Saint Josse

(Joseph : Dieu ajoute)

 

13 décembre

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Les fugues du Roi Josse

 


 

 

Josse était le frère du Saint roi Judicaël. (16 décembre) D’autres disent qu’il en était le fils et le frère du roi Judaël. Celui-ci en avait assez de gouverner. Il voulait se retirer dans un cloître et demanda à Josse de gouverner à sa place. Josse demanda huit jours de réflexions dont il se servit pour fuir.

 

Être roi, ce n’est pas toujours drôle. Rappelez-vous ces rois africains qui, une fois intronisés, ne peuvent plus toucher le sol avec leurs pieds, ou encore ceux que l’on recouvre d’ordures à leur élection pour leur rappeler qu’ils ne sont que des ordures. Je ne sais pas si c’était le cas pour les rois bretons, mais ils devaient certainement avoir pas mal d’obligations rituelles qui ne leur rendaient pas la vie très facile. Si l’on se penche, un tant soit peu, sur la vie des empereurs de Chine, on constatera la même chose, de l’aurore au crépuscule, pas vraiment marrant.

 

Josse aperçut des pèlerins qui allaient à Rome. Il se joignit à eux. Ils étaient douze.

 

Le petit groupe se rendit d’abord à Chartres et de là à Paris où il séjourna quelques temps. Puis, au lieu de partir vers Rome avec le groupe, Josse se dirigea vers Amiens, en Picardie où il y avait de vastes forêts où vivaient des bêtes sauvages. Josse n’avait qu’un but : passer inaperçu.

Après Amiens, il passa la rivière de l’Authie et arriva dans un lieu nommé Villa Sancti Petri. (Doullens ?) où résidait Haymon duc du pays de Ponthieu. Haymon accueillit Josse et lui donna un logement dans son palais. Puis il le fit parrain d’un de ses fils : Ursin.

 

Haymon donna à Josse un terrain sur les bords de l’Authie où il put bâtir un ermitage. Un de ses disciples venu de Bretagne s’y enferma avec lui : Wurmar. Ils y vécurent très saintement à tel point qu’ils parlaient aux oiseaux et aux poissons.

 

Un jour qu’il était dans sa cellule, il entendit un pauvre qui demandait à manger. Il demanda à Wurmar s’il restait quelques provisions. Wurmar répondit qu’il ne restait qu’un pain. Josse lui ordonna de le couper en quatre et d’en donner un morceau au pauvre.

Quelques instants plus tard, un autre pauvre vint quêter un peu de nourriture. Josse dit à Wurmar de lui donner un autre quart de pain. Wurmar suivit l’ordre en rouspétant car il pensait qu’il n’y aurait pas assez de nourriture pour lui et son maître.

Peu après, un troisième pauvre se présenta, - on se serait cru à la soupe populaire - Josse lui fit donner un troisième quart. Wurmar murmura “de quoi voulez-vous que nous vivions si nous donnons tout à ces pauvres ?” Josse le rassura en lui disant de regarder les oiseaux du ciel qui ne filaient ni ne tissaient.

Bien sûr, vous vous en doutez, un quatrième arriva. Wurmar ramait complètement sur les quais de l’Authie. On n’a pas idée d’être pauvre ! Un peu plus et c’était la grève !

Josse était ennuyé parce que le quatrième morceau de pain était trop petit pour être partagé. Il souhaita bienvenue au pauvre et le reçut dans son havre. Après avoir prié à la chapelle, il prêcha la concorde à Wurmar qui, acceptant la convention finit par donner, avec gaieté le dernier quart de pain au quêteur.

 

Ils furent récompensés de leur générosité car arrivèrent illico quatre barques sans rames, remplies de bonnes choses à manger.

 

Après huit ans de séjour sur l’Authie, Josse qui était poursuivi par les tentations du démon, déménagea et alla s’installer sur la Canche où il bâtit un ermitage en l’honneur de Saint Martin. Il y passa treize ans. Toujours poursuivi, il déménagea encore pour s’installer dans une épaisse forêt entre Étaple et Montreuil, entre l’Authie et la Canche.

 

Quelques temps plus tard, il fit un voyage à Rome à pieds. Le pape le reçut fort bien et lui fit cadeau de plusieurs reliques.

 

Au retour, comme il se trouvait sur la colline de Bavémont, non loin de son ermitage, une jeune fille aveugle, qui se nommait Juyule, vint le trouver. Elle avait reçu un message en songe : si elle se lavait avec l’eau dont Josse s’était servi pour se laver les mains, elle serait guérie.

 

Elle prit donc l’eau et l’appliqua sur son visage. Non seulement elle fut guérie, mais elle eut des yeux plus beaux qu’avant.

Les habitants du lieu érigèrent une croix commémorative de ce miracle.

 

Entre-temps, Haymon avait fait bâtir une église en pierre à la gloire de Saint Martin. Josse la bénit et y déposa les reliques qu’il avait ramenées de Rome. Pendant la messe de bénédiction, on vit apparaître une main au dessus de l’autel, et une voix promit à Josse une demeure dans le ciel. (c’était le jour de la Saint Barnabé, 11 juin)

 

Le saint passa là le reste de ses jours. Il mourut le 13 décembre 669.

 

On le déposa dans un tombeau sans le couvrir de terre car son corps n’était atteint d’aucune corruption. On aurait même pu croire qu’il continuait à vivre. Tous les samedis, on lui rasait la barbe, on lui coupait les cheveux ainsi que les ongles des mains et ceux des pieds. C’étaient ses neveux, Winoc et Arnoc qui étaient hebdomadairement chargés de cette tâche.

 

Cela dura quarante ans jusqu’au jour où le successeur d’Haymon, qui avait moins de scrupules que son prédécesseur, vint saccager la tombe de Saint Josse. Il fut frappé de cécité et s’écria “Ah Ah ! Saint Josse !” Ce furent ses dernières paroles. Il resta muet et aveugle jusqu’à sa mort.

 

Aujourd’hui, il y a aussi saint Aubert  qui est patron des boulangers en Belgique. Mais je ne sais pas pourquoi.

 

Bonsoirs royaux.

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