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aint Antoine de Padoue est
souvent confondu avec le grand Saint Antoine ermite mais les deux personnages
sont bien différents chronologiquement.
On l’invoque pour éviter les
naufrages ainsi que pour retrouver les objets que l’on a perdus. Les
femmes stériles et les femmes enceintes le prient pour avoir sa
protection. Il protège aussi les faïenciers de Nevers et les
marchands de fraises de partout.
On le représente avec un lis et
tenant l’enfant Jésus dans ses bras.
Certains pensent qu’il fait retrouver
les objets perdus parce qu’il a vécu à Padoue et
qu’en Italien, Padoue peut s’écrire Pave. Cela fait Antoine
de Pave ou Antoine d’épaves. Or une épave a toujours
été un objet perdu. On peut donc prier Saint Antoine des
épaves. La prière populaire est :
Saint Antoine de
Padoue
patron des filous
rendez moi ce que
vous avez volé !
Il est quelquefois appelé saint
Antoine de Trouve.
Quant aux femmes stériles, cela vient
sans doute de ce que, quelqu’un l’a vu, la nuit dans sa chambre
éclairée d’une lumière surnaturelle, tenant dans ses
bras l’enfant Jésus. Ce qui lui donne une qualité - quasi
mystagogique - de faire “surgir” les enfants.
Mais c’était surtout un
très grand orateur. Un conteur quoi ! Il prêchait même aux
poissons :
Un jour qu’il était
à Rimini, comme des gens ne voulaient pas l’écouter, il se
dirigea vers l’embouchure du fleuve, au bord de la mer et
s’écria : “Poissons de la mer et du fleuve,
écoutez : puisque les hommes ne veulent pas entendre la parole de Dieu,
c’est à vous que je vais l’annoncer.”
Aussitôt, des profondeurs du
fleuve, des abîmes de la mer, les petits mêlés aux gros, une
multitude de poissons s’approchent du rivage. Ils arrivaient de tous
côtés par troupes innombrables, serrés les uns contre les
autres, la tête hors de l’eau, les yeux tournés vers Antoine
qui leur parla ainsi : “Quelles actions de grâces, ô
poissons, ne devez-vous pas rendre à celui qui vous a donné pour
demeure cette immense étendue d’eau ! C’est à lui que
vous devez ces profondes retraites où vous vous réfugiez pendant
la tempête; c’est lui qui, à l’époque du
déluge universel, lorsque tous les hommes et tous les animaux qui
n’étaient pas dans l’arche périrent, vous a
conservé l’existence. Vous avez sauvé le Saint
prophète Jonas, vous avez fourni à Saint Pierre et à
Jésus de quoi payer le cens, enfin, vous avez servi de nourriture au Roi
des Rois. louez donc et bénissez le Seigneur.” A
ces mots, les poissons s’agitent, battent la queue, ouvrent la bouche et témoignent par
mille signes qu’ils veulent rendre hommage au Très-Haut, et lui
payer le tribut de leurs muettes louanges. Les assistants ne pouvaient contenir
leur admiration et leur étonnement. (extrait des Petits Bollandistes
T.6)
C’ |
est sans doute un des Saints les plus
mythifiés qui soient. On raconte plein d’histoires
étonnantes sur son compte. Il suffit de passer à Padoue, au
magasin de l’église Saint Antoine, pour en être
persuadé.
Mais avant tout, il était portugais et s’appelait Fernand ou Ferdinand le portugais.
Il est né à Lisbonne en 1195, le 15 août.
Son père s’appelait Martin de
Bouillon et sa mère Thérèse. Martin appartenait à
la famille de Godefroid de Bouillon.
Il entra au couvent des chanoine
réguliers de Saint Augustin, à Lisbonne. Il les quitta en 1220
pour se faire franciscain.
Il demanda à partir pour
l’Afrique mais ses supérieurs préférèrent
l’envoyer en Europe. Il s’y rendit, puis, après être
tombé gravement malade, on le réembarqua pour le Portugal mais
à la suite d’une tempête, son bateau échoua sur la
côte sicilienne dans la province de Messine. Apprenant que Saint
François allait tenir le chapitre général de l’ordre
à Assise, il s’y rendit. Puis il devint aumônier à
Bologne pendant un an.
Se rendant à Forli avec des
dominicains qui devaient recevoir la prêtrise, il fut convié
à prononcer quelques mots. On se le figurait plutôt occupé
à faire des tâches domestiques mais on découvrit un orateur
de première force. Il avait 27 ans.
On l’envoya prêcher en
Romagne et en Lombardie. “Il avait un extérieur poli, des
manières aisées, un air intéressant. Sa voix était
forte, claire, agréable. Ses paroles étaient comme autant de
traits qui allaient percer le coeur de chacun de ses auditeurs...
Quand
le bon frère
prêchait, tous les travaux étaient aussitôt suspendus. Les
juges, les avocats, les négociants laissaient leur occupations pour
aller l’entendre... Parmi
tous ces milliers d’auditeurs qui se réunissaient autour
d’Antoine, on n’entendait pas le moindre chuchotement ni le plus
léger bruit.”
A |
ntoine partit prêcher en Provence et
dans le Languedoc au moment ou florissait l’hérésie albigeoise.
Plus tard, de passage à Bourges, l’église
n’était pas suffisamment grande pour contenir la foule. Il
résolut de parler en plein air. Mais un orage éclata et les gens
étaient effrayés. Mais Antoine les rassura et continua à
parler. L’orage s’abattit autour de la pieuse assemblée avec
furie, mais laissa intacte la place qu’elle occupait.
Alors qu’il avait été
élu gardien du couvent de Limoges, une pieuse femme qui faisait des
commissions pour les franciscains rentra un jour assez tard à la maison.
Son mari la reçut et lui jeta des coups. Il la traita si cruellement
qu’elle en perdit connaissance. Il en profita pour lui couper ses cheveux
qui étaient très beaux et auxquels elle tenait beaucoup. Le
lendemain, elle vint voir Antoine en pleurant. Il la consola. Rentré au
couvent, Antoine réunit l’assemblée de ses frères et
se mit en prière avec eux. Au même instant, les cheveux de la
femme repoussèrent aussi beaux et aussi longs que jamais.
Un
jour, à Toulouse, Antoine se prit à discuter avec un
hérétique nommé Guiald. Après une longue et
âpre discussion, Guiald dit : Dans trois jours, venez ici avec une hostie
consacrée. J’amènerai ma mule que j’aurai
privé de nourriture pendant trois jours. Vous présenterez
l’hostie consacrée et moi je lui présenterai du foin. Si
elle dédaigne le foin et qu’elle se tourne vers vous, je me
convertirai. Le jour venu,
c’était jour de marché, Guiald arriva avec sa mule et son
foin et Antoine avec un ostensoir et une hostie consacrée.
La mule, dédaignant le foin se
prosterna devant l’ostensoir en gardant sa tête sur les pieds
d’Antoine. Etc. Etc.
Il a même vu la Vierge resplendissante
de lumière dans sa cellule elle lui présentait son enfant.
Il mourut le 13 juin 1231 à l’âge de 36 ans. Il en a vu de toutes les couleurs après sa mort tellement les gens se sont disputé la possession de son son corps.