Saint Jacques de la Marche
28 novembre
Né
un dimanche de 1391 dans la Marche d'Ancone, il reçut le nom de
Dominique en raison du dimanche de sa naissance.
Il
fit ses études de droit civil à l'université de
Pérouse puis il devint précepteur des enfants d'une famille de
Pérouse.
Il
suivit cette famille à Florence puis se retira avec le nom de Jacques au
couvent franciscain de sainte Marie des Anges à Assise. Il avait 21 ans.
Il
ne dormait que trois heures par nuit et ne mangeait jamais de viande.
L'ascèse mina sa santé. Il se vit atteint de quatorze
différentes maladies, toutes très-douloureuses, comme la pierre,
la goutte, le mal d'estomac .
Mais il voulait surtout prêcher. Il alla en pèlerinage à Notre-Dame de Lorette. La Vierge lui apparut en lui promettant que son souhait serait exaucé.
En 1426 il reçut la licence pour prêcher.
Puis
il voyagea dans l'Europe de l'est, d'abord à Prague où l'on tenta
de l'empoisonner puis en Bosnie. En 1436 il fut nommé inquisiteur en
Hongrie et en Autriche. Revenu en Italie en 1440, il demanda à partir
pour l'Orient. Il tomba malade à Chypre et revint en Italie.
Sa
vie fut faite de voyages successifs pendant lesquels il prêchait sans
relâche tout en menant une vie ascétique. Au long de ses voyages,
il se fit beaucoup d'ennemis et fut l'objet de plusieurs tentatives
d'empoisonnement de même qu'il fut agressé physiquement bien
souvent. Il parlait de ses ennemis "qui le déchirent comme des
chiens..." D'autre part, les gens le prenaient et le suivaient comme un
oracle. Cela suscitait de la jalousie chez d'autres religieux qui
menacèrent de le faire paraître devant le tribunal de
l'inquisition.
Il
voyageait toujours en âne ou en cacolet - petit siège double
à dossier, placé de part et d'autre sur une mule.
Il
fut un ardent disciple de saint Bernardin de Sienne.
Vers
la fin de sa vie, le roi de Naples, Ferdinand voulut qu'il vienne dans son
royaume. Jacques s'y transporta et vécut au couvent de l'observance.
Vers la soixantaine,
après une vie tumultueuse, les souffrances s'intensifièrent. De
plus, il n'arrivait pas à dormir. Ses dents étaient toutes
tombées. Un flux de sang le rendit étique. Une colique le faisait
horriblement souffrir et la soif le tenaillait. A la dernière
extrémité, il finit par boire et resta un quart d'heure à
se tordre de douleur, en appelant Jésus à son secours, puis il
mourut. (à Naples le 28 novembre 1476)
Il
laissa un traité contre les Fraticelles (ou Frérots). Il avait
lutté contre eux toute sa vie.
Les
Fraticelli, formèrent une branche dissidente des Franciscains. Il
s'apparentèrent au Béguins en France et aux Beggars d'Allemagne.
Il enseignaient qu'il fallait distinguer entre l'Église
extérieure, dirigée par le Pape et les évêques qui
amassent des biens pour en profiter et celle des pauvres qui n'a que
Jésus-Christ pour chef et les Frérots pour membres. Il n'y avait
de sacrements qu'au sein de leur église.
A
l'origine, une simple communauté Franciscaine de moines dissidents, les
Fraticelli grossirent amplement mais s'adjoignirent une bande de brigands. Il
assaillirent des monastères et pillèrent des voyageurs. Le
schisme fut coupé de ses racines franciscaines et se fondit dans
plusieurs petites sectes qui finirent par disparaître.
Par.
14. "La première erreur donc qui sort de leur officine remplie de
ténèbres invente deux Églises, l'une charnelle,
écrasée par les richesses, débordant de richesses et
souillée de méfaits, et sur laquelle règnent, disent- ils,
le pontife romain et les autres prélats inférieurs ; l'autre
spirituelle, pure de par sa frugalité, ornée de vertus, ceinte
par la pauvreté, dans laquelle ils se trouvent seuls avec leurs pareils,
et à laquelle ils président également eux-mêmes de
par le mérite d'une vie spirituelle, si du moins l'on peut faire
crédit à leurs mensonges."
JEAN
XXII : (1316-1334) Constitution " Gloriosam Ecclesiam ", 23 janvier
1318.