4
février
ou Bérénice ou
Beronica
ou Vénisse
B |
onne fête à toutes les
“Véronique” : celles qui “portent la victoire”
ou les “vera ikon”, l'image vraie.
Elle toucha au sang du
“Seigneur-saigneur” en lui essuyant le visage et devint patronne
des menstrues.
Et des photographes.
Lorenzo Costa – XIVe
s.
Les petits Bollandistes fulminent
contre l’étymologie assez récente qui fait de Véronique “la
véra ikon”, la “vraie image.”
Cependant nous avons là un “travail” de
l’imaginaire populaire qui rapproche la forme du nom et le récit
évangélique racontant qu’une femme pose un linge sur la
face du Christ. L’empreinte qui nous est restée sous le nom de
“voile de Véronique” restitue la “photo” de
Jésus. Elle est devenu un objet de culte.
V |
éronique, fêtée le 4 février, (aussi le 12 juillet à certains endroits) trouve sa place dans le cadre des premiers jours de février au sein desquels domine la Purification-Chandeleur au 2. Nous nous plaçons ici dans une perspective mythologique. La perspective historique c’est autre chose.
Les visions de Catherine
Emmerich (1) nous apprennent
qu’elle était cousine de Saint Jean-Baptiste. Elle fut admise dans
la cellule de Jean-Baptiste après que celui-ci eut la tête
coupée. Elle recueillit son sang.
Dans l’évangile
de Nicodème, elle apparut alors que les juifs réclamaient la mort
de Jésus. Elle clama qu’elle était
l’hémoroïsse de l’évangile, celle qui fut
guérie de ses pertes de sang en touchant le manteau du Christ.
Elle se serait d’abord
appelée Séraphia (brûlante) et serait
née en Phénicie.
Catherine Emmerich nous dit
encore que Véronique était une tendre amie de la Vierge Marie.
Elle avait douze ans lorsqu’elle assista au mariage de Joseph et de
Marie. Quand Jésus avait “fugué” pour aller
prêcher dans le temple, c’est Véronique qui lui servait de
cantinière dans sa propre maison. Elle fit de même juste avant sa
passion.
Aux noces de Cana, elle
prépara la décoration de la table avec des fleurs.
Lors de la montée au
calvaire, il y avait des gens “bon chic bon genre” qui
s’écartaient car ils avaient peur de se souiller. Seule
Véronique étendait devant Jésus des vêtements
qu’elle avait recueillis ça et là. Puis elle lui essuya la
face. C’est là que Séraphia fut appelée
Véronique à cause de ce qu’elle avait fait.
En fait, elle avait
préparé une cruche de vin aromatisé et un linge. Elle se
fraya un passage parmi les soldats. Arrivée près de Jésus,
elle lui donna le linge qu’il s’appliqua lui-même sur son
visage ensanglanté et le lui rendit en disant merci. Séraphia
n’eut pas le temps de lui faire boire le vin car les soldats l’en
empêchèrent.
Elle ramassa le linge et
rentra dans sa maison où elle découvrit la marque du visage et
dit “Maintenant je veux tout quitter, car le Seigneur m’a
donné un souvenir”.
Les saintes femmes vinrent
avec Marie chez Véronique - elles étaient dix-sept. Elles
pleuraient en contemplant le visage du Seigneur. Elles prirent le vase de vin
aromatisé que Véronique n’avait pu faire boire au Christ,
et partirent vers le Golgotha. Elle donnèrent un pourboire aux soldats,
mais malgré cela, elle ne purent faire boire Jésus.
Véronique aida les femmes, lorsqu’on perça le flanc de Jésus, à recueillir le sang et l’eau dans des fioles. Elle était encore là lorsqu’on le porta au tombeau.
Elle était toujours de
la partie.
Comme Véronique
pensait que le voile ne devait pas rester en sa seule possession, elle le porta
à Rome. Elle y fut
reçue par l’empereur Tibère-César qui était
atteint d’une grave maladie. Il était dans sa chambre
carrée, pas très grande, sans fenêtre. La lumière
venait d’en-haut.
Véronique déploya le suaire que l’empereur ne toucha
pas mais qu’il vit. Cela suffit à le guérir.
Pas étonnant qu’elle
soit la patronne des photographes.
Tibère, à la suite de
sa guérison, défendit les chrétiens contre les
persécutions que le sénat avait décrétées.
(1) Visionnaire née le 8
septembre 1774 en Allemagne et décédée le 9 février
1824
@
L |
e culte de Véronique
s’est poursuivi par la seule institution du chemin de croix.
Il y a plusieurs voiles de
Véronique parce que, dit-on,
elle plia le voile en trois. En le dépliant, elle trouva la face
imprimée sur chaque partie
On dit qu’elle est morte
à Rome mais Catherine Emmerich dit qu’elle est morte à
Jérusalem.. Tibère l’avait comblée d’honneur
mais elle lui demanda la permission de rentrer à Jérusalem. Une
fois à Jérusalem, elle fut enfermée dans un cachot et y
mourut de faim.
Une autre tradition veut
qu’elle soit venue mourir en Gaule.
Un dominicain de Lodève,
Bernard de la Guionie raconte que lorsque saint Martial est venu en Gaule, en
47, il était accompagné d’un homme qui s’appelait Amateur (amoureux)
et qui était marié à une Véronique, amie de la
Vierge. Amateur se retira dans un ermitage qui devint Roc-Amadour.
Véronique se retira à Soulac, près de Bordeaux.
Saint Amateur ne serait autre que
Zachée, époux de Véronique.
Elle y apporta du lait de la
Vierge ? Ce lait fut conservé comme relique.
D’où venait le
lait de la Vierge ? Catherine Emmerich
nous raconte que la Sainte Famille qui fuyait Hérode se
réfugia dans une grotte avec l’enfant. Comme elle avait
été fort énervée par la poursuite, lorsque vint
l’heure de l’allaitement, elle exprima son lait dans la petite
cavité d’une pierre blanche de la grotte. Elle en parla à
un berger qui, plus tard, recueillit dévotement le lait pour le porter
à sa femme qui était en mal de lait. Mais lorsque celle-ci eut
touché le lait offert par son mari, son lait revint en abondance.
D’autres disent que la
Vierge laissa tomber une goutte de lait sur une pierre qui devint blanche.
L’eau qui tomba ensuite sur cette pierre prit la couleur blanche et
servit aux nourrices pour avoir
plus de lait.
Si l’on accepte que Sainte
Véronique soit venue à Soulac, elle y est morte à 87 ans.
Véronique ou Vénice ou
Vénisse est invoquée par les femmes contre leurs maladies et pour
un bon fonctionnement des cycles menstruels. A Paris et à Liège,
elle est patronne des lingères.
C’est aussi la fête des
“Bérénice” aux cheveux d’or.
Bérénice était
princesse égyptienne qui consacra ses cheveux à Aphrodite afin
d’obtenir le retour de son mari. C’est beau !
Ce n’est pas pour rien
qu’elle est parvenue au ciel pour y figurer une belle constellation.