Elle pleurait comme une Mad’leine
elle pleurait, pleurait, pleurait,
elle pleurait comme une fontaine

tout’s les larmes de son corps y passait.

Tchica tchica tchic ay ay  ay.

Marie de Magdala, “cette incomparable amante du Sauveur.” (Boll.) Souvent confondue avec la pécheresse qui répand du parfum sur les pieds de Jésus et Marie soeur de Lazare. Il en ressort, de ces trois femmes, une image mystique de l’amour et de la contemplation.

 

Contrairement à Jessica Fletcher qui sème des cadavres autour d’elle dans son feuilleton télévisé, Marie-Madeleine sème des résurrections. C’est celle qui retient la vie  - sans doute avec ses longs cheveux. Elle soigne, parfume, purifie et garde de la sécheresse. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles elle est représentée entièrement velue. (cf. Musée national de Bavière à Munich ou encore Musée du petit Palais à Avignon où on la trouve en compagnie de la Gypsy - l’égyptienne)

 

Mais Marie la Magdaléenne est aussi un mythe bien compliqué. Saint Luc (8) nous raconte qu’elle fut libérée de sept esprits. Jacques Bonnet, dans son livre : Marie-Madeleine et son Mystère (Éditions Jacques Bonnet, Roanne, 1988) note que le nom de Magdala est fait de lettres qui forment MGDL et dont l’addition des nombres hébreux fait 7 - (70 + 7). Chaque lettre correspondant à un chiffre. Magdala signifie “tour des poissons” ou “tour des teinturiers”

7 démons des “sources dévastaient la ville de Magdala mais qui, canalisées en des réservoirs et particulièrement en un Migdol, en une tour, en ont assuré la fertilité.”

 

Il faut savoir que Magdala, qui était autrefois la ville de Tarichée, (poisson salé) avait une mauvaise réputation en raison des brigands qui occupaient les grottes environnantes. Une garnison militaire basée à Magdala les tenaient en respect. Magdala était, paraît-il, une ville de débauche et de luxe.

7 esprits mauvais possédaient celle qui venait d’une ville à la mauvaise réputation et où couraient 7 sources fécondantes. Voila de quoi planter le décor d’un mythe en rapport avec l’eau et la luxure.

 

Mais Magdeleine finit par pleurer et ses larmes étaient si abondantes qu’elles ont lavé les pieds du Christ. Rappelez-vous, conteurs, la petite Marlène (Marie-Madeleine ou Maroe-Hélène) du Genévrier qui pleure tant dans la casserole, où son frère a été cuit à la sauce brune, qu’il n’est pas besoin de rajouter du sel.

 

Le nom de Magdeleine contient une série de signifiant qui, non seulement se rapportent à la “tour des poissons”, mais aux cheveux. On lui donne le sens de “grandeur”, (Gadal) d’où résulte le sens de croissance des cheveux. (cf. Bonnet)

On pense aux impertinents évangiles du Ghetto avec Marie qui est coiffeuse pour dames.

 

Elle fait partie des femmes qui vont au tombeau du Christ et qui le trouvent ouvert, la pierre est roulée. Sur la pierre, des anges annoncent la résurrection. Puis, elles trouvent Jésus qu’elles prennent pour le jardinier. Marie Magdeleine lui dit “Rabbouni”, (maître) il lui répond “Cesse de me toucher” (ou de me retenir ou de me saisir) “et va vers tes frères annoncer que je monte vers le Père.” On représente quelquefois Jésus avec une bêche, face à Marie Madeleine.

 

Vers les années 580, un touriste de marque se promenait à Ephèse (aujourd’hui sur la côte ouest de l’actuelle Turquie). C’était Grégoire de Tours. Il raconte qu’il a visité la grotte des Sept Dormants (découverte un siècle plus tôt) et que Madeleine “y reposait”.

Le récit de Grégoire de Tours a suscité un culte des 7 Dormants, notamment à l’abbaye de Marmoutier voisin de Tours.

Au 7ème siècle, le prophète Mohammed, écrira une Sourate (18) sur les 7 Dormants. Il placera un chien de garde à l’entrée de la caverne.

C’est que la Madeleine est souvent mise en rapport avec les 7 Dormants.

 

En 739, Saint Willibrod (ou Willibald) abbé d’Echternach dit avoir été à Ephèse visiter le tombeau de Saint Jean apôtre et celui de Marie-Madeleine. Rappelez vous la “procession d’Echternach” au 23 mai au Luxembourg. Au 11ème siècle, Echternach portait le nom de “Epternacence monasterium”, c’est-à-dire “Monastère des 7 Renaissants”.

 

Puis, il y a Vézelay où, au 11ème siècle, on raconte que Badilon aurait rapporté le corps de Marie-Madeleine depuis la Palestine vers 882. Mais les trouvailles de l’abbé Géoffroi vers l’année 1050, ainsi que celles des moines au 13ème siècle, sont bien mystérieuses.

 

Enfin, il y a Saint Maximin, près de Marseille, Où l’on retrouva le corps de Madeleine en le reconnaissant au fait qu’elle avait, dans sa bouche, un brin de fenouil (feu nouveau). Il faut rappeler que le nom du premier des 7 Dormants est “Maximin.”

 

La tradition veut qu’elle débarqua aux Saintes Maries de la mer. Avec Maximin, Marthe, Lazare, Marcelle et Cédon, ils furent embarqués dans une barque sans voile ni rame ni gouvernail et poussés miraculeusement vers l’embouchure du Rhône. Madeleine se sépara des autres et passa trente ans sur la montagne de la Sainte Baume, dans une grotte au pied du Pilon. Chaque jour, des anges venaient l’emporter au ciel, au dessus du Pilon. Elle y recevait la communion. C’est tout ce qu’elle mangeait.

 

Elle reçu les derniers sacrements de Maximin et fut enterrée dans la ville de Saint Maximin. C’est de là qu’au cours des batailles rangées pour se procurer des reliques, qu’elle aurait été transférée à Aix puis à Vézelay.

 

Mais tout ça est cousu de fil blanc. Madeleine avait les cheveux noirs. Elle est “femme sauvage” et vit dans sa grotte. A ses pieds se déroule la forêt magnifique, végétation ou cheveux de la terre, qui en l’occurrence sont verts, de la couleur du paradis.

 

Allez vous promener à la Sainte Baume, vous y retrouverez votre âme. Montez-y par Aubagne puis Gemenos. Une fois au Plan d’Aups, montez à pied jusqu’au Pilon, à travers les cheveux de la sauvage. C’est la splendeur magdalénienne.

 

Allez-y tôt le matin, le 22 juillet, avant le lever du soleil. Mettez vous sur le Pilon et regardez se lever Sirius (Sothis, le chien, la canicule, qui est associée à ISIS) juste avant le soleil. Qui sait si des anges ne viendront pas vous chercher et vous transporter dans la musique des sphères ?

 

Jacques Bonnet fait remarquer que “Dans le monde sémitique, en babylonien, comme en hébreu et en arabe, le nom du chien était fait de trois consonnes KLB (Kaleb, Kalb, Klebs) dont la somme numérique est 52, c’est-à-dire le nombre de BAKOL, la Fille, comme on vient de le voir (Isis), la communauté d’Israël, l’épouse de celui que le Talmud et la Kabbale désignent comme “le Saint, béni soit-il”. Cette fille, est la Shekhinah, la parèdre de Matraton, prince des anges, dont le nom ancien était YAHOEL. Yahoel, comme Élie, unit les noms divins YAH et EL et son nombre est également 52.“ (Op. cit p. 128)

 

Le coucher de Sirius est au 23 avril (Saint Georges). Au lever de Sirius le Chien (21 juillet) correspond Saint Élie au 20 juillet, Madeleine au 22, les 7 Dormants au 27.

 

C’est aussi dans cette Forêt (Mistral, Calendal) que deux bandes de “compagnons” : le “loups” et les “chiens” se massacrèrent et tuèrent l’un des fondateurs de leur ordre : Maître Jacques. Saint Jacques est au 25 juillet.

 

Vraiment compliqué tout ça !

 

Mais Marie-Madeleine, patronne des cardeuses de laine (elles font des amas-de-laine) rassemble à elle seule de multiples configurations. Elle est “mythe” par excellence, c’est-à-dire Parole polysémantique qui déroule le sens dans le temps du récit. Elle se perche autant sur les hauteurs purifiées des sommets des montagnes que dans les bas fonds de la faune putride. Emportée au ciel par des anges mais côtoyant aussi les bêtes sauvages et l’animalité.

 

On peut donc y croire ou ne pas y croire. Question idiote ! Comment s’y retrouver entre Marseille, Vézelay et Ephèse ? Mais qu’importe.

Jacques Bonnet raconte le propos d’un religieux de la Sainte Baume : “Je ne sais si la Sainte y est venue, mais je sais bien qu’elle y est”. C’est l’essentiel.

 

Nous sommes dans une période dangereuse, pendant laquelle le ciel est ouvert. Que la Canicule enragée ne vous dévore pas.

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Viens, abreuvons nous d'amour jusqu'au matin (Prov, 7, 17-18)

 

 

22 juillet

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Madeleine, son p’tit jupon de laine


Sainte Marie-Madeleine.