avec la chanson de Joe Dassin : " L'été indien ".
Mais voyons l'extrait où il en parle : " C'était l'automne, un automne où il faisait beau. Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique ... ". Il précise clairement que ce phénomène se produit en Amérique du Nord. C'est effectivement typique du centre et de l'est des USA et du sud-est du Canada.
Une autre erreur est qu'on utilise cette expression à n'importe quel moment de l'automne dès qu'il fait beau. En fait l'été indien ne se produit qu'à la fin du mois de novembre (entre le 15 et le 30) (Records Quid 2000). Mais d'autres sources situent ce phénomène à la mi-octobre (Météo Média - Question de Savoir ou L'été des Indiens).
Ce phénomène provient du développement d'un anticyclone qui engendre un temps très stable. La nuit, du fait de sa durée, il y a un refroidissement très important souvent responsable de gelées matinales, accompagnées de brume ou de brouillard. Dans la journée, l'ensoleillement est suffisant pour avoir des températures très agréables.
En Europe le mécanisme du beau temps n'est pas le même. Ce sont des courants du sud-ouest qui amènent de l'air chaud responsable de nuits et de journées agréables. On parle dans nos régions de "l'été de la Saint Martin" (11 novembre) en Wallonie et de "l'été de Sainte Thérèse" (15 octobre) en Flandres. Ces périodes de beau temps se produisent généralement dans le courant du mois d'octobre et de novembre, après avoir déjà connu un temps qui s'apparentait à l'hiver. La tradition a attribué ce retour de l'été à Saint Martin et à Sainte Thérèse.
"Été Indien"
- Pour saint Géraud, les châtaignes font le chaud
- Souvent à la Saint-Géraud, nous arrive trois jours de beau.
Il existe un été de la saint Géraud tel celui de la saint Martin ou celui de sainte Thérèse.
Saint Géraud (lance qui gouverne)
Autrefois, quand les auvergnats faisaient la guerre, ils lançaient les assauts en criant : "Pour saint Géraud" !
Il fut comte d'Aurillac, au 10e siècle, où il fonda le monastère d'Aurillac.
Il naquit dans cette ville. Avant sa naissance, son père eut un songe, il vit un grand arbre sortir de son pied droit. Sa mère entendit l'enfant qui, de son ventre louait déjà la sainte Trinité.
Dans sa jeunesse, il tomba malade et fut rempli de boutons. Sa mère lui fit apprendre la grammaire et le chant, croyant qu'il ne pourrait pas assumer son rôle de seigneur. Mais il retrouva une santé et reprit les armes sans pourtant perdre le goût des études.
Un jour il aperçut une jeune et jolie serve. Il rendit visite à ses parents et, la trouvant assise au coin du feu, il s'aperçut des défauts physiques qu'elle avait. Ses sentiments changèrent alors et, voulant se punir de son imprudence, il rendit la liberté à la fille tout en lui donnant une dot et une ferme afin qu'elle puisse se marier. Cet exploit le rendit aveugle pour un an.
A la mort de ses parents, il hérita d'un immense domaine. Des voisins en profitèrent pour piller ses terres et persécuter ses gens. Mais Géraud, qui n'était pas du tout belliqueux, prit les armes et commanda à ses soldats d'émousser leur glaive et de les porter à l'envers. Cela ne l'empêcha pas de gagner la bataille.
C'était un justicier débonnaire. Souvent, il favorisait l'évasion des condamnés. Cela lui valu de se laisser parfois berner par les gens du peuple. Cependant, il avait toujours de quoi donner sans conditions. Il fréquentait peu les seigneurs et vivait simplement. Il partait souvent en pèlerinage à saint Martin ou saint Martial. Il fit sept fois le pèlerinage à Rome.
Il aurait voulu se faire moine mais sur le conseil de son évêque, Gausbert, il resta laïque afin d'assurer le bonheur de ses sujets.
Il se mit à faire des miracles. De son vivant, il eut le renom de thaumaturge.
On raconte beaucoup d'histoire étranges sur Géraud, montrant que petit à petit, il acquit des pouvoirs surnaturels. Il prévoyait, prophétisait et agissait à distance.
Il tomba malade près de Figeac et y mourut le 13 octobre 909.
Saint Édouard III
Roi médiocre et sans caractère disent les PP. Bénédictins. Il fut élevé à la cour de Normandie jusqu'à l'âge de 25 ans. Lorsqu'il rejoignit l'Angleterre, il avait une mentalité un peu "étrangère".
Il était très pieux et même un peu rigide. Mais il était très charitable.
Comme il reculait souvent devant les difficultés, certains princes arrivèrent à s'imposer. Godwin du Wessex lui donna sa fille Édith en mariage mais éleva sa famille à des postes d'importance.
Malgré quelques conflits, son règne se passa plutôt sereinement. Il mourut le 28 décembre 1065.
Saint Léobon (bon lion)
Il naquit au Ve siècle dans le bourg de Saint-Etienne, dans la Creuse.
Il s'installa dans un petit ermitage non loin de la ville. Une nuit, de jeunes débauchés envoyèrent une femme de mauvaise vie pour le corrompre. Devant la courtisane, Léobon se coucha sur des braises ardentes et l'invita à venir s'étendre auprès de lui. Le feu ne fit aucun mal à Léobon. La femme fut si effrayée qu'elle prit la fuite pour aller tout raconter aux jeunes gens. Il furent tellement impressionnés qu'il vinrent demander pardon.
Puis Léobon alla s'installer à Salagnac en Dordogne, jusqu'à sa mort. Après sa mort, il guérissait du mal des ardents (feu saint Antoine ou maladie de l'ergot de seigle ou feu pestilentiel) On trempait ses ossements dans du vin que buvaient les malades afin de guérir.
- À Saint-Calixte, il n'y a plus de fleur à calice.
Saint Calixte ou Calliste (très beau)
Curieux saint qui commença sa vie comme un escroc. Esclave chez Carpophore, il fonda une banque avec une somme d'argent que son patron lui avait confié pour d'autres affaires. Des clients vinrent déposer leur argent, il dilapida tout et s'enfuit. On le rattrape et on le condamne à tourner la meule. Remis en liberté, il recommença avec l'argent des juifs. Finalement on l'envoya aux mines de Sardaigne comme forçat.
Libéré par on ne sait quelle machination, l'indésirable Calixte reparut à Rome. Pour avoir la paix, on l'envoya passer dix ans dans une retraite à Antium.
Le pape Zéphirin qui était un peu fruste fit revenir Calixte, le nomma diacre et le chargea de gérer le cimetière de la via Salaria. Ce cimetière devint rapidement le plus grand de Rome. Calixte lui a laissé son nom.
Il devint pape en succédant à Zéphyrin.
Il se fit des ennemis dont saint Hyppolyte (et une partie du clergé) qui lui reprochait son laxisme et ses erreurs théologiques. Calixte acceptait tout et même ce qui allait contre la loi civile.
Il mourut probablement en 22. Sa Passio le fait jeter dans un puits au Trantévère mais il mourut sans doute lynché dans une bagarre. Honorable non ?
Sainte Menehould
Fille de Sigmar, conte de Perthes et de Lintrude. Ses soeurs s'appelaient Pusine, Houe, Ame, Francule, Liberge. Elles devinrent toutes religieuses au Ve siècle.
Un jour de canicule, Ménéhould fit jaillir une fontaine en plantant son fuseau dans la terre.
Elle est patronne de tous les fabricants de falots et des lanterniers.
Sainte Angadrème (Angandrisme)
Elle serait née en Thérouanne au 7e siècle. On voulut la marier mais elle s'était secrètement vouée à Dieu. Alors, elle pria Dieu de la rendre difforme afin de ne point plaire à un autre que lui. Aussitôt, son visage fut couvert d'une lèpre hideuse. Comme ses parents s'inquiétaient, elle leur avoua sa dévotion. Ils acceptèrent d'autant plus que le fiancé ne voulait pas d'un mariage arrangé. Devenue religieuse, elle recouvra sa beauté naturelle.
Un jour, elle arrêta un incendie en présentant les reliques de saint Evroult pour qui elle avait une dévotion intense.
Saint Burchard
Né au 8e siècle, il fut le premier évêque de Wurtzburg. Il s'habillait très simplement et refusait les vêtements de valeur. Sa crosse était faite en bois de sureau.
Il mourut le 9 février 752 au château de Hohenbourg où il s'était retiré avec six de ses religieux.
On l'invoque contre la gravelle et les maux de reins.
Saint Dominique l'encuirassé
Né au 11e siècle, ses parents offrirent un"bakchich" (une belle peau de bouc bien préparée) à un évêque pour qu'il ordonne la prêtrise à leur fils. En l'apprenant, Dominique refusa les ordres et se crû obligé d'expier pour la faute simoniaque de ses parents.
Il se vêtit d'une cuirasse de fer qui l'habillait directement sur sa chair. Il y ajouta des cercles de fer qui entouraient ses bras et ses jambes. Il ne la quittait que pour se flageller. (trois mille coups en récitant dix psaumes - quinze mille coups en frappant des deux mains)
Son record : réciter douze psautiers en se flagellant sans arrêt des deux mains puis il en commença un treizième jusqu'au psaume 31. Puis il s'effondra.
Il ne dormait qu'à genoux et la tête par terre.
Il vécut une vie austère à l'ermitage de Font-Avellane dans la province de Spolète. On essaya bien de le nommer supérieur ce fut en vain car il se disputait rapidement avec tout le monde.
Il mourut pendant prime le 14 octobre 1060.
Saint Léonard de Vandoeuvre
Il vécu dans le lieu qui s'appelle aujourd'hui Saint Léonard des bois dans la Sarthe. Il y construisit un monastère pour plusieurs moines. Sur dénonciation, le roi Clotaire envoya des enquêteurs sur place mais il ne trouvèrent rien à critiquer. Clotaire aida alors Léonard à poursuivre son oeuvre.
Un jour, alors qu'il priait dans sa cellule, un serpent s'éleva le long de ses jambes puis de son dos et sortit par le cou pour tomber par terre et expirer. Depuis ce jour, on ne vit plus jamais de serpent dans ce lieu. Il est représenté avec un serpent autour du cou. On l'invoque pour se guérir de la surdité.
Saint Euthyme
A sa naissance, près d'Ancyre (Ankara), on l'appela Nicétas. Il se maria avec Euphrosine dont il eut une fille : Anastasie. Un jour, il sortit de sa maison pour aller voir si son cheval paissait. Il en, profita pour quitter le pays et se diriger vers le mont Olympe (au sud de la mer de Marmara) et se fit moine sous le nom de Euthyme.
Ensuite, il partit pour le mont Athos (grèce du nord) où il resta trois ans dans une grotte. Puis il se dirigea près de Thessalonique afin de s'installer sur une colonne comme stylite. Il passa le reste de sa vie entre la colonne et le Mont Athos. Il mourut en 808 à soixante quatorze ans.
- Souvent Sainte-Thérèse nous apporte un petit été, mais surtout, jardinier, ne va pas te déshabiller.
- Souvent au 15 octobre, le temps s'apaise, car c'est l'été de la Sainte-Thérèse.
- À la Sainte-Thérèse, souvent neige à son aise.
Sainte Thérèse de Cepeda de Jésus, d'Avila, Fondatrice du Carmel déchaussé.
Thérèse mourut le 4 octobre 1582 au soir, dernier jour du calendrier Julien, et fut enterrée 11 jours plus tard, c'est-à-dire le lendemain, le 15 octobre, premier jour du calendrier Grégorien, le nôtre. Fabuleux comme passage. Bien autre chose que le passage en 2000 qui fut purement mécanique et conventionnel, malgré le "bogue" informatique" et les terreurs de certains
Tous les pays résistèrent à ce passage. Ce n'est que progressivement qu'ils acceptèrent de réorganiser leur calendrier. La Russie ne le fit qu'en 1918 et les derniers furent la Turquie en 1923.
Qu'est-ce que Sainte Thérèse est devenue pendant ces 11 jours qui lui ont été volés à la fin de sa vie, entre sa mort et son enterrement ? A l'heure où elle mourut, une colombe sortit de sa bouche puis elle dégagea une odeur suave. A côté de sa cellule, il y avait un arbre tout sec qu'on avait même recouvert de décombres et de chaux et qui se mit à reverdir et commença à porter des fleurs.
Thérèse est née le 28 mars 1515 au sud de la Vieille Castille, à Avila. Son père, un peu ascétique, s'appelait Don Alphonse Sanchez de Cepeda. Il eut trois enfants de sa première femme. Sa seconde femme, Dona Beatrix, qui s'habillait toujours comme une vieille dame, lui donna 7 fils et 2 filles dont Thérèse. Elle mourut à l'âge de 33 ans. Thérèse était âgée de 13 ans.
Était-elle rousse ? Un portrait peint par le Frère Jean de la Misère la représente avec des sourcils roux-noirs. Elle était assez grande et portait sur le côté gauche du visage trois grains de beauté.
Vers 7 ans, elle s'enthousiasma pour la lecture des Saints martyrs. Elle fugua un jour, avec son frère Rodrigue, son aîné de 4 ans, pour aller se faire martyriser par les Sarrasins. Un oncle les rencontra sur la route de Salamanque et les décida à revenir à la maison. Ils se bâtirent alors, en guise d'ermitages, des cabanes en branche dans le jardin.
Elle se mit à lire des romans de chevalerie, comme le faisait sa mère. Puis devint frivole en prenant un soin excessif de ses parures et de ses parfums.
Après la mort de sa mère, son père la plaça en pension dans un couvent, chez les Dames Augustines d'Avila. Au bout de 18 mois, elle tomba gravement malade et son père fut obligé de la ramener à la maison afin de la soigner. Puis il la conduisit chez sa soeur aînée. C'est là qu'elle eut des entretiens avec son oncle, Pierre Sanchez de Cepeda, à l'issue desquels elle décida d'avoir une vie plus spirituelle.
Elle insista alors auprès de son père pour qu'il lui permette d'entrer au monastère de l'ordre de Notre Dame du Mont Carmel d'Avila. Elle écrivit elle-même que lorsqu'elle quitta sa maison pour aller au Carmel, elle eut l'impression qu'on lui arrachait les entrailles et que ses os se déboîtaient.
Elle y revêtit l'habit le 2 novembre 1533. Elle avait 18 ans. Elle reçut alors le don des larmes.
Thérèse était étique, maigre et maladive. Elle devait supporter des vomissements continuels. Les médecins pensèrent qu'elle était inguérissable. Son estomac fonctionnait mal et son corps sec et décharné la faisait parfois se contracter à tel point qu'elle paraissait toute contrefaite. Mais elle édifia son entourage par sa conduite.
Un jour de l'Assomption, le 15 août, elle tomba en syncope. Pendant 4 jours on la tint pour morte et l'on prépara sa tombe. On voulut l'enterrer mais son père arriva et, sentant un léger battement au pouls, assura qu'elle était vivante. Puis elle se réveilla en disant que pendant son extase, elle avait vu Dieu, le ciel et les enfers. Grâce à ses prières à Saint Joseph, elle retrouva un peu de santé. Elle lui développa un culte particulier.
Puis Thérèse commença à recevoir la visite de Jésus-Christ. Un jour il lui apparut couvert de plaies. Elle en eut le coeur brisé. Un autre jour il lui dit "Je ne veux plus que tu aies d'amitié avec les hommes mais que tout ton entretien soit avec les anges !" Il la visitait souvent, quelquefois sous des formes sensibles et quelquefois sous des formes plus intellectuelles. D'autres fois, elle ne voyait que ses mains.
Un jour Thérèse lui présenta une croix en ébène comme on ferait au démon pour le chasser. Jésus la prit et la lui rendit enchâssée de quatre pierres précieuses.
La transverbération :
Jésus alluma en elle un tel feu de l'amour et un tel désir de le voir qu'elle en conçut une blessure qui la mit en état de langueur.
"Elle était blessée d'une plaie divine, qui, en la faisant languir et mourir, lui causait un plaisir ineffable, auquel tous les plaisirs du monde ne peuvent être comparés."
"Un Séraphin (brûlant) lui apparut, qui, ayant un dard à la main lui transperçait le coeur. Le dard était de fin or et il y avait au bout une pointe de fer qui était en feu. Quand il le portait dans son coeur, il lui produisait une flamme d'amour si excessive, qu'elle ne pouvait presque en supporter la véhémence; et quand il le retirait, il semblait qu'il lui arrachait les entrailles : il la laissait si embrasée, qu'elle était comme hors d'elle-même. La douleur des blessures sacrées lui faisait échapper des gémissements; mais leur suavité qui n'était pas moindre, l'enivrait tellement qu'elle ne pouvait plus ni voir ni parler, mais seulement jouir de la douceur de sa peine et des délices de son amour." (Pts Boll)
La fête de la transverbération se célèbre le 27 août.
Les visions :
Puis, satan lui apparut plusieurs fois. Il parlait avec une bouche horrible. De son corps semblait sortir une grande flamme. Elle raconte dans sa vie que quand Satan lui apparaissait, elle faisait le signe de croix pour le chasser, mais il revenait toujours. Alors elle eut recours à l'eau bénite bien plus efficace.
En 1559, elle eut une vision de l'enfer : C'était comme un four bas, obscur et resserré. Le sol était composé d'une eau infecte dans laquelle grouillaient des bêtes à venin. Au fond, il y avait une cavité étroite dans laquelle Thérèse se sentit encastrée. Elle ressentit dans son corps des douleurs excessives.
Un jour des rameaux, elle reçut la Sainte communion mais fut quelques temps sans pouvoir avaler l'hostie. Il lui semblait alors qu'elle avait la bouche pleine de sang et que son visage en était tout couvert. Elle sentait le sang comme tout chaud et nouvellement sorti de ses veines. (pour ceux que ça intéresse, Cf. L'enfer et les fantasmes de l'hostie, Piero Camporesi, Hachette, 1989)
Thérèse faisait souvent de la lévitation. On la voyait suspendue en l'air pendant ses prières. Au début où elle faisait ça, un jour où elle s'était mise à monter, elle s'accrocha à une grille tant la position était inconfortable. Puis, elle s'y habitua.
Son visiteur le plus fréquent était bien sûr Jésus-Christ avec qui elle entretenait de doux rapports, mais elle eut aussi l'honneur de recevoir la visites de la Sainte Vierge, de Saint Joseph, des apôtres Pierre et Paul, de Saint Dominique, (avec qui elle discuta pendant deux heures) Saint François, Sainte Claire et de biens d'autres Saints ainsi que des dix mille martyrs qui lui promirent de l'assister au moment de sa mort.
Un jour la Vierge lui apparut avec un grand manteau dont elle couvrait Thérèse et toutes ses moniales.
Réformes et Fondations :
Thérèse fut une grande réformatrice et fonda une vingtaine de nouvelles maisons ainsi qu'une quinzaine pour les religieux dont plusieurs en Italie et au Mexique. Chaque fois, elle y installait le culte à Saint Joseph.
Comme toutes les fondatrices, elle eut bien des difficultés pour l'organisation et le financement de ses maisons. Ses rapports constants avec Jésus la confortaient dans son dessein.
On disait à l'époque qu'elle était possédée par un "esprit ambulatif", soit, la bougeotte. La difficulté était augmentée par les accès de fièvre qu'elle contractait assez souvent. On aurait pu croire qu'elle était mue par l'horreur que lui inspiraient les destructions et les cruautés commises par les protestants dans toute la France. Son grand désir était de construire chaque fois une église de plus.
Tout ça ne l'empêchait pas d'écrire plusieurs ouvrages dont sa "vie", tout en exigeant de ses moniales la plus grande simplicité de fonctionnement, à la limite de la naïveté.
Elle communiait le plus souvent possible. Elle obtint même de pouvoir communier tous les jours. C'est à partir de ce moment que ses vomissements du matin disparurent pour ne laisser place qu'aux vomissements du soir, et cela pendant 23 ans.
Paradoxalement elle avait une mentalité bien pragmatique. Un soir de la Toussaint, elle était à Salamanque, elle s'enferma avec une moniale pour dormir dans une salle. Sa compagne lui dit : "Ma Mère, je me demande ce que vous feriez si je mourais ici subitement ?" Thérèse lui répondit : "ma soeur, quand ce sera arrivé, je verrai ce qu'il y a à faire. Pour l'instant, laissez-moi dormir !"
Un jour qu'elle s'était blessée à la jambe, elle dit à Jésus "Seigneur, après tant d'ennuis, il faut que celui-là m'arrive en supplément !" Jésus répondit "Thérèse, c'est ainsi que je traite mes amis !" Elle répondit "Pas étonnant que vous en ayez si peu !"
Il paraît qu'elle était même très bonne cuisinière.
Peu avant sa mort, elle rendit la vie à un de ses neveu en le serrant fort sur son sein.
Mais tout ça, ça use !
Et Thérèse pouvait de moins en moins vivre sans jouir des embrassements et des embrasements de son bien-aimé. D'autant plus qu'un jour Jésus lui dit que s'il n'avait pas créé le ciel il l'aurait créé pour elle toute seule et qu'il voulait l'y mettre au plus vite.
Terminant sa dernière fondation, à Burgos, elle voulut rentrer à Avila. Passant par Albe, la veille de la Saint Matthieu, elle y faiblit. Elle tint encore jusqu'à la Saint Michel puis il fallut la coucher.
Le 3 au soir, elle demanda le Saint viatique. Elle pouvait à peine se remuer. Puis elle recommanda à ses religieuses de ne rien changer à sa règle. (Saint Dominique, lui, avait fulminé contre ceux qui auraient osé toucher à quoi que ce soit de sa règle)
Le lendemain, elle demanda un crucifix, se mit sur le côté avec la croix dans ses bras. On lui donna l'extrême onction. Dieu lui apparut ainsi que les dix mille martyrs qui avaient fait la promesse d'être présents à sa mort.
Puis elle mourut en fin de soirée.
Le découpage :
On l'inhuma à Albe dans un trou profond que l'on couvrit de chaux et d'une grande quantité de pierre afin que personne ne puisse voler son corps. mais comme il continuait d'en sortir une odeur agréable, on la déterra pour la trouver aussi flexible que si elle avait été vivante.
On lui coupa la main gauche pour en faire cadeau aux Carmélites déchaussées de Lisbonne. On coupa le bras gauche qui fut laissé à Albe. Le reste fut porté au monastère Saint Joseph à Avila. Peu de temps après il fut restitué au couvent d'Albe sous l'ordre de Sixte V.
Puis, le corps resté flexible et parfumé, fut placé dans une châsse d'argent que l'on plaça dans un tombeau à même le maître autel de l'église. Dans un oratoire inférieur, on plaça son coeur et son bras gauche. On peut remarquer dans son coeur la blessure faite par le séraphin. Le Père Bouix qui, en 1849, a pu tenir le coeur entre ses mains atteste qu'il dégage une odeur céleste.
Du bras, on a enlevé les chairs depuis l'épaule jusqu'au coude afin de les découper et les envoyer un peu partout comme reliques. L'avant-bras est intact. En 1615, un de ses pieds fut transporté à Rome et placé dans le couvent de Sainte Marie de la Scala. (de l'escalier)
Puis, on fit cadeau d'un doigt de la main à Elisabeth de France, femme de Philippe IV, roi d'Espagne. Elle le fit enchâsser dans un reliquaire d'or et en fit cadeau à le reine Marie de Médicis qui le donna au monastère de l'Incarnation des Carmélites de Paris.
Outre le doigt du milieu de la main droite, les carmélites ont encore des reliques assez notables de sa chair, mais elles possèdent aussi son manteau. Le Carmel de Bruxelles est en possession de son cinquième doigt et aussi d'une belle relique : une clavicule. L'index de la main droite se trouve au couvent de Regina Coeli à Rome. Un autre doigt est chez les carmélites de Séville.
On représente parfois Sainte Thérèse en extase, voyant la place qui lui était réservée dans l'enfer si elle ne se fût pas convertie.
Lorsqu'on cherche l'étymologie du nom de Thérèse on a bien du mal. Il s'agit toujours de "étymologie obscure". Mais certain le font venir de la racine grecques "ther" qui se rapporte aux monstres et aux dragons de la préhistoire (thériomorphisme) c'est assez pittoresque mais c'est surtout intéressant par la sauvagerie que cela suppose chez les gens qui portent ce nom. Sauvagerie enfouie souvent sous un masque d'hyper-civilité ? Thérèse d'Avila ! Olé !
Saint Cannat (canus natus : né avec des cheveux blancs)
Il ne voulait pas devenir évêque de Marseille disant "qu'il n'y avait pas plus de raisons pour lui de devenir évêque de Marseille, que sa vieille canne de roseau desséchée de reverdir !" Mais, miracle ! la canne reverdit et "canus natus" partit donc vers le vieux port. Il mourut vers l'an 487.
- A la sainte Aurélie, semailles sont finies.
Sainte Aurélie
On dit qu'elle était fille de Hugues Capet et soeur du roi Robert. Elle était très belle et plaisait à tous. Comme on voulait la marier à un seigneur qui s'appelait Elwein, elle se déguisa et, secrètement, s'enfuit vers l'Allemagne où elle rejoignit saint Wolfgang, évêque de Ratisbonne, qui lui construisit un ermitage où il l'enferma. Elle y vécut cinquante deux ans et y mourut en 1027, après avoir fait plusieurs miracles. C'était 28 ans après la mort de saint Wolfgang.
On lui érigea un tombeau dans l'Abbaye de saint Emmeran. (Ratisbonne)
Son ermitage a été changé en une chapelle dédiée à saint André.
Un sainte Aurélia est fêtée le 14 octobre, surtout à Cordoue, en Espagne, où elle subit le martyre avec un saint Loup.
Une troisième Aurélie, martyre à Rome, est fêtée le 2 décembre. Elle fait partie d'un groupe de neuf chrétiens qui furent massacrés ensembles sous l'empereur Valérien en 256.
- Le 16 sec, été sec.
- Si saint Gall coupe le raisin, mauvais signe pour le vin.
- Le vin de saint Gall n'est jamais un régal.
- Coupe ton chou à la saint Gall, en hiver c'est un vrai régal.
- A la saint Gall, première chute de neige (uniquement pour certaines régions montagneuses)
- Quand de Saint-Gall arrive l'heure, la vache à l'étable demeure.
Saint Gall (Coq) (7e siècle)
Irlandais de souche, il accompagna saint Colomban en Gaule. Quand Colomban alla vers l'Italie, Gall resta en Souabe où il vécut en ermite près de la source de la rivière Steinach. Après sa mort, on y bâtit une église puis un monastère qui devint l'abbaye de saint Gall.
On dit qu'un jour, un ours lui apporta du bois pour un feu qu'il avait allumé pour réchauffer un compagnon. C'est pourquoi il est quelquefois représenté avec un ours.
Son, culte est encore vivace dans le sud-Ouest de l'Allemagne. Il est invoqué comme nourricier. Un adage dit : "Saint Gall te donne à manger et sainte Gertrude à Coucher". Le 16 octobre, on bénissait du vin pour les fiévreux.
Ce jour là, en Suède, on évitait de laisser sortir les moutons par criante de la jaunisse (gall signifie "bile" en suédois)
Des dictons énonçaient que, à la saint Gall, les pommes devaient être dans le sac et la vache à l'étable.
Saint Mommolin de Constance fut évêque de Noyon et de Tournai, ilpassa un moment à Luxeuil, abbaye fondée par le rouquin irlandais Saint Colomban, un dur des durs, un coriace. Puis, il est parti avec des amis évangéliser les nordistes du Pas de Calais. Saint Omer, évêque de Thérouanne, y était déjà et les accueillit en les installant sur une colline qui s'appelle encore aujourd'hui "Motte de Saint Mommolin". Ils y passèrent huit années puis se fixèrent dans un domaine qui se situait sur les bords de l'Aa et qui s'appelait Sithiu. En fait, ils s'était tous mis dans un embarcation et s'étaient laissé emporter par le courant qui les avait menés là-bas. Ils y faisaient des macérations, des pénitences, des jeûnes et tout et tout. Et Mommolin était leur consolateur.
Puis il fut appelé à être évêque de Noyon parce que Saint Éloi venait de mourir.
On dit que "l'imposante majesté de son visage jetait l'effroi dans l'âme des pécheurs impénitents, des hérétiques et des infidèles."
Jamais il ne flatta les grands. Il mourut en 685 après avoir été évêque pendant 26 ans.
Saint Mommolin est patron des bègues, sans doute à cause de son nom.
Sainte Hedwige ou Edwige
Fille de Berthold, duc de Carinthie, marquis de Méran, comte de Tyrol. Elle épousa à 12 ans le prince Henri, duc de Silésie et de Pologne. Elle en eut trois filles Agnès, Sophie, Gertrude et trois garçons, Henri, Boleslas, Conrad.
Elle s'habillait toujours comme une pauvresse dans des tons gris et ne changeait de vêtements que quand ils étaient en lambeaux. Elle passait son temps à secourir les veuves mais aussi à baiser les endroits où s'étaient assis les personnes religieuses qui y avaient fait des prières. Elle baisait aussi les serviettes et essuies-mains dont ces personnes s'étaient servies. Elle prenait l'eau dans laquelle ils s'étaient lavés les mains ou les pieds et elle s'en frottait le visage. Elle s'en servait aussi pour laver ses petits fils.
Elle s'était établie près du monastère de Trebnitz avec des gens de son entourage. Un jour, une soeur, qui regardait sans doute par le trou de la serrure, la vit prosternée devant un crucifix. Le Christ leva sa main droite et lui donna la bénédiction.
Elle était tout de même bizarre. Elle ne s'émeuvait jamais et acceptait tout comme ça venait. Un jour un domestique avait perdu trois belles coupes d'argent, sans le semoncer, elle lui demanda simplement de les retrouver. Quand elle apprit la mort de son mari, (en 1238) tout le monde pleurait sauf elle. Elle disait "pourquoi résister à la volonté divine !"
Rebelote quand son fils Henri, dit le Pieux, fut tué en combattant les Tartares.
Son régime : le dimanche, le mardi et le jeudi, elle mangeait du poisson, et des laitages. Le lundi et le samedi, des légumes secs. Le mercredi et le vendredi, elle jeûnait au pain et à l'eau.
Elle portait un vêtement fabriqué avec du crin de cheval. Elle portait une sorte de caleçon fait avec du crin et des noeuds qui était bien difficile à retirer par ses femmes lorsqu'il fallait en ôter le sang menstruel qui s'y amassait.
Sa belle fille dit un jour : "J'ai lu la vie de beaucoup de Saints mais je n'y ai jamais rien vu de plus austère que ce que je remarque tous les jours dans la duchesse, ma belle-mère".
Elle marchait toujours pieds-nus, même dans la neige. Elle se mettait à genoux-nus, ce qui lui fit venir de gros durillons.
Étonnant qu'elle ne soit pas tombée malade!
Son mari le duc avait commandé que lorsqu'elle passait devant une prison, on délivre les prisonniers qu'elle voudrait.
Avant sa mort, Marie-Madeleine, Catherine, Ursule et Thècle lui apparurent pour la consoler.
Elle mourut le 15 octobre 1243. Quand on la déterra en 1268, elle sentait évidemment bon, et elle tenait entre ses doigts une image de la Vierge. Il fut impossible de lui enlever et on dut l'enterrer avec l'image.
Saint Léothade
Il fut évêque d'Auch. Il aurait appartenu à la famille de Charles Martel. Tout ce qu'on sait de lui, c'est qu'il a été à Auch pendant 27 ans.
Il a laissé en héritage : Sa mâchoire inférieure avec 13 dents - 24 côtes et le sternum - l'os hyoïde - la partie supérieure du larynx - deux clavicules - deux omoplates - vingt quatre vertèbres (ce n'est pas vrai puisqu'il y a, en plus, celles du sacrum qu'il a aussi laissé) - l'humérus droit, le cubitus et le radius droits - l'humérus gauche - les deux fémurs avec les deux rotules - le tibia et le péroné droits - les deux calcaneum et plusieurs os du tarse, du métatarse et des orteils - quelques os du carpe, du métacarpe et des doigts.
Saint Bertrand de Comminges (Aigle brillant)
Évêque de Comminges au 12e siècle. Il naquit à l'Isle-Jourdain, dans le Gers. il devint chanoine de Toulouse puis évêque de Comminges.
Il fit beaucoup de miracles dont certains ressemblent fort à des facéties surtout lorsqu'ils concernaient des "clercs concubinaires".
Il mourut à Comminges en 1125.
Saint Élophe
Il est né à Toul et fut jeté en prison avec trente-trois collègues pendant le règne de l'empereur Julien. Mais la porte s'ouvrit pendant la nuit. Il alla enterrer sa mère puis fila à Grand dans les Vosges. En traversant la rivière Vaire, il convertit des juifs qui faisaient n'importe quoi. Il convertit 620 hommes sans parler des femmes.
Mais Julien le rattrapa. Élophe et son frère Encaire furent décapités. Mais tous deux ramassèrent leurs têtes et les portèrent au sommet de la montagne voisine où se trouvait une pierre blanche. (la montagne de Saint Élophe, entre Fromentières et Grand)
Élophe se reposa sur la pierre blanche et l'on peut encore y voir la forme de son corps sur la pierre.
Sainte Bologne
Elle est née à Grand (Vosges) au 4e siècle. Elle était très belle.
Un lieutenant nommé Ptolémée voulut la posséder mais elle refusa. Il l'attacha à un arbre et lui cassa les dents à coups de pierre. Puis il l'enferma dans un tonneau qui avait des pointes à l'intérieur et la précipita du haut de la montage de Roocourt. Le tonneau s'arrêta dans la prairie au bord de la Marne. Comme elle vivait encore, Ptolémée lui trancha la tête.
- Pluie de fin octobre, semée fructueuse
- Tonnerre en octobre, bonnes vendanges.
Sainte Marguerite-Marie Alacoque de Paray le Monial
Bien difficile de discuter du "cas" de Marguerite-Marie à travers nos catégories. Les bonnes soeurs de l'époque la prenaient déjà pour une tarée, ou au moins pour une personne bizarre. De plus, il devait y avoir de la jalousie devant une sorte de folle préférée par Jésus-Christ. Il y avait pourtant un antécédent avec Thérèse d'Avila. Mais ces phénomènes passionnels nous échappent car nos mentalités occultent une vraie compréhension de la bivalence de l'être humain : le monde de l'imaginaire, indispensable pour vivre, et le monde du raisonnable, indispensable pour ne pas mourir... trop vite.
Marguerite Marie Alacoque est née le 22 juillet 1648, Le jour de la fête de Sainte Marie-Madeleine la velue et la pleureuse. En pleine canicule.
Toute sa vie, elle fut tourmentée par une soif très vive. Pas étonnant quand on est né en canicule. Il y a, là-dessus, des textes très explicites. Mais c'était pour elle l'occasion de ne pas boire afin de faire des sacrifices. Une fois, elle resta sans boire pendant cinquante jours de suite.
Elle fut baptisée à Verosvres, dans le Mâconnais. Son père s'appelait Claude, grand administrateur royal, et sa mère Philiberthe. Ils eurent 7 enfants dont 5 moururent jeunes. Personne n'aimait le fromage dans sa famille .
Dès l'âge de 4 ans, elle fut confiée aux soins de sa marraine, Madame de Fautrières. Ce n'était pas comme à la maison mais il y avait une compensation : Madame de Fautrières habitait près de l'église, et ainsi, Marguerite-Marie pouvait aller facilement aux pieds de l'autel où elle ne s'ennuyait jamais.
A huit ans, elle perdit son père. Sa mère la mit en pension chez les Clarisses de Charolles.
A 10 ans, elle fit sa première communion puis tomba malade pendant quatre ans. Elle était quasi paralysée. Au bout de ces années, on la ramena à la maison. Elle fit voeu de devenir religieuse si elle guérissait et se leva illico.
Comme elle n'arrêtait pas de faire des oraisons jusque tard dans la nuit, sa mère la fit coucher avec elle. Mais ses jambes se couvrirent d'ulcères et elle eut très mal sur le côté.
Elle arriva à laisser sa mère mais augmenta les mortifications si bien qu'elle retomba encore malade. Elle proposa à sa mère de faire une neuvaine ensemble. Au bout de neuf jours, elle fut guérie.
Sa mère étant incapable de gérer les biens de la succession, proposa la direction des affaires à un gérant qui ne tarda pas à réduire le reste de la famille en véritable régime carcéral. De plus ils avaient peu à manger. Marguerite-Marie devait même aller mendier pour avoir des oeufs et soigner sa mère qui avait un horrible érésipèle au visage
C'était le moment ou Marguerite-Marie était devenue un peu plus volage et avait des rendez-vous. Mais la situation l'empêchait d'y aller. Chaque fois qu'elle sortait, elle se faisait quereller, puis elle passait le reste de la nuit au pied d'un crucifix à pleurer.
Jésus devint son maître !
Même quand elle était dans une boum, elle se sentait "comme liée avec des cordes, tirée si fortement" par Jésus "qui paraissait jaloux". Le soir quand elle rentrait, Jésus lui apparaissait, avec des plaies sanglantes, en lui reprochant ses vanités. Cependant, sa mère insistait pour "placer" sa fille et lui faire faire un bon mariage. Mais Marguerite-Marie résistait malgré son ambiguïté : faire plaisir à sa mère ou d'abandonner à son amant divin. "Un jour, Jésus me fit voir qu'il était le plus beau, le plus riche et le plus puissant, le plus accompli et le plus parfait de tous les amants" Il lui affirma que si elle le laissait tomber, il l'abandonnerait à tout jamais. Elle se décida donc pour la vie religieuse.
Sa mère désolée lui fit savoir qu'après tout ce qu'elle avait fait pour elle, c'est elle qui la ferait mourir.
Un oncle voulut la faire entrer chez les Ursulines. Mais un franciscain qui passait par là, reçut les confidences de Marguerite-Marie et alla trouver Chrysostome Alacoque, son frère, pour lui dire qu'il valait mieux qu'elle entre à Paray-le-Monial, dans le Charollais. Elle y entra le 27 août 1671.
Très vite elle recommença ses doux entretiens. Cela n'était pas du goût de tout le monde. La jalousie fit qu'elle dut attendre un certain temps pour faire sa profession.
La supérieure du couvent : Marie-Françoise de Saumaise l'avait un peu saumâtre. Elle aimait beaucoup Marguerite-Marie. Mais qui aime bien châtie bien et la De Saumaise s'ingéniait souvent à l'humilier. Elle la plaça à l'infirmerie sous les ordres de la soeur Catherine Marest, un vrai mec, dure et endurcie, qui lui en fit voir des vertes et des pas mûres. "Oh ! la lourde, tu ne feras jamais rien qui vaille." A tel point que Marguerite-Marie commença sérieusement à avoir la migraine.
On la changea de poste pour celui de pionne, afin de s'occuper des jeunes filles que recevait le monastère. Puis on la changea encore pour diverses occupations.
On avait bien dit qu'elle n'aimait pas le fromage. C'était une vraie maladie : la tyrophobie. Un jour, on lui en servit par mégarde et après l'avoir mangé par obéissance, elle tomba malade pendant trois jours. Surmontant son dégoût, elle se mit à manger du fromage, et, pendant huit ans, elle tombait malade pour trois jours chaque fois.
Un jour qu'elle puisait de l'eau au puits, le seau lui échappa et retomba au fond. La manivelle rendue folle vint la frapper à la mâchoire. Elle tomba en ayant les dents fracassées et des morceaux de gencives qui lui sortaient de la bouche. Elle se releva aussi sec et toujours calme, demanda à ses collègues d'aller chercher des ciseaux pour couper les lambeaux de chair pendantes. Elles furent tellement effrayées qu'elles se sauvèrent. Qu'à cela ne tienne, Marguerite-Marie prit les ciseaux et se les coupa elle même comme s'il s'agissait de morceaux de tissus ordinaires.
Quand elle s'occupait des malades, elle ne supportait pas la moindre saleté à tel point qu'un jour, elle absorba le vomissement d'un malade.
Un jour qu'on travaillait au chanvre, elle se retira un peu pour être plus près du Saint sacrement. Elle était à genoux et vit le Coeur entouré de séraphins qui chantaient :
L'amour triomphe, l'amour jouit.L'amour du Saint Coeur réjouit.
Les anges la prièrent de se joindre à eux pour chanter. Depuis, ils devinrent ses amis.
Un jour où elle allait communier, Jésus lui posa une couronne sur la tête. Sa migraine redoubla à tel point qu'elle se croyait transpercée par des épines acérées. Si elle cherchait à s'appuyer, ses douleurs augmentaient. Elle souffrait jour et nuit et s'en réjouissait.
Finalement Jésus lui proposa d'embrasser définitivement sa vie de crucifié. Elle s'en trouva transformée.
Ses souffrances allaient toujours du côté du feu (caniculaire) "Dieu est un feu qui consume". Mais Jésus voulait qu'elle abandonne toute volonté. Il voudrait pour elle.
Puis Jésus lui apprit "l'Heure Sainte". Toutes les nuits du jeudi au vendredi, elle devait se lever, se prosterner contre terre, réciter cinq Pater et cinq Ave et cinq prières qu'il lui avait appris.
Ses collègues religieuses ne voyaient pas ça d'un très bon oeil et quelquefois elle lui interdisaient d'avoir ce genre de relations, elle en souffrait beaucoup. Mais chaque fois, Marguerite-Marie, en balayant la cour chantait :
Plus l'on contredit mon amourplus cet unique bien m'enflamme que l'on m'afflige nuit et jour,on ne peut l'ôter à mon âme plus je souffrirai de douleur,plus il m'unira à son coeur.
Enfin, un jour où elle était prosternée, elle s'embrasa. Jésus laissa reposer son coeur sur sa poitrine. Puis, il lui parla longuement de son coeur en lui demandant de répandre le culte de son sacré-coeur. Puis, il prit le coeur de Marguerite-Marie et le mit dans le sien. Elle le vit comme consumé dans un brasier ardent. Il le lui rendit tout embrasé.
"Alors le Sacré-Coeur lui apparut comme un soleil éclatant, dont les rayons tombaient sur son coeur embrasé d'un feu si vif qu'il semblait prêt à se réduire en cendres."
Elle fut traitée de visionnaire. Puis elle devint comme malade, son coeur l'oppressait. Les médecins vinrent la voir et elle leur demanda de la saigner. Après bien des réserves ils s'y résignèrent et ça la soulagea. Ces oppressions revenaient souvent et, chaque fois, on la saignait, et chaque fois elle se sentait soulagée.
Mais les religieuses la trouvaient de plus en plus bizarre. Les médecins ordonnèrent qu'on lui fit manger de la soupe.
Un jour Jésus lui apparut avec ses cinq plaies "brillantes comme des soleils". "des torrents de flammes sortaient de son divin coeur". Il lui ordonna de communier le plus souvent possible. Il lui annonça que "chaque semaine, dans la nuit de jeudi à vendredi, il la ferait participer à la mortelle tristesse qu'il avait ressenti au jardin des oliviers."
Elle sortit anéantie de cette vision. Elle en contracta une fièvre qui lui fit risquer sa vie. Pendant ses accès, elle eut une vision de la Sainte Trinité : le Père plaça sur ses épaules une croix hérissée d'épines et le Fils lui annonça qu'il la crucifierait, puis le Saint Esprit, qu'il la consumerait.
La Mère de Saumaise lui demanda d'obtenir sa guérison de Jésus. Ainsi, elle reconnaîtrait que tout ce qui arrivait était vrai. Marguerite-Marie guérit instantanément.
Puis on la fit voir à des médecins qui trouvèrent qu'elle avait était un peu fêlée et surtout bien mélancolique.
Mais, en 1674, un religieux arriva à Paray-le-Monial : le père de la Colombière. Elle lui raconta ses visions et lui, enfin, il la comprit et l'engagea à continuer.
A Noël, le Sacré-Coeur lui apparut sur un trône de feu, rayonnant et transparent. Une couronne d'épine entourait le coeur.
Le Père de la Colombière n'eut alors de cesse que de répandre le culte du Sacré-Coeur.
Puis il reçu l'ordre de partir pour l'Angleterre. Pendant ce temps, elle devint un peu une victime. Son estomac, qui la faisait souffrir, ne pouvait plus accepter aucune nourriture, cependant, on lui donnait l'ordre de manger ce qu'on lui servait.
Puis la Mère de Saumaise fut remplacée par la Mère Péronne-Rosalie Greyfié. Le Père de la Colombière revint à Paray le Monial pour y mourir. Mais la Mère Péronne comprenait et aimait bien Marguerite-Marie et tout alla mieux.
Puis Marguerite-Marie fut en proie à de nouvelles souffrances : "Je te veux être toute chose !" lui avait dit Jésus.
Le démon ne la laissait pas tranquille. Elle était obsédée par la gourmandise, puis, quand elle entrait au réfectoire, elle était prise d'un fort dégoût pour ce qu'il y avait à manger.
La Mère Péronne fut remplacée par Marie-Christine Melin de Paray. Elle nomma Marguerite-Marie son assistante et maîtresse des novices. Cette année-là, la fête de Sainte Marguerite (d'Antioche : 20 juillet - canicule) tombait un vendredi. On fit, ce jour là, un premier hommage rituel au Sacré-Coeur en dessinant son image. Certaines religieuses refusèrent de participer à cette fête.
Le Père Ignace Rolin, jésuite, nommé supérieur à la résidence de Paray, la somma d'écrire ses mémoires.
Le démon lui faisait faire des chutes étranges, sans raisons. Plusieurs fois, lorsqu'elle voulait s'asseoir, la chaise fut enlevée de dessous d'elle. Un jour l'église fut enveloppée d'une tornade si violente qu'elle faillit s'envoler.
Mais Marguerite-Marie continuait à avoir ses entretiens avec Jésus.
Petit à petit, le culte du Sacré-Coeur fut accepté et se répandit. La réputation de la Sainteté de Marguerite-Marie devint immense. Elle comprit qu'elle n'avait plus rien à faire ici-bas. Son amant lui prédit qu'elle mourrait en 1690. En automne, elle fut prise de fièvres. Le 17 octobre, elle eut des convulsions et mourut. Elle avait 42 ans. Elle fut canonisée le 13 mai 1920.
- À Saint-Auneuil, cueille les querneuilles [cornouilles]
Curieux dictons qui ne correspond pas à un saint Auneuil de notre connaissance, même en interrogeant la paroisse d'Auneuil (Oise) où l'on y honore plutôt saint Sébastien.
Sainte Soline
Vierge et martyre au Poitou. Elle fut inhumée à Chartres en l'an 80.
Saint Béraire
Évêque du Mans au 7e siècle
Saint André de Crète ou le Calybite
Il vécut dans l'île de Calybite sous l'empereur Constantin Copronyme au 8e siècle.
Celui-ci défendit l'adoration des images sacrées. André partit vers Constantinople afin d'y promouvoir les images.
Un jour, que l'empereur assistait, assis sur son trône, à un carnage de chrétiens orthodoxes, André, prit d'un zèle divin, fendit la foule et se présenta devant l'empereur pour lui reprocher son impiété. Il fut arrêté et fouetté durement. Puis il fut conduit en prison. Sur le chemin, un homme s'arma d'un grand couteau et lui coupa le pied. Ce coup fut si cruel qu'André expira. On exposa son corps aux vautours puis enseveli au carré des malfaiteurs.
- A la saint Luc, sème dru
- Pour la saint Luc, les châtaignes tombent de leur perchoir.
- A la saint Luc il faut semer que la terre soit molle ou dure.
- A la saint Luc, il est temps de vendanger, si le raisin n'est pas mûr, il ne peut faire du suc.
- A la saint Luc, tue tes pourceaux et bredonne bien tes tonneaux.
- A la saint Luc, finit ton emblavure, (terre ensemencée) c'est le meilleur des trucs pour qu'elle ait bonne tournure.
- Si la saint Luc est pluvieuse, la fin de l'an est malheureuse.
- Lorsqu'il pleut dans le vallon à saint Luc, l'eau qui tombe est neige de montagne.
- Pour la Saint-Luc, la nue est au suc [pic].
- À la Saint-Luc, la betterave devient suc.
Saint Luc
Auteur du troisième évangile et des Actes des Apôtres. Il est né à Antioche (Antakya; Turquie actuelle)
On ne sait rien de lui sinon qu'il écrivait très bien le grec et qu'il avait étudié la médecine. Il fut compagnon de saint Paul.
Il est donc, avec Saints Côme et Damien, patron des médecins, mais aussi des peintres et des architectes. La légende veut qu'il ait fait le portrait de la Vierge Marie.
Son symbole est le boeuf, emblème des sacrifices - sans doute en parallèle avec le Christ sacrifié.
On dit qu'il vécut 84 ans et qu'il mourut en Bythinie (sud Marmara).
Saint Just d'Auxerre.
On a confondu Just et Justin. Ce sont deux enfants martyrs. Le corps de Justin, fêté au 1er août, était conservé à Louvres (en Parisis) Just est patron de Saint-Just-en-Chaussée (60) Son corps y serait conservé dans l'église paroissiale.
Il est probablement né à Auxerre. Son père s'appelait Justin et sa mère Félicie. Son oncle Justinien avait été enlevé tout jeune et vendu comme esclave. On ne savait pas ce qu'il était devenu. Just avait à peine 9 ans qu'il eut une vision qui lui indiqua que Justinien était serviteur d'un commerçant d'Amiens appelé Loup.
Malgré les réserves de Félicie, Justin et Just partirent vers Amiens à la recherche de Justinien.
De passage à Melun, un pauvre aveugle et boiteux demanda la charité. Just lui donna non seulement ses provisions de voyage mais aussi se dépouilla de son habit pour lui en faire cadeau. Il se fit tout de même semoncer par son père.
Arrivés à Paris, il logèrent chez un homme qui s'appelait Hippolyte et qu'ils avaient rencontré sur le chemin. Sur les bord de l'Oise, ils firent appel à un batelier qui les transporta de l'autre côté.
Puis, arrivés à Amiens, ils demandèrent où habitait Loup. L'ayant rencontré, Loup leur proposa de venir chez lui pour voir les esclaves et reprendre Justinien à condition d'avoir payé le prix de sa valeur.
Le soir, Just regardant les 12 esclaves de Loup, désigna un homme qui tenait une lampe allumée : "c'est vous, dit-il, que nous cherchons !" L'esclave dit : "Comment pouvez-vous me reconnaître alors que vous n'étiez pas né lors de mon enlèvement ?"
Mais il n'en était pas moins vrai qu'il s'agissait bien de Justinien.
Un soldat de Rictiovare (un cruel gouverneur et persécuteur romain qui sévissait dans la région) était présent lors de la reconnaissance. Il alla trouver Rictiovare en disant "J'ai vu des chrétiens qui s'adonnent à la magie. Que faut-il en faire ?" Ils allèrent alors à la maison de Loup mais Just et sa famille étaient déjà partis en emmenant Justinien.
Rictiovare dit : "Que quatre hommes prennent leurs chevaux et partent à la recherche des chrétiens pour les forcer à revenir. S'il ne veulent pas, qu'on les mette à mort !"
Les fugitifs suivirent la voie romaine qui va d'Amiens à Senlis. Arrivé à Sinamovicus, (Saint Just en Chaussée) près de la fontaine Sirique, (Puchot) Justinien proposa de s'arrêter et de manger. Just, qui avait le don de double vue, s'écria :"ne vous arrêtez pas et dépêchez vous d'aller vous cacher dans une caverne tout près d'ici. Je resterai ici pour veiller. Rictiovare à envoyé quatre cavaliers à notre recherche. S'ils arrivent, je causerai avec eux !"
A peine s'étaient-ils cachés que les quatre soldats arrivèrent. Ils demandèrent à Just où étaient ses parents et à quels dieux ils avaient l'habitude d'offrir des sacrifices. Comme Just refusait de révéler où était sa famille, un des soldats lui trancha la tête afin de la porter à Rictiovare. Mais le corps de Just se releva, il prit sa tête et la replaça sur ses épaules en disant : "Dieu du ciel et de la terre, recevez mon âme car je suis innocent !" Les soldats épouvantés s'enfuirent et allèrent raconter à Rictiovare ce qu'ils avaient vu.
Justin et Justinien qui avaient entendu la voix de Just, sortirent de leur caverne et se demandèrent ce qu'ils allaient bien pouvoir faire du corps décapité. Mais la tête leur parla et dit : "entrez dans la caverne, vous y découvrirez un antique tombeau couvert de lierre. Vous y déposerez mon corps. Quant à ma tête, portez-la à ma mère afin qu'elle l'embrasse !"
Trois jours après, ils étaient de retour à Auxerre. Félicie apprenant la sainte mort de son fils, devint joyeuse et rendit grâce à Dieu.
Elle suspendit alors, dans la maison, la tête de Just, enveloppée d'un linge.
Pendant la nuit, la tête éclairait non seulement la maison mais la ville d'Auxerre tout entière.
L'évêque d'Auxerre étonné de cette grande lueur s'en inquiéta. Il allèrent à la maison de Justin et apprirent ce qui s'était passé. Il fit déposer la tête dans une châsse et mirent le tout dans la cathédrale. une jeune fille, aveugle de naissance, invoqua la tête et recouvra la vue.
On montre, à Auxerre, rue du temple, la maison où habitait Saint Just.
- Octobre glacé, fait vermine trépasser.
- Octobre en bruine, hiver en ruines.
Saint Thomas Hélye de Biville (jumeau)
Né dans la Manche, à Biville, près de Cherbourg, il devint prêtre. Il passait son temps à se flageller toutes les nuits dans l'église avec des ajoncs et du houx. Lorsqu'il sentait un mouvement charnel, il se piquait avec une broche. Il mourut le 19 octobre 1257.
Saint Pierre d'Alcantara
Une des gloires de l'Espagne avec Thérèse d'Avila et Jean de la Croix. Il naquit en 1499 à Alcantara. Il fit ses études à l'université de Salamanque puis se fit franciscain et devint prêtre en 1524. Il réforma l'ordre des franciscains et fonda de nouveaux monastères. Il était ami de sainte Thérèse d'Avila. Il mourut en 1562.
Il vivait très pauvrement en ascète. Il mangeait tous les trois jours peu de choses. Il n'avait pas de lit et dormait à genoux en s'appuyant sur un bâton fixé au mur. Quand il lavait des vêtements de dessous, il n'attendait pas qu'ils soient secs mais les remettait mouillés, même en hiver etc.
Saint Théoffroy d'Orange
Troisième abbé de saint Chaffre près du Puy au 8e siècle. On le représente égorgé par les Sarrasins.
Sainte Frideswide
Née sans doute à Oxford (gué du boeuf), son père fonda pour elle un monastère. Un prince voulut l'enlever mais ses sbires devinrent aveugles. Elle les guérit et va se cacher dans la forêt, dans une étable à porcs. Puis elle fonda un monsatère à Thornbury (mont des épines). Elle reçut, dit la légende, la visite de sainte Catherine et de sainte Cécile avant de mourir. Elle fut ensevelie à Oxford et devint patronne de l'université. Dans le Pas-de-Calais, on la vénère sous le nom de Frévisse.
- Si Octobre est trop chaud, en Février, la glace est au carreau.
Sainte Foi ou Foy et saint Caprais
Fête soit le 6, soit le 7, soit le 20 octobre, jour de saint Caprais.
C'est Saint Martial de Limoges qui érigea l'évêché de la ville d'Agen. Mais cet évêché resta longtemps sans évêque. Ce n'est qu'à la fin du IIIe siècle que saint Caprais fut le premier évêque - connu - d'Agen.
Sous le règne de l'empereur Maximien fut envoyé vers Agen une délégation chargée de réduire les superstitions chrétiennes. Un certain Dacien, leur chef, ne manquait pas d'exceller dans le genre massacre. La plupart des chrétiens avait fui la ville pour se réfugier dans la campagne environnante.
La confrontation avec Dacien n'était pas chose facile.
C'est une jeune fille chrétienne, nommée Foi, ou Foy, née à Agen, belle à souhait et connue pour ses vertus qui fit le premier pas, malgré elle. Elle fut convoquée par le gouverneur. On fit venir un lit d'airain sur lequel on coucha Foy puis on mit le feu en dessous.
Caprais, inquiet de ce qui se passait, eut l'audace de descendre de la colline où il se cachait et aperçut de loin la Belle Foy couchée sur un lit de feu. Il invoqua intensément le ciel puis il vit briller sur la tête de Foy une couronne qui brillait de mille couleurs. Une colombe descendit se poser sur la tête de Foy et l'environna avec un linge éclatant comme le soleil puis étendit ses ailes d'où tomba une pluie fine qui éteignit le brasier.
Caprais comprend qu'il s'agit d'un signe lui indiquant son futur martyre. Il frappe alors le rocher sur lequel il s'était appuyé et voila qu'en jaillit une source qui n'a jamais tari depuis.
Puis il fonce vers le lieu du martyre de Foy et entre devant les soldats et le gouverneur sans ressentir de crainte.
Caprais était beau et fort et donc impressionnant. Dacien lui proposa de faire partie de sa suite moyennant toute une série d'avantages. Mais Caprais refusa. Dacien furieux le fit torturer. Mais voila qu'Alberte, la soeur de Foy surgit devant tout le monde en annonçant sa croyance. Puis arrivent aussi Prime et Félicien, deux frères chrétiens habitants Agen.
S'ensuivent nombres d'habitants qui emboîtent le pas des martyrs. Comme les bourreaux ne suffisent pas aux exécutions, la foule s'y met alors avec tout ce qui lui tombe sous la main, pierres, poignards, épées etc.
Sainte Foy est représentée devant une couronne que lui apporte une colombe. Ses attributs sont soit le gril, soit le lit d'airain ou la chaîne qui servit à l'attacher.
On l'invoque contre la peur.
C'est au IXe siècle que le corps de Sainte Foy fut emporté furtivement par un moine qui le porta à Conques. Arinisdus, moine de l'abbaye de Conques troqua ses habits monastiques contre ceux d'un pèlerin et se rendit à Agen où il demeura 10 ans. On s'habitua à sa fidélité. Un jour de l'Épiphanie, il se proposa à garder les reliques plutôt que de participer au repas festif. Pendant que tout le monde mangeait, il s'approcha des reliques, les déroba, les mit dans un sac et s'enfuit vers Conques.
Le lendemain on s'aperçut du larcin et tous furent consternés. Il poursuivirent Arinisdus jusqu'à Conques mais ne le trouvèrent pas et revinrent bredouilles. Pendant ce temps là, Arinisdus poursuivait tranquillement son chemin en faisant des miracles cà et là. Il fut accueillit à Conques avec triomphe. Les moines vinrent à sa rencontre en procession, sans doute le 14 janvier 866.
Le récit de l'enlèvement fut mis en vers au XIe siècle..
Une partie de ses reliques furent dispersées. On en trouve en Catalogne, en Angleterre et en Normandie. Mais la tête est resté à Agen. On représente Caprais, à genoux, près d'une fontaine. Il est patron de Saint Vrain en Ile-de-France. Sa tête est aussi à Agen.
On construisit, à Conques, la fameuse statue de Sainte Foy, merveille d'or et de pierreries. Quand une menace planait sur le pays, les moines sortaient la statue en la plaçant sur un cheval très doux. Le clergé suivait en frappant des cymbales et en soufflant dans des olifants.
On raconte que sainte Foy faisait sa justice elle-même. Un assistant à la procession murmura : "Oh ! que je souhaiterais que la statue tombe à terre. J'en recueillerais les lames d'or brisées." Il n'avait pas fini que son mulet lui jeta une ruade qui le fit tomber à terre.
Un jour, un jeune homme avait volé une paillette d'or dans un moule qui avait servi à fabriquer l'autel d'or de sainte Foy. Elle lui apparut sous forme de statue et lui demanda de restituer l'or.. Comme il ne voulait pas s'exécuter, Sainte Foy lui apparut à nouveau tenant une baguette avec laquelle elle visa l'oeil du jeune homme. Il eut si peur qu'il rapporta l'or dès le lendemain.
Sainte Foy rayonna bien au-delà de la France grâce aux chemins de saint Jacques. Elle devint Santa Fé dans les deux Amériques. Quelquefois on identifie sainte Foi à l'histoire allégorique d'une des filles de sainte Sophie.
Saint Jean de Kenty
Il naquit en 1490 à Kanty (Kenty) près d'Auschwitz, à l'ouest de Cracovie. Ses parents paysans riches l'envoyèrent faire ses études à Cracovie. Vers 1417, il devint docteur en philosophie puis en théologie, enfin, prêtre à l'église de Cracovie en même temps qu'il avait une chaire à l'Université. Il enseigna l'écriture sainte aux enfants royaux de Pologne.
Il alla plusieurs fois à Rome. Un jour, il fut assaillit par des malandrins qui le dépouillèrent. Il s'aperçut qu'il lui reste de l'argent dans la doublure de son vêtement. Il courut après les voleurs pour leur donner ce qui lui restait. Les voleurs furent si impressionnés qu'ils lui rendirent tout et se convertirent.
Il mourut à l'âge de 83 ans le 24 décembre 1473.
Saint Hilarion
Thabathe est en Palestine, à peu de distance de Gaza. Hilarion y est né. Enfin, on croit ! On n'est pas tout à fait certain qu'il ait existé. Mais il a été raconté en long et en large par Saint Jérôme.
A l'âge de 15 ans, il alla en Thébaïde passer deux mois, pas tout à fait en vacances, chez Saint Antoine le Grand (pas celui de Padoue) Quand il revint, ses parents étaient morts. Il se rendit alors dans le désert. Il était très délicat de santé. Ca ne l'empêchait pas d'avoir un régime draconien à tel point que le diable lui-même était désemparé devant un tel ascète si jeune :
- Quinze figues par jour prises après le coucher du soleil ! Après ça, le démon en était réduit à lui chatouiller les sens qui s'éveillaient. Hilarion qui s'étonnait des transformations opérées par ce qu'il ignorait être sa puberté se battait la poitrine en disant : "ô corps misérable, je te traiterai de telle sorte que tu ne pourras plus regimber ! Je te ferai souffrir des ardeurs du soleil et des rigueurs du froid afin que tu sois plus occupé de tes besoins que des plaisirs coupables !" Ca le grattouillait quand même. D'autant plus que Saint Antoine lui avait seulement donné, pour tout vêtement, un sac, une tunique et un scapulaire en peau de bête.
Avec ça, il passait son temps à bêcher la terre et à fabriquer des corbeilles en osier.
Les petits Bollandistes trouvent assez remarquable qu'il ait, grâce à ça, éteint les effervescences de sa jeunesse !
Le régime d'Hilarion changea dès l'âge de vingt et un ans. Il se mit à manger des lentilles trempées dans de l'eau froide, du sel et du pain. De vingt-sept à trente ans, il mangea des racines et des herbes sauvages. De trente et un à trente-cinq ans, 200 grammes de pains d'orge par jour et quelques herbes cuites.
Saint Jérôme dit alors qu'Hilarion senti sa vue s'obscurcir et sa peau devenir dure comme la pierre ponce. Alors, il ajouta un peu d'huile à ce qu'il mangeait et vécut ainsi jusqu'à soixante ans.
Mais revenons en arrière. Comme le démon ne pouvait pas faire grand chose, il lui apparut sous des figures monstrueuses afin de lui faire peur. Mais il restait toujours inflexible grâce à la prière et au signe de croix. Sauf une fois où il eut tendance à s'assoupir pendant une oraison. Dieu permit alors au diable de le fouetter.
Jusqu'à vingt ans, il restait soit dehors, soit dans une cabane ajourée. Puis il se construisit une case en terre si petite qu'on ne pouvait ni s'y tenir debout ni s'y coucher.
Il ne se coupait les cheveux qu'une fois par année, le jour de Pâques. Il dormait sur quelques branches. Il n'a jamais voulu laver le sac qui lui servait de vêtement sous prétexte qu'il était inutile d'être propre avec un cilice. Il ne changeait de tunique que si celle qu'il portait tombait en lambeaux.
Un jour, des brigands vinrent pour le voler.
Il leur dit : "celui qui n'a rien ne craint pas les voleurs !" Ils lui dirent : "mais les voleurs peuvent le tuer !" Il répondit : "c'est vrai mais je ne le crains pas parce que je suis prêt à mourir !" Les voleurs furent tellement impressionnés qu'ils lui promirent de se convertir et de changer de métier.
A 22 ans, il se mit à faire des miracles. Il obtint un enfant pour une femme stérile, il guérit de nombreux malades, rendit la vue à une aveugle à qui il reprocha d'avoir dépensé trop d'argent pour des médicaments :"Ah ! si vous aviez donné cet argent aux pauvres, vous auriez été guérie bien plus tôt !"
Ces miracles lui firent une réputation. Des disciples arrivèrent de partout. Cela fonda les monastères de Palestine.
Il chassait aussi les démons qu'ils soient seuls ou à plusieurs. Il fit sortir une légion de démons du corps d'Orione, un homme riche et puissant. Celui-ci voulu le récompenser mais Hilarion refusa. Il lui dit "ne vous tourmentez pas si je refuse votre offre car si je l'acceptait, j'offenserais Dieu et les légions de démons retourneraient dans votre corps pour vous tourmenter plus qu'avant."
Il délivrait même les Allemands. Un jour qu'un Allemand voulait lui donner de l'or pour avoir été délivré, Hilarion lui offrit un pain d'orge pour lui montrer son mépris des richesses.
Sa, réputation fut telle qu'on venait de toute la Palestine pour l'écouter. Il exhortait toujours à ne pas s'occuper des nécessités de la vie et de s'abandonner à la Providence.
Un jour, au temps des vendanges, il faisait des visites, accompagné de 3.000 moines solitaires. Ils arrivèrent au jardin d'un moine qu'on tenait pour très avare. Mais celui-ci n'ouvrit pas sa porte. Ils allèrent alors chez un autre moine qui s'appelait Sabas et qui le reçut fort gaiement avec tous les moines. Chacun mangea du raisin autant qu'il voulut. Miracle, la vigne de Sabas produisit 3 fois plus de raisins que celle du voisin. De plus le vin du voisin tourna au vinaigre.
Hilarion avait horreur de faire des réserves de peur de tomber dans la nécessité. Il avait chassé un solitaire à cause de ce défaut et de son avarice. Celui-ci lui envoya un jour des pois verts comme prémices de son jardin. Le soir, on les lui présenta au repas. Mais dès qu'il les vit, il dit "ces pois sentent mauvais ! Ils sentent l'avarice !"
On jeta ces pois à des boeufs qui, ne voulant pas les manger, cassèrent leurs liens et s'enfuirent de l'étable.
Hilarion avait l'esprit de double vue et celui de prophétie. Il connut le jour de la mort de Saint Antoine. A l'odeur des habits des gens, il savait quels vices les habitaient.
Mais il y avait foule autour de lui. Il était poursuivi par des dames de qualité et bien d'autres courtisans. Il décida alors de se retirer plus loin dans le désert. Quand on apprit qu'il voulait partir, 10.000 personnes s'assemblèrent devant sa porte afin de l'en empêcher. Mais il leur tint un discours si convaincant qu'on le laissa passer et d'en aller. Il emmena avec lui quarante solitaires et se dirigea vers la Thébaïde, à l'ermitage de Saint Antoine. Il voulut y dormir et resta quelques temps sur la montagne.
Puis, il se retira près d'un bourg appelé Aphrodite. Mais comme il avait obtenu de la pluie pour les gens de l'endroit, il fut à nouveau assailli par le monde. Il se mit à fuir de nouveau mais on le reconnaissait partout. Alors il décida de partir pour l'Occident.
Il s'embarqua pour la Sicile avec un de ses disciples. Comme ils n'avaient rien d'autre que le livre des Évangiles pour payer son passage, il paya en guérissant le fils du capitaine qui était possédé par un démon. En Sicile, il se cacha et faisait un fagot de bois tous les jours. Son disciple allait le vendre à la ville voisine et cela lui permettait d'acheter du pain. Mais cela ne dura pas longtemps. Un possédé qui se trouvait à Saint Pierre de Rome déclara qu'il ne pourrait être délivré que par Hilarion qui se trouvait en Sicile. On alla chercher Hilarion pour l'amener à Rome où il guérit le possédé.
Puis, après plusieurs autres miracles qui rendirent Hilarion populaire, il décida de nouveau de prendre la fuite. Cette fois-ci, il se rendit à Épidaure puis en Dalmatie. (Croatie) Il n'y fut pas plus tranquille. Un grand dragon qu'on appelait Boa se jetait sur les gens pour le dévorer. Hilarion fit allumer un grand feu et commanda au dragon de se jeter dedans. Ce qu'il fit et fut réduit en cendres.
Finalement, pour éviter la foule, il embarqua dans un bateau en partance pour Chypre. Des pirates voulurent prendre le bateau mais Hilarion les en empêcha par sa parole. A Chypre, les démoniaques le retrouvèrent et se firent délivrer. Cela obligeait Hilarion à fuir sans cesse jusqu'à des lieux quasi inaccessibles.
Après avoir passé cinq ans sur une montagne, il mourut à quatre vingt ans. On l'enterra dans le petit jardin de l'ermitage où il avait vécu. Un dame de Paphos venait passer des nuits entières sur son tombeau pour obtenir des grâces.
Son ami Hésychius obtint de passer dix mois dans l'ermitage. Un jour que les gens ne se méfiait pas, il déterra le corps d'Hilarion, le mit dans une boîte et revint avec lui en Palestine.
La dame qui venait passer ses nuits sur le tombeau, apprit la nouvelle de sa disparition. Elle en tomba raide morte.
On représente Hilarion tirant un dragon ou entraîné par des voleurs.
Saint Malc de Maronie (Malc : Roi - Hébr.)
Les lions et les Saints ont eu même demeure... On voyait succéder en ces cruels séjours Aux brigands les lions, aux lions les vautours...La cruelle moitié du monstre de Lybie traîne en ses magasins leurs deux corps où la vie cherche encore un refuge...Jérôme en est témoin, ce grand Saint dont la plume des faits du Dieu vivant expliqua le volumeIl vit Malc, il apprit ses merveilles de lui; et mes légers accords les chantent aujourd'hui. Qui voudra les savoir d'une bouche plus dignelisez chez d'Andilly cette aventure insigne... Jérôme l'écrivait lorsque le peuple franc du bonheur des Romains arrêtait le torrent.
Jean de La Fontaine.
La captivité de Saint Malc, in Les grands écrivains de la France t. VI, p. 274-306 - Cité par pp. Bénédictins.
Malc est né en Syrie non loin d'Antioche (Antakya en Turquie actuelle) Il était fils unique. Ses parents le considérant comme soutien de famille voulurent l'engager dans le mariage. Mais comme il n'en voulait pas, une nuit, il s'échappa pour se retirer au désert de Chalcis dans une communauté de moines.
Après quelques années, il apprit la mort de son père. Il résolut de retourner là où il était né afin de consoler sa mère et, en même temps, recevoir son héritage. Il comptait en donner une partie aux pauvres, une autre à son monastère et en garder une autre pour lui-même. Ce qui ne convenait pas du tout pour un solitaire. Son abbé lui fit des remontrance et le supplia d'abandonner l'idée de les quitter. Mais Malc ne voulut rien savoir et il partit. Son abbé le suivit un bon bout de chemin, le conjurant toujours de rentrer. Comme il ne voulait toujours rien savoir, l'abbé lui dit "Malc, le démon vous possède, il vous a endurci la conscience. il ne peut se faire que vous ne périssiez bientôt. Une brebis qui quitte la bergerie est exposée aux loups !" Mais Malc le quitta.
Par prudence, avant de passer dans un désert fort dangereux, il se joignit à un groupe de gens. Mais à peine étaient-ils partis que des hommes armés les encerclèrent et les firent tous esclaves.
Malc fut placé dans un lot d'esclaves dans lequel il y avait une femme dont le mari était dans le groupe de voyageurs. Elle fut séparée de son mari. On mit Malc et la femme sur un chameau afin de rejoindre leur maître. "Ils n'y étaient pas tant assis que suspendus et le lait de ces animaux avec de la chair demi-cuite était toute leur nourriture."
Lorsqu'ils arrivèrent chez leur maître, on les obligea à se prosterner puis on les envoya travailler. Malc à qui on avait ôté ses vêtements fut mis à garder les troupeaux. D'un côté il était presque content car cela lui permettait de faire librement ses oraisons.
Comme il travaillait bien et que le troupeau croissait, son maître voulut se l'attacher plus fortement en l'obligeant à épouser la femme qui avait été capturée avec lui. Malc eut beau refuser et prétexter qu'un chrétien ne pouvait épouser une femme mariée, le maître menaça de lui couper la tête s'il n'obéissait pas. Malc obtempéra et s'arrangea avec la femme pour ne point réaliser tout à fait le souhait du maître.
Le soir, il emmena la femme dans sa grotte et se mit à pleurer en regrettant de ne pas avoir obéit à son abbé. Au milieu des soupirs, ils expliqua qu'il préférait perdre la vie que sa virginité.
Le femme qui supportait mal la situation de captivité lui dit qu'elle était disposée aussi à ne pas répondre à ce faux mariage et qu'ils pouvaient vivre comme frère et soeur en attendant des jours meilleurs. Malc surprit, en fut tout content, et accepta mais se tint toujours sur ses gardes. Ils passèrent beaucoup de temps sous l'oeil bienveillant de leur maître qui pensait que leur mariage leur ôterait l'envie de fuir.
Mais Malc avait le bourdon !
Il pensait toujours à son monastère dans lequel il voulait retourner. Un jour, il contemplait une fourmilière, et comme il n'était pas du tout cigale, il admira ces bêtes qui travaillaient avec courage. Cela lui inspira un plan de fuite. Il s'en ouvrit à sa prétendue épouse qui acquiesça et lui dit qu'elle partirait avec lui.
Il tua deux boucs, prépara la chair pour les provisions et utilisa leur peau pour fabriquer de quoi pouvoir franchir le fleuve qu'ils devraient traverser. Ils partirent à la faveur de la nuit et se hâtèrent afin de trouver un camp romain dans lequel ils seraient en sécurité.
Au bout de trois jours de marche, ils se retournèrent et aperçurent leur maître avec un serviteur et qui étaient à leur poursuite montés sur des chameaux. C'était l'angoisse, d'autant plus qu'ils laissaient derrière eux des traces sur le sable, trahissant ainsi leur direction. Mais ils virent une caverne dans laquelle ils s'engouffrèrent au plus vite pour se cacher. Mais comme ils avaient peur des animaux venimeux dont ces cavernes sont remplies, ils ne s'avancèrent pas loin mais trouvèrent un recoin sur la gauche dans lequel ils se blottirent.
Puis leur maître arriva au seuil de la caverne et ordonna à son serviteur d'y entrer pour les en faire sortir. L'épée à la main, il entra sans les apercevoir en criant "sortez, misérables, sortez d'ici; votre maître vous attend pour vous punir selon votre mérite !"
Mais le chambard attira une lionne qui gardait ses petits au fond de la grotte. Furieuse, elle se jeta sur le serviteur, l'étrangla et emmena son corps pour servir de pâture à ses lionceaux.
Malc et la femme hésitaient entre la crainte de subir le même sort et la joie de voir leurs bourreaux massacrés.
Comme le serviteur de revenait pas, le maître entra furibond dans la caverne mais la lionne, sans doute heureuse de l'aubaine, l'étrangla lui aussi. Bonheur pour Malc et sa compagne ! Ils étaient délivrés de leur persécuteur. Mais restait la lionne !
Cependant, celle-ci, dérangée dans son repaire, prit ses petits dans sa gueule, et, sortant de la caverne, alla s'installer ailleurs dans un endroit plus tranquille.
Après avoir attendu que la lionne soit bien partie au loin, Malc et sa prétendue femme sortirent et montèrent sur les chameaux du maître. Ils voyagèrent ainsi une dizaine de jours - les chameaux étaient chargés de nourriture. Puis ils arrivèrent sur le territoire de l'empire Romain où ils vendirent leurs chameaux pour avoir de quoi terminer leur voyage.
Malc apprit que son abbé était mort. Il retourna à son monastère pour y vivre en parfaite Sainteté et plaça sa prétendue épouse dans une compagnie de vierge. Cependant, il continua à aimer la femme comme sa soeur mais toujours en s'en méfiant un petit peu.
Cette histoire est racontée par Saint Jérôme qui a élaboré lui-même ce reportage en questionnant un vieillard qui avait connu Malc dans sa jeunesse.
Malc est représenté gardant un troupeau et contemplant, à ses pieds, une fourmilière.
- À la Sainte-Ursule, le temps parfois est un petit printemps.
- Souvent au jour de Sainte-Ursule, le froid d'un pas recule.
- Au jour de sainte Ursule, l'été d'un mois recule.
Sainte Ursule et les 11.000 vierges. (Ourse)
Sa légende est sans doute issue de la découverte de quelques vierges martyrisées au 3e siècle à Cologne.
En Angleterre, un roi très pieux voulait avoir un fils pour lui succéder. Il eut une fille. Averti par un songe que sa fille allait devoir lutter contre un ours (le diable), il l'appela Ursule (ours).
Comme elle était très belle, le fils d'un lointain roi barbare la demanda en mariage. Si son père refusait, il menaçait d'exterminer le pays. Mais Ursule annonça à son père qu'elle acceptait le mariage.
Trois ans plus tard, après la construction des bateaux, Ursule s'embarqua avec 11.000 vierges. Un tempête les poussa jusqu'en Hollande. De là, en ramant, elles poussèrent jusqu'à Cologne.
Ursule ayant eu un songe qui lui ordonnait d'aller à Rome, elle se dirigea vers Bâle avec ses compagnes. Puis elles continuèrent le voyage à pieds. Revenant de Rome, elles reprirent leurs bateaux à Bâle et rejoignirent Cologne.
Mais les Huns assiégeaient la ville. Attila tomba amoureux d'Ursule et lui offrit de l'épouser. Elle refusa et les Huns les massacrèrent toutes. Les Barbares crurent alors qu'une armée de 11.000 soldats se ruait vers eux. Pris de panique, ils s'enfuirent et ne revinrent plus. Les gens de Cologne enterrèrent les vierges et leur construisirent une cathédrale.
Un autre version destinait les vierges à s'unir aux soldats qui s'étaient installés en Armorique afin d'en augmenter la population.
Son culte prospéra considérablement. Les "Acta Sanctorum" donnent la liste des noms des onze mille vierges.
Saint Walfroy (Loup - Wulf)
Nous connaissons la vie de saint Walfroy par les écrits de saint Grégoire de Tours.
Originaire de Lombardie, Walfroy vint se fixer en Ardennes à Yvois qui fut appelé plus tard Carignan.
Sur une colline, près de la Ferté-sur-Chiers, il y avait un culte de Diane et les habitants avaient construit une immense statue de Diane au sommet de la colline. Walfroy construisit une grande colonne. Il se fixa à son sommet et vécu là plusieurs années sans se protéger du froid. De là-haut, il prêchait aux païens. Il réussit à faire détruire la statue. Mais à peine l'avait-il détruite qu'il fut couvert de pustules malignes sur tout le corps. Il arriva à se guérir en se frottant avec un onguent dans lequel il avait mis de la poussière qui provenait du tombeau de saint Martin.
""Pendant l'hiver, j'étais saisi d'un tel froid que les ongles de mes pieds se fendaient et tombaient d'eux-mêmes, et l'eau de la pluie qui tombait sur ma barbe s'y gelait et pendait en forme de chandelles." Ce fut le seul stylite d'Occident.
Mais Magnéric, l'évêque de Trêves finit par lui ordonner de descendre de sa colonne afin de rejoindre un monastère. Il la fit d'ailleurs démolir.
Walfroy mourut vers l'an 600.
Sainte Céline
Céline épousa Émile, comte de Laon. Elle en eut un enfant : Prince ou Principe, qui devint évêque de Soissons. Puis elle devint stérile. Elle pria longuement afin d'obtenir une plus nombreuse progéniture.
Dans les bois de la Fère, il y avait un ermite aveugle qui s'appelait Montan. Une nuit de prière, il eut une vision. Dieu lui apparut en l'enjoignant d'aller dire à Céline qu'elle aurait un second enfant qui serait nommé Rémi.
Montan se rendit donc à Cerny où se trouvait le château de Céline et lui apporta la bonne nouvelle. Étonnée, elle lui demanda comment cela pouvait arriver. Montant lui répondit que cela arriverait mais que, en plus, lorsqu'elle viendrait à sevrer son enfant, il lui prendrait quelques gouttes de lait pour les mettre sur ses yeux, ce qui lui redonnerait la vue.
Dix mois plus tard, Céline mit un enfant au monde et l'appela Rémi. Il devint saint Rémi. Elle donna du lait à Montan qui recouvra la vue.
Elle mourut à un âge avancé.
Sainte Céline de Meaux
Destinée au mariage, elle s'échappa et rejoignit sainte Geneviève qui la cacha dans le baptistère de l'église de Meaux. Son fiancé en colère ne put la retrouver. Elle devint religieuse et mourut vers l'an 530. Elle est patronne de Meaux.
Saint Astier
Solitaire dans le Périgord au 7e siècle. Au moment de sa mort, les cloches de tous les villages environnant sonnèrent toutes seules.
- À la Saint-Vallier, la charrue sous le fumier.
- Pour la Saint-Vallier, le bois doit être rentré au bûcher.
Saint Valier ou Vallier
Archidiacre de Langres et martyr au 4e siècle. L'église de Saint Lizier, dans les Pyrénées a des reliques de saint Valier. Fuyant les Vandales depuis Langres, il fut rattrapé et massacré avec ses compagnons au bord de la Saône.
Saint Aberce
Évêque d'Hiérapolis (sud-est Turc) au début du 3e siècle en Phrygie. (centre sud Turc)
Saint Mellon ou Mélaine
Évêque de Rouen vers 300.
Sainte Élodie (Lat. Elodis : propriété)
C'est Saint Euloge qui a fait la relation de la vie des deux saintes. (in SS. PP. Toletanorum opera, éd F. de Lorenzana, t. II, Madrid 1785)
Élodie ou Alodie est fêtée avec sa soeur Nunilon au 22 octobre. Elles étaient originaires de la région de Huesca.
Il les qualifie de "belles roses nées dans les buissons". Elles étaient nées d'un mariage mixte : un père musulman et une mère chrétienne au 9ème siècle. La famille était riche. Le père mourut et la mère se remaria avec un musulman. Comme elles avaient quelques difficultés avec le beau-père elles allèrent vivre chez une tante.
En 851 parut un décret du 4ème émir Ommeyade de Cordoue, Abderrahman II, contre ceux qui, nés d'un parent musulman, professaient la religion chrétienne. Ils devaient choisir entre la mort ou l'apostasie.
Elles furent convoquées par le préfet de Huesca qui essaya en vain de les convaincre. Il les confia à des musulmanes chargées de les faire changer d'idées. Ce fut peine perdue. Alors le juge les fit exécuter le 22 octobre 851. Leurs corps furent gardés quelques temps par des soldats musulmans. Puis, beaucoup plus tard, elles furent transportées au monastère de Saint Sauveur à Leyre, en Navarre.
- À Saint-Modéran, corneilles plein les champs.
Saint Moderan
Il naquit près de Rennes et devint évêque sous le règne de Chilpéric, au 8e siècle.
Puis il fit un pèlerinage à Rome. En passant à Reims, il logea au monastère de saint Rémi. Le trésorier de l'église lui fit cadeau d'une partie de l'étole du saint. Ravi, Modéran continua sa route. Se trouvant dans les Apennins, au mont Bardon, il décida de passer la nuit et suspendit ses reliques à un chêne vert. Le lendemain matin, s'étant levé, il repartit en oubliant les reliques pendues à l'arbre. Beaucoup plus loin, le souvenir des reliques lui revint. Il envoya son serviteur Wulfade les chercher. Mais plus Wulfade essayait d'atteindre les reliques, plus elles s'élevaient. Il ne parvint pas à les attraper. Modéran ayant appris la chose revint vers le mont Bardon et essaya de prendre les reliques mais elle s'élevaient comme si elles ne voulait pas être reprises.
Ce n'est que le lendemain en disant la messe dans une petite ville proche, Berzetto, qu'il promit de laisser une partie des reliques dans ce lieu. Alors il put les récupérer.
Il continua son voyage à Rome. Luitprand qui régnait sur l'Italie, ayant entendu parler du miracle, lui fit cadeau du monastère de Berzetto.
Puis il revint vers Reims et ensuite Rennes. Il nomma un successeur à Rennes et repartit finir ses jours au monastère de Berzetto.
- Saint Séverin amène les premiers froids (Pronostic exact)
- À la Saint-Séverin, chauffe tes reins.
Saint Séverin (Sévère)
Il venait "de l'Orient" et arriva à Bordeaux. Il fut introduit dans la cathédrale par l'évêque de Bordeaux : Saint Amand. Il est, plus certainement venu de Thénanie. Il aurait été évêque de Cologne puis, ensuite de Bordeaux.
Saint Fort est un saint qui a été fabriqué à Bordeaux à partir de la châsse de saint Seurin. La châsse représentant "le Fort" puis l'appelation devenant saint Fort qu'on invoquait pour les enfants débiles.
Saint Séverin procurait la pluie ou le beau temps.
Saint Romain
Romain était issu d'une famille royale, celle des rois de France.
Son père s'appelait Benoît. Il était un des conseillers du roi Clotaire Ier. Sa mère s'appelait Félicité.
Les parents furent longtemps privés de la naissance d'un enfant. C'est à force de prière qu'ils finirent par recevoir Romain.
Après une forte éducation, il devint le conseiller de Clotaire II.
A la mort d'Hidulphe, en 626, grâce à une révélation faite par le ciel à un haut personnage de la cour, il fut nommé archevêque de Rouen.
A Rouen, il ruina les temples du paganisme et supprima les cultes à Apollon, Vénus et Mercure. Il parvint à convertir la plupart des gens de Rouen au christianisme. Le miracles qu'il faisait l'y aidèrent.
Un jour, de graves inondations provoquées par le débordement de la Seine, menaça Rouen de ruine. Romain se mit les pieds dans l'eau en portant une croix. Aussitôt, la Seine se resserra et les inondations cessèrent.
Un samedi saint où il faisait la cérémonie de la bénédiction des fonts baptismaux, le prêtre qui apportait la fiole du Saint Chrême, la laissa tomber et la cassa. Le Saint Chrême se répandit sur le sol. Romain, sans s'étonner, ramassa les morceaux de la fiole et la reconstitua parfaitement à tel point qu'elle n'avait plus de traces de brisures. Ensuite, il présenta l'ouverture à l'endroit où avait coulé le Saint Chrême et celui-ci remonta dans la fiole bien que le sol en soit tout imbibé.
Un horrible dragon dévorait les hommes et les animaux. Il détruisait les bateaux qui passaient. Romain voulut affronter le dragon le jour de l'Ascension. Il se fit accompagner d'un meurtrier condamné à mort et d'un voleur qui à la vue de la bête, prit la fuite. Arrivé à la grotte où se tenait le dragon, Romain jeta son étole autour du cou du dragon. Le meurtrier s'en saisit et traîna le dragon sans résistance jusqu'à un bûcher où il fut consumé. Tout la ville donna la bénédiction au pasteur et pardonna les crimes du meurtrier.
Pour commémorer ce fait, la ville de Rouen décida de libérer chaque année un homicide. Cette coutume demeura vivante jusqu'au 18ème siècle.
Un jour, à la fête de l'Ascension, Dieu lui fit connaître la date de sa mort. Il fut ravi en extase et fut élevé de terre. Un globe de feu apparut au dessus de sa tête. Du globe sortait une main qui donnait la bénédiction à Romain.
Il mourut le 23 octobre 639. On le représente traînant derrière lui un dragon enchaîné. Ou encore debout avec une longue croix. Ses reliques sont honorées dans l'église de Saint Romain à Rouen.
SAINTE ULPHE, SAINT DOMICE, et les GRENOUILLES
Ulphe : Vierge et solitaire
Domice : Diacre et chanoine de l'église d'Amiens
On ne connaît pas les parents de Ulphe. Elle se fit remarquer dans sa jeunesse par sa piété. Quand elle déclara à ses parents qu'elle voulait se consacrer à Dieu, ceux-ci promirent de la laisser libre de ses choix. Mais les prétendants éconduits ne renoncèrent pas à essayer de la séduire soit par la séduction de l'éloquence, soit par les menaces.
Craignant un coupable ravissement, elle alla chercher l'inspiration au pied d'un autel où elle s'endormit. Quand elle se réveilla, elle avait trouvé une solution : elle jouerait la folie.
Elle se mit alors à courir les rues, mal vêtue, le visage souillé, les cheveux en désordre espérant ainsi inspirer du dégoût à ses poursuivants. Revêtue d'un habit grossier, elle quitta le village de son père et parvint à Amiens dans un lieu solitaire plein d'herbage et de ronces, sur les bords de la Noye. Elle arriva exténuée et s'endormit près d'une fontaine.
Un vieillard nommé Domice, ancien chanoine de Notre-Dame, avait renoncé à sa prébende pour vivre une vie solitaire. De son ermitage, à une lieue et demie d'Amiens, il se rendait, chaque nuit, aux matines de l'église Notre Dame, située à l'emplacement actuel de Saint Acheul. Notre saint était obligé de passer à un jet d'arc de la fontaine où reposait Ulphe.
Celle-ci était encore plongée dans ses méditations quand elle entendit une voix qui lui dit : "Lève-toi vite et va au devant de ton père qui s'avance !" Aussitôt, elle leva les yeux et aperçut le saint homme. Elle alla se prosterner à ses pieds et le conjura, au nom de Dieu, de vouloir se charger de sa conduite. Domice était très prudent et fut fort surpris de cette rencontre. Depuis longtemps, dans sa solitude, il n'avait plus vu de femme et, craignant que ce ne fut un piège du démon, il lui dit qu'il ne lui rendrait une réponse que le lendemain.
La nuit, un ange lui apparut et lui assura qu'il devait se charger de la conduite de la jeune vierge.
Le lendemain, il alla trouver Ulphe qui priait au bord de la fontaine. Ulphe l'accueillit avec joie en le remerciant d'avoir accepté la mission. Le soir venant, pour éviter la fatigue de retourner à son logis, Domice engagea sa fille spirituelle à se livrer au sommeil. Vers minuit, il alla la réveiller pour l'emmener aux matines de Notre-Dame.
L'évêque qui y officiait avait eut une vision dans laquelle une jeune fille s'était offerte à lui pour être consacrée vierge. Dans son ardent désir d'en voir l'accomplissement, il avait fait célébrer avec solennité l'office des vierges. Domice étonné, pensa que cette fille n'était autre que la vierge Ulphe. il la présenta à l'évêque qui reconnut la fille de sa vision.
L'évêque lui donna l'anneau et le voile et la consacra, puis la remit à Domice pour qu'elle restât sous sa garde. Elle avait vingt-huit ans.
Domice lui fit bâtir une cellule, où est, aujourd'hui le grand autel de l'église du Paraclet.
Chaque nuit, Domice, se rendant aux matines de Notre-Dame, appelait Ulphe en passant pour qu'elle aille à l'office. L'ermitage d'Ulphe se trouvait au milieu des marécages peuplés de grenouilles. Par une nuit fort chaude de l'été, les grenouilles avaient tellement coassé qu'Ulphe ne put s'endormir avant les minuit. Domice frappa en vain à la porte d'Ulphe. Croyant qu'elle avait pris les devant, il partit seul. Sainte Ulphe fut donc privée d'office cette nuit là. Le lendemain, elle pria pour que Dieu imposât le silence aux grenouilles. Depuis, plus aucune grenouille ne coasse dans la vallée du Paraclet. (Amiens)
Un peu plus tard, Domice mourut un 23 octobre. Ulphe le pleura longtemps.
Restée seule, elle fut soumise aux tentations les plus fortes, jusqu'au jour où Aurée, une autre fille pieuse d'Amiens vint se jeter à ses pieds.
A elles deux, elles fondèrent un couvent de vierges à Amiens dans un verger (rue actuelle des Vergeaux). Après cela, Ulphe retourna dans sa solitude. Devenue âgée, elle revint à Amiens et y mourut un 31 janvier.
Au moment de son décès, saint Domice apparut à Aurée et lui fit savoir que les anges emportaient Ulphe dans le paradis.
On voit la statue de saint Domice au portail de saint Firmin le martyr, à la cathédrale d'Amiens, entre deux saints évêques de ce diocèse. Il porte le manipule au bras et tient le livre des évangiles en qualité de diacre.
La cathédrale d'Amiens possède encore un tableau qui lui fut donné en 1474. D'un côté on y voit saint Domice vêtu de rouge à côté de son ermitage. De l'autre côté, on y voit la figure de sainte Ulphe en habit de religieuse, proche de sa cellule placée dans un lieu marécageux, avec les grenouilles qui ont occasionné le miracle rapporté dans sa vie.
- À la Saint Jean d'automne, repiquer avant soleil lever.
Saint Jean le Bon de Mantoue
Son père s'appelait Jean et sa mère Bonne. Avec ça, on ne peut qu'aller bien. Ils ont eu un fils et l'ont appelé Jean le Bon. Logique ! Il naquit vers 1168.
Quand son père mourut, à Mantoue, il devint un peu moins bon et parcouru l'Italie en fréquentant des débauchés. Sa mère, en apprenant ça se sentit bien mal. Pensant à Sainte Monique qui avait tant pleuré, elle utilisa le même moyen en espérant que son fils revienne vers le bon.
Mais Jean tomba gravement malade. Comme il n'arrivait pas à se guérir, il fit le voeu qu'il se ferait religieux. Il en guérit sur le champ. Est-ce à cause des pleurs de sa mère ? personne n'en sait rien.
Puis il se retira dans la Romagne, dans un ermitage, près de la ville de Cérène. Il se mit dans une grotte et y passa son temps à expier ses fautes passées.
Mais le démon fut effrayé par tant de vertus. Alors, il l'attaqua de deux façons :
D'abord par la gourmandise. Il lui présentait des bons gâteaux à la crème mais aussi toutes sortes de mets délicats qu'il avait aimés autrefois. Mais Jean le bon ramassa plein de feuilles de ronces bien amères et même épineuses et les mangea toutes crues sans huile ni vinaigre.
Puis, le démon lui fit apparaître une créature qu'il avait aimée autrefois. Malgré son cilice, ça lui faisait des choses. Pour parer à cette attaque, il s'enfonça des pointes de roseaux aiguës entre la chair et les ongles des doigts de la main. Ca lui fit tellement mal qu'il en tomba évanouit et qu'il resta ainsi pendant trois jours. Dieu lui fit savoir qu'il avait exagéré mais, qu'enfin, il l'approuvait, et que, de plus, il lui éviterait définitivement ce genre de tentation. Puis il le guérit de ses blessures.
Il se creusa aussi un trou dans le sol. Il y mettait des piquants puis s'y fourrait la tête et n'en sortait pas sans avoir récité 200 Pater.
Petit à petit, il se fit des disciples. Alors il fallut construire d'abord des cellules, puis une église, puis finalement, des monastères. Au bout de quelques temps ils prirent la règle des ermites de Saint Augustin et reçu les bénédictions de Rome.
Un peu plus tard, il démissionna de son poste de prieur. Cela lui permit d'avoir une vie plus cachée. Il se promit alors de faire trois carêmes dans l'année : celui d'avant Pâques, celui d'avant la Pentecôte et celui d'avant Noël. Le mercredi des cendres, il prenait trois onces de pain (environ 100 grammes) qu'il coupait en trois et ça lui faisait trois repas.
Son régime de carême : le premier jour, 100 grammes de pain; le deuxième jour, quatre tiges de persil frites dans l'huile; le troisième jour, sept fèves cuites; puis ça recommençait. A la fin de sa vie, il se contentait d'un seul pain pour tout le carême. Quand il tombait malade, il acceptait de manger un oeuf.
Avec les restes qu'il laissait, il parvenait quand même à payer un bon repas de Pâques à ses frères ermites.
Il était vêtu d'une tunique en paille, juste de quoi ne pas être tout nu. Après sa mort, la tunique guérissait des malades par application.
On dit qu'il avait trois lits : l'un de troncs d'arbres mal ajustés; le deuxième était une fosse qui était plus profonde d'un côté que de l'autre; le troisième une simple planche. Jugeant que la planche sur laquelle il dormait était trop confortable, il se fit un lit de feuilles de houx.
Il était illettré et connaissait par coeur quelques psaumes, le Pater et l'Ave Maria. Ca ne l'empêchait pas de résoudre souvent des problèmes épineux de droit canon.
Mais le démon n'en démordait pas. Il lui apparaissait sous des formes de monstres horrible, ou encore, il le battait. Il ne supportait pas que Jean le Bon souffre sur sa planche de lit. Un jour, il le poussa par terre à tel point que Jean en fut grièvement blessé.
Il était souvent en extase et en recevait de douces consolations intérieures.
Un jour, un jeune frère résolut de retourner dans le monde. Jean se mit sur son chemin, le prit par la main et le conduisit près d'un grand feu. Il sauta dans le feux devant le jeune frère, puis s'étant promené longtemps pieds nus sur les charbons ardents, il lui rappela les grâces que Dieu faisait à ceux qui s'étaient consacrés à lui. Puis, pour parfaire sa démonstration, il prit une branche qui brûlait et la planta dans le sol. Aussitôt, elle se mit à reverdir, ses feuilles grandirent, et des fruits apparurent.
Comme sa réputation grandissait, il recevait de plus en plus de visites. Il décida donc, une nuit, de se sauver. Après qu'il eut bien marché et qu'il soit hors de portée de ceux qui auraient pu le poursuivre, il se retrouva, le matin, devant la porte de sa cellule, d'où il venait. Il en conclut que Dieu ne voulait pas qu'il s'en aille.
Le lendemain, on voulait lui apporter un jeune démoniaque. Mais le démon avait si peur de Jean qu'il sortit du corps du jeune homme avant même que celui-ci ne soit arrivé chez Jean le Bon.
Puis un ange lui ordonna de retourner à Mantoue pour y mourir. En route, il rencontra une femme sont le fils venait de mourir. Il passa trois jours et trois nuits avec le corps de l'enfant, dans une cellule et le ressuscita.
Il mourut le 23 octobre à l'âge de 98 ans. 18 mois après qu'il eut été enterré, on retrouva son corps tout entier et bien conservé. On lui fit alors une sépulture plus honorable.
- Souvent à la Saint-Florentin, l'hiver lisse le chemin.
Saint Florentin
BONNET est un village modeste du département de la Meuse, sur la route de Nancy à Orléans, à mi-chemin entre Vaucouleurs, sur la Meuse et Joinville, sur la Marne. Sa célébrité lui vient de son antique église qui abrite le tombeau de Saint FLORENTIN.
Saint FLORENTIN, qui, d'après les traditions locales et la liturgie touloise, serait le fils d'un roi d'Ecosse et aurait vécu au milieu du VIIème siècle. (communiqué par M. Philippe Raulet de Saint Dizier )
Sa vie.
Au moment où il allait succéder à son père comme roi d'Ecosse, Florentin entendit la voix d'un ange qui lui ordonnait de quitter don pays ; sans hésitation, il partit. Le roi envoya trente chevaliers à sa recherche ; ils le rencontrèrent en effet, mais il foula aux pieds la couronne qu'ils lui offraient et il continua sa marche, suivi maintenant par les chevaliers, gagnés à sa cause et devenus des compagnons. Ils arrivent un beau jour au bord de la mer : Florentin se met en prières et demande à Dieu de lui faire traverser les flots. Son ange protecteur lui apporte alors, en guise barque, une longue et large croix. Il y monte avec ses compagnons et tous se mettent à prier avec ferveur ; la croix atterrit sur le rivage de France.
A la demande de Florentin, tous se séparent pour aller de différents côtés évangéliser le pays. D'étape en étape, Florentin arrive un jour dans le village de Bonnet où il se loue comme porcher aux habitants afin de racheter sa naissance par l'humilité de sa vie. Cette fois encore, le roi son père ayant réussi à découvrir sa retraite, lui dépêche de nouveaux messagers. Mais Dieu les rend aveugles dès qu'ils mettent le pied sur le territoire de Bonnet ; ils reviennent donc en arrière et ils recouvrent aussitôt la vue.
Florentin vécut trente deux ans à Bonnet dans l'humble condition de porcher. Dieu comme récompense lui accorda le don de faire des miracles : tous les infirmes qui venaient s'agenouiller devant lui, partaient guéris ; la légende ne parle pas encore de fous.
Le diable, naturellement, s'en mêla, comme dans tant d'histoires de Saints, mais Florentin n'eût qu'à faire le signe de la croix pour le mettre en fuite. Il revint alors sous les traits d'une fille de roi, accompagnée de ses suivantes et venant lui proposer sa main. Florentin ne fut pas victime d'une telle ruse mais cette fois il y eut combat ; il fut même acharné durant trois jours et Florentin dut recourir à son bâton noueux pour abattre le diadème et les cornes pointues de Satan. Mais épuisé par la lutte, Florentin planta son bâton en terre, s'étendit sur le sol et s'endormit profondément. A son réveil, il ne put reprendre son bâton qui avait pris racine et à ses pieds jaillissait une source d'eau vive.
On la couvrit d'une voûte en pierres et on l'entoura de dalles sur lesquelles on grava par la suite une multitude de croix ; c'est la source qui sera fréquentée par les malades et qui alimente encore aujourd'hui le lavoir communal. Elle fut longtemps en grande vénération.
Un jour Florentin s'étant senti malade et s'étant alité, l'ange lui apparut pour la troisième fois et lui annonça la fin de ses épreuves. Avant de mourir, il demanda qu'on mît son corps sur une charrette attelée de deux taureaux rouges et qu'on l'ensevelît là où elle s'arrêterait. Les taureaux se dirigèrent vers la forêt voisine et voilà que, ô merveille, les arbres s'écartèrent pour leur livrer passage. Les taureaux s'étant arrêtés dans le bois, on y enterra Florentin, puis au dessus de sa tombe on érigea un mausolée et enfin, au-dessus du mausolée, une église.
Telle est la légende, qui se trouve d'ailleurs retracée sur les murs de l'église, de chaque côté de la porte d'entrée, en dix-neuf fresques hautes de un mètre vingt-cinq sur zéro mètre quatre-vingt-dix de large. Au bas de chaque tableau figure un texte en caractères gothiques. Les peintures, dont quelques unes sont malheureusement en piteux état, dateraient du XVème siècle. Elles furent déjà restaurées en mil huit cent soixante seize, par le peintre Lallouette.
- A la saint Raphaël, la chaleur monte au ciel.
Saint Raphaël
Les archanges ont été "déménagés" au 29 septembre depuis Vatican II. Auparavant, saint Raphaël était fêté en ce jour bien que la date de sa fête ait varié selon les endroits.
On le connaît surtout par l'histoire de Tobie. (voir au 12 septembre)
Raphaël est un ange bienfaiteur dont le nom signifie "celui qui guérit". Il est un des patrons des infirmiers. Au XVe siècle, il était patron des voyageurs.
Il était invoqué pour guérir la teigne des enfants. (la rafe ou rache infantile - Cf Merceron)La lèpre était parfois désignée comme le "mal saint Raphe"
Le culte des anges est venu d'Orient et s'est répandu pendant les premiers siècles. (hérité du judaïsme) Il y aurait 7 archanges. En 744, le concile de Soissons décide qu'on ne nommera plus que trois archanges dans le culte : Michel, Gabriel et Raphaël.
Un texte de la messe de saint Raphaël dit :
Viens à notre aide Archange toi dont le nom est "remède de Dieu" chasse les maladies des corpsprocure la santé aux esprits.
Saint Senoch ou Senou
Est issu du peuple des Taïfales venus s'établir dans le Poitou et ayant donné son nom à la ville de Tiffauges. Il naquit vers 539. Il s'installa comme solitaire près de Ligueil (Indre et Loire) Il avait toujours de grosses chaînes autour du cou, des mains et de pieds. Il fit beaucoup de miracles et mourut en 579.
Saint Magloire
Né en Bretagne, son père s'appelait Umbrafel et sa mère Asfelle. Il fut élevé, au 6eme siècle, sous la conduite de saint Samson. Il fut ordonné prêtre puis nommé abbé du monastère de Lanmeur, où il gouverna 52 ans, et enfin, évêque de Dol, successeur de saint Samson.
Se sentant trop vieux, il demanda à démissionner et partit vivre en solitaire au bord de la mer.
Mais les gens venaient le voir. Il faisait beaucoup de miracles en les guérissant. Le comte Loïescon, de Dol, ayant été guérit d'une lèpre qui le rongeait depuis 7 ans, lui fit cadeau de la moitié de l'île de Jersey qui lui appartenait. La moitié de l'île appartenait au comte et l'autre moitié à Magloire. Mais toute la faune qui peuplait l'île passa sur le domaine de Magloire. La femme de Loïescon qui n'avait pas été d'accord avec le partage fut encore plus troublée par cette fuite du gibier et des poissons. Elle finit par convaincre son mari d'échanger les territoires et de prendre pour lui celui des moines tout en leur faisant cadeau du leur. A peine la transaction avait elle été faite que le gibier, les poissons et les oiseaux émigrèrent à nouveau pour occuper la moitié allouée à Magloire. En désespoir de cause, Loïescon abandonna toute l'île aux moines.
Magloire y construisit un monastère et rassembla 62 religieux. Il passa le reste de sa vie avec eux et mourut le 24 octobre 586. Il était octogénaire.
Saint Erembert du Pecq
Il naquit au Pecq près de Saint Germain en Laye. Il entra au monastère de Fontenelle (devenu saint Wandrille). Puis il devint évêque à Toulouse. En faisant un voyage vers le Pecq, il s'arrêta à Vincourt, ancien village près de Poissy. Un incendie du village se déclara. Il l'arrêta en brandissant son bâton pastoral. Puis il se retira à Nouveau à Fontenelle où il mourut en 678.
Saint Jean-Ange Porro
Lorsqu'il priait à genoux dans son jardin et sous la neige, des roses fleurissaient autour de lui.
C'était au 16e siècle à Cavacurta, près de Lodi.
Saints Chrysante et Darie (fleur d'or)
Né en Égypte, il était fils d'un sénateur romain. Encore jeune, il vint à Rome avec son père. Pendant leur séjour à Rome, Chrysante se convertit au christianisme. Son père furieux l'adjura de ne pas persévérer dans ce qu'il considérait comme des superstitions. Il l'enferma dans son palais et fit venir une Vestale afin de le séduire. Elle s'appelait Darie. Mais peine perdue, c'est elle qui se convertit et forma un couple très pieux avec Chrysante.
De plus, ils convertirent des gens de l'entourage du père.
Des plaintes furent portées au préfet Célerin qui les fit arrêter. Chrysanthe fut placé dans la prison Mamertine et Darie exposée dans un lieu de débauche. Mais ils en sortirent indemnes. Il furent alors condamné à être enterrés vivants près de la porte Salaria où l'on exécutait les vestales infidèles.
On représente Chrysanthe cousu dans la peau d'un boeuf fraîchement écorché et exposé au soleil ou encore, avec Darie, ensevelis dans une sablonnière.
- Soleil au jour de saint Hilaire, rentre ton bois pour l'hiver.
- Point de saint Hilaire sans neige sur le Mont Lozère
Hilaire ou Illier de Mendes (Joyeux - hilare)
Il naquit à Mende au 6e siècle. Comme il était gai de caractère, on l'appela Hilaire.
Avec plusieurs compagnons, il se retira dans un ermitage non loin de Mende. Le diable le tourmentait sans cesse. Un jour, il le transporta loin de là, dans une forêt épaisse où ses compagnons le retrouvèrent après trois jours de recherche.
Il fonda un monastère sur les bords du Tarn non loin du bourg de Sainte Enimie. Un jour qu'il se promenait le long du Tarn il glissa et tomba dans un gouffre de la rivière. On le rechercha et on finit par le trouver debout sur la surface de l'eau en train de chanter.
Plus tard, il alla s'installer près de Marseille. De là, il allait souvent rendre visite aux moines de l'île de Lérins. Un fois, il s'arrêta à Marseille où Dieu lui fit savoir qu'il allait châtier la ville. Il quitta Marseille en oubliant son manteau chez les gens où il avait été reçu. Le lendemain une terrible épidémie se déclara. Les gens de la maison amie se servirent du manteau pour guérir leurs proches en le faisant enfiler par les malades.
Revenu près du Tarn, il fit fonctionner une fontaine qui ne donnait plus d'eau depuis 7 ans. Comme une fête populaire païenne devait avoir lieu, il se rendit sur place avec des compagnons. Les gens crurent voir arriver une armée entière et s'enfuirent effrayés.
Thierry Ier, roi d'Austrasie envahit le Gévaudan. Saint Hilaire qui était aussi souverain en même temps qu'évêque, sut négocier favorablement afin de sauvegarder la paix. Thierry l'invita même à un banquet. Pendant le repas, un méchant homme demanda la bénédiction à Hilaire qui lui refusa pour sa méchanceté. L'homme jura la perte du prélat. Mais un chaudron d'eau bouillante se renversa sur lui. Hurlant de douleur l'homme, s'agitant comme un furieux, roula jusqu'au milieu des flammes de l'âtre et mourut misérablement.
Hilaire mourut en 540.
Saint Front ou Fronton
Certains disent que Front était juif d'origine, de la tribu de Juda, et né en Lycaonie (Phrygie). D'autres disent qu'il est né en Périgord et qu'il partit pour l'Égypte rejoindre le moine Apollonius dont la cellule était gardée par deux serpents.
Après un long séjour au désert, il partit pour Rome où il guérit la fille d'un sénateur qui était possédée par un démon. Saint Pierre décida de l'envoyer comme évêque à Périgueux. Il fit le voyage avec un compagnon qui s'appelait Georges. Mais, trois jours après le départ, Georges mourut et Front l'enterra puis revint vers saint Pierre. Saint Pierre lui donna son bâton et Front retourna sur la tombe de Georges et le ressuscita grâce au bâton.
Le culte de saint Front est assez tardif et réduit à la région du Périgord. Sa vie est purement légendaire.
Un histoire raconte que Dieu lui fit savoir à sainte Marthe, (à Tarascon) un an à l'avance, la date de sa mort. Depuis, la fièvre ne la quitta plus. Le jour de sa mort, elle se fit lire la Passion selon Saint Luc. Elle mourut au moment où le Christ dit "Père, je remets mon âme entre vos mains."
A Périgueux, le jour même, Saint Front qui prêchait, s'était endormi sur sa chaire. Dieu lui apparut en lui disant "suis-moi!". En un instant, ils furent à Tarascon et chantèrent les psaumes autour du corps de Marthe.
Mais à Périgueux, le diacre qui devait lire l'évangile secoua Front pour lui demander la bénédiction. Front, à moitié endormi répondit : "pourquoi me réveillez-vous ? Jésus-Christ m'à conduit où était le corps de Marthe. nous lui avons donné la sépulture. J'avais ôté mes gants gris et mon anneau d'or pour l'ensevelir et je les ai oubliés à Tarascon."
On envoya des messagers récupérer les objets. Mais le sacristain de Tarascon voulut garder un gant comme preuve de ce qui s'était passé.
Saint Front est patron de la Cathédrale et du diocèse de Périgueux.
- A la saint Crépin, les mouches voient leur fin.
- Saint-Crépin, la mort aux mouches.
- À la Saint-Crépin, la pie monte au pin.
Saint Crépin et Crépinien
Nombre de jeux de mots tournent autour de Crépin qui rappelle la crêpe mais surtout ce qui a trait au cuir des chaussures ou des bourses. Merceron signale qu'on disait qu'un homme était dans la prison de saint Crépin lorsque ses chaussures étaient trop étroites mais aussi lorsqu'il avait tout simplement mal aux pieds.
C'est que Saint Crépin et Crépinien étaient cordonniers nous dit la légende. Romains de naissance, les deux frères allèrent dans les Gaules pour y prêcher la bonne marche des choses de Dieu.
Ils s'installèrent à Soissons et pratiquèrent le métier de cordonnier pendant une quarantaine d'années. Ils étaient habiles et fort complaisants, ce qui leur attira beaucoup de clients à qui ils pouvaient parler à loisirs des voies de l'au-delà ou comment marcher sur la route et prendre son pied avec autre chose que de vulgaires idoles.
Mais en 284, Dioclétien envoya Maximien-Hercule dans la région afin de mettre fin à la révolte des Bagaudes. Il découvrit l'influence des deux cordonniers et les fit arrêter. Comme ils résistaient, il les confia au cruel Rictiovare afin de ne leur épargner aucune torture.
Rictiovare, selon son habitude avec les chrétiens, leur fit subir la série classique des tourments qui se terminèrent cette fois par la plongée dans du plomb fondu. Mais en sautant, les martyrs éclaboussèrent Rictiovare qui reçu du plomb dans l'oeil. De rage, se voyant vaincu, il se précipita lui-même dans le feu et y trouva la mort.
Crépin et Crépinien pensaient être sauvés mais Maximien-Hercule leur fit trancher la tête. Cela se passait au bord de l'Aisne.
Ils sont patrons des cordonniers. Dans son Jules César, Shakespeare les glorifie d'avoir mieux soigné les âmes que les pieds de leurs clients.
Dans le langage du métier de cordonnier, on appelait "saint Crépin" tous les outils du métier. Au 17e siècle, cette appellation désignait même un patrimoine quelconque. L'alène du cordonnier fut appelée "lance de saint Crépin".
"Au Moyen-âge, la fête de Saint Crépin était célébrée avec pompes. Elle était accompagnée de représentations dramatiques illustrant la vie des deux cordonniers. (Cf. Paul Sébillot, "Légendes et curiosités de métiers", Éd . Jean-Cyrille Godefroy, reprint de 1894)
On raconte, en Provence, que la première fois que les cordonniers célébrèrent la fête de saint Crépin, leur patron fut si content qu'il demanda au bon Dieu de laisser voir le paradis aux plus braves des tire-ligneul. Alors saint Crépin fit pendre depuis le paradis jusqu'à terre une échelle de corde bien garnie de poix. Les meilleurs des cordonniers, par humilité chrétienne, restèrent au pied de l'échelle miraculeuse. Les plus orgueilleux l'escaladèrent et Dieu sait qu'il en monta ! Le jour où ils montèrent, on célébrait, en paradis, la fête de saint Pierre et le bon Dieu lui dit de chanter la grand'messe. Saint Paul fut chargé, pendant ce temps, de garder la porte. Les cordonniers gravissaient l'échelle, et l'on sentit dans le paradis une odeur de poix mêlée au parfum de l'encens.
Tout alla bien jusqu'au moment où l'officiant chanta Sursum corda ! (haut les coeurs) Saint Paul qui avait l'oreille un peu dure depuis sa chute sur le chemin de Damas, crut que saint Pierre disait : Zou sus la cordo ! et il coupa la corde. Les cordonniers tombèrent : heureusement, Dieu qui est bon ne voulut pas qu'ils fussent tués; mais ils furent pourtant tous un peu maltraités. De là vient qu'il est difficile aux cordonniers de faire leur salut; c'est pour cela aussi qu'il y en a tant qui sont estropiés et bossus." (Cité dans Sébillot)
Dans certains endroits, les cordonniers se réunissaient dans une auberge le jour de la fête. A l'heure de la messe, ils partaient à l'église et en revenaient par deux, à la manière d'une paire de chaussure.
Saint Gaudens (se réjouir)
Évêque de Brescia au 5e siècle. Il est vénéré à Saint Gaudens en Haute Garonne.
Saint Loup de Bayeux
Né dans le Bessin au 5e siècle, Loup devint évêque de Bayeux.
Un jour, un loup féroce s'était installé dans un bois non loin de la ville. Il avait dévoré dix-huit garçons et filles. On ne savait comment s'en débarrasser. L'évêque se rendit dans le bois et attendit que le loup fonce sur lui. Il tendit son bras que le loup mordit. Mais ses dents s'incrustèrent dans la manche à tel point qu'il ne pouvait plus se libérer. Saint Loup l'emmena vers la rivière où il le jeta et le fit disparaître.
Il demanda qu'après sa mort, il soit enterré là où il avait rencontré le loupe enragé. Ce qui fut fait. Ce n'est que 70 ans plus tard que le saint apparut à un clerc pour lui demander d'être déterré et porté dans une basilique.
Saint Démêtre (de Déméter, déesse de la terre)
Encore un qui, lorsqu'on lui coupa la tête, se releva, prit sa tête et la port jusqu'à la ville de Gap dont il fut le premier évêque au 1er siècle.
Saint Bonaventure de Potenza
Charles-Antoine-Gérard naquit à Potenza en Italie au 17e siècle.
Malgré un impétueux et irascible tempérament, il entra chez les Frères Mineurs sous le nom de Bonaventure et devint un modèle d'obéissance. Il eut très rapidement le don des miracles.
Un jour qu'il cherchait la clef d'une armoire, un moine, pour se moquer, lui dit "elle est au fond du puits, prenez une ligne et repêchez-la". Bonaventure prit alors un bâton, un fil et un hameçon et plongea la ligne dans le puits. Au bout de quelques instants, il en ramena la clef. Un autre jour, il ramena un morceau de glace pour l'usage de la cuisine. Le facétieux père gardien lui dit de le porter dans l'armoire de la sacristie. Bonaventure va l'y mettre. Au moment du dîner, on apprend avec consternation où Bonaventure à posé la glace. Vite, on court à la sacristie pensant trouver tous les ornements abîmés par l'humidité. Mais la glace était entière et les ornements intacts.
Il partit alors dans un monastère à Capri.
On savait qu'il s'infligeait des macérations excessives. Il dormait peu et sur la terre nue. Il avait une paillasse sur laquelle il était censé s'étendre la nuit. Pour s'assurer de son sommeil, un moine alla dans sa chambre pour voir s'il utilisait sa paillasse. Mais en la soulevant, une foule de rats et de souris s'échappèrent ce qui prouva qu'il dormait en laissant son lit aux bêtes.
Un matin, il travaillait dans le jardin avec son supérieur. Le supérieur fut appelé à l'extérieur. Il dit à Bonaventure, "restez ici, je reviens de suite". Mais la mission dura toute la journée. Le soir bien tard, en rentrant, le supérieur trouva Bonaventure au même endroit. Il n'avait pas bougé.
Il était à l'île d'Ischia lorsqu'il convertit une pécheresse et lui dit : "Vous avez trop voulu plaire au monde, vous serez punie par où vous avez péché. A la fin de votre vie, votre visage sera frappé par une gangrène affreuse qui fera horreur aux autres." Trente-cinq ans plus tard, la femme fut, en effet, frappée par une plaie horrible qui lui rongea le visage et la conduisit à la mort.
En 1707, il fut rappelé à Naples pour soigner les victimes de la peste. Il attrapa la maladie et en devint infirme par une tumeur au genou qu'il fallut opérer.
Il revint à Potenza où il mourut en 1711 à 60 ans.
Le 9 avril 1740, on ouvrit son tombeau. Son corps était intact et souple. On voulut le placer dans un autre cercueil qui se trouvait trop étroit. L'évêque qui assistait à la translation, soutenu par une secrète inspiration, dit : "Allez, père Bonaventure, placez-vous vous-même car nous ne savons plus comment faire !". Le saint resserra ses bras et ses épaules et se glissa dans son nouveau cercueil.
- À Saint-Évariste, jour de pluie, jour triste.
- À la Saint-Amand, sont mûrs les glands.
Saint Amand (de amo : aimable ou de amen : caché)
Évêque de Strasbourg au 4e siècle. On ne sait rien de lui sinon qu'il a participé à quelques Conciles. Il est curieux que le dicton ait fait référence à ce saint Amand. Il existe aujourd'hui une fête secondaire de saint Amand de Maestricht à ne pas confondre avec celui de Strasbourg.
Saint Evariste (plaisant, agréable)
Successeur du saint pape Clément au 1er siècle. (d'autres disent qu'il fut successeur d'Anaclet) Il était grec d'Antioche, né d'un père juif. Il fut décapité en 108. On le représente avec une épée (décapitation) et une crèche parce que son père étant juif, on a imaginé qu'il était né à Bethléem.
Saint Bernard de Calvo (ours hardi)
Il est né près de Tarragone en Espagne. A la suite d'une maladie, il entra au monastère cistercien des Saintes Croix, près de Toulouse. Il y devint abbé en 1225. Il mourut en octobre 1243.
Bernard était beau et avait de belles dents. Un jour, il rencontra des jeunes filles. Une d'entre elles s'écria :"Oh ! ce moine ! Quelles belles dents !" Plus loin, il ramassa un caillou et se brisa les dents.
- A la sainte Antoinette, la neige s'apprête.
Sainte Antonia de Brescia (ou Antoinette) (sublime fleur)
Sans doute s'agit-il de l'Antoinette du dicton ?
Elle se fit très tôt religieuse dominicaine. Toute jeunette, elle chantait et se fit semoncer par sa chef de choeur. Comme elle résistait à la remontrance, on la fit mettre nue jusqu'à la ceinture et on la flagella.
A cinquante ans, elle fut élue prieure du monastère de Ferrare. Sa santé était mauvaise mais cela ne l'a pas empêché de mourir centenaire en 1507.
Abraham ermite (père d'une multitude)
Au 4e siècle, il habita au monastère dirigé par saint Pacôme en Égypte.(désert de Scété) Il y passa dix-huit ans. Il ne mangeait que des fèves avec un peu de sel.
Saint Frumence (Fremenatos, nommé Abba Salama : père Pacifique, en Éthiopie)
Vécu en Éthiopie au 4e siècle.. Il est sans doute à l'origine des débuts du christianisme dans ces contrées.
- Gelée de Sainte-Émeline tue la vermine.
Sainte Émeline d'Yevres (Heim - Line : maison douce)
Elle aurait vécu, au 12e siècle, en qualité de soeur converse, dans la grange de Perthe-Sèche (Près de Troyes dans l'Aube) mais ce n'est pas certain et surtout, ce n'est pas gagné.
- Quand Simon et Jude n'apportent pas la pluie, elle n'arrive qu'à la sainte Cécile.
- Quand Simon et Jude sont arrivés, souvent ils portent la neige à leurs souliers.
- Quand on voit les mouches à la Saint-Simon, les fermiers peuvent chanter une chanson.
- A la saint Simon, l'éventail se repose.
- A la saint Simon, une mouche vaut un mouton.
- A la saint Simon, la neige sur le tison
- A la saint Simon, les raves au timon.
- Simon et saint Jude, l'hiver est arrivé
Saints Simon et Jude (exaucé et juif)
Simon était Galiléen. Jésus les prit comme aides. Jude, qu'on surnomme Thaddée, est à distinguer de Judas. Après avoir prêché en Judée et en Samarie, Simon partit en Égypte et Jude en Mésopotamie. Certains disent que Simon parcourut l'Afrique puis alla jusqu'en Grande-Bretagne, et que Jude parcourut l'Arabie.
Puis ils se retrouvèrent en Perse où ils furent martyrisés après maintes tribulations.
Simon est patron des tanneurs et des corroyeurs. Comme on l'appelle quelquefois saint "Ju", Saint Jude est patron des rôtisseurs.. Il est quelquefois confondu avec saint Just appelé "Ju" à Narbonne.
Saint Firmilien (ferme)
Évêque de Césarée (Kayseri) en Cappadoce. Il lutta contre les antitrinitaires. Il mourut à Tarse de Cilicie (Turquie du sud) en se rendant au deuxième concile d'Antioche en 268.
Saint Genès (de naissance)
Il est surnommé "l'enfant" en raison d'une inscription relatant qu'il fut martyrisé peu après son baptême. Cependant, sa légende dit qu'il fut martyrisé à 18 ans. Il vint de Mycènes à Arles avec sa mère Genesia et vécut auprès de saint Trophime. Les menaces de persécutions les obligent à émigrer en Auvergne. Genesia revient à Arles et Genès est tué à Thiers. On n'en connaît pas la date.
Saint Faron (Bourguignon : lignée)
Évêque de Meaux, frère de sainte Fare. Il fonda un monastère à Meaux où il fut enterré vers 670.
Il se mit d'accord avec sa femme Blidechilde pour entrer chacun de son côté dans les ordres. Elle alla dans un monastère qui devait se trouver à Champigny. Lorsqu'il fut devenu évêque de Meaux, Faron voulut voir sa femme. Elle refusa de venir au parloir. Il insista trois fois. A la troisième, elle se présenta méconnaissable, la tête rasée et vêtue d'un cilice. Remplit d'horreur, Faron prit la fuite.
Il donna une terre à saint Fiacre afin d'y construire un monastère.
Saint Narcisse
Trentième évêque de Jérusalem. Il n'avait pas loin de cent ans lorsqu'il accéda à l'épiscopat. Il est mort vers 212.
Sainte Ermelinde (le serpent d'Armin)
"Quand elle entendait la parole de Dieu, elle ruminait comme un animal pur" (PP. Bénédictins)
Ses parents lui donnèrent une villa à Terdonck en Brabant mais elle; laissa tout et marcha jusqu'à Beauvechain près de Jodoigne. Elle venait toujours à l'église pieds-nus. Des seigneurs de l'endroit conçurent une passion violente et décidèrent de l'enlever. Mais un ange lui apparut et la fit partir vers Meldert, près de Tirlemont. Lorsqu'elle arriva à Meldert, elle planta son bâton qui devint en quelques instant un grand buisson d'aubépines. Elle y mourut à la fin du 4e siècle.
On l'invoque pour les maux de bras et de jambes - Son nom ne doit pas être étranger à cela; "erm" ou "arm" signifie "bras"
Saint Salve (qui sauve)
Il naquit non loin d'Amiens au 6e siècle. Il avait la spécialité de trouver ce qu'il cherchait grâce à des rayons du soleil qui lui indiquaient l'endroit où ces choses se trouvaient. Il mourut vers l'an 615.
Saint Bond le parricide
Il n'a rien à voir avec 007 et son prénom n'est pas James. On peut aussi l'appeler Baud ou Bald. Il est né vers le milieu du 6ème siècle, sans doute dans les environ de Sens. Certains le croient espagnol. Personne ne le croit américain.
Il quitta ses parents et son pays pour se diriger vers l'Espagne où il se fixa et se maria richement. Après bien longtemps, il revint visiter ses parents puis retourna en Espagne.
Ses parents désiraient ardemment le revoir. Un pèlerin qui revenait de Compostelle leur apprit qu'il avait rencontré un nommé Bond en Espagne. Ils partirent à sa recherche et le voyage dura très longtemps. Finalement, ils arrivèrent là où il habitait et furent reçu par son épouse. Bond était à la chasse.
Après les avoir sustentés, elle leur proposa de dormir dans le meilleur lit de la maison, le lit conjugal. Pendant ce temps, elle irait à la recherche de son mari. Mais son mari revint au petit matin par un autre chemin que celui de sa femme.
Il entra dans sa maison, le soleil n'était pas encore levé. Il se dirigea vers sa chambre, puis, voulant embrasser sa femme, il sentit une barbe et pensa que son épouse était au lit avec un homme. Furieux, il tira sa dague et tua sauvagement ses parents. A peine avait-il terminé qu'il aperçu son épouse qui revenait de la forêt. Atterré, aux premières lueurs du jour, il découvrit son double crime.
Pour expier son forfait, il fit un voyage à Jérusalem puis se rendit à Rome pour demander au Pape de l'absoudre. Celui-ci, après lui avoir pardonné, l'envoya vers Saint Arthème, évêque de Sens. Arthème lui donna un bâton desséché avec l'ordre d'aller le planter sur une colline voisine et de l'arroser tous les jours jusqu'à ce qu'il fleurisse. Lorsque le bâton aurait fleuri, sa pénitence serait terminée. Il fit ce travail pendant plusieurs années. Le démon s'arrangeait souvent pour renverser son pot à eau, ce qui l'obligeait à recommencer. Un jour, sur le chemin du fleuve, il rencontra une femme avec son enfant mort. Elle le supplia de lui imposer les mains. Il le fit et ressuscita le jeune garçon. Il le ramena avec lui et l'adopta pour son fils.
Après que le bâton ait fleuri, Bond, se sentant vraiment pardonné, mourut en odeur de grande Sainteté, vers les années 600.
Il est invoqué pour réunir les familles divisées. Il est donc patron des thérapeutes familiaux ou des allocations familiales. Mais on l'invoque aussi pour calmer les coliques, le mal de dents et pour guérir les animaux.
L'arrosage du bâton sec est arrivée à d'autres Saints. Par exemple à un ermite égyptien du désert de Scété au 5ème siècle : Saint Jean le nain, ou Jean le Petit, encore appelé Jean Colobe et que l'on fête au 15 septembre.
Mais le meurtre des parents est attribué aussi à Saint Julien l'Hospitalier fêté au 29 janvier ou au 12 février. Son histoire assez courte dans la "Légende dorée", est longuement racontée par Gustave Flaubert dans son livres : "Trois contes" (Garnier Flammarion) Elle s'étend sur 40 pages et est assez littératurisée, donc difficile à raconter.
Il y a beaucoup plus de séquences dramatiques que dans le récit de Saint Bond ou celui de la légende dorée. Ca commence par des prédictions et ça continue par la malédiction énoncée par un cerf que Julien tue par plaisir, ça se termine d'une manière très poétique.
Saint Sérapion d'Antioche (brûlant)
Il fut le 8e évêque d'Antioche après saint Pierre. On le connait grâce à Saint Jérôme car tous les écrits de Sérapion sont perdus.Il lutta contre les hérésies Montanistes et le Docétisme. Le Docétisme croyait que le Christ était seulement une "apparence". Les Montanistes étaient disciples de Montanus qui était un illuminé se prétendant le Paraclet promit par Jésus. Sérapion mourut vers 212.
Saint Marcel le centurion (Petit Mars ou marteau ou cheval)
Centurion de l'armée romaine, convertit au christianisme et décapité vers 298 pour avoir jeté ses armes.
Sainte Bienvenue Bojani
Tertiaire dominicaine au 13e siècle. Son père, après avoir eu six filles, apprit qu'il en avait eu une septième. Il s'écria alors qu'elle serait tout de même la bienvenue et lui donna ce nom.
Elle se mortifiait beaucoup. Les nuits de fête, pour ne pas dormir, elle se mettait un peu de vinaigre dans le coin de l'oeil. Les nuits de réveillon, elle se donnait la discipline par trois fois avec des chaînes en fer. Un jour, le démon se glissa contre elle de tout son long sous la forme d'un serpent. Elle n'hésita pas à le prendre à pleine main et à le massacrer contre le mur. Puis elle tomba malade pendant cinq ans. L'ange Gabriel lui apportait des nourritures mystérieuses. Comme elle souffrait de ne pas pouvoir aller à l'église, une des soeurs la portait sur son dos au moins une fois par semaine.
Elle finit par guérir en se rendant au tombeau de saint Dominique à Bologne.
Une des soeurs qui s'appelait Marguerite ne pouvait supporter le fromage. Bienvenue en prit un morceau, fit un signe de croix dessus et le tendit à Marguerite qui, dès lors, en mangea volontiers.
Bienvenue mourut le 30 octobre 1292. Deux siècles plus tard, on ne retrouva plus son corps.
Saint Dorothée de Montau (don de Dieu)
Elle naquit en Prusse à Montau en 1347. Son père Willem était cultivateur et venait de Hollande. A 17 ans, elle épousa Albert, un fourbisseur qui était plus âgé qu'elle. Elle en eut 9 enfants qui moururent tous très jeunes sauf une fille qui vivait encore en 1404 et qui devint religieuse bénédictine.
Elle confia que son mari était très continent et ne se livrait qu'à chaque conception. Il mourut en 1390.
Dorothée était partie à Rome dès 1389, en pèlerinage pour y gagner des indulgences. Quand elle revint, son mari avait trépassé. Elle mourut en 1394 après quelques années de vie religieuse intense.
Elle avait une faim particulière pour l'Hostie. A cette époque, il n'était pas permis de communier souvent. Elle obtint de communier sept fois l'an dès son adolescence puis un peu plus lorsqu'elle fut mariée. Ça l'empêchait de dormir. Elle se levait la nuit et attendait l'aurore afin de pouvoir aller à l'église où elle aurait bien arraché l'Hostie de la main du prêtre si elle avait pu le faire.
Saint Ange d'Acri (messager)
Ange naquit en octobre 1669 à Acri en Italie. Vers dix-huit ans, il voulut devenir Capucin mais rapidement il demanda à rentrer dans sa famille car il ne supportait pas la règle imposée aux moines.
Plus tard, il tenta un second essai qui rata comme le premier. Puis, plus tard un troisième essai fut concluant. Il tint bon et fut ordonné prêtre.
En 1702, on lui demanda de prêcher le carême et ce fut une catastrophe. Il eut des trous de mémoire et dû s'arrêter au cours de son premier sermon. Plusieurs fois il descendait de sa chaire sans avoir pu aller au bout de son discours.
Il retourna alors à son couvent en demandant à Dieu de l'aider. Dieu lui apparut en lui disant qu'il l'aiderait. Ange brûla alors ses papiers et ses notes et lut la Bible.
Il parla alors en termes simples qui étaient bien accueillis par les gens du peuple mais raillés par une certaine bourgeoisie.
Le cardinal Pignatelli l'invita alors à venir prêcher le carême dans l'église saint Éloi à Naples. Ce fut encore une catastrophe. L'église bondée au premier jour se vidait progressivement de ses auditeurs. Au bout de trois jours, il n'y avait plus personne. Le curé l'obligea à rentrer dans son couvent. Mais le cardinal Pignatelli, furieux de cette décision, fit revenir Ange et le remit en chaire devant un auditoire curieux de ce que pouvait raconter celui qui avait tellement raté le carême. Dans la foule se tenait un avocat qui avait particulièrement raillé Ange. A la fin du sermon, Ange s'écria : "priez pour l'âme de celui qui, au sortir de cette église aura un grave accident !" Dehors, l'avocat se trouva frappé d'apoplexie.
Il continua sa vie à prêcher et à faire bien des miracles. Puis il devint aveugle, mais il recouvrait la vue pour dire la messe. Il mourut en 1730 à l'âge de 70 ans.
- À la Saint-Urbain, ce qui est à la vigne est au vilain.
- Après la Saint-Urbain, ce qui reste à la vigne ne vaut rien.
Saint Urbain (ville puis poli, distingué)
On ne sait rien de lui sinon qu'il est cité par saint Paul dans son épître aux Romains avec Saint Ampliatus et saint Narcisse.
- À la Saint Quentin, la chaleur a sa fin.
Saint QUENTIN (le p'tit Quiquin)
Saint Quentin est un martyr du IIIeme siècle. dont le corps aurait été découvert par St Eloi et Ste Eusébie à "AUGUSTA VEROMANDUORUM" devenue la ville de Saint QUENTIN (Aisne).
Son nom signifie le Cinquième, né après QUARTUS et avant SEXTUS ou SESTIUS. Romain d'origine, il vient prêcher en Gaule avec Saint Lucien de Beauvais. Il fut horriblement martyrisé par le cruel gouverneur RICTIOVAR.
On le plaça par deux fois sur le chevalet où il fut déchiré avec le fouet. On lui versa sur le dos de la poix et de l'huile bouillante, puis, comme il louait toujours Dieu, on apporta de la chaux, du vinaigre et de la moutarde et on versa le tout dans sa bouche afin qu'il soit réduit à se taire.
On le chargea de chaîne pour être conduit à Rome. Le 31 octobre 303, arrivé à Augusta Veromanduorum (aujourd'hui St Quentin) Rictiovar le tortura à nouveau en le transperçant avec deux broches en fer enfoncées depuis le cou jusqu'aux cuisses.
Enfin, on le noya dans la Somme.
Il y fut retrouvé 55 ans plus tard, dans les eaux, par Sainte Eusébie, pieuse veuve romaine et aveugle, qui eut la vision d'un ange. L'ange lui indiqua où se trouvait le corps de Quentin. Elle partit en Gaule, et s'arrêta le long de la Somme à l'endroit prévu par l'ange. Elle se mit en prière et le corps de Quentin, qui était au fond, chargé d'une masse de plomb, depuis 55 ans, se mit à flotter. Sa tête d'un côté et son corps de l'autre. Les deux parties se rassemblèrent et Eusébie pu retirer le corps de la Somme. Elle recouvra la vue après l'avoir retiré.
Saint Éloi, évêque de Noyon, aurait participé aux retrouvailles.
Il a toujours été invoqué contre les hydropisies. Les hydropiques, une fois guéris, offraient autant de kilogs de blés qu'ils avaient perdus de kilogs d'eau. Ce culte entérinerait, bien sûr, la version de son martyre par noyade. Au 12e siècle, on construisit, à St Quentin, un hôpital réservé aux hydropiques. On l'appelait "l'hôpital des enflés."
Les "enflés" pouvaient faire des neuvaines afin de maigrir. La grande neuvaine consistait à assister à tous les offices pendant neuf jours, avec un cierge à la main. Pour la petite neuvaine, il suffisait d'aller prier devant la châsse chacun des neufs jours.
Un rituel : le "Contre-poids", consistait à se peser chaque jour et à offrir des poids en cire correspondant aux kilogs perdus.
La fête de Saint Quentin s'appelait l'Allumerie, en raison des nombreux cierges que l'on allumait mais aussi pour rappeler la lumière qui envahit l'église lors de la découverte du corps du Saint.
La fête de Saint Quentin a souvent changé de date mais est finalement revenue au 31 octobre, date à laquelle il était coutume, autrefois, de faire gras.
Le nom de QUENTIN ou QUANTIN ou QUINTIN ou QUINTE... est un nom du nord que l'on retrouve peu dans le midi.
La mythologie nous offre un tableau considérable lié à ce nom :
- Il est le cinquième, chiffre des doigts de la main. - Il est la somme du premier nombre pair et du premier nombre impair. - Il est le milieu des 9 premiers nombres. - Il marque le milieu de la croix.
Il est donc signe d'union, de centre et d'harmonie. Les Pythagoriciens l'appelaient "Nuptial".
Quentin nomme aussi le cinquième degré de la gamme : la quinte. Degré le plus important après la tonique. La succession des quintes forme une gamme universellement utilisée qui s'appelle "pentatonique" (cinq tons)
Rabelais utilise ce mot pour nommer la Quinte Essence, (Entéléchie (toute réalité parvenue à son point de perfection) est son vrai nom, qu'il aille chier celui qui la nomme autrement - Rabelais 5,18) princesse à la gorge fragile, qui guérit les malades en chantant et en jouant de l'orgue en bois fabriqué avec des essences purgatives. (Rabelais 5,19) Sa gorge est si précieuse que la Quinte Essence ne mâche pas ses aliments afin de ne pas l'abîmer - ses serviteurs, dont les gorges sont doublées de satin cramoisi, les mâchent pour elle puis lui versent le tout par l'intermédiaire d'un entonnoir en or fin jusque dans l'estomac. (Rabelais 5,22)
"Ses masticateurs prenaient la nourriture que ses essayeurs avaient goûtée et la lui mâchaient noblement, ayant le gosier doublé de satin cramoisi, avec des petites nervures et des cannetilles d'or, et les dents d'un ivoire bel et blanc : grâce à elles, quand ils avaient bien à point mâché sa nourriture, ils la faisaient couler avec un entonnoir d'or fin, jusque dans l'estomac. C'est pour cette raison même, nous fut-il dit, qu'elle ne fientait que par procuration."
Le jeu poétique de la mythologie mène de la quinte - princesse - à la "quinte de toux" qui associe ce terme à la gorge par où passent les perles précieuses de la parole. La toux est présentée comme une maladie qui risque de fermer le conduit de la parole et amener l'angoisse du silence.
Mais Rabelais l'associe aussi à la substantifique moelle qui fait la substance de la voie lactée : le sperme du dieu du temps : CRONOS ou CHRONOS.
Le cinquième désigne aussi - dans le système des voies qui mènent du ciel à la terre et de la terre au ciel - le cinquième ciel, (en descendant) dont la gardienne en est Vénus.
D'autre part, Quinte est aussi associé à QUINET : chien. Ou encore à QUENET, diminutif de Jacques (par aphérèse de JAC) dont la fête se trouve pendant la redoutable CANICULE, au 25 juillet.
La mythologie du chien nous mène à l'étoile Sirius - de la constellation du grand chien - qui, pour les anciens, était responsable la Canicule (de canis = chien). SIRIUS a toujours été considérée comme un deuxième soleil. Cela explique la chaleur de la canicule pendant la période où cette étoile traverse le ciel diurne. Les mois de juillet et août, mois de la canicule et donc du chien, voient des naissances d'enragés, des lions mordants, à l'instar du soleil qui mord par sa chaleur. (CF les textes de Macrobe et Pline l'ancien).
Mais, pour les gens du Nord, il est le P'tit QUINQUIN.
Saint Foillan ou Feuillien ou Pholien (de Pholas en grec : qui vit dans les trous)
Abbé de Fosses. Il vint d'Irlande et s'installa à Fosses, non loin de Namur, où il fonda un monastère et évangélisa la contrée.
En 655, il était à Nivelles puis partit pour rejoindre Fosses avec trois compagnons. Quelqu'un les égara et les mena à une cabane près de Strépy (Roeulx) afin qu'ils se reposent. La nuit, les habitants de la cabane les égorgèrent. On coupa la tête de Foillan et l'on fourra les corps dans des sacs pour les déposer dans un trou sous une porcherie. Les malandrins allèrent vendre leur butin assez loin de l'endroit. On les découvrit 77 jours après le meurtre. Ils furent inhumés à Nivelles puis Foillan fut transporté à Fosses.
Tous les 7 ans, on célébra à Fosses la marche saint Feuillien. Elle existe encore aujourd'hui.
On invoque saint Feuillien pour la guérison des maux de tête et des maladies nerveuses.
A Liège, sous le nom de saint Phollien, il est invoqué pour les maladies de l'anus et des intestins.
Saint Wolfgang (loup marcheur)
Évêque de Ratisbonne. Il naquit en Souabe vers 930. Intelligent et fin, il fit de brillantes études. Il devint moine bénédictin puis évêque. Il fit de vastes réforme monacales. Il mourut en octobre 994 et fut enterré à saint Emmeran.
Hallowe'en (Hallowed evening : soir des Saints)
Le sacré est du côté du réel ! Dieu et le Diable y ont fait leur demeure. Devant ce réel sacré et souvent innommable, nous nous rassurons en parlant et en inventant des histoires.
Nous faisons du bruit quoi ! comme les petits enfants lorsqu'ils doivent traverser un endroit sombre. C'est pour nous donner une contenance. Lorsqu'un juif, autrefois, avait l'audace de mettre un nom sur Dieu, il se faisait lapider.
C'est que le bon Dieu et le mauvais Diable, ça les remue quand on parle d'eux. D'ailleurs, plus on les appelle, plus ils viennent.
Mais reviennent aussi les dieux et les diables du polythéisme. A partir d'Hallow'een, on les a sur le dos jusqu'à Pâques, au moment où le dernier revenant : Jésus, remontera définitivement - pour 9 mois.
Hallowe'en n'est pas une fête américaine, même si elle nous revient par le biais du nouveau continent. C'est une fête Irlandaise et Celte, sans doute une des plus vieilles du monde : Samain ou Sawein, fête située, comme les fêtes principales du calendrier Celte, entre équinoxe et solstice. C'est la fête qui ouvre les échanges avec l'au-delà. C'était aussi la fête des guerriers.
Quand les Chrétiens défirent les Celtes, les Irlandais remplacèrent "Samhain" par la Fête de tous les saints : "All Saint's Day".
En vieil anglais, "hollow" signifie "saint" et donc "All Saint's Day" fut appelé "All-Hollow". Quand les Irlandais apportèrent avec eux cette fête aux USA, son nom se raccourcit et "All-Hollows'Eve" devint Halloween.
Elle fut introduite en Amérique vers les années 1840 par les colons irlandais, mais elle a longtemps persisté en Savoie. En fait, il s'agit bien d'une fête de chez nous mais qui a voyagé.
Promenez-vous dans la campagne, la nuit du 31 octobre au 1er novembre, vous verrez les gens de l'au-delà dans la réalité des rochers, les arbres, les plantes. Vous les verrez dans les rivières, les collines et les montagnes. Vous les verrez dans l'herbe et qui sait si vous n'en foulerez pas de vos propres pieds ! Mais attention, il ne sont pas très sociables et puis, vous rencontrer, ça leur ferait mal.
C'est qu'au 31 octobre, le purgatoire s'ouvre et les âmes changent de résidence, ils envahissent le territoire des vivants. S'ils rencontrent un humain, ils sont obligés de retourner à leur ancienne demeure. Méfiez-vous aussi de ne pas vous faire enlever.
En fait ils quittent ce qu'on appelle les Forts, bâtisses de pierres sèches ou cercles entourés de buissons, qui sont le territoire sacré de leur résidence. On les appelle aussi les Sidh. On y entend quelquefois des bruits de fêtes qui rendent jaloux les vivants qui tentent alors d'entrer en contact avec les morts pour bénéficier de leur "Paradis".
Il faudra vite rentrer à la maison et placer des bougies et des chandelles à vos fenêtres afin d'éclairer la nuit. N'oubliez pas non plus de passer par le cimetière pour mettre un cierge sur la tombe d'un parent défunt et éclairer les chemins pour les morts. Vous creuserez aussi des raves, des navets ou des citrouilles en leur donnant l'aspect de crânes, avec une bouche, des yeux et un nez. Mettez-y une bougie à l'intérieur. Les morts sauront alors qu'on pense à eux et ne vous feront pas de mal.
Toute une série de rites mettront les humains en rapport avec les morts. Le repas du jour sera fabriqué avec le chou. N'oubliez pas que les humains naissent dans les choux (le chérub Hébreux) mais qu'aussi, ils peuvent y mourir... dans les choux. C'est un des légumes les plus en rapport avec l'au-delà. C'est une belle image du crâne : blanc et chauve.
N'oubliez pas que les morts sont tout-puissants et maîtres de la fécondité. Nous aurons bien du bénéfice à les honorer - autant qu'on les honorera à Carnaval - en imitant leurs processions, en éclairant leurs routes, en leur donnant des corps provisoires, eux qui n'en ont plus. Ce seront surtout les jeunes gens, presque en âge de se marier qui seront les acteurs de cette fête initiatique de la fertilité. Pas questions d'une tristesse romantique. Pour l'instant, c'est la joie !
Dans la campagne, on y rencontrera essentiellement deux personnages :
La Banshee, Dame blanche, femme du Sidh, béàn ou bé caointe, pleureuse qui suit la procession en se lamentant.
Elle est souvent en train de se peigner. Quelquefois des hommes essayent de lui voler son peigne mais, comme notre Mélusine, elle possède un miroir-rétroviseur. Ca évite bien des inconvénients. C'est la Vierge qui veille sur les morts. C'est aussi l'ancienne Morrigû, qui autrefois annonçait la mort.
Le Puça, fantôme, parfois animal, cheval ou âne, taureau ou bouc ou encore escargot, chien ou cochon.
Dans un article sur Hallowe'en, Véronique Guibert de la Vaissière relie le cheval-Puça aux chevaux jupons des fêtes françaises, c'est-à-dire à une tradition de la fertilité. La fête d'Hallowe'en n'est pas loin de celle du cavalier Saint Martin qui dispense l'abondance. Tout célèbre la fécondité ou la fertilité. Les vivants sont intimement reliés aux morts car sans eux, pas de fertilité possible.
J'ai trouvé, dans un journal, un petit article sympathique (Gérard Menachemoff) relatant que les habitants de Saint Martin la Porte, en Maurienne, jouaient un mystère pour la Saint Martin. Un des 73 personnages, le Fou, récite les vers suivants :
Je vois là-haut sur les encombres des courges, melons et concombresje vois là-haut une grande fête de ceux de la Synagogueles uns métamorphosés en ours, les autres en loup...
Samain devait être considéré comme un sabbat. Gérard Menachemoff rappelle qu'au XVIIe siècle, en Savoie, on croyait que la courge était un moyen pour le Diable de s'introduire dans le corps humain. Les ours et les loups sont des animaux psychopompes (conducteurs d'âmes). La proximité de Martin-ours donne à cette période sont caractère infernal (in-fernum : ce qui est en bas)
Relisez le conte de Jean de l'ours.
L'église catholique, pour se maintenir, a dû christianiser les anciennes fêtes. Ainsi Samain-Hallowe'en est devenue la Toussaint. (835 Pape Grégoire V) Samain, sans doute toujours vivace dans la mentalité populaire, a du être repoussé au 2 novembre qui a été transformé en fête des morts par Odilon de Cluny en 998. On raconte qu'un pèlerin aquitain, revenant de terre Sainte, avait rencontré un ermite qui lui avait donné un message pour Odilon de Cluny. Le message faisait part de ce que l'ermite avait entendu les démons se plaindre de ce que les moines clunysiens leur arrachaient les âmes par leurs prières. Cela incita Odilon à fêter les âmes des morts le lendemain de la fête des Saints. Cette fête ne fut généralisée que vers le 13eme siècle.
Il y avait chez les Romains la fête des Lémuria : apaisement des morts.
Certains disent que Samain fut la première fête instituée.
Nous entrons dans la période carnavalesque qui aura son acmé à Carnaval, 40 jours avant Pâques.
Le 31 octobre, c'est aussi Saint Quentin de Rome. Bonne fête aux Quentin !
Tous à vos citrouilles pour qu'elles se transforment en carrosses... des morts. C'est une des fêtes de la psychose (maladie des âmes) Retournez donc à vos racines, ça fait du bien et ça ramone.