9 décembre

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Sainte Valérie


 

V

alérie était la fille de Suzanne, fille de Manilius Armilius, nièce de Lucius Capréolus. Son père était Léocadius, proconsul.

 

Obéissant à un véritable consensus, ces gugusses habitaient dans un château entouré d’hibiscus, de ficus et de crocus, près de Limoges. Léocadius mourut, sans doute à la suite d’un collapsus au beau milieu d’une épidémie de choléra-morbus ou de typhus.

 

Depuis, Valérie grandissait “sous l’aile de sa mère”.

 

 

Sur ces entrefaites, l’empereur Claude Tibère confia la province d’Aquitaine à Julius Silanus. En même temps, Saint Pierre, qui était à Rome, envoya Saint Martial pour convertir les Aquitains. Il devait faire de Limoges son quartier général. Il était accompagné de Alpinien et Austriclinien.

 

A

rrivés à Limoges, une dame leur offrit le gîte et le couvert. C’était Radegonde. Elle demeurait tout près du château de Valérie.

Il y avait dans le château un homme qui était frénétique. Un démon le tourmentait. On l’avait lié avec de grosses chaînes et personne n’osait l’aborder tant il était violent. De plus, il poussait des cris extraordinaires. Martial qui avait entendu du bruit dans le château, alla rendre visite à Suzanne qui le reçut bien aimablement.

 

Comme elle avait déjà entendu parler de lui, elle le pria de bien vouloir guérir le malade. Martial lui répondit qu’il le guérirait si elle se mettait à croire en Dieu. Qu’à cela ne tienne, Suzanne était prête à tout pour être débarrassée de ces cris horribles et de ces contorsions insupportables. Elle emmena Martial voir le phénomène. Martial, tranquillement, fit le signe de la croix sur l’énervé. Ses chaînes se cassèrent et il fut complètement guéri.

 

Vous comprenez bien que Suzanne et Valérie furent fascinées par ce qu’avait fait Martial. Elles le harcelèrent de questions et ça lui permit de conter sans limite les beautés de l’Évangile. Après avoir sans doute fait un gros bisou à Martial, elle embrassèrent le christianisme avec avidité et lui demandèrent de les baptiser. En même temps, Martial baptisa les 600 serviteurs du château. On ne se refuse rien.

 

S

uzanne fit don à Martial de riches présents, de l’or et des terres, ainsi que de nombreux esclaves.

Valérie buvait les discours de Saint Martial et devint une parfaite chrétienne. Elle finit par prononcer devant Martial le voeu de virginité.

 

Mais voila qu’arriva Julianus Silanus, proconsul et fiancé promis à Valérie. Il avait appris ce qui était arrivé à sa dulcinée. Il la convoqua et lui demanda des explications en retenant sa colère. Valérie lui répondît que “loin de moi l’idée de préférer quelqu’un d’autre que vous, Julianus, mais suivant une inspiration venue du ciel, je suis devenue l’épouse de Jésus, roi du ciel” Elle argumenta en essayant de lui faire comprendre que c’était tout à son honneur puisqu’elle ne mettait personne au dessus de lui sauf Dieu.

 

Julianus était outré de colère. Il coupa net l’entretien et condamna Valérie à mort.

 

Valérie était contente et fière. Elle alla au supplice “comme si elle fût allée à une partie de plaisir. Jamais on ne la vis plus satisfaite.” Arrivée au lieu terrible, elle entendit une voix qui venait du ciel et qui lui disait “Valérie ! On t’attends” C’étaient les anges.

 

Le bourreau lui trancha la tête d’un seul coup. Tout le monde autour  - remarquez qu’il y a souvent beaucoup de monde à ce genre de spectacle - était ému. On vit son âme sortir par son cou. C’est sans doute pour ça qu’on décapite souvent les saints. Une fois que la tête est partie, plus rien ne peut retenir l’âme. Elle était “éblouissante comme le soleil et les anges l’emportèrent dans un globe de feu en chantant à tue-tête ?

 

A

lors que tout le monde était revenu pour regarder le corps de Sainte Valérie, elle se leva, ramassa sa tête avec ses deux mains et s’avança d’un pas assuré vers l’église où Martial disait la messe. Une fois à l’autel, elle déposa sa tête au pieds de Martial puis s’effondra définitivement.

 

Des gouttes de sang s’incrustèrent dans le marbre de l’autel. De plus, elle imprima une profonde marque au sol avec ses pieds.

 

Cela se passait à Limoges en l’an 46.

 

« Décembre aux pieds blancs s’en vient, an de neige et an de bien. »

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