Saint Eloi de Chatelac,

(Élu - El : Dieu)

et

Sainte Florence l'immigrée phrygio-poitevine.

(fleur)

 

1 décembre

et 25 juin

 

Sainte Florence

 

Si vous voulez, sans ségrégation, faisons un sort saisissable à sainte Florence, située secondairement à saint Éloi, et séduite à Séleucie par saint Hilaire serinant solennellement ses sermons stylés à la société phrygienne.

 

C'est l'hiver !

 

Hilaire de Poitiers avait été exilé en Phrygie par les arianistes. Au moment où la situation s'était améliorée, il fut convoqué à un concile à Séleucie (Silifke, au sud de la Turquie actuelle)

Pendant qu'il prêchait, une fille s'élança et sortit du rang des auditeurs pour venir se prosterner aux pieds d'Hilaire en le conjurant de la faire chrétienne par un signe de croix. Elle jura qu'elle ne se relèverait pas tant qu'elle n'aurait pas obtenu ce qu'elle demandait. Sans doute devait-il parler des beautés touristiques de la région poitevine parce que, quelques mois plus tard, (au printemps 360) Florence le suivit jusqu'à Poitiers. Il paraît qu'elle l'appelait son "père". Pourtant, elle en avait un, en Turquie, qui s'appelait Florent.

Arrivé à Poitiers, Hilaire la confina dans une étroite cellule à Comblé, près de Celle-l'Évêcaut. Il allait la voir de temps en temps. Mais elle ne vécut que 7 ans dans son ermitage.

Elle mourut le 1 décembre 367. Hilaire mourut un an après.

 

Touchant ces histoires de couples qui ne peuvent jamais se séparer.

 

Mais venons en à Saint Éloi

 

Le bon roi Dagobert

a mis sa culotte à l'envers

le bon saint Éloi lui dit "O mon roi !"

votre majesté est mal culottée

C'est vrai lui dit le roi

je vais la remettre à l'endroit

 

Le bon roi Dagobert

Chassait dans la plaine d'Anvers

Le grand Saint Éloi lui dit "O mon roi !"

Votre Majesté est bien essoufflé

C'est vrai lui dit le roi

un lapin courait après moi

 

Quand Dagobert mourut

le Diable aussitôt accourut

le grand Saint Éloi lui dit "O mon roi !"

Satan va passer faut vous confesser

Hélas lui dit le roi

ne pourrais-tu mourir pour moi.

 

Saint Éloi naquit à Chatelac, près de Limoges. Son père s'appelait Eucher et sa mère Terrigie. Comme il était très adroit, on le mit en apprentissage chez un orfèvre de Limoges, qui s'appelait Abdon et qui était maître de la monnaie de Limoges.

En peu de temps, il devint un très bon orfèvre.

 

Puis, il vint à Paris et se lia d'amitié avec le trésorier de Clotaire II. Comme le trésorier avait dit beaucoup de bien sur Éloi, Clotaire commanda à Éloi un trône qui devait être magnifique. Il lui donna tout l'or et toutes les pierres précieuse qu'il voulait. Comme Éloi était très honnête, avec la quantité de richesses qu'il avait reçu, il fabriqua deux trônes à la place d'un.

Clotaire fut ébloui autant par les deux trônes que par l'honnêteté d'Éloi qui gagna l'estime du souverain. Il le garda à son service.

 

Mais Éloi n'était pas qu'un bon orfèvre, il était aussi très pieux et très humble. Tous les soirs, il se prosternait sur le sol, dans une chambre au plafond de laquelle il avait pendu toute une série de reliques et disait : "Souvenez-vous, Seigneur, que ma vie n'est qu'un souffle de vent ! Pardonnez-moi car mes jours ne sont qu'un pur néant ! Pouvez-vous me dire si mes pénitences et mes prières vous sont agréables ?" Puis, Dieu lui dit : "Éloi, votre prière est exaucée." A ce moment là, il vit qu'une liqueur très parfumée s'échappait des reliques et lui tombaient sur la tête et un baume lui coulait sur la robe.

 

Il raconta l'affaire à Saint Ouen, qui n'était encore qu'un jeune homme de la cour. Ouen fut si impressionné qu'il se mit à se consacrer à Dieu en restant aux abords périphériques du maître.

Clotaire mourut et son fils Dagobert eut pour Éloi la même affection que son père. Ils passaient ensemble des moments délicieux et Éloi ne cessait de rappeler à Dagobert qu'il avait mis ceci ou ça de travers. Mais Dagobert lui en était reconnaissant. Ce "chouchoutage" attirait des jalousies et l'on essaya de noircir sa réputation. Mais ces calomnies ne servirent qu'à mettre ses qualités en évidence.

 

Il s'occupait toujours à des travaux d'orfèvrerie. Pendant qu'il travaillait, il lisait, en même temps des livres saints. Il était si sage qu'on venait le voir de partout. Il rachetait tous les esclaves qu'il pouvait.

Chaque fois qu'il sortait dans la rue, dit Saint Ouen, il était environné comme une ruche de mouches à miel. Il faut dire qu'il avait toujours avec lui une bourse bien remplie et qu'il ne cessait de donner aux uns et aux autres.

 

Il était intelligent et fin diplomate, si bien qu'il réussit dans des négociations politiques difficiles avec d'autres princes. Un jour qu'il avait été envoyé en ambassade, il se para d'une ceinture d'argent signe de sa dignité d'ambassadeur. Mais il vendit la ceinture et distribua l'argent aux pauvres.

 

Il désirait que le roi lui accorde la terre de Solignac, en Limousin, afin d'y construire un monastère. Il dit à Dagobert que c'était pour y construire une échelle qui leur aurait permis à tous deux de monter au ciel. Comment voulez-vous que Dagobert refuse ?

Il y bâtit une abbaye. Quand elle fut terminée, il songea à en bâtir une à Paris. Comme il s'aperçut que l'on avait mal calculé l'espace et que celui-ci était plus grand que ce qui lui avait été octroyé, il courut en demander pardon à Dagobert. Mais Dagobert ému de l'honnêteté d'Éloi lui accorda le double de terrain. Éloi y construisit l'église Saint Paul.

Enfin, il construisit l'église de Saint Martial et fit amener des reliques du saint depuis le Limousin. Lorsqu'elle passèrent devant la prison, les chaînes des prisonniers se rompirent et toutes les portes furent ouvertes.

 

De temps en temps, il allait à l'abbaye de Luxeuil fondée par Saint Colomban et qui était dirigée par Saint Eustase.

Puis il reçut le don des miracles. Il guérit un aveugle, deux boiteux, la main séchée d'un pauvre et ressuscita un mort. Puis il multiplia quelques gouttes de vin et réussit à en donner à une troupe de mendiants.

Cette généreuse prodigalité envers les pauvres ne l'empêcha pas de construire les précieuses châsses de saints Denis, Germain, Lucien, Piat, Quentin, Maximien, Julien, Martin et Brice, Séverin, saintes Colombe et Geneviève. Il avait le don de trouver où étaient enterrés les corps des saints, pour leur construire des châsses. Il les sentait de loin.

 

Un jour, il fut nommé évêque de Noyon. Il fut ordonné prêtre par l'évêque de Mâcon et sacré évêque à Rouen, avec Saint Ouen.

Il combattit les fêtes payennes. Il élimina les danses de la Saint Pierre. Mais comme des gens révoltés l'injuriaient, ils furent possédés par des démons jusqu'à l'année suivante. Puis, Éloi les délivra.

Il interdit plusieurs prêtres vicieux qui provoquaient des scandales. Un jour, un prêtre interdit voulut quand même dire la messe, il sonna la cloche mais aucun son n'en sortit. Ce n'est que trois jours plus tard que le son se produisit à la demande des paroissiens qui avaient témoignés de ce que leur prêtre avait fait amende honorable. Un autre voulut monter à l'autel mais Éloi tendit son bras et le prêtre tomba raide mort.

Il rendit sec un noyer, parce que le propriétaire reprochait aux domestiques d'Éloi d'avoir cueilli quelques noix.

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Il expira le 1er décembre 659.

On vit son âme monter au ciel dans une grande lumière et prendre la forme d'un globe de feu surmonté d'une croix.

 

On le représente avec un marteau surmonté d'une petite couronne ou encore travaillant dans son atelier.

 

Il avait un fils ou un aide qui s'appelait Oculi. Ce garçon n'était pas très futé. Un jour on vint lui demander de ferrer un cheval. Oculi coupa la patte du cheval et vint l'apporter à Éloi qui, sans sourciller, ferra la patte et vint la recoller sur le cheval. Le propriétaire du cheval n'y avait rien vu. On dit que "pendant qu'Éloi travaillait, son fils Oculi soufflait".

 

Il est patron des orfèvres, des forgerons, maréchaux, selliers, vétérinaires, charrons, chaudronniers, couteliers, serruriers, mineurs, cochers, ferblantiers, monnayeurs et valets de fermes. On l'invoque pour les chevaux et contre les chevaux méchants.

Il a deux fêtes : au 25 juin, le lendemain du solstice et de la Saint Jean d'été (où il est représenté avec une tenaille) ainsi que le 1 décembre, non loin du solstice d'hiver. (où il est représenté avec un marteau)

 

Il est à rapprocher de Saint Théleau (d'abord Eliud et Eleau) mais aussi de Vulcain.

 

Depuis Sainte Catherine (25/11) et Saint André (30/11) nous avons basculé dans l'Avent, le temps où sont célébrés les feux sous-terrains, symbole de ce qui se prépare sous-terre (aux enfers) afin que vienne la germination du printemps qui n'est plus très loin.

 

Nous fêterons le feu surtout au moment de Noël. Quelques saints et saintes du feu sous-terrain nous retiendrons au cours de ce temps.

  Texte WB

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CHANSON

 

Les orfèvres de la saint Éloi

 

 

1. Trois orfèvr’s, à la Saint Eloi

S’en allèr’nt dîner chez un autre orfèvre;

Trois orfèvre’s, à la Saint Eloi

S’en allèr’nt dîner chez un autr’ bourgeois

Ils ont salué toute la famille:

La mèr’ Madelon, le père August’, la fill’ Suzon.

 

Refrain

 

Qu’elle était bell’, la jolie Suzon,

Avec ses beaux yeux, avec ses bell’s tresses,

Qu’elle était bell’, la jolie Suzon,

Avec ses beaux yeux, avec ses ch’veux blonds!

 

 

2. La servante de la maison,

Leur dit: "Moi aussi j’ai de belles tresses";

La servante de la maison,

Leur dit: "Moi aussi, j’ai des cheveux blonds".

C’était bien vrai, mais pas aussi blonds

Qu’ ceux d’ la mèr’ Madelon, du père August’, d’ la fill’ Suzon.

 

 

3. Les orfèvres, après le repas,

Montèr’nt sur le toit pour pour voir les étoiles

Les orfèvres, après le repas,

Montèr’nt sur le toit, pour chercher le chat:

" Chat, petit chat, chat, tu m’égratignes,

Grand coquin de chat, tu m’égratignes arrête-toi"

 

 

Refrain 2

 

J’ n’ vais plus plaire à la bell’ Suzon,

Avec ses beaux yeux, avec ses bell’s tresse,

J’ n’ vais plus plaire à la bell’ Suzon,

Avec ses beaux yeux, avec ses ch’veux blonds!