|
9
juillet Procule
et son Jules Sainte Procule était fille
unique d’une famille du Rouergue et naquit à Rodez. Il semblait bien qu’elle devait accéder à une
haute Sainteté car dès sa plus tendre enfance, le mardi et le
jeudi de la semaine, elle ne suçait le lait de sa mère
qu’une seule fois dans la journée. Ainsi, contrairement aux
enfants de son âge qui n’obéissaient qu’à la
nature, elle suivait les “mouvements de la grâce”. Elle était belle, douce et affable. Elle avait
l’esprit vif et montrait toujours beaucoup de tact. Bref, elle avait
tout pour plaire. Assez tôt, elle désira consacrer sa
virginité à Dieu. Mais ses parents avaient d’autres vues
sur elle. Dès l’âge de dix-sept ans, ils lui trouvèrent
un époux dans la personne d’un riche seigneur qui se nommait
Géraud. Mais Procule refusa en disant qu’elle se réservait
pour Jésus-Christ. Rentrée dans sa chambre, elle s’en
ouvrit au Seigneur Dieu qui envoya l’Ange Gabriel pour lui offrir un
cadeau : une bague en or. A la suite de ce cadeau, Procule fut si fortifiée
qu’elle ne craignit plus de rester sur ses positions quant à
Géraud. Ses parents la fiancèrent, malgré elle et
fixèrent la date des noces. C’est qu’ils avaient peur de laisser
perdre le patrimoine. Mais Procule attendait sans crainte ! Le matin du jour redoutable, tout était disposé
pour la fête. Les amis étaient là et Géraud
était arrivé avec sa famille, ses amis et une pompe magnifique. Seule Procule n’était pas là ! Restée dans sa chambre, elle entendit une voix qui lui
adressait les mêmes paroles que Dieu avait adressées à
Abraham : “Sortez de votre famille et de votre pays et allez dans la
terre que je vous montrerai.” Quittant ses vêtements, elle s’habilla de guenilles
et sortit furtivement de la maison pour s’enfuir dans les bois et par
delà les montagnes. Elle traversa les montagnes qui séparent le Rouergue de
l’Auvergne : rien ne l’arrêtait, ni rochers, ni
précipices, ni bêtes sauvages, ni les fatigues.
C’était comme si elle avait eu des ailes. Elle arriva dans le
Bourbonnais près de Gannat et s’arrêta le long du ruisseau
d’Andelot. Elle y découvrit une petite caverne et s’y
installa. Pendant ce temps, la noce attendait ! On envoya une servante pour chercher Procule dans ses
appartements. Mais elle trouva les pièces vides et la robe de noce
jetée à terre. On se douta de sa fugue. Le père, consterné, fit d’abord des excuses
à Géraud et le pria de poursuivre la fugitive pour la
châtier comme elle le méritait. Géraud partit avec ardeur et au bout de quelque
temps d’errance, il finit par trouver une bonne piste. Il vint dans le Bourbonnais. Il y rencontra des bergers qui
l’avaient vue mais qui ne voulaient pas la trahir, soupçonnant
des intentions malveillantes de la part de Géraud. Mais éblouis
par la perspective d’une forte récompense, ils
cédèrent et indiquèrent où elle se cachait. Géraud la retrouva donc. A sa vue, il retrouva toute sa
passion et commença par la douceur et la persuasion. Comme elle
refusait, Géraud se mit en rage violente et la haine le
posséda. Il voulu la saisir mais Procule pris la fuite. Elle passa par
des rochers inaccessibles qui, semblant l’aider dans sa fuite,
ramollissaient sous son poids à tel point qu’ils gardent encore
aujourd’hui l’empreinte de ses doigts de ses genoux et de ses
pieds. Mais Géraud la rattrapa à cent mètres de
Gannat et lui dit :“Procule, vous n’êtes pas moins
indigne de la vie que de mon alliance; vous n’avez pas voulu de moi
pour époux, vous m’aurez pour bourreau”. Il tira son
épée et lui trancha la tête qui roula à ses pieds. Mais Procule se relève, prend sa tête entre ses
mains et marche, d’un pas assuré, vers Gannat. A la vue de ce
miracle, Géraud se prosterna au pied de Procule, tout baigné
des larmes du repentir. Elle se retourna et l’assura de son pardon.
Puis elle reprit sa marche vers Gannat. Arrivée dans la ville, Procule passa par plusieurs rues
avec sa tête entre les mains. Les habitants étaient
stupéfaits. Plusieurs l’injurièrent en la traitant de
sorcière. Mais ceux qui l’avaient insulté furent atteint
de maladies incurables, d’autres devinrent indigents et d’autres
eurent une mort violente ou honteuse. Procule arriva ainsi à l’église de la Sainte
Croix et alla se prosterner devant un autel où un prêtre disait
la messe. Ses mains laissèrent échapper sa tête et son
corps s’affaissa pour ne plus se relever. Elle fut inhumée près du grand autel. Sa réputation de Sainteté se répandit
jusqu’à Rodez où elle était née.
L’évêque de Rodez envoya un émissaire à Gannat
afin d’obtenir une relique de Sainte Procule en échange
d’un os du fémur de Saint Naamas. On leur donna un os du bras,
le cubitus. Mais aujourd’hui, c’est aussi la fête de
Notre-Dame des prodiges. @. |
|