30 janvier

 

Martine la pauvre orpheline

 

 

Sainte Martine 

(petit Mars - marteau - cheval)

 

Pas moyen de laisser passer Sainte Martine. Il y en a qui se fâcheraient. Et pourtant, si elles savaient, c’est effroyable ! Le marquis de Sade, à côté, c’est de l’eau de rose.

 

La bataille des vents de printemps qui vient de commencer depuis le 25 janvier, jour de la Conversion de Saint Paul n’est rien à côté des supplices de Sainte Martine. La bataille des vents se distribue depuis la Saint Paul jusqu’à la Saint Blaise au 3 février. Il faut bien que les âmes se manifestent.

 

Commençons par le positif. Il n’y en a pas beaucoup. Martine est née à Rome de parents illustres. Pas de nouvelles de sa mère mais son père était très miséricordieux envers les pauvres. Hélas il mourut très tôt et Martine se vit à la tête d’une fortune qu’elle s’empressa de distribuer aux pauvres. Ainsi déchargée, elle pouvait courir plus vite au martyre.

Justement, l’empereur Alexandre Sévère (222-235) déclencha une persécution.

 

Trois officiers qui chassaient pour trouver des chrétiens, entrèrent dans une église et trouvèrent Martine en prière. Ils lui demandèrent de les suivre au temple d’Apollon afin qu’elle sacrifie aux idoles. Elle répondit qu’elle les suivrait lorsqu’elle aurait recommandé son âme à Dieu et pris congé d’un évêque de sa connaissance.

 

Les soldats satisfaits revinrent au palais pour rendre compte du fait à Alexandre Sévère. Celui-ci fut très content d’avoir à faire à une fille si cotée à Rome et la convoqua.

Martine protesta comme toutes les Saintes font dans ces cas là. Il la conduisit quand même au temple d’Apollon en donnant l’ordre aux trois officiers d’observer ce qu’elle ferait.

 

Une fois arrivée, elle se mit en prière et provoqua un terrible tremblement de terre. Toutes les statues s’écroulèrent et tuèrent les prêtres du temple.

 

Alexandre furieux commanda qu’on frappe Martine à coups de poings et qu’ensuite on l’écorche. Quatre soldats eurent la charge de réaliser cette activité dirigée, mais curieusement, ils n’arrivaient pas à atteindre Martine. Quatre jeunes gens qui paraissaient transportés à quelques centimètres du sol tournaient les coups de poings contre les bourreaux. L’empereur désigna alors huit autres bourreaux qui élevèrent Martine en l’air afin de la déchirer avec des pointes de fer. Mais il n’y arrivèrent pas et furent renversés au sol. De plus, Martine les convertit. L’empereur leur fit alors couper la tête.

 

Le lendemain elle comparut à nouveau et, après avoir dépecé sa chair, on l’attacha par terre à quatre piquets puis on la fouetta longuement. Si longuement que sept bourreaux s’y épuisèrent.

Devant la constance de Martine, un certain Euménius, parent de l’empereur conseilla de la reconduire en prison et de laisser tomber dans ses plaies des gouttes d’huile bouillante, mais des voix célestes et une grande lumière vinrent adoucir les souffrances de Martine.

 

Le matin suivant l’empereur fit conduire Martine au Temple de Diane. Elle y était à peine entrée que le démon en sortit en poussant des cris horribles puis un feu tomba du ciel avec le tonnerre et les éclairs et une partie du temple se mit à brûler.

Alexandre découragé confia Martine au président Justin afin de la tourmenter encore plus. Celui-ci la déchira avec des peignes de fer et lui fit cent dix-huit plaies aux seins. Après ça on la crut presque morte et on la renferma en prison.

 

Enfin, le lendemain, on conduisit Martine à l’amphithéatre. On lâcha un lion furieux mais il vint lécher les plaies de Martine comme un petit chien. Euménius qui était un peu trop curieux, et qui s’était approché pour voir où Martine en était, fut dévoré par le lion.

Martine était devenue un vrai squelette après toutes ces misères. Elle n’avait presque plus de chairs.

On l’attacha quand même à un poteau en lui criant "Martine, reconnaît Diane comme déesse !" Elle eut encore la force de dire "Non je n’adorerai que Jésus-Christ !"

Alors on la jeta dans un grand feu mais une grande pluie vint éteindre les flammes et un grand vent disperser les cendres brûlantes sur les spectateurs.

 

L’empereur n’en croyait pas à ses yeux. Il pensait que Martine était sorcière et qu’elle avait tous ses pouvoirs dans ses cheveux. Il la fit alors raser. Il ne lui restait plus grand chose à la pauvre Martine, vous imaginez l’aspect qu’elle avait. Elle était loin d'avoir la force de Samson.

 

Elle resta encore plusieurs jours dans le temple de Diane en chantant les louanges de Dieu puis on lui coupa la tête.

 

C’en est lassant toutes ces femmes qui n’obéissent jamais à leur empereur et qui ne veulent en faire qu’à leur tête. De toutes façons elles la perdent. La tête finit toujours par rouler dans le sang. C'est lassant aussi ces empereurs qui, de manière répétitive, profitent de leur autorité pour abuser de leur pouvoir au nom de leur petite personne pourtant si fragile.

 

Son corps resta exposé sur la place publique pendant plusieurs jours. Puis un évêque nommé Ritorius l’enleva pour l’enterrer saintement.

 

En fait on ne sait rien de Sainte Martine. Sa vie est une vie d’emprunt. Une double vie quoi !

 

J’aurais dû vous raconter la vie de sainte Aldegonde ou Sainte Thiatilde, ou encore Sainte Bathilde, reine de France, ç’aurait été plus tranquille.

 

Enfin, demain, c’est Sainte Marcelle qui est morte paisiblement dans son lit. Je ne vous raconterai pas sa vie, c’est d’un calme !

 

 

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