Décembre
(dixième)

Saints
Saintes

 

(Dixième mois - du temps où l'année commençait au 1er mars)

- Si décembre est sous la neige, la récolte elle vous protège

- Décembre de froid chiche ne rend pas le paysan riche

- Froid et neige en décembre, du blé à revendre.

- S'il tonne en décembre, l'hiver sera manqué

- Décembre trop beau, été dans l'eau

- Un mois avant et après Noël, l'hiver se montre plus cruel

Avent : (ce qui advient) Autrefois le temps de l'Avent était un carême.

Le premier dimanche de l'Avent se situe entre le 27 novembre et le 3 décembre. Il doit comprendre 4 dimanches avant Noël.

- Tel Avent, tel printemps

- Le mois de l'Avent est sujet au vent.

- Quand secs sont les Avents, abondant sera l'an

- La neige des Avents ne dure pas longtemps

- Neige des Avents dit hiver à longues dents

- Du brouillard dans les Avents, signe de beaucoup de pommes.

- Dans l'Avent le temps chaud remplit caves et tonneaux


1 décembre :

Saint Éloi (élu) de Chatelac et Sainte Florence (fleur)

- Quand saint Éloi a bien froid, quatre mois dure le grand froid

- A la saint Éloi les jours allongent du cri d'une oie (Hurepoix)

Éloi, fut conseiller du roi Dagobert (588-660) qui faisait toujours les choses à l'envers. Il était orfèvre et évêque de Noyon. Il est patron des orfèvres, des forgerons, maréchaux, selliers, vétérinaires, charrons, chaudronniers, couteliers, serruriers, mineurs, cochers, ferblantiers, monnayeurs et valets de fermes. On l'invoque pour les chevaux et contre les chevaux méchants.

On le représente avec un marteau surmonté d'une petite couronne ou encore travaillant dans son atelier.

Il avait un fils ou un aide qui s'appelait Oculi. Il n'était pas très futé. Un jour on vint lui demander de ferrer un cheval. Oculi coupa la patte du cheval et vint l'apporter à Éloi qui, sans sourciller, ferra la patte et vint la recoller sur le cheval. Le propriétaire du cheval n'y avait rien vu. On dit que pendant qu'Éloi travaillait, son fils Oculi soufflait.

Saint Éloi naquit à Chatelac, près de Limoges. Son père s'appelait Eucher et sa mère Terrigie. Comme il était très adroit, on le mit en apprentissage chez un orfèvre de Limoges, qui s'appelait Abdon et qui était maître de la monnaie de Limoges.

En peu de temps, il devint un très bon orfèvre.

Puis, il vint à Paris et se lia d'amitié avec le trésorier de Clotaire II. Comme le trésorier avait dit beaucoup de bien sur Éloi, Clotaire commanda à Éloi un trône qui devait être magnifique. Il lui donna tout l'or et toutes les pierres précieuse qu'il voulait. Comme Éloi était très honnête, avec la quantité de richesses qu'il avait reçu, il fabriqua deux trônes à la place d'un.

Clotaire fut ébloui autant par les deux trônes que par l'honnêteté d'Éloi qui gagna l'estime du souverain. Il le garda à son service.

Il s'occupait toujours à des travaux d'orfèvrerie. Pendant qu'il travaillait, il lisait, en même temps des livres saints. Il était si sage qu'on venait le voir de partout. Il rachetait tous les esclaves qu'il pouvait.

Clotaire mourut et son fils Dagobert eut pour Éloi la même affection que son père. Ils passaient ensemble des moments délicieux et Éloi ne cessait de rappeler à Dagobert qu'il avait mis ceci ou ça de travers. Mais Dagobert lui en était reconnaissant. Ce "chouchoutage" attirait des jalousies et l'on essaya de noircir sa réputation. Mais ces calomnies ne servirent qu'à mettre ses qualités en évidence.

Il désirait que le roi lui accorde la terre de Solignac, en Limousin, afin d'y construire un monastère. Il dit à Dagobert que c'était pour y construire une échelle qui leur aurait permis à tous deux de monter au ciel.

Il y bâtit une abbaye. Quand elle fut terminée, il songea à en bâtir une à Paris. Il y construisit l'église Saint Paul. Enfin, il construisit l'église de Saint Martial et fit amener des reliques du saint depuis le Limousin.

Il fut ordonné prêtre par l'évêque de Mâcon et sacré évêque à Rouen, avec Saint Ouen. Puis, il fut nommé évêque de Noyon. Il expira le 1er décembre 659.

Il a deux fêtes : au 25 juin, le lendemain du solstice et de la Saint Jean d'été (où il est représenté avec une tenaille) ainsi que le 1 décembre, non loin du solstice d'hiver. (où il est représenté avec un marteau)

Il est à rapprocher de Saint Théleau (d'abord Eliud et Eleau) mais aussi de Vulcain.

Depuis Sainte Catherine (25 novembre) et Saint André (30 novembre) nous avons basculé dans l'Avent, le temps où sont célébrés les feux sous-terrains, symbole de ce qui se prépare sous-terre (aux enfers) afin que vienne la germination du printemps qui n'est plus très loin.

Voir Saint Éloi

Florence :

Hilaire de Poitiers avait été exilé en Phrygie par les arianistes. Au moment où la situation s'était améliorée, il fut convoqué à un concile à Séleucie (Silifke, au sud de la Turquie actuelle)

Pendant qu'il prêchait, une fille s'élança et sortit du rang des auditeurs pour venir se prosterner aux pieds d'Hilaire en le conjurant de la faire chrétienne par un signe de croix. Elle jura qu'elle ne se relèverait pas tant qu'elle n'aurait pas obtenu ce qu'elle demandait. Sans doute devait-il parler des beautés touristiques de la région poitevine parce que, quelques mois plus tard, (au printemps 360) Florence le suivit jusqu'à Poitiers. Il paraît qu'elle l'appelait son "père". Pourtant, elle en avait un, en Turquie, qui s'appelait Florent.

Arrivé à Poitiers, Hilaire la confina dans une étroite cellule à Comblé, près de Celle-l'évêcaut. Il allait la voir de temps en temps. Mais elle ne vécut que 7 ans dans son ermitage. Elle mourut le 1 décembre 367. Hilaire mourut un an après.

Voir Sainte Florence


2 décembre :

Sainte Viviane et Sainte Aurélie

Sainte Viviane ou Bibiane ou Vivienne (Ardente ou Blanche)

Viviane (Gwendoline = blanche ou Vivianus : pleine de vie) est une sainte romaine qui mourut flagellée en 363.

Son père qui s'appelait Flavien avait été préfet de Rome et fut mis en prison pour sa foi, sous le règne de Julien l'apostat. Puis il fut relégué en Toscane et mourut dans la misère des travaux forcés. Sa mère Dafrose, eut la tête tranchée. Avec sa soeur Démétrie, Viviane fut enfermée par l'empereur dans un cachot étroit afin qu'elles y mourussent de faim. Mais, nourries par miracle, elles affichaient une santé florissante.

Libérées puis déférées devant un tribunal, elles affichèrent leur foi chrétienne avec ardeur. Pendant son discours enflammé, Démétrie tomba morte.

Puis, Viviane fut mise entre les mains d'une très méchante femme nommée Ruffine afin qu'elle tâchât de la corrompre. mais caresses, flatteries, bons traitements, puis injures, menaces et coups, rien n'y fit. Alors, on la dépouilla pour l'attacher à une colonne afin d'être fouettée avec des cordes plombées jusqu'à ce qu'elle rendit l'âme.

Son corps fut jeté dans un lieu public afin d'y être dévoré par des chiens. Un saint prêtre nommé Jean ramassa le corps et l'enterra auprès de sa mère et de sa soeur.

Un peu plus tard, une matrone romaine, Olympie, édifia une petite chapelle à l'emplacement de la maison du père de Viviane et dans laquelle elle y mit les corps. Elle fut restaurée par Urbain VIII en 1625.

On représente Viviane soit avec une branche d'arbre garnie de plusieurs rameaux, soit attachée à une colonne et flagellée.

Elle est patronne de Séville.

En, Allemagne, elle est la patronne des buveurs. On l'invoque contre les maux de tête et l'épilepsie.

Sainte Aurélie, martyre à Rome, fait partie d'un groupe de neuf chrétiens qui furent massacrés ensembles sous l'empereur Valérien en 256.


3 décembre :

Saint François Xavier, jésuite, a parcouru tout l'Orient pour y répandre la bonne parole. Il mourut le 3 décembre 1552.

On raconte que navigant au large des îles Moluques, une formidable tempête faillit les faire chavirer. Sans sourciller, François Xavier trempa son crucifix dans la mer et la tempête s'apaisa illico.

Le crucifix fut avalé par la mer et fut rapporté sur la grève par un crabe. Quelques jours plus tard, des pêcheurs ramenèrent un crabe qui portait sur sa carapace la croix latine.

Il est patron des marins d'Orient.


4 décembre :

Sainte Barbe ou Barbara (étrangère)

- A la sainte Barbe, le soleil peu arde

- Pour la sainte Barbe, l'âne se fait la Barbe (prend son poil hivernal)

Les pompiers font la fête aujourd'hui. De préférence ils ne font pas ça à la sainte Barbe car ça pourrait exploser. La sainte Barbe étant ce lieu, dans les bateaux, où l'on mettait les armes et la poudre.

Aujourd'hui, vous planterez, avec vos enfants, le blé de la Sainte Barbe, (ou les lentilles) dans une assiette avec du coton humide ou de la terre. Ainsi, à 21 jours de Noël, vous ritualiserez le fait que la terre est en train de préparer la germination du renouveau proche. Ca brûle sous nos pieds, ça bouge, ça métamorphose alchimiquement. Ce sera bientôt saint Nicolas !

Elle est patronne des pompiers, des artilleurs et des artificiers et de tous ceux qui sont exposés à la mort subite. On l'invoque contre la foudre. Elle est patronne de tous les métiers du poil : chapeliers, fabricants de brosses.

L'histoire de Barbe est une belle histoire incestueuse. Son père s'appelait Dioscore, était polythéiste et adorait les idoles. Sa fille étant devenue adolescente, elle était si belle qu'il voulut se la garder pour lui tout seul.

Il fit construire un splendide château-forteresse, avec des jardins merveilleux dans lesquels il y avait plein de statues d'idoles. Tout ça était entouré de fortes murailles. Il plaça Barbe dans la tour du milieu. Il espérait qu'elle succombe au cultes polythéistes.

Dans sa forteresse, Barbe faisait des études sérieuses. Petit à petit, à la suite de ses profondes réflexions, elle se rendit compte de la vanité de tous ces petits dieux qui virevoltaient ci et là en vous chatouillant de partout.

Un seul seigneur, non seulement ça fait plus sérieux mais ça semble moins fatigant. Et puis, c'est beaucoup plus grand et surtout plus loin, derrière les étoiles, et ça ne se trompe pas.

Un jour où elle était dans le jardin avec son papa, elle lui demanda ce qui signifiait toutes ces images. Le père lui répondit "ce sont nos dieux, ma fille" Barbe resta circonspecte.

Comme elle désirait ardemment être baptisée, elle se prosterna un jour, en prière, dans un des appartements du rez de chaussée de sa forteresse. Elle s'écria tout à coup : "O Dieu qui avez fait jaillir l'eau dans le désert, par Moïse, ouvrez ici la fontaine dans laquelle je puisse trouver le baptême." Au même instant jaillit une source d'eau vive qui se divisa en quatre parties et en forme de croix. Saint Jean-Baptiste apparut et baptisa Barbe. Puis, dès que Jean Baptiste fut partit, Jésus lui apparut sous la forme d'un jeune homme d'une éclatante beauté. Il remit à Barbe une palme et un anneau d'or en lui disant "je suis venu de la part de mon père vous prendre pour épouse."

Il faut dire qu'au dehors, il y avait pas mal de jeunes gens qui tournaient souvent leurs yeux vers le château en fantasmant sur la belle Barbe qui ne se montrait pas beaucoup. Beaucoup la demandèrent en mariage. Mais Barbe refusait et disait à son père qu'elle désirait avant tout vivre avec lui pour devenir son bâton de vieillesse. Dioscore en était ému jusqu'aux larmes et promit de lui rendre sont séjour encore plus agréable.

Mais derrière tout ça, vous savez bien qu'elle pensait à autre chose.

Et dehors, ça insistait et ça finit par gagner le père qui proposa à Barbe d'épouser un bon parti. Comme elle refusait toujours, il pensa qu'un voyage et une absence de sa part arrangeraient les choses. Avant de partir, il lui fit construire une somptueuse salle de bains dans sa tour.

Pendant l'absence du père, Jésus lui apparut sous la forme d'un enfant ravissant et qui, l'instant d'après, fut tout couvert de sang et de blessures. Ca la rendit triste et augmenta en elle son amour pour Jésus-Christ.

Armée d'une force extraordinaire, elle abattit alors toutes les statues qu'avait fait ériger sont père. Dans sa salle de bains où il n'y avait que deux fenêtres, elle en fit ajouter une troisième afin de symboliser la Sainte Trinité. Puis, elle y fit graver des croix partout. Elle-même, de sa petite main fragile, elle traça la signe de la croix avec son doigt et la pierre s'amollit pour en garder la trace. Elle fit de même avec ses pieds sur le pavé.

Son père revint et lui reposa la question des partis à prendre pour son mariage. Devant son refus, il cacha sa colère, mais elle éclata quand il s'aperçut du carnage et des statues brisées, remplacées par des croix. Il demanda des explications à Barbe. Elle lui tint tout un discours sur les avantages du monothéisme et sur les inconvénients du polythéisme, ainsi que sur la réalité de la Sainte Trinité qui, comme dans sa salle de bain amenait la même lumière par trois fenêtres différentes.

Le père comprit que Barbe était chrétienne et il tomba dans la déprime. Il pleura, supplia etc. etc. et tout ça fit germer en lui une violence sans borne. Il saisit alors son épée et voulut transpercer Barbe. Elle brûlait du désir de se voir transpercée par cette épée mais aussi elle craignait que son père ne soit souillé par un crime aussi odieux. Elle demanda à Dieu de lui venir au secours.

Comme elle fuyait son père, un rocher s'ouvrit pour la laisser passer puis se remit dans sa position première, empêchant ainsi le père de passer. Elle fut alors transportée par un vent impétueux qui l'amena dans une grotte cachée par des buissons où elle se cacha pendant quelques temps.

Mais le père, devenu féroce, cherchait partout jusqu'à l'épuisement. Il finit par apercevoir deux bergers qui lui indiquèrent où ils avaient vu une jeune fille qui se terrait. Barbe, l'entendant venir, sortit courageusement de sa caverne et marcha devant lui pour se jeter à ses genoux. Le père l'accabla de coups, lui donna des coups de pieds, la traîna par les cheveux à travers les rochers et les épines et la ramena à la maison où il la jeta dans un sombre cachot.

Elle y resta trois jours en l'honneur de la sainte Trinité.

Dioscore alla trouver le préfet Marcien en lui racontant que sa fille était chrétienne. Barbe fut convoquée devant le gouverneur. Mais celui-ci, impressionné par sa beauté, se radoucit fit des reproche au père à cause de sa dureté. Puis il entreprit Barbe sur les avantages du polythéisme et sur les inconvénients du monothéisme. Barbe lui répondit en faisant un long discours sur les avantages du monothéisme et sur les inconvénients du polythéisme, ainsi que sur la réalité de la Sainte Trinité.

Marcien en fut irrité d'autant plus que ses avances étaient repoussées par une petite nana prétentieuse. Il la fit déshabiller et flageller cruellement. Puis il ordonna qu'on la déchire avec des ongles de fer. Même les païens qui assistaient au spectacle ne purent s'empêcher de pleurer. Seule Barbe était ravie et chantait les louanges du Seigneur.

Le gouverneur qui était de plus en plus furieux la fit suspendre en l'air par les pieds. On lui frappât la tête jusqu'à ce que le sang s'écoule de toutes parts. Puis on mit une épaisse couche de sel sur ses plaies et on la revêtit d'un habit de crin. Ainsi on la roula sur des fragments de vases brisés. Puis on la jeta dans une prison sinistre. Barbe était toujours triomphante. Jésus lui apparut pour la réconforter.

Le lendemain, le gouverneur la fit à nouveau comparaître. Quelle ne fut pas sa surprise de voir que Barbe était complètement guérie de ses blessures. Elle apparaissait en pleine santé. Il lui dit "vous voyez comme nos dieux polythéistes ont prit soin de vous !" Barbe rétorqua "Insensé que vous êtes ! c'est mon Dieu monothéiste qui m'a guérie !"

Marcien hors de lui fit recommencer les tourments. Elle fut mise sur un chevalet et redéchirées avec des ongles de fer. Puis on la brûla avec des torches ardentes qu'on lui passa sur tout le corps. On fit de même avec des lames rougies au feu.

Le gouverneur ne savait plus quoi inventer pour tourmenter la vierge. Il ordonna qu'on lui arrache les mamelles avec des tenailles ardentes puis de la promener toute nue dans la ville en frappant sans cesse sur ses plaies.

En entendant ça, Barbe fut tout de même troublée. Le supplice, passe encore, mais être montrée toute nue par toute la ville ça dépassait les limites. Elle pensa tout de même qu'une fois les mamelles arrachées, on ne la reconnaîtrait pas. Elle pria Dieu pour que les regards impudiques des spectateurs n'atteignent pas sa virginité. Elle fut exaucée. Non seulement elle fut complètement guérie mais elle apparut comme vêtue d'une longue robe qui éblouissait tout le monde.

Marcien s'avouant vaincu l'injuriait en la traitant de magicienne. Il ordonna qu'on lui coupe la tête. Barbe était au comble du ravissement. Elle allait enfin rejoindre son céleste époux.

Son père demanda à lui porter le coup fatal. Cela lui fut accordé bien que les spectateurs en furent horrifiés.

Dioscore conduisit alors sa fille sur une montagne voisine. Barbe n'opposait aucune résistance et marchait d'un pas ferme et assuré en chantant. Arrivés là-haut, beaucoup de spectateurs se convertirent. Mais le père, aveuglé par sa haine, saisit sa hache et, d'un seul coup, fit rouler la tête de sa fille qui avait tendrement tendu le cou.

Cela se passa le 4 décembre 235.

Le père, satisfait de son coup, descendait la montagne en traitant sa fille de tous les noms. Mais un feu vint du ciel et le consuma à tel point qu'il n'en resta qu'un peu de cendres. Marcien subit le même châtiment. C'est la raison pour laquelle, maîtresse du feu, Barbe est aussi la patronne de ceux qui l'éteignent.

On la représente avec une tour percée de trois fenêtres ou ayant, à ses pieds, son père terrassé par la foudre.

On l'invoque contre la foudre et la mort subite.

Voir Sainte Barbe
aussi : L'imaginaire des tunnels


5 décembre :

Saint Sabas de Mutalasque (signifie sans doute "abondance")

Sabas naquit en 439 à Mutalasque, près de Césarée de Cappadoce (aujourd'hui Kayseri en Turquie). Son père s'appelait Jean et sa mère Sophie.

Ses parents durent partir à Alexandrie pour affaire. Ils confièrent Sabas à ses oncles. Mais une querelle familiale le fit s'enfuir pour trouver la paix dans le monastère de Flaviane, à une lieue de Mutalasque.

Il devint rapidement très zélé dans son ascèse, à tel point qu'il fit des miracles. On raconte qu'un jour, il entra dans un four ardent pour en retirer les habits que le boulanger avait oublié. Il en sorti sans en être incommodé.

Après dix années passée dans ce monastère, il parti pour visiter les lieux saints. Puis il entra au monastère dirigé par Théoctiste et qui se trouvait non loin d'Alexandrie. Il y vécut jusqu'à l'âge de 30 ans. Ensuite, il passa quelques années dans une caverne où il fabriquait des corbeilles avec des branches de palmiers tout en s'adonnant à l'oraison.

Puis il entra au monastère dirigé par saint Théodose le Cénobiarque. Il fut rapidement chargé de la conduite spirituelle des moines. Après la mort de saint Théodose, Sabas réorganisa le monastère et fonda la "Grande Laure" en construisant des bâtiments avec l'argent hérité de sa mère. (sorte de hameau. Les moines se réunissaient dans un bâtiment central)

Comme les jalousies et les récriminations des moines devenaient intenses, il résolut de quitter le monastère et se retira près de Scythopolis (Beïth-Shéan - Israël) au bord du fleuve Gadarar. Là, il était entré dans une caverne qui servait de refuge à un énorme lion. Mais le lion était absent. Sabas s'endormit. Pendant qu'il dormait, le lion revint. Lorsqu'il vit l'intrus couché au sol, il le tira vers l'extérieur en tenant son habit dans la gueule. Sabas se réveilla mais ne s'étonna pas de la situation et commença à dire matines. Le lion se retira alors pour attendre que le saint ait terminé son office. Puis il revint à la charge et recommença à tirer l'homme par son habit. Sabas lui dit alors avec douceur "cette caverne est assez grande, nous pouvons y loger tous les deux" A ces mots, le lion s'en alla et ne revint plus

Des voleurs qui s'imaginaient que Sabas était plein de richesses allèrent la nuit pour le voler. Voyant qu'il n'avait rien, il s'en allèrent. Tout à coup ils se trouvèrent nez à nez avec une bande de lions rugissants. Il crièrent "au nom de Sabas, laisser nous passer" ! Et les lions se retirèrent.

Sabas changea souvent de caverne afin de fuir les honneurs que ses visiteurs lui prodiguaient. Puis il retourna à la Grande Laure, espérant que les moines s'étaient radoucis. Mais il les retrouva plus opiniâtres qu'avant. Il les abandonna alors encore une fois et se réfugia vers Nicopolis. On lui bâtit une cellule dans un arbre. L'ombre de l'arbre le couvrait et ses fruits le nourrissaient.

Finalement, sur les instances du Patriarche Élie, il retourna à sa Grande Laure. Beaucoup de moines la quittèrent. Ce qui fit qu'il se retrouva seulement avec ceux qui se voulaient fidèles.

Quelques temps plus tard, il prit une part active dans l'organisation du concile de Chalcédoine.

Épuisé, à l'âge de quatre vingts ans, il remédia par ses prières et par ses larmes aux maux de la Palestine. C'est d'ailleurs par ses larmes qu'il obtint de la pluie à une des laures où l'on mourait de soif.

A quatre vingt onze ans il fit encore le voyage à Constantinople afin d'apaiser la colère de l'Empereur Justinien contre les chrétiens de Palestine. Ce fut un succès. Il obtint même une aide considérable pour reconstruire la Palestine qui était ruinée par la famine, la sécheresse, les invasions de sauterelles et les destructions opérées par les Samaritains.

Puis il revint dans sa laure où il mourut le 5 décembre 531. Il avait quatre vingt douze ans. On le représente tenant la règle de son monastère, ou encore dans une grotte face à un précipice, ou assis dans une caverne face à un lion.

Saint Gérald, évêque au Portugal (11ème siècle)


6 décembre :

Saint Nicolas

- Saint Nicolas marie les filles avec les gars

- Saint Nicolas fait les bons mariages, guérit de la fièvre et de la rage.

- Le jour de saint Nicolas, de décembre est le moins froid.

- Neige de saint Nicolas donne froid pour trois mois.

- A la saint Nicolas, l'hiver est souvent là.

- A la saint Nicolas, si les truites qui fraient suivent le milieu de la rivière, l'hiver sera sec. Si elles suivent le bord, l'hiver sera humide.

Fêté le 6 décembre, il est né à Patras en Grèce. Son nom qui vient du grec "NIKE" signifie "VICTOIRE", et de "LAOS" qui signifie "PEUPLE". Victoire pour le peuple

Ses parents, qui étaient très riches l'ont enfanté "en la première fleur de leur âge", puis ils restèrent "continents" tout le reste de leur vie, et ils n'eurent plus d'enfant.

Lorsqu'il fut né, on le mit dans un bassin pour le laver. Il se leva et se tint debout pendant deux heures en tenant les mains jointes et les yeux levés vers le ciel. (Honorius d'Autun) Déjà dans son berceau, il jeûnait. Le mercredi et le vendredi, jours de jeûne, il ne tétait qu'une fois le soir. On sut donc très tôt qu'il ferait de grandes choses. Dès l'école, il fit marcher droit une femme boiteuse.

Ses parents moururent de la peste alors qu'il était encore jeune. Cela renforça son désir de piété

Il est patron des enfants, des avocats, et des marins.

Patron des enfants, parce que, selon un sermon de saint Bonaventure, il ressuscita deux écoliers qui avaient été tués à Myre, découpés et salés comme de la viande de porc.

Il est patron des marins parce qu'à plusieurs reprises, il sauve des marins du péril de la tempête. Avec l'église de "Saint-Nicolas-de-Port" près de Nancy, la France lui a érigé un monument maritime. Les marins étant arrivés à "bon port"

Il sauva aussi, trois soldats innocents, de la décapitation qu'un consul romain voulait leur faire subir. C'est pourquoi il est aussi patron des avocats.

Un de ses voisins avait trois filles vierges. Comme il était très pauvre, il prostitua ses filles afin de gagner de l'argent. Nicolas effrayé, pris l'habitude de jeter de l'or enveloppé dans du linge, la nuit, en cachette, par la fenêtre du voisin afin que cesse la prostitution. La prostitution cessa et les jeunes filles purent se marier. C'est pourquoi, dans certains endroits, les jeunes filles vont en pèlerinage aux chapelles de saint Nicolas afin d'obtenir un mari.

Il mourut en 343. Juste avant de mourir, il demanda à Dieu de lui envoyer des anges. Penchant sa tête sur le côté il les vit venir, puis il mourut et l'on entendit la mélodie "des esprits célestes". (LD) Après avoir été enseveli dans un tombeau de marbre, de sa tête jaillit une fontaine d'huile et de ses pieds une source d'eau.

Je ne sais pas si c'est pour ça qu'il est aussi patron des brasseurs ?

Le corps de Saint Nicolas est resté à Myre jusqu'en 1087. Cette année-là, des marchands de Bari décidèrent de ravir le corps des mains des turcs. Il entrèrent subrepticement dans l'église de Sion, où se trouvait le corps de Saint Nicolas. Il ouvrirent le tombeau et mirent le corps dans une châsse qu'ils avaient préparée. Puis reprirent la mer. Des vénitiens au parfum de l'affaire les poursuivirent pour leur voler le corps mais les gens de Bari les devancèrent. Ils lui bâtirent une grande église.

Des fragments de son corps furent ramenés à Saint Nicolas de Port, près de Nancy. on y bâtit un église magnifique qui vient d'être restaurée grâce au don de la fortune d'une américaine amoureuse de Saint Nicolas de Port.

Le plus mystérieux des alchimistes s'appelait Nicolas Flamel (La Victoire du feu). Même Rabelais fait dire à ses voyageurs de la dive bouteille, en péril dans une terrible tempête, qu'ils érigeront une chapelle - d'eau de rose - à saint Nicolas. Le mot "chapelle" désignait autrefois tout local plus ou moins voûté. Il peut aisément être interprété ici comme l'ATHANOR ALCHIMIQUE dans lequel se fait le grand oeuvre : transformation spirituelle, résurrection à une nouvelle vie.

Voir Saint Nicolas


7 décembre :

Depuis la semaine précédente, le temps mythologique est centré sur la lumière sous-terraine qui féconde la terre en attendant le solstice et le nouveau soleil qui apportera la lumière du ciel.

Saint Ambroise (immortel) (340-397) évêque de Milan

- A la saint Ambroise, du froid pour huit jours.

- Quand saint Ambroise tu vois neiger, de dix-huit jours de froid, danger.

Saint Ambroise serait né entre 333 et 340 quelque part dans les Gaules. Peut-être à Arles, ou à Lyon, ou à Trèves. Constantin le Grand, qui avait officialisé le christianisme, vivait encore. Il avait une soeur (Marceline) et un frère plus âgés que lui.

Un jour, il était dans son berceau et dormait la bouche ouverte. Lorsqu'un essaim d'abeilles lui enveloppa le visage. Les abeilles entraient et sortaient par sa bouche, comme si elle prenaient la tête d'Ambroise comme une ruche. Un servante voyant ça voulut les chasser mais le père d'Ambroise l'en empêcha car il prenait cet événement comme un signe mystérieux. Puis les abeilles s'envolèrent et disparurent.

Son père mourut quelques temps plus tard et sa mère retourna à Rome avec sa famille pour y élever ses trois enfants.

Il fit de longues études de langue, de rhétorique, de philosophie et devint avocat. Par sa profession, il se concilia les plus grands et fut nommé gouverneur de la Ligurie et de l'Émilie. Il vint à Milan où l'on se disputait pour l'élection d'un nouvel évêque. Ambroise, apprenant que des désordres troublaient l'assemblée, se crut obligé en tant que gouverneur de la province, de venir calmer le jeu, .

Tout à coup, un enfant qui se trouvait là par hasard, cria bien fort "Ambroise évêque !" et toute l'assemblée reprit la parole de l'enfant. Ambroise qui n'était même pas baptisé en fut fort surpris. Il se défendit en disant qu'il n'en avait pas du tout envie mais le peuple ne voulait rien entendre.

Il se dirigea à son tribunal et fit donne la question à des criminels de manière à paraître cruel. Il rentra dans son palais et fit venir publiquement des prostituées mais rien n'y fit. Plus il se défendait, plus on insistait.

A minuit, il se sauva pour se réfugier à Pavie. Mais au matin, il se retrouva devant une porte de milan et fut entouré d'un groupe de gens qui le mirent en sûreté en attendant une décision de l'empereur Valentinien. Celui-ci prit le parti du peuple et donna son accord pour l'élection.

Ambroise se réfugia alors en secret chez son ami Léonce. Mais celui-ci le dénonça gentiment et le fit découvrir aux autorités.

En huit, on le baptisa, on lui conféra les ordres puis on le sacra évêque de milan. Il avait trente quatre ans.

Durant sa vie d'évêque, il convertit saint Augustin. Il écrivit un nombre important de traités et de lettres et participa à plusieurs conciles. D'autre part, il fournit à la liturgie une série d'hymnes qui sont encore chantés dans ce que nous appelons le chant grégorien.

Il combattit les Ariens et les Donatistes. Sa vie est parsemée de nombreux événements qu'il serait trop long à raconter ici.

C'est lui qui instaura la fête de la circoncision au 1er janvier afin de christianiser les fêtes païennes de Janus. Il interdit de même les réjouissances qui avaient lieu en ces jours là sur les tombes des morts.

Saint Grégoire de Tours raconte que le jour de la mort de saint Martin, Saint Ambroise s'endormit en disant la messe. Il resta ainsi deux ou trois heures, appuyé sur l'autel. Personne n'osait le déranger. Finalement, des soldats vinrent le réveiller. Il dit alors "Sachez que mon frère Martin est mort et que je viens de célébrer ses obsèques". Certains disent que c'est une légende.

Un jour qu'il dictait, à son diacre Paulin, un commentaire sur le psaume XLIII, un feu lui couvrit la tête en forme de bouclier, puis entra dans sa bouche. Grégoire devint blanc comme neige et resta quelque temps dans cet état. Revenu à une couleur normale, il ne put achever sa dictée et tomba malade.

il eut le temps de nommer son successeur, Simplicien, puis s'endormit pour toujours. C'était la veille de Pâques 398.

On le représente quelquefois à côté d'une ruche d'abeille en souvenir du miracle de son enfance.


8 décembre :

Immaculée conception

Sainte Julie (Patronne de Perpignan) :

Bien que promulgué en 1854, le dogme de l'Immaculée Conception s'enracine dans la configuration mythologique ancienne d'une purification-fécondation de la terre par les feux sous-terrains. La série des saints du feu de décembre (Éloi, Barbe, Nicolas, Lucie, Odile) fait progresser l'Avent. En fait, le 8 décembre, probablement depuis le 7ème siècle, était consacré à la Vierge et fêté sous le nom : Vierge des Avents.

Les Lyonnais, prenant prétexte d'une vieille épidémie de peste qui se serait estompée grâce aux prières à la Vierge Marie, placent, le 8 décembre, des lumières sur toutes les fenêtres des maisons de la ville. Cette illumination est accompagnée d'une grande procession aux chandelles qui monte vers Fourvière, ainsi qu'à des festivités dans toute la ville.

Cette fête correspond à la fête juive de H'annouka où l'on utilise un chandelier à 9 branches. On le place sur le bord de la fenêtre. Chaque jour on allumera une bougie. La fête dure 8 jours.

- Notre Dame de l'Avent, pluie et vent, tire ton bonnet jusqu'aux dents.

- A la sainte Julie, le soleil ne quitte pas son lit.


9 décembre :

Sainte Valérie : (valeureuse) de Limoges. Elle fut baptisée par saint Martial.

Valérie était la fille de Suzanne, fille de Manilius Armilius, nièce de Lucius Capréolus. Son père était Léocadius, proconsul.

Obéissant à un véritable consensus, ces gugusses habitaient dans un château entouré d'hibiscus, de ficus et de crocus, près de Limoges. Léocadius mourut, sans doute à la suite d'un collapsus au beau milieu d'une épidémie de choléra-morbus ou de typhus.

Depuis, Valérie grandissait "sous l'aile de sa mère".

Sur ces entrefaites, l'empereur Claude Tibère confia la province d'Aquitaine à Julius Silanus. En même temps, Saint Pierre, qui était à Rome, envoya Saint Martial pour convertir les Aquitains. Il devait faire de Limoges sont quartier général. Il était accompagné de Alpinien et Austriclinien. Arrivés à Limoges, une dame leur offrit le gîte et le couvert. C'était Radegonde. Elle demeurait tout près du château de Valérie.

Il y avait dans le château un homme qui était frénétique. Un démon le tourmentait. On l'avait lié avec de grosses chaînes et personne n'osait l'aborder tant il était violent. De plus, il poussait des cris extraordinaires. Martial qui avait entendu du bruit dans le château, alla rendre visite à Suzanne qui le reçut bien aimablement.

Comme elle avait déjà entendu parler de lui, elle le pria de bien vouloir guérir le malade. Martial lui répondit qu'il le guérirait si elle se mettait à croire en Dieu. Qu'à cela ne tienne, Suzanne était prête à tout pour être débarrassée de ces cris horribles et de ces contorsions insupportables. Elle emmena Martial voir le phénomène. Martial, tranquillement, fit le signe de la croix sur l'énervé. Ses chaînes se cassèrent et il fut complètement guéri.

Vous comprenez bien que Suzanne et Valérie furent fascinées par ce qu'avait fait Martial. Elles le harcelèrent de questions et ça lui permit de conter sans limite les beautés de l'Évangile. Après avoir sans doute fait un gros bisou à Martial, elle embrassèrent le christianisme avec avidité et lui demandèrent de les baptiser. En même temps, Martial baptisa les 600 serviteurs du château. On ne se refuse rien. Suzanne fit don à Martial de riches présents, de l'or et des terres, ainsi que de nombreux esclaves.

Valérie buvait les discours de Saint Martial et devint une parfaite chrétienne. Elle finit par prononcer devant Martial le voeu de virginité.

Mais voilà qu'arriva Julianus Silanus, proconsul et fiancé promis à Valérie. Il avait appris ce qui était arrivé à sa dulcinée. Il la convoqua et lui demanda des explications en retenant sa colère. Valérie lui répondît que "loin de moi l'idée de préférer quelqu'un d'autre que vous, Julianus, mais suivant une inspiration venue du ciel, je suis devenue l'épouse de Jésus, roi du ciel" Elle argumenta en essayant de lui faire comprendre que c'était tout à son honneur puisqu'elle ne mettait personne au dessus de lui sauf Dieu.

Julianus était outré de colère. Il coupa net l'entretien et condamna Valérie à mort.

Valérie était contente et fière. Elle alla au supplice "comme si elle fût allée à une partie de plaisir. Jamais on ne la vis plus satisfaite." Arrivée au lieu terrible, elle entendit une voix qui venait du ciel et qui lui disait "Valérie ! On t'attends" C'étaient les anges.

Le bourreau lui trancha la tête d'un seul coup. Tout le monde autour - remarquez qu'il y a souvent beaucoup de monde à ce genre de spectacle - était ému. On vit son âme sortir par son cou. Elle était "éblouissante comme le soleil et les anges l'emportèrent dans un globe de feu en chantant à tue-tête ?"

Alors que tout le monde était revenu à regarder le corps de Sainte Valérie, celui-ci se redressa. Valérie se leva, ramassa sa tête avec ses deux mains et s'avança d'un pas assuré vers l'église où Martial disait la messe. Une fois à l'autel, elle déposa sa tête au pieds de Martial puis s'effondra définitivement.

Des gouttes de sang s'incrustèrent dans le marbre de l'autel. De plus, elle imprima une profonde marque au sol avec ses pieds.

Cela se passait à Limoges en l'an 46.

Voir Sainte Valérie

Pierre Fourier (chanoine à Toul au 16ème siècle)


10 décembre :

Notre Dame de Lorette

Translation de la maison de la Vierge à Lorette

On n'a rien inventé ! Rien de nouveau sous le soleil disait déjà l'Écclésiaste. "Se trouve-t-il quelque chose dont on dise : "Vois : c'est nouveau", elle existait déjà aux temps passés." (Eccl. I,X)

Ainsi nous faisons les fiers, avec nos grosses coquilles d'escargot, sur les routes, pendant les vacances d'été, à provoquer souvent des embouteillages par l'imposante masse de nos maisons roulantes.

Et bien ! Il y avait mieux dès le 13ème siècle. Non pas une maison roulante mais une maison volante. Et c'est la Sainte Vierge qui avait inventé ça.

On apprit en Occident que la Terre Sainte était perdue pour les chrétiens. Catastrophe ! À quoi avaient donc servi les croisades ? Les Turcs, ou je ne sais qui, avaient récupéré les plages de la Méditerranée orientale. Saint Louis était mort !

Mais voila qu'une nouvelle se répand sur les côtes de l'Adriatique, en Dalmatie : la maison de Nazareth, dans laquelle la Vierge avait conçu Jésus, avait été transportée par des anges afin d'atterrir vers la Croatie. C'était au 10 mai 1291. La maison atterrit à Rauniza, entre Tersatz et Fiume. Nicolas IV était pape et Rodolphe de Habsbourg empereur.

Un matin, les gens qui se réveillaient virent une maison en un endroit où on n'avait jamais vu construire quoi que ce soit.
Rapidement, toute la population vint visiter ce nouveau bâtiment de pierres rouges. Tout le monde était étonné de sa forme antique et orientale.

On sait bien que "antique" et "oriental", ça va bien ensemble, c'est comme "analphabète" et "pauvre".

A l'intérieur on pouvait voir un plafond avec des étoiles peintes. Les murs avaient été construits sans niveau et sans règles et étaient recouverts de fresques relatant les aventures de la Vierge.
Il n'y avait qu'une porte et seulement une fenêtre. Il y avait aussi un coin-cuisine avec quelques plats et pauvres casseroles. (La vierge et Saint Joseph étaient-ils analphabètes ?) Au-dessus du foyer, on pouvait voir une niche avec des colonnettes sur lesquelles était posée une voûte décorée de 5 lunes qui se chevauchaient. Dedans, une statue de la Sainte Vierge avec l'enfant Jésus dans ses bras. Dans la caravane de la Vierge, la statue de cèdre portait une couronne de perles sur la tête.

C'était la stupeur ! On se demandait bien d'où pouvait venir cet édifice.

Lorsque, tout-à-coup, on vit surgir le pasteur de l'église Saint Georges, l'évêque Alexandre, natif de Modruzia. Il était gravement malade et le voilà qui arrive en parfaite santé ??? La nuit d'avant, sur son lit, il se tordait de douleur. C'est alors qu'il lui est venu l'idée de se vouer à la Vierge. Au même instant, le voilà guéri. Alors lui apparaissent des anges avec la Vierge au milieu. Elle lui explique qu'elle n'a pas voulu laisser sa maison aux mains des voleurs et des iconoclastes. C'est pour ça qu'elle l'a fait transporter en Dalmatie. Cette maison était pour elle un souvenir trop important. C'est là qu'elle avait été conçue dans l'oreille par la parole de l'ange Gabriel et que le verbe s'était fait chair. De plus, il y avait dans la maison des objets précieux : le crucifix apporté par les apôtres et la statue sculptée par Saint Luc.

Puis la Vierge disparut, laissant derrière elle un parfum céleste. Je me demande bien à quoi peut ressembler un parfum céleste ?

Le gouverneur de la province s'appelait Nicolas Frangipane. Il était absent parce qu'avec son empereur, Rodolphe de Habsbourg, il se taillaient des parts de gâteau en guerroyant contre je ne sais quel Roi. Quand il apprit la nouvelle, il demanda un congé et revint dare dare en Dalmatie. Il envoya l'évêque Alexandre, Sigismond Orsich et Jean Grégoruschi à Nazareth de Galilée afin d'enquêter sur les faits. Ceux-ci confirmèrent que la maison avait bien quitté le site. C'est alors que la dévotion se répandit de toutes parts.

Il y eut de véritables exodes depuis la Serbie, la Bosnie, l'Albanie et le Khossovo. Des milliers de gens affluèrent sur les routes en se dirigeant vers la maison. Frangipane, pour protéger les fruits du gâteau touristique et pour faciliter le passage des visiteurs, entoura la maison avec des grosses poutres sur lesquelles on avait cloué des planches. Tout ça dans le style rustique du pays.

Mais voilà-t-il pas que, trois ans et demi après son arrivée, le 10 décembre 1294, la maison s'envola à nouveau pour se diriger vers Récanati dans la Marche d'Ancône, en Italie. Au grand dam de Frangipane qui eut beau faire des réclamations à Récanati, il en fut réduit à construire une petite chapelle-mémoriale à la place de la maison.

Ça attirait du monde quand même. Puis, chaque année, on pouvait voir des Dalmates qui se rassemblaient à Tersatz et qui allaient en procession jusqu'à Récanati en traversant la mer Adriatique.
Sur le bateau, ils chantaient "revenez-nous Marie, revenez !" Quand ils arrivaient à Recanati, ils chantaient "retournez à nous Marie, retournez à nous !"

Le maître des lieux avait beau essayer de leur imposer le silence mais il n'empêche qu'il avait très peur de voir la maison compatissante s'envoler à nouveau pour retourner à Tersatz. Alors, aidé par le souverain pontife, il construisit des camps-hospices pour recevoir plus dignement les pèlerins. Beaucoup de pèlerins demandèrent d'ailleurs l'asile définitif en Italie, tant ils regrettaient leur petite maison virginale. Il ne retournèrent plus du côté nord de l'Adriatique.

Tout s'était donc passé le 10 décembre 1294. Pendant la nuit, du côté de Récanati, les gens qui dormaient près de la mer furent réveillés par une forte lueur dans le ciel et par des chants angéliques diffusés depuis là-haut. Ils virent les anges transportant une maison qu'il déposèrent au milieu d'un bois. Les arbres s'inclinèrent pour la saluer. Aujourd'hui ils sont toujours penchés. Comme ce bois était entouré de lauriers, on l'appela Lorette.

Depuis, les gens n'ont pas arrêté de pèleriner vers Lorette de toutes les parties du monde. On voyait des gens aller et venir sur les routes, à pied, à cheval ou en voiture. Il y avait des chassés croisés partout. La forêt de Lorette se couvrit de petits chalets que les gens avaient construits pour se loger ou pour louer aux touristes-pèlerins. Mais petit à petit, le lieu fut pollué par des vols et de crimes en tous genres.

La maison en eut marre. Elle s'envola à nouveau, au bout de huit mois, pour aller se poser sur une colline qui appartenait à deux frères : les comtes Siméon et Etienne Rainaldi de Antiquis. Les gens gravirent alors la colline et les deux frères s'enrichirent des dons que faisaient les fidèles. Tout nobles qu'ils étaient, Siméon et Etienne cédèrent à l'appât du gain et finirent même par se disputer.

Alors, de nouveau, la maison s'envola au bout de quatre mois. Elle alla se poser au beau milieu de la voie publique qui allait de Recanati à la plage. Comme elle n'avait pas de fondements, des gens s'inquiétèrent car elle pouvait s'écrouler. De plus, elle était dans un lieu battu par les vents, les tempêtes et les torrents de pluie.

Ils construisirent alors, autour de la maison, un édifice fait de pierres solidement enracinées dans le sol. Les nouveaux murs serraient de près ceux de la maison afin de bien les protéger. De plus, ils firent venir des peintres afin de représenter les aventures de la maison.

L'édifice était à peine terminé qu'on entendit un grand "crac" et l'on s'aperçut que les nouvelles murailles s'étaient séparées des murs de la maison à tel point qu'un "enfant pouvait y passer un flambeau à la main pour montrer à la foule la réalité de cet écartement". Ça montrait que la Sainte Vierge pouvait assumer toute seule la situation. Les murs de la maison "aidante" s'étaient écartés "comme pour lui rendre hommage". Les pèlerins pouvaient regarder la maison originale à travers les fentes de la maison protectrice.

Au XIVème siècle, on éleva un nouvel édifice autour de la petite maison, en guise de protection. Une ville s'installa alors autour, et des rituels honorifiques furent organisés sous la houlette de Rome.

Puis on construisit des fortifications, des bastions et des fossés défendus par de grosses pièces d'artillerie afin de protéger plus sûrement le lieu.

Au moment où l'on construisit le nouvel édifice, un ordre fut donné par Clément VII. Il fallait murer l'unique porte de la maison d'origine et en percer trois autres afin de faciliter les allées et venues des pèlerins et limiter les accidents qui arrivaient tous les jours par l'écrasement de la foule. L'architecte qui était chargé de construire s'appelait Nérucci. C'était lui qui était chargé de percer la maison de la Vierge. Lorsqu'il prit son marteau pour frapper un premier coup, le voilà qu'il tombe sans connaissance. Sa femme qui était à ses côté se prosterna, implora la Vierge et Nérucci retrouva ses esprits. On raconta le fait à Clément VII qui s'empressa de renouveler son ordre en rassurant l'architecte. Mais Nérucci ne trouva pas la force de percer les murs virginaux.

Tout à coup, apparut Ventura Périni, un clerc qui se proposa de faire le travail. Il jeûna pendant trois jours et pria avec ferveur. Puis, il s'avança au milieu d'une foule nombreuse, baisa la muraille et la rebaisa mille fois en s'agenouillant, prit le marteau et s'écria : "Pardonnez, ô sainte maison de la plus pure des vierges, ce n'est pas moi qui vous perce, c'est Clément, vicaire de Jésus-Christ, dans l'ardeur qui l'anime pour votre embellissement. Permettez-le ô Marie, et satisfaites le bon désir de son coeur !"

A ces mots, il frappa un premier coup puis d'autres ensuite sans en être incommodé. Les autres ouvriers le suivirent. On mura l'ouverture unique avec les pierres des trois autres.

Les papes se suivirent et Notre Dame de Lorette prit du poil de la bête. Les gens venaient de plus en plus nombreux.

Sous le règne de Benoît XIV, on répara le pavé sous les yeux de témoins respectables. Quand on creusa, on s'aperçut bien que l'édifice ne reposait sur aucun fondement.

A l'émerveillement d'ailleurs de ceux qui creusaient et qui exultèrent lorsqu'ils découvrirent la terre sous l'édifice. Ils s'écrièrent "la terre vierge ! la terre vierge !".

On fit remarquer que, autant l'édifice que les objets qu'il contenait, avaient le caractère "antique" et "oriental".

La maison de la Vierge ne pouvait plus s'envoler car elle était enserrée dans un bâtiment solide et construit avec du marbre. Dommage !

Voir Notre Dame de Lorette

Saint Romaric ou Romary ou Remiré.

Devenu moine à Luxeuil, dans les Vosges, il fonda à Saint-Mont un monastère double qui s'appellera "Romarici Mons" qui deviendra l'actuel Remiremont. C'est là qu'il mourra en 653.

Sainte Eulalie de Mérida. Une petite fille terriblement torturée par Calpurnien, délégué de Dacien.

Elle avait déjà subit tout ce que, classiquement, on fait subir aux vierges, lorsqu'on la traîna par les cheveux pour la jeter dans les flammes. Elle aperçut Calpurnien et lui dit "Calpurnien ! ouvrez bien vos yeux et regardez-moi car au jugement dernier, on se retrouvera !" On acheva de la consumer en la couvrant de charbons ardents. Elle ouvrit la bouche comme pour avaler la flamme et l'on vit son âme sortir de sa bouche sous la forme d'une colombe qui s'envola vers le ciel.


11 décembre :

Saint Daniel de Maratha, stylite. Vécu de nombreuses années au sommet d'une colonne.

Il s'installa sur une montagne à sept milles de Constantinople, à quatre milles du Pont-Euxin (mer noire)

On lui construisit deux colonnes jointes par des barres de fer. Au dessus de ces deux colonnes, on en plaça une troisième, plus petite, avec un tonneau et une balustrade sur le sommet. L'hiver il y faisait très froid et le pays était très venté. Sa situation était plus difficile que celle de Siméon qui bénéficiait d'un climat beaucoup plus clément. Une année, les vents d'hiver faillirent l'emporter et le dépouillèrent de tous ses habits. Il resta ainsi immobile dans le froid. Ses amis montèrent sur la colonne avec des éponges et de l'eau chaude pour le dégeler.

Cette aventure ne l'empêcha pas de rester sur la colonne jusqu'à l'âge de quatre vingt ans ans.

C'est au sommet de sa colonne qu'il fut ordonné prêtre par Gennade qui était évêque de Constantinople. Celui-ci fit les prières en bas et monta en haut pour terminer la cérémonie.

Voir Saint Daniel de Maratha


12 décembre :

Saint Corentin de Quimper ou Kaourintin (Celtique : Carent : parenté, entourage ou "kar" : ami)

(a été "détrôné", depuis 1969, par Sainte Jeanne de Chantal)

On le fait naître vers 375 dans le pays de Kerné.

Le petit Corentin était très pieux et devint assez vite un amoureux de la solitude. Dès qu'il eut obtenu les ordres sacrés, il se retira dans un ermitage de la région de Plomodiern. Là, il devint grand ami avec un autre solitaire : saint Primaël. A eux deux, ils vivaient dans les bois sans s'occuper trop de leur nourriture car Dieu y pourvoyait.

Corentin savait faire jaillir des fontaines. Ainsi, Primaël, âgé et plein de rhumatisme, devait aller très loin de sa cabane pour aller chercher de l'eau, mais Corentin fit sourdre une fontaine tout près de la cabane. Pratique non ?

Il fut évêque d'une ville qui par la suite pris son nom : "Quimper-Corentin". Kemper, en breton signifie "confluent". La cathédrale de Quimper est bâtie au confluent de l'Odet et du Frout.

Les révolutionnaires de 1789 avaient appelé la ville "Montagne sur Odet" ??? Une manière d'occulter le sens, l'origine et de supprimer Corentin.

Il avait un poisson dans sa fontaine. Chaque matin, il se levait et allait se couper une tranche de son poisson afin de se sustenter. Puis il remettait les arêtes dans la fontaine et, le lendemain, il retrouvait son poisson reconstitué et tout frais. Il faut dire qu'il avait soin de ne pas abîmer la tête.

Un jour, Gradlon, roi de Cornouailles vint le visiter. Le poisson alors se démultiplia tout seul et il put nourrir abondamment le roi et sa suite.

On raconte qu'une femme ayant promis d'offrir de la cire à l'église, afin d'y fabriquer des cierges, arriva à l'église pour y faire son cadeau. Comme elle tendait la main qui tenait le paquet de cire, elle se rétracta par avarice. Mais sa main se ferma si fort qu'elle ne put l'ouvrir. Il fallu deux apparitions de Corentin pour qu'elle soit guérie de son mal, et, sans doute aussi, de sa cupidité

Le père Lobineau le fait mourir en 530 ? Les petits Bollandistes en 460.

Voir Saint Corentin

Saintes Alice (ou Adélaïde ("noble") Elle fut, au 10ème siècle, la première Impératrice de Germanie.


13 décembre :

Sainte Lucie (lumière) (Sainte Luce) (Sicile 3ème siècle),

Elle est souvent confondue avec Lucie la Chaste, que l'on fête au 3 décembre.

- A la sainte Luce, les jours croissent du saut d'une puce. Et pour Nadal (Noël) d'un pied de gal (coq).

- Le jour de sainte Luce, quand il fait jour, il fait nuit.

- Sainte Lucie, court jour et longue nuit

Avant le passage du calendrier Julien au calendrier Grégorien, en 1582, la sainte Luce était au 23 décembre. Juste après le solstice. Le dicton est resté pour le nouveau calendrier.

Dans le calendrier Grégorien, le soir, les jours cessent de décroître à partir du 8 décembre. Ils ne commencent à croître qu'à partir du 16 décembre, le soir.

Sainte Lucie (Lumière) est invoquée pour les maladies des yeux. Elle est souvent représentée avec un plateau sur lequel sont posés ses deux yeux, ou encore avec une tige sur laquelle ils sont embrochés.

Elle était poursuivie par un jeune prétendant qui l'aimait par dessus tout. Un jour où il devait insister sur son désir de la posséder, elle lui demanda : "Qu'est-ce donc qui vous plaît tant en moi ?" Il lui répondit : "ce que j'aime par dessus tout, ce sont vos yeux !" C'est peut-être de là que vient l'expression "t'as d'beaux yeux tu sais !" Alors Lucie rentra dans sa chambre, prit son canif et s'arracha les yeux qu'elle mit sur une assiette.

Puis, sans doute à tâtons, elle porta l'assiette à son prétendant en lui disant "tenez, pour vous, c'est toujours ça que vous aurez !"

Voir Sainte Lucie

Le 13 décembre, nous avons aussi Saint Josse : On le déposa dans un tombeau sans le couvrir de terre car son corps n'était atteint d'aucune corruption. On aurait même pu croire qu'il continuait à vivre. Tous les samedis, on lui rasait la barbe, on lui coupait les cheveux ainsi que les ongles des mains et ceux des pieds. C'étaient ses neveux, Winoc et Arnoc qui étaient hebdomadairement chargés de cette tâche.

Cela dura quarante ans jusqu'au jour où le successeur d'Haymon, qui avait moins de scrupules que son prédécesseur, vint saccager la tombe de Saint Josse. Il fut frappé de cécité et s'écria "Ah Ah ! Saint Josse !" Ce furent ses dernières paroles. Il resta muet et aveugle jusqu'à sa mort.

Saint Aubert (adal-behrt : noble-brillant) qui est patron des boulangers en Belgique.


14 décembre :

Sainte Odile (Alsace) 7ème siècle. Elle était aveugle à sa naissance et recouvra la vue à son baptême. Elle est invoquée, comme Lucie, pour les maladies d'yeux. Autrefois, sa fête tombait le 13 avec sainte Lucie qui remplaça sans doute une ancienne déesse de la lumière.

Pas de dictons à ma connaissance

Voir sainte Odile : Sainte Odile

Saint Spiridon de Chypre

Spiridon naquit à Chypre. Ses parents étaient pauvres. Il lui firent garder les troupeaux.

Il paraît qu'il était très doux de caractère, humble et généreux.

Il se maria, mais on ne connait pas le nom de la femme dont il eut deux enfants, un fils et une fille. On connaît, par contre, le nom de sa fille, elle s'appelait Irène.

Chez lui, c'était la maison du Bon Dieu. Il servait toujours à manger aux pauvres ou aux pèlerins de passage. Il leur lavait les pieds et il les logeait.

Un jour, des voleurs s'étaient introduit dans la bergerie, sans doute pour y voler des moutons. Mais tout à coup, ils se trouvèrent immobilisés, attachés derrière le dos et les pieds cloués au sol. Le matin, Spiridon les trouva en bien mauvais état. Il leur fit la morale en leur disant que s'ils continuaient à voler, ils finiraient mal. Puis il les remit en liberté en leur faisant cadeau d'un mouton pour la peine qu'ils avaient eu à rester debout toute la nuit.

L'évêque de Trémithonte (Nicosie) était mort. La population, en choeur, se tourna vers Spiridon dont les mérites étaient connus. Il fut nommé évêque. C'est ainsi qu'on nommait les évêques autrefois. Ca ne venait pas d'en haut mais d'en bas. C'était la même chose pour les saints.

Pourtant, Spiridon n'avait pas fait d'études, et, sans doute, il ne savait pas lire. Ca ne l'a pas empêché d'être un bon évêque qui administrait bien ses ouailles et qui prêchait avec une grande éloquence.

Un jour, un de ses amis fut injustement condamné à mort. Il partit pour essayer de le sauver. Mais il fut obligé de traverser une rivière tumultueuse. Il lui ordonna de se fendre. Les flots se séparèrent, Spiridon et ceux qui l'accompagnaient passèrent à pied sec entre deux murs d'eau. Un autre jour, la sécheresse envahissait le pays, il se mit en prière et fit tomber une pluie abondante.

Maximin avait commandé de persécuter les chrétiens. On creva un oeil à Spiridon et on lui coupa le jarret gauche.

Après l'avènement de Constantin, le Pape Sylvestre ordonna un concile général à Nicée afin de discuter des hérésies d'Arius. Spiridon s'y rendit. De savants contradicteurs étaient présents. Spiridon se proposa de discuter avec certains d'entre eux. On pensa d'abord qu'il était un peu "limité" mais dès qu'il eut commencé le débat, on s'aperçut qu'il était orateur de première force.

Pas étonnant, c'était un paysan !

Même Grégoire de Cizique, très savant, mais "infecté par l'hérésie d'Arius", renonça à ses erreurs."

Constantin, qui était présent, se confondit en remerciements à Spiridon, il lui baisa mille fois l'oeil qu'il avait perdu par la faute de Maximin.

Pendant qu'il était à Nicée, Irène, sa fille, mourut. Or, elle n'avait pas rendu une somptueuse pierre précieuse qu'une dame lui avait prêtée. Et la dame était venue demander qu'on la lui rende. Spiridon la chercha partout dans sa maison mais ne retrouva rien. Alors il alla au tombeau de sa fille et demanda "Irène, où avez-vous donc caché la pierre précieuse qu'on vous avait prêtée ?" Du fond du sépulcre, une voix répondit :"Père, vous la trouverez à tel endroit". Quand Spiridon eut retrouvé le joyau, il revint vers le tombeau et dit :"maintenant, ma fille, vous pouvez dormir en paix jusqu'à la résurrection". Et Irène s'endormit pour de bon.

Constantin étant mort, Constance lui succéda. Il tomba gravement malade et eut un songe dans lequel il voyait deux évêques qui pouvaient le guérir. Il convoqua alors tous les évêques. Quand Spiridon arriva au palais, il était vêtu pauvrement et les gardes ne voulaient pas le laisser entrer. Comme il insistait, un des gardes lui donna un soufflet sur la joue droite. Spiridon tendit alors la joue gauche. Le garde fut si étonné qu'il comprit avoir devant lui un personnage céleste. Quand il apprit que c'était un évêque, il lui demanda pardon.

Peu après, en présence de l'empereur, celui-ci reconnut l'évêque de son rêve. Spiridon le toucha et le guérit. Plus, il le convertit. Ce fut de courte durée car Constance rejoignit les ariens et recommença à persécuter les évêques orthodoxes.

Certains disent que Spiridon fut l'homme le plus éloquent de son siècle. Il fit tellement de miracles qu'il est impossible de les raconter.

Un jour, il demanda à son diacre de faire une lecture publique. "Celui-ci lisait lentement, avec emphase, parce que, croyant avoir une belle voix, il prenait de la vanité à se faire entendre." Spiridon s'en aperçut et lui dit de se taire. Aussitôt le diacre devint muet. Les gens insistèrent pour qu'il soit guérit. Spiridon s'exécuta mais, par la suite, le diacre n'eut plus qu'une voix faible, rauque et bégayante. Depuis, il perdit sa superbe et comprit que son talent ne lui appartenait pas mais venait d'ailleurs.


15 décembre :

Sainte Ninon (ou Christiane ou Chrétienne)

Elle a vécu en Géorgie au temps de l'Empereur Constantin, au IIIème siècle.

Bien qu'esclave à l'origine, elle arriva à convertir au christianisme le roi de Géorgie.

Saint Eusèbe ("pieux").

Saint Jean le déchaussé. (ou Santig Du : petit saint noir)

Il naquit sur la fin du 13ème siècle, à saint Vougay, dans le diocèse de Léon, en Bretagne. Il s'appelait d'abord Jeannic (petit Jean) puis Jean lors de son baptême. Ses parents morts, il fut confié à un cousin qui était un artisan et Jean excellait dans la fabrication de différents objets. Il aimait placer des croix un peu partout mais il construisait aussi des ponts.

Mais il préféra choisir une autre voie et fut ordonné prêtre à Rennes en 1303.

Il parcourait son diocèse (Saint Grégoire) à pied et sans chaussures. C'est de là que lui est resté le surnom de "déchaussé". (Yann divoutou : Jean sans sabot)

Quittant ses responsabilités de prêtre diocésain, il entra chez les Franciscains de Quimper, au couvent des Cordeliers, en 1316.

Il passa 16 ans sans manger ni vin ni chair sauf lorsqu'il tombait malade. Il se nourrissait de pain d'orge ou de fèves qu'il laissait moisir exprès afin de les trouver moins agréables. En outre, il rajoutait toujours du vinaigre dans l'eau qu'il buvait. Il "faisait carême" pratiquement toute l'année.

Il se vêtait de robes grossières faites soit de crin de cheval, ou de peaux de porc dont les poils étaient coupés en deux, ou encore de grosses étoupes de chanvres (qu'on appelait "réparon). Il ne se plaignait jamais de ses maux de pieds occasionnés par ses marches à pieds nus.

Il avait le don des larmes qu'il répandait abondamment. Au cours d'un repas, prévoyant la guerre civile qui allait avoir lieu en Bretagne après la mort du Duc Jean III, il se mit à tant pleurer qu'il trempa son pain dans ses larmes avant de le manger. On eut dit que ses yeux étaient devenus deux fontaines. Il prédisait toutes les calamités en pleurant tant et plus.

Lors de la peste de 1349, à Quimper, il s'affaira à rendre service aux malades. Puis, la peste l'atteint et il en mourut. Il avait 69 ans, le 15 décembre 1349. Il fut canonis Vox populi, vox Dei.

Il est patron des pauvres. Encore aujourd'hui, des gens apportent du pain pour les pauvres, près de sa relique, dans la cathédrale saint Corentin de Quimper. Il est récupéré par les gens qui sont dans le besoin.

On l'invoque pour retrouver les objets perdus.


16 décembre :

Sainte Albine ("blanche") Vierge et martyre à Mola di Gaeta, durant la persécution de l'empereur Dèce. (Formies : où fut égorgé Cicéron)

Sainte Marie des Anges, carmélite déchaussée.

Elle naquit à Turin le 8 janvier 1661. On la baptisa sous le nom de Marie-Anne. Ce n'est que plus tard qu'elle changea son nom, en entrant au couvent.


17 décembre :

Saint Lazare (Éléazar : "Dieu a secouru")

Frère de Sainte Marthe et de Marie-Madeleine. Il devint premier évêque de Marseille où il fut martyrisé.

Il s'agit du Lazare de l'Évangile, ressuscité par le Christ.

- Per saint Lazari, lou frei es per louï barri - Pour saint Lazare, le froid est sur la montagne (Vivarais)

Saint Judicaël, roi de Bretagne

Saint judicaël est fêté le 17 décembre. Les Petits Bollandistes le placent au 16.

Il est représenté avec une couronne à ses pieds et un balai à la main. Cela signifie son renoncement aux honneurs au profit de tâches humbles. Il naquit en Bretagne vers l'année 590. Il fut baptisé par un prêtre du nom de Guodenon.

Fils aîné du roi de Bretagne, il devait succéder à son père mais sont frère Salomon II (ou Haëloc ?) lui disputa le trône et finit par l'obtenir. Il avait fait assassiner sept de ses frères. Judicaël ne dut son salut qu'à la fuite. Sans doute déçu, Judicaël se retira au monastère de Saint Jean à Gaël, sous la conduite de saint Méen.

Il se livrait à des mortifications extrêmes. Heureusement, Saint Méen l'obligea à se modérer. Un jour d'hiver, saint Méen le surprit plongé dans l'eau glacée, par un trou qu'il avait fait dans la glace. On l'avait mis à travailler dans le jardin et à assurer l'intendance de la maison.

Lorsque l'abbé saint Méen mourut, Judicaêl laissa repousser sa barbe et reprit ses vêtements séculiers. Son Frère Salomon II étant devenu aveugle, Judicaël remonta sur le trône (630). Il se maria alors à une dame du même pays que sa mère. Elle s'appelait Méronoë ou Merovoë. Tous deux firent régner la paix dans leur royaume. De plus ils faisaient tout pour soigner les pauvres. Après chaque repas, ils leur distribuaient ce qui était desservi de leur propre table.

Un jour, il vit un lépreux qui voulait traverser une rivière qu'on ne pouvait passer à pied. Il prit le lépreux sur son cheval et le fit traverser. On raconte qu'une fois arrivé sur l'autre rive, le lépreux disparut car sous une apparence misérable, c'était Jésus-Christ.

Il fit bâtir plusieurs sanctuaires religieux, dont Notre Dame de Paimpont. Il finit par se retirer dans le monastère de Saint-Jean (640) où il mourut le 6 décembre 658.

Le nom "Judicaël" a donné "Gaël" et "Gicquel", "Hoël" et "Jézéquel".Ses enfants devinrent tous religieux :

Judoc remonta vers Amiens où il est vénéré sous le nom de saint "Josse". (invoqué contre la folie)

Winoc partit en pays Flamand et est encore honoré à Bergues (qui, jusqu'à la révolution s'appelait "Bergues-Saint-Winoc"). Est-ce le même que saint Winnox fêté le 5 novembre ? Protecteur des meuniers en Bretagne, qui avait pour compagnon : Ingenoc, Madoc et Quadranoc. Ses soeurs Urielle et Onenne restèrent en Bretagne où elles sont honorées à "Sainte Urielle" et à "Tréhorenteuc".

Sainte Yolande (latin : "violette" ou du germain : "adresse")

Yolande est surtout honorée au Luxembourg.

Sainte Begge de Landen (de beggen en flamand : bavarder) (ou Peggy) 7ème siècle.

Elle était la fille de Pépin de Landen (Belgique) qui fut Maire du palais d'Austrasie (royaume Franc) vers 615. Sa mère s'appelait Itta (de Nivelles) ou Iduberge ou Ide, originaire d'Aquitaine. Sa soeur fut Sainte Gertrude qu'on invoque contre les rats.

Elle donna naissance à la dynastie des carolingiens.

Elle épousa Ansegisel, fils d'Arnould de Metz qui devint évêque de Metz en 613. Ils s'installèrent à Chevremont dans le territoire de Belfort.
Begge et Anségisel vivaient heureux lorsque Anségise recueillit, dans la forêt, un nouveau-né abandonné Gonduin, qui, une fois grand, se révéla épouvantable et tua son père adoptif pour assouvir la passion qu'il éprouvait pour Begge.

Ils eurent un enfant : Pépin de Herstal.
Ansegisel fut assassiné par Gonduin, pendant une chasse : Gonduin aurait ensuite harcelé Begge afin qu'elle l'épousât. Pépin de Herstal tua Gonduin.

Avertie par une révélation divine et guidée par une biche, Begge échappa au criminel. Elle quitta Chevremont et fit un pèlerinage à Rome où elle promit au Pape Adéodat de faire bâtir un monastère de religieuse et de construire 7 églises en souvenir des 7 collines de Rome. le Pape l'encouragea dans son dessein de fonder un monastère. Puis elle rejoignit sa villa de Seilles, près d'Andenne, en Belgique. Les maçons tentèrent  quatre fois de bâtir le couvent et à chaque fois, il s'écroulait.

On raconte que Dieu fit alors connaître à BEGGE l'endroit exact où le monastère devait être établi. Un jour, un de ses serviteurs était parti à la recherche d'une truie qui s'était échappée. Au bout de trois jours, il trouva la truie avec 7 porcelets. Il entendit alors une voix qui lui disait "Ici doit se réaliser le vu de Begge". Un peu plus tard, Pépin de Herstal découvrit une poule suivie de 7 poussins. Ses chiens refusèrent de les capturer.
La truie, ses sept porcelets, puis une poule et ses sept poussins, préfiguraient le sanctuaire qui devait compter sept chapelles.

C'est donc là que Begge construisit son monastère et ses 7 églises qui existèrent jusqu'au XVIIIe siècle et firent place à la collégiale d'aujourd'hui.

Begge y est enterrée. Autrefois, tous les vendredis matin, des mamans amenaient leurs enfants et les faisaient passer sous le tombeau par trois fois.

Certains crurent que le nom de Begge lui conférait le patronage des Bègues. Il n'en est rien car ce patronage revient à saint Mommolin.

On prétend aussi que c'est sainte Begge qui a donné son nom aux Béguines flamandes. Mais d'autres croient que c'est un saint prêtre appelé Lambert, surnommé le Bègue qui donné son nom à l'ordre .

Elle mourut en 699 et devint patronne de la ville d'Andenne.

Son petit fils, Charles Martel, à l'age de 9 ans, aurait tué un ours gigantesque à coups de marteau. (cf. carnaval du 4e dimanche de carême à Andenne - Belgique)


18 décembre :

- Si décembre fait le tendre, crois-moi, l'hiver n'est pas loin, il est là à la saint Gatien

Saint Gatien :

Comme saint Antoine de Padoue, Gatien est invoqué pour retrouver les objets domestiques perdus.

Au premier siècle, il organisa le premier évêché de Tours. Il fit partie des pionniers de l'Église avec Saint Martial à Limoges, saint Saturnin à Toulouse, saint Trophime à Arles, saint Austremoine en Auvergne.

Saint Judas Machabée (le marteleur)

Chef et gouverneur et héros du peuple Juif à la période de persécution organisée par Antiochius Épiphane (171-164 av. JC) Antiochus, roi Grec Séleucide fut sans doute le premier à inventer la persécution religieuse. Il interdit la circoncision, essaya d'abolir le calendrier Juif, sacrifia des porcs sur les livres sacrés afin de les rendre impurs, Les juifs qui refusaient de manger du porc étaient torturés à mort. Les femmes qui faisaient circoncire leur enfant étaient massacrées avec leur bébé pendu au cou.

Organisateur et chef de la révolte contre Antiochus, Judas Maccabée sera tué au combat après nombre de victoires..

Fête de l'attente des couches de la Vierge. (Noël est dans 7 jours)

Cette fête fut instituée au Xe concile de Tolède, en 654. Elle devrait s'appeler "attente de l'accouchement de la Vierge". On l'appelait aussi "fête de Notre Dame de l'O". Pendant les 7 jours précédant Noël, (du 17 au 23) on chante, chaque jour, pendant l'office de Vêpres, une antienne qui commence par la lettre O. Celle du 17 commence par "O Sagesse, toi qui sort de la bouche du Très-Haut... viens pour nous enseigner..."

La dernière, au 23 commence par "O Emmanuel, toi qui est notre roi... on attend la venue !"

Ces antiennes témoignent du désir de voir venir la lumière de Noël (ou du Solstice avec le soleil nouveau)

Il est curieux de constater que ces dates correspondent exactement aux dates des Saturnales romaines : 17 au 23. Les Saturnales étaient des fêtes romaines pendant lesquelles le temps était inversé. De ce fait, tout était inversé et dans les maisons, les esclaves devenaient les maîtres et le maîtres devenaient esclaves. Elles se donnaient en l'hommeur de Saturne (dont le nom signifie "semer").

On y célébrait les "sol invictus", "soleil invaincu" garant de la renaissance de la terre et de la fécondité.

Ces jours de licences n'étaient pas appréciés par les chrétiens qui, astucieusement y placèrent, dès 354, la naissance de Jésus identifié au soleil nouveau.

Les Quatres Temps d'hiver

Nous sommes en période des Quatre temps. La saison d'hiver est inaugurée par trois jours de pénitence qui se situent le mercredi, le vendredi et le samedi. Les quatre saisons seront inaugurées de la même manière.


19 décembre :

Saints Adam et Ève ("terreux" ou "terre rouge" & "vie" "source de vie") : personnages bien connus !

Saint Urbain (citadin)

Deux autres Urbain sont fêté les 25 mai et 31 octobre. Ils font l'objet d'un nombre important de dictons. Celui d'aujourd'hui, qui fut pourtant pape à Avignon, n'en a aucun.

En dehors des confusions sur les différents "Urbain" (entre autres 8 papes) vous pensez bien que les calembours ont couru sur son nom. Il peut s'appeler saint Orban et guérit des maux d'oreilles sans doute en raison de la syllabe "or" qui commence le mot "oreille". On retrouve le même phénomène dans une création de saint à partir du nom de la "centaurée" qui est devenue "sainte Oreille". Mais saint Urbain est devenu aussi saint Turbin et est invoqué pour guérir les enfants paresseux.

On note qu'en Haute Savoie existe le "mal saint Urbain" qui déforme la colonne vertébrale ainsi que les jambes. Ce qui empêche les enfants de "turbiner" (s'activer)

Merceron fait cependant remarquer qu'on ne trouve saint Turbain ou Turbin qu'exceptionnellement.

L'Urbain d'aujourd'hui s'appelait Guillaume Grimoard et naquit au château de Grisac près de Mende. Il fit de brillantes études à Montpellier et à Toulouse. Puis il se fit bénédictin au monastère de Saint Victor à Marseille.

Le Pape Clément VI le nomma abbé de Saint Germain d'Auxerre. Ensuite, il revint à Saint Victor dont il fut l'abbé. Puis il fut élu Pape sous le nom d'Urbain V et eut le dessein de ramener la papauté d'Avignon à Rome. Ce dessein s'accomplit en mai 1367.
Il commanda une croisade sous l'égide de Pierre de Lusignan. Cette croisade fut un échec.

Il décida d'intervenir dans les querelles qui faisaient rage entre le roi de France et celui d'Angleterre. Il quitta donc Rome pour la France. mais, très malade, il ne put dépasser Avignon où il mourut le 19 décembre 1370.


20 décembre :

Saint Pierre Canisius (Kanijs) 16e siècle - Apôtre de l'Allemagne - né en Hollande à Nimègue. Les protestants, dont il était l'ennemi, l'appelaient "le chien de Nimègue" parce que son nom signifie "chien". Il écrivit bon nombre d'ouvrages spirituels.

Saint Ursicin ou Ursanne (ours ) Diocèse de Bâle au 7eme siècle

Disciple de saint Colomban à Luxeuil. Il fonda la communaté de saint Ursanne dont il fut l'abbé.

Pierre de la Candiretta Né à Moya, il devint dominicain et fut lapidé à Urgel au 13e siècle.

La Bienheureuse Julie della Rena (14e siècle)

Elle naquit à Certaldo, en Italie, elle devint recluse dans une petite cellule attenante à l'église saint Michel. Elle y vécut 30 ans sans sortir, se nourrissant de ce que les gens voulaient bien lui donner par la petite lucarne sui éclairait sa cellule. En échange, elle leur donnait de jolis bouquets de fleurs fraîches qui venaient d'on ne sait où ? On la retrouva morte dans l'attitude de l'extase en 1367. Une bonne odeur embaumait sa cellule.


21 décembre :

Saint Thomas le didyme (jumeau)

- Pour la saint Thomas, si t'as un porc, donne lui sur le nas (nez)

- A la saint Thomas, les jours sont bien bas (Quercy-Rouergue)

- A la saint Thomas, le jour n'est ni haut ni bas (Bretagne)

- A la fête Saint Thomas, les jours s'allongent d'un pas de jas (jar ou jars), le jour de Noué (Noël), du pas d'une ouée (oie), le jour de la saint Étienne (26), d'un grain d'aveine (avoine) (Bretagne)

- A la saint Thomas, les jours tombés au plus bas, vont demain grandir d'un pas.

- Le jour de saint Thomas, cuis ton pain et lave tes draps, dans trois jours Noël tu auras.

- A la Saint Thomas, si tu as un porc gras, il faut le tuer, si tu n'en a pas, il faut le voler, prie Saint Thomas, il te pardonnera.

- S'il gèle à la saint Thomas, il gèlera encore trois mois.

Comme Saint Nicolas :

- Thomas marie les filles avec les gars

Thomas, était pêcheur en Galilée. Puis, comme les autres apôtres, il a suivi Jésus.

Lorsqu'il a vu le Christ ressuscité, il a douté. Son oeil ne lui suffisait pas, il fallait qu'il touche avec ses doigts sceptiques. Qu'il mette ses doigts dans les blessures. Pourtant le Christ lui dit "ne soit pas sceptique mais crois". Alors Thomas met un doigt dans son côté et un doigt dans le trou de sa main. (Jean 20, 25-29)

Au fond, Thomas met la main à la pâte en même temps qu'à la patte. Est-ce pour ça qu'il est patron des maçons et des architectes

On le retrouve à la résurrection de Lazare où il promet de mourir avec le Christ. Ca va lui arriver d'ailleurs. On le retrouve aussi quand Jésus dit "vous savez où je vais". Thomas répond, en bon douteur, "nous ignorons où vous allez". Puis enfin après la résurrection où éclate violemment la grande scène dubitative du doigt dans les plaies de Jésus.

Peut-être n'était-il pas là quand Jésus à dit "je suis l'Aleph et le Tau". (Tau, dernière lettre de l'alphabet hébreux, signifie "signe") Mais il est pourtant représenté avec une équerre ou un tau, signe des architectes. Un père de l'église dit du doigt de saint Thomas qu'il est le maître du monde parce c'est ce doigt qui lui a appris la chair du Christ : la réalité de son incarnation.

On raconte que, lors de l'Assomption de la Vierge, les apôtres étaient réunis maisThomas n'était toujours pas là. Elle dit "je ne peux plus attendre", et la voila qui commence sa montée. Elle n'était pas encore bien haut quand Thomas arriva. Les apôtres lui firent des reproches pour son retard. Étonné, il demanda pourquoi ces reproches ? "c'est que Marie vient de remonter au ciel.", répondirent-ils. Et Thomas re-doute à nouvau. "Mon oeil, je n'ai pas vu !" Mais la douce Marie avait entendu, vu qu'elle n'était pas encore très haut. Alors elle détacha sa ceinture et la laissa tomber sur la tête de Thomas qui sentit et ne douta plus. Heureux ceux qui ont senti sans avoir vu !

Dans l'Hagiographie, on trouve de temps à autre le thème de la ceinture. (Cf Ceinture de la Vierge ou celle de sainte Marguerite) Elle favorisent les accouchements.

Un jour, Dieu lui apparut et lui dit que le roi des Indes, Gondophorus, avait besoin d'un architecte et qu'il avait envoyé un de ses ministres en quête d'un nouvel Hiram. Ce ministre s'appelait Abanès. Sans doute avait-il entendu parler du temple de Salomon et c'est pour ça qu'il se promenait du côté de Jérusalem.

Les deux hommes partirent pour l'Inde. Ils passèrent par de nombreux pays. Partout où ils passaient, Thomas convertissait des foules. Beaucoup de pays revendiquent Thomas comme le fondateur du christianisme. Même les Allemands. Ils rencontrèrent les Rois Mages qui étaient venus adorer l'enfant Jésus et les baptisèrent.

Ils arrivèrent dans une ville où le roi mariait sa fille. Il furent obligé d'aller à la noce s'ils ne voulaient pas se faire punir par le roi. Dans cette noce, il y avait une jeune fille juive qui jouait de la flûte. Entre deux morceaux, elle disait des choses gentilles à gauche et à droite. Elle reconnut Thomas parce que, comme tous les juifs, il ne mangeait pas et avait les yeux fixés vers le ciel. Elle se mit alors à chanter en Hébreux. Mais il y avait un échanson qui observait Thomas. Il sut qu'il était juif parce qu'il ne mangeait pas et tenait ses yeux fixés vers le ciel. Alors il lui donna un soufflet. Thomas dit "je ne lèverai pas la main avant que celle qui m'a frappé ne soit apportée ici par un chien."

Un peu plus tard, l'échanson alla à la fontaine pour chercher de l'eau. Il rencontra un lion qui l'étrangla et but son sang. Un chien noir, qui passait par là, lui arracha la main droite et revint vers les convives, sauta sur la table avec la main de l'échanson dans la gueule. Les invités étaient atterrés. La jeune fille lâcha sa flûte et se prosterna au pieds de Thomas.

Thomas et Abanès se rendirent alors chez le roi des Indes. L'architecte réalisa les plans d'un palais merveilleux. Il fut payé d'une fortune en or. Puis le roi dû s'absenter pendant deux ans. Durant son absence, Thomas distribua tout son or aux pauvres et, par sa prédication, convertit une foule de gens.

Quand le roi revint et qu'il apprit ce qu'avait fait Thomas, il le mit en prison en attendant de l'écorcher et de le brûler. Or, le frère du Roi, le prince Gab vint à mourir. On se préparait à l'enterrer quand, tout à coup, il ressuscita. Il raconta qu'il était allé au paradis et que Dieu lui avait dit "Thomas est mon ami". Puis Dieu lui avait montré un splendide palais qu'avait construit Thomas pour Gondophorus et lui avait dit : "Mais il s'en est rendu indigne." "Si tu veux pouvoir y demeurer, nous pouvons te ressusciter pour que tu rachètes le palais à ton frère afin qu'il soit remboursé, puisqu'il pense avoir perdu tout son argent."

Gad alla donc délivrer Thomas et Abanès. Gondophorus qui s'était rendu compte de son erreur se jeta aux pieds de Thomas et lui demanda pardon. Puis Gad dit à son frère "je voudrais acheter ton château" mais Gondophorus répondit "non, je le garde pour moi, que Thomas t'en bâtisse un autre, ou alors, possédons le en commun". Thomas intervint : "Ils sont nombreux dans le ciel les châteaux bâtis pour les saints, mais on les achète avec des prières, des aumônes et de la foi.

Ensuite, Thomas rassembla tous les pauvres et les malades afin de les bénir. Quand ils eurent répondu "Amen", un éclair s'abattit sur la foule pendant une demie-heure. Tout le monde s'écroula. Quand l'éclair eut cessé, ils étaient tous guéris.

Un jour, dans la ville de Méliapour, il entreprit de construire une église mais Sagame, le roi, s'y opposa violemment. Au bord de la mer, à dix lieues de la ville, une poutre d'une grosseur prodigieuse s'échoua. Le roi voulut la prendre pour bâtir sa maison. Mais les nombreux ouvriers qu'il avait envoyés ne purent déplacer la poutre. Thomas se proposa de la tirer jusqu'à la ville à condition qu'on lui permette de bâtir une église. Le roi accepta en sachant qu'il n'y arriverait pas. Thomas attacha la poutre avec sa ceinture et la tira très facilement jusqu'au centre de la ville. Après ça, tout Méliapour se convertit.

Puis il convertit Migdomie, femme de Carisius, un cousin de Gondophorus. A la suite de cette conversion, Migdomie ne voulut plus partager le lit de son mari. Carisius s'en plaignit. On envoya la Reine afin de ramener Migdomie à de meilleurs sentiments, mais elle fut elle-même convertie. Depuis ce temps la, la Reine ne voulut plus partager le lit de son mari. Éploré, le roi dit à son cousin : "en voulant sauver ta femme, j'ai perdu la mienne".

Alors le roi, furieux, fit ligoter Thomas et le fit marcher pieds-nus sur des lames rougies au feu. Mais une fontaine se mit à jaillir et refroidit les lames. Ensuite le roi le fit jeter dans une fournaise brûlante, mais la fournaise s'éteignit. Alors Thomas fit fondre, par sa prière, une idole du temple. Le grand prêtre en colère saisit son glaive et transperça le saint.

Voir Saint Thomas

C'est le commencement de l'hiver.

Depuis 1969, Saint Thomas a été déplacé au 3 juillet. Ce déplacement n'est pas étonnant pour un saint qui est allé jusqu'aux Indes où se trouvent encore des chrétiens dit "de Saint Thomas".

Mais alors les dictons temporels n'ont plus cours ? C'est pour ça qu'au risque d'être taxé de passéiste, je le garde au 21 décembre, jour de sa fête populaire.

Les Romains fêtaient, en ce jour, la déesse ANGERONA, déesse des passages étroits. Son nom a la même racine que "angoisse" (angor) ou "rétrécissement". Les jours entre Noël et l'Épiphanie sont appelés "jours angoisseux". Ce sont les jours les plus courts (étroits) de l'année. La crainte était de ne pas revoir le soleil. (Cf Saint Étienne au 26)


22 décembre :

Saint Flavien (blond). Patriarche de Constantinople au Vème siècle

Sainte Victoire qui a remporté un combat contre un dragon à Rome au IIIème siècle.


23 décembre :

Saint Armand ou Hartmann (homme fort ou Armée joyeuse), évêque en Italie et en Allemagne au XIIème siècle.

Saint Dagobert II, roi d'Austrasie au 7e siècle. Massacré par son filleul Grimoard en 679. Ce n'est pas le Dagobert de Saint Éloi.


24 décembre :

Sainte Adèle (patrimoine) Première abbesse de Palatiole, près de Trèves (vers 740). Soeur de sainte Irmine, fêtée aujourd'hui et fille de saint Dagobert.fêté au 23 décembre.

Sainte Irmine Abbesse du monastère de Horren à Trèves (8e siècle) Soeur de sainte Adèle.


25 décembre :

Noël : Dans tous les cas, il s'agit bien d'une fête de la Lumière. Le terme Noël, en allemand, signifie Neue Helle : nouvelle lumière. Il n'a rien à voir avec une quelconque fête de la famille.

- Pour la Noël, le froid est dans le lit (Vivarais)

- S'il gèle la nuit de Noël, les aires seront chargées de grains (Languedoc)

- Si Noël est humide, ton cellier ne sera pas vide. (Languedoc)

- Quand Noël tombe en lune jeune, l'hiver est peu rigoureux. (Berry-Bourdonnais)

Saint Emmanuel : nom Hébreux signifiant "Dieu avec nous". Il n'a pas existé en tant que saint. Ce terme désigne l'arrivée de Jésus.

Sainte Anastasie (venue une seconde fois - résurrection) (303)

Sainte Eugénie : (bonne naissance) (258)

- Il faut qu'à la Sainte Eugénie, toute semaille soit finie. (Beauce, Gâtinais, Hurepoix)

Eugénie eut une histoire ambiguë comme peut l'être la fête de Noël à cheval sur le solstice entre deux périodes qui s'opposent.

...Afin de pouvoir échapper à sa famille et vivre la vie religieuse qu'elle désirait :

Un soir elle se coupa les cheveux, et revêtit un costume de jeune patricien. Le lendemain matin, alors qu'il faisait encore nuit, elle repartit vers Alexandrie avec sa suite, mais resta à l'arrière du groupe avec les deux eunuques.

Arrivée à l'endroit où elle avait entendu les chants, elle profita de l'obscurité pour descendre de la basterne; laissant l'âne continuer sa route, elle fila, avec ses deux compagnons, vers les monastères de moines.

Arrivée là-bas, elle se présenta à l'évêque Helenus sous le nom d'Eugène. L'évêque, grâce à une révélation, savait à qui il avait à faire. Il l'autorisa à garder ses habits d'homme et accepta que Protus et Hyacinthe, les deux eunuques, restent avec elle - sûrs garants de sa virginité.

Puis elle devint le meilleur des moines. Toujours en avance aux offices, toujours la première quand il fallait aller couper du bois ou faire du nettoyage. Elle n'en était pas moins remplie de sollicitude pour les frères.

Pendant ce temps, ses parents, le préfet Philippe et sa femme Claudia étaient au désespoir de ne pas revoir leur fille. Il la firent rechercher sans résultats. Comme des païens lui avaient fait croire qu'elle avait été enlevée au ciel, Philippe lui éleva une statue d'or. Eugénie devint donc Eugène

Elle obtint le pouvoir de guérir les aveugles. Une femme nommée Mélanthia vint voir Eugène afin de lui demander des conseils. Après quelques entretiens, Mélanthia tomba amoureuse d'Eugène. Celle-ci la repoussa vivement. Mais Mélanthia alla trouver Philippe en accusant Eugène des pires choses. Philippe fit arrêter Eugène et le fit comparaître devant un tribunal public. Afin d'échapper au supplice, Eugénie découvrit ses seins devant la foule en avouant qu'elle était la fille du Préfet.

Philippe serra longtemps sa fille dans ses bras. Toute la famille arriva et tout le monde s'embrassa. Après avoir pleuré la perte d'Eugénie, on acclamait maintenant son triomphe, comme après avoir brûlé la vieille année, on magnifie la nouvelle.

Voir Sainte Eugénie

- Noël porte l'hiver dans une besace, s'il ne l'a pas devant, il l'a derrière.

- Noël au balcon, Pâques aux tisons.

- A Noël les moucherons, à Pâques les glaçons.

- A Noël froid dur, annonce les épis les plus sûrs.

- Givre à Noël, cidre à foison

- Givre d'avant Noël nous vaut cent écus, givre de janvier vaut moins d'un denier (Limousin)

- Noël sans lune, année à prunes

- Quand Noël vient en clarté, vends tes boeufs, achète du blé.

- Les jours entre Noël et les Rois, annoncent le temps des douze mois.

- S'il y a du givre la nuit de Noël, il y aura des pommes à pleines mannes. (Champagne-Ardennes)

- Pour Noël, les jours allongent d'un pas de coq , le premier de l'an, d'un pas de galant, pour l'Épiphanie, d'une heure et demie.

Noël marque le début d'une période de 12 jours d'inversion du temps. L'acmé en sera le 28, jour des Innocents et jour des fous. Autrefois, des confréries de fous marquaient ce temps par une série de rituels d'inversion comme la messe dite à l'envers en commençant par l'Ite missa est. Un enfant était élu Roi et placé à l'envers sur un âne. Des processions burlesques parcouraient la ville. Dijon conserve le souvenir de compagnies de "fols" qui avaient pour emblème la "Mère folle".

Sheakespeare utilisera ce thème d'inversion dans sa pièce : "Twelfth night", traduite faussement en Français par "La nuit des Rois".

Avant le 4eme siècle, l'Eglise ne fêtait pas la naissance du Christ. Les églises orientales avaient une fête qui assemblait le baptême de Jésus et les noces de Cana, son premier miracle : le 6 janvier. En Egypte, le 6 janvier était la fête de l'Épiphanie d'Osiris. Comme il était de mises en ces temps là, on christianisait les fêtes "dites païennes" et l'épiphanie d'Osiris devint Épiphanie chrétienne et visite des Mages.

Les Romains avaient fixé le solstice d'hiver au 25 décembre - premier jour des calendes de janvier - et fêtaient la renaissance du "sol invictus", soleil invaincu. Ils invitaient les chrétiens à leur joyeuse fête. C'est pour "récupérer" cette fête païenne que, au 4eme siècle, l'Église inventa la fête de la naissance de Jésus : Noël. Les deux fêtes étaient, au début, en interdépendance. Petit à petit, elles prirent leur indépendances et devinrent, l'une, la naissance de Jésus et l'autre la visite des rois mages.


26 décembre :

Saint Étienne ou Stéphane (passage étroit, petite couronne ou sphincter) : Premier des martyrs chrétien. Il fut lapidé.

Son nom est associé au passage le plus étroit de l'année. C'est après avoir passé la saint Etienne que le soleil va remonter de l'autre côté. Aujourd'hui, les Napolitains mangent rituellement l'animal capable de passer par un trou aussi étroit : l'anguille.

L'étymologie du prénom "Étienne" nous met sur la voie du passage qu'est l'initiation. Il y a deux racines dans ce nom : "STÉ" et "PHANE" : à travers un passage étroit. Toute initiation est une épreuve difficile à traverser par son aspect de crible. Elle va "trier" (broyer). Rappelons-nous la phrase terrible de l'Évangile : "il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'atteindre le royaume des cieux". (Mat 19, 23-24)

Il est amusant de noter que le prénom FANNY (ou PHANY ou PHANIE - de Stéphanie) est associé au jeu de boules méridional. Lorsqu'un joueur a fait "zéro", il doit "faire Fanny", c'est-à-dire entrer dans le bar le plus proche et embrasser la représentation du cul de Fanny. En l'occurence, une image ou un bas-relief d'une femme vue de dos, penchée en avant, et relevant sa robe pour montrer ses avantages postérieurs.

Ce rituel populaire fonctionne, comme d'habitude, selon la logique du rébus, associant divers registres qui peuvent aller du plus spirituel au plus trivial. Il faut remarquer que le sphincter anal est situé au bas de la partie sacrée du corps humain : le sacrum qui comporte l'os d'immortalité : le coccyx (selon la tradition). Coccyx (coucou) appelé aussi l'os Bertrand ou encore Louse (arabe) Luz (hébreux) et qui est en forme d'amande. Le Christ est souvent représenté dans une amande (mandorle) sur les tympans des églises.

Dans la Bible, Jacob s'endort en plaçant sa tête sur la pierre de Luz. Il rêve d'une échelle qui monte jusqu'au ciel et sur laquelle des anges montent et descendent. (Colonne vertébrale) (Cf René Guénon : "Le roi du monde" pp. 59 à 66, Gallimard)

Le nom Étienne signifie donc l'initiation, ou l'initié par excellence qui, à l'instar du soleil, (sol invictus) est vainqueur de la mort et renaît à une nouvelle vie.

Des paysans disent parfois que la saint Étienne est le trou du c.. de l'année. Passage étroit, petite couronne, mais la couronne n'est-elle pas l'apanage des rois ? C'est bien par ce "passage" qu'ils sont en relation avec le ciel.

Ici, le spirituel n'est pas une abstraction. Il est chevillé au corps qui, de la bouche à l'anus et jusqu'à toutes les autres portes du corps, est l'origine et l'objet de tous les souffles de la pensée humaine.

Autrefois, chez les Romains, on fêtait, au 21, la déesse Angérona, déesse des passages étroits. Elle est représentée avec un doigt sur la bouche. Elle est aussi un emblème du silence.

- Dans la nuit qui amène Saint Étienne, s'il fait du vent, le vin sera très abondant.

Mais il faut qu'il cesse à la fin de la nuit :

- S'il pleut le jour de saint Étiole, il n'est pas de badioles (cerises) (Bretagne)

- A la saint Étienne, les jours croissent d'une aiguille de laine.

- A la Saint Étienne pas de vent, pour le vin c'est excellent. (Auvergne)

- Si l'on veut que le raisin vienne, faut du chaud à la Saint Étienne

Ces deux derniers dictons sont appliqués à un Saint Étienne qui serait fêté le 20 septembre, selon Jean-Philippe Chassany dans son Dictionnaire de météorologie populaire. Mais nous n'avons pas trouvé de traces de ce saint dans les écrits spécialisés que nous connaissons. Peut-être s'agit-il d'une "condensation" entre le saint et Angérona dont le nom évoque l'angoisse "le rétrécissement" ?


27 décembre :

Saint Jean Apôtre : Selon la mythologie populaire, c'est "Jean qui rit" car il voit le soleil revenir et remonter dans le ciel. "Jean qui pleure" étant Saint Jean Baptiste qui, six mois plus tard, voit le soleil repartir et descendre.

L'Évangile de Saint Jean met dans la bouche de Jean-Baptiste la parole solaire : "Il faut qu'il croisse et que moi je diminue" (Jean III,30) Paroles interprétées populairement comme le destin des jours de l'année.

- A la Saint Jean se renouvelle l'an.

Jean est le seul apôtre qui ne soit pas barbu. Son aspect glabre peut être en rapport avec l'aspect glabre de la terre en hiver. Elle n'a plus de végétation. Tout semble être confiné à l'intérieur, au sous-sol. Jean-Baptiste lui, au solstice d'été, est présenté comme velu et son aspect est en rapport avec la terre qui a produit une végétation abondante. Il est un des maîtres de l'humidité fécondante. Jean l'Apôtre, lui, est du côté du vin et, aux noces de Cana, il demande même à Jésus de transformer l'eau en vin.

La fête de l'Épiphanie célébrait autrefois les noces de Cana.

- Jean et Jean se partagent l'an.

Jean l'apôtre et Jean-Baptiste se partagent les deux portes solsticiales. Ils renvoient au Dieu Janus qui détenait les deux clefs de ces portes. Janus est le Dieu à deux têtes : une tournée vers l'année qui se meurt et l'autre tournée vers l'année nouvelle. C'est un Dieu passeur, symbole du temps.

La clef d'or ouvrait la porte des cieux au solstice d'hiver, et la clef d'argent celle des Hommes au solstice d'été. A l'avènement du christianisme, la maîtrise de ces deux portes en est revenue à la papauté. Les attributs du Pape sont deux clefs dessinées sur son blason.

Voir : Le cycle annuel des saints Jean


28 décembre :

Les Saints Innocents, commémorant le massacre des enfants innocents. C'était, autrefois, le jour des fous pendant lequel tout se faisait à l'envers. Jour inspiré, sans doute des fêtes romaines des Saturnales et faisant partie des 12 jours dits "épagomènes" (supplémentaires) qui vont de Noël à l'Épiphanie et qui marquent la différence entre l'année solaire et l'année lunaire. Ce sont 12 jours inversés pendant lesquels on vit la nuit et on dort le jours. Le temps y marche à l'envers. La nuit est éclairée.

Hérode avait eu six fils : Antipater, Alexandre, Aristobule, Archélaüs, Hérode Antipas et Philippe. La zizanie s'était installée dans la famille. Il voulaient tous être Hérode à la place d'Hérode. Alors pensez-donc, le jour où trois Rois Mages vinrent d'Orient raconter qu'un nouveau roi était né, Jésus, son sang ne fit qu'un tour et il demanda aux mages de repasser leur dire où se trouvait cet intrus.

Comme les Mages n'avaient pas du tout envie de dénoncer celui pour qui ils étaient spécialement venus, ils repartirent par la mer sur des vaisseaux Tharsiens. Hérode apprenant ça, fit brûler tous les vaisseaux et ordonna de tuer tous les enfants en bas âges. Il fut bien punit car on égorgea aussi son petit fils. Il y aurait eu 44.000 massacres d'innocents.

Puis il fut à nouveau en conflit avec ses enfants, surtout avec Alexandre, et Aristobule qui était devenu un savant rhétoricien. Ils avaient soudoyé le barbier qui rasait Hérode afin qu'il lui coupe la gorge en même temps. Mais ça ne marcha pas, le barbier n'avait, sans doute, pas osé.

Alexandre se moquait de son père en disant qu'on ne pouvait rien attendre d'un vieux beau qui se teignait les cheveux pour paraître plus jeune. Hérode fit tuer Alexandre et Aristobule et mit Antipater au poste de successeur. Mais celui-ci fut aussi remplacé car il essaya d'empoisonner son père. César-Auguste apprenant qu'Hérode avait tué ses fils aurait dit : "j'aimerais mieux être le porc d'Hérode qu'un de ses fils car il épargne les porcs et fait tuer ses enfants."

A l'âge de 70 ans, Hérode l'Ascalonite tomba gravement malade. Non seulement il eut la fièvre mais il avait des douleurs partout. Son corps pourrissait. Il respirait mal, ses pieds étaient enflés, ses testicules étaient rongés par les vers. On le mit dans un bain d'huile et il en sortit presque mort.

Il avait l'habitude de manger une pomme après chaque repas. Il la pelait avec une épée. Comme il voulait se suicider, il leva l'épée pour se frapper mais un cousin l'en empêcha. Cependant, dans le palais, on crût qu'il était mort. Aussitôt, son fils, Antipater exulta. Hérode l'apprenant, fit tuer Antipater et nomma Archélaüs, comme son successeur. Puis il mourut cinq jours après (Légende Dorée)

Les petits Bollandistes sont assez pudiques en ce qui concerne les Innocents mais n'épargnent pas Hérode : "Une chaleur lente le dévorait au dedans. Il avait une faim si ardente que rien ne pouvait le rassasier. Ses intestins étaient pleins d'ulcères. Des coliques violentes lui faisaient souffrir d'horribles douleurs... plusieurs parties de son corps étaient si corrompues qu'on en voyait sortir des vers...Son haleine était si mauvaise qu'il était presque impossible d'approcher de lui."

Saint Augustin ajoute "qu'il aura au jugement de Dieu toute l'armée des Innocents... qui auront une langue forte et éloquente pour demander justice de sa cruauté."


29 décembre :

Saint David (aimé) Roi d'Israël.

Il serait le fils de Jessé, étant d'ailleurs désigné en plusieurs endroits sous le simple nom de "Ben Ishaï" (fils de Jessé).

Il est connu pour avoir vaincu le géant Goliath à l'aide de sa fronde. Il eut Abigaïl pour seconde épouse.

Dans la Bible, David devient roi du peuple d'Israël. À la tête de ses armées, David parvient à vaincre définitivement toutes les nations alentours. En établissant l'influence d'Israël depuis l'Égypte jusqu'à l'Euphrate, David ouvre ainsi une ère de prospérité et de paix pour son peuple. Il fait de Jérusalem la capitale de son royaume et il y installe le coffre sacré qui marque le lieu de la présence de Dieu.

Le berger David abat d'un coup de fronde le champion philistin Goliath dans la vallée d'Elah. Il entre au service de Saül dont il épouse la fille, Mikal. Sa renommée de héros va grandissante au fil des combats qu'il mène aux côtés de son maître, jusqu'à rendre jaloux ce dernier, puis haineux au point de vouloir sa mort. Mikal couvre la fuite de son époux lors d'une des nombreuses tentatives d'assassinat commanditées par son père.

David envoya Joab faire le siège de Rabba. Pendant ce temps, restant à Jérusalem, David coucha avec Bethsabée, (septième fille) épouse d'un officier dévoué, Urie le Hittite. Bethsabée devint enceinte. Après avoir vainement tenté de masquer son adultère, David écrivit une lettre à Joab, et la fit porter par Urie le Hittite : "mettez Urie en première ligne au plus fort de la bataille puis reculez derrière lui : qu'il soit frappé et qu'il meure."

Bethsabée engendra Salomon.

Le nom "David", orthographié en hébreu DWD, veut dire bien-aimé et est employé avec ce sens dans le Cantique des Cantiques (DWDY, Dodi, "Mon bien-aimé"). Dans les livres tardifs de la Bible, "David" est orthographié DWYD.

David est décrit comme un guerrier, un musicien et un poète (on lui attribue traditionnellement l'écriture de nombreux psaumes). Il est souvent représenté avec une harpe.

Dans le jeu de carte, il représente le Roi de Pique. Le pique étant la pointe d'une hallebarde.

Saint Thomas Becket (12ème s.) Archevêque de Cantorbery


30 décembre :

Saint Sabin

Fut fouetté avec des cordes plombées. Il en mourut à Spolète en Espagne au 4ème siècle.

Saint Roger (germ. : lance glorieuse, ou latin : de rogatio : prière)

Au temps où l'on se volait souvent les reliques des saints, des habitants de Barlotta, dans les Pouilles, se rendirent à Canossa, en Émilie Romagne, pour piller l'église. Ils emportèrent celles de "l'Évêque Roger" et en firent un saint de premier ordre alors qu'il n'avait sans doute pas existé. Ils le fêtent aujourd'hui.


31 décembre :

- Chaque saint Sylvestre donnée, te rendra plus vieux d'une année.

- Si dans la nuit de saint Sylvestre le vent souffle du sud, l'année sera chaude et prospère

- Si le vent vient de l'ouest, on aura abondance de lait et de poisson.

- Si le vent vient du nord, tempêtes fortes et vagues de froid.

- Si le vent vient de l'est, les arbres seront chargés de fruits.

- Si le vent souffle du nord-est, de grandes calamités sont à craindre.

En Wallonie, les 4 vents se réunissent au carrefour des quatre chemins. Celui qui souffle le plus fort à Minuit dominera toute l'année

Saint Sylvestre (forestier) (4ème siècle)

Le nom de Saint Sylvestre convient bien au dernier jour de l'année car il signifie "forêt". En ce dernier jour et avant le grand passage à la nouvelle année, l'emblème est la forêt où l'on se régénère.

Constantin (le mari-fils-frère d'Hélène) persécutait encore les chrétiens. Il fut puni et devint lépreux.

Pendant ce temps, par prudence, Sylvestre s'était caché dans la montagne avec d'autres disciples.

Pour guérir Constantin, les prêtres décidèrent qu'il devait se baigner dans le sang de trois mille enfants. On fit donc arrêter les enfants. Mais les mères éplorées, habillées de noir, les cheveux dénoués, vinrent avec force de hurlements pitoyables essayer de toucher le coeur de l'empereur. - on se serait crû devant la tour Eiffel le soir du réveillon.

N'empêche que ça a marché. Constantin qui était prêt à "passer à l'acte" a fait arrêter le compte à rebours et la marque de l'inexorable à disparu. Il rendit donc les enfant à leurs mères et tout le monde alla se coucher.

Constantin fit alors un rêve. Saint Pierre et Saint Paul lui apparurent et lui ordonnèrent d'aller chercher Sylvestre qui le guérirait. Au saut du lit, il envoya des soldats sur le Mont Socrate où était caché Sylvestre. Celui-ci crût sa dernière heure venue. Mais dès qu'il fut rassuré sur les intentions de Constantin, il le fit plonger trois fois dans une piscine d'eau miraculeuse et le guérit de sa lèpre.

Ainsi baptisé, Constantin se convertit et permit aux chrétiens la liberté de culte. Il fit partie des catéchumènes. S'ensuit une longue dispute avec douze plus ou moins Sages, sur le bien-fondé de la sainte Trinité et sur la folie de la croix.

Le dernier des douze s'appelait Zambri et prétendait connaître parfaitement le nom du Dieu Tout-Puissant. "dont la force est plus grande que les rochers et aucune créature ne saurait l'entendre." Il demanda qu'on lui amène un taureau puissant. "dès que le nom du Tout-Puissant aura sonné à son oreille, tout aussitôt, le taureau mourra." On amena le taureau et dès que Zambri eut chuchoté un nom à l'oreille du taureau, celui-ci expira. Alors tout le monde acclama Zambri et insulta Sylvestre. Mais celui-ci répondit : "Zambri a prononcé le nom du pire des démons, c'est pour ça qu'il a fait mourir le taureau. Mais le nom de mon Dieu le fera revivre." Alors il prononça le nom de Dieu dans l'oreille du taureau qui ressuscita. Tout le monde acclama Sylvestre et insulta Zambri.

Un peu plus tard, on vint trouver Sylvestre pour lui demander s'il ne pourrait pas délivrer le pays des méfaits d'un dragon qui logeait au fond d'une fosse mais qui, par son souffle malsain, tuait plus de trois cents personnes par jour.

Sylvestre accepta. La nuit, Saint Pierre lui apparut pour l'encourager. Le lendemain, accompagné de deux prêtres, Sylvestre, portant une lanterne à la mains, descendit les quarante marches de l'escalier qui conduisait au fond de la fosse où se trouvait le dragon. La puanteur était si forte que les deux prêtres en étaient malades. Seul Sylvestre était à l'aise. - pas étonnant, c'est un homme sauvage. - Arrivé devant le dragon, Sylvestre prit un lien et lia la gueule du dragon malgré ses protestations, ses cris et ses sifflements.

Puis ils remontèrent par les quarante marches - ce qui fait quatre-vingt (jours) et ça nous mène à la chandeleur.

Après ça, tout le monde se convertit.

Les Bretons, qui savent tout, disent que Sylvestre était frère de Saint Gildas. Le merveilleux Anatole Le Braz raconte que dans la vallée du Roscoat, il y avait nombre de Seigneurs qui terrorisaient la contrée avec leurs chiens. Ceux-ci ravageaient les moissons et mordaient les paysans. Les gens de Plouzélambre en appelèrent à leur prince : Mélar, qui fit paraître un édit selon lequel les paysans avaient droit de tuer les chiens à coups de fourches.

Mais les Seigneurs, sous la direction de Rivod, oncle de Mélar, et qui convoitait ses terres, réglèrent son compte à Mélar et lâchèrent leurs chiens auxquels ils avaient donné la rage.

On fit appel alors à Saint Gildas de Tonquédec. Comme Gildas avait trop de travail, il envoya un message à Rome à son frère le pape Sylvestre.

Quinze jours plus tard, tout fut réglé et la paix régna sur la contrée.

Les chiens des Seigneurs n'osaient plus entrer dans la terre de Plouzélambre. Si leurs maîtres les y obligeaient, les chiens se retournaient contre eux et leur sautaient à la gorge.

Quant à Rivod, il devint enragé et se déchira de ses propres dents. Il fut condamné à errer sous la forme d'un chien noir.

Voir Saint Sylvestre

Pendant les 12 jours, les loups errent - la queue levée, le cul ouvert - et se nourrissent de vent.