Quand je pense qu’on a
déménagé Saint Joseph (Dieu ajoute) au 1er mai ??? Bien
sûr, on y a mis la fête du travail ! Et, c’est bien connu, parmi
tous les Saints, seul Joseph était un travailleur ??? Les autres
étant des glandeurs qui passaient leur temps à génuflexer,
à courir les bois dans le plus simple appareil, à léviter,
à s’extasier, à se sidérer devant des visions
célestes, à miraculer, à se tripoter les méninges
pour chercher le plus horrible des supplices afin de parvenir au nirvana etc.
etc. Il y a là un
malentendu !
D’accord pour
reconnaître qu’il faut se démener pour arriver à
quelque chose, quant à fêter ça, il y a de la marge.
Travailler pour la fête, oui. Fêter le travail, il faut vraiment
être bien angoissé devant la sérénité du
repos ou de ce qu’on peut considérer comme étant un vide :
le germe de l’absolument neuf.
Il faut dire que Saint Joseph n’est vraiment apparu officiellement
qu’à partir du XVe siècle, au moment de l’essor de la
société industrielle. Et encore, il a fallu le 17ème
siècle pour que sa fête soit chômée. Ce n’est
que tout récemment
qu’on en parle à la messe.
Et pourtant, moi, je l’aime
bien ce Saint parce qu’il fut un temps, j’ai touché au
travail du bois, travail noble s’il en est. Ca sent bon, c’est
créatif et ça vous donne un rapport au réel vivant qui est
sans égal.
Or, comme tout le monde le sait,
Joseph est patron des travailleurs du bois. Charpentier ou menuisier, les
conteurs lui ressemblent en assemblant des mots pour en faire des
édifices temporels qui finissent par devenir éternels.
Saint Augustin dit qu’il
bâtissait des maisons.
Je l’aime bien aussi par son
humilité. Broque parmi les broques, SDF sans le sou, qui se fait jeter
de partout avec une nana en passe d’accoucher un Dieu - qu’il
n’a même pas fabriqué lui-même - et qui ne trouve
qu’une grange pour y mettre son petit. En plus, Sainte Brigitte, qui
était servante de la maison d’à côté, a
aidé à accoucher pour pas un rond. Pourtant, elle n’avait
pas de bras ? Bien lui en a pris car grâce à sa B.A., ses bras ont
repoussé.
Je l’aime bien aussi
malgré ses statues Saint Sulpice qui le montrent avec son lys blanc ou
son bâton fleuri,. On pourrait prendre ça pour de la
mièvrerie, pourtant
certains comparent ses attributs au bâton fleuri de Saint Christophe
notre grand Gargantua.
C’est donc qu’il annonce
aussi le printemps - on y arrive. C’est pourquoi, malgré les
dérives Vaticanesques desséchantes, pour moi, il sera toujours au
19 mars.
“A Saint Joseph beau temps,
promesse de bon an”
“S’il fait chaud
à la Saint Joseph, c’est signe que l’été sera
sec.”
“Si le vent se lève
à la Saint Joseph, la mer se couvre d’écume : c’est
la barbe de Saint Joseph. Il est préférable de rester au port.”
“A la Saint Joseph, on
marie les oiseaux. A la Saint Benoît, on cherche les nids.” (21
mars)
Saint Joseph est
invoqué par ceux qui cherchent un logis, par les fuyards et par ceux qui
sont en tentation d’adultère.
Il faut dire que les
évangiles du ghetto (apocryphes) en racontent de bien bonnes par rapport
à un certain voisin Yohannan qui un jour viola la vierge Marie alors que
Joseph était parti à son travail. Pourtant, ce jour là,
elle avait ses ragnagnas. (pardon, elle était indisposée)
On raconte beaucoup de choses sur
Saint Joseph. Une légende dit qu’il ressuscita et apparut à
Jérusalem en même temps que le Christ et que, 40 jours plus tard,
il fit une ascension vers les cieux. A Florence, on garde son bâton. A
Joinville sur Marne, on montrait autrefois sa ceinture. (les saints qui ont
fait une ascension se sont souvent débarrassé de leur ceinture en
la lançant de la haut - Cf. La ceinture de la vierge qui tombe sur la
tête de Saint Thomas)
Un évangile apocryphe
“la mort de Joseph le charpentier” (IVe siècle) raconte que
Jésus était devant son père Joseph moribond. La mort
s’approcha avec “les puissances de l’abîme, leurs
armées et leurs satellites. Leurs vêtements, leurs bouches et
leurs visages jetaient du feu.” Quand Joseph les vit venir,
il poussa de tels soupirs que Jésus repoussa la mort et ses ministres.
Tous les conteurs connaissent le
conte de Grimm : “Saint Joseph dans la forêt”. Une
femme avait trois filles. L’aînée méchante, la
seconde plus gentille et la troisième très gentille. Elle ne
supportait pas la cadette.
La petite se perdit un jour dans la
forêt. Elle finit par trouver une cabane dans laquelle vivait un beau
vieillard avec une barbe blanche, c’était Saint Joseph. Il
l’accueillit et lui demanda de faire une soupe avec des racines car il
n’avait que ça à manger. Quand elle eut fini, Joseph, qui
avait grand faim, lui demanda un peu de la soupe. Elle lui donna plus pour lui
que pour elle. Puis, le soir, Joseph lui dit qu’il n’avait
qu’un lit mais qu’il coucherait dans la paille et elle dans le lit.
Elle refusa et voulut coucher dans la paille. Il la prit et la coucha de force
dans son lit. (oh le vilain !). Le lendemain, Joseph avait disparu et elle
trouva un gros sac d’argent qu’elle s’empressa de ramener
à sa mère (Oh la naïve !).
Vous connaissez la suite,
c’est un peu comme dans le conte “les Fées”. Pas
besoin d’en rajouter pour les conteurs. A la fin, tout de même, la
mère et la fille, qui avaient pensé qu’en imitant la cadette
elles trouveraient le magot, furent attaquées par des
serpents et des lézards. La fille aînée en mourut et la
mère fut piquée au pied.
Ca vous rappelle quelque chose !
Que Saint Joseph vous garde, Ô
conteurs, que vos bâtons fleurissent et que vos mots soient efficaces.
Bonne fête aux Joseph,
Joséphine, José, Jo, Joe, Josiane, Josette, Josie, Jef, Giuseppe,
Fine, Fieneke, Youssef, Youssouf, Pepito, Pepita, Peppone, Joos, Sefa, Seffi
etc.