Sanctès est né
à Urbino. Déjà jeune homme, un jour qu’il rentrait
de l’école, il fut attaqué par un parent - certains disent
son parrain - qui avait une arme tranchante et qui menaçait de le tuer.
Sanctès essaya de le calmer sans succès. Voyant que l’autre
persévérait, il sortit son épée et lui assena un
coup si violent que l’adversaire mourut en quelques jours.
Sanctès en ressentit une
profonde culpabilité. Il renonça alors à la
carrière militaire à laquelle ses parents le destinaient. Il
entra sans l’ordre de Saint François. Son unique ambition
était d’être le serviteur de tous et de vivre dans
l’abjection.
Il regrettait toujours
l’accident qui lui était arrivé. Il mangeait peu et
pleurait jour et nuit.
Non content des pénitences
qu’il endurait, il demanda à Dieu de lui envoyer au même
endroit du corps où il avait frappé son agresseur, une douleur
semblable à celle qu’il lui avait fait éprouver.
Un ulcère très
douloureux apparut alors sur sa cuisse. Aucun remède ne put le
guérir.
On voit encore aujourd’hui,
sur les reliques du Saint, l’endroit où était apparu
l’ulcère.
Il se servait d’un âne
pour aller faire du bois dans la forêt. Un jour, l’âne
était dans le pré et, le soir, Sanctès oublia de le faire
rentrer à l’écurie. Le matin, il trouva un loup en train de
dévorer son âne. Sanctès adressa de vifs reproches au loup
et lui demanda de réparer ses torts en remplaçant
l’âne. Pendant des années le loup transporta au
monastère le bois dont Sanctès avait besoin.
Un
jour de janvier, Sanctès tomba gravement malade. Il était
complètement dégoûté de la nourriture. Mais peu
après, il eut envie de manger des cerises. L’infirmier lui fit
remarquer qu’il n’était pas possible d’en trouver en
cette saison. Mais Sanctès lui proposa gentiment d’aller dans le
jardin. L’infirmier, en souriant, alla dans le jardin pour lui faire
plaisir. Il trouva, au milieu de tous les arbres couverts de neige, un cerisier
chargé de bonnes cerises.
Un jour, Sanctès avait
semé des raves dans le jardin. Le lendemain, comme il voulut
préparer le repas pour les frères, il ne trouva pas de
provisions. Il demanda alors à son aide d’aller voir au jardin si
les raves avaient poussé. Celui-ci obéit tout en se moquant mais,
une fois au jardin, il trouva d’énormes raves prêtes à
être mangées.
Une autre fois, Sanctès avait
un pot de bouillon pour la communauté. Le pot fut renversé et
brisé. Il n’en resta qu’une assiette. Et pourtant, il en
servit pour 18 frères.
La cloche du couvent
s’étant brisée, Sanctès souda les morceaux avec un
métal différent. La cloche ne perdit rien de son premier son.
Cela étonna les fondeurs qui savent que ce métal ne peut
être réunit que par la fonte.
L’ulcère à la
cuisse conduit Sanctès vers la mort en 1390 à l’âge
de 40 ans.
Il y a pas mal d’histoires de
blessures à la cuisse dans les contes.