13
juillet
Sainte
Maure (la
noire) et Sainte
Brigide. (la brillante)
Sainte Maure
est associée, bien sûr, à la mort et est invoquée
pour se protéger d'avoir un endant mort-né. Mais elle est aussi
associée à tout ce qui touche à la
génération et à la lactation et à tous les saints
dont le nom est évocateur : saint Mammard, sainte Matris etc.
Elle va de
pair avec sa soeur jumelle Brigide. On les fête particulièrement
à Beauvais.
A leur
baptême, Maure s’écria “que sa mère qui
était morte en donnant naissance aux deux filles jouissait
déjà de la vie éternelle.” Brigide sortit
des fonts baptismaux toute environnée de lumière.
La nourrice
qu’on avait donné à Brigide ayant perdu son lait, la
petite n’en voulut prendre point d’autre que celui que prenait sa
soeur. Mais la nourrice de Maure n’ayant du lait que d’un
seul côté, elles sucèrent toutes deux la même
mamelle.
Elles avait
un frère qui s’appelait Hyspade (ou Espain). Ce jeune homme
avait autant d’aversion pour le commandement que les ambitieux ont de
passion à se le procurer.
A l’âge
de treize ans, les deux soeurs firent ensemble voeu de virginité. Leur
père Ella, avait pour elles d’autres vues et leur offrait des
partis très avantageux. Comme elles refusaient, Ella ne voulu par les
importuner et prit patience. Mais il mourut peu de temps après en
laissant son royaume dans les main de son fils Hyspade.
Pour
Hyspade, la couronne lui paraissait bien difficile, et il s’en ouvrit
à ses soeurs en leur demandant de prendre le sceptre à sa place.
Mais les soeurs se disaient qu’en acceptant, on les obligerait à
se marier.
Elles
décidèrent donc de quitter secrètement
l’Écosse et Hyspade voulut être de la partie.
Une nuit,
s’étant sauvés à pied d’Édimbourg, ils
se dirigèrent vers un port où ils pouvaient trouver à
s’embarquer pour la France.
En route, le
petite troupe fut amenée à loger chez une pauvre veuve. Comme
elles étaient très jolies, le fils de cette femme jeta un regard
impudique sur Maure. Pourtant, le visage de Maure brillait dans la nuit comme
le soleil. Mais on sait que l’amour est aveugle et le fils ne
s’apercevait de rien étant donné la violence de sa passion.
Maure s’en aperçut et se mit en prière. Rapidement, le fils
de la veuve se mit à pleurer et tomba à genoux au pied de Maure
pour lui demander pardon.
Une autre
nuit, dans une autre hôtellerie, un homme insista criminellement à
la porte de la chambre des deux soeurs. Il était persuadé
qu’elles ne pourraient échapper à son désir. Mais,
pendant qu’elles dormaient, un ange veillaient sur elles. Lorsque
l’homme finit par ouvrir la porte, il vit un prêtre en habit
sacerdotal qui tenait une lampe dans une main, et, dans l’autre, un
encensoir dont il parfumait la chambre.
Plein de
dépit et de rage, l’homme mit le feu à la chambre pour se
venger.
Le feu
brûla tout, meubles et murailles, sauf le lit où dormaient les
deux soeurs.
Elles
vinrent donc en France, et, de là, se dirigèrent vers Rome pour y
visiter les tombeaux des apôtres.
A Rome,
elles logèrent chez un homme qui s’appelait Ursicin. Il
était possédé et tourmenté par un démon,
Maure et Brigide le délivrèrent.
Ursicin
décida alors, lui aussi, d’être de la partie. Et la troupe
poursuivit son voyage.
Ils
allèrent à Jérusalem tous les quatre. Puis ils
repassèrent en Italie et ensuite en France où elles
abordèrent en Provence à Marseille. De là, ils partirent
vers l’Anjou. En Anjou, Ursicin se brisa la jambe. Il fut guéri
par Maure qui posa son voile sur la jambe et le lui donna pour servir de
bandage. De son côté, Brigide rendit la vue à une petite
fille aveugle en lui donnant un baiser.
Ursicin étant de nouveau tombé malade, il fut
ravi en extase. Pendant son extase, il apprit que Maure, Brigide et Hyspade
subiraient le martyre. Lorsqu’il revint de son extase, il raconta ce
qu’il avait vu. Elles
étaient si contentes d’apprendre cette nouvelle qu’elle
récompensèrent Ursicin en le guérissant une nouvelle fois.
Ils
logèrent à Angers, de nouveau chez une veuve nommée
Aldegonde et qui venait de perdre son fils. Maure le ressuscita.
Aldegonde
décida d’être, elle aussi de la partie avec son fils Jean et
se joignit à la troupe.
Ils
passèrent à Tours pour y voir le tombeau de Saint Martin.
Après,
ce fut une abondance de miracles de toutes sortes. Elles
n’arrêtaient pas. Entre autre, Maure, qui s’était
spécialisés dans la résurrection, redonna la vie au fils
d’un Seigneur : Johel. En même temps, elle lui prédit
qu’on lui couperait la tête pour sa foi. Ce qui fut fait alors
qu’il avait vingt-deux ans.
Brigide et
Hyspade s’intéressaient surtout aux fiévreux et aux
possédés.
Finalement,
les thaumaturges arrivèrent eu Beauvaisis. Ils
s’arrêtèrent près d’une fontaine pour y boire
et se sustenter. Mais des brigands ou des Barbares passèrent par
là et les attaquèrent. Hyspade voulut défendre ses soeurs
mais un coup d’épée lui trancha la tête.
On dit
qu’il se releva et transporta sa tête au pied de Sainte Maure, en
prononçant : “Seigneur, délivrez-nous du mal”, ce
à quoi les soeurs répondirent : “Amen !”
Puis les
brigands s’occupèrent d’Aldegonde et de son fils. Enfin, ils
massacrèrent les deux soeurs.
Ursicin
n’était pas là. Mais il découvrit le drame par une
lumière céleste qui parut sur les lieux du crime. Il vit aussi
une troupe de bienheureux qui emportaient leurs âmes aux ciel. Puis, il
aperçut les brigands qui s’entre-égorgeaient.
Il raconta
l’affaire aux habitants de Balagny qui leur firent une sépulture.
On les
invoque surtout en période de mortalité et de disette.
Dans un
pèlerinage du Beauvaisis aux Saintes Maure et Brigide, on les prie
surtout pour avoir leur bénédictions sur les vaches.