Fêtée le 23 novembre elle fait pourtant partie intime
de l’histoire assez compliquée de sainte GUIBORAT (ou VIBORADE
: en allemand WEIB-RATH : conseil de femme) fêtée au 2 mai.
Son nom, comme celui de Rachel, signifie « brebis ».
Guiborat est née au 10ème siècle d’une famille noble
de la Souabe, en Haute Allemagne. Très pieuse, elle se voua avec son
frère Hitton à une vie de charité envers les pauvres.
Une de ses servantes l’accusa d’avoir des rapports incestueux avec
son frère. A la suite d’une épreuve appelée « jugement
de Dieu », elle fut libérée de tout soupçon par
l’évêque de Constance. Il lui proposa de l’accompagner,
en voyage, à l’Abbaye de Saint Gall. Le lieu lui paru propice
et elle y resta. Elle se bâtit une cellule à Saint Magne, non
loin de l’Abbaye et y vécut recluse.
Elle apprit qu’il y avait, dans les environs, une fille nommée
Rachilde qui était sujette à beaucoup d’infirmités
corporelles. Jugée incurable, ses parents avaient projeté un
voyage à Rome en espérant y trouver la guérison par les
saints qui y étaient enterrés.
Mais Guiborat se la fit amener et la garda sous sa protection. Rachilde retrouva
une bonne santé grâce aux soins de sa protectrice.
Cependant, les maladies revenaient par intervalle, le corps de Rachilde « allait
en pourriture par la multitude des ulcères qui s’y formaient ».
On attendait sa mort d’un instant à l’autre.
La guerre arriva. L’invasion des Hongrois amena l’abbé de
saint Gall à proposer à Guiborat de se retirer dans une forteresse
bien défendue.
Elle y envoya Rachilde ainsi que son frère Hitton mais elle resta dans
sa cellule pour prier.
Le Barbares hongrois survinrent. Ne trouvant pas d’entrée dans
la cellule de Guiborat, ils montèrent sur le toit et la découvrirent à genoux
et descendirent dans la cellule. Ne trouvant pas d’argent, ils déchargèrent
trois coups de hache sur la tête de la recluse. Puis ils la laissèrent à demi
morte. Elle perdit son sang qui coula jusque sur les murs qui parurent ensanglantés
pendant plusieurs années.
Hitton revint et porta le corps de sa sœur dans son église afin
de lui offrir un tombeau.
Rachilde survécut encore pendant vingt et un ans, minée par les
ulcères, les infirmités et les langueurs continuelles. Puis elle
mourut et fut mise au tombeau près de Guiborat.
L’histoire de Rachilde peut être comparée à celle
de sainte Ludivine du 14 avril.