Saint Dosithˇe
(VIème s.)

(don de Dieu)

 

23 février

 

 

Texte WB

 

O

n ne connaît rien du lieu ni du temps où il vécut. Il fut élevé par un des principaux officiers de l’armée de l’empereur d’Orient. Dosithée reçut de son officier une éducation mondaine un peu molle et relâchée. Il était sensible et ne manquait pas de générosité. Cependant, l’officier ne l’informa jamais de la vie des chrétiens. C’était un très gentil garçon, point.

 

Un jour, où il discutait de choses et d’autres en buvant des doses de thé avec ses copains et copines Eunucule, Antonine, Chantalia, Nympha, Eubule et autres Diodores, il vinrent à parler de leurs dernières vacances. Quelqu’un raconta qu’il avait visité Jérusalem et que c‘était une belle ville à faire, que c’était fabuleux, surtout qu’il fallait voir Gethsémani où l’on pouvait acheter plein de souvenirs variés et tout et tout.

Habité tout à coup par une pulsion touristique, Dosithée demanda à son officier la permission d’aller en vacances à Jérusalem. L’officier accepta. De plus, afin que le voyage soit bien organisé, il demanda à un de ses amis intime d’accompagner Dosithée.

 

U

ne fois à Jérusalem, ils passèrent par Gethsémani. Là, Dosithée se trouva tout à coup devant un tableau qui représentait les supplices des damnés ? - Curieux car les tableaux n’existaient pas à cette époque ? Dosithée fut étonné puis effrayé par ces images.

Puis, il rencontra une dame d’une beauté extraordinaire mais quasi effrayante. Elle lui expliqua ce que signifiait tout ce qui était représenté sur le tableau. Dosithée lui exprima sa crainte de subir tous ces supplices.  Alors la dame lui dit que pour éviter cela, il devait jeûner et prier. Puis elle disparut.

 

Jeûner et prier !” d’accord, mais “ce n’est pas mon habitude se dit Dosithée.

Toujours est-il qu’il fut si troublé par cette rencontre qu’il changea subitement de régime alimentaire et passa le plus clair de son temps à genoux.

Son compagnon lui fit remarquer qu’il avait adopté un curieux comportement pour un homme du monde et que s’il voulait continuer, il ferait mieux de s’enfermer dans un monastère.

 

Il demanda partout, dans la rue, ce que c’était un monastère et quelqu’un le conduisit jusqu’à celui de Gaza en Palestine, chez l’abbé Séride.

 

L

’abbé, voyant un jeune homme si “bien fait, délicat, vêtu en habit de cour” craignait que ce ne fut une passade, une velléité de nanti.

Il fit donc examiner Dosithée par saint Dorothée, un de ses moines un peu médecin.

A toutes les questions que posait Dorothée, Dosithée répondait invariablement “je veux me sauver”. Un peu décontenancé, Dorothée passa au rapport chez Séride et lui confirma que si Dosithée n’était pas très clair, il était indemne de vice mais qu’il fallait le ménager tout de même.

 

Dorothée conseilla alors à Dosithée de manger ce qu’il voulait et autant qu’il voulait. Celui-ci lui répondit qu’il avait mangé un pain de cinq livres, soit deux kilos et demi. Dorothée lui dit “Et bien, ce n’est pas mal !”.

Mais deux jours après, il lui conseilla d’en retrancher une partie et lui demanda ensuite s’il avait assez mangé. Dosithée répondit qu’il n’avait pas tout mangé mais qu’il s’en trouvait bien quand même. Tous les jours, il lui demandait de retrancher une partie du pain et finit par lui conseiller de ne manger que trois onces par jour (125 gr.) ainsi que quelques petits restes de poisson ou d’autres mets qu’on servait aux malades.

C

omme Dorothée était infirmier-chef, il prit Dosithée à son service, le sachant doux, propre, soigneux et serviable.

Seulement, Dosithée, quand il n’obtenait pas le résultat voulu, se fâchait et certains mots un peu rudes lui échappaient. Les malades en prenaient un coup pour leur tranquillité. Mais chaque fois que cela lui arrivait, il filait en trombe dans sa chambre et fondait en larmes prosterné contre terre.

Ses collègues essayaient de le consoler mais ils finissaient toujours par recourir à Dorothée qui venait alors le trouver pour le calmer puis lui rappeler qu’il n’avait pas à crier contre les malades car c’étaient des représentants de Jésus-Christ.

Après bien des soupirs, Dosithée repartait travailler car il avait une confiance absolue en son maître.

 

U

ne fois ou Dosithée s’était encore laissé emporter brusquement à la suite d’une bêtise qu’il avait faite, Dorothée lança “Ici, il ne manque plus qu’une bouteille de vin, ça irait bien avec l’ambiance !” Dosithée le finaud, obéit à la lettre et courut chercher une bouteille de vin pour l’apporter à Dorothée. “Oh insensé”, dit Dorothée, “j’ai dit ça parce que vous parlez comme un Goth qui crie toujours pour rien, comme s’il était ivre !” Dosithée fila doux et reporta la bouteille dans la cave.

 

Dorothée s’occupa alors à l’endurcir un peu. Malgré les précautions qu’il prenait, Dosithée subissait difficilement ces épreuves qui devaient servir à renforcer son humilité. Un jour il cracha du sang, il était sans doute devenu tuberculeux.

Il déclina très vite malgré sa jeunesse. Sa seule impatience allait vers le jour de sa mort, jour où il pourrait “sortir de son exil”. A la dernière extrémité, il demanda à Dorothée “père permettez-moi de sortir de mon exil.”

Dorothée, la larme à l’oeil lui dit : “allez en paix mon fils” Et Dosithée expira en toute obéissance.

 

Un peu plus tard, Dosithée apparut à Dorothée. Il était au milieu d’une troupe de saints et resplendissait de lumière et de gloire.

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Dictons de février

 

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