SAINT QUENTIN

 

31 octobre

 

Saint Quentin est un martyr du IIIeme siècle dont le corps aurait été découvert par St Eloi et Ste Eusébie à “AUGUSTA VEROMANDUORUM” devenue la ville de SAINT QUENTIN (Aisne).

 

Son nom signifie le Cinquième, né après QUARTUS et avant SEXTUS ou SESTIUS.

 

Romain d’origine, il vient prêcher en Gaule avec Saint Lucien de Beauvais.

 

Il fut horriblement martyrisé par le cruel gouverneur RICTIOVAR.

On le plaça par deux fois sur le chevalet où il fut déchiré avec le fouet. On lui versa sur le dos de la poix et de l’huile bouillante, puis, comme il louait toujours Dieu, on apporta de la chaux, du vinaigre et de la moutarde et on versa le tout dans sa bouche afin qu’il soit réduit à se taire.

On le chargea de chaîne pour être conduit à Rome. Le 31 octobre 303, arrivé à Augusta Veromanduorum (aujourd’hui Saint Quentin) Rictiovar le tortura à nouveau en le transperçant avec deux broches en fer enfoncées depuis le cou jusqu’aux cuisses.

Enfin, on le noya dans la Somme

 

Il y fut retrouvé 55 ans plus tard, dans les eaux, par Sainte Eusébie, pieuse veuve romaine qui eut la vision d’un ange. L’ange lui indiqua où se trouvait le corps de Quentin. Elle partit en Gaule, et s’arrêta le long de la Somme à l’endroit prévu par l’ange. Elle se mit en prière et le corps de Quentin, qui était au fond, chargé d’une masse de plomb, depuis 55 ans, se mit à flotter. Sa tête d’un côté et son corps de l’autre. Les deux parties se rassemblèrent et Eusébie pu retirer le corps de la  Somme. Elle recouvra la vue après l’avoir retiré.

 

Saint Éloi, évêque de Noyon, aurait participé aux retrouvailles.

 

Il a toujours été invoqué contre les hydropisies. Les hydropiques, une fois guéris, offraient autant de kilogs de blés qu’ils avaient perdus de kilogs d’eau. Ce culte entérinerait, bien sûr, la version de son martyre par noyade.

Au 12e siècle, on construisit, à St Quentin, un hôpital réservé aux hydropiques. On l’appelait l’hôpital des enflés.

 

Le nom de QUENTIN ou QUANTIN ou QUINTIN ou QUINTE... est un nom du nord que l’on retrouve peu dans le midi.

 

La mythologie nous offre un tableau considérable lié à ce nom.

 

Il est le cinquième, chiffre des doigts de la main.

Il est la somme du premier nombre pair et du premier nombre impair.

Il est le milieu des 9 premiers nombres.

Il marque le milieu de la croix.

Il est donc signe d’union, de centre et d’harmonie.

Les Pythagoriciens l’appelaient “Nuptial”.

 

Il nomme aussi le cinquième degré de la gamme : la quinte. Degré le plus important après la tonique. La succession des quintes forme une gamme universellement utilisée qui s’appelle “pentatonique” (cinq tons)

 

Rabelais utilise ce mot pour nommer la Quinte Essence, princesse à la gorge fragile, qui guérit les malades en chantant et en jouant de l’orgue. (Cf 5ème livre) Sa gorge est si précieuse que la Quinte Essence ne mâche pas ses aliments afin de ne pas l’abîmer - ses serviteurs, dont les gorges sont doublées de satin cramoisi, les mâchent pour elle puis lui versent le tout par l’intermédiaire d’un entonnoir en or fin, jusque dans l’estomac.

 

Le jeu poétique de la mythologie mène de la quinte - princesse - à la “quinte de toux” qui associe ce terme à la gorge par où passent les perles précieuses de la parole. La QUINTE de toux est présentée comme une maladie qui risque de fermer le conduit de la parole favorisant ainsi l’angoisse du silence.

 

Rabelais l’associe à la substantifique moëlle. La moëlle constituant la substance de la voie lactée créée grâce au sperme de celui qui devint le du dieu du temps : CRONOS puis CHRONOS.

 

Le cinquième désigne aussi - dans le système des voies qui mènent du ciel à la terre et de la terre au ciel - le cinquième ciel, (en descendant) et dont la gardienne en est Vénus.

 

D’autre part, Quinte est aussi associé à QUINET : chien.  Ou encore à QUENET, diminutif de Jacques (par aphérèse de JAC) dont la fête se trouve à la redoutable CANICULE, au 25 juillet.

 

La mythologie du chien nous mène à l’étoile Sirius - de la constellation du grand chien - qui, pour les anciens, était responsable la Canicule (de canis = chien). SIRIUS  a toujours été considérée comme un deuxième soleil. Cela explique la chaleur de la canicule pendant la période où cette étoile traverse le ciel diurne en compagnie du soleil. Les mois de juillet et août, mois de la canicule, voient des naissances d’enragés, des lions dévorants, à l’instar du soleil qui mord par sa chaleur. (CF les textes de macrobe et Pline l’ancien).

 

Mais, pour les gens du Nord, QUENTIN, c’est le P’tit QUINQUIN.

 

Voir :

La légende dorée                                    Jacques de Voragine        Garnier Flammarion

Le diable, la vierge, les ermites et les saints Robert Guy                   Siloë

Donnez-vous votre saint quotidien            Jean-Claude Rey             Credel

A plus Hault sens                                   Claude Gaignebet            Maisonneuve et Larose

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