SAINT NICOLAS

 

6 décembre

 

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SAINT NICOLAS, fêté le 6 décembre, est né à PATRAS en Grèce.

 

 

 

 

 

 

L

a LEGENDE DORÉE nous enseigne que ses parents, qui étaient très riches l'ont enfanté "en la première fleur de leur âge", puis ils restèrent "continents" tout le reste de leur vie, et ils n'eurent plus d'enfant.

 Son nom qui vient du grec "NIKE" signifie "VICTOIRE", et de "LAOS" qui signifie "PEUPLE". Victoire pour le peuple

 

Il est patron des enfants, des avocats, et des marins.

Patron des enfants, parce que, selon un sermon de saint BONAVENTURE, il ressuscita deux écoliers qui avaient été tués à MYRE, découpés et salés comme de la viande de porc.

Il est patron des marins parce qu'a plusieurs reprises, il sauve des marins du péril de la tempête. Avec l'église de "Saint-Nicolas-de-Port" près de Nancy, la France lui a érigé un monument maritime. Les marins étant arrivés à "bon port"

Il sauva aussi, trois soldats innocents, de la décapitation qu'un consul romain voulait leur faire subir. C'est pourquoi il est patron des avocats.

Le jour même de sa naissance, dit HONORIUS D'AUTUN, il se tint debout dans le bain. De plus, afin de jeûner, les mercredis et les samedis, il ne prenait le sein qu'une fois dans la journée.

 

Devenu grand, il évitait les divertissements et fréquentait les églises. Un de ses voisins avait trois filles vierges. Comme il était très pauvre, il prostitua ses filles afin de gagner de l'argent. NICOLAS effrayé, pris l'habitude de jeter de l'or enveloppé dans du linge, la nuit, en cachette, par la fenêtre du voisin afin que cesse la prostitution. La prostitution cessa et les jeunes filles purent se marier. C'est pourquoi, dans certains endroits, les jeunes filles vont en pèlerinage aux chapelles de SAINT NICOLAS afin d'obtenir un mari.

 

C

omme l'évèque de MYRE - ville de l'actuelle Turquie - vint à mourir, les évêques s'assemblèrent pour élire son successeur. Une voix avertit l'un d'eux qu'il faudrait élire le premier qui entrerait dans l'église le matin suivant. Les évêques en observation virent entrer NICOLAS qui fut élu malgré ses protestations.

La province où il habitait fut un jour en proie à la famine. Un bateau rempli de blé entra au port. Il ordonna aux marins de donner au peuple une partie de leur blé. Non seulement la quantité de marchandise resta la même dans le bateau mais elle se multiplia sur le sol au point que les gens eurent à manger pour deux ans.

 

Comme il s'attaquait au culte de DIANE, ses ennemis composèrent une huile qui brûlait dans l'eau et sur les pierres. Déguisée en religieuse, une de leurs comparse apporta cette huile à des pèlerins afin qu'ils enduisent les murs de la demeure de SAINT NICOLAS. Mais le saint la confondit. On versa l'huile sur la mer qui prit feu. On la vit longuement brûler.

 

Il mourut en l'an 343. Au moment où il allait mourir, il pria Dieu de lui envoyer des anges, penchant la tête sur le côté, il les vit venir. Après qu'il fut mort, la LEGENDE DORÉE dit qu'on entendit la mélodie des esprits célestes.

On l'ensevelit dans un tombeau de marbre. De sa tête jaillit une fontaine d'huile, de ses pieds une source d'eau. En 1087, des soldats venus de Bari, en Italie, ouvrirent le tombeau et découvrirent ses os baignant dans l'huile. Il soudoyèrent les trois moines qui gardaient le corps en leur donnant cent écus d'or et la promesse de les emmener à Bari afin qu'ils puissent échapper aux fureurs des Sarrasins. Ils s'embarquèrent donc et, après un calme voyage, ramenèrent son corps à Bari. Cependant, des marchands Vénitiens firent le même projet, ils naviguèrent jusqu'à MYRE et y trouvèrent aussi le corps du Saint et le ramenèrent à Venise. Il y aurait d'ailleurs un troisième corps à Moscou ?

 

Il y avait à Worms une fiole remplie de l'Huile de la tête de Saint NICOLAS. Elle faisait des prodiges qui cessèrent quand les protestants s'y établirent. On y vénère encore la fiole bien qu'elle ne soit plus bonne à rien.

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S

AINT NICOLAS est un saint très populaire et bon nombre d'histoires étonnantes lui sont attribuées.

Ces histoires associent des contes et des rituels populaires avec le sacré.

Telle cette histoire du juif à qui un chrétien avait emprunté une somme d'argent. Ne pouvant ou ne voulant pas lui rendre, le juif le fit comparaître en justice. Le chrétien vint avec un bâton creux rempli de pièces d'or. Juste avant de jurer qu'il lui avait rendu plus que sa dette, il fit tenir son bâton par le juif.

Après le serment, il lui repris le bâton, dupant le juif par la ruse. Or, en rentrant chez lui, il s'endormit dans un carrefour et fut écrasé par un char. Son bâton cassé, l'or se répandit. Le juif qui s'aperçut de la supercherie ne voulut reprendre son or qu'à la condition que SAINT NICOLAS rendit la vie au chrétien. Ce que SAINT NICOLAS fit. Le juif alors se convertit à Jésus-Christ.

 

Une autre histoire très populaire raconte qu'un homme, un juif, avait fait sculpter une image du saint pour protéger ses biens. Un jour qu'il était absent, des voleurs lui ravirent tout ce qu'il avait, sauf la statue. Quand il revint, il fouetta la statue jusqu'à ce que saint Nicolas apparaissant aux voleurs, les sermonna tant qu'ils vinrent tout rendre à celui qu'ils avaient volés. après quoi, dit la LEGENDE DORÉE, "ils rentrèrent dans la voie de la droiture et le juif embrassa la foi du sauveur.". Quant à SAINT NICOLAS, il retourna au ciel tout courbattu.

 

Une autre fois, le diable étrangla le fils d'un grand dévot de SAINT NICOLAS. Voila le dévot gémissant et se plaignant de ce que malgré sa dévotion, c'est tout ce que le saint lui avait donné comme récompense. Alors, SAINT NICOLAS ressuscita l'enfant qui reprit vie comme s'il sortait d'un profond sommeil.

 

Dans les campagnes, lorsqu'on recherche un disparu que l'on soupçonné d'être noyé, on jette dans la rivière le pain de Saint Nicolas. La miche suit les courants et s'arrête en tournant trois fois à l'endroit où se trouve le corps.

 

L

orsqu'existaient encore les confréries et la fête des foux (qui avait lieu le 28 décembre, jour de la fête des Innocents) on élisait Évêque, un enfant, le 6 décembre, jour de la SAINT NICOLAS. On le revêtait de la Mître et des ornements épiscopaux. Ses prérogatives se prolongeaient jusqu'au 28 décembre et même jusqu'au 6 janvier jour de l'Epiphanie. Il présidait des cérémonies faites "à l'envers". On sait, qu'en Angleterre, par exemple, il officia, entre autre à l'Eglise Saint Paul à Londres et dans bien d'autres cathédrales. Il prêchait du haut de la chaire, il bénissait la foule qui ricanait et recevait de l'argent des quêtes. Cet office disparut à l'avènement des rigueurs de la Réforme.

 

Mais SAINT NICOLAS, comme beaucoup de personnages sanctifiés est repris dans un ensemble de configurations mythiques ayant rapport avec l'initiation en alchimie.Dans son histoire, il a rapport au feu qui brûle sur l'eau. D'autre part, il fait revivre des "écoliers" ayant sur eux une grosse somme d'argent et se rendant à Athènes pour y étudier la philosophie, c'est-à-dire des "futurs initiés".

 

Le plus mystérieux des alchimistes s'appellait NICOLAS FLAMEL (La Victoire du feu). Même RABELAIS fait dire à ses voyageurs de la dive bouteille, en péril dans une terrible tempête, qu'ils érigeront une chapelle - d'eau de rose - à SAINT NICOLAS. Le mot "chapelle" désignait autrefois tout local plus ou moins voûté. Il peut aisément être interprété ici comme l'ATHANOR ALCHIMIQUE dans lequel se fait le grand oeuvre : transformation spirituelle, résurrection à une nouvelle vie.

 

Sa fête est voisine de Saint ELOI (1er) patron des orfèvres, de Sainte BARBE (4) patronne des mineurs et ayant des rapports avec le feu, de sainte LUCIE (13) : la Lumière. Elle est en plein AVENT, période de carême et d'initiation.

 

Les enfants chantent un avatar initiatique de la transformation auquel nous convie Nicolas :

(sur l'air de "La mère Michel")

 

" O grand Saint Nicolas patron des écoliers

" apportez moi des pomm's, des prun's dans mes souliers

" je serai toujours sage comme un petit mouton

" je dirai mes prièr's pour avoir des bonbons

" sur l'air du tra la la la. (bis)

" sur l'air du tra déri déra et tra la la

 

 

BIBLIOGRAPHIE :

 

LA LEGENDE DORÉE : Jacques de VORAGINE Garnier Flammarion

LE RAMEAU D'OR : James George FRAZER Bouquins Laffont

ART PROFANE ET RELIGION POPULAIRE AU MOYEN -ÂGE Cl. GAIGNEBET et J.D. LAJOUX PUF

LA LÉGENDE DE SAINT NICOLAS       Marie-José STRICH        Ouest-France

DICTIONNAIRE DES RELIQUES ET DES IMAGES Collin de Plancy Paris 1821 Guien et Cie.

 

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