le 28 février
Saints Romain et Lupicin de Condat
Saint Romain et Saint Lupicin
naquirent vers la fin du IVème siècle dans ce qui est
aujourd’hui le Haut Bugey. Il semble qu’ils soient nés
à Izernore (Ain)
Romain n’était pas
très porté sur le travail intellectuel, ce qui fait qu’il
n’était pas très “doué” pour
l’école. Par contre, il possédait de hautes vertus de charité.
Renonçant au mariage, il alla
trouver l’abbé Sabin, qui dirigeait le monastère
d’Ainay, à Lyon. Celui-ci le forma à la vie monastique.
Vers l’âge de 35 ans, il
alla se fixer à Condat, dans les forêts du Mont Jura. Il y
partagea son temps entre la prière et le travail des mains. Il passa
ainsi quelques années dans la solitude et au milieu des bêtes
féroces.
Mais cela n’allait pas durer.
De son côté, Lupicin
qui s’était marié, perdit sa femme et aussi son
père. Après ces épreuves, il décida de rejoindre
son frère Romain dans la solitude.
C’est alors que le démon,
jaloux de cette sainte union leur fit subir mille tentations intérieures
mais aussi les molestait par bien des mauvais traitements, jour et nuit. Par
exemple, il faisait tomber des pluies de pierres.
Un jour où ils en avaient
assez de cette situations, il quittèrent leur ermitage. Après
avoir raconté toutes leurs doléances à une dame charitable
qui les avait accueilli, ils revinrent plus décidés que jamais
à ne pas se laisser faire.
Il avaient établi leur
demeure au fond d’une gorge, sous un énorme sapin. Ce fut le noyau
autour duquel se forma l’abbaye de Condat. Très vite, des
disciples arrivèrent. Les deux frères animaient ensemble la
communauté.
Romain était de
caractère doux et dirigeait ses moines sur un mode paternel alors que
Lupicin était plutôt rigide et la sévérité
présidait à ses décisions. Heureusement, elles
étaient toujours tempérées par la bonté de Romain.
Lupicin ne dormait que sur un banc et ne mangeait que tous les trois jours. Il
ne buvait jamais de vin. Les huit dernières années de sa vie, il
ne buvait plus. Quand la soif le prenait, il trempait ses mains dans
l’eau pour se rafraîchir.
En raison du nombre des disciples,
il fallut que Lupicin parte avec un groupe de moine fonder un autre
monastère, à Lauconne. Mais Lupicin ne dirigeait pas sans son
frère et les deux monastères étaient sans cesse
habités par leur présence.
Une année où les
arbres fruitiers avaient donnés en abondance, les moines de Condat se
permirent quelques abus qui furent rapidement reprochés par Romain. Mais
les ils se révoltèrent. Romain fit appel à Lupicin qui,
pour les punir, ne leur servit que de la bouillie faite sans orge et sans sel.
Quand les moines virent leurs murmures inutiles, douze d’entre eux
quittèrent le monastère. Romain reprocha à Lupicin son
austérité et pleura ses frères absents. Mais plus tard,
ils revinrent tous et se repentirent.
En l’an 444, Célidoine,
évêque de Besançon, fut déposé pour avoir
épousé une veuve. Saint Hilaire, évêque
d’Arles, était venu spécialement à Besançon
pour l’affaire. Entendant parler des vertus de Romain, il le fit mander
et l’ordonna prêtre.
La réputation de Romain se
fit telle qu’on fut obligé de bâtir d’autres
monastères dans les Vosges et jusqu’en Allemagne. Un des
monastères fut celui du Canton de Vaud dont le lieu prit le nom de
Romain-Moutier.
Romain rédigea une
règle qu’il tira de celle des moines de Lérins. De plus, il
institua la défense de manger de la chair.
Sa soeur vint le rejoindre et fonda
un monastère pour femmes à la Baume, près de Lauconne.
Un jour, Romain qui allait visiter
le tombeau de saint Maurice, à Agaune, fut surpris par un violent orage.
Il demanda l’asile dans une cabane de lépreux où il passa
la nuit sans aucune répugnance pour l’affreuse maladie de ses
hôtes. Le matin, il partit de bonne heure. Peu après, en se
réveillant, les lépreux constatèrent qu’ils
étaient parfaitement guéris. Persuadés que leur
guérison venait de Romain, il lui coururent après mais ne purent
le rattraper. Par contre, ils répandirent rapidement la nouvelle du miracle. Ce qui rajouta
à la réputation de Romain qui fut accueilli en grandes pompes à
son retour.
Bien vite, il alla se retirer
à son monastère de Condat et y mourut quelques temps
après.
Son corps fut transporté au
monastère de la Baume, selon le désir de sa soeur. Il y resta
jusqu’en 1522, date à laquelle il fut consumé dans un
incendie. Ses derniers reste sont aujourd’hui dans l’église
de saint Romain de Roche.
L’Abbaye de Condat prit
ensuite le nom de Saint Oyend, après la mort de cet abbé.
Ensuite, elle devint l’abbaye de Saint Claude après la mort de
celui-ci.
On représente saint Romain et saint Lupicin à genoux,
sous une grêle de cailloux. Ou encore en abbé, travaillant la
terre ou lavant les pieds des malades. Ou encore avec une crosse à la
main et une petite église.