Saint Sanctès d’Urbino

 

14 août

 

 

Sanctès est né à Urbino. Déjà jeune homme, un jour qu’il rentrait de l’école, il fut attaqué par un parent - certains disent son parrain - qui avait une arme tranchante et qui menaçait de le tuer. Sanctès essaya de le calmer sans succès. Voyant que l’autre persévérait, il sortit son épée et lui assena un coup si violent que l’adversaire mourut en quelques jours.

 

Sanctès en ressentit une profonde culpabilité. Il renonça alors à la carrière militaire à laquelle ses parents le destinaient. Il entra sans l’ordre de Saint François. Son unique ambition était d’être le serviteur de tous et de vivre dans l’abjection.

Il regrettait toujours l’accident qui lui était arrivé. Il mangeait peu et pleurait jour et nuit.

 

Non content des pénitences qu’il endurait, il demanda à Dieu de lui envoyer au même endroit du corps où il avait frappé son agresseur, une douleur semblable à celle qu’il lui avait fait éprouver.

Un ulcère très douloureux apparut alors sur sa cuisse. Aucun remède ne put le guérir.

 

On voit encore aujourd’hui, sur les reliques du Saint, l’endroit où était apparu l’ulcère.

 

Il se servait d’un âne pour aller faire du bois dans la forêt. Un jour, l’âne était dans le pré et, le soir, Sanctès oublia de le faire rentrer à l’écurie. Le matin, il trouva un loup en train de dévorer son âne. Sanctès adressa de vifs reproches au loup et lui demanda de réparer ses torts en remplaçant l’âne. Pendant des années le loup transporta au monastère le bois dont Sanctès avait besoin.

 

Un jour de janvier, Sanctès tomba gravement malade. Il était complètement dégoûté de la nourriture. Mais peu après, il eut envie de manger des cerises. L’infirmier lui fit remarquer qu’il n’était pas possible d’en trouver en cette saison. Mais Sanctès lui proposa gentiment d’aller dans le jardin. L’infirmier, en souriant, alla dans le jardin pour lui faire plaisir. Il trouva, au milieu de tous les arbres couverts de neige, un cerisier chargé de bonnes cerises.

 

Un jour, Sanctès avait semé des raves dans le jardin. Le lendemain, comme il voulut préparer le repas pour les frères, il ne trouva pas de provisions. Il demanda alors à son aide d’aller voir au jardin si les raves avaient poussé. Celui-ci obéit tout en se moquant mais, une fois au jardin, il trouva d’énormes raves prêtes à être mangées.

 

Une autre fois, Sanctès avait un pot de bouillon pour la communauté. Le pot fut renversé et brisé. Il n’en resta qu’une assiette. Et pourtant, il en servit pour 18 frères.

 

La cloche du couvent s’étant brisée, Sanctès souda les morceaux avec un métal différent. La cloche ne perdit rien de son premier son. Cela étonna les fondeurs qui savent que ce métal ne peut être réunit que par la fonte.

L’ulcère à la cuisse conduit Sanctès vers la mort en 1390 à l’âge de 40 ans.

 

Il y a pas mal d’histoires de blessures à la cuisse dans les contes.

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