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À la recherche du réel.
Le corps parlant et organisateur des rythmes du temps.
Willy Bakeroot

 

Bonjour à tous.

Madame Dominique Brugger devait introduire le colloque. Les circonstances ont voulu qu’elle ne puisse pas venir.
Pour rappel, ce colloque est organisé à la suite de dix autres colloques annuels qui ont été lancés au départ par Dominique Brugger et Christophe Grosjean de l’Association Tempo.
Ils se sont tenus à Besançon pour les quatre premières années puis à Paris depuis 2011 dans les locaux de l’EFPP, École de formation psychopédagogique. En raison des contraintes de Vigipirate nous ne pouvions plus travailler dans ce lieu et nous sommes venus ici à Versailles, du moins pour cette année.

Comme il y a beaucoup de nouveaux dans cette session de 2017, j’aborderai principalement les différentes références dont s’inspire ce que nous faisons.

Il y a plusieurs façons d’envisager la musicothérapie. Notre style se démarque par le choix que nous avons fait de nous intéresser essentiellement à la musicothérapie active. Elle propose aux patients d’être les sujets de leurs propres créations tout en se confrontant, sans enjeux majeurs, aux rythmes, au déroulement du temps et aux réalités par laquelle s’incarne cette création.

Il y a diverses façons d’envisager la musicothérapie. Il est intéressant de consulter l’ouvrage de J. Arveiller : « Des musicothérapies » aux Éditions scientifiques et psychologiques, pour en être informé

POINT DE VUE PERSONNEL

Pour ma part, j’ai connu les années de démarrage en France de ce que l’on a appelé la « musicothérapie » avec Jacques Jost, Edith Lecourt, Jean-Marie Guiraud-Caladou et d’autres.
À cette époque, je pratiquais la psychothérapie avec des enfants dans plusieurs centres médico-psychologiques de la région parisienne. J’utilisais en partie les instruments du Schulwerk de Carl Orff sans appeler ça « musicothérapie ».

Je me suis toujours placé un peu en marge de ce qui s’écrivait et se disait à l’époque. Cela, en raison de ma formation, de mon expérience et de ce que je suis. L’utilisation de la musique enregistrée dans des séances de thérapie m’avait toujours incité à la méfiance par cet aspect que je ressens comme manipulatoire.

D’autre part, je trouvais que, la plupart du temps, la « musique » était abordée comme un objet. Objet placé dans la catégorie de « l’art » au même titre que la peinture de chevalet ou la statuaire de salon. Objet fixe qui occultait ce qui est pourtant l’essence de la musique : le mouvement et le temps. Encore aujourd’hui, elle est vénérée comme une déesse tutélaire qui possède et dispense les vertus de la parfaite harmonie.
On aime la musique, on se voue à elle, on la place dans des temples luxueux dans lesquels archiprêtres et enfants de chœur célèbrent de pseudo-liturgies focalisées sur le culte de l’ « ego ». L’avènement des techniques d’enregistrements a favorisé cette adoration à la limite du fétichisme. On peut en posséder les reliques.

Pendant 30 ans de psychothérapie d’enfants, les difficultés de langage des enfants et leurs dysharmonies m’ont amené progressivement à m‘intéresser au rythme-musical qui surgissait souvent dans les séances de manière inopinée. Influencé par ma formation pianistique et par l’animation de chorales ainsi que par ma rencontre avec Carl Orff et son Schulwerk, mon attention pour le champ rythmo-mélodique s’est précisée peu à peu
Petit à petit, mes salles de travail se sont remplies d’instruments Orff. Ce qui m’a permis de faire nombre d’expériences diverses.
Je n’appelais pas ça musicothérapie. Plus tard, l’Infipp de Lyon me demanda de prendre la responsabilité d’une formation à la musicothérapie.
J’ai alors regardé en détail, autour de moi, ce qui se passait. Rien ne m‘a convaincu. Rien ne me paraissait suffisamment mûr.  Encouragé par bien des conseils de prudence ainsi que par diverses lectures, j’ai gardé une distance par rapport à ce qui était proposé. La plupart des démarches prônaient l’écoute musicale sans références solides ni théories convaincantes. Elles me paraissaient obéir au mythe de « la musique qui adoucit les moeurs », sans plus.

Je me suis alors référé à Carl Orff qui me paraissait le plus cohérent tout en proposant une approche rythmo-musicale très abordable pour tout le monde. Sa pédagogie invitait facilement à une transposition vers la thérapie. Et j’y suis resté fidèle en enrichissant le propos avec les recherches de Marcel Jousse et, bien sûr, les références à la psychanalyse. La découverte du monde de la mythologie européenne et des contes ont enrichi et conforté mon travail.
La formation de Lyon s’intitulait « Musicothérapie active à perspective anthropologique et psychanalytique. »

Si je devais citer deux ou trois mots clefs pour cerner la musicothérapie active, je parlerais d’abord du traitement du rapport au TEMPS car il se trouve au cœur de la démarche soignante de ceux qui se servent du rythme musical. Ne dit-on pas que la musique est l’art du temps ?
J’ai tendance à penser que toute pathologie s’origine dans un conflit avec le temps.
Puis j’associerai intimement RYTHME avec PAROLE GESTUÉE. Ainsi que deux thèmes profondément liés : MÉMOIRE et MYTHE.
La démarche est globale comme le fut toujours celle des thérapies traditionnelles.
D’autre part, pour que la musicothérapie trouve une meilleure cohérence, il me semble que nous devons approfondir des questions qui sont actuellement peu envisagées sur le sens de ce que nous appelons « musique » et surtout sur la place que nous lui donnons aujourd’hui par rapport à son histoire. Qu’est-ce donc que la musique ? Quels sont les avatars du terme « musique ». Pourquoi est-elle devenue un objet intemporel sous nos latitudes ?
Ce sont des questionnements à développer et à examiner de plus près.


LES RÉFÉRENCES

En ce qui concerne les références de notre travail, on peut citer 4 champs de travail :

- Le Schulwerk de Carl Orff et la genèse du rythme musical.
- La psychanalyse avec quelques clefs fondamentales.
- Les recherches de Marcel Jousse avec l’importance du geste et de la mémoire et surtout de la parole gestuée.
- Les Mythes, la mythologie inspiré des pratiques des sociétés de style oral.

Ces voies ont ceci de commun : elles proposent un retour à la mémoire du passé. Non pas pour un retour romantique aux sources mais pour y retrouver de quoi se refaire une santé.


CARL ORFF

Nous nous inspirons des recherches de Carl Orff qui, lui-même, s’est inspiré des procédés traditionnels africains et asiatiques. 
Procédés qui, d’ailleurs, existaient chez nous avant l’arrivée en force du système tonal ou système « bien tempéré », vers la fin du Moyen-âge.

En élaborant ce qu’il a appelé le Schulwerk, (musique d’école ou de groupe) Carl Orff avait une intention toute pédagogique. Bien qu’il se soit légèrement frotté à la thérapie, de manière occasionnelle, son propos n’allait pas jusque là, il voulait avant tout offrir un espace d’épanouissement pour les enfants. La formation musicale n’était pas son premier objectif.

Son intention était de remettre à jour les procédés traditionnels des sociétés de style oral, sans en adopter nécessairement les contenus ethniques, sociaux, ou religieux. Ces procédés portent en eux une philosophie et des potentiels entièrement tournés vers la socialisation et la convivialité. Ils invitent à la relation. Témoin, par exemple, l’utilisation abondante du responsorial ou de l’antiphonique.
Il faut ajouter que tous les processus traditionnels de guérisons de ce que nous appelons "maladies mentales", ont toujours été intimement accompagnés de rythme-musical et de paroles chantées. Le jeu musical traditionnel est global, c’est-à-dire qu’il ne sépare pas, comme chez nous, le rythme, le mouvement corporel et la parole chantée.

Chaque année, nous invitons un intervenant qui nous présente une forme traditionnelle de rythme-musical. L’année dernière, nous avons reçu Philippe Legoff qui nous a magistralement présenté le Katajjack chez les Inuit et leurs jeux antiphoniques. Cette année, Thierry Z’O Okomo Nninda nous présentera les jeux responsoriaux du Mvet de la forêt du Dja au Cameroun.

Carl Orff était aussi connu en Bavière pour ses talents de conteur. De même, c’était un amoureux de la langue, s’intéressant aux origines du langage et à sa rythmicité.
(CF. http://www.youtube.com/watch?v=HogcJ0RBiEw )

Voir ce lien :
http://carmina-carmina.com/carmina/musicotherapie/presentation.htm

Voir aussi :
http://carmina-carmina.com/carmina/musicotherapie/modesbak.htm


PSYCHANALYSE

Quelques mots concernant la psychanalyse à laquelle nous nous référons pour quelques clefs fondamentales.
La psychanalyse n’est pas une doctrine. Elle tente de nommer le fait que, jusqu’à nouvel ordre, nous sommes engendrés par une mère et un père et que cela nous construit une mémoire qui nous poursuit toute notre vie.  Mémoire temporelle, et donc rythmique, par définition.
Cette mémoire qui s’accroche à la substance de l’inconscient nous tarabuste fréquemment. Impossible d’y échapper sauf en construisant des systèmes surfaits et toujours fragiles qui peuvent donner le change.
Cette mémoire est notre mythologie. Elle nous « agit », souvent sans que nous nous en rendions compte. Il est bon de « parler » cette mémoire pour en symboliser les effets indésirables des pulsions. Freud associe les pulsions aux mythes « grandioses dans leur indétermination ».

La psychanalyse nous apprend que l’essentiel est dans « l’être » plutôt que dans le « faire ». Elle tente de délier de systèmes trop envahissants : le terme « analyse » signifie « délier ».

Chaque fois que je parle de ça, je trouve souvent des résistances qui tiennent plus à des fantasmes qu’à des réalités.
Je crois qu’il faut faire un sort aux craintes de se voir entièrement déshabillé. La psychanalyse ne déshabille pas, elle remet plus ou moins les vêtements en ordre.

Ce serait trop long, ici, d’en dire plus sur cette référence.
Évoquons seulement l’histoire d’Ulysse. Ulysse signifie « odyssée », terme temporel. Son périple dans le temps est scandé par différentes épreuves dont celle du passage près de l’île des sirènes. Le chant des sirènes séduit et attire les marins qui finissent par en mourir et pourrir sur la plage. (Odyssée Chant XII)
Lorsque Ulysse va passer au pays des Sirènes, il fait un pacte avec ses matelots. Il leur demande de le lier au mât du bateau. « Si je demande à être délié, serrez un peu plus les cordes ».
Il fabrique alors un gâteau avec de la cire et du miel. Puis il en fait des petites boules qu’il place dans les oreilles de ses amis.

Pendant le temps des chants fascinants et terrifiants des sirènes, il fait signe avec ses yeux pour qu’on lui enlève les cordes, mais les matelots resserrent les liens.
Le « musical » s’arrête. Arrivé hors de danger, on le délie enfin.
Pascal Quignard, qui raconte des choses bien intéressantes sur les origines du son, fait remarquer que dans la littérature grecque, c’est la première fois où l’on utilise le terme « analysan » « analyse » qui signifie « déliement », « dissolution ».
Ce mot Grec clos la séquence de l'histoire d'Ulysse en le déliant du mât protecteur.
(CF. Pascal Quignard, La haine de la musique, Folio, 3008. Du même auteur, d'autres développements sont intéressants à lire dans La leçon de musique, Folio 3767)


MARCEL JOUSSE

Pour aborder Marcel Jousse, nous vous engageons à vous procurer son livre essentiel :
« l’anthropologie du geste » (Gallimard)

Ou de vous rendre sur le lien suivant :
http://carmina-carmina.com/carmina/musicotherapie/tempsjousse.htm

Et encore :
http://carmina-carmina.com/carmina/musicotherapie/coursjousse.htm

Les thèmes essentiels de Marcel Jousse parlent de la mémoire rythmique, de l’influence modelante du réel, de l’organisation du langage considéré d’abord comme un geste et enraciné dans le corps. Son concept de « mimisme » est une clef qui ouvre à la compréhension des origines gestuelles du langage.


STYLE ORAL ET MYTHOLOGIE

Les références aux sociétés dites de style oral dans lesquelles la parole est prépondérante offrent un genre d’expression musicale globale et plus fondamental que le nôtre. L’intimité de la parole et du corps gestué y est constante.
D’autre part, elle s’exprime dans tous les domaines de la vie et plus particulièrement dans les techniques du soin sans passer nécessairement par des formes spectaculaires et théâtrales.
Cette année, si nous avons choisi le thème de l’énoncé rythmo-musical pour notre rencontre, c’est en référence à ces formes ontologiques d’expression qui mettent en avant le corps parlant sonorisant la parole en référence aux organisations temporelles et mythologiques du groupe social.

Tout autre chose a été imposé dès l’arrivée du système tonal, ou système dit « bien tempéré », qui fut concomitante au développement technologique.
La grande mécanisation de la fin du Moyen-âge s’étendit à la fabrication d’instruments de musique performants et donnant au son une indépendance qu’il n’avait jamais eu jusqu’alors, lié qu’il était au langage parlant et chantant le sens des mythes en cours. C’est ainsi qu’est née ce qu’on a appelé la « musique pure » qui promeut la manipulation de sons éloignés du sens.
Or, depuis l'aube des temps, les techniques de soins ont toujours utilisé le rythme-musical intimement lié à la parole et aux mouvements dansés du corps. Ces techniques prenaient leurs sens dans les mythologies du moment. Dans ces mythologies s'enracinaient les pratiques orales du récit et du conte soutenues par le rythme musical et la danse.

Cette mécanisation provoqua le divorce entre la parole et le son mélodique. Les sons peuvent être fascinants mais aussi terrorisants. Pour les "discipliner", on inventa progressivement le système bien tempéré qui aboutit au système tonal puis aux règles de l'harmonie avec Jean-Philippe Rameau. Ce système se répandit dans tout l'Occident et nous rendit infirmes, condamnés à ne plus entendre que 12 demi-tons. Le sonore, devenu objet manipulable et commercialisable s'est vu adjoindre un système de goût et de valeurs esthétiques qui perdure encore aujourd'hui. Seul le domaine de la chanson semble échapper par moment à l'emprise de l'accord parfait artificiel.

Bien difficile d'utiliser ce système sans tomber dans la manipulation amenant à la conformité et à tout autre chose que le discours singulier d'un patient.

Nous sommes là à l'inverse des fonctionnements ontologiques des sociétés de style oral. Le but est de s'adapter (chanter juste) plutôt que de susciter.

La base même de la thérapie est pourtant la mise en parole des tensions qui habitent le patient. Il s’agit de faire émerger les pulsions sous-jacentes qui résistent souvent à la symbolisation.

On comprendra donc que si j’utilise le terme « patient », c’est bien qu’il désigne un processus d’attente, une tentative toujours freinée d’aboutir à la délivrance.
Le simple jeu avec les sons risque plutôt de conforter dans une attente tournée sur elle-même et qui n’arrive pas à s’incarner dans un symbolique articulable.


LE RÉEL EN-DEÇA DE LA RÉALITÉ

J’ai intitulé ce topo « À la recherche du réel » parce que je crois que toute activité de type lyrique est motivée par un désir profond de retrouver le « Réel » des racines de ce qui nous a fabriqué. C’est toujours une aventure qui tend à présentifier le temps de la mémoire et de nos origines. Le geste lyrique tend à dépasser la « réalité » et le langage commun pour accéder à la mémoire de désirs et d’expériences passés et refoulés.

Le réel est toujours difficile à nommer sauf par approximations. Ses formulations ont toujours un substrat mythique, une épaisseur imaginaire. Lorsque le réel surgit, nous sommes souvent stupéfait et inquiets. Ne sachant pas toujours comment en parler, nous utilisons alors des mots comme chose, machin, truc, bazar etc. (latin RES : chose) Cela crée une réalité provisoire qui peut nous calmer temporairement et nous donner le sentiment de maîtriser le réel. Mais il restera toujours une distance entre notre langage et ce que nous voulons définir.
J’ai été assez attendri et très intéressé par les films avec les autistes que nous présente Pascal Viossat sur Youtube. Ce sont de véritables documents emblématiques dans lesquels on le voit devant le réel. Tout lui échappe. C’est très impressionnant. On le voit essayant d’entrer en relation avec des autistes. Il se trouve devant le réel bien difficile à logiciser pour le nommer.
https://www.youtube.com/watch?v=vtF7ouPTvAE

Se trouver devant le réel sollicite la mémoire d’anciens enseignements langagiers qui nous ont été fournis dans le courant de notre éducation lorsque les circonstances se présentaient. Mémoires de paroles qui nous ont été dites afin que nous sachions ce qui se passe et de quoi il s’agit. À l’écoute d’une symphonie, on nous a dit que « c’était beau ». Nous y croyons par l’effet de cette mémoire.
Lorsque ces paroles nous manquent, si nous ne trouvons pas appui sur des formulations apprises, nous restons interdits au risque d’une implosion.

La mélodisation sans la parole est une porte ouverte qui donne accès au réel indicible ainsi qu’à un état trouble qui s’apparente à la crise. Lieu où la jouissance devient prépondérante. On ne s’appartient plus mais on est porté au pays de l’imaginaire ineffable dans lequel toutes les métamorphoses semblent possibles. Elles y sont cependant impossibles car rien n'y est nommable, sauf par intervention fortuite du travail du mythe.
 
La mélodie a toujours été intimement liée aux rythmes du langage. En quelque sorte, elle en est le véhicule. On ne peut pas parler sans émettre des sons mélodiques témoins de nos émotions.
Plus l’émotion est forte, plus la mélodie prendra le pas sur le langage pour en affaiblir le sens et même arriver à l’effacer.

Nous entrons alors dans le lyrisme dissolvant le sens au profit d’un imaginaire qui peut amener au délire. Plus rien ne peut y être nommé. Plus rien n’y a de référence. Nous sommes alors en face du réel qui, de toutes manières, ne pourra pas être atteint sauf par le délire.

Le lyrisme mélodique est plus qu’une manière d’échapper aux catégories du langage. C’est la recherche de la « crise » par laquelle tous les espoirs de métamorphoses sont permis.
Cette recherche est assez générale et trouve son accomplissement sous des formes variées qui vont du rite encadré aux séquences aliénantes et pathogènes.
L’exemple Vaudou offre une « crise » destinée à une réconciliation avec les archétypes fondateurs (les dieux sont des rythmes). Elle est bien encadrée par des mythes sociaux symbolisés.
À l’opposé, la « rave-party » fait entrer dans le délire, hors de toutes références. Les recherche d’un réel échappatoire et secourable y est souvent provoquée par l’ingestion de substances psychoactives.

La musicothérapie serait-elle un passage commode – à condition d’en sortir - pour évoquer la mémoire des « sonorités » qui nous ont martelés depuis le début de notre histoire, dès notre passage in-utéro ? Réel du martelage qui a constitué notre rapport au temps et que nous continuons à endosser parce que nous ne pouvons pas faire autrement. Ça nous colle à la peau et ça nous fait vivre.
Les sons rappellent le réel d’où nous venons. S’ils cessent, nous nous désorganisons complètement ou encore nous tombons en poussières comme ça peut arriver à ceux qu’on enferme dans une chambre anéchoïde.


Voilà évoqués quelques points parmi d’autres. Chaque point serait à développer abondamment. Nous n’en avons pas le temps ici. Mais ils peuvent sous-tendre la réflexion durant ces deux jours.
Il nous resterait à parler de l’importance du temps et de la mémoire et aussi de ce qui se passe In utéro lorsque le sonore nous constituait. Mais aussi de l’histoire du « musical », bien plus ancienne que celle du système tonal etc.
De plus, il serait intéressant de décrire quelques procédés utilisés chez les traditionnels. Nous en risquerons quelques uns pendant notre rencontre.

Il y a du travail !

On me rappelle que mon temps de parole est déjà transgressé !!!

Je vous souhaite deux journées des plus fécondes.