Saint Clément

(Cleos-mens : Gloire de l’esprit - ou clemens : Douceur)

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Calendrier novembre

 

23 novembre

Texte WB

 

 

Certains disent que Clément était d’origine juive. D’autres disent que Clément était romain, fils du sénateur Faustinien ou Faustus, allié de Vespasien. Sa mère se serait appelée Mattidie. Ses frères aînés, des jumeaux, Faustinus et Faustinianus.

 

Mattidie, poursuivie par les assiduités de son beau-frère, (d’autres disent que c’est par amour pour un esclave) quitta Rome pour Athènes avec ses deux aînés, mais ils disparurent tous les trois dans un naufrage.

 

Mattidie échoua sur une plage où elle poussa des “clameurs et des hurlements extraordinaires” en s’apercevant que ses jumeaux n’étaient pas avec elle. Puis elle se déchira les mains avec ses dents et se fit de terribles blessures. Enfin se présenta un femme qui raconta qu’elle avait perdu son mari, jeune matelot, et que par amour pour lui, elle avait décidé de ne pas se remarier. Ca consola un peu Mattidie qui resta habiter avec la femme. Quelques temps plus tard, Mattidie eut les mains paralysées à la suite de ses déchirures. De plus son hôtesse fut paralysée des deux jambes. Mattidie en fut réduite à mendier.

 

Faustus partit à leur recherche mais disparut aussi pendant vingt ans.

 

Clément se trouvant seul à Rome, fit des études et devint philosophe.

 

Un jour que Saint Barnabé était en train de prêcher, Clément se moqua de lui et lui posa la question essentielle : “Le moucheron est un tout petit animal; comment se fait-il qu’il ait six pattes et encore des ailes, tandis que l’éléphant, qui est si gros, n’a pas d’ailes et seulement quatre pattes ?

Saint Barnabé, vexé, le traita d’insensé et lui fit remarquer qu’on ne pouvait pas parler des créatures si l’on ne connaissait pas le créateur. Ca fit un tel effet sur Clément qu’il se mit à parcourir le monde à la recherche des preuves de l’immortalité de l’âme.

C’est le sort de tous les héros. Ils sont souvent abandonnés par leurs parents et ils errent ça et là.

 

Dans ses voyages, il rencontra Saint Pierre et resta avec lui. Un jour ils débarquèrent dans l’île où mendiait Mattidie. Elle était assise dans le port. Saint Pierre la voyant lui reprocha de mendier plutôt que d’essayer de travailler. Elle lui expliqua qu’elle ne pouvait plus se servir de ses mains parce qu’elle les avait trop mordues dans son désespoir. Saint Pierre, en bon thérapeute lui fit vider son sac et comprit qu’elle était la mère de Clément. Il la ramena au vaisseau où était Clément. Quand Clément vit Pierre tenant à la main une vieille femme toute sale, il se mit à rire. Elle s’approcha de Clément et se mit à lui donner des baisers. Mais Clément, dégoûté la repoussait en la prenant pour une folle. Pierre lui dit “pourquoi repousses-tu ta mère ?” A ces mots, Clément tomba dans les bras de sa vieille mère et la couvrit de baisers.

 

Sur ces entrefaites arrivèrent Nicétas et Aquila, les deux anciens disciples de Simon le magicien. (actes des apôtres 8, 9-24) Entendant toute cette histoire, ils dirent, mais nous sommes Faustinus et Faustinianus, lorsque nous avons fait naufrage, nous nous sommes accrochés à une table qui a fait office de radeau. Des pirates nous ont recueillis et nous ont fait changer de noms puis nous ont vendus comme esclaves à un honnête femme nommée Justine. Nous avons appris la philosophie et nous nous sommes attachés pour un moment à Simon le Magicien que nous avons quitté à cause de ses fourberies.

Apprenant cela, Mattidie tomba en pâmoison. Quand elle revint à elle, tout le monde tomba dans les bras les uns des autres en pleurant longtemps.

 

Arriva un pauvre vieillard qui s’occupait beaucoup d’horoscopes. Il leur dit que quoi qu’ils pensent, ce qui est dans leur horoscope leur arrivera. Il leur expliqua que dans son propre horoscope, tout était prévu pour le destin de sa famille : sa femme était partie etc. Clément, en regardant le vieillard se dit “celui-là, je l’ai déjà vu quelque part”.

Pas la peine de vous raconter la suite qui est hyper compliquée, avec des histoires de changement de visages provoquées par Simon le magicien. Ce vieillard, était le père disparu depuis vingt ans.

Ainsi, toute la famille s’était retrouvée et ils pleurèrent longtemps dans les bras les uns des autres.

 

Quelque temps après, Clément fut sacré évêque par Pierre.

D’autres disent qu’il fut disciple de Saint Paul.

Il fut finalement élu pape après Lin et Anaclet. Ce fut donc le 3ème pape après Saint Pierre. Il siégea pendant neuf ans, deux mois et dix jours, de 67 à 76, pendant les règnes de Galba à Vespasien.

 

Un jour, arriva une cruelle persécution contre les chrétiens.

C’était Torcutien comte des offices, qui présidait à ce massacre. Il obligea Mammertin, un de ses préfets, à faire comparaître le pape Clément devant les tribunaux, pour sacrilège envers les dieux. Mais comme il ne trouvait pas en Clément de quoi le faire condamner, il en informa l’empereur Trajan qui répondit que si Clément ne voulait pas sacrifier aux dieux, il fallait l’exiler.

 

Et Clément fut condamné à un voyage forcé vers la Chersonèse Taurique (Crimée).

Mammertin avait pitié de lui. Il lui fit préparer un bateau confortable en lui souhaitant bonne chance et un court bannissement.

Arrivé en Crimée, Clément trouva plus de 2.000 chrétiens qui étaient condamnés aux durs travaux de carrières.

Clément les fortifia dans leur foi.

Une chose très pénible est qu’il n’y avait pas de source à proximité pour y boire. Ils devaient envoyer quelqu’un chercher l’eau à plus de deux lieues. Clément se mit en prière, et, peu après, il vit sur la montagne un agneau qui marquait un endroit avec sa patte. Il s’y rendit avec une bêche. Au premier coup de bêche, une fontaine jaillit.

 

Ce miracle fit la réputation de Clément en Crimée. Beaucoup se convertirent et les temples payens furent abattus. Trajan apprenant ça envoya le président Ausidien, pour arrêter l’hécatombe.

Comme il n’arrivait pas à ses fins, il s’en prit à Clément qu’il condamna à être jeté dans la mer avec une ancre au cou. Le pauvre fut conduit en pleine mer et noyé. Les chrétiens éplorés suivaient le sacrifice depuis la plage.

 

Cela se passait le 23 novembre de l’an 100.

 

Peu de temps après sa mort, deux de ses disciples, Corneille et Phoebus, proposèrent à tous les chrétiens de se mettre en prière pour connaître l’endroit où était mort Clément. Miracle, pendant qu’ils priaient, la mer se retira de deux lieues. Il suivirent en foule, à pieds secs, et trouvèrent une petite chapelle bâtie par la main des anges où reposait Clément.

 

Un ange leur apparut pour leur demander de laisser là le corps du pontife. Il les avertit que chaque année, à la même période, la mer se retirerait afin que tous puissent aller rendre hommage au saint.

 

La mer se retira chaque année, pendant plusieurs siècles, et l’on assista à toutes sortes de miracle et de guérisons. Les gens du pays se convertirent de sorte qu’il ne restait plus un payen.

Un année, une femme qui faisait partie des pèlerins, laissa, sans y penser, dormir son enfant dans la chapelle. Elle s’en aperçut au moment où elle revint sur la plage. Mais la mer avait déjà recouvert l’édifice. L’année suivante, elle retrouva son enfant sain et sauf, toujours endormi dans le sanctuaire.

 

Saint Clément est patron de la Crimée, de Séville, ainsi que des bateliers de Bruges (sans doute à cause de son emblème : l’ancre)

On l’invoque contre les maladies d’enfants.

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