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LES TROIS PETITES MAISONS

Il était une fois un petit cochon gris qui avait entendu dire :
- Si la patronne te laisse jeûner un soir, attention à toi au matin tu seras pelé, pelé au matin.

Un soir de janvier, la fermière ne porta pas la soupe. Le petit cochon gris demanda à la petite cane et à la petite oie, ses voisines, de partir avec lui. Elles étaient un peu garces mais mardi-gras approchait et la rumeur disait qu’elles seraient rôties. Aussi ils partirent tous les trois sans regarder derrière.

Marche que je te marche. Au bout d’une heure, patim patam, patim patam, la petite cane était fatiguée.
- Bouche ton nez, claque ton bec et monte dans mon cul, je te porterai, dit le petit cochon gris.

Marche que je te marche. Au bout d’une heure, patim patam, patim patam, la petite oie était fatiguée.
- Bouche ton nez, claque ton bec et monte dans mon cul, je te porterai aussi, dit le petit cochon gris.

Marche que je te marche, mais petite charge de loin pèse.
Le petit cochon gris était fatigué. Il s’arrêta pour les faire descendre. Rien à faire. Les deux garces ne bougeaient ni pied ni patte. Elles dormaient comme des souches. Le petit cochon gris secoua le cul, le tapa contre les arbres comme on le ferai d’une pipe pour la curer. Rien à faire. Alors il se mit en colère. Il avala tout un pied de fenouil et aussitôt, il les péta à trois mètres, qu’elles te roulèrent dans le fossé.

Maintenant, c’était la nuit. Ils ne pouvaient plus avancer. Dans le bois, on entendait le loup hurler. Hou ! Hou ! Hou ! Chacun voulut se faire une petite maison.
La petite cane se fit une maison de paille, vite, vite, vite et aussitôt elle s’enfila dedans pour dormir. La petite oie se fit une maison de branche avec des épines, vite, vite, vite et aussitôt elle s’enfila dedans pour dormir. Le petit cochon gris se fit une maison de pierre, bien solide, avec une porte de fer et s’enfila dedans pour dormir.
Voila le loup qui arrive sur la pointe des pieds. Toc-toc. On toque à la maison de paille.
- Qui est là, ? dit la petite cane
- Ouvre la porte, j’ai si froid à mes petites mains.
- Tu es le loup, je ne t’ouvrirai pas, tu me mangerais.
Alors le loup péta un bon coup et la maison de paille se dispersa dans le vent.  Cric-Crac, la petite cane était mangée.

Maintenant, voila le loup qui toque à la maison de branches.  Toc-toc.
- Qui est là, ? dit la petite oie
- Ouvre la porte, j’ai si froid à mes petites mains.
- Tu es le loup, je ne t’ouvrirai pas, tu me mangerais.
Alors le loup péta deux bons coups et la maison de branche s’envola. Cric-crac, le loup se piqua un peu aux épines mais la petite oie était mangée.

Maintenant  voila le loup qui toque à la maison de pierre. Toc-toc.
- Qui est là, ? dit le petit cochon gris
- Ouvre la porte, j’ai si froid à mes petites mains, j’ai si froid à mes petits pieds, j’ai si froid à mon petit museau.
- Tu es le loup, je ne t’ouvrirai pas, tu me mangerais. Par les poils de mon menton, tu n’entreras pas dans ma maison.
Alors le loup péta comme un tonnerre, souffla comme une tempête mais la petite maison de pierre ne bougeait pas.
Pendant que le loup s’approchait de la serrure une troisième fois, le petit cochon gris chauffa au rouge une longue broche de fer et la lui enfonça dans le cul si profond que la mâle bête fit toute grillée.
Il ne restait plus qu’à la manger.  

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