Marie naquit à Woluwé-Saint-Lambert,
près de Bruxelles, au 13e siècle, sous le règne de Jean II de Brabant
dit "le pacifique". Elle conçut
une dévotion particulière pour la Vierge Marie.
Plus tard, elle alla vivre loin de sa famille dans
une petite habitation contiguë à l’église.
Il y avait déjà plusieurs années
qu’elle vivait là, de l’aumône des gens qui la
connaissaient.
Un jour, comme elle était très belle,
un libertin lui fit des propositions malhonnêtes. C'était le Seigneur de
Craenhem du chateau de Roodebeek. Il s'agissait d'un pari fait à des compagnons
de beuverie.
Mais elle les rejeta
avec indignation. Plus il insistait, plus elle refusait, mais cela aiguisait la
libido de l’entreprenant libertin. Il résolut de se venger.
Sachant qu’elle allait parfois dans une famille
où elle recevait des provisions pour manger, l’homme se glissa
furtivement dans la maison, y déroba une coupe d’argent et,
habilement, la glissa dans le cabas de Marie.
Marie retourna vers sa maison avec ses petites
provisions.
Bientôt, on remarqua que la coupe avait
disparu. Pendant ce temps, l’homme s’était approché
de la demeure de Marie et l’accusait du larcin en déclarant
qu’elle ne pourrait échapper à la justice qu’en
cédant à ses propositions.
Comme Marie protestait, il saisit le sac et en sortit
la coupe d’argent. La jeune fille était hors d’elle
même, ne pouvant croire à ce qui lui arrivait. Devant des
témoins oculaires, il rajouta que Marie était sûrement une
magicienne et qu’il avait été ensorcelé par elle
à tel point qu’il ne pouvait plus trouver le sommeil.
Passée en jugement, Marie se défendit
en disant que c’était sûrement quelqu’un qui avait mis
l’objet dans son sac. Rien n’y fit. Elle fut condamnée
à mort et la sentence devait être exécutée
immédiatement.
Le bourreau lui lia les pieds et les mains et fit un
trou dans la terre.
Le calomniateur était dans la foule et
regardait les préparations du supplice.
Quand le trou fut terminé, le bourreau
plaça Marie dans le trou et la recouvrit de terre. Puis, il prit un pieu
quadrangulaire qu’il posa verticalement sur le corps, puis, trois hommes
armés de lourds marteaux l’enfoncèrent avec violence.
Un moment après, le supplice de
l’innocente vierge était achevé mais celui du calomniateur
allait commencer.
Livré aux remords, il était
agité par des visions épouvantables. Bientôt, il jeta des
cris si horribles qu’on fut obligé de lui lier les pieds et les
mains pour l’empêcher de se tuer.
Il resta ainsi pendant 7 ans.
Ses parents finirent par essayer de le faire
approcher de l’ancienne maison de Marie et de le faire entrer dans
l’église. Quand ils approchèrent de l’église,
l’homme entra dans une telle fureur qu’il fallut sonner les cloches
pour appeler à l’aide.
Saisit par plusieurs personnes, on
l’introduisit dans l’église où il se calma.
L’esprit démoniaque qui l’habitait l’abandonna.
Se sentant guéri, l’homme tomba à
genoux et avoua son crime.
On plaça le corps de Marie dans
l’Église où elle repose encore aujourd’hui
après avoir accompli de nombreux miracles.
Ainsi se termine l’histoire dolente de Marie la
Douloureuse.