Saint
Pacôme
(pacificateur)
14 mai
A |
vec saint Antoine , saint Pacôme fut le fondateur du
monachisme.
Au moment de sa mort, les 9 monastères qu’il avait
créés devaient contenir de 6 à 8.000 moines
répartis sur les deux rives du Nil, en Égypte.
Quand il allait les visiter et qu’il devait traverser le
Nil, il se mettait sur un crocodile qui le transportait de l’autre
côté.
Il est né en 286, à Esneh (actuellement Isna) en
Égypte, non loin de Thèbes au sein d’un milieu païen.
Il sacrifiait aux Dieu mais vomissait le vin du sacrifice et ne pouvait
ingurgiter aucune nourriture sacrifiée. Quand il entrait dans un temple,
les idoles s’arrêtaient de prophétiser.
A |
vingt ans, il fut
enrôlé de force dans l’armée romaine où il
découvrit les martyrs chrétiens. Après avoir quitté
l’armée, il se rendit à Sheneset où vivait un ermite
du nom de l’apa Palemon et demanda à vivre avec lui. Il frappa
à la porte et palémon lui dit : en été, je jeune
tous les jours, et en hiver, je mange tous les deux jours. Je ne prends que de
l’eau, du pain et du sel et je dors rarement.
Qu’à cela ne tienne, Pacôme fut conquit par le
programme et s’installa avec l’apa Palémon auprès
duquel il restera sept ans.
Comme le sommeil entraîne le moine dans un monde
d’illusion, il fallait ne pas dormir sauf le strict nécessaire. Il
dormait donc accroupi ou assis en s’appuyant légèrement
contre un mur. Lorsqu’il rentrait le soir et voulait s’allonger
pour dormir, l’apa Palemon l’envoyait se promener dans le
désert en portant une grosse pierre pendant des heures entières.
Il mangeait des herbes cuites auxquelles Palémon ajoutait un peu de
cendres pour leur donner mauvais goût.
Les prières se faisaient debout, les bras en croix,
immobile et abolissant toute perception du monde extérieur.
Un jour, il partit dans le désert et aboutit à un
village nommé Tabennesi. Un ange lui apparut et lui ordonna de
s’installer en ce lieu. Il y fondera son premier monastère.
Tout était fait pour éliminer l’orgueil et
tuer “l’homme mondain”.
L |
es moines étaient regroupés par métiers. De
plus, Pacôme avait institué ce qu’on appelait la
“règle de l’ange”: les moines étaient
répartis en 24 groupes selon les 24 lettres de l’alphabet grec.
Chaque lettre désignait un certains type de moine. Ainsi, la lettre
iota, i, regroupait les niais et un peu innocents, le chi, les moines au
caractère difficiles etc.
Seul Pacôme connaissait la répartition. Les moines ne
la connaissaient pas.
Il luttait contre toute ostention de l’ascèse. Ainsi,
chaque moine mangeait avec un grand capuchon qui ne permettait pas au voisin de
voir ce qu’il laissait par mortification : pas de jalousie, pas de
culpabilité. Si un moine sortait avant la fin du repas, personne ne
pouvait voir ce qui restait dans son assiette et se prévaloir
d’une mortification plus intense que celle de son voisin.
Chacun était tenu de tresser une natte par jour. Par
ostentation, un moine en fit deux. Pacôme l’enferma cinq mois dans
sa cellule avec obligation de faire deux nattes par jour.
(Cf. “Les hommes ivres de Dieu”, Jacques Lacarrière,
Points Sagesse, Arthème Fayard)
Le tempérament des moines Coptes se pliait difficilement
à cette discipline et souvent des querelles surgissait que Pacôme
s’efforçait de calmer.
Un jour, un moine lui
demanda : “Pourquoi, saint père, lorsqu’on m’adresse
des paroles dures, suis-je tout de suite en colère ?”.
Pacôme répondit :”Parce que lorsqu’on donne un coup de
hache à l’acacia, il émet aussitôt de la gomme
!”.
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acôme mourut à l’âge de soixante ans lors
d’une épidémie de peste.
Mais le cénobitisme (moines vivant en communauté)
était né et se répandit en Cappadoce, en Grèce et
dans tout l’Occident.