Saint Jérôme
(Hieronymus
: Saint nom)
30 septembre
- A la saint
Jérôme, hoche tes pommes.
Jérôme est
né dans la ville de Strido (Stridon, disparu en 392, se trouvait sans
doute vers Lublijana) aux frontières de la Dalmatie et de la Pannonie
(Hongrie)
Son père s'appelait
Eusèbe mais on ne sait pas comment s'appelait sa mère ni sa
soeur. Il avait un frère : Paulinien, qui vint bien après la
naissance de Jérôme. Il parle, dans une de ses
épîtres, d'une tante qui s'appelait Castorine, avec laquelle il
était fâché.
Il alla à Rome pour y
apprendre la grammaire et la rhétorique. Il était chrétien
mais se laissa aller à la débauche, puis il revint à de
meilleurs sentiments.
Ensuite, il voyagea en Gaule avec
Bonose, un de ses amis. Toulouse, Nantes, Narbonne, Lyon, Strasbourg, Mayence.
Mais c'est à Trêves qu'il décida de se consacrer à
Dieu. Il se retira alors en Aquilée, sur la mer Adriatique où il
vécut dans un monastère.
Cherchant un pays où il
pourrait vivre en toute solitude, il refusa de rejoindre le pays de ses parents
où "l'on ne pensait qu'à son ventre". Il refusa aussi
Rome et choisit la Syrie où vivaient une infinité de moines.
Il prit ses petites affaires ainsi
que sa bibliothèque et partit avec Héliodore, Innocent et Hylas.
Ils parcoururent la Thrace, le Pont (actuelle Turquie), la Cappadoce, Ils
s'arrêtèrent dire bonjour à Evagre à Antioche. Il
passèrent par Jérusalem puis foncèrent sur la Syrie et
s'arrêtèrent en un lieu qui s'appelait Chalcis, où il n'y
avait que des bêtes sauvages, des serpents et des scorpions.
Mais, progressivement,
Jérôme perdit tous ses amis. Héliodore, qu'il aimait bien,
retourna dans son pays. Innocent mourut d'une fièvre ardente et Hylas
mourut peu après.
En outre, en plein milieu du
carême, il attrapa une fièvre très violente qui le
réduisit quasi à l'état de squelette.
C'est alors qu'il eut une vision qui
marqua sa vie : il était transporté devant le "souverain
juge" qui lui reprochait de ne lire que des ouvrages qui n'étaient
pas chrétiens : Cicéron, Plaute etc. Il en eut de vrais remords
de conscience. On le fit alors fouetter. Lorsqu'il se réveilla, il avait
sur son corps les marques des coups, de fouets qu'il avait reçu. Il prit
alors la décision de ne lire que les Saintes Écritures.
Puis il eut d'horribles tentations
de la chair à tel point que dans son désert où il n'y
avait que des serpents et des scorpions, il se croyait dans les délices
de Rome. "Je sentais dans ma chair, les incendies de la concupiscence.
N'ayant aucun secours du côté des créatures, je me jetais
au pied du crucifix et, après l'avoir arrosé de larmes, je les
essuyais avec mes cheveux.
Je jeûnais des semaines
entières pour éteindre ces brasiers. Je passais des jours et des
nuits à me frapper la poitrine jusqu'à ce que j'entendis une voix
intérieure qui me dit "c'est assez"... " Me mettant en
colère contre moi-même, j'allais seul, errant dans le fond des déserts,
et je me prosternais en oraison, tantôt dans une vallée,
tantôt dans le creux des rochers, d'autres fois sur la cime des montagnes
jusqu'à ce qu'enfin, après des torrents de larmes et de
fréquent regards vers le ciel, il me semblait que j'étais parmi
les choeurs d'anges où je chantais avec allégresse."
Comme il avait une grande
réputation, des Aryens vinrent essayer de le confondre mais n'y
réussirent pas. Ils lui posèrent des questions compliquées
concernant la Trinité.
On disait qu'il n'était pas
orthodoxe, d'autres qu'il était Sabellien, etc. Toujours à cause
de la Trinité.
La Trinité se passe... et
Jérôme fut obligé de quitter la solitude dans laquelle il
avait passé 6 ans et pendant laquelle il avait appris l'Hébreux
et traduit les homélies d'Origène. Mais on le dérangeait
trop jusqu'à la persécution.
Il alla passer quelques temps
à Antioche (Antakia) pour y étudier l'Ecriture Sainte sous la
direction d'Apollinaire de Laodicée.
Il avait trente ans et fut
ordonné prêtre par l'évêque Paulin. Il demeura
ensuite à Bethléem, puis à Constantinople pour y entendre
Grégoire de Nazianze. C'est là qu'il écrivit ses
Commentaires sur le prophète Abdias. Puis il regagna Rome à
l'occasion d'un Synode pour lequel les évêques orientaux l'ont
plus ou moins utilisé comme traducteur.
Ce n'est pas que ça
l'enchantait il ne fut pas indifférent aux aréopages. Et à
Rome, comme disent les petits Bollandistes, "les dames romaines ne
pouvaient se passer de l'entendre."
On n'avait d'yeux et d'oreilles que
pour lui, on le consultait en le prenant pour le plus grand homme de
l'époque. Comme il était aussi très gentil, il gagna le
coeur de tout le monde. Après le Synode, il fut retenu à Rome
avec charge d'éclairer, par son érudition, les problèmes
de l'Eglise.
Il y accomplit pas mal de
tâches comme y faire chanter l'Alléluia, ajouter le Gloria Patri
à la fin de chaque psaume, corriger la version biblique des Septante,
aménager le Nouveau Testament etc.
Les dames romaine qui le
vénéraient profondément l'obligèrent à
rédiger quelques livres. Il commental'"Ecclésiaste"
à Blésille, fille de Sainte Paule, interpréta les "Nombres"
à Fabiola, écrivit, pour Eustochie (une autre fille de Sainte
Paule) le "Traité de la Virginité". A
Marcelle, jeune veuve, il donna l'intelligence des dix noms de Dieu dont se
servent les hébreux. Et surtout,, il apprit l'alphabet
hébraïque à Sainte Paule.
Il raconta des choses
intéressantes comme : "Quand même vous distribueriez tous
vos biens aux pauvres, rien n'aura plus de prix aux yeux du Christ que les
ouvrages faits par vous-même, soit pour votre propre usage, soit pour les
offrir à votre aïeule et à votre mère..." Il
était pour la créativité personnelle plutôt que pour
la production industrielle.
Il y avait d'autres dames qui
l'écoutaient : Mélanie, Aselle, Léa, Albine, Marceline,
Félicité etc. Cela ne l'empêcha pas de convertir plusieurs
hommes ni de former son frère Paulinien aux vertus des lettres.
Mais à Rome, ça
commençait à jaser !
Un tel parleur, ça attire
toujours des anti-paroles, surtout si les discours titillent à tout va.
La calomnie devint sa
maîtresse et il fut obligé de retourner vers la Palestine avec son
frère Paulinien. Ils passèrent par Chypre pour dire bonjour
à Epiphane, puis, après un voyage organisé à
Antioche, et en Egypte, il se retira à Bethléem de Judée,
là où était né Jésus.
Il y fut rapidement rejoint par
quelques dames romaines dont Sainte Paule, sa fille Eustochie, Mélanie
et quantité d'autres vierges.
Sainte Paule y fit construire deux
monastères, un pour les hommes et l'autre pour les vierges.
Jérôme continuait
à parler pour enseigner aux frères et aux soeurs. En même
temps, il fit une nouvelle traduction de l'Ecclésiaste. Vanité
des vanités, tout est vanité !
Il commençait à avoir
les tempes grises mais son érudition devenait sublime. Il fit un voyage
à Alexandrie pour y rencontrer Didyme l'Aveugle. Jérôme
traduisit le livre de Didyme : "Du Saint Esprit". Puis
il revint à Bethléem où il voulut construire un plus grand
monastère. Comme il lui fallait de l'argent, il mandata son frère
Paulinien pour aller vendre ses biens en Dalmatie.
A son retour, Paulinien, qui venait
d'avoir trente ans - âge requis pour la prêtrise - fut, un peu
malgré lui, ordonné prêtre par Epiphane. Comme cela
s'était fait sans la permission de Jean, évêque de
Jérusalem, celui-ci entra dans une grande colère et excommunia
tout le monde, y compris Jérôme. L'accès au Saint
sépulcre lui fut interdit. C'est tout juste si on ne le chassa pas du
pays. Mais Sainte Paule, qui était bien considérée, et qui
voulait se le garder, travailla pour lui.
En fait, l'ordination de Paulinien
n'était qu'un prétexte pour persécuter Jérôme.
En effet, celui-ci avait découvert que Jean enseignait des
âneries. Il racontait que, dans la Trinité, le Fils ne pouvait pas
voir le Père et que le Saint Esprit ne pouvait pas voir le fils. De
même, il racontait qu'avant le péché, Adam et Eve n'avaient
pas de corps et qu'après la résurrection il n'y aurait plus de
distinction de sexes.
Mais aussi, cette poignée de
latins venus s'installer en Palestine étaient perçue comme des
immigrés à qui on n'avait pas trop envie de donner des papiers.
Imaginez une bande de marocains venir construire une mosquée en face du
château de Versailles ? Jérôme se fâcha avec beaucoup
de monde et surtout avec son ami depuis toujours : Rufin. Mais il y eut aussi
Helvidius, Jovinien, qui colportait que les femmes vierges n'avaient pas plus
de mérite que les femmes mariées. Ce qui fit que plusieurs
vierges finirent par se marier. Jérôme qui avait réussit
à convaincre tant de romaines à rester vierge ne put supporter
que l'on marchât sur ses plates-bandes.
Il entra en relation avec Saint
Augustin, le seul avec qui il ne se brouilla pas.
Vers 406, il écrit contre un
personnage nommé Vigilance qu'il appelait, par ironie, Dormitance.
C'était un hérétique espagnol qui avait longtemps
caché son jeu. Il racontait qu'il ne fallait pas rendre de culte aux
reliques. Il appelait "cendriers" ceux qui les
vénéraient. Mais aussi qu'il était complètement fou
d'allumer des cierges dans les églises pendant la journée.
En écrivant sur le
prophète Daniel, Jérôme prédit la chute de l'empire
romain. Ce qui arriva lorsque en 410, Alaric, roi des Goths envahit Rome. Cela
fit arriver à Bethléem des escadrons d'exilés. Spectacle
lamentable : riches ruinés réduits à la soupe populaire de
Sainte Paule. La Croix-Rouge n'existait pas. Alors ils se mirent à
pleurer ensemble.
En 415, il écrivit
"Dialogues contre Pélage" qu'il appela "Critobule"
dans son livre. Pélage le traita de jaloux. Il alla plus loin, il
délégua une bande de brigands pour faire périr, par une
mort cruelle, toutes les Saintes femmes qui vivaient avec Jérôme.
Lui même n'évita le massacre que par miracle. Pélage
brûla aussi les monastères de Jérusalem. Ensuite, il fit
courir le bruit que la faute en revenait à Jean évêque de
Jérusalem.
Sur la plainte des femmes qui
avaient échappé au massacre, (dont Eustochie et la petite fille
de Sainte Paule) Jérôme fut réhabilité par le pape
Innocent.
Il traduisit alors la Bible. Il y
avait alors une infinité de traductions tirée des septante.
Jérôme en fit une nouvelle à partir de la comparaison entre
des textes grecs, latins, syriaque et hébreux. Il en fit deux
traductions, une plus particulièrement à partir du Grec et
l'autre à partir du latin. Il recorrigea ensuite le Nouveau Testament.
Il travaillait vite et bien, il
produisait comme il respirait.
Mais en vieillissant, il devint
malade et resta 14 ans sans pouvoir se servir de sa main. Ses yeux faiblissant,
il se faisait lire les livres par d'autres personnes.
Un jour, une fièvre le cloua
au lit. Peu après, il rendit l'esprit. Ce fut le 30 septembre de
l'année 420.
Il fut enterré à
Bethléem. Plus tard, son corps fut ramené à Rome dans
l'Église de Sainte-Marie-Majeure où on l'a placé
près de la crèche.
Il avait écrit de nombreux
livres, traduit la Bible, fulminé contre bien du monde et s'était
mis à dos une multitude de gens faisant partie de l'establishment
christiano-catholique.
Jérôme a souvent
été confondu avec Saint Gérasime (5 mars) qui soigna un lion
d'une épine qu'il avait à une de ses pattes. Jérôme
fut quelquefois écrit Gérôme. C'est pourquoi on le
représente comme une sorte d'homme sauvage, (qu'il était) chauve,
ayant à ses côtés un lion (caniculaire) à qui il a
soigné la patte. (Voir aussi Saint Aventin qui soigna la patte d'un ours
au 13 juin)