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Ludivine ou Lidwine de Schiedam

14 avril

Ludivine vient du Germain LIND qui signifie "doux" et WIN qui signifie "ami". C'est un prénom germanique qui est traduit en flamand par "douce patience". Mais il a d'autres significations.

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Calendrier avril

Sainte Lidwine

Née à Schiedam (Hollande) le jour des rameaux de l'année 1380, le lendemain de la fête de sainte Gertrude, elle reçu un nom prédestiné : "Lid" et "Wyt", qui signifient "souffrir" "amplement ou avec patience".

Sa mère s'appelait Pétronille. Son père, Pierre, était veilleur de nuit de la ville. Il était le fils de Joannes qui fut un pieux homme priant nuit et jours. A tel point que le démon l'assaillait dans sa maison hantée. Il brisait la vaisselle et cassait les pots de beurre qui se répandait alors sur le sol.

Pierre eut neuf enfants. Lydwine était la quatrième et la seule fille au milieu de huit garçons. Le jour des rameaux, Pétronille qui était enceinte, se rendit à la grand'messe. Les douleurs la saisirent et elle dut rentrer précipitamment à la maison pour y accoucher de Lydwine.

Vers l'âge de 15 ans, son père voulut la marier mais elle refusa et menaça son père de prier Dieu afin qu'il la défigure et qu'elle devienne un repoussoir pour ses prétendants.

Un peu plus tard, elle eut une maladie - dont on ne sait pas le nom - qui la fit maigrir considérablement. Elle devint have et débile. Elle n'avait plus que la peau sur les os et était devenue (selon J.K. Huysmans) cadavériquement laide. Ses prétendants ne se montrèrent plus.

Elle gardait la chambre tant elle était faible, lorsque, vers la fête de la Purification, des amies la visitèrent. Elle insistèrent tant, disant qu'une sortie lui ferait du bien, qu'elle finit par accepter de sortir. Dehors, tout était glacé. La rivière, la Schie, était couverte d'un manteau de glace. Elles chaussèrent toutes leurs patins. Une amie se rua sur elle, lancée à fond de train et la culbuta sur un glaçon dont les aspérités lui cassèrent les côtes du flanc droit. On ramena Lidwine à son lit qu'elle ne quitta plus.

On la drogua sans limite et son mal empira et l'on ne parvint pas à la guérir. Un apostème induré se forma dans la fracture. Elle souffrit le martyre. La veille de la saint Jean-Baptiste, n'y tenant plus, elle tomba de son lit et un énorme abcès creva laissant couler des litres de pus. Puis elle s'évanouit. On la replaça sur le lit.

La putréfaction se mit à ronger son corps et la grangrène entretint trois plaques grouillantes desquelles on pouvait sortir cent à deux cent vers par jour.

On appliqua toutes sortes d'onguents. En dernier lieu, des cataplasmes fabriqués avec des simples qui la soulagèrent un peu. Mais son corps finit par être entièrement une plaie vive d'où le sang ruisselait. Elle aurait dû mourir si ces maladies avaient été naturelles. Mais elle savait que la main de Dieu était sur elle et malgré sa souffrance, elle essayait de sourire en disant :"d'où peut venir au printemps cette sève dont se gonfle la vigne, si noire et si nue pendant l'hiver ?" Elle était comme atteinte du mal des ardents, sorte d'ergotisme appelé le feu saint Antoine ainsi que de la peste noire. Cela dura pendant trente huit ans pendant lesquels son estomac n'accepta pas de nourriture

Un prêtre lui interpréta son état comme l'expiation qu'elle accomplissait devant les fautes du monde. Elle prit alors sur elle de racheter les erreurs des humains par sa souffrance.

"Les consolations que je ressens sont proportionnées aux épreuves que j'endure et je les trouve si exquises que je ne les changerais pas pour tous les plaisirs des hommes."

Certains l'accusaient de se nourrir en cachette. Ou encore disaient qu'elle était une possédée. On la fit surveiller jour et nuit pendant des mois. Finalement, on dû reconnaître la réalité de son état que l'on considéra comme un prodige.

Sa mère mourut. Elle vendit tout ce qui lui restait et donna l'argent aux pauvres. Elle vendit même son lit. On la plaça sur de la paille mais lors du déplacement, il fallu la ficeler pour ne pas que les parties de son corps se détachent. La famille se trouva alors dans une misère noire. D'autant plus que Pierre, le père, avait eu les doigts de pieds gelés et ne pouvait plus travailler pour la ville. Wilhelm VI, comte de Hollande, eut vent de cette situation et leur prodigua une rente.

Un jour que le Christ lui apparu, elle reçu les stigmates qu'elle garda toute sa vie. Elle souffrit toute sa vie de différentes et épouvantables maladies auxquelles vinrent se rajouter les stigmates du Christ.

Elle passa le reste de sa vie au lit en ne pouvant bouger que la tête et le bras gauche, ce qui dura pendant trente huit ans, jusqu'à la fin de sa vie. Une sorte de lèpre ravageait le pays. Elle pria Dieu de faire cesser le fléau. A ce moment, elle fut atteinte par le mal. Son corps fut couvert d'ulcères.

Des notables et des personnes pieuses venaient lui rendre visite. Mais elle voyait aussi des anges avec qui elle conversait. Un jour un chanoine qui chantait fort bien vint la supplier de demander que Dieu lui ôte ce qu'il lui déplaisait le plus. A l'instant le chanoine devint enroué. Lidwine lui expliqua que sa voix était un sujet de vanité et que cela déplaisait à Dieu.

Après avoir passé sa vie à souffrir horriblement et supporté un corps qui endurait toutes les blessures et toutes les maladies possibles, elle mourut le mercredi de Pâques de l'an 1433, le 14 avril. Elle avait 53 ans.

CF. Joris-Karl Huysmans 'Sainte Lydwine de Schiedam', Éd. À Rebours rééditée en novembre 2002.