Saint Bernard de Menthon (ours hardi)
Fête le 15 juin
On ne connaît pas exactement la date de la naissance ni de la mort de Saint Bernard.
Il est né au château de Menthon – sur le lac d’Annecy, aujourd’hui Menthon-Saint-Bernard - vers le milieu du Xe siècle (923 ?) et mort à Novare vers le milieu du XI° siècle. (1008 ou 1081 ?)
Son père s’appelait Richard. Il était Seigneur de Menthon. Sa mère Bernoline de Duingt était la petite fille d’Olivier, comte de Genève, Pair de France et compagnon de Charlemagne.
Dès l’âge de 7 ans, il eut un précepteur : Germain qui lui fit faire d’énormes progrès dans sa scolarité.
À l’âge de 14 ans, on l’envoya faire des études à Paris. Il suivit les cours de philosophie, de droit et de théologie. Puis il choisit de devenir religieux.
Quelque temps plus tard, ses parents le rappelèrent à Menthon. Ils projetaient de lui faire reprendre la succession paternelle ainsi que de lui faire épouser Marguerite de Miolans, un beau parti. Il refusa car il préférait se réserver pour une vie religieuse. Son père se fâcha. Sa mère essayait de persuader Bernard par des moyens plus caressants. Il demanda alors un temps de réflexions.
Le père accusa son précepteur Germain d’avoir été la cause des choix de Bernard. On le renvoya. Mais rien n’avait changé dans la détermination de Bernard. On prépara pourtant le contrat de mariage. Bernard ne sachant trop que faire et ne sachant comment refuser, le signa.
La veille du mariage, Bernard médita et pria ardemment Saint Nicolas afin de trouver une issue à sa situation.
Il prit alors la décision de fuir. Ne pouvant passer par les portes qui étaient fermées, il défit le barreau de sa fenêtre et s’échappa. Puis il marcha dans la montagne pour arriver, quelques jours plus tard, à la ville d’Aoste où il se réfugia et fut accueilli par un archidiacre compréhensif, Pierre de la Val d’Isère.
Au château, ne trouvant pas Bernard, son père fit défoncer sa porte et trouva une lettre du fugitif donnant les raisons de sa fugue.
Le père en colère fit le projet de se venger par les armes. Mais Marguerite se jeta à ses pieds pour le supplier de ne point en faire usage. Il accepta.
Pendant ce temps, Bernard qui avait changé de nom, se tut sur ses origines. Zélé dans ses fonctions apostoliques, il fut de plus en plus apprécié et succéda à l’archidiacre Pierre lorsque celui-ci vint à mourir. Il étendit son influence à Novare, Sion et Genève.
Un jour, Bernard apprit que des brigands semaient la terreur dans les Alpes grecques (ou grées) où deux voies romaines passaient par des cols sur lesquels étaient construits un temple et des statues dédiées à Jupiter. Un des cols était appelé « Mont Joux ». Joux étant la contraction de Jupiter. L’autre « la Colonne Joux ».
Ces montagnes s’appelaient grecques en raison d’une légende qui citait Hercule comme ayant été le premier à passer par ces cols.
Les voyageurs qui échappaient au froid et aux tempêtes échappaient difficilement aux brigands.
On raconte que Bernard monta vers le col accompagné de neuf pèlerins français qui avaient été maltraité par les brigands. Un des brigands, leur chef s’appelait Procus. On le surnommait le géant car il était très grand.
Arrivés près de la statue de Jupiter, ils aperçurent Procus qui se tenait à son pied. Il se transforma en un dragon dévorateur. Mais Bernard jeta son étole sur le cou du dragon. L’étole se transforma en chaîne. Il captura le dragon que ses compagnons mirent en pièces.
Bernard construisit alors deux hospices afin d’accueillir les voyageurs. Aujourd’hui, ils s’appellent respectivement le Grand Saint Bernard et le Petit Saint Bernard.
La réputation de Bernard s’étendit jusqu’à Menthon, là où ses parents n’avaient cessé de pleurer leur fils perdu. L’idée leur vint d’aller trouver le grand homme dans l’espoir qu’ils apprendraient peut-être quelque chose sur le destin de leur fils.
Ils se mirent donc en route et c’est en pleurant qu’ils arrivèrent dans la ville d’Aoste et c’est aussi en pleurant qu’ils questionnèrent celui qu’ils ne reconnurent pas comme étant leur fils.
Pendant que Bernard s’était retiré quelques instants, les parents échangèrent leur pressentiment, se disant que celui qu’ils avaient questionné avait des traits semblables à ceux de leur fils.
Puis Bernard revint
et ne put retenir ses larmes. il se jeta
dans les bras de son père en disant « c’est moi votre fils ».
Bien sûr, tout le monde pleura longtemps.
Une fois rentrés à Menthon, les parents envoyèrent des sommes considérables pour aider leur fils à renforcer les constructions des hospices.
Ils moururent peu après.
En 996, afin d’officialiser son œuvre, Bernard se rendit à Rome où le Pape Grégoire V lui accorda bien des privilèges, entre autres celui de pouvoir recevoir des novices obéissant à la règle de Saint Augustin.
En voyage à Novare où il était allé réconcilier deux Seigneurs en conflit, il tomba malade. Après avoir fait ses dernières recommandations, en particulier de ne jamais bâtir d’auberge sur la montagne, il rendit l’esprit. C’était un 28 mai. Il avait 85 ans.
On le représente enchaînant le démon dans la montagne du Grand Saint Bernard ou encore enfermé dans le château de son père avec Saint Nicolas qui le fait s’échapper par la fenêtre.
Si vous voulez en savoir beaucoup plus :
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/menthon/index.htm